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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/07/80-ans-du-debarquement-les-retards-du-maitre-des-horloges_6237818_823448.html Les Britanniques n’ont guère apprécié la désinvolture du chef de l’Etat. « Comment le président français peut-il avoir quinze minutes de retard pour un événement international majeur en France ? », s’est indigné, sur le réseau social X, Adam Parsons, journaliste sur Sky News On avait déjà frôlé l’incident diplomatique, le 6 juin 2014, pour les 70 ans du Débarquement : la reine Elizabeth II avait dû patienter pendant vingt minutes dans la voiture officielle avant de pouvoir quitter le château de Bénouville (Calvados), où se déroulait le déjeuner des chefs d’Etat conviés par le président de la République François Hollande, car la limousine du président américain Barack Obama était trop large pour sortir par les grilles.
  2. https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2024/06/d-day-world-war-2-legacy-america-britain/678544/ (3 juin 2024) Le jour J, les États-Unis ont conquis l'empire britannique Lorsque les Britanniques et les Américains s'allient officiellement en décembre 1941, l'empire britannique est sans conteste le partenaire majeur de la relation. Il couvrait un cinquième de la masse continentale du monde et revendiquait un quart de sa population. Il dominait les voies aériennes, maritimes et financières dont dépendait la majeure partie du commerce mondial. Et la Royal Navy maintenait sa prééminence, avec des ports d'escale sur tous les continents, y compris l'Antarctique. Au cours des deux années qui ont suivi Pearl Harbor, les Britanniques ont largement dicté l'orientation stratégique de l'alliance. En Europe, les propositions américaines visant à combattre directement l'Allemagne en envahissant la France ont été abandonnées au profit d'initiatives britanniques, qui ont eu l'avantage non négligeable d'étendre la portée impériale de la Grande-Bretagne à travers la Méditerranée et de contenir l'Union soviétique (tout en veillant à ce que les Russes disposent d'un soutien suffisant pour maintenir les trois quarts de l'armée allemande engagés sur le front de l'Est). Les choses changent cependant en novembre 1943, lorsque Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt tiennent un sommet au Caire. Les Britanniques cherchent à nouveau à repousser l'invasion de la France au profit de la poursuite des opérations en Méditerranée. Le débat devient rapidement acrimonieux. À un moment donné, Churchill refuse de céder sur le désir de son empire de s'emparer de l'île italienne de Rhodes. George Marshall, le chef d'état-major de l'armée américaine, habituellement stoïque, hurle au Premier ministre : « Pas un seul Américain ne mourra sur cette putain de plage ! » Alors que le sort du monde libre est en jeu, une salle remplie d'hommes de 60 ans manque d'éclater en bagarre car, en novembre 1943, l'Amérique a changé. Elle produisait deux fois plus d'avions et sept fois plus de navires que l'ensemble de l'empire britannique. La dette britannique, quant à elle, avait grimpé à près de deux fois la taille de son économie. La majeure partie de cette dette est due aux États-Unis, qui ont profité de leur position de premier créancier de la Grande-Bretagne pour accéder aux avant-postes de l'empire britannique, à partir desquels ils ont mis en place un extraordinaire réseau logistique mondial. Après avoir méthodiquement fait de leur pays un partenaire au moins égal, les Américains insistent sur l'invasion de la France, sous le nom de code « Opération Overlord ». Le résultat est un compromis, en vertu duquel les Alliés divisent leurs forces en Europe. Les Américains mèneront l'invasion de la France et les Britanniques prendront le commandement de la Méditerranée. Six mois plus tard, le 6 juin 1944, alors que l'invasion du jour J est en cours, l'empire britannique est au bord de l'effondrement. Ses