"Consommer sûr, mieux et moins": c'est l'ambition de la stratégie énergétique de défense dévoilée, ce vendredi, par Florence Parly, à l’occasion d’un déplacement au centre de soutien logistique du service des essences des armées de Montereau en Seine-et-Marne.
Que l'on se rassure, cette stratégie ne se limite pas à un changement de nom, même si le Service des essences des armées (SEA) devient le Service de l’énergie opérationnelle (SEO).
De plus, il ne s'agit pas d'une simple concession politicienne à l'écologie; la ministre a été claire:
"Il ne s’agit pas pour le ministère des armées de surfer sur la « vague verte » qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres et d’annoncer quelques menus ajustements, « des paillettes vertes » tout en continuant à faire comme avant. Non, ce sont des actes, ce sont des expérimentations concrètes et des recherches tangibles qui doivent faire de la transition énergétique un atout pour nos opérations. C’est surtout un changement structurant qui va nous occuper au cours des prochaines décennies".
La stratégie énergétique "a pour objectif de faire de la transition énergétique un atout opérationnel pour les armées", précise le ministère des Armées qui rappelle qu'en 2019, il a consommé 835 000 m3 de produits pétroliers pour un coût financier de 667 M€, et qui précise que la part consacrée à l’énergie de mobilité exigée pour les opérations est prépondérante avec près de 73% des consommations du ministère contre 27% pour l’énergie nécessaire aux infrastructures.
Son ambition est de réduire la dépendance aux produits pétroliers et de s’adapter à la transition énergétique en intégrant les nouvelles technologies de l’énergie et les carburants de rupture. La maîtrise et l’optimisation des consommations permettra au ministère de réduire son empreinte environnementale.
La maîtrise de la consommation se fera notamment en développant une culture de la sobriété énergétique et en intégrant des exigences d’écoconception et d’efficacité énergétique aux programmes d’armement.
Un exemple cité par la ministre: développer l’autoconsommation, c’est-à-dire, devenir autosuffisant en énergie sur nos emprises, tout en assurant la tenue de nos objectifs opérationnels. "Des expérimentations sont en cours à Captieux pour créer un camp d’OPEX durable, permettant d’être autonome en eau et énergie et de réduire drastiquement nos consommations. Si elles sont concluantes, nous poursuivrons les expérimentations en OPEX de ce projet nommé Eco Camp 2025", a-t-elle expliqué .
Cette stratégie fait suite au rapport du groupe de travail ministériel "énergie", lancé par la ministre en septembre 2019 pour répondre aux nouveaux défis énergétiques. On peut le consulter ici. On lira les recommandations à l'annexe 1.