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Affichage du contenu avec la meilleure réputation le 01/02/2024 dans toutes les zones

  1. Les américains sont quand même très malin. Ils alignent tout le monde, dégage les systèmes concurrents, font marcher leur industrie, cassent les potentiels industriels locaux, tout en renforçant un allié mineur dans sa guerre qui épuisé un adversaire majeur. Je suis sans aucun sarcasme absolument admiratif de leur maîtrise de la realpolitik
    8 points
  2. Avoir eu raison une fois il y a 50 ans (!!!) ne fait pas de toi un génie. Surtout quand les mécanismes causaux identifiés à l'époque cadrent imparfaitement avec ce qu'il s'est réellement passé lors de l'implosion de l'URSS, comme Todd l'admettra lui même par ailleurs rétrospectivement. Bref, je suis désolé Wallaby, mais répondre à deux thread détaillés par des spécialistes des sujets traités (relations internationales pour Schmidt, sociétés post-soviétiques pour Lebedev) sur les bêtises racontés par Todd dans son dernier bouquin par un "il a eu raison il y a 50 ans sur un sujet, donc toute critique actuelle d'un de ses travaux est nulle et non avenue, et ne mérite même pas d'être discutée" suggère quand même fortement que tu défends Todd simplement parce qu'il dit des choses qui te plaisent, qui collent à tes à priori sur le monde, sans vraiment te soucier de la rigueur du contenu.
    8 points
  3. C'est un sophisme. Toute politique peut être considérée comme réactive à quelque chose. Toute politique, toute initiative, toute décision, s'inscrit dans un contexte et fait suite à des milliers d'autres décisions plus ou moins anciennes prises par soi même et les autres acteurs. Tout est réactif dans ce sens, et rien ne l'est mécaniquement dans la mesure où il n'existe en politique (étrangère ou pas) de situations ou une seule et unique décision est possible. Maidan n'impliquait pas, mécaniquement, une invasion de la Crimée par la Russie. Les sociétés humaines ne sont pas des détentes de pistolet ou des mécanismes chimiques simples dont les réactions attendues sont inscrite une fois pour toute dans l'ordre des choses. Considérer que Poutine ne faisait en 2014 que réagir à Maïdan dans l'absolu, c'est déjà faire de nombreux présupposés sans le dire clairement. Le premier étant que Maïdan est nécessairement inacceptable pour la Russie, et que le recours à la force s'imposait/se justifiait. C'est donc déjà faire des nombreuses hypothèses non clairement formulées sur les intérêts de la Russie. Car, comme l'ont très bien démontrés les membres de l'école constructiviste et même un réaliste complexe comme Raymond Aron avant eux, les intérêts objectifs d'un Etat, ça n'existe pas. Les intérêts d'un Etat, et la manière dont ses dirigeants les perçoivent, sont toujours des construits sociaux qui évoluent dans le temps selon la culture, l'organisation politique du pays, etc. C'est d'ailleurs un sujet sur lequel le plus souvent il n'existe même pas de consensus parfait au sein d'un pays à un instant T (est-ce l'intérêt de la France de rester dans l'OTAN ? ou dans l'UE ? Le fait même qu'une tonne de français puissent s'embrouiller des heures sur ces questions montre bien que les intérêts d'un pays, ce n'est pas un truc évident défini à l'avance et donné une bonne fois pour toute). On peut à la rigueur dire, en faisant des hypothèses sur l'idéologie/la personnalité/les dispositions d'esprit de Poutine à un instant T, que dans son esprit l'invasion de la Crimée était réactive et était la seule option envisageable. J'aurai même plutôt tendance à être d'accord. Mais c'est déjà une proposition intellectuelle très différente de dire ça que de dire "l'invasion de la Crimée n'était qu'une réaction à Maïdan", qui revient, sans le dire, à épouser totalement les vues de Poutine sur la question, et constitue donc une prise de position de nature purement politique. A l'inverse, l'hypothèse ou schéma interprétatif proposée par Alexis ne comporte en elle aucune proposition d'ordre politique, mais cherche seulement à comprendre comment les acteurs (ici Poutine, essentiellement) ont interprétés les évènements et quelles ont été les grilles de lecture qu'ils ont utilisés. C'est au fond se poser la question des schémas mentaux, de la cosmogonie et des représentations de la Russie du reste du monde qui irriguent la pensée de Poutine. Et je rejoins totalement Alexis lorsqu'il dit qu'en Russie, la position politique revenant à dire que l'Ukraine est un pays totalement étranger n'a jamais vraiment existé depuis 1991, et que le spectre politique se divise plutôt aux deux extrêmes entre les tenants d'une "amicalité consentie et relâchée" et les tenants d'une "intimité, par la force si nécessaire", avec toutes les nuances de gris possible entre les deux. Et bien sûr, puisque ces positions elles mêmes ne sont pas données de la nature mais des construits sociaux, on pourrait encore creuser sur leurs origines et leurs évolutions, dans un processus sans fin.
    7 points
  4. Un travail de titan pour compiler toutes les vidéos de drones FPV publiées par les deux camps depuis septembre 2023 pour mesurer les tendances. Bien sûr, ça reste une mesure imparfaite, car toutes les frappes ne sont pas publiées, donc je ne prendrait pas les chiffres absolus et le ratio UA/RU trop au sérieux. Mais les tendances concordent avec ce qu'on voit tous les jours : les Ukrainiens frappent surtout des véhicules, les russes frappent surtout de l'infanterie et des positions.
    7 points
  5. Oui les mecs pas con en question ont quand même spécifié un système de refroidissement qui pouvait refroidir une puissance thermique de 14 Kw alors que le block 3F actuel nécessite 32 Kw que le Block 4 nécessitera 47 Kw et qu'au delà du block 4 ils ne savent pas si il faudra 65 ou 80 Kw. Au niveau prévision c'est quand même moyen, alors penser qu'ils ont prévus comment on pourrait renforcer les passages des tuyaux en cas d'évolution du système thermique du carburant est un sacré acte de foi.
