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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.monde-diplomatique.fr/2023/02/RICHARD/65502 Pouchkine victime de Poutine Pour les enseignants de russe des collèges et lycées français, la guerre en Ukraine assombrit des perspectives déjà moroses. L’invasion russe pourrait décourager les vocations, alors que les effectifs épousent les soubresauts de la géopolitique. En expansion durant la guerre froide, la filière a pâti de l’effondrement de l’Union soviétique, mais l’enthousiasme de quelques pédagogues maintient le bateau à flot. On comptait 27 000 élèves russisants en 1988 dans l’enseignement secondaire en France, contre environ 11 000 aujourd’hui, selon l’inspection générale de russe, répartis dans près de 330 établissements publics ou privés. Longtemps cantonné dans l’enseignement supérieur, le russe fait son entrée dans les lycées français après la Libération, avec la création d’une agrégation en 1947 et d’un certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (Capes) en 1955. Ces concours servent de rampe de lancement aux « vingt années fastes » de l’enseignement du russe en France, selon l’expression de M. Philippe Comte, ancien président de l’AFR, dans une communication disponible sur le site de l’association. De 1957 à 1967, les recrutements sont multipliés par trois, passant de treize à trente postes par an (agrégation et Capes confondus). Le pic des effectifs est atteint entre 1970 et 1975.
  2. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/acclimatation-de-la-nature-ou-de-l-homme-3764958 (25 février 2023) 34:50 Rémi Luglia cite Edmond Perrier, directeur du Muséum national d'histoire naturelle, 1912-1919 : https://books.openedition.org/pur/89181?lang=fr « L’homme n’ayant pas fait le monde, n’ayant créé ni la terre, ni les animaux, ni les plantes, n’est que l’affectataire momentané d’une demeure dont il n’a pas le droit de modifier l’aménagement au détriment des générations qui l’occuperont après la sienne ; il n’a pas le droit d’altérer, par des destructions inconsidérées, l’harmonie qui s’est établie, en dehors de lui, parmi tous les êtres ». « Avons-nous vraiment le droit d’accaparer la Terre pour nous tout seuls et de détruire à notre profit, et au grand détriment des générations à venir, tout ce qu’elle a produit de plus beau et de plus puissant, par une élaboration continue de plus de 50 millions d’années ? » « Chaque génération humaine n’est qu’usufruitière des productions spontanées du sol ; le droit d’en user à sa guise, selon ses besoins réels, ne saurait lui être contesté ; mais ce droit implique pour elle un devoir : celui de ne pas tarir leur source et de transmettre aux générations qui la suivent un monde aussi riche que celui qu’elle a reçu de ses devancières. C’est un des principes impérissables de cette morale naturelle qui se dégage lentement à mesure que l’homme prend plus modestement conscience de sa vraie place dans le monde, morale universelle qui s’élève au-dessus des intérêts particuliers et à laquelle ils doivent se conformer ». « Sans tomber dans cette banalité qui consiste à reprocher [à la Terre] de ne pas grossir à mesure que nous trouvons les moyens de la parcourir ou de l’exploiter plus rapidement, on est bien obligé de convenir que l’homme est devenu tellement encombrant qu’il est en train d’absorber pour lui seul toute la vie du Globe, où il n’y aura bientôt plus de place que pour lui et pour les microbes protégés par leur petitesse. Quand il aura mis en coupe réglée le peu qui reste de forêts vierges, ensemencé de plantes utiles tous les terrains où les botanistes font encore aujourd’hui quelques unes de ces découvertes qui, dans l’Afrique occidentale, illustrent le nom des explorateurs tels qu’Auguste Chevalier ; quand il aura domestiqué tous les animaux qui lui plaisent et détruit les autres, quelle sera la monotonie de son existence sur cette modeste planète transformée en un vaste potager semé d’étables ! » « Mais pour en arriver là [à l’exploitation intensive de l’Afrique], il aura fallu creuser de plus en plus profondément les mines de charbon, vider les sources de pétrole, extraire du sol tous les minerais qu’il contient depuis le fer jusqu’à l’or ; rien de tout cela n’est inépuisable ; rien de tout cela ne se refait et tout cela c’est l’origine et la condition de notre industrie. [...] Où prendrons-nous la force quand le charbon et le pétrole seront épuisés ? [...] Certes, nous avons encore du temps devant nous. Mais il faut se mettre en face des réalités et prévoir l’avenir pour nos descendants, si nous ne voulons pas risquer que nos âmes immortelles éprouvent la douleur de leur malédiction ».
  3. https://www.politico.com/newsletters/power-switch/2023/02/27/block-the-sun-save-the-planet-00082767 60 scientifiques de haut niveau appellent à la recherche sur ce qu'ils appellent la modification du rayonnement solaire. Ce groupe comprend l'ancien directeur de la NASA, James Hansen, qui a été le premier à mettre en garde le Congrès contre les dangers du changement climatique en 1988. Dans une lettre ouverte publiée lundi, les scientifiques précisent qu'ils ne soutiennent pas la méthode en tant que solution au changement climatique, mais qu'ils préconisent plutôt la réalisation d'autres études et expériences sur le terrain pour évaluer sa viabilité. Après tout, la seule réduction de la pollution qui réchauffe la planète n'est plus suffisante, disent-ils. Tout le monde ne pense pas que ce soit une bonne idée. L'année dernière, un autre groupe de chercheurs a rédigé une lettre - qui compte aujourd'hui plus de 370 signatures de scientifiques de plus de 50 pays - appelant à un accord international pour interdire la géo-ingénierie solaire et les recherches connexes parrainées par l'État.
