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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.tagesschau.de/wissen/gesundheit/muetter-kinder-stillen-101.html (7 mars 2023) Dans le monde, moins de la moitié des nourrissons et des jeunes enfants sont allaités conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). C'est ce que montre une nouvelle étude du Lancet, à laquelle l'OMS a également participé : l'OMS recommande d'allaiter exclusivement les nourrissons pendant les six premiers mois, c'est-à-dire de ne pas leur donner d'eau, de thé, d'aliments complémentaires ou de lait de complément. L'allaitement doit ensuite être poursuivi jusqu'à l'âge de deux ans, parallèlement à l'alimentation complémentaire. Il y a plusieurs raisons à cela. L'une d'entre elles, selon la nouvelle étude, est le marketing agressif des fabricants de lait pour nourrissons. Au niveau mondial, le chiffre d'affaires des substituts commerciaux du lait maternel s'élève à environ 55 milliards d'euros par an. Il existe ce que l'on appelle le code de l'OMS pour la commercialisation des substituts du lait maternel, qui stipule que la commercialisation doit être organisée de manière à ce que l'allaitement reste protégé. On ne peut pas dire, par exemple, que le pré-lait est meilleur que l'allaitement. Le code est toutefois volontaire et les entreprises productrices trouvent leurs brèches : elles recommandent alors par exemple leurs produits laitiers comme solution lorsqu'un bébé pleure beaucoup ou est agité, comme on peut le lire dans l'étude du Lancet. Le lait maternel comme protection contre les infections Ces anticorps aident l'enfant à se protéger contre les infections et les maladies. Les préparations artificielles pour nourrissons ne contiennent pas de tels anticorps, les nourrissons peuvent être exposés à un risque plus élevé d'infections et de maladies, comme par exemple les infections des voies respiratoires ou les otites.
  2. https://www.cnbctv18.com/auto/lithium-air-battery-ion-four-times-higher-range-us-researchers-new-design-ev-electric-vehicles-charge-16127661.htm (9 mars 2023) Des chercheurs américains ont mis au point une batterie lithium-air dont l'autonomie est jusqu'à quatre fois supérieure à celle de sa contrepartie lithium-ion. La batterie lithium-air, mise au point par des chercheurs du Laboratoire national d'Argonne et de l'Institut de technologie de l'Illinois, utilise l'oxygène de l'air pour fonctionner. Le laboratoire national d'Argonne fait partie du ministère américain de l'énergie. Parmi toutes les technologies de batteries disponibles à l'heure actuelle, la batterie lithium-air est celle qui présente la densité énergétique projetée la plus élevée, ce qui est envisagé pour la prochaine génération de batteries après le lithium-ion, a déclaré Larry Curtis, chercheur émérite à l'Argonne, dans un blog publié sur le site web du laboratoire. "En poursuivant le développement, nous prévoyons que notre nouvelle conception de batterie lithium-air atteindra également une densité énergétique record de 1 200 wattheures par kilogramme. C'est presque quatre fois mieux que les batteries lithium-ion", a déclaré Curtiss sur le blog. Habituellement, la capacité d'une batterie est mesurée en densité (KwH). Plus la densité de la batterie est élevée, plus l'autonomie est importante. Le blog indique que la nouvelle conception lithium-air pourrait permettre aux batteries des voitures électriques de parcourir plus de 1 000 miles en une seule charge, ou qu'elle pourrait un jour alimenter les avions domestiques et les camions long-courriers. Le principal élément de cette conception est son électrolyte solide, au lieu de l'électrolyte liquide habituellement utilisé. Les batteries à électrolyte solide ne sont pas confrontées aux problèmes de sécurité qui handicapent les électrolytes liquides utilisés dans les batteries lithium-ion et autres, qui peuvent s'enflammer en cas de surchauffe. La batterie lithium-air conçue par l'équipe de recherche est la première à réaliser une réaction à quatre électrons à température ambiante. Elle peut également fonctionner avec l'oxygène fourni par le milieu ambiant. La batterie est capable de fonctionner à l'air, ce qui rend les réservoirs d'oxygène superflus, un problème qui handicapait les conceptions antérieures. L'équipe de recherche a utilisé diverses techniques pour établir qu'une réaction à quatre électrons se produisait effectivement. L'une des principales techniques était la microscopie électronique à transmission (MET) des produits de décharge sur la surface de la cathode, indique le blog, ajoutant que les images MET ont mis en évidence certains aspects importants du mécanisme de décharge à quatre électrons. Les précédents essais de batteries lithium-air ont souffert de cycles de vie courts. L'équipe a constaté que ce n'était pas le cas pour la nouvelle conception de la batterie, puisqu'elle a construit et fait fonctionner une cellule d'essai pendant 1 000 cycles. Cela a démontré la stabilité de la batterie lors de charges et de décharges répétées, peut-on lire dans le blog.
  3. Les attaques ad hominem dissimulent mal l'inconfort causé par les faits.
  4. Les victimes de Saakachvili probablement sont satisfaites de le savoir en prison : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikheil_Saakachvili#Poursuites_judiciaires Le 15 août 2017, dans une interview accordée à l'édition ukrainienne de « Observer », Nana Kakabadze, militante géorgienne des droits de l'homme, leader de l'ONG « Anciens prisonniers politiques pour les droits de l'homme » et du mouvement populaire « Justice », a déclaré que, selon elle, les accusations portées par le Bureau du Procureur général géorgien ne reflétaient pas pleinement les crimes commis pendant la présidence de Saakachvili. Selon elle, sous la présidence de Saakachvili, la Géorgie comptait le plus grand nombre de prisonniers au monde. Selon Kakabadze, quand Saakachvili est arrivé au pouvoir il y avait 5700 prisonniers ; un an plus tard ce nombre était de 12000. Pendant toute la durée de la présidence de Saakachvili, elle estime qu'il y aurait eu entre 25000 à 30000 prisonniers. Elle met par ailleurs en avant les tortures de les « traitements inhumains » infligés aux prisonniers. Kakabadze fait également état des cas où les forces de police ont tiré dans la rue sur des « gens innocents », surtout des « jeunes ». Pour sa seule organisation, elle dénombre 150 noms de personnes « tuées là, dans la rue ». Selon Kakabadze, dans la plupart des organisations non gouvernementales indépendantes qu'il a dissoutes, Saakachvili « soudoyait les gens », créait des fonds informels et forçait ses opposants à y transférer leurs fonds. Ces fonds étaient par ailleurs sobrement baptisés « Fonds pour le développement du Bureau du Procureur », « Fonds pour le développement du Ministère de l'intérieur ». En outre, elle accuse Saakachvili d'avoir, pendant sa présidence, organisé et fait prospérer un racket d'état. Kakabadze détaille ainsi l'impressionnant système mis en place permettant de procéder rapidement à la création d'entreprises, placé sous la coupe de Saakachvili et son équipe. « Seules trois ou quatre personnes contrôlaient tout ». https://www.nouvelobs.com/monde/20131029.OBS3145/georgie-le-depart-de-saakachvili-la-fin-d-un-systeme-brutal-et-repressif.html (29 octobre 2013) Charles Urjewicz, historien spécialiste de la Géorgie On imagine mal le ressenti des Géorgiens vis-à-vis de Saakachvili et son équipe et leur volonté de les voir payer pour les crimes commis. Beaucoup de gens ont été touchés par ce système brutal et répressif qui s'était abattu sur les Géorgiens durant ces dernières années, en particulier dans le monde de l'économie ou contre de pauvres gens qui avaient commis des fautes mineures mais se retrouvaient en prison. Le pouvoir aujourd'hui freine les pulsions de vengeance qui émanent d'une partie très large de la population.