    6 points
  6. Peut être aussi réfléchir à sa pertinence quand 1) on est une puissance nucléaire (et pas une petite) 2) que l'ennemi que l'on craint est (était) en plein désarmement avec des dépenses militaires à l'étiage et dont le seul membre un peu sérieux (les USA) se barrait ostensiblement du continent année après année. Une fois qu'on a vu ça, on peut même se demander si les russes y croient eux mêmes, et je suis de ceux qui répondent "plutôt non". "Plutôt" car il y a un vrai fond de paranoïa obsidionale chez les russes, par ailleurs entendable compte tenu de leur histoire, et qui remonte à très loin. Mais "non" car ce petit fond de vérité a surtout été très bien instrumentalisé par le pouvoir russe tant envers sa population qu'envers les pays occidentaux qui y étaient sensible pour prétendre que les ambitions indiscutablement offensives et néo impériales du Kremlin n'étaient en fait que des réactions apeurées et fondamentalement défensives dans leur essence d'une puissance déclinante craignant pour sa peau. Ça se voit très bien notamment dans l'incohérence du discours russe sur l'OTAN. Aux bonnes oreilles occidentales sensibles aux chouineries de la Russie, le Kremlin et des télégraphes dépeindront l'otan et les États-Unis comme un monstre militaire surpuissant, mais surtout culturellement conquérant, capable de créer des révolutions de couleur un peu partout en 3 coups de fil. On va dire que c'est le discours "de gauche", populaire auprès des gauches altermondialistes et antimilitaristes occidentales, typiquement un Mélenchon qui pense que l'OTAN ne doit pas "annexer l'Ukraine" (il a vraiment dit ça). Aux autres (le sud global, leur propre audience ultra nationaliste, le camps moralement conservateur et anti atlantiste en occident, dont un Todd fair clairement parti), ils présenteront pourtant l'occident comme l'exacte inverse, c'est à dire un empire décadent en déliquescence, dominé par les LGBT, ayant perdu toute capacité à se battre et ne pouvant donc résister à l'offensive de la grande Russie qui s'apprête à reprendre la place qui lui revient de droit pour sauver le monde d'une apocalypse woke et transgenre. C'est le discours de droite, celui qui parle à l'extrême droite européenne (une partie du moins) qui voyait la Russie comme le champion des valeurs traditionnelles contre un Occident devenu Sodome et Gomorrhe, et au sud global dans sa partie qui est sensible au thème de la revanche contre l'occident.
    6 points
  7. 6 points
  8. Nous avons un accord. #Unity Les 27 dirigeants se sont mis d’accord sur un programme de soutien supplémentaire € de 50 milliards pour l’Ukraine dans le cadre du budget de l’UE. Cela garantit un financement stable, à long terme et prévisible pour #Ukraine . L'UE assume le leadership et la responsabilité en matière de soutien à l'Ukraine ; nous savons ce qui est en jeu.
    6 points
  9. C'est quand même fascinant de voir comment la réalité est toujours plus rapide et brutal que la théorie Drone aérien, maritime, sous marin, missile de croisière, menace sur les câbles .... Etc Tu théorises pendant des années mais ca t'arrive quand même en pleine gueule
    6 points
  10. Cette histoire de glacis c'est clairement du vent: - toute attaque de l'OTAN sur le territoire Russe peut et va probablement si elle est massive entrainer une réponse nucléaire - les forces de seconde frappe russes sont à l'abri bien bien loin derrière ce glacis, au centre de la sibérie et en mer. (Encore que Poutine a réussi de mettre Mourmansk à portée de MLRS de l'OTAN) - 500km de distance supplémentaire n'ont pas vraiment d'impact sur la capacité des puissances nucléaires occidentales à frapper Moscou Bref c'est une logique du 19e siècle, comme si on n'avait pas inventé le missile nucléaire depuis.
    5 points
  11. Pourquoi l'avenir des SMR français, et notamment du mini-réacteur Nuward d’EDF, se joue au CEA https://www.usinenouvelle.com/editorial/pourquoi-l-avenir-des-smr-francais-et-notamment-du-mini-reacteur-nuward-d-edf-se-joue-au-cea.N2204938 Dans les laboratoires de son centre de Cadarache (Bouches-du-Rhône), le CEA teste la sûreté passive du mini-réacteur nucléaire Nuward d’EDF, une brique cruciale. L’État lui demande aussi d’aider techniquement les autres projets de SMR français. C’est la grande promesse des SMR. Ces mini-réacteurs nucléaires modulaires sont destinés à remplacer les centrales à charbon ou au fioul, et donc à fournir, un peu partout, électricité et chaleur à l’industrie, aux villes et aux zones isolées. De par leur taille et leur design intégré, ils promettent tous une sûreté passive. Sans être totalement autonomes, ils pourront non seulement s’arrêter seuls, mais aussi se refroidir. Si une présence humaine sera toujours nécessaire sur les lieux, ce dispositif laissera plusieurs jours à des équipes de maintenance pour intervenir, si besoin. Reste à le démontrer aux autorités de sûreté du nucléaire qui devront délivrer les licences d’exploitation pour ces nouveaux types de réacteur. Dans le cas du SMR d’EDF Nuward, la filiale de l'énergéticien français a été aidé par le CEA pour la R&D. Après de premières discussions en 2013, le projet de mini-réacteur français, né en 2017, était développé par un consortium composé d’EDF, de TechnicAtome, du CEA et de NavalGroup. Si la tête de série est en France avec l'objectif d'autres réalisations dans l'Hexagone, le projet commercial de Nuward vise désormais l'export. Il est porté depuis mars 2023 par une filiale d’EDF, Nuward, qui a élargi le nombre de ses partenaires en signant avec le belge Tractebel et Framatome. Pour aller plus vite, le projet fait aussi l’objet d’une collaboration inédite entre autorités de sûreté européennes. Composé de deux réacteurs à eau pressurisée (REP), la technologie du parc français actuel, de 170 MWe (mégawatts électriques), Nuward, promet une disponibilité de 90 % et de fonctionner durant 60 ans. Le premier béton pour la tête de série en France, qui pourrait être à la centrale charbon de Cordemais (Loire-Atlantique), est prévu pour 2030. Mais aucune date de mise en service n’est donnée. A ce stade, on sait seulement qu’en rythme de croisière, il faudra 40 mois pour construire un Nuward. On n’en est pas encore là. Un banc d'essai de 2,5 millions d'euros Pour assurer une sûreté passive, mais aussi construire plus vite en série ces mini-réacteurs, tous les éléments du circuit primaire – le cœur du réacteur contrôlé sans bore soluble dans l’eau du circuit primaire (piège à neutrons) et les 8 générateurs de vapeur compacts (6 + 2 de sureté) prévus dans le design – seront tous à l’intérieur de la cuve. Le chargement se fera lui lors de la mise en route de la centrale. De 4 mètres de diamètre extérieur et 13,5 m de hauteur, celle-ci aura une taille équivalente à celle des réacteurs 1300 MW français. D’ailleurs, les deux cuves