  4. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/27/brexit-qu-est-ce-que-le-protocole-sur-l-irlande-du-nord_6163530_3210.html L'accord de Windsor du 27 février vise à réduire considérablement les contrôles douaniers nécessaires sur les marchandises en provenance de Grande-Bretagne et arrivant en Irlande du Nord. Il doit aussi, s’il est approuvé par les parlementaires britanniques, réduire l’application de réglementations de l’UE dans la province britannique. Concrètement, les produits arrivant de Grande-Bretagne en Irlande du Nord pour y rester ne seront plus soumis aux mêmes contrôles que ceux voués à être ensuite exportés vers la République d’Irlande, c’est-à-dire vers l’Union européenne. Cela vaudra pour les échanges commerciaux, comme pour l’envoi de colis par des particuliers. Les autorités britanniques, et non plus l’Agence européenne du médicament, délivreront les autorisations de mise sur le marché des médicaments. Le « cadre de Windsor » prévoit la création d’un « frein » à disposition du Parlement nord-irlandais. Si trente députés de plusieurs partis s’opposent à l’application dans la province d’une nouvelle loi européenne sur les biens et marchandises, ils pourront convoquer un vote pour la bloquer, sur le modèle d’une disposition existant déjà dans l’accord de paix de 1998. Ce « mécanisme d’urgence » n’enlèvera toutefois par à la Cour de justice européenne « le dernier mot » en ce qui concerne les règles régissant le marché unique toujours en vigueur dans la province, a insisté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Finalement « moins de 3 % » des lois européennes continueront de s’appliquer en Irlande du Nord, fait valoir Londres. https://www.politico.eu/article/eu-uk-windsor-framework-northern-ireland-deal-concessions-and-safeguards-brexit/ Toutefois, il ne s'agit en aucun cas de la fin totale des formalités administratives en mer d'Irlande. Un fonctionnaire de l'UE a déclaré que, bien que l'accord permette une "réduction spectaculaire" du nombre de contrôles physiques de la sécurité alimentaire, par exemple, il en restera quelques-uns - ceux qui sont considérés comme "essentiels" pour éviter le risque que des marchandises entrent dans le marché unique. Ces contrôles seront fondés sur l'évaluation des risques et les renseignements, et viseront à prévenir la contrebande et la criminalité. Entre-temps, les normes britanniques de santé publique et de sécurité s'appliqueront à tous les aliments et boissons vendus au détail au sein du marché intérieur britannique. Les règles britanniques en matière de santé publique, de commercialisation, de produits biologiques, d'étiquetage, de modification génétique et de boissons telles que les vins, les spiritueux et les eaux minérales s'appliqueront en Irlande du Nord. Plus de 60 règles de l'UE relatives aux aliments et aux boissons figurant dans le protocole initial, qui étaient détaillées dans plus de 1 000 pages de législation, seront ainsi supprimées. Les garde-fous de l'UE : Tout en proposant de réduire drastiquement le volume des contrôles effectués, l'UE a durci ses critères pour devenir un opérateur de confiance dans le cadre du régime élargi. L'UE aura désormais accès aux bases de données permettant de suivre en temps réel les expéditions de marchandises entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord. Le système a été testé tout au long de l'hiver, ce qui a permis d'instaurer la confiance à Bruxelles, et il est alimenté par les données des commerçants et des autorités britanniques. La Commission européenne pourra suspendre tout ou partie de ces servitudes commerciales si le Royaume-Uni ne se conforme pas aux nouvelles règles.
  5. https://www.lefigaro.fr/international/en-italie-100-jours-de-pouvoir-de-georgia-meloni-marques-par-le-pragmatisme-20230129 En Italie, le parcours sans faute de Giorgia Meloni après 100 jours de pouvoir Dimanche, pour marquer ses 100 jours au pouvoir, elle a souligné que «dans un contexte le plus difficile depuis la guerre, l’Italie est plus solide que ce qu’on veut nous faire croire». « L’écart de taux avec l’Allemagne est passé de 236 à 175 points de base, la Bourse a augmenté de 20 %, la banque d’Italie annonce une forte reprise au second semestre 2023, qui se stabilisera en 2024 et 2025. L’inflation reviendra à des niveaux acceptables ». Cent jours pendant lesquels sa popularité a connu une progression spectaculaire : « Sachant que 46 % du corps électoral apprécie aujourd’hui son gouvernement, c’est un gain de 20 % par rapport aux 26 % des voix exprimées qui l’ont élue, ce qui est considérable », estime Nando Pagnoncelli directeur d’Ipsos en Italie. https://www.lecho.be/economie-politique/europe/general/souverainiste-et-europeiste-la-double-vie-de-giorgia-meloni/10448718.html Arborant tout au long de son parcours dans l’opposition un virulent euroscepticisme, elle a, dès son arrivée au Palais Chigi, enterré la hache de guerre avec Bruxelles. Ainsi, elle ne cesse de prôner, auprès de ses homologues à l’échelle communautaire, une UE plus soudée et proactive dans le domaine économique, migratoire, voire en matière de défense commune. Une sensibilité européiste dont semblent s’être imprégnés également plusieurs membres de son gouvernement. "Seule une Europe unie saura rivaliser avec les États-Unis et la Chine", vient de lancer Adolfo Urso, ministre des Entreprises et du Made in Italy, alors que Giancarlo Giorgetti, à la tête du ministère de l’Économie et des Finances, ne cesse de chanter les louanges d’un possible fonds souverain européen, financé par une dette commune et dont l’objectif premier serait la mise sur pied d’une politique industrielle communautaire à la hauteur des défis lancés par Washington et Pékin. Meloni approuve et relance. Celle qui, même au risque de provoquer d’insidieuses querelles diplomatiques avec Paris et Berlin, essaye de rétablir la souveraineté migratoire de la Péninsule. Les récentes élections régionales, en Lombardie et au Latium, ont représenté un triomphe pour la coalition au pouvoir. Or, l’actuelle bienveillance des acteurs économiques et des marchés financiers aiguise les appétits de la présidente du Conseil qui nourrit désormais l’ambition de transformer aussi l’Italie en une plaque tournante de l’énergie pour tout le continent européen, en mettant notamment à profit la manne du programme REPowerEU. Giorgia Meloni répète ainsi que, contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, elle réussira à achever sa législature de cinq ans pour accomplir la "révolution conservatrice", si souvent évoquée pendant sa campagne électorale de l’été dernier. Un élan qui marque toute l’ambivalence politique d’une dirigeante à la fois fièrement nationaliste et européiste, encore attachée aux sursauts populistes de son passé, mais accusée aussi, par ses militants de la première heure, de ressembler de plus en plus, en raison de son style et de ses choix, à son prédécesseur, Mario Draghi. https://www.lepoint.fr/monde/italie-premier-bilan-pour-giorgia-meloni-apres-100-jours-au-pouvoir-02-02-2023-2507200_24.php Un retour de la droite aux commandes logiquement placé sous le signe de « l'ordre » et de la « lutte contre l'illégalité », d'ailleurs couronné un peu fortuitement par l'arrestation du dernier grand boss de Cosa Nostra, après trente ans de cavale. En novembre, le tout premier décret-loi de l'ère Meloni s'attaque aux organisateurs de rave parties (le texte, accusé de dérives liberticides, sera modifié). Vient ensuite le tour des ONG de secours en mer d'être dans le viseur de Rome et de voir leurs activités d'assistance drastiquement affectées. Mais pour l'heure, on est encore bien loin du blocus naval promis aux électeurs par la candidate des Frères d'Italie lors de sa campagne électorale. En bonne VRP de l'Italie, Giorgia Meloni a multiplié les déplacements internationaux au G20 à Bali, à la COP27 en Égypte ou encore très récemment en Algérie et en Libye pour parler sécurité et contrats énergétiques. Giorgia Meloni a notamment réaffirmé l'envoi d'armements à l'Ukraine – malgré l'opposition grandissante de l'opinion publique – et l'attachement de l'Italie au camp atlantiste. Pour Giorgia Meloni, la lune de miel n'est peut-être pas terminée. https://www.liberation.fr/international/europe/elly-schlein-le-nouveau-visage-de-la-gauche-en-italie-20230227_IH65E27UHZHJPCW53EX6N3CHWU/ A 37 ans, la députée Elly Schlein devient la plus jeune secrétaire élue à la tête du Parti démocrate italien. https://fr.wikipedia.org/wiki/Elly_Schlein Diplômée de l'université de Bologne, elle se rend ensuite aux États-Unis, comme volontaire à deux reprises de la campagne électorale de Barack Obama3. Elle s’illustre, alors que Matteo Renzi est président du Conseil, par son opposition au « Jobs Act », un ensemble de lois sur la libéralisation du marché du travail. En 2015, elle participe à la campagne « Occupy PD », menée par des jeunes militants occupant les sièges de l'organisation pour demander un virage à gauche. Elle prend la tête d'un parti en fort déclin : seul un million de personnes ont pris part au vote, contre 1,6 millions de votants en 2019 et trois millions en 2007 lors de la fondation du parti. Elle se dit favorable à une alliance entre le PD et le Mouvement 5 étoiles.