  5. https://responsiblestatecraft.org/2023/03/06/is-weakening-support-for-ukraine-war-following-a-historical-pattern/ Un sondage Associated Press-NORC du 15 février 2023 a révélé que 48 % des Américains sont favorables à la fourniture d'armes américaines à l'Ukraine. Vingt-neuf pour cent sont opposés à cette politique et 22 % se déclarent ni favorables ni opposés. En mai 2022, moins de trois mois après le début de la guerre, 60 % des Américains étaient favorables à l'envoi d'armes à Kiev, tandis que 19 % seulement s'y opposaient. Les attitudes à l'égard de l'aide financière à l'Ukraine ont suivi une tendance similaire, bien que plus modeste, à la baisse. Le sondage AP de février a montré que le point de vue des partisans de l'aide ne bénéficiait même plus d'une majorité relative de soutiens. 37 pour cent des personnes interrogées étaient favorables à la poursuite de l'envoi de cette aide, mais 38 % y étaient désormais opposées. Dans le précédent sondage de mai, 44 % des personnes interrogées étaient favorables à l'aide, tandis que 32 % y étaient opposées. L'érosion progressive du soutien national à la croisade en Ukraine s'inscrit dans la lignée d'initiatives américaines antérieures, en particulier les guerres de Corée, du Viêt Nam, d'Afghanistan et d'Irak. Dans tous ces cas, l'enthousiasme initial du public pour l'intervention de Washington était extrêmement élevé. Toutefois, cet enthousiasme s'est effondré et s'est soldé par une amère désillusion lorsque la mission s'est éternisée sans qu'aucune victoire claire ne soit en vue. La mission en Ukraine est sur le point de connaître une issue similaire.
  6. https://www.voanews.com/a/us-house-speaker-declines-invitation-from-ukraine-s-zelenskyy/6996960.html (8 mars 2023) Le président de la Chambre des représentants des États-Unis décline l'invitation de l'Ukrainien Zelenskyy
  7. https://www.dw.com/de/wie-china-seine-top-studenten-in-deutschland-kontrolliert/a-64895554 (7 mars 2023) Selon une enquête menée conjointement par la DW et la plateforme d'investigation CORRECTIV, les étudiants chinois font l'expérience d'un contrôle étroit de la part de l'Etat chinois en République fédérale. Cela vaut en particulier pour les jeunes chercheurs qui viennent en Allemagne avec une bourse du China Scholarship Council (CSC). Les boursiers du CSC doivent signer au préalable qu'ils ne participeront pas à des activités qui nuisent à la sécurité de la Chine. Ils sont tenus de se présenter régulièrement à l'ambassade de Chine pour lui faire un rapport. Les contrevenants s'exposent à des sanctions. Les boursiers CSC chinois sont les bienvenus dans au moins 30 universités allemandes. Certaines entretiennent même des partenariats officiels avec le China Scholarship Council, qui dépend du ministère chinois de l'Éducation et qui est l'un des principaux bailleurs de fonds de la République populaire. Pour chaque boursier du CSC, deux garants sont désignés à l'avance et il leur est interdit de quitter la Chine pour une période de plus de trois mois pendant la durée de la bourse. En cas de non-respect des clauses du contrat, ces garants sont tenus pour coresponsables - personnellement et financièrement. L'experte en Chine Mareike Ohlberg travaille pour le programme asiatique du German Marshall Fund. La conclusion d'Ohlberg : "Même à l'étranger, les Chinois ne sont pas libres, ils doivent continuer à être sous la surveillance du Parti". Il en résulte un climat de peur qui conduit à l'autocensure. Au cours des cinq dernières années, le CSC a envoyé 124.000 boursiers à l'étranger, selon son secrétaire général Sheng Jianxue. Pour garantir le succès du programme de bourses d'État, Sheng a souligné pas plus tard qu'en décembre dernier : "Avant tout, nous devons insister sur l'armement de nos esprits avec (le chef de l'État et du Parti) l'idéologie socialiste à la chinoise de Xi Jinping dans la nouvelle ère". La tâche centrale est d'assurer et de renforcer la domination du Parti, a-t-il ajouté. En Suède, au Danemark et en Norvège, où des rapports sur les contrats problématiques du CSC ont également été publiés depuis le début de l'année, les premières universités ont entre-temps réagi et suspendu leur collaboration avec le CSC.
  8. https://www.tag24.de/nachrichten/regionales/sachsen/mehr-als-1400-straftaten-gegen-ukrainer-in-sachsen-viele-deutsche-sind-boese-auf-uns-2768973 (8 mars 2023) Dresde - Menaces, insultes, vols, dégradations de biens et blessures corporelles : Selon un rapport de la Mitteldeutscher Rundfunk (MDR), l'Office criminel du Land de Saxe (LKA) a recensé un total de 1402 délits contre des réfugiés d'Ukraine entre janvier 2022 et le 24 février 2023. L'office criminel du Land de Saxe a enregistré 311 blessures corporelles et 89 lésions corporelles dangereuses au cours de cette période. Des employés d'organisations humanitaires ont également rapporté récemment que des réfugiés ukrainiens avaient été insultés ou que les pneus de leurs voitures avaient été crevés. La ministre des Affaires sociales Petra Köpping (64 ans, SPD) avait fermement condamné de tels actes lors d'un forum sur l'Ukraine en janvier à Dresde. "J'ai l'impression que beaucoup d'Allemands sont en colère contre nous", a déclaré mercredi la chaîne de télévision MDR Sachsen, citant une Ukrainienne qui a trouvé refuge à Meissen. Un homme âgé lui aurait crié sur un parking pourquoi elle conduisait une voiture coûteuse et lui aurait demandé de "repartir". Toutefois, les 1400 délits recensés ne sont pas tous commis par des Allemands, loin de là, et de nombreux auteurs d'autres nationalités apparaissent dans les statistiques, dont 228 Ukrainiens qui ont causé des dommages à leurs propres compatriotes. Jusqu'au début du mois de mars, sept suspects ont été identifiés dans sept affaires différentes, a-t-on appris. Le porte-parole du LKA, Tom Bernhardt, a confirmé toutes les informations.
