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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.theguardian.com/world/2016/mar/09/russian-hostility-to-west-partly-caused-by-west (9 mars 2016) William Perry, qui a été secrétaire à la défense dans l'administration de Bill Clinton de 1994 à 1997, a souligné qu'au cours des cinq dernières années, ce sont les interventions militaires de Vladimir Poutine en Ukraine, en Syrie et ailleurs qui ont entraîné la spirale descendante des relations est-ouest. Toutefois, M. Perry a ajouté que pendant son mandat, la coopération entre les armées des deux pays s'était rapidement améliorée quelques années seulement après la chute de l'Union soviétique et que ces progrès avaient été initialement gâchés davantage en raison des actions des États-Unis que de celles de la Russie. "Ces dernières années, la plupart des reproches peuvent être adressés aux mesures prises par Poutine. Mais dans les premières années, je dois dire que les États-Unis méritent une grande part de responsabilité", a déclaré M. Perry lors d'un événement organisé par le Guardian Live à Londres. "La première action qui nous a vraiment mis sur la mauvaise voie, c'est lorsque l'OTAN a commencé à s'étendre, en intégrant des pays d'Europe de l'Est, dont certains étaient limitrophes de la Russie. À l'époque, nous travaillions en étroite collaboration avec la Russie, qui commençait à se faire à l'idée que l'OTAN pouvait être une amie plutôt qu'une ennemie... mais la présence de l'OTAN à leur frontière les mettait très mal à l'aise et ils nous ont vivement conseillé de ne pas aller de l'avant". Dans ses mémoires, Mon voyage au bord du gouffre nucléaire, Perry écrit qu'il a plaidé pour une expansion plus lente de l'OTAN afin de ne pas s'aliéner la Russie au cours de la période initiale de cour et de coopération post-soviétiques. Richard Holbrooke, le diplomate américain, a mené l'argumentation opposée à l'époque, et a finalement été soutenu par le vice-président, Al Gore, qui a affirmé que "nous pourrions gérer les problèmes que cela créerait avec la Russie". « Fondamentalement, les personnes avec lesquelles je discutais lorsque j'essayais de faire valoir le point de vue russe ... la réponse que j'obtenais était vraiment : "Qui s'intéresse à ce qu'ils pensent ? Ce n'est qu'une puissance de troisième ordre" ». Et bien sûr, les Russes ont eu vent de ce point de vue. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à glisser sur cette voie". M. Perry a envisagé de démissionner sur cette question "mais j'ai conclu que ma démission serait interprétée à tort comme une opposition à l'adhésion à l'OTAN à laquelle je suis très favorable - mais pas immédiatement". Il considère que le deuxième faux pas majeur de Washington est la décision de l'administration Bush de déployer un système de défense antimissile balistique en Europe de l'Est face à l'opposition résolue de Moscou. M. Perry a déclaré : "Nous avons justifié [le système] par la nécessité de se défendre contre un missile nucléaire iranien - ils n'en ont pas, mais c'est un autre problème. Mais les Russes ont dit : "Attendez un peu, cela affaiblit notre dissuasion". Une fois de plus, la question n'a pas été discutée sur la base de ses mérites - on s'est contenté de dire 'on se fiche de ce que pense la Russie'. Nous l'avons à nouveau écartée. Le troisième facteur que M. Perry a mis en évidence dans l'empoisonnement des relations américano-russes est le soutien apporté par Washington DC aux manifestants pro-démocratiques des "révolutions de couleur" dans les anciennes républiques soviétiques, dont la Géorgie et l'Ukraine. M. Perry est d'accord avec les raisons éthiques du soutien à ces révolutions, mais il a noté leur effet gravement préjudiciable sur les relations est-ouest. "Après son arrivée au pouvoir, Poutine en est venu à croire que les États-Unis avaient un programme actif et solide pour renverser son régime", a déclaré l'ancien secrétaire d'État à la défense. À partir de ce moment-là, un interrupteur s'est allumé dans l'esprit de M. Poutine, qui a dit : "Je ne vais plus travailler avec les États-Unis : Je ne vais plus travailler avec l'Occident [...]. Je ne connais pas les faits qui ont poussé Poutine à croire que nous avions un programme visant à fomenter une révolution en Russie, mais ce qui compte, c'est qu'il y a cru". M. Perry a décrit les tensions actuelles entre la Russie et l'OTAN comme ayant "le potentiel de devenir très dangereuses" et a plaidé en faveur d'une réduction radicale des arsenaux nucléaires et, en particulier, du retrait des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) basés à terre. Plus d'un millier de missiles balistiques intercontinentaux aux États-Unis et en Russie restent en état d'alerte, selon une politique de "lancement sur alerte", ce qui signifie que les présidents américain et russe disposeraient de moins d'une demi-heure pour décider de les mettre à feu dans le cas où des données radar et satellitaires indiqueraient une attaque de missiles en provenance de l'autre partie.
  2. 2 décembre 2022. Présence croissante de la Chine dans les Îles Salomon et à Samoa (La Chine et le nouveau Pacifique - première partie) (deuxième partie)
  3. Carte de l'Australie aborigène. 1996. Source (et zoom) : https://aiatsis.gov.au/explore/map-indigenous-australia
  4. 19 mai 2023 Suisheng Zhao [université de Denver] s'appuie sur son nouveau livre, The Dragon Roars Back, pour nous faire découvrir les influences historiques et mondiales exercées sur les décideurs politiques chinois depuis 1949. Le professeur Zhao conclut en décrivant les changements institutionnels opérés par Xi Jinping pour mettre en œuvre son programme de politique étrangère. Il affirme que l'approche actuelle de la Chine en matière de relations avec les autres est devenue incohérente, irrationnelle et imprévisible.
