Le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé, dimanche, de Toulon avec ses escorteurs et son groupe aérien embarqué : son départ marque le début de la mission « Clemenceau 21 ».
Cette mission avait été annoncée par la ministre des Armées, Florence Parly, le 12 janvier dernier: "La prochaine mission du porte-avions Charles de Gaulle sera de renforcer notre dispositif dans le cadre de l'opération Chammal. Le groupe aéronaval se déploiera donc au premier semestre 2021 en Méditerranée et dans l'océan Indien. Et cet engagement démontre, s'il en était besoin, notre volonté de lutter en permanence et sans conditions contre le terrorisme."
"Au Levant, je l'ai dit, la France est toujours engagée et la France considère que Daech est toujours présent. Et on peut même parler, je crois, d'une forme de résurgence de Daech en Syrie et en Irak. Depuis la chute de Baghouz, en mars 2019, on constate que l'État islamique reprend des forces", avait aussi rappelé la ministre.
Les phases 2 et 3 de ce déploiement s'inscrivent dans cette mission de lutte antiterroriste:
Dans son rapport d'octobre, sur l'Operation Inherent Resolve, l'Inspector General américain avertissait que même si l'EI était devenu une "low level insurgency", sa capacité de nuisance restait significative.
Le groupe État islamique s’est réorganisé au Levant; il s’est constitué de nouvelles sources d’armement et de financement. Et il a repris ses raids, en particulier en Syrie où il vise les forces gouvernementales.
En Irak, l'EI n'est pas inactif. Trois ans après la fin de la guerre, des cellules djihadistes de l'EI se terrent dans les nombreuses zones montagneuses et désertiques du pays. Et elles se enforcent et s'enhardissent, faisant régner un climat de terreur, même si le premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a annoncé le 28 janvier la mort d'Abou Yasser al-Issaoui, présenté comme le chef en Irak du groupe djihadiste État islamique.
Le 21 janvier, un double attentat-suicide a fait au moins 32 morts au centre de Bagdad. Une centaine de personnes a été blessée lors de cette attaque revendiquée par l'EI. Jusqu’alors, l’EI n’avait revendiqué que des attaques de faible envergure, menées généralement de nuit contre des positions militaires dans des zones isolées, loin des villes.
Par ailleurs, des dizaines d'attaques ont visé depuis l'automne 2019 des installations militaires et diplomatiques occidentales, notamment américaines, à l'instar de celle qui a frappé une base aérienne accueillant des forces américaines au Kurdistan.