difficultés économiques sont exacerbées par les 1,5 million d'Américains et les 6 millions de tonnes de matériel américain qui ont été importés dans les îles britanniques pour lancer l'opération Overlord. Ses ports sont engorgés. L'inflation est galopante. Ses chaînes d'approvisionnement et sa politique sont en ruine. À la fin du mois de juin 1944, deux ministres de Churchill déclarent que l'empire est « fauché ». En juillet 1944, lors de la conférence de Bretton Woods, l'attente des Britanniques, qui souhaitaient que la finance mondiale reste basée à Londres et que les transactions se fassent au moins en partie en livres, a été déçue lorsque le Fonds monétaire international et ce qui allait devenir la Banque mondiale ont eu leur siège à Washington et que le dollar est devenu la monnaie du commerce international. En août 1944, l'Amérique réussit à anéantir définitivement les visées britanniques sur la Méditerranée orientale en faveur d'une seconde invasion de la France par le sud. En septembre 1944, le commandement britannique, de plus en plus théorique, des forces terrestres alliées en Europe est officiellement abandonné. En février 1945, lors du sommet de Yalta, Churchill n'eut d'autre choix que d'accepter que les États-Unis et l'Union soviétique dictent les conditions essentielles de la capitulation de l'Allemagne, de la division de l'Europe d'après-guerre et de la création d'une organisation des Nations unies chargée de la décolonisation. Eisenhower était le choix idéal pour le proconsul des États-Unis à Londres et plus généralement en Europe, si l'objectif était de faire passer pour bénigne une superpuissance américaine en pleine ascension. Il avait un instinct naturel de politicien pour donner l'impression qu'il était d'accord avec tout le monde. Il était également très attaché au multilatéralisme. Eisenhower avait étudié de près la Première Guerre mondiale et s'était convaincu que ses nombreux désastres - tant au niveau des combats que de la paix - étaient dus à l'incapacité des Alliés à mettre de côté leur propre prestige impérial pour atteindre leurs objectifs communs. Le jour J, Eisenhower a annoncé l'invasion sans mentionner une seule fois les États-Unis. Il a déclaré que le débarquement s'inscrivait dans le cadre du « plan des Nations unies pour la libération de l'Europe, élaboré en collaboration avec nos grands alliés russes ». Alors que l'invasion était en cours, Eisenhower a réprimandé ses subordonnés qui publiaient des rapports sur l'étendue du territoire français « capturé ». Ce territoire, leur reprochait-il, avait été « libéré ». La stratégie a fonctionné. À l'automne, alors que Paris est libéré, seuls 29 % des Français interrogés estiment que les États-Unis ont « le plus contribué à la défaite de l'Allemagne », 61 % d'entre eux reconnaissant le mérite de l'Union soviétique. Pourtant, lorsqu'on leur a demandé où ils aimeraient se rendre après la guerre, seuls 13 % d'entre eux étaient désireux de célébrer les contributions de l'Union soviétique en Russie même. Quarante-trois pour cent ont répondu les États-Unis, un pays dont l'armée de l'air a contribué à la mort de dizaines de milliers de civils français lors de raids de bombardement. Dans la rhétorique et souvent dans la réalité, les États-Unis ont continué à projeter leur puissance, non pas en tant qu'empire, mais au nom des « Nations unies », de l'« OTAN », du « monde libre » ou de l'« humanité ». Le jour J continue d'avoir autant d'écho parce que, comme les batailles de Lexington et de Concord, il constitue une allégorie presque trop parfaite d'un tournant décisif dans l'histoire nationale de l'Amérique : le moment où celle-ci est devenue une superpuissance d'un genre nouveau, désireuse et capable de se battre pour un monde plus libre. Michel Paradis est professeur de droit à la Columbia Law School et auteur de The Light of Battle : Eisenhower, D-Day, and the Birth of the American Superpower.