  5. https://fr.wikipedia.org/wiki/D.P. D.P. (acronyme de Deserter Pursuit), ou Guerre aux déserteurs au Québec, est une série télévisée sud-coréenne réalisée par Han Jun-hee, basée sur le webtoon DP Dog's Day de Kim Bo-tong L'histoire se déroule en 2014 et suit le parcours d'une équipe de la police militaire coréenne qui a pour mission d'attraper des déserteurs. La série souligne la défiance envers l'armée, spécifiquement dans un contexte sud-coréen. L'intimidation et le harcèlement ainsi que la mentalité de « survie du plus fort » sont légion. Ceux qui sont présumés les « plus faibles » sont rejetés et écrasés et subissent des expériences horribles aux mains de leurs supérieurs et de leurs compatriotes. Le soldat Ahn Joon-ho et le caporal Han Ho-yul forment tous deux une équipe pour trouver les déserteurs et commencent un voyage périlleux, souvent tiraillés entre la sympathie et la compréhension qu'ils éprouvent pour les déserteurs et leur devoir de les ramener malgré la dure réalité.
  6. Le Mandchoukouo : https://china.usc.edu/duara-sovereignty-and-authenticity-manchukuo-and-east-asian-modern-state-and-society-east-asia (mai 2005) Au début, Pu Yi n'était pas appelé "empereur", mais plutôt "chef de l'exécutif" du nouvel État, une entité politique dont les propagandistes insistaient pour qu'elle comprenne un système de freins et de contrepoids du type typique des républiques modernes. Ce n'est que deux ans plus tard, en 1934, que son titre a été élevé au rang d'"empereur", lui donnant ainsi sa fameuse deuxième chance de présider des rituels impériaux aux caractéristiques confucéennes. L'instabilité du titre de Pu Yi illustre l'un des principaux thèmes de Duara : les créateurs et les partisans de cet État se sont efforcés de le faire paraître à la fois totalement moderne et profondément ancré dans la tradition. Leur souci de modernité permet d'expliquer plusieurs choses. Pourquoi ils ont parfois insisté sur le fait que le Mandchoukouo était "la plus récente des nouvelles nations du monde". Pourquoi ils se sont efforcés d'industrialiser rapidement le pays. Et pourquoi ils ont fait de l'hygiène un fétiche dans leurs projets grandioses de développement urbain. Sur le plan idéologique, cette double préoccupation pour la modernité et le passé s'est manifestée dans un credo officiel hybride, le "Wang Tao" ("La voie royale"), qui comprenait des éléments tirés des traditions intellectuelles chinoises et des idées circulant à l'échelle mondiale sur la valeur de choses telles que des villes propres et ordonnées et la coopération interethnique. L'histoire du Mandchoukouo sert, dans l'analyse de Dower, de mise en garde pour notre époque. Elle nous rappelle que les guerres déclenchées au nom de la "libération" (terme favori de la propagande japonaise sur la Mandchourie) peuvent avoir des effets inquiétants. Une telle action peut finir par causer une grande détresse au peuple dont la "libération" est promise et être perçue par la communauté internationale comme un coup de force destiné à prendre le contrôle d'un territoire riche en ressources naturelles (comme l'était la Mandchourie à l'époque et comme l'est l'Irak aujourd'hui). En outre, si le pays le plus puissant impliqué adopte une attitude cavalière à l'égard des organismes internationaux, le résultat net peut être de saper l'efficacité de ces derniers (la naissance du Mandchoukouo a marqué le début de la fin de la Société des Nations). Duara insiste sur le fait que le Mandchoukouo n'était pas simplement une création tardive d'une ancienne forme d'impérialisme au bord de l'obsolescence. "Dans sa quête de modernité et de souveraineté formelle, écrit-il, il s'est révélé être plus qu'un retour anachronique au passé ou même qu'un simple produit de son époque. Il s'agissait également d'un avant-goût des choses à venir. Elle préfigurait l'impérialisme de l'après-guerre, en particulier de la guerre froide, où, malgré l'indépendance déclarée par de nombreux pays, les nouvelles puissances "impériales" conservaient un contrôle économique et militaire considérable sur leurs États-nations clients.
  7. https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/en-recession-l-allemagne-voit-sa-production-industrielle-continuer-a-s-affaiblir-en-juin-972308.html (7 août 2023) L'Allemagne continue à souffrir d'une demande atone et de coûts élevés de l'énergie. Résultat, en juin, et pour le deuxième mois consécutif, la production industrielle a baissé de 1,5% sur un mois, et de 1,7% sur un an, révèle l'office de statistique allemand ce lundi. [Cependant] les commandes passées à l'industrie allemande ont fortement grimpé en juin pour le deuxième mois consécutif. Ce rebond redonne une lueur d'espoir à l'industrie allemande. Cette hausse a d'ailleurs « été dans l'ensemble permise par plusieurs grosses commandes », a commenté le ministère de l'Economie. Sans ces dernières, l'indicateur aurait « baissé de 2,6% ». C'est particulièrement « une commande dans le domaine de l'aéronautique » de la part « d'un pays de la zone euro », qui a stimulé l'indicateur. Le secteur des machines-outils a également porté l'indicateur, avec une hausse de 5,1% sur un mois. Pour l'automobile, en revanche, la chute se poursuit, avec une baisse de 7,3% des ordres. Et les commandes en Allemagne ont baissé de 2%, illustrant la conjoncture toujours atone dans le pays. L'économie allemande pourrait finir l'année au global dans le rouge, en queue de peloton des pays de la zone euro. Les principaux instituts économiques s'attendent désormais à un recul estimé entre 0,2 et 0,4%, le FMI tablant de son côté sur -0,3%.
  8. Peut-être en partie, et simplement le fait que les rêves de scénarios imaginés dans des bureaux à Washington ne correspondent pas à ce que vivent les militaires ukrainiens dans la réalité. La réalité déplait aux idéologues, car elle n'a pas le bon goût de s'y plier.