  6. Je cherchais "Renseignements S..." ou "Republika... S (rpska ?)". Je ne risquais pas de trouver.
  7. Que signifie le sigle RS dans ce contexte ? Y a-t-il des russophones en Serbie ?
  8. https://www.lepoint.fr/politique/macron-annonce-une-nouvelle-reduction-des-effectifs-militaires-en-afrique-27-02-2023-2510243_20.php « L'offensive en cours de la milice M23 est une guerre qui nous ramène dix ans en arrière, elle a des conséquences terribles pour la population », a déclaré le chef de l'État à la veille d'un déplacement à partir de mercredi en Afrique centrale, dont la RDC. « L'unité, la souveraineté, l'intégrité territoriale du Congo ne se discutent pas », a martelé le président français, sans se prononcer sur la responsabilité du Rwanda. « La première urgence est humanitaire et nous y travaillons avec nos partenaires européens », a poursuivi Emmanuel Macron, se disant « convaincu que la réponse doit être collective ». « Il n'y a pas deux poids deux mesures « , a-t-il déclaré, en référence à la guerre en Ukraine. « La guerre dans l'est de la RDC ne doit pas être une guerre oubliée », a-t-il dit.
  9. https://www.lepoint.fr/monde/catastrophe-de-l-ohio-erin-brockovich-n-a-jamais-vu-ca-en-30-ans-27-02-2023-2510118_24.php Erin Brockovich a fait un town hall meeting à East Palestine, le lieu de la catastrophe ferroviaire dans l'Ohio.
  10. Pour explorer la possibilité d'une comparaison entre les conquêtes poutiniennes et bismarckiennes, au niveau soit de la rhétorique soit des "vraies motivations", je vous propose la lecture de Gilbert Krebs, La Naissance du Reich - La question d’Alsace-Lorraine, 1995 : http://www.air-defense.net/forum/topic/5890-la-guerre-en-1870/?do=findComment&comment=1614675
  11. Wallaby

    La guerre en 1870

    Dans les articles de presse, on retrouve la même argumentation que dans les écrits des historiens cités ci-dessus. Les considérations historico-ethniques et culturelles y sont largement reprises, mais l’accent y est mis aussi sur les notions de « justice » (il s’agirait de réparer l’injustice dont le Reich a été la victime de la part de la France, qui lui a arraché ces provinces en profitant de sa faiblesse passagère) et sur la notion de sécurité : il faut garantir l’Allemagne contre un retour des attaques françaises, notamment dans le sud du pays. On évoquait à ce propos les incursions répétées des Français, leurs rapines et leurs destructions. Strasbourg aux mains des Français serait une menace permanente pour l’Allemagne du Sud. Il existe dans l’historiographie allemande une curieuse polémique sur le rôle joué par Bismarck dans le problème des annexions. Deux positions s’affrontent : pour les uns, Bismarck non seulement a d’emblée voulu les annexions, mais il a de surcroît dû intervenir pour que les journaux abondent dans son sens et lancent leur campagne annexionniste, afin de sembler être soutenu et poussé par son opinion publique. Pour d’autres, la pression de l’opinion publique était réelle et spontanée et Bismarck aurait même été obligé d’aller plus loin dans ses exigences qu’il n’aurait voulu le faire, pour ne pas décevoir son opinion publique. La position du chancelier semble finalement assez claire. Il est partisan des annexions. Celle de l’Alsace ne fait aucun doute pour lui, celle de la partie germanophone de la Lorraine non plus. En revanche Bismarck a hésité sur le point de savoir s’il était indispensable d’annexer aussi Metz et les régions francophones qui l’entourent. Il s’est cependant laissé convaincre facilement et rapidement par les arguments militaires et économiques, acceptant d’intégrer dans son Reich des « éléments difficiles à digérer ». Pour justifier les annexions, Bismarck n’était guère sensible aux arguments de type culturel, linguistique ou historique, ce qu’il appelait des « Professorenideen ». En bon Realpolitiker, il était plus réceptif aux arguments politiques et militaires ou économiques, et il ne manquait pas dans son entourage de représentants de ces intérêts. L’État-major et le roi lui-même avaient des vues très précises sur le sujet. Vis-à-vis de la communauté internationale, l’argument principal est celui de la sécurité contre les entreprises guerrières françaises. Dans ses circulaires des 13 et 16 septembre 1870, il donne pour instruction à ses agents diplomatiques de justifier les annexions prévues comme des « gages matériels » pour se mettre à l’abri « des attaques futures de la France ». Il rappelle que « la France a été l’agresseur dans plus de vingt guerres ». Mais une autre raison qui a sans doute compté tout autant, même si elle a été formulée beaucoup moins nettement, est que ces annexions facilitent l’unification du Reich. Cela concernait surtout l’annexion de l’Alsace et notamment de Strasbourg. Il fallait absolument que Strasbourg fût allemande, car de se trouver constamment sous la menace des canons français, les États d’Allemagne du Sud étaient peu enclins à adhérer à une Allemagne unifiée. Il semble bien que Bismarck était d’emblée persuadé que le Reich, quoi qu’il fasse, devait compter pendant longtemps avec le désir de revanche de la France. Il était donc inutile, voire dangereux de chercher à la ménager ; il fallait au contraire l’affaiblir et l’isoler autant que possible pour lui enlever les moyens de redevenir dangereuse. Dès lors l’ampleur des annexions n’avait guère d’importance en ce qui concerne l’attitude de la France à l’égard de l’Allemagne : C'est la défaite en soi, c'est notre défense victorieuse contre leur attaque sacrilège, que la nation française ne nous pardonnera jamais. dira-t-il devant le Reichstag en 1871. Le 1er mars, malgré le soutien d’un certain nombre de députés non alsaciens ou lorrains, 107 voix seulement se prononceront contre l’acceptation des conditions dictées par Bismarck lors des préliminaires de paix, 548 voix se prononcent pour l’acceptation. Ce vote a été ressenti par les Alsaciens et Lorrains comme une sorte d’abandon, de trahison, et pourtant il n’y avait guère d’alternative pour l’Assemblée nationale. Alors que l’opinion publique internationale réclamait un plébiscite pour permettre aux populations de manifester leur volonté, le traité de paix prévoyait seulement un « droit d’option » : les « Alsaciens-Lorrains » qui optaient pour la nationalité française étaient forcés de s’exiler ; d’après Alfred Wahl, 128 000 personnes, soit 8,5 % de la population ont choisi l’exil en 1871-1872.
