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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.iris-france.org/175672-la-reintegration-de-la-syrie-au-sein-de-la-ligue-arabe/ (11 mai 2023) La réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe après dix ans d’exclusion est le signe de l’évolution de la politique internationale et de l’affaiblissement de l’Occident. La réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe peut cependant être considérée comme un succès diplomatique important pour l’Arabie saoudite. L’activisme saoudien en ce domaine pour complaire à ses nouveaux amis et alliés iraniens, chinois ou russes peut s’expliquer de différentes façons : son absence totale d’intérêt pour la situation des droits de l’Homme et la lutte contre le trafic de drogues, la Syrie étant la principale productrice de captagon ; sa volonté de s’imposer comme puissance diplomatique régionale. Ceci vient illustrer une fois de plus le souhait de Mohammed Ben Salmane, le dirigeant saoudien, de démontrer son indépendance vis-à-vis de l’Occident et en particulier des États-Unis. Par ailleurs, l’échec de la diplomatie russe (Damas reste très dépendant de Moscou) à convaincre la Syrie de renouer avec la Turquie, lors de la visite de Bachar Al-Assad à Moscou en mars dernier, le président syrien exigeant l’évacuation des troupes turques du nord de la Syrie comme préalable à toute normalisation, ne semble pas avoir affecté ni les Russes ni les Turcs qui continuent à planifier des discussions qui ne peuvent aboutir tant les positions sont divergentes. Mais cela donne l’illusion de la poursuite d’un dialogue aussi improbable soit-il.
  2. https://theconversation.com/que-peut-la-diplomatie-pour-arreter-la-guerre-en-ukraine-204879 (21 mai 2023) À ce stade du conflit, le coût politique d’un cessez-le-feu serait beaucoup plus élevé pour Kiev que pour Moscou. C’est pourquoi l’Ukraine s’accroche à la perspective d’une contre-offensive et réagit fermement à l’idée d’un abandon de la Crimée, évoquée par le président brésilien Lula. Néanmoins, si cette contre-offensive ne venait pas, ou si elle échouait, le constat qu’il n’y a pas de solution militaire pourrait s’imposer dans les esprits, par une forme d’épuisement. Mais comment fonder une paix durable sur un cessez-le-feu, si celui-ci n’est pas accompagné d’un accord sur les frontières et de garanties de sécurité ? En soutenant militairement l’Ukraine et en sanctionnant durement la Russie, la stratégie occidentale vise – sans le dire et sans faire directement la guerre – à provoquer des changements politiques en Russie, comme ils ont eu lieu en Serbie après 1999. Mais puisqu’il n’est pas possible de défaire complètement la Russie [on ne peut pas bombarder Moscou comme on a bombardé Belgrade, parce que la Russie, contrairement à la Serbie est une puissance nucléaire], cette perspective est très incertaine. En outre, il ne faut pas exclure un scénario de radicalisation croissante à Moscou qui aboutirait à l’accession au pouvoir d’un successeur encore moins susceptible de négocier que Poutine. Et les exemples de la Biélorussie, de la Corée du Nord, de Cuba, de l’Irak avant 2003, de l’Iran, montrent qu’un régime autoritaire sous sanctions peut se maintenir longtemps en exploitant la fibre nationaliste. Début mars, en marge d’une réunion du G20 à New Delhi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov, pourtant placé sur la liste des sanctions occidentales. Trois semaines plus tard, il a même évoqué devant le Congrès américain la perspective lointaine de discussions sur les frontières de l’Ukraine. Voilà qui montre que les États-Unis n’excluent rien. En 1953, pour mettre fin à la guerre de Corée, l’armistice avait été conclu par les États-Unis (parlant au nom de l’ONU, puisqu’ils dirigeaient l’intervention armée au nom des Nations unies), la Corée du Nord et la Chine, avec l’Union soviétique en coulisses. Les négociations avaient démarré en 1951 mais n’avaient abouti qu’après la mort de Staline. Et la Corée du Sud, ne voulant pas renoncer à la réunification du pays, avait refusé de signer l’accord. https://www.iris-france.org/wp-content/uploads/2023/03/Asia-Focus-194.pdf (mars 2023) De même que le président Zelensky insiste (et je le comprends) sur la récupération de l’ensemble des territoires ukrainiens perdus, le président sud-coréen Syngman Rhee s’est accroché à l’objectif de réunifier l’ensemble de la péninsule coréenne. C’est pourquoi la Corée du Sud a refusé de signer l’accord d’armistice conclu entre les États-Unis, l’URSS, la Chine et la Corée du Nord. Malgré l’entrée des deux Corée à l’ONU, la constitution sud-coréenne prévoit toujours que la Corée inclut les deux territoires. Géopolitiquement, l’Ukraine et la péninsule coréenne se trouvent dans des espaces de confrontation entre les puissances terrestres et maritimes mondiales. À plusieurs reprises dans l’histoire, la Corée a servi de champ de bataille entre ces puissances, tout comme l’Ukraine a été un champ de bataille entre la Russie et les puissances rivales. La Corée a essayé de proclamer sa neutralité en 1897, mais est tombée dans l’orbite nippone après la guerre russo-japonaise. Du point de vue de la Russie, l’Ukraine fait partie de son identité historique et culturelle. La Crimée, l’accès à Sébastopol, les liens avec le Donbass, étaient jugés stratégiques alors que l’OTAN promettait l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine. Aurait-on pu éviter le conflit ? À chaque fois que j’ai rencontré des responsables ukrainiens, je leur ai conseillé de ne pas se ruer vers l’OTAN, mais de renforcer leur défense dans une position de neutralité. J’ai condamné la décision arbitraire de Vladimir Poutine de démarrer cette guerre il y a un an. Le peuple ukrainien démontre une volonté de résistance et un patriotisme remarquables qui ont réussi à arrêter l’offensive russe. Mais il est illusoire de vouloir terminer ce conflit par les armes. La prolongation d’une guerre d’attrition est un scénario du pire qui ne peut qu’accroître les pertes humaines et les destructions pour la Russie et l’Ukraine alors que cette dernière, affaiblie par les millions de déplacés et réfugiés, a une population quatre fois inférieure à la population russe. Le chef d’état-major américain Mark A. Milley a reconnu que la probabilité pour l’Ukraine de reconquérir tout son territoire était faible. De plus, le risque d’utilisation de l’arme nucléaire ne doit pas être sous-estimé, l’ancien président Dmitri Medvedev ayant déclaré que la défaite conventionnelle d’une puissance nucléaire pourrait déclencher une guerre nucléaire. Il est temps de méditer la sagesse orientale : nous ne pouvons garantir notre sécurité sans assurer celle des autres. Comme l’a souligné Henry Kissinger, l’effondrement de la Russie ne ferait qu’accroître le chaos mondial. Le changement climatique est un danger pire encore qui nécessite la coopération de tous. Le navire, notre planète, est en train de couler. Il est fondamental que les États-Unis et la Chine dialoguent activement pour empêcher une escalade du conflit ukrainien vers une guerre mondiale, et il est urgent malgré la dimension dictatoriale de la Russie moderne, de proclamer un cessez-le-feu et de démarrer des négociations sur la base des positions antérieures à l’invasion. Young-gil Song est une personnalité politique de premier plan en Corée du Sud. Il a été parlementaire pendant 22 ans, maire d’Incheon (3e ville du pays) et président du parti démocrate.
  3. Pas reconquérir complètement. Redécouper suivant la carte des nationalités lorsqu'elle ne coïncide pas avec celle des Républiques, comme nous avons fait en Yougoslavie en séparant le Kosovo de la Serbie. L'Albanie ne cherche pas à reconquérir toute la Serbie jusqu'à Belgrade. Les nationalistes russes dans le style de Soljénitsyne sont désoviétisés, mais ils se posent la question des frontières ethniques. L'esprit soviétique était internationaliste. Je ne crois pas que ce soit encore vivant en Russie aujourd'hui.