  9. Voilà comment le New York Times relate l'entretien : https://www.nytimes.com/2023/08/06/world/europe/putins-forever-war.html J'ai demandé à M. Peskov, le porte-parole du Kremlin, si la Russie recherchait plus de territoires ukrainiens que les quatre provinces annexées. "Non", a-t-il répondu. "Nous voulons simplement contrôler toutes les terres que nous avons inscrites dans notre Constitution comme étant les nôtres. Je trouve absolument formidable que des gens réussissent à transformer cette répétition ennuyeuse du discours officiel en un sujet excitant sur Twitter. Quel talent !
  10. https://www.capital.fr/economie-politique/guerre-en-ukraine-les-etats-unis-sont-consternes-devant-les-choix-militaires-de-kiev-1476026 (5 août 2023) Les Etats-Unis sont consternés devant les choix militaires de Kiev
  11. https://www.nytimes.com/2023/08/02/us/politics/ukraine-troops-counteroffensive-training.html Les troupes ukrainiennes formées par l'Occident trébuchent au combat L'armée ukrainienne a pour l'instant mis de côté les méthodes de combat américaines pour revenir aux tactiques qu'elle connaît le mieux. Les premières semaines de la contre-offensive ukrainienne tant attendue n'ont pas été tendres pour les troupes ukrainiennes formées et armées par les États-Unis et leurs alliés. Équipées d'armes américaines de pointe et présentées comme l'avant-garde d'un assaut majeur, les troupes se sont enlisées dans les denses champs de mines russes sous le feu constant de l'artillerie et des hélicoptères de combat. Des unités se sont perdues. Une unité a retardé une attaque nocturne jusqu'à l'aube, perdant ainsi son avantage. Une autre s'est si mal comportée que les commandants l'ont purement et simplement retirée du champ de bataille. Aujourd'hui, les brigades ukrainiennes formées à l'occidentale tentent de renverser la situation, selon des responsables américains et des analystes indépendants. Les commandants militaires ukrainiens ont changé de tactique, se concentrant sur l'usure des forces russes avec l'artillerie et les missiles à longue portée au lieu de plonger dans les champs de mines sous le feu de l'ennemi. Un renforcement des troupes est en cours dans le sud du pays, avec une deuxième vague de forces formées par l'Occident qui lancent principalement des attaques à petite échelle pour percer les lignes russes. Mais les premiers résultats sont mitigés. Si les troupes ukrainiennes ont repris quelques villages, elles n'ont pas encore réalisé les gains considérables qui ont caractérisé leurs succès dans les villes stratégiquement importantes de Kherson et de Kharkiv à l'automne dernier. L'entraînement compliqué aux manœuvres occidentales n'a guère apporté de réconfort aux Ukrainiens face aux tirs de barrage de l'artillerie russe. La décision de l'Ukraine de changer de tactique indique clairement que les espoirs de l'OTAN de voir des formations ukrainiennes dotées de nouvelles armes, d'un nouvel entraînement et d'une injection de munitions d'artillerie réaliser d'importantes avancées ne se sont pas concrétisés, du moins pour l'instant. Cela soulève des questions sur la qualité de la formation que les Ukrainiens ont reçue de l'Occident et sur le fait de savoir si des dizaines de milliards de dollars d'armes, dont près de 44 milliards de dollars fournis par l'administration Biden, ont permis de transformer l'armée ukrainienne en une force de combat conforme aux normes de l'OTAN. Le président russe Vladimir V. Poutine a de plus en plus indiqué que sa stratégie consistait à attendre l'Ukraine et ses alliés et à gagner la guerre en les épuisant. Les responsables américains craignent que le retour de l'Ukraine à ses anciennes tactiques ne l'amène à épuiser ses précieuses réserves de munitions, ce qui pourrait faire le jeu de M. Poutine et désavantager l'Ukraine dans une guerre d'usure. Les responsables de l'administration Biden espéraient que les neuf brigades formées par l'Occident, soit quelque 36 000 soldats, montreraient que le mode de guerre américain était supérieur à l'approche russe. Alors que les Russes disposent d'une structure de commandement centralisée et rigide, les Américains ont appris aux Ukrainiens à donner aux soldats de haut rang les moyens de prendre des décisions rapides sur le champ de bataille et à déployer des tactiques d'armes combinées, c'est-à-dire des attaques synchronisées de l'infanterie, des blindés et de l'artillerie. Au cours des deux premières semaines de la contre-offensive, jusqu'à 20 % des armes envoyées par l'Ukraine sur le champ de bataille ont été endommagées ou détruites, selon des responsables américains et européens. Ce bilan inclut certains des formidables engins de combat occidentaux - chars et véhicules blindés de transport de troupes - sur lesquels les Ukrainiens comptaient pour repousser les Russes. Mais les analystes se demandent si la deuxième vague, qui repose sur des attaques menées par de petites unités, générera une puissance de combat et un élan suffisants pour permettre aux troupes ukrainiennes de percer les défenses russes. Gian Luca Capovin et Alexander Stronell, analystes de la société britannique de renseignement de sécurité Janes, ont déclaré que la stratégie d'attaque des petites unités "est extrêmement susceptible d'entraîner des pertes massives, des pertes d'équipement et des gains territoriaux minimes" pour l'Ukraine.