de la tête de série seront produites à l’usine Framatome du Creusot (Saone-et-Loire), mais pas les générateurs de vapeur innovants. Ces derniers ont été conçus par TechnicAtome, le spécialiste de la propulsion nucléaire des sous-marins et porte-avions. Il présente la particularité d’avoir des échangeurs de chaleur à plaque, et non tubulaires comme dans les EPR traditionnels. En cas d’arrêt brutal du réacteur, un système d’évacuation passif de la chaleur du cœur de réacteur par convection est prévu. Pour vérifier que ce système de sûreté passif fonctionne, le CEA a monté sur son site de recherche nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône) une plateforme d’essai, Poseidon, avec trois boucles de vapeur de forte puissance : Beench pour étudier l’encrassement des canaux secondaires, Exocet pour vérifier l’absence de phénomène de reflux de vapeur dans le condenseur Everest pour valider le refroidissement par convection naturelle diphasique (eau et vapeur) des échangeurs de chaleur à plaque secondaires et primaires. Les deux premières ont déjà livré les données pour alimenter les outils de simulations numériques indispensables au développement de tels projets. Les essais d’Everest n’ont, eux, débuté que début décembre 2023. Ils doivent durer jusqu’en 2026. L’installation, qui a mis deux ans à être montée et qui a couté 2,5 millions d’euros, reproduit les circuits primaire et secondaire d'échange de chaleur, mais aussi tertiaire (mur d’eau) et quaternaire (système aéroréfrigérant), avec 400 points de mesure. Le cœur du réacteur est simulé par une chaudière de 500 kW. «On va vérifier que toute la chaleur injectée est bien évacuée dans le mur d’eau», explique Jean Peybernès, le responsable de la plateforme Poseidon. 18,9 millions d'euros pour les autres start-up À la demande du gouvernement, le CEA va aussi devoir utiliser ses installations de recherche, pour valider les concepts des SMR de génération 4, ou AMR (Advance modular reactor) des start-up lauréates de l’appel à projets réacteurs nucléaires innovants de France 2030. Pour cela, une enveloppe de 18,9 millions d’euros sur deux ans lui a été réservée. «Ce montant résulte d’une estimation des besoins de six start-up, notamment pour l’utilisation des laboratoires chauds du CEA, mais aussi de son expertise sur le cycle du combustible et sur le calcul et la simulation», explique un porte-parole du CEA. Aucun contrat n’est signé et chaque demande sera étudiée au cas par cas en fonction des disponibilités des infrastructures du CEA à Cadarache, Marcoule et Saclay. Trois d’entre elles, Hexana, Blue Capsule et Otrera, issues du CEA, misent sur un refroidissement au sodium et comptent bien utiliser le laboratoire sodium Papirus du CEA à Cadarache, pour développer leurs instrumentations et tirer parti des essais en cours sur les pompes électromagnétiques. Deux autres, Newcleo et Naarea, développent elles des mini-réacteurs à neutrons rapides refroidis au plomb ou aux sels fondus, où l’expertise serait plutôt du côté du site de Marcoule pour le combustible ou de Saclay pour le calcul. La sixième, Renaissance fusion, pourra sûrement tirer parti de l’expérience acquise par le CEA dans le tokamak West de Cadarache, petit frère du projet international Iter. L'on peut penser le CEA n’est pas prêt à consacrer toute sa "bande passante" de recherche aux projets de SMR concurrents de Nuward, même ceux portés par des chercheurs issus de ses rangs. Après Poseidon, le CEA veut en effet travailler sur la brique de couplage de production électricité-chaleur pour les SMR. Le mini-réacteur d’EDF pourrait alors lui aussi s’imposer sur le marché de la production d’hydrogène haute température. Une technologie également issue du CEA, qui a fait l’objet d’un transfert vers la coentreprise Genvia, qui a lancé une première ligne pilote sur son site de Béziers.
    5 points
  12. Bien sûr bien sûr. Et la Russie n'en est pas un peut-être??? Il y a moins d'habitants en russie qu'au BANGLADESH. Comparons les densités de population en 2018: https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_densité_de_population Russie: 19e place. 8,8 habitants au kilomètre carré. Ukraine 99e place. 76,0 habitants au kilomètre carré. Pour comparaison: USA: 57e place: 35,7 habitants au kilomètre carré. France: 38e place 119.1 habitants au kilomètre carré. Même en imaginant que la guerre ait fait diminuer la population ukrainienne de moitié, celle-ci se retrouverait à 38 habitants au kilomètre carré, soit toujours au-dessus de bon nombre de pays pourtant pas qualifiés de "déserts démographiques". Ah d'accord, et donc maintenant que la Finlande est dans l'OTAN, il est où le "glacis"? Tu sais, la même Finlande qui jusqu'à présent cultivait une forme de neutralité entre OTAN et russie? Un peu comme l'Autriche ou la Suède? Suède qui est désormais aussi membre de l'OTAN. Et bien alors dans ce cas pourquoi la russie infiniment plus dépeuplée que l'Ukraine ne se sert pas de... son propre territoire comme glacis? Je sais, c'est une idée folle que le plus grand pays du monde mais aussi le moins peuplé au km² utilise son propre territoire comme tampon ou bouclier contre une agression. Absolument aucun rapport entre les deux contextes mais c'est pas grave.
    5 points
  13. 5 points
  14. Je retiens ces formules simples et claires Les arbitrages rendus s’inscrivent dans la poursuite du modèle d’armée « complet » / « global » existant : le primat des capacités nucléaires (que nul ne saurait encore aujourd’hui contester) et les capacités différenciantes / technologiques au détriment de la masse. En somme pas d’impasse plutôt que la masse Le choix "pas d'impasse" a été confirmé, au détriment de la masse. Pourquoi ? Eh bien avant tout parce qu'à 2% du PIB pour la défense on ne peut pas s'offrir les deux - on était un peu en-dessous en 2021, on sera un peu au-dessus en 2030. La nécessité de faire un choix découle de la décision préalable d'ajuster légèrement à la hausse la part de la défense dans l'économie, refusant de faire passer la défense à 3% du PIB ou davantage pour avoir la masse en même temps que le pas d'impasse (par comparaison, Allemagne < 2%, Chine < 2%, Grande-Bretagne >~2%, Etats-Unis 4%, Israël 5%, Russie 6%) Je pense qu'ils sont pleinement assumés, sinon ils ne pourraient pas avoir été faits aussi nettement. Il n'y a pas de "j'hésite et je tortille" ici. Pas de "le postérieur entre deux chaises" En revanche, sans être confidentiels (on peut les deviner), ils ne sont pas énoncés publiquement. Probablement parce qu'il ne serait pas politique de le faire. Ce que je comprends de la logique sous-jacente, c'est 1. Constat que la défense des Européens par eux-mêmes n'est pas du tout d'actualité, nos alliés européens continuent de voir leur avenir comme protégés par les Etats-Unis, et ils ne sont pas disposés ne serait-ce