  3. (suite) 4.3. Développement de nouveaux corridors logistiques pour entrer sur les marchés mondiaux afin de compenser le blocage de la logistique dans la direction occidentale en développant des connexions dans la direction méridionale. Il s’agit du corridor Nord-Sud reliant la Russie à l’Iran, à l’Inde, au Pakistan, aux pays du Proche et du Moyen-Orient et à l’Afrique, ainsi que des routes maritimes autour du continent eurasien : de manière conventionnelle, le demi-cercle Mourmansk-Mumbai, dont la route maritime du Nord fait partie ; mais aussi en direction de l’est et du sud — à travers la Mongolie et l’interface avec l’initiative chinoise « One Belt, One Road ». 4.6. Formulation de la vision russe de la réforme de l’ONU, qui prévoirait, en particulier, l’inclusion au Conseil de sécurité en tant que membres permanents à part entière de l’Inde, du Brésil, de représentants du monde arabo-musulman et de l’Afrique, tandis que l’Allemagne et le Japon, en tant que pays pas tout à fait souverains sous occupation étrangère, ne peuvent pas revendiquer un rôle spécial. 4.7. Promotion de l’initiative visant à déplacer le siège des organisations du système des Nations Unies et ses bureaux des États-Unis et d’Europe vers d’autres régions (par exemple, à Dubaï, Istanbul, Le Caire, Addis-Abeba, Kuala Lumpur, Jakarta, Shanghai, Samarkand). 5.4.2. Les plus grandes civilisations — indienne, islamique, chinoise, russe, d’Asie centrale et autres — devraient devenir le point d’assemblage d’un nouveau modèle de sécurité et de coopération internationales sur un immense continent. La tâche la plus importante de l’OCS, avec la création d’une communauté de sécurité et de développement, est d’accroître la connectivité interne de la Grande Eurasie, qui est trop dépendante des routes maritimes. 7.3. La poursuite du rapprochement avec la Chine est due non seulement aux besoins internes des deux États, mais aussi à la dynamique des relations russo-américaines et sino-américaines — mais elle ne devrait pas en dépendre. Les États-Unis espèrent vaincre les deux adversaires séparément, en évitant une « guerre sur deux fronts » ; il est dans l’intérêt de la Russie et de la Chine d’empêcher Washington de réaliser ces plans stratégiques en lui imposant, ainsi qu’à l’Occident dans son ensemble, une confrontation avec deux grandes puissances à la fois. 7.3.4. À long terme, la Chine, ayant atteint l’autosuffisance et la précision stratégiques, pourrait perdre partiellement tout intérêt pour les relations avec la Russie. Il est nécessaire de diversifier les liens avec les pays de la Majorité mondiale sur le long terme et de normaliser autant que possible les relations sur le flanc ouest. Plus tôt nous forcerons les États-Unis — y compris en utilisant le facteur nucléaire — à chercher des moyens de normaliser, mieux ce sera. Mais ce n’est pas une perspective à court terme. 7.5.1. La Turquie est un membre de l’OTAN et un allié régional important des États-Unis. Mais il mène un cours indépendant qui crée des opportunités pour la Russie dans les domaines politique, économique et militaire. Dans le même temps, la Turquie est le concurrent géopolitique de la Russie dans un certain nombre de régions. Il est dans l’intérêt de la Russie de soutenir l’indépendance de la politique étrangère turque, en gérant avec sensibilité les contradictions dans les domaines sensibles à la Russie. Tout en maintenant un équilibre généralement positif des relations avec la Turquie pour la Russie, il convient de veiller à ce qu’il ne dépende pas des changements de leadership dans ce pays. À cette fin, il est nécessaire d’établir des relations de travail avec tous les groupes importants de l’élite turque et de développer les connaissances sur la Turquie. 7.6.1. La Syrie est l’ancrage de la Russie au cœur du Moyen-Orient : cet ancrage doit être renforcé et maintenu. Dans le cadre du règlement syrien, Moscou coopère étroitement avec Damas, Ankara et Téhéran, et influence également Israël, avec lequel certaines opportunités d’interaction restent ouvertes. La Russie doit renforcer davantage ses liens économiques, politiques et militaires avec l’Égypte et créer des bastions dans le bassin de la mer Rouge, ce qui signifie pour la marine russe la sortie de la mer Méditerranée vers l’océan Indien. 7.8. Malheureusement, jusqu’à présent, il n’y a aucune perspective que le nationalisme japonais ne trouve son expression dans le désir de sortir de la position absolument subordonnée de Tokyo par rapport à Washington. 8.2. L’espoir d’une amélioration des relations avec l’Occident dans un avenir prévisible est vain ; de nouveaux liens appropriés ne pourront être établis qu’à la suite de la victoire de la Russie dans la guerre hybride (y compris le conflit armé en Ukraine). 