  12. https://theconversation.com/ukraine-war-how-russians-are-rallying-on-the-home-front-to-support-their-boys-207696 (26 juillet 2023) Dans les rues de Russie, les gens ordinaires éprouvent un sentiment perceptible d'"ennemi à la porte". Leurs fils sont envoyés au combat - et certains sont morts. Entre-temps, les raids transfrontaliers de l'Ukraine sur le territoire russe et les attaques de drones sur les banlieues de Moscou au cours des derniers mois ont renforcé l'argument du Kremlin selon lequel la Russie se bat pour se défendre. La société civile réagit. Il y a les nombreuses campagnes de terrain, souvent menées par des femmes, qui s'efforcent de fournir des vêtements, des fournitures médicales et du confort aux hommes sur le front. Il y a ensuite les groupes d'anciens combattants qui financent par crowdfunding du matériel militaire tel que des drones et proposent des formations et des équipements de protection afin de combler les lacunes perçues dans l'offre gouvernementale. Enfin, il y a les innovateurs, qui rappellent la Seconde Guerre mondiale, lorsque des personnes possédant des compétences en ingénierie et autres les ont mises au service du développement d'armes dont on avait cruellement besoin. C'est ce qui se passe à nouveau pour la guerre en Ukraine. Par exemple, Rokot Centre-33 a organisé un forum de volontaires dans la province de Vladimir en mai 2023, qui a rassemblé des ingénieurs et des producteurs locaux de drones FPV, de dispositifs de guerre électronique, de détecteurs de métaux, de filets de camouflage, de sacs de couchage pour les tranchées, etc. Parallèlement, comme en Europe occidentale pour les Ukrainiens fuyant la violence, les communautés frontalières font preuve de compassion pour plus de 2,85 millions d'Ukrainiens déplacés. Le nombre de personnes impliquées dans les dons d'argent aux réfugiés et aux migrants, qui n'étaient apparemment pas un secteur caritatif populaire après que la Russie a commencé à se battre en Ukraine en 2014, a triplé en 2022 lorsque la guerre a commencé. La guerre a transformé la Russie, comme elle a transformé l'Ukraine, où la société civile a joué le rôle de fournisseur de sécurité. Elle a inspiré l'activisme civique et montré qu'une société civile a émergé, bien que d'un type différent de celui auquel l'Occident - qui espérait une opposition populaire à la guerre - avait aspiré. Jusqu'à présent, elle est apolitique, critique à l'égard de l'échec du gouvernement en matière d'approvisionnement, espérant une certaine forme de victoire ou au moins une résolution pour que la guerre soit terminée - ce que la plupart des gens souhaitent vraiment. Mais les récentes attaques sur le territoire russe ont galvanisé cette idée de "guerre défensive" chez de nombreux citoyens ordinaires. Elles ont révélé un degré de patriotisme latent qui n'était peut-être pas déjà présent chez ceux qui avaient des doutes sur l'invasion de l'Ukraine. Cela montre que la guerre a activé les forces sociales en Russie, même si l'on ne sait pas encore très bien où cet activisme mènera. La société russe, après son ambivalence initiale, devient plus solidaire. Le processus de transformation d'une campagne impopulaire en une "guerre populaire" semble avoir commencé.
  13. https://www.lefigaro.fr/international/honte-nationale-en-coree-du-sud-le-jamboree-scout-vire-au-cauchemar-20230805 « Honte nationale » : en Corée du Sud, le Jamboree scout vire au cauchemar Les scouts américains, dont le nombre n'était pas connu dans l'immédiat, ont indiqué se retirer de l’événement et se rendront au camp militaire américain de Humphreys dans la ville de Pyeongtaek, au sud de Séoul, selon des responsables américains. La veille, les Britanniques, qui constituent la plus forte délégation avec 4.000 personnes, avaient fait de même. Ils vont se replier sur la capitale.
  14. C'est ce que je pensais : vers l'Afrique anglophone, par exemple où la France fait plus de commerce qu'avec la francophone. Vers des pays qui ne sont pas encore des amis, mais qui pourraient le devenir si on démarre à partir de zéro sans un passé-passif mythique inextricable.
  15. https://rahmane.substack.com/p/notes-de-putsch-suite-dune-certaine (2 août 2023) Rahmane Idrissa La réaction des Nigériens, en particulier, dernièrement, des intellectuels (universitaires) qui ont publié une lettre de soutien à la junte et un “J’accuse” tonitruant vis-à-vis de toutes les entités qui sont en désaccord peut surprendre hors du Niger, ou peut-être hors d’Afrique. Elle n’a rien de surprenant. D’abord, il faut remarquer que la cible principale de la haine, dans cette réaction, est la France pour des raisons contingentes. Ailleurs, au Nigeria — en particulier au Nord Nigeria — c’est plutôt les USA qui sont rendus coupables de tous les malheurs du pays. Les reproches que les Nigériens font à la France existent de manière symétrique au Nord Nigeria contre les USA. Bien avant que les Nigériens commencent à accuser la France d’armer des djihadistes, les Nigérians (encore une fois, plutôt du nord que du sud suivant mon expérience et les rapports que j’en ai) croyaient fermement que Boko Haram était une création des USA. Ces croyances sont idéologiques. Entre autres choses, cela revient à dire qu’il n’y a rien que les Occidentaux puissent faire pour changer l’opinion des gens. Même s’ils se retiraient complètement du terrain, ils seraient encore perçus comme tirant les ficelles à travers tout Africain qui se permettrait de ne pas suivre la directive idéologique. Cette directive est simple. C’est une histoire que se racontent les Africains et dans laquelle les rôles sont distribués une fois pour toute: les Occidentaux (Français surtout au Sahel) sont les méchants, les Africains sont les bons et les victimes, et la lutte que les deux mènent entre eux n’a pas de fin, sauf peut-être si les Russes parvenaient à détruire totalement l’Occident.