  9. https://dumskaya.net/news/dva-goda-uslovno-za-telefonnyy-razgovor-v-ukrain-173540/ (2 mars 2023) (*) Probation de deux ans pour une conversation téléphonique : l'Ukraine juge désormais sur la base d'enregistrements audio de conversations privées Un habitant d'Odessa a été condamné à deux ans avec sursis pour avoir tenu des conversations antipatriotiques et anti-étatiques sur un téléphone portable. D'après la décision du tribunal de Primorsky, il devient clair que l'intégralité de l'accusation était basée uniquement sur l'écoute téléphonique de son téléphone. En particulier, le document contient les répliques du condamné. - « Tiens, regarde, hier un homme est arrivé de Kherson, ce sont des camionneurs sur les routes, ils disent, attends, les Russes vont bientôt arriver » ; - "Non, bien sûr" (en réponse à la phrase "Oui, bien sûr qu'ils le feront, Sanya, as-tu des doutes"); - "Eh bien, le fait que je soutiens les autres, et c'est une putain de kapets" (selon le contexte, elle soutient les Russes); - « Oui, il soutient les Ukrainiens, je le dis comme ça » ; - "Je soutiens, je soutiens ... si mon grand-père était vivant, dirait-il, pourquoi putain c'est ce putain de Bandera"; - "Hier, il m'a tiré dessus, et aujourd'hui je dois le considérer comme un héros ... allez errer ..." (remarques de soutien à l'agression russe); - "Le milieu, fin août, septembre, en général, devrait être normal chez nous" ; - "Ouais, eh bien, nous sommes déjà ici côte à côte, que ce soit plus rapide ... déjà pour qu'il triomphe ..." (en réponse à la phrase sur le bombardement et le nettoyage de Nikolaev par les troupes russes; remarques avec les souhaits de l'occupation rapide de la région d'Odessa). - "Ça va, les prévisions sont bonnes, ils se tiennent déjà près de Nikolaev " ; - « Eh bien, la nôtre » (en réponse à la question « Qui ? » ; des remarques indiquent qu'il se considère du côté russe). En conséquence, l'accusé a conclu un accord avec l'enquête, a pleinement reconnu sa culpabilité et s'est repenti. C'est du moins ce que dit la décision du tribunal. Pour cela, au lieu de trois ans de prison, pour acquittement, reconnaissance comme légale, négation de l'agression armée de la Fédération de Russie et glorification de ses participants, il a été condamné à deux ans avec sursis. De plus, le juge a décidé de cosplayer Alexander Garsky, un vieil ami de Dumskaya, et a compilé une liste de littérature pour le condamné. Un amoureux du « monde russe » devra lire « L'Ukraine indépendante » de Nikolai Mikhnovsky, « Barma of Europe » de Sergei Plokhy. Histoire de l'Ukraine des guerres scythes à l'indépendance » et Yuriy Lipu « Rozpodіl Rosії ». De plus, le citoyen d'Odessa a perdu son téléphone - il a été emmené au profit de l'État. MORT AUX OCCUPANTS RUSSES ! (*) https://uk.wikipedia.org/wiki/Думська Dumska ( russe : Думская ) est une publication en ligne ukrainienne, faisant partie du groupe médiatique avec la chaîne de télévision "Dumska TV". L' un des principaux portails d' information d' Odessa , créé en 2008.
  10. On peut savoir ce que ça fait dans le fil sur la guerre d'Ukraine, alors qu'il y a un fil sur la Géorgie ?
  11. Tout cela est vrai. Schuman aurait servi de façade pour un projet concocté surtout par les Américains et Monnet. Monnet est souvent considéré comme une marionnette des Américains, fabricant d'une Europe manipulée par l'Amérique, une Europe protectorat américain, et non une Europe européenne, souveraine. Monnet est considéré comme trop américain.
  12. Je suis d'accord. Plusieurs fois par an, un quartier dans une grande ville allemande doit être évacué pour désamorcer une bombe non explosée : - - - -
  13. Je pense qu'il parle de la communauté européenne du charbon et de l'acier de 1951, issue du plan Schuman (*) du 9 mai 1950 ( https://de.wikipedia.org/wiki/Schuman-Plan ). Cette communauté européenne du charbon et de l'acier regroupe la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Il n'y a pas la Russie (Stalingrad) ni les "villes anglo-saxones". C'est un accord purement économique, et il n'y a pas de dispositions militaires, de guerre ou de paix. C'est intéressant. Pour un Français, "Europe = UE = Plan Schuman". Pour toi et peut-être pour beaucoup d'Allemands, Europe = OTAN. Le malentendu typique... (*) Robert Schuman, né en 1886 avec la nationalité allemande car son père était un Lorrain de Lorraine annexée par Bismarck.
  14. https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2023-03-08/ingerence-electorale-de-la-chine/malmene-justin-trudeau-ne-bronche-pas.php Éclaboussé par de nouvelles révélations sur ce qu’il savait (ou pas) de l’ingérence de Pékin dans les élections générales de 2019 et de 2021, le premier ministre a été talonné par son adversaire conservateur et les députés bloquistes. [Le] rapport cité par Global News dit qu’« un interlocuteur de l’ambassade [chinoise] a fondé un groupe de leaders communautaires appelé le “tea party” pour sélectionner les candidats qu’il soutiendrait et finalement approuver publiquement ». On y spécifie aussi qu’un ex-consul chinois a informé les entreprises liées à Pékin « des règles concernant les contributions politiques » et « exhorté certains chefs d’entreprise à faire des dons par l’intermédiaire de filiales et d’acquisitions canadiennes ».