  4. https://www.bangkokpost.com/thailand/politics/2575360/mfp-allies-to-sign-deal (22 mai 2023) Selon une source du MFP, les questions relatives à la section 112, également connue sous le nom de loi de lèse-majesté, ne seront pas incluses dans le protocole d'accord car les partenaires de la coalition de partis sont toujours divisés sur la question.
  5. https://thediplomat.com/2023/05/arakan-rebel-government-takes-lead-in-myanmar-cyclone-recovery/ (19 mai 2023) Avant la dévastation du cyclone Mocha, l'État d'Arakan, qui borde le Bangladesh à l'ouest, était relativement paisible, contrairement à d'autres régions du Myanmar, qui sont aujourd'hui en proie à une guerre de plus en plus intense entre la junte militaire et ceux qui s'opposent à son pouvoir. De grandes parties de l'État sont sous le contrôle de facto du gouvernement rebelle dirigé par la Ligue unie de l'Arakan (ULA), une organisation révolutionnaire de l'ethnie arakanaise, et de son bras armé, l'Armée de l'Arakan (AA). Formée en 2009 dans le but d'obtenir une plus grande autonomie pour la population de l'État d'Arakan, l'AA est l'un des groupes armés ethniques les plus puissants du pays, comptant quelque 30 000 personnes sous les drapeaux, principalement présentes dans l'État d'Arakan. L'ULA/AA a profité du chaos provoqué par le coup d'État militaire de février 2021 pour consolider son contrôle sur l'État d'Arakan, en établissant des bases militaires et des mécanismes administratifs et judiciaires parallèles dans les régions qu'elle contrôle. Six mois après le coup d'État, le gouvernement populaire de l'Arakan (APG) de l'ULA/AA a affirmé qu'il contrôlait de facto les deux tiers de l'État, y compris de vastes étendues des zones rurales du nord et du centre de l'Arakan, tout en progressant sur le plan administratif dans les zones urbaines. La réponse de l'APG à l'urgence humanitaire qui a suivi l'arrivée du cyclone Mocha montre à quel point il exerce désormais une autorité politique et administrative dans l'État d'Arakan. Le 13 mai, le porte-parole de l'ULA, Khaing Thuka, a déclaré aux médias locaux que l'ULA/AA avait évacué plus de 102 000 habitants de ces communes en cinq jours, tout en appelant les organisations internationales à venir en aide à la population. En revanche, les militants des droits de l'homme et les internautes d'Arakan ont critiqué les responsables de la junte dans l'Etat d'Arakan pour leur manque de préparation à l'arrivée du cyclone Mocha. En particulier, la junte a été accusée de négliger les dizaines de milliers de musulmans rohingyas sous son contrôle, confinés dans le groupe de camps de personnes déplacées à l'intérieur du pays dans l'ouest de la ville de Sittwe. (Les agences de l'ONU et les ONG internationales ont également été critiquées pour leur manque de préparation). En fait, les responsables de la junte semblaient plus intéressés par la réalisation de rituels religieux afin de conjurer la tempête. Ainsi, le 12 mai, trois moines bouddhistes et des membres de l'administration de l'État d'Arakan ont organisé une cérémonie dans le golfe du Bengale pour tenter de détourner le cyclone. De même, The Irrawaddy a rapporté le jour suivant qu'un groupe de fonctionnaires de la junte, dirigé par le ministre en chef de la région d'Ayeyarwady, Tin Maung Win, et le chef du commandement du sud-ouest, le général de brigade Kyi Khaing, avait procédé à un rite de nourrissage du dragon pour préparer l'arrivée du cyclone.
  6. Ce n'est pas in extenso, c'est condensé : tu n'as qu'à comparer avec la longueur de l'article original. Tout texte est forcément orienté par le contexte de sa production. C'est la vie. Rien n'interdit de contrebalancer ce point de vue par un autre qui aurait une autre orientation : tu as toute liberté pour ce faire. Dire "des articles", c'est opérer un rejet en bloc, dire "ils sont orientés", cela ressemble à un reproche, donc à une polémique. Donc si tu ne veux pas polémiquer, ton message est ambigu.
  7. Pour sortir du dualisme : Poutine avait-il toute sa santé mentale ou pas le jour où il a pris la décision d'envahir l'Ukraine, je vous propose le modèle Harry Truman : Ainsi, à l'instar d'Harry Truman, Vladimir Poutine a pu écrire dans son journal, le soir du 24 février 2022 : « j'ai donné les ordres pour une opération spéciale en Ukraine ».
  8. 20 mai 2023. Evan Thomas 13:19 Il y avait ce type dénommé Henry Stimson [secrétaire à la guerre], il avait 77 ans et il en était déchiré. Vous pouvez le lire dans mon livre : le jour où il montre à Truman les photos de la destruction d'Hiroshima, il fait une crise cardiaque. Un mois plus tard, alors qu'il essaie de mettre en place un contrôle des armements, il fait une deuxième crise cardiaque. Ça l'empêche de dormir. Il est déchiré. Ce n'est pas une chose avec laquelle il est calme. Ça le déchire intérieurement. Parce qu'il y a un conflit entre l'idéalisme et le réalisme. C'est dur de faire les deux. 13:56 Nous nous complaisons à penser que lorsque les gens prennent une décision difficile, ils ont un débat complet et approfondi à ce sujet. Ce n'est pas vraiment comme ça que ça marche. Il y a beaucoup de déni, les gens ne voulant pas savoir. La nuit où Harry Truman a pris la décision de larguer la bombe, il a écrit dans son journal : « J'ai donné l'instruction au secrétaire à la guerre de choisir une cible purement militaire, de telle sorte que nous tuions des soldats et non des femmes et des enfants ». N'importe quoi ! La bombe visait le centre d'Hiroshima ! Truman ne voulait pas croire ce qu'il était sur le point de faire. C'est humain. Les gens passent un moment difficile à se confronter à ce qu'ils... à ce qu'ils sont en train de faire. Mais il l'a fait. Il a donné l'ordre. Il a pu être dans le déni dans son journal, mais il a pris la difficile décision.