8.9. Dans le domaine de l’information et de la propagande en matière de politique étrangère, un pivot vers les pays d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique latine est nécessaire — ces publics seront ciblés pour la Russie dans un avenir prévisible. Il est nécessaire d’intensifier les ressources médiatiques russes destinées à un public international, y compris RT et Spoutnik ; Dans le même temps, il convient d’encourager les partenaires des pays de la Majorité à étendre la présence de leurs structures médiatiques en Russie afin que leur public reçoive des informations de première main, et non dans l’interprétation des agences et de la télévision occidentales. 8.11. La confrontation informationnelle avec l’Occident collectif rend nécessaire de combiner les ressources des principaux pays de la Majorité mondiale pour promouvoir d’autres récits et une vision d’un avenir mondial. 8.12. Il est nécessaire de corriger les cours russes d’enseignement secondaire et supérieur en histoire du monde, littérature, philosophie, géographie, qui sont traditionnellement euro-centrés. Il est nécessaire de familiariser largement les jeunes avec le patrimoine historique, culturel et intellectuel des civilisations de la Chine, de l’Inde, de l’Orient arabe, de la Turquie, de l’Iran, des pays d’Asie centrale et du Sud-Est, de l’Extrême-Orient, ainsi que de l’Afrique et de l’Amérique latine. Il convient de souligner l’importance et l’attractivité pour les cinéastes des pays non occidentaux dans le cadre du traditionnel Festival international du film de Moscou. Avec l’anglais, qui est devenu un moyen de communication mondial, il est nécessaire d’étendre considérablement l’enseignement des langues en Asie et en Afrique. Et les plus courantes d’entre eux comme le chinois, l’arabe, etc. y compris au niveau scolaire. 8.12.1. Il est nécessaire de populariser activement les produits culturels des pays de la Majorité, notamment par le biais de festivals de cinéma et de télévision, d’échanges d’expositions. Il y a suffisamment d’œuvres de grand art ou d’art de masse de haute qualité dans ces pays : notre marché de la télévision et du cinéma pourrait augmenter progressivement la part des produits des pays à Majorité mondiale en réduisant la part du contenu américain.
  4. https://legrandcontinent.eu/fr/2024/04/20/desoccidentaliser-la-majorite-mondiale-la-doctrine-karaganov/ Dés-occidentaliser le monde : la doctrine Karaganov Pour contrer l’Occident, l’architecte intellectuel de la ligne dure du Kremlin a un concept : la « Majorité mondiale ». Dans un rapport en 55 pages, Sergueï Karaganov expose point par point sa stratégie pour « articuler les échelles », arsenaliser le Sud global et assurer l’hégémonie russe sur la planète. Nous publions intégralement et pour la première fois en français le document de politique étrangère russe le plus complet et le plus important depuis la doctrine Primakov. Ce texte propose un travail de réflexion et d’action sophistiqué pour mettre en œuvre ce que Moscou appelle dorénavant la « Majorité mondiale » — un terme qui lui permet de renvoyer l’Occident à son statut de minorité démographique et culturelle sur la planète. Il permet de saisir les clefs de lecture russes de la scène internationale : déclin géopolitique, économique et moral de l’Occident, opposition entre le « milliard doré » et la « majorité globale », constitution d’un monde multipolaire dans lequel la Russie joue le rôle de pôle civilisationnel entraînant les autres dans la résistance au néo-impérialisme occidental, et stratégie de conquête « des cœurs et des esprits » de cette majorité globale afin de transformer un monde non-occidental en un monde anti-occidental. 2.1.1. Le principal conflit du monde moderne est la contradiction entre l’hégémonie mondiale des États-Unis/de l’Occident, qu’il tente de défendre par une contre-attaque désespérée, en particulier en Ukraine, et le désir des pays non-occidentaux d’une souveraineté à part entière, non contrainte par les dogmes, les institutions et les ordres occidentaux. Ces pays, y compris la Chine, ne sont pas intéressés par un conflit avec l’Occident et préconisent des méthodes évolutives de transformation de l’hégémonie occidentale comme étant les moins coûteuses. Personne ne veut risquer la stabilité interne, dont la perte entraînera des chocs mondiaux. En conséquence, la Russie ne doit pas donner l’impression qu’elle cherche à impliquer les pays de la Majorité mondiale dans un conflit avec l’Occident de son côté. 2.3. La victoire de la Russie en Ukraine deviendra un élan pour changer