  15. 5 mars 2023 - Dr. Hans-Dieter Lucas : Ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne en France - Pierre Lellouche : ancien ministre, expert international - Edouard Guillaud : amiral, ancien chef d'Etat major des armées (CEMA) - Maurice Gourdault-Montagne : ambassadeur, ancien secrétaire général du Quai d'Orsay 20:09 Pierre Lellouche : L'un des paradoxes de l'histoire des deux derniers siècles, c'est que nous, Français, nous avons inventé le nationalisme allemand. C'est la Révolution française et Napoléon qui ont fabriqué l'Allemagne de Bismark. L'Allemagne de Bismark a été fabriquée en France, c'est tout à fait regrettable parce qu'on l'a payé lourdement après. On aimait beaucoup l'Allemagne quand elle était éparpillée en toutes sortes de petits duchés, avec lesquels on s'alliait. C'est nous qui l'avons unifiée. 20:36 Ensuite, la réunification l'a réunifiée. La question que je posais dans un de mes livres il y a 30 ans, c'est : que va-t-il se passer maintenant que l'Allemagne est à nouveau unie ? Est-ce qu'elle va rester ancrée dans la famille européenne ? Elle n'a plus besoin de l'Europe. Adenauer avait besoin de l'Europe pour exorciser le passé, pour trouver une nouvelle respectabilité internationale. L'Allemagne d'aujourd'hui n'a plus besoin de ça. La guerre est très loin et les nouvelles générations ont oublié tout ça. Que va faire l'Allemagne, surtout dans l'après-guerre-d'Ukraine ? C'est la question stratégique de fond dans le système de sécurité en Europe. Est-ce qu'on va être capables, nous, Français, aujourd'hui affaiblis, foutus dehors d'Afrique, foutus dehors par les Américains du Pacifique, alors que nous avons la Calédonie et Tahiti. La façon dont les Américains et les Anglais se sont conduits dans le Pacifique est invraisemblable. Les Russes jouent leur rôle en Afrique, mais nous, on est affaiblis là dedans. La question de fond, c'est le rôle que l'Allemagne jouera au centre de l'Europe. Ou bien on est capables de maintenir ce tandem, ce mariage franco-allemand qui a été à la source de la naissance de l'Union Européenne - l'Union Européenne, c'est la réconciliation franco-allemande - ou bien on est capable de cimenter ça dans quelque chose qui va être très différent, avec des Polonais, des Baltes, des Balkaniques... ça va être ingérable. Une Europe à 30, 35, excusez-moi mais ça va être très, très compliqué. Donc il faut vraiment que ce pillier franco-allemand soit hyperfort. S'il n'est pas fort, le risque est qu'on bascule dans d'autres formats, où l'Allemagne devra se poser elle-même la question de ce qu'elle veut être au milieu de l'Europe. 30:10 Ce qui s'est passé depuis 20 ans, depuis la réunification, notamment, c'est le fait que l'Allemagne s'est imposée comme le poids lourd, le pivot de la politique européenne, à mesure que nous, nous déclinions de notre côté et que nous avions de plus en plus de mal à contrebalancer cette puissance. 31:20 La dépendance de l'industrie automobile allemande a tiré l'Union Européenne vers une vision assez irénique de ce qu'est la Chine. 32:22 J'étais là avec Mme Merkel quand elle nous a dit un soir juste après Fukushima à François Fillon et à moi, j'arrête le nucléaire en [Allemagne] et vous, vous allez devoir fermer Fessenheim. Je lui ai dit : "Mme la chancelière, on est encore un État souverain". Mais on a quand même, quelques années plus tard, fermé Fessenheim sous la pression de l'Allemagne. Ce poids de l'Allemagne sur tout ce qui dicte le commerce, l'énergie et bien sûr la monnaie, même s'il y a eu des évolutions, est une chose à laquelle nous n'avons pas su, par notre propre faiblesse, résister suffisamment. On aurait d'ailleurs rendu service aux Allemands si on avait été plus puissant dans le tandem. 33:24 Je ne suis pas un Européen béat. J'ai vu ce que c'est que la table du Conseil Européen. Je sais à quel point ça peut être ingérable, et souvent très décevant. Mais je sais que s'il n'y a pas un tandem franco-allemand très fort, et un accord sur le fond, nous risquons des choses très graves à l'avenir, dans ce post-Ukraine qui risque de déliter tout ce qui reste de l'Europe. 52:40 Malheureusement, je crains que cette guerre [d'Ukraine] ne signifie la fin du rêve français de défense européenne. Ce qui s'est passé au moment du conseil des ministres franco-allemand est tout à fait révélateur de ça : on était au milieu de l'affaire des chars Léopard. Les chars Léopard n'ont pas été décidés par Macron et Scholz, ils ont été décidés trois jours plus tard par Biden et Scholz.
  16. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-matins/l-europe-a-t-elle-les-moyens-de-reinventer-sa-politique-militaire-2663109 (9 juin 2014) Gérard Chaliand présente son livre sur l'héroïsme : Le temps des héros, Récits épiques de l'humanité. 01:23:53 En ce qui nous concerne, nous, Occidentaux, je dis que nous sommes dans une époque qui est post-héroïque. C'est très net. Ça ne nous intéresse plus. Nos héros sont, en définitive, des gens qui font des exploits sportifs. En ce qui concerne les autres sociétés, qui sont dans un rythme complètement différent, et qui n'ont pas changé d'éthique, pour eux, dans le cadre de la guerre, oui, il y a des héros. 01:26:31 Sur l'Ukraine je pense que nous avons comme Vladimir Poutine lui-même fait beaucoup de propagande. 01:27:03 Les Polonais, ils appartiennent à l'OTAN. Personne ne touche à un pays qui fait partie de l'OTAN. Faut être sérieux. La propagande, c'est la propagande. Les pays Baltes, ils ne risquent rien non plus. (...) L'Ukraine, elle, c'est quelque chose qui est disputé. Et c'est disputé non pas depuis 3 mois ou 4 mois. En 2004, il y a eu une révolution orange, et si on retourne à 1991, date de l'effondrement de l'Union Soviétique, pour l'observateur serein, et j'espère que j'appartiens à cette catégorie-là, c'est à dire qui ne vend pas une politique, mais qui observe les faits, la politique américaine a été de repousser l'ex-URSS aux frontières de la Russie. Cela a été fait systématiquement, en reprenant dans l'OTAN tous ceux qui avaient appartenu au pacte de Varsovie, et ensuite à se disputer à la fois l'Ukraine, très important, la Géorgie, voire même le Kighizstan. Pourquoi l'Ukraine ? Parce que d'abord c'est 25% de la population slave, et plus ou moins russophone. Brzezinski qui a pondu un admirable bouquin, parce qu'il était rigoureux, dit dans Le Grand Échiquier : "sans l'Ukraine, la Russie n'est plus qu'une puissance de deuxième ordre, avec l'Ukraine, c'est potentiellement quelque chose de dangereux". Donc on s'est battu pour que l'Ukraine passe à l'Ouest. Et effectivement à l'heure actuelle, une bonne partie de l'Ukraine, à mon avis, est pour l'Ouest, et Mr Poutine essaie de sauver les meubles comme il le peut. 01:54:06 Moi je crois au courage. Le héros, si vous voulez, c'est une figure qui était absolument nécessaire à l'heure où la force physique primait de façon complète. Après tout, je le dis par exemple dans mon bouquin, c'est un monde d'hommes, les héros. C'est l'homme, le mâle, dans la société, qui se porte comme défenseur de l'honneur de la tribu, c'est lui qui est doté de pouvoirs merveilleux, c'est lui que les dieux vont aider. Et c'est lui qui doit prouver jusqu'à sa capacité de mourir pour le groupe, qu'il a le courage. 