  9. https://www.huffpost.com/entry/artificial-intelligence_b_5174265 (19 avril 2014) Aucune loi physique n'empêche les particules d'être organisées de manière à effectuer des calculs encore plus avancés que les arrangements de particules dans les cerveaux humains. Une transition explosive est possible, bien qu'elle puisse se dérouler différemment que dans le film : comme Irving Good l'a réalisé en 1965 [1], les machines dotées d'une intelligence surhumaine pourraient améliorer leur conception de manière répétée, déclenchant ce que Vernor Vinge a appelé une "singularité" et que le personnage de Johnny Depp dans le film appelle la "transcendance". On peut imaginer qu'une telle technologie soit plus intelligente que les marchés financiers, qu'elle surpasse les chercheurs humains, qu'elle manipule les dirigeants humains et qu'elle mette au point des armes que nous ne pouvons même pas comprendre. Si l'impact à court terme de l'IA dépend de ceux qui la contrôlent, l'impact à long terme dépend de la possibilité de la contrôler. Alors, face à des avenirs possibles aux avantages et aux risques incalculables, les experts font certainement tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir le meilleur résultat, n'est-ce pas ? C'est faux. Si une civilisation extraterrestre supérieure nous envoyait un message texte disant "Nous arriverons dans quelques décennies", répondrions-nous simplement "D'accord, appelez-nous quand vous arriverez, nous laisserons la lumière allumée" ? Probablement pas, mais c'est plus ou moins ce qui se passe avec l'IA. Bien que nous soyons confrontés à la meilleure ou à la pire chose qui puisse arriver à l'humanité, peu de recherches sérieuses sont consacrées à ces questions en dehors de petits instituts à but non lucratif tels que le Cambridge Center for Existential Risk, le Future of Humanity Institute, le Machine Intelligence Research Institute et le Future of Life Institute. Chacun d'entre nous - et pas seulement les scientifiques, les industriels et les généraux - devrait se demander ce qu'il peut faire maintenant pour améliorer les chances de récolter les bénéfices et d'éviter les risques. Stephen Hawking est directeur de recherche au Centre de physique théorique de Cambridge et lauréat du prix de physique fondamentale 2012 pour ses travaux sur la gravité quantique. Stuart Russell est professeur d'informatique à Berkeley et coauteur de "Artificial Intelligence : a Modern Approach". Max Tegmark est professeur de physique au M.I.T. et auteur de "Our Mathematical Universe". Frank Wilczek est professeur de physique au M.I.T. et lauréat du prix Nobel 2004 pour ses travaux sur la force nucléaire forte. https://fr.wikipedia.org/wiki/Irving_John_Good « Supposons qu’existe une machine surpassant en intelligence tout ce dont est capable un homme, aussi brillant soit-il. La conception de telles machines faisant partie des activités intellectuelles, cette machine pourrait à son tour créer des machines meilleures qu’elle-même; cela aurait sans nul doute pour effet une réaction en chaîne de développement de l’intelligence, pendant que l’intelligence humaine resterait presque sur place. Il en résulte que la machine ultra intelligente sera la dernière invention que l’homme aura besoin de faire, à condition que ladite machine soit assez docile pour constamment lui obéir »
  10. À aucun moment depuis 1945 les Japonais n’ont manifesté d’unité dans leur perception de l’histoire. Ni pendant l’occupation, ni pendant les années 1970, ni dans les années 2000. Il y a toujours eu des clivages, qui recoupent en partie la ligne de démarcation entre la droite et la gauche, mais pas uniquement. Les anciens combattants, les victimes des bombardements, les rapatriés, constituent des catégories spécifiques qui, parce qu’elles ont toujours été en concurrence les unes avec les autres pour obtenir le soutien de l’État et l’attention de la nation, ont développé des discours singuliers. Les facteurs géographiques jouent aussi un rôle considérable : le souvenir de la guerre à Okinawa n’est pas le même qu’à Hokkaidō. Le Japon est une société plurielle et démocratique où s’expriment des positions multiples. On ne peut pas non plus opposer le peuple d’une part, les élites de l’autre. Les responsables du PLD et les hauts fonctionnaires qui ont dirigé le pays ne forment pas un ensemble homogène. Il y a des différences sensibles entre les conservateurs classiques qui, comme Miyazawa Kiichi, ont revendiqué la nécessité de mieux reconnaître les responsabilités nationales dans la guerre, et les nostalgiques de l’empire. La question est donc la suivante : qu’est-ce qui donne au peuple japonais une telle unité ? Première réponse : rien, ce n’est qu’un effet d’optique. Le postulat selon lequel la guerre menée par les Alliés fut une guerre juste et la propension des peuples à défendre leur nation lorsqu’ils sont confrontés à des critiques émanant de l’étranger sont deux facteurs qui concourent à donner en Occident l’impression que les Japonais, parce qu’ils ont un point de vue différent sur les événements et parce qu’ils expriment une fierté nationale, ont tous la même perception de l’histoire. Un deuxième élément est cependant à prendre en considération. Depuis 1945, l’État japonais n’a pas développé de grand récit historique national. Il a évité les positions tranchées, et a privilégié les solutions dilatoires, tant sur le plan national que vis-à-vis de la RPC ou de la Corée du Sud, que ce soit pour ne pas débourser d’argent, pour éviter que d’autres en réclament, pour ne pas prendre de risques, pour garder la main, etc. Il ne s’est engagé concrètement que lorsqu’une très large majorité politique se dégageait sur un sujet, et il l’a toujours fait avec parcimonie au niveau financier : ce fut le cas au début des années 1950 lorsqu’il s’est agi d’octroyer des pensions aux anciens combattants ou de rapatrier les corps des soldats morts sur les fronts, mais ce fut aussi le cas dans les années 1990 lorsque fut engagée la construction de mémoriaux nationaux à Hiroshima et Nagasaki. Au niveau gouvernemental, le discours victimiste est davantage un socle minimal sur lequel se sont accordées les différentes sensibilités en présence que l’expression d’une véritable politique mémorielle. Il n’est pas difficile de comprendre que les nationalistes, par exemple, qui défendent l’honneur des armées impériales, ne s’y sont ralliés que par tactique. Il faut se défaire de l’idée selon laquelle le consensus serait une caractéristique de la culture nippone. Il n’y en a pas davantage au sujet de la Seconde Guerre mondiale en général qu’à propos du nucléaire, pour donner un exemple d’actualité connexe. Michael Lucken, Les Japonais et la guerre, 1937-1952. Paris, Fayard, 2013
  11. https://www.theguardian.com/politics/2023/may/19/brexit-blame-game-erupts-again-how-leaving-eu-came-back-to-bite-tories Stellantis, qui a été rapidement suivie par d'autres constructeurs automobiles tels que Jaguar Land Rover et Ford, a déclaré qu'elle ne serait pas en mesure de se conformer aux nouvelles règles exigeant que 45 % de ses voitures soient fabriquées au Royaume-Uni et dans l'UE afin d'éviter les droits de douane, car la plupart des batteries de véhicules électriques sont encore fabriquées en Chine. À moins que ces "règles d'origine" ne soient différées, Stellantis a déclaré qu'elle serait contrainte de retirer une partie de sa production du Royaume-Uni.
  12. J'ai mis "j'aime" parce que c'est utile de rappeler qu'il y a une différence entre l'Allemagne et le Japon. Cependant il faut nuancer. En fait il n'y a pas "un Japon" mais "des Japons" multiples qui ont des perspectives diverses et parfois irréconciliables sur leur conception du passé (et du futur). Le Japon a quand même signé, ratifié le traité de San Francisco. Le Japon s'est excusé, mais cela ne suffit jamais pour les "victimes" ou pour ceux qui s'autoproclament leurs porte-paroles. Voir la déclaration Murayama de 1995 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Déclaration_Murayama Mais Murayama était un social-démocrate, exception qui confirme la règle qui est que le Japon est un pays sans véritable alternance démocratique dirigé par un "parti unique" qui n'est pas le parti social-démocrate. Voir ma réaction au reportage sur Okinawa ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/13188-japon/?do=findComment&comment=1624889 Ou les polémiques sur la tour "Hakkō Ichiu" ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/13188-japon/page/66/#comment-1602067 Ou la figure de Saburo Ienaga : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saburō_Ienaga