  12. Wallaby

    La guerre en 1870

    Sybel ne croyait pas qu’une France qui aurait été traitée avec ménagements oublierait plus facilement ses ressentiments et que l’Europe pourrait ainsi connaître de nouveau la paix pour les décennies à venir. Selon lui, quelles que soient les clauses du traité de paix, la France cherchera à se venger, à prendre sa revanche sur Sadowa et sur Sedan, à effacer sa honte et à restaurer son prestige. Mais Sybel rejetait aussi l’hypothèse maximaliste telle qu’elle a été formulée entre autres par Otto Bohlmann dans une brochure intitulée Die Friedensbedingungen und ihre Verwerthung. Cette solution consisterait à reprendre à la France tous les territoires qui ont, à un moment ou à un autre, appartenu au Saint-Empire romain germanique. Restait la dernière hypothèse, que Sybel considérait non seulement comme parfaitement juste, mais aussi comme absolument nécessaire : l’annexion de toute l’Alsace et de la partie de la Lorraine de langue allemande avec quelques débordements de la frontière linguistique du côté de Metz, justifiés par des considérations de sécurité pour le nouvel empire allemand. Enfin en ce qui concerne l’attitude des populations concernées, menacées d’annexion, Sybel admet qu’on ne peut compter, pour le moment, sur le consentement des Alsaciens et des Lorrains. Ces populations, il le sait, sont attachées à la France et devenues des « gute Franzosen ». Mais il considère aussi que c’est une population qui est dans l’erreur, qui s’illusionne sur sa propre nature et il pense qu’il sera facile d’en faire de nouveau de bons Allemands, parce que l’Allemagne peut offrir aux Alsaciens et aux Lorrains autant et même davantage de bienfaits que la France et aussi parce que l’on revient toujours à sa nature profonde : Notre espoir repose sur la force de la nature, que l'on peut détourner pour un temps dans des canaux artificiels, mais qui agira à nouveau à plein régime une fois les barrages enlevés. Il s’agit donc de permettre à une vieille terre et une ancienne population allemandes, jadis enlevées à l’Allemagne par force ou par traîtrise, de revenir dans le giron de la communauté allemande, de reconstituer l’unité de la nation, en la rétablissant dans ses limites anciennes, en réunissant tous ses membres et en restaurant l’unité de sa culture. De ce point de vue, la revendication d’une réintégration de l’Alsace, vieille terre de langue et de culture germanique, qui a vu naître ou travailler Gottfried von Straßburg, Erwin von Steinbach, Sebastian Brant, Johannes Fischart, Johannes Tauler et bien d’autres parmi les grands créateurs allemands, paraît justifiée, selon Sybel, au nom d’un droit des peuples à persévérer dans leur être, dans leurs formes anciennes, considérées comme immuables. Mais on peut estimer aussi que les arguments avancés par ces grands noms de l’historiographie allemande relevaient d’une curieuse conception de l’histoire, en ignorant à la fois les hommes qui font l’histoire et le temps qui l’emporte dans un changement constant. Peut-on tirer argument en 1870, pour justifier une quelconque politique, de faits passés, disparus depuis longtemps et faire comme si rien n’avait changé depuis le xvie siècle ? Pour les Alsaciens de la fin du xixe siècle, cette période de floraison artistique et littéraire germanique n’est plus qu’un souvenir dont ils tirent une légitime fierté, mais ce n’est plus une réalité. Depuis le xviie siècle au moins, la province a été petit à petit attirée dans la sphère d’influence française, tout en gardant pendant longtemps sa place à part et des liens privilégiés avec le monde germanique. C’est avec la révolution de 1789 que l’intégration de l’Alsace dans l’ensemble français s’est achevée. C’est alors que les derniers liens rattachant les terres alsaciennes à l’Empire romain germanique ont été définitivement rompus, par la libre décision des habitants. C’est d’ailleurs à cette occasion que la France révolutionnaire a précisé son attitude quant au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : Le peuple alsacien s’est uni au peuple français, parce qu’il l’a voulu ; c’est donc sa volonté seule, et non pas le traité de Munster qui a légitimé l’union, dit Merlin de Douai dans son discours à l’Assemblée nationale, le 28 octobre 1790. Deux conceptions s’affrontent ici : au droit des peuples fondé sur l’histoire et sur l’appartenance ethnique, répond le droit des peuples tel qu’il a été affirmé sous la révolution. C’est-à-dire le droit pour un peuple d’aujourd’hui à disposer de lui-même, en toute liberté, sans être esclave d’un déterminisme ethnique ou historique. C’est l’opposition entre, d’une part, la théorie que défendront à la même époque les penseurs et historiens français, de Renan à Fustel de Coulanges : la nation résultat de la volonté des hommes, maintenue vivante par une adhésion permanente, un plébiscite de tous les jours13, et, d’autre part, une conception de la nationalité fondée sur l’appartenance à une communauté ethnique, linguistique et culturelle qui échoit à l’individu par sa naissance au sein de cette communauté.
  13. Wallaby

    La guerre en 1870

    Pour explorer la possibilité d'une comparaison entre les conquêtes poutiniennes et bismarckiennes, au niveau soit de la rhétorique soit des "vraies motivations" : https://books.openedition.org/psn/2633 Gilbert Krebs, La Naissance du Reich - La question d’Alsace-Lorraine, 1995 Walther Rathenau estimait qu’en 1871 l’annexion de l’Alsace-Lorraine avait fait basculer l’équilibre européen et fait perdre à la France sa position d’hégémonie sur le continent européen au bénéfice de l’Allemagne. Lasse d’être la plus petite des grandes puissances européennes, la Prusse, agrandie aux dimensions de l’Allemagne, revendique une place au premier rang. La guerre contre la France sert les deux objectifs : celle-ci ne prétend-elle pas jouer sur le continent le premier rôle, ne s’est-elle pas ingéniée à mettre tous les obstacles possibles et imaginables au processus d’unification ? Quant à l’annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, elle est le signe le plus évident que ces objectifs ont été atteints : elle affaiblit et humilie la France et en même temps elle est un facteur d’intégration pour le nouveau Reich. « l’Alsace-Lorraine » avec un trait d’union n’a jamais existé autrement que sous cette forme du Reichsland annexé par l’Allemagne. Par leur histoire, par leur population, par leur tradition culturelle, par leurs langues et leurs confessions majoritaires, l’Alsace et la Lorraine sont deux provinces bien distinctes. Dès lors, on peut légitimement penser que ces arguments « culturels » constituaient un discours de légitimation, et que la décision d’annexer ces provinces relevait en réalité d’autres motivations, de type militaire, économique ou politique. Le Reichsland devait constituer un glacis défensif contre la France, il