01:55:02 Ce temps là est terminé, ici. Pas ailleurs. Moi je vis par exemple en ce moment en Irak, j'ai vécu longtemps en Afghanistan. La figure du héros, la figure du mâle triomphant, c'est l'évidence. Faut comprendre la perception des autres. [Il ne faudrait pas] finir par croire qu'on est les seuls qui pensons le monde, que tout le monde doit suivre la façon dont nous regardons le monde, que nous avons à la fois la morale, le bon droit, le truc, et caetera... Non, non, c'est pas comme ça que ça se passe. La stratégie, c'est de comprendre comment l'autre fonctionne, et de s'adapter à ça. Et je vois qu'en Afghanistan on n'a pas compris ça du tout. 01:58:38 [Rebondissant sur la question des drones] De toute façon nous, nous avons opté pour perdre le moins de gens possibles, c'est d'ailleurs parfaitement compréhensible si on a un peu une évaluation de la démographie dans le monde : aujourd'hui ça représente quoi, ce qu'on appelle les Occidentaux, même en mettant les Russes dedans ? 12% de l'humanité ? C'est tout. Il y a un siècle c'était 33 [%]. Alors quand vous avez perdu une telle proportion, vous commencez à être très économes de vos forces, dans la mesure où pour un Somali qui a sept gosses et peut en risquer deux, nous on ne veut pas en risquer un seul, parce qu'on en a un virgule deux. Brice Couturier : C'est comme ça que vous expliquez le déséquilibre entre les pertes soviétiques et les forces anglo-saxonnes pendant la deuxième guerre mondiale, puisqu'on est en train de célébrer le D-Day aujourd'hui. Dans "Le Point", aujourd'hui, il y a un certain nombre de portraits de héros du D-Day, par exemple ce fermier qui va chercher avec sa barque des parachutistes américains tombés dans les marais, qui les recueille chez lui, qui se fait fusiller par les Allemands le lendemain, moyennant quoi ils sont sauvés. Est-ce que nous en serions capables encore aujourd'hui, ou est-ce que l'esprit du "zéro morts" fait que comme le disait Marc à l'instant, les Occidentaux aujourd'hui préfèrent tuer à distance, en n'exposant jamais les leurs ? 02:00:05 Je crois qu'on a changé. Nos sensibilités ont effectivement changé, et que nous serions incapables - c'est pas que je le souhaite - de mener une guerre de 14-18 parce que ça se mène avec des paysans, et que nous n'avons plus de paysans. Un certain nombre de guerres se menaient avec les voyous des faubourgs, et les voyous des faubourgs ne sont plus des patriotes. Et caetera. Donc oui, effectivement, on a changé. On ne veut plus payer ce prix-là. Je ne dis pas que c'est mauvais d'être civilisés, au sens où l'on préfère la paix à la guerre, c'est très bien. Moi aussi je suis pour la paix. Brice Couturier : Les paysans tirés au sort pendans la guerre de 14-18 pour remplacer les fils de bourgeois du VIIe arrondissement, on peut en faire des héros après, mais sur le moment, c'est quand même pas terrible. Je défends pas du tout les aristos ou les bourgeois qui s'en sont sortis, et qui ont préféré que ce soient les pauvres qui soient au front. Dans "La Grande Illusion" c'est parfaitement montré, si vous voulez : les classes sociales. Il fut un temps où la boucherie des populaires, du populaire, ça ne comptait pas. Ce qu'il fallait sauver, c'est quelques uns. Encore que bon, ça n'empêchait pas que Péguy [mauvais exemple, Péguy est fils de menuisier] et d'autres de mourir au front. Thierry Pech : pour mourir pour la patrie, il faut des héros qui meurent, il faut une patrie qui applaudit, qui regarde. (...) Le problème n'est pas tellement à mes yeux la tolérance à la violence : elle s'est affaissée, vous dites, bien sûr : ça c'est plutôt une marque du progrès de la civilisation. [Le problème], c'est plutôt notre capacité à nous identifier à un sacrifice héroïque, et à ce qu'il suppose de renoncement au bonheur. Les démocraties se sont tout de même installées, et on installé l'idée qu'on pouvait prendre plaisir à vivre autrement, qu'on n'était pas des troupeaux, soudés autour de destins individuels. Et elles ont des problèmes, je crois, à faire vivre l'idée, à chanter le destin des héros. À faire vivre l'idée qu'on puisse s'identifier collectivement. Qui est le héros de la première guerre mondiale ? C'est un soldat inconnu. Quand Kantorowitz dans Mourir pour la Patrie finit son merveilleux texte en disant : finalement, si on ne sait plus redonner du sens à mourir pour la patrie, alors les guerres ne seront plus qu'un "accident de la circulation politique un jour de fête légale", je cite. Est-ce que le problème des démocraties, c'est pas ça, au fond, d'avoir su renoncer d'une certaine manière à cette violence, et ça c'est un progrès, et en même temps d'être incapable de donner des modèles d'identification à leur population ? 02:03:02 Gérard Chaliand : La réponse c'est que nous ne sommes pas tout seuls. C'est très bien d'avoir une règle du jeu qui est différente, qu'il y ait eu une histoire différente et un niveau de vie différent, simplement nous sommes dans un monde qui est extrêmement conflictuel tout autour, et auquel nous allons être d'autant plus confrontés que ce monde s'est réveillé et que la domination absolue exercée par l'Occident depuis deux siècles et demi vient de prendre fin. 02:04:40 Je vous signale que notre sensibilité à nous en France, n'est pas du tout celle que les Américains ont, et en définitive, les chefs d'orchestre ça reste les Américains, et leur façon de percevoir l'histoire, et leur capacité à réagir est très différente des nôtres.
  17. Oui mais c'est la première et la dernière. La "der des der". On ne les (les Français et les Britanniques) y reprendra pas. Ce qu'il faut analyser c'est la férocité des ordres donnés contre les déserteurs. Je ne suis pas historien comme Kotkin, et mes souvenirs de lecture sont lointains, mais j'imagine qu'il en connaît un rayon, et que même si la France a connu ça un peu avec les "fusillés pour l'exemple", est-ce que cela soutient la comparaison avec les mesures prises par Staline durant la "grande guerre patriotique" (ou celles prises par Hitler) ? Personne ne dispute que la férocité stalinienne n'a rien à envier à la férocité nazie et vice versa et réciproquement. Par contre, est-ce que l'Allemagne d'aujourd'hui a tourné la page par rapport à la férocité nazie, férocité contre l'ennemi mais aussi contre ses propres soldats déserteurs ? En première approximation, la réponse est oui. Est-ce que la Russie d'aujourd'hui a tourné cette page ? Est-ce que l'Ukraine d'aujourd'hui a tourné cette page ? Le conflit qui se déroule nous apporte la réponse. Pour la France, c'est clairement oui : https://fr.wikipedia.org/wiki/Soldat_fusillé_pour_l'exemple Dans le discours du 5 novembre 1998 à Craonne, du Premier ministre Lionel Jospin qui souhaite que les soldats « fusillés pour l’exemple », « épuisés par des attaques condamnées à l’avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond », qui « refusèrent d’être des sacrifiés », victimes « d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale ».