  16. https://rahmane.substack.com/p/notes-sur-un-putsch (28 juillet 2023) Rahmane Idrissa Au Niger, un coup d’État n’est pas une surprise, mais une probabilité statistique. Le Niger a donc, c’est le moins qu’on puisse dire, un problème avec son armée. Elle est une armée structurellement putschiste. Les choses (...) m’ont donné l’impression (...) que la source principale du problème se trouvait dans l’ambition du PNDS d’être un parti non pas de compromis, mais de domination. L’arme la plus usitée à cet égard était la possibilité du « nomadisme politique », c’est-à-dire le fait de changer d’allégeance, en tant que député, alors qu’on avait été élu au titre d’un certain parti politique. Il faut noter ici que le Niger du PNDS n’était pas une exception. Le Mali de IBK passait par les mêmes affres. C’est au point que le projet de constitution élaboré dernièrement sous les auspices de la junte de Bamako interdit spécifiquement le nomadisme politique, une clause qui a reçu l’approbation même de nombres d’opposants à ladite junte. Le PNDS a suivi cette voie afin d’arriver à mettre en place une coalition qui lui conférait un statut de parti unique de fait. Le régime, sans être à proprement parler autoritaire, avait un style autoritaire, fruit de la position ultradominante. Une conséquence dangereuse de cette évolution, c’est que si la politique ne peut se faire sur son terrain propre, celui des relations entre partis politiques et des activités au sein des institutions politiques (Assemblée nationale, assemblées régionales et municipalités), elle se ferait là où elle ne doit pas se faire : l’administration, l’armée. De leur côté, les Français, qui avaient besoin d’appuis étatiques pour leur action, nouèrent des liens chaleureux au plus haut niveau avec ce qui, pour eux, était le Niger ; mais qui, pour les Nigériens, était le PNDS. On se rappelle qu’un coup d’État avait échoué contre Bazoum la veille même de son investiture. Au vu du fait que les Nigériens étaient fatigués de la domination du PNDS, cette annonce de coup fut bien accueillie, et son échec suscita une déception très nette dans la population. Le nouveau président fit montre d’une simplicité conviviale avec la population, se déplaça dans les zones affectées par les violences djihadistes pour parler directement avec les victimes – il était d’ailleurs déjà connu pour ses activités dans ce sens en sa qualité de ministre de l’Intérieur –, tint des conférences de presse, parfois même parmi les victimes, et parut généralement décidé à se montrer ouvert et pédagogue. Cela tenait à la fois de son style personnel et du travail d’une bonne équipe de communicants, et cela réussit à lui donner un état de grâce imprévu. Peut-être Bazoum avait-il en effet l’ambition de s’affranchir, si telle est la manière dont les choses doivent être vues. C’est difficile à dire. Un observateur très perspicace m’a affirmé que ce n’était pas le cas, qu’il serait véritablement un « second couteau » dans l’âme. Ce même observateur m’a dit que s’il ne s’affranchissait pas, il serait renversé. Cette remarque date de 2021, de quelque mois après son investiture. Je n’ai pas trouvé d’éléments qui contrediraient ses arguments. Mais qu’il ait raison ou pas, Bazoum avait certainement ses idées bien à lui, des principes – chose rare dans la classe politique nigérienne – et une forme de générosité qui lui donnait un charisme dont était dépourvu son prédécesseur. En février dernier, j’ai rencontré un haut gradé de l’armée nigérienne et suis ressorti de l’entretien avec un sentiment de stupéfaction. L’armée était, apparemment, pleine de gens qui préparaient un coup d’État. Il ne me l’avait pas dit ainsi, il me l’a dit de façon beaucoup plus impressionnante, c’est-à-dire comme si c’était la prémisse de départ de nos discussions (il s’agissait de réfléchir sur comment mettre les militaires au fait de certaines problématiques liées à la question sécuritaire et que le travail universitaire a pu mettre au clair). Je ne me rendais pas compte que les choses en étaient arrivées à ce stade. En posant quelques questions, je compris que ces projets étaient tous liés à l’idée que le pouvoir civil ne pouvait pas régler la crise sécuritaire. Les militaires nigériens avaient observé que les coups d’État de la Guinée, du Mali (deux !), du Burkina Faso (deux !) n’avaient suscité aucune véritable opposition : ils avaient été acclamés par la population, ce qui n’était pas chose difficile ; la CEDEAO n’avait pas réussi à imposer de façon durable et douloureuse des sanctions ; l’Occident s’était tenu en retrait. L’Occident se tient d’autant plus en retrait depuis que la junte malienne a introduit l’ours russe dans l’enclos ouest-africain. Bazoum a résisté jusqu’au bout à la levée des sanctions contre le Mali, non pas, comme le suppose naïvement l’opinion publique malienne, parce qu’il « détesterait » le Mali, mais parce que la junte malienne donnait des idées aux militaires nigériens. Le régime PNDS m’a impressionné une fois dans toute sa carrière : sa gestion de la crise de la Covid-19, que j’ai étudiée pour le compte de l’université de Leyde. Par ailleurs, à cette occasion, le régime a libéré le chef du parti Loumana. Par contraste, la guerre contre le djihadisme n’est pas traitée comme une guerre. [Ce putsch] semble en fait relever d’une catégorie inédite, le putsch opportuniste. De ce point de vue, le putsch réagit moins à une situation intérieure pas spécialement favorable qu’à une situation internationale porteuse.