augmentait le potentiel économique du Reich et il servait à consolider l’unification de l’Allemagne en étant sa seule terre commune. Mais surtout, c’était la terre de la reconquête sur la France, le symbole de la victoire et le signe évident du changement du rapport de forces européen, la fin de la prédominance française, le début de l’ère allemande. Les traités de 1814 et de 1815 ont rétabli la France dans ses frontières d’avant la Révolution. L’Alsace restait française, au grand dam des annexionnistes d’outre-Rhin. Il est intéressant de noter que, dès ce moment, des arguments de type historique, culturel, linguistique ou ethnique se superposaient aux considérations de sécurité et d’équilibre international. En 1840, lors de la « crise du Rhin », lorsque la presse française réclamait à grands cris la révision des dispositions du congrès de Vienne et la reprise de la rive gauche du Rhin là où la France en avait été chassée en 1815, on vit aussi refleurir au cours de cette hystérie antifrançaise les vieilles revendications concernant l’Alsace, souvent répétées par les mêmes hommes et avec les mêmes arguments qu’en 1813. En 1859-1860, pendant la guerre franco-autrichienne en Italie, les revendications réapparaissent, tout comme en 1866-1867 après la guerre entre la Prusse et l’Autriche. Dans chaque cas, le débat est ranimé et la question redevient d’actualité à cause des ambitions supposées ou réelles de la France sur la rive gauche du Rhin, craintes entretenues et partiellement justifiées par la politique des compensations ou des « pourboires » pratiquée par Napoléon III. Pourtant celui-ci n’avait pas manqué de prodiguer toutes les assurances voulues à ses interlocuteurs prussiens et avait même objectivement favorisé les entreprises de la Prusse pour prendre le contrôle du reste de l’Allemagne, sans réussir à convaincre qui que ce soit de sa sincérité. Le fait que, de notoriété publique, les populations de ces provinces étaient très attachées à la France et refusaient d’envisager leur annexion par l’Allemagne, ne troublait pas [Treitschke] : les Alsaciens et Lorrains d’aujourd’hui ont peut-être l’illusion d’être devenus des Français, estimait-il, mais ils se trompent en croyant qu’ils peuvent renier mille ans d’histoire culturelle et politique commune avec l’Allemagne, au nom des deux cents ans de rattachement à la France. Il rejetait donc cet argument au nom de l’histoire et de la permanence des peuples : L'esprit d'un peuple ne comprend pas seulement les générations qui vivent côte à côte, mais aussi celles qui se succèdent. Nous invoquons, contre la volonté erronée de ceux qui vivent, la volonté de ceux qui étaient. Aussi longtemps que l’Allemagne était trop faible pour pouvoir faire valoir ses droits sur ces territoires et ces populations, elle était obligée de tolérer cette atteinte à la substance du germanisme, du Deutschtum. Mais ce temps est fini. Le moment est venu de prendre sa revanche sur des siècles d’humiliations : Tôt ou tard, devait sonner l'heure où l'État allemand en pleine expansion serait contraint d'exiger de la France une garantie pour le maintien de notre peuple en Alsace. L'heure a sonné, plus rapidement, de manière plus prometteuse que nous ne l'espérions tous. Il est intéressant de constater que Treitschke ne revendique pas les autres territoires germaniques jadis arrachés au Reich et qui mènent depuis une existence indépendante. C’est parce que, à la différence de ce qui se passe selon lui en Alsace, ces populations ne sont pas aliénées, détournées de leur germanité ; elles ne sont pas en danger d’être « romanisées », comme il croit l’avoir constaté en Alsace en 1865, quand il écrivit : « das Land verwelscht zusehends ». Ce n'est pas la tâche de cet art national de l'État de forcer dans notre nouvel empire chaque motte de terre allemande que nous avons abandonnée dans les jours de faiblesse. Nous tolérons volontiers que notre peuple se développe librement et pacifiquement en Suisse, indépendamment de l'État allemand ; nous ne comptons pas sur la désintégration de l'Autriche, et nous ne voulons pas non plus déranger dans sa vie particulière la tribu allemande qui s'est formée aux Pays-Bas en une petite nation indépendante. Mais nous ne devons pas tolérer que, sous nos yeux, le caractère national allemand soit fondamentalement détruit et rabaissé au rang de servitude contre l'Allemagne. Ne peut-on pas en conclure que l’argumentation de Treitschke est inspirée davantage par un affect antifrançais que par son désir de reconstituer le Reich dans sa grandeur passée ?
  14. https://www.bpb.de/shop/zeitschriften/apuz/202985/bismarck-bilder-in-frankreich-und-europa/ (20 mars 2015) Images de Bismarck en France et en Europe Lorsque Bismarck apparut pour la première fois dans le paysage politique français dans les années 1860, les élites françaises avaient encore une image positive, voire angélique, d'une Allemagne divisée et faible. Dans l'esprit de Madame de Staël, les Allemands étaient considérés comme un peuple cosmopolite et progressiste de poètes et de penseurs. Pour les intellectuels républicains comme l'historien Jules Michelet et les philosophes Henri Taine et Ernest Renan, l'Allemagne était le pays des Lumières, les universités allemandes étaient des lieux de liberté de l'esprit. Dans ce contexte, après la victoire de la Prusse à la bataille de Königgrätz [Sadowa, 1866], Bismarck fut d'abord largement considéré comme le défenseur du progrès et de la liberté contre l'obscurantisme catholique incarné par l'Autriche. Cependant, face à la brutalité de l'armée prussienne, des voix inquiètes se font entendre. Dans la "Revue des deux Mondes" libérale, on souligna à plusieurs reprises qu'en réalité, c'était la volonté de conquête qui prévalait. Le journaliste Emile de Girardin voyait en Bismarck un danger pour l'Allemagne des Lumières : "D'une main, l'ogre de Berlin flatte l'Allemagne, de l'autre, il menace de l'engloutir par la force". En 1870, le germaniste Alfred Mezières exprimait également cette appréciation : "L'Allemagne pacifique et modérée que nous considérions comme la grande et vraie Allemagne, celle dont nous pensions qu'elle constituait la majorité du pays, fut submergée par la Prusse. Puis nous avons vu une Allemagne ambitieuse, avide, conquérante, telle qu'elle avait été finalement façonnée par la main de M. von Bismarck, se jeter sur nous". Cette image d'une Allemagne bonne et douce, occidentale et rhénane, brutalisée par Bismarck, le mangeur d'hommes prussien d'origine présumée slave, prévalut nettement après la bataille de Sedan et le siège de Paris lors de la guerre franco-allemande de 1870/71. La politique sociale de Bismarck dans les années 1880, et en particulier les lois sur l'obligation d'assurance des ouvriers, ne rencontrèrent pas non plus l'approbation des commentateurs français et européens et furent plutôt perçues comme