La "Mission Buthacus" de François Morizur fait honneur à la collection Actions clandestines

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Ma consoeur de Lorient, Catherine Jaouen, a rencontré François Morizur, un ancien officier de marine reconverti dans la sécurité maritime qui vient de sortir aux éditions Pierre de Taillac un roman inspiré à "90 %" de faits réels où il décrit l'enlèvement de marins occidentaux dans le golfe de Guinée et l'intervention des forces spéciales. Ma camarade a été plus rapide que moi qui vient tout juste de finir ce roman. Un roman qui fait honneur à la jeune collection "Actions clandestines" lancée par les éditions de Taillac et inaugurée par Djihad à Paris.

Voici le texte de l'entretien qu'elle a réalisé et qui est paru dans nos éditions du Morbihan, mercredi:

morizur.jpgPourquoi ce thriller, Mission Buthacus, autour de la piraterie ?
Une envie d'écrire. Et de rapprocher deux mondes qui ne se connaissent pas : la Marine nationale et les compagnies marchandes. Je voulais aussi parler du Nigeria... Le Nigeria, c'est terrible... Avant d'y aller, je connaissais bien l'Afrique, mais ce pays est à part. C'est comme un gros rouleau compresseur, il ne faut pas être dessous. Quant à la piraterie, elle existe depuis très longtemps. D'abord en Méditerranée, en Asie. Puis les nouvelles pirateries se sont développées à partir de 2005 dans l'Océan Indien, avec un pic en 2013. Dans le golfe de Guinée, ces actes de piraterie remontent aux années 70, avec l'apparition des transactions commerciales, le développement des industries pétrolières le long de la côte [NDLR : le delta du Niger, dans le sud du Nigeria, abrite une grande réserve d'hydrocarbures].
La piraterie du golfe de Guinée a supplanté celle de l'Océan Indien ? En quoi diffère-t-elle ?
Dans l'Océan Indien, les pirates attaquaient le bateau, le prenaient, ainsi que l'équipage, et en estimaient le coût. Dans le golfe de Guinée, il y a plein de pirateries différentes. Dans mon livre, je voulais montrer qu'il y a aussi des gentils. Comme ces pêcheurs, pour lesquels il s'agit d'une piraterie d'opportunité : ils ne viennent que chercher à manger. Pour eux, c'est vraiment de la survie. Pour d'autres groupes, au contraire, qui sont armés, c'est un métier. Il existe un marché du kidnapping. Un Français, ça coûte tant ; un Américain, tant. En matière de sécurité maritime, certains pays jouent le jeu, d'autres pas... Dans le golfe de Guinée, on n'est pas en face d'états faillis (comme la Somalie). Au contraire, tel le Nigeria, ils sont soucieux de leur souveraineté et n'acceptent pas d'intervention étrangère dans leurs eaux territoriales. Souvent, les compagnies se débrouillent par elles-mêmes pour assurer la sécurité de leurs bateaux et de leurs équipages [NDLR : des bâtiments de la Marine nationale sont aussi déployés au large des côtes d'Afrique de l'ouest, dans le cadre de la mission Corymbe].
Quelle est la part de réalité dans votre livre ?
Il y a 90 % de réel ! Par exemple, je me suis inspiré de l'histoire du Ponant [NDLR : le voilier français capturé par des pirates somaliens, en 2008]. Quant au kidnapping d'une partie de l'équipage du navire de soutien pétrolier, c'est un fait réel mais que j'ai transposé. Le groupe pour lequel je travaille s'est fait attaquer deux à trois bateaux...
Patrick, l'officier commando marine, l'un des personnages du livre, c'est vous ?
C'est la moitié de moi. J'ai coupé les personnages en deux.
Vous avez pris goût à l'écriture ?
Oui, je prépare un deuxième livre. Il aura pour cadre la lutte entre Al-Qaïda et l'État islamique en Afghanistan, et le contrôle du marché de la drogue.

Mission Buthacus, de François Morizur, éditions Pierre de Taillac, 12,90 €.

L'auteur sera en dédicaces à la librairie lorientaise au Vent des mots, le samedi 29 octobre, à 15 h.

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Publication : jeudi 27 octobre 2016