qu'à préparer un "plan B". Macron a essayé à partir de 2017 de les convaincre, il a fait pas mal d'efforts, il a bien été obligé de constater que ça ne marchait pas, et il l'a accepté. A raison, à mon avis 2. L'arrangement actuel de sécurité ne changera donc pas. Certains pays européens certes garantissent leur sécurité eux-mêmes (France, Royaume-Uni), les autres se font garantir leur sécurité par Washington... donc ni par Paris ni par Londres 3. La France n'a donc pas davantage d'effort à fournir pour la sécurité des alliés que de mettre à contribution le cas échéant les forces qu'elles a préparées en fonction de ses propres objectifs et besoins. Bien sûr la France participe à la défense collective, mais le besoin de défense collective n'est pas le facteur dimensionnant pour la défense française 4. Ce qui est dimensionnant, c'est le besoin de conserver une liberté d'appréciation indépendante des situations (renseignement et observation), une capacité expéditionnaire de grande allonge, des moyens d' "entrée en premier" sur théâtre d'opérations. En plus naturellement de la modernisation permanente nécessaire pour conserver à la dissuasion nucléaire toute son efficacité en dépit d'un nombre d'armes nettement inférieur à ceux de l'Amérique, de la Russie et bientôt de la Chine 5. Et faire tout cela, qu'aucun autre pays européen ne fait (même les Britanniques font moins) dans un budget contraint, c'est déjà une sacrée paire de manches ! Pas de rab' disponible pour d'autres objectifs. Pas avec un gros 2% du PIB pour la défense ! Ca me semble parfaitement cohérent. Le décalage avec Allemagne, dans une moindre mesure Grande-Bretagne, existe et à raison. Il est d'ailleurs tout à fait positif qu'il existe un pays en Europe qui développe des capacités qui n'existent pas ailleurs sur notre continent. En revanche, ce n'est probablement pas le genre de raisonnement à publier trop ouvertement... Pas avec un certain candidat à chevelure orange dans les parages de la Maison Blanche. Ajoutons qu'une partie importante de ce qu'a livré la France à l'Ukraine sont des armes modernes. Canons Caesar. Missiles Scalp. Bientôt bombes AASM. Donc des armes généralement plus efficaces que certaines armes plus anciennes / en voie de déclassement, que pas mal de nos alliés livrent. Armes utiles, entendons-nous ! Les Ukrainiens ne sont pas en position de faire la fine bouche. Mais enfin ce n'est pas la même chose. Il n'y a pas de "culpabilité" allemande, même si Berlin sans doute a été amené à réviser certains de ses choix. Il n'y pas non plus de "culpabilité" française, dont il serait question de "s'exonérer" ou non. Ce sont l'Allemagne et la France qui ont convaincu Poutine de consentir à un accord de compromis en 2015 dans le Donbass, alors qu'il avait les moyens de viser beaucoup plus et l'Ukraine n'avait pas les moyens de résister. Si cela avait dépendu des autres alliés... l'Ukraine aurait perdu davantage de son territoire (le Donbass ? toute la "Novorussie" ?) à ce moment-là La France aide l'Ukraine parce que c'est son intérêt bien compris que l'Ukraine ne soit pas écrasée et contrôlée par la Russie. Ni plus, ni moins. Non. On n'y va pas. On propose aux autres d'y aller ensemble. On ne prendra pas les devants. Je ne suis pas sûr que Macron y croie vraiment, pas dans l'immédiat en tout cas. Mais ce genre de discours a du moins l'utilité de signaler à nos alliés européens que s'ils changent d'avis, nous restons prêts à parler Ils savent où nous trouver. C'est au sud de la Belgique et à l'ouest de l'Allemagne... on ne peut pas s'y tromper
    5 points
  15. Ce soir la Direction générale de l'armement @DGA annonce à NG le contrat de modernisation du #PA_CDG pour son 3e arrêt technique majeur #ATM3 devant débuter en 2027 livraison à la MarineNationale prévue en 2028 Les travaux : rénovation du système de combat & du système anti-missiles : nouveau radar SEA FIRE -@thalesgroup système de direction de combat SETIS 3.0 - @navalgroup nouvelle installation de tir reconfigurable @MBDAFrance mettant en œuvre les missiles #ASTER …
    4 points
  16. Je ne suis pas familier des façons de travailler dans le secteur de la défense, mais c'est "courant" comme façon de procéder que le maitre d'oeuvre / d'ouvrage balance le fournisseur qu'il est sensé piloter ? Dans le secteur que je connais (auto) le constructeur assume a minima la responsabilité médiatique en cas de problème, et se retourne auprès de son fournisseur juridiquement si cela s'avère être un écart au CDC prévu contractuellement (par ex : pb de turbos ou d'injecteurs sur certains GMP). Quoiqu'il en soit il me tarde qu'Eric Trappier donne une réponse publique à ça :)
    4 points
  17. Malheureusement, à l'image de ce qui se passe avec les drones aeriens, un petit ROV sous marin du commerce doit pouvoir faire le job si c'est pas trop profond.... genre pour 10.000 / 15.000$ tu peux avoir ce genre de truc : https://bluerobotics.com/store/rov/bluerov2/ Est ce que tu peux faire un déga significatif avec ça ? Quelle charge faut il avec la pression d'eau ? Pas la moindre idée. Mais je voulais dire qu'on peut atteindre des fonds pas si ridicule avec des moyens raisonnables aujourd'hui. Après la question c'est "pour faire quoi", concrètement.
    4 points
  18. Deuxième réponse, l'Ukraine est un trou noir démographique, mais c'est pas grave. Ce que les Russes cherchent en Ukraine, c'est un glacis, pour maximisier la distance entre Moscou et le premier soldat otanien. Il n'y a pas besoin d'une population dans un glacis. Un glacis, c'est ce qu'on appelait "la zone" ou "les fortif" dans ce qui est aujourd'hui le "périf" parisien. C'était au contraire interdit d'y habiter, d'y construire des maisons en dur, et on y trouvait des taudis, c'est à dire des favelas, des bidonvilles.
    4 points
  19. Bonne nouvelle pour les ukrainiens : l'UE approuvé un plan de 50 milliards L'UE approuve une aide de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine Le 01 février 2024 à 11:43 BRUXELLES, 1er février (Reuters) - Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) se sont mis d'accord jeudi sur un programme d'aide supplémentaire de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel "Cet accord garantit un financement stable, prévisible et à long terme pour l'Ukraine", a-t-il dit que le réseau social X. (Rédigé par Charlotte Van Campenhout, version française Kate Entringer)
    4 points
  20. Ok donc dans ce cas-là pourquoi les russes revendiquent-ils l'Ukraine? C'est génial, ça démontre en un paragraphe à quel point la politique russe relève de la pure prédation! On aurait commencé par ça on aurait pu s'économiser 10 ans de palabres sur le forum!
    4 points
  21. Et alors? Ce n’est pas une raison pour ne pas rappeler publiquement les positions de la France sur ces sujets. Positions qui ne datent pas de Macron en plus.