l'expression de l'autoritarisme et du "retard" politique de l'Allemagne. "Le Temps", à l'occasion de l'ouverture de la Conférence internationale sur la protection du travail à Berlin en 1890, livrait l'interprétation suivante, qui correspondait à celle des observateurs britanniques : "Le socialisme d'État est la forme la plus récente du féodalisme. Il s'agit de la protection féodale des sujets par le suzerain". Ce n'est qu'au tournant du siècle que des voix se sont fait entendre dans le mouvement social-libéral et socialiste en faveur d'assurances sociales obligatoires selon le "modèle de Bismarck". Dès le début des années 1870, certains intellectuels français expliquaient la défaite par certaines faiblesses françaises et voulaient voir dans l'Allemagne une source d'inspiration. Dans certains milieux libéraux et socialistes, on voyait dans certaines mesures politiques de Bismarck, comme la politique scolaire et plus tard la législation sociale, un modèle pour la régénération de la France. Il y avait un consensus répandu sur le fait que Bismarck avait poursuivi et atteint comme seul grand objectif l'unification de l'Allemagne. Dans ce contexte, il était reconnu partout en Europe, mais surtout en Italie, comme un grand patriote. L'écrivaine Marie Dronsart admettait : "Il faut reconnaître à Bismarck certaines qualités dont on devrait s'inspirer : Discipline, patriotisme inflexible (...)". Le nationalisme de Bismarck, en particulier, a été vanté dans les années 1880 dans des écrits ultranationalistes, certains nationalistes français recommandant même aux Français des "leçons de nationalisme" auprès de Bismarck. Certains libéraux français rendaient hommage à la Realpolitik de Bismarck, à son génie diplomatique et à son habileté politique. "Après avoir agrandi la Prusse par ses conquêtes et fondé l'unité allemande, M. von Bismarck ne s'est préoccupé que de conserver à son pays les glorieux avantages acquis par son habileté et son audace (...). Sa vision correspondait parfaitement aux attentes de la nation qui, bien décidée à conserver tout ce qu'elle avait acquis, n'était pas non plus prête à de nouvelles aventures et voulait jouir en paix de sa gloire et de son bonheur", louait par exemple l'ancien détracteur de Bismarck, Victor Cherbulliez. Et pourtant, un siècle plus tard, l'européanisation de la personne de Bismarck semblait s'être imposée. En 1990, le Deutsches Historisches Museum a inauguré une exposition au titre évocateur : "Bismarck : la Prusse, l'Allemagne et l'Europe", qui ne présentait pas Bismarck en premier lieu comme le "forgeron" de l'unité allemande, mais plutôt comme un témoin éclairé de développements spécifiques dans l'Europe de son époque, comme le passage d'un monde rural et agricole à un monde urbain et industriel, le développement de la question sociale et la mise en place d'institutions parlementaires. Lors de la célébration du centenaire de sa mort en 1998, le ministre fédéral de l'Intérieur Manfred Kanther ainsi que l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger ont à nouveau souligné la dimension européenne de l'œuvre et de la personne de Bismarck. La même année, l'historien français Joseph Rovan publia un livre dans lequel il attribuait à Bismarck un rôle dans l'unification européenne. L'image de Bismarck en tant qu'homme d'État européen est surtout apparue de manière posthume. Après sa mort, Bismarck a fait l'objet d'un véritable culte en Allemagne, ce qui s'est traduit par l'érection d'innombrables monuments par des initiatives citoyennes. Bien que le monument à Bismarck ait été à l'époque sans aucun doute l'expression du nationalisme allemand, il s'inscrit dans la multiplication des monuments publics à travers l'Europe depuis les années 1830, par laquelle les nations se sont créées une possibilité d'auto-célébration. Cependant, alors qu'il n'y a pas eu ou qu'il n'y a pas en France de tendance équivalente à la monumentalisation de Bismarck, le culte de Garibaldi en Italie à la fin du XIXe siècle, par exemple, est tout à fait comparable. Les "Pensées et souvenirs" de Bismarck font également partie d'une culture européenne de grands hommes d'État. Les deux premiers volumes sont parus en 1898 et ont été traduits les années suivantes en français, en anglais, en italien et en espagnol. Ces mémoires s'inscrivent dans une tradition européenne de l'autobiographie politique, de Jules César à Winston Churchill et Charles de Gaulle. Certes, Bismarck s'y présentait comme le "forgeron" de l'État national allemand, qui préservait en même temps les équilibres européens, tout comme Churchill se présentait comme le protecteur de l'Europe contre Adolf Hitler dans ses mémoires "La Seconde Guerre mondiale", publiés entre 1948 et 1954. Bismarck a ainsi suivi la tradition du grand Européen qui dépasse la nation qui l'a porté pour incarner une sorte d'universalité européenne. Au tournant du millénaire, l'accent était moins mis sur l'unité nationale que sur sa forme fédérale : en 1998, plusieurs journalistes européens interrogés à ce sujet voyaient en Bismarck le maître du fédéralisme et donc un modèle possible pour l'intégration européenne. En 1965, à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance, Willy Brandt déclarait : "Bismarck a réussi l'unification à l'extérieur ; il n'a pas réussi l'unification à l'intérieur (...). Pour le développement démocratique en Allemagne, Bismarck et son préjugé d'un Etat trônant au-dessus des citoyens a malheureusement été un malheur". Dans un article paru en 2002 dans le quotidien français "Le Monde", le journaliste libéral Jean-Claude Casanova soulignait l'existence d'un trio de realpolitikers conservateurs composé de Bismarck, Churchill et de Gaulle, auquel on pourrait ajouter l'homme d'État italien Camillo Benso, comte de Cavour. Selon cette conception, Bismarck incarne une culture de la Realpolitik selon le modèle de Machiavel dans la tradition aristocratique de l'Ancien Régime. Au-delà de leur appartenance à la même tradition politique, ces hommes d'État représentent une sorte de culture européenne aristocratique. En matière d'aristocratie, Churchill considérait Bismarck comme son égal, tandis que ce dernier affirmait souvent qu'il aurait aimé naître dans les habits d'un aristocrate anglais. Il partageait cette identité d'aristocrate terrien avec Cavour, agronome passionné comme lui. Bismarck appartenait à cette culture aristocratique européenne, connaissait ses coutumes, parlait couramment le français, agrémentait ses discours au Parlement d'expressions étrangères et de références à la situation politique de l'Angleterre, de la France et de la Russie - tous pays qu'il connaissait bien pour y avoir séjourné longtemps. Bien que Bismarck soit considéré comme une personnalité du conservatisme européen, il a également associé son nom à un modèle de sécurité sociale que la gauche européenne a longtemps revendiqué.