  13. Archéologie : https://www.sixthtone.com/news/1012683 (11 mai 2023) Lorsque Wang est arrivé en Ouzbékistan, il a constaté que de nombreuses autres équipes de pays tels que la Russie, la France, l'Italie et le Japon y étaient déjà stationnées. Les Chinois ont été accueillis froidement. En 2014, Wang se souvient d'avoir rencontré le professeur Maurizio Tosi de l'université de Bologne à Samarcande. "Pourquoi êtes-vous venus ?" a demandé Tosi sans ménagement. Wang savait que cela signifiait que son équipe était en Ouzbékistan depuis 15 ans et qu'elle avait déjà découvert tout ce qui valait la peine d'être découvert. Wang n'a pu que sourire et répondre que leurs objectifs académiques étaient peut-être différents. En 2015, l'équipe de Wang a commencé ses fouilles dans la banlieue ouest de Samarcande, sur les contreforts nord des monts Tianshan. M. Wang avait depuis longtemps identifié ce site comme une probable colonie Yuezhi. Les fouilles ont rapidement mis au jour un certain nombre d'artefacts nomades anciens. Cette découverte a fait sensation à Samarcande ; même le professeur Tosi a changé son fusil d'épaule et demandé si l'équipe de Wang était prête à collaborer avec lui. Wang savait que son exploit avait pris de court bon nombre de ses pairs, mais il n'était pas surpris par son succès rapide. Bien que d'autres chercheurs aient passé des années dans la région, ils ont souvent regardé le paysage avec des yeux différents, a-t-il déclaré. "Les archéologues chinois ont des perspectives et des habitudes différentes de celles des archéologues occidentaux", explique M. Wang. "Ils semblent être obsédés par les villes et veulent toujours fouiller des éléments tels que les remparts, les palais et les temples. Nous, en revanche, sommes compétents pour trouver des établissements culturels nomades qu'ils ont négligés pendant de nombreuses années." Cependant, ces travaux se sont heurtés à un obstacle inattendu. En 2018, l'Ouzbékistan a interdit aux chercheurs de sortir des échantillons archéologiques du pays. Wang a commencé à chercher des opportunités pour mettre en place un laboratoire conjointement avec une université locale, afin de pouvoir continuer à mener des recherches ostéo-archéologiques et sur l'ADN. Il était encore à la recherche d'un partenaire lorsque la pandémie a frappé. Il reste encore 30 ou 40 tombes à fouiller dans un cimetière près de Samarcande. Les recherches le long de la rivière Sulham doivent se poursuivre. Il doit terminer la mise en place d'un laboratoire commun avec une université de Samarcande pour analyser les découvertes de son équipe. Enfin, il a été chargé de contribuer à la création d'un nouveau centre sino-ouzbek de protection du patrimoine archéologique et culturel à Samarcande, afin de promouvoir les efforts de la Chine en matière de "protection des grands sites" à l'étranger. Pour certains, l'énorme investissement récent de la Chine dans la recherche sur la route de la soie peut sembler représenter un défi pour la communauté archéologique occidentale. Mais Wang insiste sur le fait qu'il ne voit pas les choses de cette manière. Selon lui, les archéologues chinois et occidentaux ont beaucoup à apprendre les uns des autres. "Lors d'une conférence universitaire internationale organisée en 2021 sur le peuple Saka, j'ai trouvé intéressant que les chercheurs chinois présentent les Sakas sous un jour occidental - avec un nez haut et des yeux enfoncés - alors que les chercheurs occidentaux les décrivent comme des Asiatiques", explique M. Wang. "Qu'est-ce que cela montre ? Cela montre que les gens aiment prêter attention aux différences. Ce n'est qu'en réunissant ces deux perspectives que nous pourrons obtenir une image complète".
  14. 12 février 2023. Pourquoi les Africains aiment la Chine. 02:06 commerce de l'Afrique en 2022 = 261 milliards de dollars avec la Chine contre 64 milliards avec les Etats-Unis. https://africa.businessinsider.com/local/lifestyle/most-african-youth-no-longer-care-about-the-future-of-their-country-new-survey-finds/hs6zmjy (14 décembre 2022) Les jeunes Africains considèrent la Chine comme la puissance étrangère dominante en Afrique, et non les États-Unis. La Chine est considérée comme ayant une influence sur le continent par davantage de jeunes Africains (77 %) que tout autre pays étranger ou organisation internationale, y compris les États-Unis (67 %), l'UE (62 %), la France (46 %) ou la Russie (39 %). Les jeunes Africains considèrent également l'impact de la Chine sur le continent de manière légèrement plus positive que l'influence des États-Unis : 76 % d'entre eux estiment que la Chine est une force positive en Afrique, contre 72 % pour les États-Unis. Les jeunes Africains considèrent que les produits chinois sont abordables (44 %), que la Chine investit dans les infrastructures (41 %) et qu'elle crée des opportunités d'emploi dans toute l'Afrique (35 %) comme les principales raisons de son influence positive sur le continent.
  15. Mais non, l'hôpital ne se fout pas de la charité : https://www.lefigaro.fr/international/sans-la-nommer-le-g7-previent-la-chine-que-toute-coercition-economique-aura-des-consequences-20230520 Les dirigeants des pays du G7, réunis en sommet à Hiroshima, au Japon, ont prévenu ce samedi 20 mai que toute tentative de «coercition économique» aurait «des conséquences», visant sans la nommer les pratiques de la Chine. «Nous travaillerons ensemble pour veiller à ce que les tentatives d'utiliser les dépendances économiques comme une arme» soient «vouées à l'échec», ont déclaré les chefs d'Etat. 13 mars 2023. Edward Luce : La Chine a raison au sujet de l'endiguement américain. Source : Financial Times
  16. À cette époque, Leary avait élaboré une science des psychédéliques, qu'il a exposée dans une longue interview publiée dans Playboy, présentée comme "une conversation franche avec l'ex-professeur controversé de Harvard". Le LSD, expliquait Leary, met l'utilisateur en contact avec son propre passé ancestral et avec la mémoire génétique de toutes les formes de vie, qui est codée dans les gènes de chaque personne. Dans un avenir psychédélique, explique Leary, "chaque personne deviendra son propre Bouddha, son propre Einstein, son propre Galilée". Au lieu de s'appuyer sur un savoir en conserve, statique et mort, transmis par d'autres producteurs de symboles, il utilisera ses quelque quatre-vingts années sur cette planète pour vivre toutes les possibilités de l'aventure humaine, préhumaine et même sous-humaine". Mais les graines de la destruction étaient déjà plantées. Leary avait été arrêté en 1965 à Laredo, au Texas, pour possession de marijuana. Lors du procès, il a fait valoir son droit au libre exercice de la religion en vertu du premier amendement, un argument que le juge, Ben Connally, le frère de John Connally, le gouverneur du Texas, a sans doute pris en compte en prononçant une peine de trente ans de prison. Le procès n'en a pas moins fait parler de lui. Selon Greenfield, dans les cent huit jours qui ont suivi le verdict, le Times a publié quatre-vingt-un articles sur le LSD. Leary est resté libre en appel, mais entre-temps, les activités de Millbrook avaient attiré l'attention des forces de l'ordre locales. En 1968, Leary est arrêté alors qu'il traverse Laguna Beach et, avec sa femme et ses enfants, il est de nouveau arrêté après que des drogues ont été trouvées dans la voiture. Rosemary a été condamnée à six mois de prison, Jack a été placé en observation psychiatrique et Leary a écopé d'une peine de un à dix ans pour possession de marijuana. Il est envoyé à la California Men's Colony Prison de San Luis Obispo, et c'est là que l'histoire prend des allures d'Alice au pays des merveilles. Avec l'aide des Weathermen, Leary s'évade de prison et est emmené dans une planque, où il rencontre les caïds de l'underground radical - Bernardine Dohrn, Bill Ayers, Mark Rudd. Avec leur aide, lui et Rosemary (en violation de sa mise à l'épreuve) quittent clandestinement le pays et s'envolent pour Alger, où Leary est l'invité d'Eldridge Cleaver, le ministre de la défense des Black Panthers. Cleaver est impatient de le faire sortir d'Algérie, un pays islamique qui n'est pas vraiment tendre à l'égard de la drogue. Il commence à harceler Leary et sa femme, qui parviennent à gagner la Suisse. Là, Leary rencontre un marchand d'armes international de haut vol, Michel Hauchard, qui accepte de le protéger en échange de trente pour cent des droits d'auteur des livres que Leary accepte d'écrire. Il fait ensuite arrêter Leary, partant du principe qu'il sera plus enclin à écrire ses livres en prison, où il y a moins d'éléments susceptibles de le distraire. Grâce aux efforts de sa femme, Leary est libéré après un mois d'isolement, mais elle le quitte. Il se lie avec une Suissesse et commence à prendre de l'héroïne, puis rencontre une jet-setteuse du nom de Joanna Harcourt-Smith Tamabacopoulos D'Amecourt, qui devient sa nouvelle compagne. Le visa de Leary arrivant à expiration, Joanna et lui se réfugient en Autriche. Après l'arrivée du gendre de Leary, un plan est élaboré pour se rendre en Afghanistan, où il y a des amis parmi les fournisseurs de haschisch. Leary s'envole pour Kaboul - nous sommes en janvier 1973 - et se fait immédiatement arrêter. Il s'avère que le gendre l'a piégé. Leary est transporté par avion à Los Angeles sous la garde d'un agent du Federal Bureau of Narcotics et placé en détention provisoire à la prison de Folsom, où il est placé dans la cellule voisine de celle de Charles Manson. King Kong rencontre Godzilla. Il a été libéré en 1976. Sa nouvelle promotion était la migration spatiale. Il a perdu le contact avec son fils et sa fille s'est suicidée en 1990. Il est mort d'un cancer de la prostate en 1996. Lorsqu'il a fini d'écouter "Sgt. Pepper's" pour la première fois, à Millbrook en 1967, Leary est censé s'être levé et avoir annoncé : "Mon œuvre est terminée". Le psychédélisme était devenu une mode. Cela n'a pas duré longtemps. En 1968, le Congrès a fait de la vente de LSD un crime et de la possession un délit, et a confié la réglementation au Bureau des stupéfiants et des drogues dangereuses. En 1970, les drogues psychédéliques ont été classées comme drogues d'abus, sans valeur médicale. Des rapports scientifiques circulent selon lesquels le LSD cause des dommages génétiques ; l'usage récréatif des drogues commence à acquérir une aura négative. Après 1968, l'économie a commencé à se resserrer. C'était la récession Nixon ; les gens étaient anxieux à l'idée de poursuivre leur carrière. Se droguer, c'était pour les perdants. Et d'ailleurs, où étaient passées toutes ces grandes idées ? Huxley a probablement cru que le LSD ouvrait une fenêtre sur l'essence cachée des choses par conviction, et Leary l'a probablement cru par commodité. Mais l'expérience du LSD est totalement suggestible. Les personnes sous l'emprise de cette drogue voient et ressentent ce qu'elles s'attendent à voir et à ressentir, ou ce qu'on leur a dit qu'elles verraient et ressentiraient. S'ils s'attendent à ce que le secret de l'univers leur soit révélé, c'est ce qu'ils trouveront. Il s'agit sans doute d'une illusion, mais c'est ce qui s'en rapproche le plus.