  17. https://rahmane.substack.com/p/notes-sur-un-putsch-suite-un-putsch (31 juillet 2023) Rahmane Idrissa Les putschs maliens pouvaient être considérés comme des putschs de défaite: la moitié du Mali était entre les mains de groupes non-étatiques (djihadistes et irrédentistes touareg) et la population manifestait massivement contre le régime de IBK qui était complètement à côté de la plaque (il faisait de la cuisine électorale douteuse pour se maintenir en place et le fils du président jouait aux sybarites). Ces putschs ressemblaient à des accidents malheureux, en particulier le premier. Le cas du Burkina Faso semblait similaire, et le premier putschiste (Damiba) avait essayé d’amadouer la Cedeao. Il s’est, cependant, assez rapidement démasqué comme un partisan de l’ancien régime (Compaoré), ce qui a révolté la population, si bien que le second putsch avait presque quelque chose d’attendu. Il semblait possible, dans le cas des deux pays, de rattacher les événements à des particularités presque accidentelles, comme s’il s’agissait d’anomalies sans répercussion dans le reste de la région. Au Niger, les autorités avaient eu une autre analyse et avaient senti le danger, mais les autres chefs d’État Cedeao n’étaient pas convaincus que ces putschs tiraient vraiment à conséquence. Le Togolais Gnassingbé s’est efforcé de les “normaliser” au point d’aider la junte de Bamako à mettre au point une stratégie pour frustrer les efforts des “faucons” de l’organisation sous-régionale de maintenir leur pays sous cloche (faucons qui, en fin de compte, se résumaient au seul Bazoum, plus isolé, au final, que Goïta!). Quant au Burkina, l’Ivoirien Ouattara essayait de “normaliser” sa junte en rétablissant petit à petit des liens, avec un agenda pragmatique peu crédible au vu de l’ambiance intensément idéologique qui s’est mise en place autour du capitaine Traoré, à Ouagadougou. Le putsch de Niamey a révélé que ces efforts de normalisation des juntes sahéliennes portaient en eux le risque de normaliser les putschs, et pas seulement les juntes qu’elles ont hissé au pouvoir. Ce qui changerait vraiment la donne, ce n’est pas un changement de la politique africaine de la France, mais une réforme intellectuelle et morale de ces élites — et en particulier, le fait que ces élites apprennent à se soucier réellement de leur société et de leur économie. C’est elle, en gros, cette constitution qui a été restaurée en 2010, pratiquement sans changement, puisqu’elle semblait marcher. Mais comme j’ai eu à le montrer, le PNDS a trouvé la faille et s’en est servi comme marchepied pour mettre en place un parti-État camouflé sous des oripeaux démocratiques. Sur un plan pratico-pratique, le problème se présente sous la forme de ce dilemme: d’une part, Bazoum, qui est un homme de principe, ne démissionnera pas facilement, et encore moins facilement maintenant que la Cedeao a fait du maintien statut son affaire personnelle (ou plutôt, collective), avec l’appui des pays occidentaux, qui y ont aussi intérêt; d’autre part, les putschistes auront du mal à faire marche arrière dans un contexte où la population ne veut absolument pas retomber sous la coupe du PNDS.
  18. Après, tout n'est pas pareil. La temporalité russe ne peut pas être le calque de la temporalité occidentale parce que l'Occident n'a pas connu un changement de régime et d'économie de l'ampleur de celui qu'a connu la Russie en 1991. Et comme le dit Thomas Johnson dans l'interview ( http://revuecivique.eu/articles-et-entretiens/poutine-sur-staline-heros-sublime-terreur-oubliee/ ) il y a tout un travail de mémoire qui n'a pas été fait. On le lit aussi dans La Fin de l'homme rouge d'Alexandra Alexeievitch : il y a surtout des mémoires réprimées. Un tyran comme Staline ne laisse pas le même héritage que les chefs d'État occidentaux qui n'étaient pas des tyrans. Donc la comparaison est forcément limitée par ces limites évidentes.
  19. https://rahmane.substack.com/p/notes-sur-un-putsch-suite (30 juillet 2023) Rahmane Idrissa L’autre rencontre concerne une haute personnalité de l’UE avec qui j’ai été invité à échanger à La Haye, sous le sceau Chatham House. Je ne peux donc pas le nommer ni indiquer son poste. J’essayai de le convaincre que la démocratie nigérienne était très mal en point et que si l’UE voulait gagner les coeurs des gens, elle devait développer une stratégie d’aide aux contre-pouvoirs et à l’opposition. Je ne réussis qu’à mettre cette personnalité sur la défensive. Il se fit notamment, de façon volubile et un rien hostile, l’avocat des présidents Issoufou et Bazoum, bien que je ne les aie pas mentionnés. Il était manifestement sincère, mais bien moins disposé à m’écouter que l’ambassadeur américain: peut-être me soupçonnait-il d’être un opposant et d’être biaisé pour des raisons politiques. Je mentionne ces rencontres pour souligner la déconnexion qui existait entre les représentants des pays occidentaux (et africains) et le sentiment commun au Niger, déconnexion que j’ai pu personnellement constater.