    4 points
  22. La masse est devenue une qualité en soi dans ce conflit. Je me méfierais beaucoup de l'aspect notre "artisanat IGP de grande valeur" pour pondérer l'absence de masse. Vu les pertes en chars, les dons de la Pologne ont leur qualité en soi, vues les quantités. Les Pays-Bas qui n'ont pas de chars, ont fourni 45 T-72, des Léo2 et 1 me semble-t-il. Je sais bien qu'on se console comme on peut, qu'on ne s'est pas non plus moqué des Ukrainiens, mais qu'il n'y a pas de quoi pavoiser pour autant. Je crois qu'on exagère le rôle donné à la France et l'Allemagne dans Minsk. Poutine s'est arrêté en partie par peur d'un mix de sanctions Européennes mais surtout, nous étions dans un contexte électoral US. Dans les deux cas, deux personnages aux positions radicalement opposées sur la Russie, étaient susceptibles d'arriver au pouvoir. Poutine a choisi de rester attentiste, pour privilégier ses options futures: une négociation en directe avec les US en cas de victoire de Trump ou pour ne pas prêter le flanc à un soutien US accru à l'Ukraine, en cas de victoire de Clinton. S'en tenir à la version "il aurait pu, il avait des moyens mais bon samaritain, il n'a pas poussé et FRA-ALL ont fait le reste" est extrêmement réducteur, pour un pouvoir Russe qui a une conduite politique assez fine des affrontements et des rapports de force politique. C'est là où son positionnement politique n'est pas bon: on pense et on raisonne "sécurité globale" mais on ne veut pas prendre les devant. On tance publiquement les Européens, mais nos initiatives pour 2024 en propre vont se résumer à 6 CAESAR offerts sur une capacité de production de 80, pour une machine 5mEUR pièce. Notre volonté politique sur l'Ukraine subit la concurrence des euros à dépenser dans le SNU ou du 27e plan banlieue. Voilà où l'on place notre volonté politique. Pour les échelles de grandeur, on a bien trouvé les moyens de financer en propre pour 54 milliards d'euros en 2 ans les "entreprises du futurs" dans le cadre de France 2030. 54 milliards... Et vous n'aviez entendu parler ni du projet ni de son montant pour la plupart. Et il n'y a pas une bonne âme politique pour venir y pousser le secteur de la défense dans une V2 de ce plan, qui a pour but de créer des emplois, de faire de l'aménagement du territoire et contribuer à ce que la France conserve une avance technologique. Bref, la description par le menu de ce qu'est une industrie de défense souveraine. Il s'agit pourtant d'une initiative où si l'on y va seul, eh bien nous ne sommes pas perdant pour autant puisque ça revient à un grand plan de soutien à l'industrie nationale de défense, qui en a bien besoin. Qu'est-ce qu'on y perd si les Européens ne nous suivent pas ? Pas grand chose, le budget reste dépensé à domicile.
    4 points
  23. India, France to expedite Rafale M negotiations after Lok Sabha elections L'Inde et la France vont accélérer les négociations sur le Rafale M après les élections de Lok Sabha Tout bien considéré, l'accélération des pourparlers et le renforcement de la coopération témoignent d'une alliance solide entre la France et l'Inde. En plus de renforcer la puissance aérienne de l'Inde, l'accord sur le Rafale devrait jeter les bases d'un écosystème de défense plus indépendant sur le plan technologique. L'Inde et la France vont accélérer les négociations sur le Rafale M après les élections de Lok Sabha L'accord entre l'Inde et la France visant à accélérer les discussions sur les prix pour l'acquisition de 26 avions de combat Rafale M (Marine) est un grand pas en avant pour la capacité de défense aérienne de l'Inde. Conscients de l'importance de cet accord, les deux pays ont décidé de lui accorder une priorité absolue après les prochaines élections générales en Inde. Au total, 22 avions monoplaces Rafale M, construits spécialement pour les opérations sur porte-avions, seront acquis par la marine indienne dans le cadre des IAC-I et II. Quatre Rafale B (Marine) biplaces seront également utilisés pour la formation des pilotes. Les négociations ont abouti à des avancées significatives pour l'autonomie de défense à long terme de l'Inde, au-delà de l'acquisition immédiate. Un pas important vers l'indépendance a été franchi par la France, qui s'est engagée à accroître l'approvisionnement en composants du Rafale auprès de l'Inde. Afin de démontrer cet engagement, la cellule semi-structurelle du Rafale sera bientôt produite et livrée par Dassault Aviation à DRAL. La France a consenti à mettre en place une installation MRO (maintenance, réparation et révision) pour les moteurs M-88 qui équipent les avions Rafale, ce qui renforce encore la position stratégique de l'Inde. En plus de répondre aux demandes de l'Inde, cette installation servira de centre régional pour la maintenance des moteurs des autres opérateurs asiatiques de Rafale. Tout bien considéré, l'accélération des discussions et le renforcement de la coopération témoignent d'une alliance solide entre la France et l'Inde. Outre le renforcement de la force aérienne de l'Inde, l'accord sur le Rafale devrait jeter les bases d'un écosystème de défense plus indépendant sur le plan technologique.
    4 points
  24. 1/3 de bières 1/3 de frites 1/3 de sirop de liège (et/ou de fromage de Herve) Tu mélanges le tout dans un grand plat. Tu laisses reposer environ 600 jours (le délai moyen où le pays fonctionne très bien sans gouvernement fédéral). Et tu obtiens le belge parfait. Evidemment, le belge du Sud ne maîtrise que très imparfaitement le néerlandais (pardon, le "flamand") tout en portant à gauche tandis que celui du Nord parle mieux l'anglais que le français tout en portant à droite. Avec cette caractéristique que les mecs issus des "cantons périmés" forment une exception à ces règles. Certainement à cause du Rosenmontag d'Eupen. Oh les fourbes. #SkievenArchitek
    4 points
  25. Tu parles des SMR genre newcleo, NAAREA et autres ? Je n'ai aucun espoir de voir un truc certifié qui fonctionne d'ici trèèès longtemps. Il ne faut pas trop croire au père Noël, si on voulait faire un surgénérateur fallait pas annuler Astrid. Les difficultés industrielles sur les matériaux et les options de sûreté sont telle que je ne comprend pas l’intérêt de disperser des moyens dans des "start up". C'est quoi le but ? Faire une compétition du plus beau powerpoint ? Et chaque boite fini par avoir des petits bouts de propriété intellectuelle ? Ça ressemble à rien, on annule le projet du CEA, puis on demande au CEA d'aider les start-up sur les points difficiles. Enfin je crois qu'on en a déjà parlé...
    3 points
  26. Ça fait encore plus mal, mais 5 à 30s plus tard selon l'étage.
    3 points
  27. Si c'est une porte-fenêtre russe, elle est toujours ouverte donc ça va.
    3 points
  28. Réarmement ... parmi d'autres annonces de la DGA ( MMP et Mistral-3 ):
    3 points
  29. Et encore, sur les 50 000, le nombre réel de fantassin est très faible. Donc oui, clairement, la présence US était tombé à un plus bas historique en 2013 (et n'a pas augmenté entre 2014 et 2022) et on était clairement sur un retrait progressif en faveur d'une réorientation sur d'autres théâtres. Ce graph ne ressemble pas vraiment à celui d'une armée qui s'apprête à envahir la Russie.
    3 points
  30. Agrandir des trous ça se gère en effet plutôt bien en phase de développement, on est d'accord, mais quand tu rajoutes le millier de prototypes produits qui seront potentiellement à passer en rétrofit (comme tu le souligne très bien) sur un avion toujours pas au point 15 ans après son premier vol et 9 ans après l'IOC, ça devient problématique. Enlever de la matière loin de la zone de concentration de contrainte est en effet un bon moyen de répartir les contraintes sur un plus grand volume de matière, et par conséquent d'avoir une pièce plus résistante, mais aussi plus souple (flexible). Si c'est parfaitement valable pour les tuyaux à qui l'on demande de supporter les vibrations et les déformations de la cellule, je trouve ça contre-productif sur un cadre de cellule qui a déjà été optimisé, et que l'on risque de rendre certes plus résistant d'un coté, mais plus "flexible" de l'autre, ce qui engendrera encore plus de déformations et de vibrations dans les éléments qu'il supporte . . . Pour en revenir au F-35, il me semble que son manque de rigidité était déjà à l'origine d'une usure prématuré des moteurs (défaut d'alignement sous facteur de charge) et de tuyauteries OBIGGS (Vibrations excessives) : Des tuyaux plus gros c'est potentiellement des tuyaux plus rigides en flexion, et donc potentiellement moins capable de résister à une déformation imposée et répondant différemment aux vibrations, Des trous plus gros c'est potentiellement des éléments structurels un peu moins rigides (ou alors plus lourds), et donc tout une cascade de calculs à refaire derrière . . . Bref, tu l'as compris, je pense qu'on est très très loin du Yakafokon !