  18. https://apjjf.org/2023/2/Kingston.html (15 février 2023) Bien que le Japon jouisse d'une bonne réputation internationale en tant que démocratie industrialisée avancée, un indice de liberté académique publié en 2020 par le Global Public Policy Institute a placé le Japon dans le deuxième groupe de nations, avec l'Indonésie, mais derrière la Corée du Sud et Taïwan dans le premier groupe. Le rôle des médias sociaux et la façon dont les net-citoyens sont mobilisés pour cibler la dissidence et restreindre la liberté d'expression par l'intimidation constituent une évolution majeure dans la région au cours de la dernière décennie. Cette orchestration du harcèlement en ligne cible les universitaires, les journalistes et les organisations médiatiques dans des campagnes de dénigrement et de menaces de violence. Une personne incapable de comprendre comment on attend d'elle qu'elle réagisse est considérée comme kuuki yomenai (littéralement, "incapable de lire l'air"), avec une connotation d'ignorance. Les universitaires qui réussissent sont généralement capables de lire les signes subtils, n'ont pas besoin qu'on leur dise ce qui est interdit et savent que la défiance peut avoir un coût. Les universitaires et les chercheurs qui jouent bien le jeu en adoptant ou en approuvant les points de vue du gouvernement sont souvent rejetés comme des goyogakusha ("universitaires chiens de faïence"), mais ils jouissent du prestige de siéger dans les shingikai (groupes consultatifs) du gouvernement et de l'accès privilégié que cela leur confère. Ces postes peuvent également améliorer les perspectives de promotion et être financièrement gratifiants. Alors que les shingikai sont conçus pour donner l'impression que les bureaucrates élaborent des politiques en consultation avec des universitaires, le rôle substantiel de ces universitaires s'apparente davantage à de la poudre aux yeux, conférant une légitimité à des décisions déjà prises. Si les menaces qui pèsent sur la liberté académique au Japon ne sont pas nouvelles, les deux administrations Abe (2006-2007 et 2012-20) ont présenté des défis inédits. En commençant par son projet de loi historique de 2006 sur l'éducation patriotique visant à nourrir le patriotisme chez les étudiants, le Premier ministre Abe a été le fer de lance des assauts contre la liberté académique. Ce faisant, il a fait avancer son programme de longue date visant à surmonter ce que lui et d'autres idéologues révisionnistes ont appelé l'histoire "masochiste". Après son retour au pouvoir en 2012, M. Abe a adopté en 2014 et 2015 des réformes éducatives qui ont renforcé l'influence du gouvernement et de la droite sur le contenu des manuels scolaires de l'enseignement secondaire. Les auteurs de ces manuels sont désormais tenus de soutenir les points de vue officiels sur des sujets tels que les conflits territoriaux et les femmes de réconfort. En outre, les comités locaux chargés des manuels scolaires ont perdu leur autonomie et ont été soumis à une influence beaucoup plus grande du gouvernement central. Dans l'ensemble, le financement de l'enseignement supérieur au Japon est relativement faible par rapport aux autres pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), puisqu'il ne représente que 1,7 % des dépenses publiques totales, alors que la moyenne de l'OCDE est de 3 % (OCDE 2018). En conséquence, de nombreuses universités japonaises sont financièrement à la peine, une faiblesse qui confère au ministère de l'éducation, de la culture, des sports, de la science et de la technologie (MEXT) une plus grande influence, car c'est lui qui décide de l'attribution des fonds. Ainsi, bien qu'il ait annoncé une plus grande autonomie comme une réforme importante promulguée en 2004, le gouvernement a renforcé son contrôle sur les universités parce qu'elles sont en concurrence pour l'obtention de subventions publiques de plus en plus rares, qui ont été réduites de 1 % par an depuis lors. Le pouvoir de décision au sein de l'université a été centralisé entre les mains du président, tandis que le processus d'élection du président a été transformé en un processus de sélection largement contrôlé par un conseil d'administration (qui comprend un grand nombre d'hommes d'affaires et d'hommes de main du gouvernement), à l'instar d'un modèle d'entreprise. Vous avez probablement entendu parler récemment d'allégations de fraude concernant la sélection des présidents des universités de Tokyo et de Tsukuba, etc. De nombreuses universités privées (y compris Sophia) ont suivi la même voie : le président n'est plus élu et les assemblées de professeurs ne sont plus des organes de décision. Les intérêts commerciaux ainsi que la politique gouvernementale sont ainsi mieux pris en compte (entretien mars 2021). Le journal phare [de la droite] Sankei a critiqué le Conseil Scientifique du Japon et soutenu la décision sans précédent prise en 2020 par le Premier ministre Suga de rejeter la nomination de six universitaires parce qu'ils avaient critiqué la législation sur la sécurité et la loi sur le secret d'État de l'ancien Premier ministre Abe (Comité de rédaction du Sankei, 2020). Cet organe consultatif est une organisation discrète qui a été créée en 1949 pour offrir au gouvernement des points de vue indépendants afin de remédier à la pensée de groupe qui prévalait dans le Japon de l'époque de la guerre. Le Conseil Scientifique a également irrité le gouvernement en demandant que les universités n'acceptent pas de financer la recherche sur les technologies à double usage, sur le modèle de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) aux États-Unis, qui pourraient être utilisées à des fins militaires. Le Conseil scientifique est censé être libre de toute intervention politique, mais le veto de Suga à l'encontre des six universitaires critiques à l'égard du gouvernement Abe (dans lequel Suga était secrétaire général du cabinet) a été largement condamné comme une vendetta politique. Les sondages ont montré que la plupart des Japonais partageaient les critiques des universitaires à l'égard des initiatives d'Abe en matière de sécurité et de transparence. Bien qu'il s'agisse d'un compliment, le stratège en chef de la campagne du président Donald Trump, Steve Bannon, a affirmé en 2019 que "le Premier ministre Abe était Trump avant Trump". Abe est arrivé au pouvoir en 2013 en promettant de "Reprendre le Japon", sa version du "Make America Great Again" de Trump, des slogans qui ont énergisé les militants de droite dans les deux pays. Comme Trump, Abe n'a jamais désavoué ces extrémistes ni condamné leurs menaces de violence et a tenté de museler les médias libéraux (Kingston 2017). L'odieuse tendance à l'intimidation en ligne, aux menaces de violence et à l'intolérance est l'un des héritages toxiques de l'ère Abe.