  15. https://academic.oup.com/ej/article/129/622/2522/5490322 Randi Hjalmarsson, Impact de la conscription militaire sur la criminalité, The Economic Journal, août 2019 Nous étudions l'effet causal de la conscription militaire obligatoire en Suède sur le comportement criminel des hommes nés dans les années 1970. Nous constatons que le service militaire augmente significativement la criminalité après le service (globalement et dans plusieurs catégories de crimes) entre 23 et 30 ans. Ces résultats concernent principalement les jeunes hommes issus de ménages à faible statut socio-économique et ceux ayant des antécédents criminels avant le service, malgré les preuves d'un effet d'incapacité contemporain du service pour ce dernier groupe. Une grande partie de cet effet d'incitation à la criminalité peut être attribuée aux effets négatifs des pairs pendant le service. Les mauvais résultats sur le marché du travail après le service peuvent également avoir une incidence. Dans plus de 60 pays du monde, les jeunes hommes sont confrontés à la perspective d'une conscription militaire obligatoire. Cela se produit à un moment critique de la vie d'un jeune adulte - lorsqu'il est au sommet du profil âge-criminalité, qu'il prend des décisions concernant l'enseignement supérieur et qu'il entre sur le marché du travail. Il n'est donc pas surprenant que la conscription fasse toujours l'objet d'un débat animé. En fait, un certain nombre de pays européens l'ont récemment abolie (France, 1996 ; Italie, 2005 ; et Allemagne, 2011), tandis que d'autres ont organisé des référendums qui ont échoué (Autriche et Suisse en 2013). La Suède, en particulier, a aboli la conscription obligatoire pour les hommes en 2010, puis, dans un brusque revirement, l'a rétablie pour les hommes et les femmes en 2017 (mais avec l'intention de faire servir une part beaucoup plus faible de la population qu'auparavant). Pourtant, malgré une littérature académique de plus en plus abondante, il n'y a guère de consensus sur l'impact de cet événement potentiellement transformateur de vie. Peu d'articles étudient l'effet de la conscription sur la criminalité dans un cadre quasi-expérimental. Ceux qui étudient les vétérans du Vietnam aux États-Unis trouvent certaines preuves que la conscription augmente les crimes violents (Rohlfs, 2010 ; Lindo et Stoecker, 2014 ; Wang et Flores-Lagunes, 2017), tandis que Siminski et al.(2016) ne trouvent pas d'effet comparable en Australie. Des travaux ont également été réalisés sur les effets de la conscription en temps de paix sur la criminalité. En Argentine, où l'éligibilité des hommes est attribuée de manière aléatoire sur la base des trois derniers chiffres de leur numéro d'identité national, Galiani et al. (2011) constatent que la conscription augmente la criminalité, en particulier les crimes contre les biens et les crimes en col blanc, et diminue les résultats sur le marché du travail ; ces effets sont encore plus importants pour les appelés en temps de guerre. Pour un sous-ensemble de la cohorte de naissance danoise de 1964, Albaek et al. (2017) constatent que le service réduit les crimes contre les biens chez les hommes ayant déjà été condamnés pendant une période pouvant aller jusqu'à quatre ans (à partir de la première année de service), bien qu'ils ne puissent pas estimer proprement un effet d'incapacité distinct d'un effet post-service. En utilisant la même loterie mais des données sur l'ensemble de la population danoise des cohortes plus récentes nées dans les années 1970 et 1980, Vincent Lyk-Jensen (2018) ne trouve (en moyenne) aucun effet d'induction de la criminalité du service en temps de paix. Elle signale toutefois des effets d'augmentation de la criminalité pour les délinquants juvéniles parmi ses deux cohortes les plus anciennes et soutient que cela peut être dû aux mauvaises conditions du marché du travail auxquelles ces recrues ont été confrontées lorsqu'elles ont quitté le service.
  16. C'est lié à la température, qui doit être basse. C'est lié à la lumière, qui doit être éteinte. C'est lié à la désactivation du tonus sympathique (recherche de nourriture, chasse, combat, hérissement des poils) et à l'activation du tonus parasympathique (digestion, sommeil). Donc si tu regardes des films de guerre à la télévision, ça risque de ne pas le faire. Et à ne pas boire de café, de thé, de chocolat et de coca cola qui contiennent de la caféïne.
  17. https://www.zeit.de/politik/deutschland/2023-02/fachkraefte-indien-it-scholz (26 février 2023) Olaf Scholz veut faciliter l'immigration de spécialistes IT en provenance d'Inde L'Allemagne a besoin de plus de spécialistes en informatique. Le chancelier a annoncé que les connaissances linguistiques ne seraient plus un obstacle pour les spécialistes indiens. "Il est clair que celui qui arrive en Allemagne en tant qu'informaticien peut d'abord facilement s'entretenir en anglais avec tous ses collègues, car en Allemagne, beaucoup savent parler anglais". L'allemand peut être appris plus tard.
  18. https://www.tagesspiegel.de/berlin/nach-wagenknecht-demo-berliner-grunen-chefs-sehen-mogliches-bundnis-mit-linken-nicht-gefahrdet-9417623.html (26 février 2023) Les présidents des Verts berlinois, Philmon Ghirmai et Susanne Mertens, estiment qu'une éventuelle poursuite de l'alliance gouvernementale avec Die Linke n'est pas menacée par la manifestation "Révolte pour la paix" organisée par Sahra Wagenknecht, membre de Die Linke. Selon eux, il existe une nette différence entre la fédération et l'association régionale sur cette question : "La gauche fédérale doit décider si elle soutient l'agresseur Poutine ou les personnes attaquées en Ukraine. La fédération berlinoise de Die Linke a toujours été très claire sur ce point. Nous partons du principe et nous attendons à ce que cela reste ainsi", ont déclaré Ghirmai et Mertens au Tagesspiegel.
  19. https://www.lejournaldesarts.fr/actualites/dall-e-lia-de-generation-dimages-en-10-questions-reponses-165163 (20 février 2023) Dalle-E n’est pas le seul générateur d’images à partir d’un texte. Il en existe de très nombreux et de qualités très variables. Parmi les plus connus, Stable Diffusion (développé par un groupe de recherches de l’Université de Munich), Midjourney, considéré par beaucoup de graphistes comme le plus créatif et la plus artistique, Dream, optimisé pour les smartphones ou Craiyon. Certains utilisateurs peuvent combiner plusieurs outils. Et déjà sont apparus sur le marché, des logiciels de création de vidéos par IA comme Gen-1 (Runway Research) De nombreux illustrateurs craignent que les entreprises utilisent les logiciels d’IA pour illustrer leur communication interne ou externe, à commencer par les médias. Un article récent du New York Times évoquait également comment l’IA permettrait de « dessiner » des protéines qui n’existent pas dans la nature, afin de lutter contre certaines maladies. Aux États-Unis, plusieurs procès sont en cours, opposant des artistes ou des banques d’images à des entreprises mettant à disposition des outils de création d’image par IA, leur faisant griefs d’utiliser leurs œuvres pour nourrir leur base d’images. Ces logiciels vont-ils remplacer les illustrateurs ou ne seront-ils qu’un outil de plus à leur disposition comme l’est Photoshop ? https://huggingface.co/spaces/PaddlePaddle/ERNIE-ViLG Site de démonstration d'Ernie-ViLG (Enhanced Representation through Knowledge Integration — Vision Language Generation), le logiciel chinois de génération d'image à partir de texte.