  17. https://www.newyorker.com/magazine/2006/06/26/acid-redux (26 juin 2006) Recension de la biographie de Timothy Leary de Robert Greenfield. Leary appartenait à ce que nous appelons respectueusement la "Greatest Generation", cette cohorte d'Américains qui a échappé à la plupart des privations de la dépression, a grossi dans l'abondance des années d'après-guerre, puis a prêché l'hédonisme et l'école buissonnière à la génération du baby-boom, qui a porté le chapeau depuis lors. Son éducation a été un jeu d'ascensions et de chutes : Holy Cross (où il a failli être recalé au bout de deux ans), West Point (dont il a dû se retirer après avoir été accusé d'avoir enfreint le code d'honneur), l'université d'Alabama (dont il a été exclu pour avoir passé une nuit dans le dortoir des femmes), l'université de l'Illinois (d'où il a été incorporé dans l'armée de terre, où il a servi dans une clinique pour la réhabilitation des sourds, en Pennsylvanie), Alabama à nouveau (qu'il a réussi à réintégrer et dont il est finalement sorti diplômé, en suivant des cours par correspondance), l'université de l'État de Washington (où il a obtenu un master), et, avec l'aide du G. I. Bill (un fonds d'aide sociale pour les Greatest), Berkeley, où, maintenant marié et père de deux enfants, il a obtenu un doctorat en psychologie en 1950. Il n'y avait pas de moment plus opportun pour devenir psychologue. Dans les années cinquante, la psychologie jouait pour beaucoup le rôle que joue aujourd'hui la génétique. La formule "Tout est dans la tête" a le même attrait que la formule "Tout est dans les gènes" : une explication des choses qui ne menace pas le statu quo. Pourquoi une personne se sentirait-elle malheureuse ou adopterait-elle un comportement antisocial alors qu'elle vit dans la nation la plus libre et la plus prospère du monde ? Le système ne peut pas être en cause ! Il doit y avoir un défaut dans le câblage quelque part. Les années d'après-guerre ont donc été une période creuse pour l'activisme politique et une période faste pour la psychiatrie. L'Institut national de la santé mentale, fondé en 1946, est devenu la plus dynamique des sept divisions de l'Institut national de la santé, accordant aux psychologues des bourses pour étudier des problèmes tels que l'alcoolisme, la délinquance juvénile et la violence à la télévision. La psychologie du moi, une thérapie visant à aider les gens à s'adapter et à s'ajuster, est l'école dominante de la psychanalyse américaine. En 1955, la moitié des lits d'hôpitaux aux États-Unis étaient occupés par des patients diagnostiqués comme malades mentaux. La croyance que la déviance et la dissidence pouvaient être "guéries" par un peu de travail social psychiatrique ("Ce garçon n'a pas besoin d'un juge - il a besoin des soins d'un analyste !") est cohérente avec notre sentiment rétrospectif des années cinquante comme un âge de conformité. La version la plus sombre - défendue, par exemple, par Eli Zaretsky dans sa précieuse histoire culturelle de la psychanalyse, "Secrets of the Soul" - est que la psychiatrie est devenue l'un des instruments de coercition douce que les sociétés libérales utilisent pour maintenir leurs citoyens dans le droit chemin. Mais, comme le souligne également Zaretsky, les principaux critiques de la conformité et de la normalité - Herbert Marcuse, Allen Ginsberg, Norman Mailer, Norman O. Brown, Paul Goodman, Wilhelm Reich - pensaient que tout était également dans la tête. Pour eux, la normalité était la névrose, pour laquelle ils prescrivaient divers moyens de libération personnelle, allant de meilleures drogues à de meilleurs orgasmes. Dans les premières années de la guerre froide, le radicalisme personnel, la révolution dans la tête et dans le lit, était le radicalisme le plus sûr. Le radicalisme politique pouvait vous faire mettre sur la liste noire. Cet été-là [1960], Leary se rend au Mexique, où il consomme pour la première fois des "champignons magiques". Il trouve l'expérience tout à fait enchanteresse et, à son retour à Cambridge, il met en place, avec l'accord de McClelland, le Harvard Psychedelic Project (projet psychédélique de Harvard). L'hallucinogène obtenu à partir des champignons mexicains est la psilocybine, et en 1960, la psilocybine n'était pas illégale. Il en va de même pour le LSD, que Leary a essayé pour la première fois à la fin de l'année 1961. Ces deux substances étaient fabriquées par les laboratoires Sandoz, en Suisse, et étaient facilement accessibles aux chercheurs. Presque tous ceux qui les ont rencontrés ont pensé que des substances aussi puissantes devaient avoir une utilité. D'où le projet de Harvard, qui vient s'ajouter aux efforts organisés pour déterminer ce que Dieu avait en tête lorsqu'il a conçu ces curieux champignons. La grande drogue des hippies a été introduite dans la vie américaine par des professionnels : le corps médical et le gouvernement fédéral. Dès le début des années 1950, l'armée et la C.I.A. ont espéré que le LSD pourrait servir de sérum de vérité ou d'instrument de contrôle de l'esprit et, selon l'histoire de la drogue de Martin Lee et Bruce Shlain, "Acid Dreams", ils l'ont souvent utilisé, à la fois de manière opérationnelle, lors d'interrogatoires, et de manière expérimentale, souvent avec des sujets non avertis. Les psychologues cliniciens (souvent financés par des agences gouvernementales) considéraient les psychédéliques comme des psychotomimétiques : leurs effets semblaient imiter les états psychotiques et ils étaient utilisés pour étudier la psychose et la schizophrénie. Le LSD a également été administré à des alcooliques, des toxicomanes et des patients souffrant de blocages émotionnels. Le plus célèbre de ces patients est Cary Grant, qui a pris du LSD sous la supervision d'un psychiatre. "Toute ma vie, j'ai cherché la paix de l'esprit", a déclaré Grant. "Rien ne semblait vraiment me donner ce que je voulais jusqu'à ce traitement". Allen Ginsberg a été initié au LSD au Mental Research Institute de Palo Alto, en 1959, où ses réactions ont été mesurées par une équipe de médecins dans le cadre d'un programme de recherche financé par le gouvernement fédéral. Ginsberg est devenu l'un des principaux publicitaires du LSD, avec Ken Kesey, qui l'a utilisé pour la première fois à l'hôpital des vétérans de Menlo Park, en 1960, où, dans le cadre d'un autre programme financé par le gouvernement fédéral, il était payé soixante-quinze dollars par jour pour ingérer des hallucinogènes. Alan Watts, dont le livre "The Joyous Cosmology" a été publié en 1962 et est devenu, comme le dit Greenfield, "le modèle de l'expérience psychédélique pour des millions de personnes", a pris du LSD pour la première fois dans le cadre d'un programme