  19. https://mainichi.jp/english/articles/20230227/p2a/00m/0op/012000c (27 février 2023) Ce n'est pas que les pays émergents et en développement tolèrent les actes de violence de la Russie. Un an après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté, à une écrasante majorité, une résolution exigeant que la Russie retire immédiatement toutes ses forces d'Ukraine. Les nations de l'hémisphère sud ont également exprimé une multitude d'opinions condamnant l'usage de la force par la Russie en violation des lois internationales et sa violation du territoire et de la souveraineté de l'Ukraine. Pourtant, ces pays en développement adoptent une position différente de celle des puissances occidentales, en partie à cause des liens politiques et économiques profonds qu'ils entretiennent avec la Russie depuis l'ère soviétique. Il ne faut pas oublier que ces pays nourrissent une grande méfiance à l'égard des nations industrialisées. Pour ces pays, la domination coloniale de l'Occident n'est pas qu'un souvenir du passé, et ils sont profondément sceptiques à l'égard de la "justice" prônée par les anciennes puissances coloniales. Cela facilite l'acceptation de l'argument de Moscou selon lequel l'expansion de l'OTAN vers l'Est a menacé la sécurité de la Russie. Les pays sous-développés semblent également frustrés par la politique de deux poids deux mesures des puissances occidentales. Il leur semble que les troubles en Afghanistan, encore sous le coup de la guerre américaine contre le terrorisme, et l'occupation des territoires palestiniens par Israël ne sont pas abordés, ce qui contraste fortement avec la réponse des alliés occidentaux à la guerre contre l'Ukraine. Le président français Emmanuel Macron n'a pas caché son sentiment d'urgence sur la question, déclarant : "Je suis très impressionné de voir à quel point nous perdons la confiance des pays du Sud." Mitsugi Endo, professeur à l'université de Tokyo et expert en politique africaine contemporaine, souligne qu'"il est crucial d'afficher une position visant à rester en phase avec les autres pays, au lieu de leur imposer des politiques de manière condescendante." La stabilité mondiale ne peut plus être maintenue par le seul groupe des sept nations, qui comprend le Japon, les États-Unis et les pays européens.
  20. https://mainichi.jp/english/articles/20230308/p2a/00m/0op/011000c (8 mars 2023) Editorial : Le gouvernement japonais ne doit pas intervenir dans les émissions en modifiant l'interprétation de la loi L'article 4 de la loi sur la radiodiffusion stipule que les radiodiffuseurs doivent être "politiquement équitables", et l'interprétation de cette disposition a été mise en lumière. Le gouvernement japonais avait traditionnellement interprété l'impartialité politique en vertu de la loi comme "étant jugée sur la base de l'ensemble des programmes d'un radiodiffuseur". Pourtant, selon les documents administratifs, Yosuke Isozaki, alors conseiller spécial de M. Abe, a fait pression sur le ministère des communications en 2014 et 2015 pour modifier l'interprétation de cette disposition et permettre au gouvernement de juger de l'impartialité politique d'un radiodiffuseur en examinant chaque programme, après avoir souligné que M. Abe considérait un programme spécifique comme problématique. La loi sur la radiodiffusion a été introduite après la Seconde Guerre mondiale pour regretter que les émissions radiophoniques aient été placées sous le contrôle du gouvernement et utilisées pour mobiliser la population pendant la guerre. La dernière révélation soulève une question sérieuse qui a des conséquences directes sur la liberté d'expression et le droit de savoir du public. Les parties concernées doivent expliquer devant la Diète comment et pourquoi les politiciens ont tenté de faire pression sur les programmes de radiodiffusion. https://mainichi.jp/english/articles/20230304/p2a/00m/0op/012000c (4 mars 2023)) Sous l'administration Abe, qui avait tendance à bloquer les opinions opposées, le gouvernement et la coalition au pouvoir interféraient souvent avec les programmes d'information en utilisant l'"impartialité politique" comme prétexte. À l'approche des élections générales de novembre 2014, M. Abe a critiqué une interview réalisée dans la rue dans le cadre d'une émission de la Tokyo Broadcasting System Television, la qualifiant de partiale. Le Parti libéral démocrate d'Abe a ensuite envoyé une "requête" à six diffuseurs basés à Tokyo, leur demandant de "garantir l'équité, la neutralité et l'impartialité" dans leurs reportages. Il est allé jusqu'à leur donner des notes sur la sélection des thèmes des programmes et des invités.
  21. Tout ceci est certain. Mais pourquoi est-ce que j’ai posé la question d’« un Etat failli »? Pour répondre à Todd qui décrit l’Ukraine comme « une société en décomposition et un ‘failed state’ en devenir » (cf. tweet n°2) et le lie à la démographie et à la perte d’habitants. 10/19 Anna Colin Lebedev @colinlebedev Un « État failli » en science politique est un État qui n’exerce plus ses prérogatives en interne, ne présente qu’une façade institutionnelle, est contesté par d’autres acteurs qui exercent le pouvoir sur son territoire. Ça ne se limite pas à l’économie ou à la démographie. 9/19 11:27 PM · 7 mars 2023 Les "Républiques Populaires" de Donetsk et Lougansk, ce ne seraient pas "d'autres acteurs", par hasard ?
  22. https://fr.euronews.com/2023/03/07/pekin-met-en-garde-washington-contre-le-risque-de-conflit-et-de-confrontation Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a estimé mardi que "si les États-Unis continuent de s'engager sur la mauvaise voie et ne freinent pas, aucun garde-fou ne pourra empêcher le déraillement" des relations entre Pékin et Washington. Si cela se produit, "il y aura inévitablement un conflit et une confrontation", a ajouté Qin Gang, interrogé en conférence de presse. "Les facteurs incertains et imprévisibles ont considérablement augmenté" pour la Chine, a déclaré Xi Jinping selon un compte-rendu de l'agence de presse Chine nouvelle publié lundi soir. "Des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en œuvre une politique d'endiguement, d'encerclement et de répression contre la Chine, ce qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement de notre pays", a-t-il ajouté dans une inhabituelle critique directe de Washington.
  23. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/03/au-perou-derriere-la-crise-politique-une-explosion-sociale-aux-racines-profondes_6164047_3210.html Article payant, dont on n'a qu'un tout petit aperçu gratuit, mais qui semble être moins intéressé par une distribution de bons et de mauvais points que par une volonté de comprendre les ressorts profonds de la crise. Il est signé par deux autrices respectivement correspondante au Pérou et correspondante à Bogota.