  20. Une petite comparaison entre le "caniveau" Mondafrique, aux "très fortes odeurs de mouches et de gangrène", et le très sérieux Alex Thurston du Sahel Blog, s'impose : https://sahelblog.wordpress.com/2023/08/03/thoughts-on-nigers-coup-at-the-domestic-level-proximate-triggers-structural-causes-and-some-ramifications/ J'ai entendu toute la gamme des théories, émanant de voix crédibles, que l'on peut diviser en trois camps : (1) Issoufou a ordonné le coup d'État et Tchiani et d'autres sont ses outils ; (2) Issoufou a soutenu les efforts initiaux pour contraindre et discipliner Bazoum, y compris par le biais d'une garde présidentielle trop attentive, mais Issoufou n'a pas soutenu la démonstration de force qui s'est transformée en coup d'État lorsqu'elle a dégénéré en violence physique ; et (3) Issoufou n'a pas été impliqué. Je penche pour la deuxième ou la troisième théorie (qui ne sont pas si différentes, après tout) en partie parce que, qu'Issoufou ait été impliqué ou non, et à quelque degré que ce soit, le coup d'État semble avoir été un net négatif pour lui et son entourage. Issoufou est maintenant sous la loupe, son fils Sani risque de perdre un ministère clé (Pétrole), le PNDS-Tarayya est devenu une cible physique et symbolique de la colère publique (voir ci-dessous), et de nombreux associés de l'ex-président ont été emmenés pour interrogatoire par la junte elle-même. Donc les hypothèses émises par Mondafrique ne sont guère différentes de celles "émanant de voix crédibles". Cet extrait porte sur l'uranium gate, mais mondafrique évoque aussi dans la foulée le MDN Gate. https://sahelblog.wordpress.com/2023/08/03/thoughts-on-nigers-coup-at-the-domestic-level-proximate-triggers-structural-causes-and-some-ramifications/ Ce qui me frappe, cependant, c'est que le plus grand scandale de corruption au Niger ces dernières années - un scandale d'approvisionnement en matériel de défense - a impliqué l'armée elle-même. Les dirigeants civils (Issoufou et Bazoum inclus) ont effectivement balayé ce scandale sous le tapis. https://sahelblog.wordpress.com/2023/08/03/thoughts-on-nigers-coup-at-the-domestic-level-proximate-triggers-structural-causes-and-some-ramifications/ Pourtant, ce coup d'État a été, bien plus qu'au Mali ou au Burkina Faso, un coup d'État d'officiers supérieurs. Rapidement, le général Salifou Modi (ou Mody) s'est imposé comme le numéro deux du CNSP. Modi était en fait le prédécesseur d'Issa en tant que chef d'état-major des forces armées et a été démis de ses fonctions par Bazoum aux alentours du 31 mars de cette année. On peut supposer que Bazoum essayait de remplacer lentement les échelons supérieurs de l'armée, en commençant par Modi, puis en passant à Tchiani et peut-être à d'autres. Tchiani n'était donc pas le seul à voir son poste menacé. Conclusion : on ne regarde jamais assez souvent dans les caniveaux, car on y trouve des choses très intéressantes (même si ce n'est pas aussi cohérent et argumenté que Sahel Blog).
  21. Toujours dans la documentation d'Alex Thurston : https://www.jeuneafrique.com/1468468/politique/coup-detat-au-niger-le-grand-gachis/ Jean-Pierre Olivier de Sardan La première vague de coups d’État des années 1970 tirait parti de la crise des régimes de partis uniques des débuts des indépendances (devenus illégitimes aux yeux des populations), la présente seconde vague tire parti de la crise des démocraties (devenues elles aussi illégitimes).
  22. https://atlantico.fr/article/decryptage/vers-la-fin-du-wahhabisme-l-incroyable-transformation-de-l-arabie-saoudite-sous-la-houlette-de-mbs-dov-zerah (2 août 2023) Atlantico : Il y a quelques mois lors d’une interview Mohamed Ben Salmane (MBS) a rejeté le fondateur du mouvement wahhabite, Mohammad Ibn Abd al-Wahhab, comme un personnage sans importance dans la nouvelle Arabie saoudite. Dov Zerah : Seul l’avenir nous dira si une telle posture peut faire accélérer la transformation du Royaume ou si en revanche, le mouvement créé, recherché, emporte tout sur son passage. Dans l’histoire de l’humanité, la liste est longue des responsables qui, comme Mikaël Gorbatchev, n’ont pas réussi à résister à la vague initiée par leur volonté de faire évoluer leur pays. Atlantico : Qu'est-ce qui vient remplacer le Wahhabisme sous l'impulsion de MBS en termes de vision globale de la société et de son avenir ? Dov Zerah : MBS semble proposer la modernité pour la modernité dans le cadre d’une économie de marché dirigée par le Roi par ailleurs détenteur des principales richesses du pays ; un système autoritaire avec une organisation sociétale laissant quelques degrés de liberté à l’individu, homme et femme, sans aller vers une démocratie libérale. Après huit ans de guerre civile au Yémen et près de 500 000 morts, les Saoudiens soldent leur intervention chez leur voisin. L’impétueux successeur, MBS, a conduit son pays dans une impasse au Yémen, tout comme en Syrie avec ses infructueuses tentatives d’influence. Malgré les milliers de milliards de dollars d’achats de matériels en tous genres, l’armée saoudienne n’est pas en mesure de défendre son pays, ni de s’imposer chez des voisins, sans occulter les crimes de guerre commis au Yémen. Cette liste d’échecs à l’international n’est pas exhaustive. N’oublions pas les tentatives de blocage du Qatar, ou les initiatives de remise en cause de la primauté du dollar. L’Arabie saoudite est un des plus grands acheteurs d’armes au Monde ; elle assure plus de 5 % des dépenses mondiales, plus que la Russie pour un résultat très faible, voire nul. Ni l’intervention au Yémen, ni celle en Syrie n’a été concluante. Pis, les Iraniens n’ont pas hésité à frapper le pays en détruisant la moitié de sa capacité de production pétrolière. Il n’y a eu aucune réaction saoudienne ! Cela a démontré que malgré ses 230 000 hommes, ses collections de 760 chars, 440 avions de combat, 220 hélicoptères, le Royaume n’est pas en capacité de se défendre…