à l'U.C.L.A. Cela semble être du charlatanisme aujourd'hui, mais Lee et Shlain affirment qu'entre 1949 et 1959, un millier d'articles sur le LSD ont été publiés dans des revues professionnelles. Pendant qu'il était à Harvard, Leary a mené des expériences qui consistaient, par exemple, à donner des drogues psychédéliques à des détenus pour tenter de réduire les taux de récidive ; Leary a affirmé que le programme était remarquablement réussi, bien que Greenfield dise que les chiffres donnés par Leary pour étayer ses affirmations ne correspondent pas à la réalité. Mais ce qui a vraiment attiré Leary, c'est une théorie tout à fait différente sur l'objectif des psychédéliques. Il s'agissait de la théorie selon laquelle les psychédéliques étaient conçus pour révéler à l'humanité la véritable nature de l'univers, et son principal représentant était Aldous Huxley. Huxley avait pris de la mescaline, une drogue dérivée du cactus peyotl, en 1953, sous la direction d'un médecin psychiatre britannique nommé Humphry Osmond. (C'est Osmond qui a inventé le terme psychédélique, qui signifie "qui manifeste l'esprit"). En 1954, Huxley publie un petit livre sur cette expérience, "The Doors of Perception" (dont le groupe de rock tirera plus tard son nom). En 1955, il fait sa première expérience avec le LSD, qui lui permet, écrit-il, de "prendre conscience directement et totalement, de l'intérieur, pour ainsi dire, de l'Amour en tant que fait cosmique primaire et fondamental". L'idée de Huxley était que, si les dirigeants du monde pouvaient être allumés, le lion se coucherait avec l'agneau et la paix serait à portée de main. Cette vision est séduisante pour Leary. Après tout, il s'agissait simplement d'un travail social psychiatrique à l'échelle mondiale, administré non pas à des condamnés et à des délinquants juvéniles, mais aux élites politiques, sociales et artistiques, ce qui était bien plus amusant. La personne avec laquelle Leary s'est finalement associé pour répandre l'illumination acide n'était pas Huxley, qui est mort en 1963, le jour de l'assassinat du président Kennedy ; c'était Ginsberg, un homme qui était fier de connaître l'adresse et le numéro de téléphone de toutes les personnes qui comptaient dans le monde de la culture. Leur mission était d'exciter les gens importants. Le Harvard Psychedelic Project a commencé à dérailler au début de l'année 1962. La consommation de drogues auto-administrées semble avoir été la principale forme de recherche. Un participant décrivit plus tard la scène comme suit : "Une bande de types se tenant debout dans un couloir étroit et disant "Wow"". Leary et ses collègues ont été confrontés, lors d'une réunion de la faculté, à des accusations selon lesquelles des drogues étaient administrées à des sujets sans supervision médicale, et un rapport sur la réunion a été publié dans le journal étudiant. L'histoire a été reprise dans la presse nationale, ce qui a conduit la FDA à commencer à réglementer l'utilisation des psychédéliques. Leary est contraint de remettre sa réserve de psilocybine au service de santé de l'université et le projet est arrêté. Mais des rumeurs ont commencé à circuler selon lesquelles des étudiants de Harvard prenaient de l'acide et, à la fin de l'année universitaire 1962-1963, la nomination de Leary n'a pas été renouvelée. Le conseil de Leary de " décrocher" est l'une de ces choses qui donnent aux historiens l'illusion que les comportements de masse sont guidés par des idées populaires, alors qu'il s'avère généralement que les idées sont rendues populaires par des comportements de masse déjà en cours. En raison du pic de natalité qui a commencé en 1946, le nombre de jeunes de 18 à 24 ans aux États-Unis est passé de 15 millions en 1955 à 25 millions en 1970 ; au cours des années soixante, les inscriptions à l'université ont plus que doublé, passant de 3,5 millions d'étudiants à un peu moins de 8 millions. Les jeunes abandonnaient leurs études parce que l'abandon était économiquement viable et parce qu'ils étaient plus nombreux que le système ne pouvait en absorber. Le phénomène était plus complexe, bien sûr - les systèmes sociaux ne s'autorégulent pas de manière aussi ordonnée - mais les jeunes trouvaient naturel de renoncer aux ambitions des adultes dans les années soixante, et ils recevaient leurs mantras de la part d'adultes comme Leary. Leary a dévoilé son slogan [“Turn on, tune in, and drop out”] lors d'une conférence sur le LSD à Berkeley, en 1966. (La possession de LSD n'était pas encore illégale, mais sa fabrication non autorisée venait de devenir un délit). Après avoir quitté Harvard, Leary et Alpert avaient tenté de s'installer dans un hôtel près d'Acapulco, où ils exploraient le potentiel religieux des psychédéliques et proposaient à leurs clients une expérience de vie transcendantale, mais le gouvernement mexicain les avait fait expulser. Ils ont été sauvés par un jeune et riche courtier en bourse, Billy Hitchcock, qui a mis à leur disposition le domaine familial de 25 000 hectares, Millbrook, dans le comté de Dutchess, à deux heures au nord de New York. Millbrook devient le théâtre d'un happening contre-culturel prolongé, un lieu où des dizaines de résidents (dont beaucoup ont des enfants, qui sont eux aussi drogués) et un groupe changeant de visiteurs s'adonnent au chant, à la méditation, aux jeux sexuels et à la consommation de drogues psychédéliques, sous la présidence de Leary, de sa troisième épouse, Nena von Schlebrugge (qui deviendra plus tard la mère d'Uma Thurman), et de sa quatrième épouse, Rosemary Woodruff. Le dieu Krishna a bénéficié d'un afflux inattendu de prières en provenance du nord de l'État de New York, et les Beatles étaient sur le tourne-disque vingt-quatre heures sur vingt-quatre. À un moment donné, le bus des Merry Pranksters s'est arrêté, avec au volant Neal Cassady, la muse masculine des Beats et le héros de "On the Road". Mais les Pranksters avaient l'habitude de s'amuser avec les Hell's Angels ; ils n'avaient guère de patience pour les pacifiques distraits, et la visite s'est mal passée. Zut !
  18. Ce ne serait pas gentil. Aux dernières nouvelles, c'est la Chine (et non l'UE) qui est le premier partenaire commercial de l'Ukraine : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-internationaux/en-ukraine-avec-la-paix-pekin-trace-sa-route-de-la-soie-5162154 (15 mai 2023)
  19. Un jour, la Russie et l'Ukraine se réconcilieront, comme la France et l'Allemagne. Peut-être pas dans le cadre de l'UE, mais dans l'Organisation de coopération de Shanghai ou les Nouvelles Routes de la Soie, intégrées qu'elles seront l'une et l'autre aux réseaux commerciaux et internautiques chinois, accros à Tiktok plutôt qu'à Youtube.