    3 points
  31. Papier intéressant sur comment l'endommagement de l'usine d'un sous traitant en optiques dans la banlieue de Moscou, dans des circonstances peu claires, a fortement ralenti la production de drones Lancet dans la deuxième moitié de 2023.
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  32. C’est une première aux États-Unis: une centrale nucléaire à l’arrêt, après le départ de l’exploitant en 2022, va être remise en service grâce au soutien de l’Etat du Michigan et de la Maison Blanche. Après avoir été repris par un nouvel exploitant, le site de Palisades (800 megawatts) devrait bénéficier d’un prêt fédéral de 1,5 milliard de dollars. L’officialisation est attendue courant février et le retour à pleine puissance de la centrale est prévu pour la fin de l’année 2025. L’opération a été facilitée par l’intérêt croissant de l’administration Biden pour l’énergie nucléaire bas carbone qui fait partie de sa stratégie de décarbonation du réseau énergétique et les fonds de l’IRA (le plan climat), A noter: un prêt fédéral de 1,1 milliard de dollars a aussi été accordé plus tôt ce mois-ci à la centrale nucléaire de Diablo Canyon en Californie pour la maintenir en activité.
    3 points
  33. https://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/us-repeating-cold-war-mistakes-iran-208976 (30 janvier 2024) Paul Pillar : Les États-Unis répètent les erreurs de la guerre froide avec ''Iran Dans le cadre de la guerre froide, l'Union soviétique était perçue comme ayant une capacité de déstabilisation presque unique dans le monde, comme une puissance expansionniste utilisant constamment des moyens malveillants pour étendre son influence bien au-delà de ses frontières. Un élément connexe de ce cadre interprétatif, dont la caractéristique la plus mémorable est peut-être l'étiquette d'"empire du mal" de Ronald Reagan, était l'idée que l'URSS était le moteur principal de la malignité, que les Soviétiques étaient en quelque sorte câblés non seulement pour participer au mal, mais aussi pour l'initier. Cette notion a conduit à deux problèmes, l'un étant l'interprétation erronée de nombreuses situations instables dont les causes principales n'avaient que peu ou pas de rapport avec les Soviétiques. L'autre problème était l'incapacité à comprendre à quel point le comportement de l'Union soviétique était une réaction plutôt qu'une initiative. L'un des nombreux exemples est l'intervention militaire soviétique en Afghanistan en 1979, que l'administration américaine de l'époque a traitée comme s'il s'agissait d'un chapitre de l'expansionnisme soviétique, s'étendant bien au-delà de l'Afghanistan et visant le golfe Persique, qui devait être stoppé par une réponse militante. Cette réponse comprenait, outre la doctrine Carter et son insistance sur la force militaire, le début de la longue et généralement malheureuse histoire des interventions américaines en Afghanistan, une histoire qui s'est finalement achevée il y a moins de deux ans. Mais ce que les Soviétiques ont fait en décembre 1979, loin d'être l'amorce d'un conflit ou l'exécution d'une grande stratégie expansionniste, était une réaction aux événements survenus en Afghanistan. Il s'agissait d'une tentative d'éviter une perte plutôt que de remporter une nouvelle victoire. Les Soviétiques tentaient de maintenir un régime amical à Kaboul (avec un dirigeant local différent) face à l'insurrection croissante des moudjahidines. Aujourd'hui, nombre de ces perceptions et attitudes erronées de la guerre froide ont été reconduites au Moyen-Orient, la région se substituant au monde en tant qu'arène de compétition et la République islamique d'Iran se substituant à l'URSS. Comme pour la guerre froide, ce cadre erroné ne se contente pas d'orienter la politique, il imprègne également les débats au Congrès, les discussions entre les experts et la couverture médiatique. Ce cadre interprète les affaires du Moyen-Orient principalement comme un conflit entre les alliés des États-Unis et un "axe de résistance" centré sur l'Iran et dirigé par ce dernier, qui est tenu pour responsable de la plupart, sinon de la totalité, de l'instabilité et des événements fâcheux qui se produisent dans la région. Il est devenu de rigueur pour les médias grand public de mentionner tout groupe ou régime du Moyen-Orient ayant entretenu des relations avec l'Iran et de l'assortir du qualificatif "soutenu par l'Iran". Très souvent, la description est "mandataire (proxy) iranien". Cette description va à l'encontre de la définition du dictionnaire ("une personne habilitée à agir pour le compte d'une autre") en l'absence de preuve que le sujet de l'article agissait pour le compte de l'Iran plutôt que pour son propre compte. En fait, bon nombre des actions les plus marquantes menées par des éléments que l'Iran a soutenus ne présentent aucune preuve de ce type. C'est le cas de l'une des actions les plus importantes de ces dernières années, à savoir l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre de l'année dernière. Même les gouvernements des États-Unis et d'Israël, dont on pourrait s'attendre à ce qu'ils claironnent haut et fort toute indication d'une implication iranienne, n'ont trouvé aucune indication d'une planification ou d'une direction par l'Iran, qui a manifestement été aussi surpris par l'attaque que tout le monde. Une situation similaire prévaut avec les Houthis, qui constituent le régime de facto dans la majeure partie du Yémen. Les Houthis sont nés d'une rébellion locale dans une partie du nord du Yémen que les régimes yéménites précédents avaient ignorée ou désavantagée. Les Houthis, farouchement indépendants, ont accueilli favorablement l'aide iranienne, mais n'ont aucune patience à l'égard des directives iraniennes. Leur action la plus importante dans la guerre civile yéménite - la prise de la capitale Sanaa - a été menée contre l'avis de l'Iran. Aujourd'hui, les attaques des Houthis contre la navigation en mer Rouge sont motivées par le désir de montrer qu'ils sont un acteur régional important à ne pas ignorer et, surtout, par une véritable indignation, soutenue par ce qui était déjà une idéologie anti-israélienne des Houthis, face à la catastrophe humanitaire qui se déroule dans la bande de Gaza. La crise du transport maritime est en réalité liée à l'assaut israélien sur Gaza, et non à un grand dessein régional de Téhéran ou d'un "réseau de résistance". Le fait que l'Iran apporte une aide matérielle à ces groupes et à d'autres conduit à une tendance à assimiler cette aide à une direction ou à un contrôle - à confondre "soutenu par l'Iran" et "mandataire (proxy) iranien". L'erreur d'une telle équation peut être constatée en examinant la relation d'aide la plus volumineuse au Moyen-Orient : les milliards d'aide que les États-Unis accordent chaque année à Israël. Ce flux d'aide n'a pas apporté d'influence significative aux États-Unis, encore moins de direction ou de contrôle - comme le montre le rejet par le gouvernement israélien des demandes américaines de retenue à