  24. https://www.nytimes.com/2023/03/06/opinion/brazil-military-bolsonaro.html Cela se lit comme de la science-fiction. En 93 pages, le texte esquisse un étrange futur. En 2027, une nouvelle pandémie, causée par le "Xvirus", se déclare. Un an plus tard, une guerre éclate entre les États-Unis, la Chine et la Russie pour des gisements de bauxite au Guyana. En 2035, les Brésiliens admettent ouvertement leur conservatisme inné et embrassent un avenir où le mot "indigène" n'existe pratiquement plus. Pourtant, ces prédictions ne proviennent pas d'une œuvre de fiction. Elles proviennent plutôt d'un étrange document politique publié l'année dernière par un groupe d'instituts dirigés par des militaires brésiliens à la retraite. Intitulé "Projet Nation : Le Brésil en 2035", le rapport propose une grande stratégie nationale sur des questions telles que la géopolitique, la science, la technologie, l'éducation et la santé. Outre ses prédictions les plus farfelues, il prévoit la fin du système de santé universel et des universités publiques brésiliennes, et appelle à la suppression des mesures de protection de l'environnement. Il est tentant de rire, mais il ne s'agit pas d'une affaire marginale. Le vice-président brésilien et le secrétaire général du ministère de la défense ont assisté à la présentation du plan l'année dernière. Après tout, il s'agit du Brésil, où l'armée s'est longtemps immiscée dans le gouvernement - et a régné sur le pays dans le cadre d'une dictature de 1964 à 1985. Au cours des décennies qui ont suivi, les militaires sont retournés dans les casernes, mais leur retrait a toujours été conditionnel. Le mandat de Jair Bolsonaro, un ancien capitaine de l'armée, a ramené les militaires au cœur du gouvernement. Il a peut-être quitté ses fonctions à contrecœur, mais l'armée brésilienne - privilégiée, prépondérante et n'ayant aucun compte à rendre - reste une menace constante pour la démocratie du pays. L'amnésie est à l'origine du pouvoir des militaires. Pendant la dictature, le régime a tué des centaines de personnes et en a torturé 20 000. Pourtant, en 1979, il a adopté une loi d'amnistie pour ceux qui avaient commis des crimes à motivation politique au cours des deux décennies précédentes, couvrant non seulement les militants en exil mais aussi les militaires et les fonctionnaires accusés de meurtre, de torture et d'abus sexuels. Cette loi a été confirmée en 2010 par la Cour suprême. Quatre ans plus tard, une commission nationale pour la vérité a identifié 377 fonctionnaires responsables de violations des droits de l'homme pendant la dictature, mais rien n'a été fait. Aucun officier militaire n'a jamais été puni pour ses crimes. C'est pourquoi les Brésiliens ne peuvent pas regarder le film "Argentina, 1985" sans pousser un cri de honte. Récompensé par le Golden Globe du meilleur film non anglophone et sélectionné pour les Oscars 2023, ce film décrit les efforts déployés pour traduire en justice les membres des juntes militaires qui ont gouverné l'Argentine de 1976 à 1983. Le procès, qui s'est tenu en 1985, a contribué à façonner le débat public sur ce qui s'est passé au cours de ces années brutales - et a envoyé quelques généraux en prison. À ce jour, plus d'un millier de personnes ont été condamnées pour crimes contre l'humanité dans notre pays voisin. Rien de tel ne s'est jamais produit au Brésil. Ici, en 2023, nombreux sont ceux qui font encore l'éloge du passé militaire du pays. Comme me le disait récemment une femme soutenant Bolsonaro, le régime "n'avait pas massacré les gens ordinaires". Je n'oserais pas dire cela à la famille de Maurina Borges da Silveira, une religieuse catholique torturée en 1969, ni à Gino Ghilardini, un enfant de 8 ans torturé en 1973, ni à la famille d'Esmeraldina Carvalho Cunha, une femme au foyer tuée en 1972 après avoir accusé à juste titre les militaires d'être responsables de la mort de sa fille. Au Brésil, les partisans de la dictature font allusion aux crimes de "l'autre camp" - la guérilla de gauche qui s'opposait au régime - comme si leurs actes étaient du même ordre que les atrocités commises par les forces de l'État. Mais il est impossible de défendre les fonctionnaires qui ont torturé des femmes enceintes et arrêté de jeunes enfants en les qualifiant de terroristes et de menaces pour la sécurité nationale. L'armée brésilienne n'a jamais présenté d'excuses pour ses crimes. Au contraire, ils célèbrent encore ce qu'ils appellent la révolution de 1964. Sous le gouvernement de M. Bolsonaro, elle a célébré chaque année le 31 mars, date du coup d'État qui a porté les militaires au pouvoir. Le changement de régime, selon un ancien ministre de la défense, était un "jalon historique de l'évolution politique brésilienne". Mais le problème remonte bien plus loin, à la fondation même du pays. Après tout, la république a été instaurée par un coup d'État militaire en 1889. "Les officiers militaires, comme l'a dit un jour l'éminent avocat brésilien Heráclito Sobral Pinto, n'ont jamais accepté de ne pas être les propriétaires de la république. Au cours des 130 années qui ont suivi, les militaires ont plané sur le Brésil - comme l'a écrit le politologue Adam Przeworski, faisant référence aux démocraties affligées par des armées démesurées - "comme des ombres menaçantes, prêtes à s'abattre sur quiconque va trop loin dans l'ébranlement de leurs valeurs et de leurs intérêts". Et ces intérêts sont considérables. Sans guerre en vue, le Brésil possède la 15e armée permanente au monde, avec 351 000 militaires actifs, 167 000 officiers inactifs et 233 400 retraités, selon le Portail de la transparence. En termes de masse salariale, le gouvernement fédéral dépense plus pour la défense que pour l'éducation, et presque cinq fois plus que pour la santé. (Le budget prévu pour le ministère de la défense pour cette année est de 23 milliards de dollars, dont 77 % sont destinés à la rémunération du personnel. Les fonctionnaires militaires ne sont pas les seuls à bénéficier de ces largesses, leurs familles aussi. Par exemple, 137 900 filles célibataires de militaires recevront la pension de leur père pour le reste de leur vie - une liste qui comprend les deux filles du colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra, qui a été accusé d'avoir torturé des centaines de personnes et qui a pris sa retraite avec le grade de maréchal. Après l'accession de M. Bolsonaro à la présidence en 2019, les militaires ont envahi l'administration civile. En 2020, 6 157 officiers militaires - dont la moitié en service actif - travaillaient pour le gouvernement fédéral, soit plus du double qu'en 2018. À un moment donné, 11 des 26 ministres de l'administration de M. Bolsonaro étaient des officiers actuels ou anciens, y compris le ministre de la santé pendant la majeure partie de la pandémie, le général Eduardo Pazuello, qui n'a toujours pas été tenu responsable de ses méfaits. Le nouveau président, Luiz Inácio Lula da Silva, s'efforce d'écarter progressivement le personnel militaire du gouvernement, en particulier après l'insurrection du 8 janvier, dans laquelle l'armée a joué un rôle trouble. Si l'armée n'a pas participé aux émeutes, elle n'a certainement pas fait grand-chose pour les empêcher. En janvier, M. Lula a limogé le chef de l'armée, qui aurait protégé des émeutiers pro-Bolsonaro dans un campement à Brasília la nuit des attentats. Fait encourageant, un juge de la Cour suprême a décidé que les officiers militaires impliqués dans les émeutes seraient jugés par un tribunal civil. C'est un début, mais il reste encore beaucoup à faire avant que nous soyons libérés de l'ombre des militaires. Nous pourrons alors enfin reléguer leurs projets dans le domaine de la fiction, où ils ont toute leur place.
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