  23. Parmi la documentation citée par Alex Thurston du Sahel Blog (cité plus haut par @olivier lsb) : https://academic.oup.com/afraf/article-abstract/118/471/392/5253750 (20 décembre 2018) Le successeur de Tandja, Mahamadou Issoufou, est entré en fonction en 2011. Il a d'abord bénéficié d'un mandat démocratique fort, mais a ensuite utilisé la guerre contre le terrorisme dans le Grand Sahara comme un faux-fuyant pour s'attirer les faveurs de la communauté internationale tout en réprimant la société civile. Le pays connaît une recrudescence des protestations citoyennes, apparemment motivées par une mobilité économique limitée. Selon la plupart des critères, le Niger est le pays le moins développé du monde. Il se classe régulièrement dernier en termes d'indice de développement humain, une mesure composite du revenu, de l'espérance de vie et de l'éducation. Son climat semi-aride, rude en temps normal, devient plus vulnérable à la sécheresse à mesure que le réchauffement climatique dessèche les terres fertiles et crée des pénuries alimentaires. Depuis 2001, des milliers d'enfants nigériens sont morts de malnutrition malgré un taux de croissance économique d'environ 5 %. Tandja et Issoufou ont promis de remédier à ces problèmes chroniques et de restaurer la démocratie. Les deux présidents ont renié cet engagement de manière spectaculaire. Du même auteur, Sebastian Elischer : https://democracyinafrica.org/domestic-actors-outside-powers-and-the-unfolding-political-crisis-in-niger/ (31 juillet 2023) En partie à cause de ces développements et en partie à cause de la réticence des capitales occidentales à remettre en question le leadership intellectuel de la France au Sahel, une approche informelle et pragmatique de Niamey en est venue à guider la politique étrangère de l'Union européenne et des États-Unis : Bien que le Niger ne soit pas un cas d'école en matière de redevabilité et de participation, son gouvernement s'est attaqué à ses défis nationaux et régionaux de manière apparemment plus ordonnée et plus compétente que bon nombre de ses voisins. Bien que cette évaluation n'ait jamais été totalement erronée, elle a utilisé des normes absconses et a commodément ignoré les tendances oppressives profondément enracinées de la classe politique recyclée et népotique du Niger. Si l'on ne reconnaît pas ces tendances, on ne peut pas comprendre la dynamique qui a suivi le coup d'État. L'instrumentalisation de la loi réglementant les manifestations publiques mérite ici une attention particulière. En retirant à la dernière minute et sans préavis les autorisations de rassemblement public des mouvements d'opposition, les autorités étatiques ont créé un prétexte pour l'arrestation arbitraire et la disparition de centaines de citoyens entre 2015 et 2023. Cette approche répressive adoptée par les autorités de l'État, combinée au harcèlement violent des journalistes critiques, a conduit de nombreux Nigériens à s'abstenir de s'exprimer contre le gouvernement. Cela a créé un faux sentiment de stabilité et un soutien des citoyens au statu quo. Les politiques répressives de l'État n'expliquent pas le coup d'État. Mais elles expliquent la colère et la violence à l'égard du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), au lendemain du coup d'État. En tant que ministre de l'intérieur d'Issoufou, Bazoum a joué un rôle central dans l'étouffement de la dissidence. Par conséquent, nombreux sont ceux qui refuseront de soutenir son retour au pouvoir. Pour l'Occident en difficulté, le Niger est devenu trop grand pour échouer (too big to fail). Tchiani n'est pas très apprécié au sein de l'armée. Les images de manifestants en colère célébrant la junte ne doivent pas faire oublier que la société civile nigérienne est divisée. Des partisans de la 7e République sont descendus dans la rue à plusieurs endroits en dehors de Niamey. Des groupes tels que Tournons la page, qui ont vivement critiqué Bazoum, ne soutiennent pas le coup d'État. Le soutien à la démocratie pourrait être beaucoup plus important que ne le suggèrent les images véhiculées par les médias. Sebastian Elischer est professeur adjoint de sciences politiques à l'Université de Floride à Gainesville.
  24. https://www.al-monitor.com/originals/2023/08/turkey-appoints-first-female-admiral-part-military-overhaul (3 août 2023) La Turquie nomme la première femme amiral dans le cadre de la réforme de l'armée https://www.al-monitor.com/originals/2017/01/turkey-air-force-academy-denies-entry-to-female-candidates.html (18 janvier 2017) [En 2015], Al-Monitor a fait état d'une augmentation du nombre de femmes soldats dans les forces armées turques. Le ministère de la défense a alors décidé que les femmes n'étaient plus nécessaires dans la marine et l'armée de l'air. Chaque année, les académies acceptent un petit nombre d'étudiantes ayant terminé leurs études secondaires. Ces étudiantes doivent satisfaire à une longue liste de critères physiques, médicaux et académiques, et obtenir de bons résultats aux examens d'entrée à l'université. Toutefois, sur les dossiers de candidature de cette année, l'option permettant aux femmes de s'inscrire dans la marine et l'armée de l'air a disparu. Cette décision a choqué les candidates potentielles, leurs familles et les organisations féminines, en particulier au vu de l'histoire de la Turquie. Sabiha Gokcen, la première femme pilote de combat au monde, est l'une des filles adoptives de Mustafa Kemal Ataturk, le fondateur de la Turquie moderne. Entrée à l'Académie militaire d'aviation en 1936, elle a effectué 32 missions de combat et accumulé 8 000 heures de vol. Gokcen est devenue un modèle pour les femmes turques, qui avaient déjà obtenu le droit de vote en 1934. Les premières femmes pilotes de l'OTAN sont également originaires de Turquie. De 1955 à 1959, 20 étudiantes ont été admises à l'Académie de l'armée de l'air turque. En 1992, toutes les branches de l'académie militaire ont commencé à accepter des femmes. Sur Twitter, plusieurs étudiantes ont plaidé leur cause auprès du ministère de la Défense. Les appels de ces jeunes femmes ont été entendus avant tout par une législatrice courageuse, Aylin Nazliaka. Aylin Nazliaka, qui en est à son troisième mandat au Parlement, s'est forgée une solide réputation en défendant les droits de divers groupes qui n'ont pas voix au chapitre dans la politique turque. C'est elle qui a porté cette question devant le parlement turc. Le 16 janvier, elle a déclaré à Al-Monitor : "Aujourd'hui, nous avons de bonnes nouvelles. Le ministère de la Défense est revenu sur sa décision, les étudiantes peuvent donc postuler dans toutes les académies."
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