Gaza et de solution politique au conflit israélo-palestinien. Compte tenu de l'assistance matérielle et de la couverture diplomatique que les États-Unis accordent à Israël, ce qu'Israël inflige actuellement à la bande de Gaza peut être qualifié - malheureusement mais avec justesse - de "soutenu par les États-Unis". Mais passer de cette description à l'idée que le carnage à Gaza fait partie d'un plan conçu et dirigé par les États-Unis pour le Moyen-Orient serait une grossière erreur d'interprétation de ce qui se passe à Gaza et dans la région. Le placement automatique de chaque événement fâcheux au Moyen-Orient dans un cadre interprétatif centré sur l'Iran était pleinement apparent dans les premières heures qui ont suivi l'attaque meurtrière par drone de cette semaine contre un avant-poste piloté par les États-Unis le long de la frontière jordano-syrienne. La déclaration de la Maison Blanche n'a pas tardé à imputer l'incident à des "groupes militants soutenus par l'Iran", tout en admettant dans la même phrase que "nous sommes encore en train de rassembler les faits concernant cette attaque". Jusqu'à ce qu'un groupe basé en Irak revendique plus tard la responsabilité de l'attaque, rien n'indiquait que l'administration savait quel groupe avait lancé le drone. On peut se demander comment il est possible de décrire le soutien d'un groupe sans en connaître l'identité. L'Iran a explicitement nié toute implication dans l'attentat. À ce jour, aucun gouvernement n'a fourni, ni même prétendu avoir, la moindre preuve que l'Iran a fomenté, planifié, coordonné ou dirigé l'attentat. L'idée que l'Iran est le principal instigateur du mal régional est tout aussi trompeuse que celle de l'URSS pendant la guerre froide. Comme dans le cas de l'Union soviétique, cette notion passe à côté des principales causes de la violence et de l'instabilité dans la région. L'exemple le plus flagrant est le conflit israélo-palestinien non résolu, les événements survenus depuis le 7 octobre étant une réfutation sanglante de l'idée que ce conflit était un héritage du passé que l'on pouvait sans risque écarter pour se concentrer sur d'autres choses, telles que la "menace iranienne". Comme dans le cas de l'Union soviétique, cette notion ne tient pas compte du fait que le comportement iranien n'est pas une initiative, mais plutôt une réaction aux actions des autres. Les attaques terroristes menées par des groupes alliés à l'Iran contre Israël ont été des tentatives de représailles aux attaques terroristes israéliennes contre les Iraniens. Une attaque contre des installations pétrolières saoudiennes était une réponse aux efforts déployés par les États-Unis pour mettre fin au commerce du pétrole iranien. L'attaque iranienne la plus importante contre une installation sous commandement américain en Irak était une riposte directe à l'assassinat par les États-Unis d'un important chef militaire et politique iranien dans ce pays. Et tout ce qui a été fait dans la région, par les alliés iraniens ou n'importe qui d'autre, au cours des trois derniers mois et demi et qui est lié aux événements dans la bande de Gaza, est une réaction à ce qu'Israël fait dans la bande de Gaza. L'Iran a peaufiné sa propre réaction pour continuer à se poser en défenseur des droits des Palestiniens tout en respectant les principales opinions arabes sur le sujet. Il a notamment accepté les résolutions et les déclarations arabes en faveur d'une solution à deux États en Palestine. Un autre exemple est celui d'Israël, pour lequel la sollicitude encore plus grande des États-Unis a des racines supplémentaires - et maintenant des coûts plus importants, y compris l'association des États-Unis à la catastrophe humanitaire de Gaza - et dont les gouvernements ont fait de la promotion incessante de la haine et de l'isolement de l'Iran une facette majeure de la politique étrangère israélienne. À l'instar de Nguyen Van Thieu qui a saboté d'éventuels accords de paix avec le Nord-Vietnam, Israël a saboté d'éventuels accords avec l'Iran au détriment des intérêts américains, de la non-prolifération nucléaire, de la paix et de la sécurité régionales. Malgré toutes les similitudes, l'application du modèle de la guerre froide à l'Iran est encore pire que son application à l'Union soviétique. Après tout, l'URSS était une superpuissance dotée de l'arme nucléaire, le pilier d'une idéologie largement répandue et un véritable concurrent mondial des États-Unis. L'Iran est loin de ressembler à cela. Il s'agit d'une puissance moyenne, avec une armée en partie décrépite, sans portée ni présence mondiale, et dont l'attrait est limité, même au Moyen-Orient, en tant que nation majoritairement perse et chiite au sein d'une région majoritairement arabe et sunnite. Les historiens du futur seront ébahis de voir à quel point les États-Unis de l'époque actuelle ont permis à cet État lointain et de moindre importance de devenir la pièce maîtresse d'une grande partie de la pensée et de la politique américaines. Paul R. Pillar a pris sa retraite en 2005 après une carrière de vingt-huit ans au sein de la communauté américaine du renseignement, dont le dernier poste était celui de National Intelligence Officer pour le Proche-Orient et l'Asie du Sud. Auparavant, il avait occupé divers postes d'analyse et de management, notamment en tant que chef d'unités analytiques à la CIA, couvrant des parties du Proche-Orient, du golfe Persique et de l'Asie du Sud. Son dernier ouvrage s'intitule Beyond the Water's Edge : How Partisanship Corrupts U.S. Foreign Policy (Au-delà du bord de l'eau : comment la partisanerie corrompt la politique étrangère des États-Unis).
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  34. Schmidt relève quand même un paquet de passages absolument lunaires. Kyiv serait "individualiste" quand Melitopol serait "anomique" ? Sur quelle donnée tout ça se base ? Quels en seraient les manifestations concrètes dans la culture individuelle des gens qui y vivent ? A-t-il seulement daigné jeter un oeil à tous les travaux sociologiques quantitatifs et qualitatifs accumulés sur l'évolution des cultures post-soviétiques (y compris dans la sphère familiale, sa grande obsession) ? Si on en croit la maigreur des sources utilisées, non.
    3 points
  35. Beaucoup d'agitation sur les twit pro ukraine concernant une corvette lance missiles russe l' "Ivanovets" qui aurait été coulée par des drones
    3 points
  36. 3 points
  37. En fait ils restent dans l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) c'est à dire dans le franc CFA. https://www.dw.com/fr/le-mali-le-niger-et-le-burkina-faso-restent-dans-luemoa/a-68138508
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  38. T'inquite fils si les Bèdoins peuvent plus regarder leur films pornos sur internet ils vont vite reparer
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  39. Hier soir dans le Golfe d'aden, à 20h30, le USS Carney (DDG-64) a abattu un missile balistique anti-navire houthis. Et ensuite, à 21h30, il a abattu 3 drones iraniens.