  20. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230519-le-médecin-australien-kenneth-elliott-enlevé-au-burkina-faso-en-2016-libéré Un médecin australien de 88 ans, Kenneth Elliott, a été libéré sept ans après son enlèvement. Son épouse, Jocelyn, et lui avaient fondé une clinique à Djibo, dans la province du Soum, dans le nord du Burkina Faso, en 1972.
  21. Après avoir fait le jeu de l'Iran en affaiblissant l'Irak, les États-Unis font maintenant le jeu de la Chine en affaiblissant la Russie.
  22. https://www-ft-com.ezp.lib.cam.ac.uk/content/71d8013d-9d94-441e-b2d1-3039c04397d6 (What if San Francisco never pulls out of its ‘doom loop’? 18 mai 2023) San Francisco a le deuxième taux le plus élevé de décès dus à la drogue de toutes les villes du pays après Philadelphie ; presque deux fois plus de personnes ici - environ 2 000 - sont mortes d'overdoses que de Covid-19 depuis 2020. Mais les problèmes de San Francisco vont bien au-delà de la drogue. La région de la baie abrite quatre des dix entreprises les plus précieuses au monde - Apple, Alphabet, Nvidia et Meta -, des producteurs titanesques de richesses, mais un taux incroyable de 1 % de la population de la ville est sans logis, contre moins de 0,2 % dans l'ensemble des États-Unis. Depuis la pandémie, les entreprises technologiques ont adopté le travail à distance, licencié du personnel et réduit les espaces de bureaux, laissant près d'un tiers de l'immobilier commercial de la ville vacant. En d'autres termes, les maisons sont plus chères et plus rares, et les bureaux sont bon marché et vides. Les enseignants et les infirmières n'ont pas les moyens de vivre à San Francisco, et les travailleurs du secteur technologique ont de moins en moins de raisons d'y rester. Les attaques violentes perpétrées dans les quartiers riches, notamment l'agression mortelle à l'arme blanche du fondateur de Cash App, Bob Lee, et le cambriolage du domicile de l'ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui a laissé son mari à l'hôpital avec une fracture du crâne, ont été interprétées comme le symbole d'une anarchie omniprésente. (La vérité sur ces deux affaires s'est révélée plus compliquée qu'il n'y paraissait au premier abord). Le mois dernier, Don Carmignani, l'ancien commissaire aux incendies, a été hospitalisé après avoir été agressé par un sans-abri à l'aide d'un tuyau en métal. L'agresseur de Carmignani a été libéré de prison après l'apparition d'images de vidéosurveillance montrant l'ex-fonctionnaire en train d'attaquer de nombreux sans-abri avec une bombe lacrymogène anti-ours, sans avoir été provoqué. Les incidents odieux de ce type sont peu nombreux, mais chacun d'entre eux contribue à la réputation nationale croissante de la ville en matière de délabrement urbain grave. Le discours en ligne sur la " boucle fatale " de San Francisco, une spirale économique et sociale descendante qui devient irréversible, ressemble de moins en moins à une hyperbole. Urban Alchemy : l'organisation à but non lucratif, fondée à San Francisco en 2018, a reçu des dizaines de millions de dollars de contrats de la ville pour "transformer" les rues du centre-ville. Le service qu'elle fournit est peut-être mieux décrit comme une surveillance de quartier moyennant rémunération. Ses employés, vêtus d'un uniforme composé de vestes de camouflage de l'armée vert foncé, arpentent les rues, agissant comme une force de police auxiliaire. L'emploi d'anciens détenus, de toxicomanes en voie de guérison et de sans-abri est controversé. Urban Alchemy a été accusée d'exploiter une faille qui exempte les organisations caritatives d'une formation standardisée en matière de sécurité et de vérification des antécédents, et un petit nombre de ses employés se sont fait tirer dessus ou ont été blessés au travail. Mais elle a un effet notable dans les rues où les campements de tentes ont été démantelés. La confiance dans les institutions traditionnelles telles que la police a atteint un niveau historiquement bas et les habitants affirment que la ville ne s'est pas sentie aussi peu en sécurité depuis des dizaines d'années. Première femme afro-américaine à occuper le poste de maire de la ville, Mme Breed a été élevée par sa grand-mère dans le système de logements sociaux de San Francisco et a été confrontée directement à de nombreux problèmes de la ville ; sa sœur cadette est décédée d'une overdose en 2006 et son frère a été condamné à 44 ans de prison en 2000 pour homicide involontaire et vol à main armée. [San Francisco] est la ville américaine la plus lente à se remettre de la pandémie ; l'activité des téléphones portables dans le centre-ville ne représente encore qu'un tiers des niveaux de 2019, signe du déclin du tourisme et du retrait des entreprises technologiques. À la fin des années 1980, le grand magasin de luxe Nordstrom a fait un pari inhabituel sur une zone autrefois considérée comme un quartier malfamé, en ouvrant sur Market Street et en lançant une vague de réaménagement. Ce mois-ci, plus de 30 ans après, le détaillant a annoncé qu'il abandonnait complètement la ville, son propriétaire accusant "l'activité criminelle rampante" d'avoir rendu l'exploitation trop coûteuse et trop dangereuse. Au bout de la rue, Whole Foods - la chaîne de magasins d'alimentation appartenant à Amazon et symbolisant les aspirations de la classe moyenne supérieure - a fermé son magasin phare quelques semaines plus tôt, invoquant la sécurité des travailleurs. En un peu plus d'un an, le personnel a passé près de 600 appels d'urgence concernant des voleurs à l'étalage violents et des overdoses. "Tant de magasins ont fermé dans le centre-ville de SF. Ça fait post-apocalyptique", a écrit au début du mois sur Twitter Elon Musk, dont le siège social se trouve pratiquement à côté du Whole Foods fermé et qui faisait autrefois partie du projet de revitalisation du centre-ville. Trente pour cent de l'immobilier commercial est aujourd'hui vide, soit une proportion plus importante qu'à New York, Miami et Detroit. Les zones entourant les "bureaux zombies" constituent un vide croissant au cœur de la ville. Au coin de la rue, le spectre d'une succursale de la Silicon Valley Bank, qui s'est effondrée en mars, est un autre rappel de la fragilité de l'infrastructure financière. Le milliardaire libertaire Peter Thiel, spécialiste du capital-risque, a déménagé à Los Angeles en 2018, indigné par ce qu'il considérait comme une classe politique de gauche devenue intolérante à l'égard des grandes entreprises. Deux ans plus tard, Charles Schwab, fondateur du géant du courtage et autrefois l'un des philanthropes les plus généreux de San Francisco, a transféré son siège social au Texas pour protester contre les taux d'imposition et les réglementations élevés. Le milliardaire Michael Moritz, un Gallois qui est l'un des investisseurs les plus importants dans le domaine de la technologie en tant qu'associé de Sequoia Capital, a écrit une tribune dans le New York Times en février, reprochant au gouvernement de la ville de s'occuper de la bureaucratie politique plutôt que de résoudre ses problèmes sociaux. "Même les démocrates comme moi, écrivait-il, en ont ras-le-bol de San Francisco". En l'espace d'une semaine de reportage, l'un d'entre nous a été victime de trois délits distincts : son sac à main a été volé ; il a été harcelé par un homme dans un train Bart qui l'a coincé dans son siège ; et un homme a tenté de pénétrer chez lui par effraction. Ce n'est pas normal.