  20. https://www.lejournaldesarts.fr/actualites/ukraine-le-bilan-un-apres-des-dommages-causes-au-patrimoine-165099 (24 février 2023) Le ministère de la Culture ukrainien répertorie ces atteintes, et en dénombre aujourd’hui plus de cinq cents. Soit beaucoup plus que l’Unesco, qui en janvier 2023 a recensé 238 sites détruits ou endommagés. « L’Unesco prend un peu plus de temps, car elle vérifie et re-vérifie, demande des confirmations sur le terrain avant de mettre les biens sur la liste. C’est ce qui explique cette différence de chiffres ; mais nous sommes certainement plus proches du nombre donné par le ministère de la Culture », explique Dmytro Koval, professeur à l’université nationale de Kyiv-Mohyla et consultant pour l’Unesco. Pour précision : cent cinq édifices religieux, dix-huit musées et onze bibliothèques font partie des biens endommagés ou détruits. Dans les territoires annexés par les Russes, les atteintes au patrimoine ne se limitent plus aux destructions, mais s’étendent au pillage massif des biens culturels dans les sites patrimoniaux. Le bilan est difficilement quantifiable : l’Ukraine a entamé un inventaire national il y a seulement neuf ans, et ses bases de données demeurent incomplètes. Les outils utilisés pour surveiller, par exemple, le trafic de biens culturels en provenance de Syrie ou d’Irak sont ici inutiles : les biens pillés ne sont pas destinés au marché, mais à être intégrés aux collections des musées de Crimée et de Russie. Cette appropriation laisse peu d’espoir à une restitution des biens volés : « On peut seulement attendre qu’à un moment de l’histoire il y aura un changement de régime en Fédération de Russie, que cette dernière reconnaîtra les méfaits causés et s’engagera dans un processus de restitution », ose pourtant espérer Dmytro Koval. L’occupation fait également peser des menaces sur le patrimoine culturel immatériel ukrainien, à commencer par sa langue, véhicule de ce patrimoine. Les noms de lieux, d’institutions, les programmes scolaires, les médias sont russifiés, marginalisant l’usage de la langue ukrainienne. Pour être impartial, le bilan devrait aussi comptabiliser les menaces sur le patrimoine culturel immatériel russe consécutives à la campagne d'ukrainisation post-révolution orange et post-Maïdan, accélérée encore depuis 2022, en particulier dans les bibliothèques :
  21. https://www.lejournaldesarts.fr/actualites/qui-est-la-nouvelle-ministre-britannique-de-la-culture-michelle-donelan-162339 (9 septembre 2022) Qui est la nouvelle ministre britannique de la Culture, Michelle Donelan ? Née à Cheshire en 1984, elle commence sa carrière dans le marketing, d’abord au Royaume-Uni pour le magazine féminin Marie Claire et la chaîne de télévision Sky History puis aux États Unis pour l’entreprise américaine World Wrestling Entertainment (la WWE), spécialisée dans l’organisation de combats de catch. En 2015, elle est élue députée et, en 2020, elle est nommée ministre d’État aux universités. Parmi les dossiers qui l’attendent, dans son nouveau ministère, il y a celui de la suppression de la redevance que perçoit l’audiovisuel public britannique BBC. Michelle Donelan devra aussi répondre aux inquiétudes des musées face à la hausse des prix de l’énergie. « Nous sommes impatients de travailler avec le nouveau Secrétaire d’État. C’est une période critique pour les musées du Royaume-Uni qui s’apprêtent à connaître un hiver difficile compte tenu de la hausse des prix de l’énergie », a dit la directrice de la Museums Association Sharon Heal. Elle devra aussi, sans doute, traiter des questions très actuelles de restitution dont celles des marbres du Parthénon. https://www.lejournaldesarts.fr/actualites/pourquoi-encore-une-nouvelle-ministre-de-la-culture-en-grande-bretagne-165151(17 février 2023) Lucy Frazer remplace Michelle Donelan dans un vaste ministère qui perd au passage le numérique. Face à une majorité tory toujours aussi remuante au Parlement, et une impopularité toujours aussi forte dans l’opinion, le Premier ministre britannique a dû changer son cabinet afin reprendre la main avant les prochaines élections générales en 2024 qui s’annoncent très difficiles pour le Parti conservateur. Lucy Frazer n'a pas beaucoup d’expérience du monde culturel ou médiatique. Elle était avocate lorsqu’elle a été élue membre du Parlement (MP) en 2015. Elle a déjà travaillé avec Rishi Sunak lorsque ce dernier était Chancelier de l’Échiquier (ministre des Finances), comme secrétaire financière au Trésor, et a également œuvré au sein des ministères de la justice et de l'éducation. Dans le cadre du remaniement, Rishi Sunak a annoncé qu'il reconfigurait certains des ministères eux-mêmes, notamment le secrétariat d’Etat à la Culture, aux Médias et au Sport, qui couvre un large spectre d’activités, de l’organisation des funérailles de la reine Elizabeth II l'année dernière (en attendant le couronnement de Charles III en mai prochain) aux Jeux olympiques, en passant par le concours Eurovision de la chanson. Il s’occupait également du secteur numérique, mais celui-ci a été transféré à un nouveau ministère, intitulé Department for Science, Innovation, and Technology (consacré à la recherche scientifique), qui sera dirigé par Michelle Donelan, l’ex-ministre de la Culture. Lucy Frazer sera chargée de superviser les diverses industries créatives du Royaume-Uni, notamment la création artistique, les musées et les nombreux sites du patrimoine. L'ensemble du secteur emploie plus de 235 000 personnes à travers le Royaume-Uni.
  22. https://editionsdelaube.fr/catalogue_de_livres/de-guerre-en-guerre-2/ (6 janvier 2023) « La guerre d’Ukraine a rappelé en moi les ­terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagées et détruites, les carcasses d’immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés… J’ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j’ai connues, guerre d’Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d’Irak. Les mêmes criminalisations non seulement de l’armée, mais du peuple ennemi, les mêmes délires, les erreurs et illusions toujours renouvelées, l’arrivée de l’inattendu toujours incroyable, puis rapidement banalisé. J’ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre-vingt années d’histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l’urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d’une nouvelle guerre mondiale. » Edgar Morin
  23. Plateformes de streaming : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/superfail/salto-la-plateforme-qui-fait-flop-6240406 (26 février 2023) "On avait très peu de programmes inédits, il y a une étude médiamétrie qui comptait huit séries inédites sur Salto contre 800 chez Netflix, 140 chez Amazon, 90 chez Disney. La quasi totalité des programmes sur Salto étaient des programmes qui passaient à l'antenne de TF1, M6 et France Télévisions." Si une plateforme française, s'adressant exclusivement au marché français aurait pu voir le jour, l'échec de Salto en cette période charnière pour le streaming, signe la fin de cet espoir selon le spécialiste des médias Alain Le Diberder : "Maintenant les places sont prises. C'est assez difficile de rentrer dans un marché quand il y a déjà les deux tiers des ménages français qui sont abonnés à un service américain. Ce n'était pas impossible mais c'est maintenant trop tard."
  24. Non parce que en reculant le coucher ils s'endormiront aussitôt parce qu'ils ont sommeil. Alors que s'ils se couchent plus tôt ils n'ont pas sommeil et n'arrivent pas à dormir.
  25. Je ne comprends pas ton étonnement. Ce qu'on appelle rythme circadien, entre autres choses, c'est le calage de l'heure de l'endormissement par rapport au soleil. Il y a un circuit pour cela avec des capteurs spéciaux dans la rétine, qui envoient l'information dans un noyau spécialisé de l'hypothalamus. Chez les oiseaux, les capteurs de lumière sont situés au milieu du cerveau au niveau de la glande pinéale. Ce que dit la recherche, c'est que ce calage est différent pour les adolescents et les adultes. Les adolescents s'endorment plus tard. Si on leur demande de se réveiller au même moment que les adultes, ils perdent du temps de sommeil et c'est néfaste à la santé. Peu de choses sont aussi néfastes pour la santé que ne pas avoir le compte normal d'heures de sommeil. Et ce n'est pas que la santé physique : c'est aussi l'attention et les facultés cognitives, de raisonnement et de mémorisation. source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rythme_circadien
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