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  40. Les forces armées yemenites menacent de couper le câble Internet traversant le fond de la mer Rouge si les États-Unis et le Royaume-Uni continuent de bombarder leurs aéroports.
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  41. Vu un reportage sur le 16 BCP à Bitche avec table ronde avec une journaliste un colonel Chef de corps un Commandant responsable de l'entretien et infra. Et un caporal. Le colon confirme qui lui manque environ 140 hommes dans son Regiment. Il dit dans les feuilles de recrutement que l'on remets aux canditats la premiere close de motivation dans l'engagement c'est les opex et outre mer. Et qu'une partie de son regiment est progeté une fois tout les 2 ans. Le commandant à propos de l'infra pas du tout optimal pour les jeunes le chauffage fonctione tres mal dans de vieux batiment et les hangars pour l'entretien des VBCI ne sont pas optimal. Pour les familles autour il n'y a rien pas de creche pas de lycée pas de boulot et les femmes preferent s'installer plus loin. Le caporal se plaint devant la journaliste pas de gare SNCF à Bitches pour venir au regiment doit faire 100 km en bus pour se presenter le lundi matin à l'appel. Et encore lui est de Metz et que sa copine ne veut pas se rapprocher car trou de merde la zone . Le colon dit que plusieurs regiment son dans son cas . Les regiment qui sont pres des grandes villes sont pratiquement tous à effectifs complet. Conclusion faudrait peut etre installer des régiments si c'est encore possible dans les deserts miltaires que sont les grandes villes comme Nantes Dijon .
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  42. L'USS Gravely aurait dû utiliser son dernier moyen de défense, le CIWS Phalanx, contre un missile de croisière anti-navire Houthi, selon un responsable américain sur CNN.
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  43. oui je connais le verdict mais.... est ce que la commission a vraiment été au bout des choses? Souviens toi de la commission concernant l'assassinat Kennedy...
    2 points
  44. Bon avec la LPM 25/30 et le renforcement des OM La commande des patrouilleurs côtier de nouvelle génération pour la gendarmerie maritime passerait de 6 à 9 Navires. Les essais du proto devrait se faire en 2025 puis lancement de la serie de 8 navires apres retex du premier. Pour des livraison étalaient entre fin 2026 et fin 2030. La Repartion 2 Cherbourg 1 Lorient 1 Toulon en Metropole 1 Pointe à Pitre 1 Papeete 1 Noumea 1 Reunion 1 Mayotte Ces vedettes de 46 M remplaceront les VCSM et les PCG en OM La Guyane restant avec 2 VCSM NG ihttps://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2022/la-gendarmerie-maritime-monte-a-bord-de-nouvelles-vedettes https://www.defense.gouv.fr/dga/actualites/direction-generale-larmement-commande-patrouilleur-gendarmerie-maritime#:~:text=patrouilleur côtier de nouvelle génération pour la gendarmerie maritime,-Télécharger l'image&text=Le marché%2C d'un montant,de maintien en condition opérationnelle.
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  45. Pour les câbles sous marins il existe cette carte interactive —> https://www.submarinecablemap.com Il pourraient probablement couper assez facilement à côté de leur terminal à Al Hudaydah.
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  46. Il y a plusieurs raisons à cela. Si l'on aborde la question sous l'angle du parti républicain, on constate qu'il est essentiellement en faillite. Je veux dire par là qu'il n'y a pas de culture ou d'objectif au-delà de la doctrine de W. Bush. Les républicains sont devenus le parti de la guerre. C'est tout ce qu'ils savent faire. C'est une impasse. Trump a reçu l'investiture les deux fois parce que les alternatives sont Jeb Bush, Romney et McCain. Citez un républicain classique qui ne soit pas considéré comme une crapule belliciste. Les Républicains n'ont personne à qui s'adresser. C'est la raison pour laquelle Trump a réussi à remporter l'investiture en 2016 et en 2024. Pourquoi est-il possible que Trump soit réélu par rapport à Biden en 2024 ? l'une des choses les plus frustrantes au monde est de s'entendre dire que quelque chose est d'une importance capitale. mais de voir ensuite que cette chose "d'une importance capitale" n'est pas vraiment prise au sérieux. Il était d'une importance capitale que le président Biden fasse du bon travail. Qu'il le fasse si bien que les gens n'aient plus jamais l'idée de s'occuper de Trump ou de MAGA. Malheureusement, le président n'a pas fait son travail au niveau nécessaire pour rendre le choix facile. Je pense que Biden a mauvaise réputation, mais en même temps, je ne pense pas que son mandat ait été traité avec le niveau de soin nécessaire pour faire une meilleure présidence. Il y a aussi la perception du chaos. On a l'impression que les choses sont hors de contrôle, qu'il s'agisse des frontières, du Moyen-Orient, de l'Ukraine ou de l'économie. Enfin, compte tenu des limites de Biden, il est très difficile de défendre ses propres intérêts. Biden est peut-être le meilleur président de l'histoire des États-Unis, mais s'il ne peut pas l'expliquer au peuple américain, il sera gêné. Je suis parfois douloureusement optimiste et peut-être naïf dans le sens où tout ce que Biden avait à faire était un bon travail et il serait récompensé par le peuple américain avec un second mandat. Peut-être que si cela avait été la priorité et si la Maison Blanche de Biden avait essayé de s'orienter plus vers le centre et moins vers la gauche, il y aurait une bien meilleure chance de réélection. Biden peut encore être réélu, je pense qu'il a l'avantage. Mais ce sont là les problèmes. Biden a laissé trop de faiblesses à exploiter. sa popularité est très faible. son aversion est très élevée. Ce n'est pas la fin du monde, les chiffres vont s'améliorer à mesure que l'élection se rapproche, mais c'est un écart important et, une fois de plus, il va avoir du mal à se défendre. Il était essentiel de mettre fin à Trump et à son mouvement en faisant du bon travail et en montrant que, comme promis, les "adultes" reprenaient les rênes, et que ce serait vraiment bien. Malheureusement, les adultes n'ont pas fait du bon travail parce que nous n'avons pas choisi les bons adultes Comme je l'ai déploré à maintes reprises en tant que démocrate modéré, nous ne devrions pas être si près du but. Biden aurait pu trouver une bonne place et beaucoup de voix auprès des électeurs du centre, mais il a décidé de plaire à la gauche progressiste, impossible à satisfaire, qui n'est pas un groupe apprécié des modérés. C'est de la chair à canon sans fin pour les Républicains et les humoristes. Pensez à la folie qu'il faut avoir pour faire passer Trump pour un choix plus modéré, nous avons réussi à le faire.
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  47. Cet intérieur d'E-3 n'est plus du tout à jour. Cela a changé (il y a plus de consoles que sur ton image). Également, le terme "vrais lits" est un peu exagéré. Ce sont plus des bannettes que des lits. Et sois assuré que les opérateurs radars sont indispensables sur cet avion, et ne sont absolument pas obsolètes.
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