  23. https://www.theguardian.com/environment/2023/may/16/the-war-on-japanese-knotweed Louée jusqu'en 1921 pour ses qualités esthétiques et exotiques, la renouée du Japon a désormais renouvelé l'exploit de Guillaume le Conquérant, envahissant la perfide Albion. En 2021, elle était présente dans 3134 sur 3893 carreaux d'un quadrillage subdivisant le territoire. 5% des propriétés sont affectées et la jurisprudence exige du vendeur qu'il le signale à l'acheteur, tirant les prix vers le bas, ce qui entraîne au total une dévaluation de 20 milliards de livres du patrimoine britannique. Pour le plus grand bonheur des marchands de glyphosate. https://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/water-bills-increase-sewage-spills-b2341530.html (18 mai 2023) [Water UK] a présenté ses excuses au nom des compagnies des eaux anglaises jeudi pour les eaux usées déversées dans les rivières et les zones côtières. Il a déclaré que les investisseurs allaient avancer 10 milliards de livres sterling pour financer les améliorations apportées aux trop-plein d'eaux d'orage, dans le but de réduire le nombre de déversements de 140 000 par an d'ici à 2030, par rapport au niveau de 2020. Mais les clients finiront par rembourser la totalité de cet argent par des augmentations progressives de leurs factures, a confirmé la Commission. En 2022, 301 091 déversements d'eaux usées ont eu lieu en Angleterre, soit une moyenne de 824 par jour, selon les chiffres de l'Agence pour l'environnement. Adrian Ramsay, co-président du Parti Vert, a déclaré : "Il est scandaleux que nous apprenions maintenant que les contribuables devront payer pour la mauvaise gestion de cette ressource vitale jusqu'à la fin de leurs jours". "Pendant des décennies, l'argent qui aurait dû être investi dans l'amélioration des infrastructures a été détourné par les dirigeants et les actionnaires des compagnies des eaux. "Les rivières et les côtes du pays ont subi pendant des années les assauts des compagnies des eaux et d'un gouvernement qui a refusé d'agir.
  24. https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20230516-avec-la-folie-du-barbecue-de-zibo-la-chine-tente-de-faire-oublier-le-goût-du-covid-19 Le retour des vendeurs de rue en Chine Le président chinois Xi Jinping est censé avoir cette économie informelle en horreur. “Elle ne correspond pas à l’image d’une Chine tournée vers le e-commerce et les technologies du futur qu’il veut projeter sur la scène internationale”, souligne Xin Sun, spécialiste de politique économique chinoise au King's College de Londres. Au début de la pandémie, Li Keqiang, alors Premier ministre, avait appelé à redonner leur chance aux vendeurs de rue car c’était un débouché facile pour les Chinois les plus pauvres, qui risquaient d’être les plus touchés par les conséquences économiques de la politique du zéro covid. Mais l’entourage de Xi Jinping n’a rien voulu entendre, en partie parce que “la proposition émanait par celui qui était alors perçu comme le principal opposant politique à Xi Jinping au gouvernement”, note Xin Sun. Le fait que Li Keqiang ait été écarté du gouvernement en mars 2023 a ôté un obstacle politique au retour en grâce de cette économie informelle. “Xi Jinping pouvait soutenir ce phénomène sans donner l’impression de concéder un point à un potentiel rival politique”, résume Xin Sun.
  25. https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20230516-pita-limjaroenrat-le-leader-de-l-opposition-thaïlandaise-qui-veut-mettre-fin-au-régime-militaire Pita est entré sur la scène politique thaïlandaise il y a seulement cinq ans. Jusqu’alors, son parcours est celui d’un homme d’affaires aisé à qui tout réussi. Né le 5 septembre 1981 à Bangkok, il est issu d’une famille influente du monde politique et des affaires. Envoyé par son père en Nouvelle-Zélande à l'âge de 12 ans, il revient dans son pays natal pour obtenir un diplôme en finance à l’Université Thammasat à Bangkok. Il s’envole ensuite pour les États-Unis, direction Harvard. À 25 ans, l'étudiant rentre en urgence en Thaïlande pour reprendre les rênes de l’entreprise familiale à la mort de son père. Après avoir réussi à sauver la société de la faillite, il retourne aux États-Unis pour terminer ses études. En 2017, il est nommé directeur de la filiale thaïlandaise de Grab, une application de transport et de livraison de nourriture. "C’est quelqu’un de talentueux et d’organisé, issu d’un milieu social solide", analyse Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse spécialiste de l'Asie du Sud-Est à l'Institut français des relations internationales. "Il a déjà une bonne réputation dans l'establishment thaïlandais." Pita rejoint le parti d’opposition Future Forward en 2018. Proche du fondateur et chef du parti, Thanathorn Juangroongruangkit, il accepte de devenir candidat aux élections législatives de 2019 et remporte un siège de député. Pita défend une réforme de l’article réprimant le lèse-majesté, une infraction pénale visant à punir tout écart vis-à-vis du souverain. Il promet de démilitariser le pays en commençant par réformer, voire abolir, le service militaire, qui est très impopulaire. Le chef de Move Forward veut aussi imposer un délai de sept ans avant que des militaires ne puissent rejoindre la vie politique. https://en.wikipedia.org/wiki/Pita_Limjaroenrat Après avoir terminé ses études secondaires en Nouvelle-Zélande, il retourne en Thaïlande et obtient une licence en finance à la faculté de commerce et de comptabilité de l'université de Thammasat, où il obtient son diplôme en 2002 avec la mention très bien et une bourse pour étudier à l'université du Texas à Austin[6]. [Plus tard, il a reçu une bourse d'études internationale de l'université de Harvard, devenant ainsi le premier étudiant thaïlandais à obtenir une telle bourse. Il a obtenu un master en politique publique à la John F. Kennedy School of Government de l'université de Harvard et un master en administration des affaires à la Sloan School of Management de l'Institut de technologie du Massachusetts. https://fr.wikipedia.org/wiki/Thanathorn_Juangroongruangkit Homme d’affaires et milliardaire, il dirige pendant dix ans le groupe familial de pièces détachées pour automobiles. Peu après les élections législatives thaïlandaises de 2019, le 6 avril 2019, Thanathorn Juangroongruangkit est inculpé pour sédition puis il est suspendu de son poste de député. Le 20 novembre 2019, il est déchu de son mandat de député6. Son parti est interdit en février 2020. En janvier 2021, il est accusé de crime de lèse-majesté pour ses positions critiques à la politique vaccinale contre le covid-19 du pays : il risque 20 ans de prison. https://en.wikipedia.org/wiki/Thanathorn_Juangroongruangkit Après avoir terminé ses études, Thanathorn se destine à une carrière au sein des Nations unies et se voit offrir un poste de coopérant pour l'ONU en Algérie[7], mais il est contraint d'abandonner ses projets lorsque son père, Pattana Juangroongruangkit, apprend qu'il est atteint d'un cancer[8]. Après la mort de son père en 2002, Thanathorn est rentré en Thaïlande et a pris la tête du Thai Summit Group à l'âge de 23 ans. Sous la direction de Thanathorn, les revenus de l'entreprise sont passés de 16 milliards de bahts en 2001 à 80 milliards de bahts en 2017. Thanathorn a supervisé la transformation de l'entreprise en un conglomérat mondial avec des usines de fabrication dans sept pays et plus de 16 000 employés dans le monde entier. En 2005, Thanathorn a conclu un accord avec le constructeur automobile américain Tesla pour la fourniture de 500 000 voitures par an. Cet accord a été considéré comme un "nouveau record" pour le Thai Summit Group, avec des ventes totales de 7,9 milliards de bahts et un bénéfice de 5,98 milliards de bahts, ce qui a permis au Thai Summit Group d'installer des usines aux États-Unis. En 2009, Thanathorn a conduit l'entreprise à acquérir le plus grand fabricant de moules au monde, la société japonaise Ogihara. Thanathorn a été président de la section de Nakhon Nayok de la Fédération de l'industrie thaïlandaise pendant deux mandats consécutifs, entre 2008 et 2012. Il a également été le plus jeune secrétaire général élu de l'Association thaïlandaise des fabricants de pièces détachées automobiles, entre 2007 et 2010. Thanathorn a également été membre du Conseil de développement des grappes industrielles de l'Agence nationale thaïlandaise pour le développement des sciences et des technologies.
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