davantage l’équilibre mondial des pouvoirs en faveur de relations de respect mutuel, l’établissement à l’avenir d’un ordre mondial polycentrique basé sur la diversité culturelle et civilisationnelle du monde. L’avis a été exprimé qu’une telle victoire pourrait devenir un sujet de préoccupation pour un certain nombre de pays du monde non occidental comme preuve de l’entrée des relations internationales dans la phase de rivalité des grandes puissances avec la suppression de la souveraineté d’autres pays, principalement petits — cette thèse est présente dans le discours occidental. Dans le même temps, nous assistons à la transition vers un monde post-Occidental, dont la structure sera déterminée collectivement par tous les pays dans l’esprit des exigences de la Charte des Nations Unies et de l’ensemble établi de normes universelles du droit international. Il est nécessaire d’exposer la volonté de l’Occident de nier l’ordre mondial d’après-guerre avec le rôle central de l’ONU en promouvant un « ordre fondé sur des règles », qui est une forme de dictature. Tous les participants ont convenu que le travail pertinent de notre part devrait être guidé par l’objectif positif d’assurer l’égalité des chances et un espace de libre développement pour tous les États. 2.5. La Russie est polyvalente dans sa capacité à comprendre et à interagir avec une grande variété de pays, de cultures et de civilisations. La compatibilité culturelle et civilisationnelle découlant de l’identité russe est opposée à la vision du monde et à la culture politique occidentales, qui se caractérisent par des méthodes de coercition et de violence, de dictature et de contrôle. 2.6.4. La domination idéologique de l’Occident au cours des siècles passés a déformé l’image naturelle du monde, le développement de régions entières et de pays individuels. Le concept même d’« idéologie » est un produit de la civilisation occidentale. Ce qui s’est passé au cours des trente dernières années est un excès, qui par son radicalisme n’entre dans aucun dénominateur commun du développement mondial et est, de fait, rejeté par la plupart des pays (y compris même ceux d’Europe de l’Est). En d’autres termes, l’Occident s’isole, en révélant sa spécificité, à laquelle il a droit, mais bien comme une civilisation parmi tant d’autres, et non comme une hégémonie. 2.9. À la suite de la crise dans le camp de l’Occident collectif, certains pays occidentaux commenceront à rejoindre la Majorité mondiale, dans laquelle les élites atlantistes devront céder le pouvoir à des forces orientées vers le national. Pour ce faire, le conflit entre la discipline de bloc (OTAN) et les diktats des organismes supranationaux (Union européenne), d’une part, et les intérêts nationaux, d’autre part, doit être résolu. 3.2. Les pays d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique latine figurent parmi les priorités inconditionnelles de la politique russe dans un avenir prévisible. 3.3. Dans les pays d’Europe, au Japon, dans d’autres États alliés des États-Unis et aux États-Unis eux-mêmes, la Russie doit soutenir publiquement les forces qui défendent des politiques fondées sur les intérêts et les valeurs nationales de leurs pays. L’arrivée au pouvoir de telles forces contribuera à la normalisation de l’Europe et de l’Anglosphère en tant que deux régions distinctes, bien que liées, les civilisations, ainsi que l’émancipation politique du Japon et de la Corée du Sud. 3.5.2. Une partie importante des élites des pays non occidentaux (y compris la Chine) est toujours encline à croire en la possibilité d’une évolution en douceur de l’hégémonie occidentale vers quelque chose de collectif. Un travail explicatif est nécessaire sur le sujet de l’incapacité organique des élites occidentales modernes à renoncer à leur hégémonie, qui s’est transformée en mode d’existence pour elles. Alors que l’Occident entre dans une défense agressive sourde, il n’est pas prêt à reconsidérer sa ligne. Il est dans l’intérêt de la Majorité mondiale de construire une large autonomie multiforme vis-à-vis de l’Occident et des institutions qu’il contrôle à travers la création de plateformes alternatives, de formats multilatéraux de coopération et de pratiques. Sinon, les coûts de l’effondrement à venir de l’hégémonie occidentale retomberont également sur nos pays.
  5. Il doit y avoir de cela aussi. Mais je pense que Barrau a tout de l'idéal type de la post-matérialité. Une grande partie de son speech dans les deux vidéos ci-dessus est consacrée à quoi ? À la poésie. C'est presque le parcours inverse d'un Rimbaud qui estime à l'âge adulte qu'il a fait le tour de la poésie, de l'ivresse que donne le plaisir d'importuner les bourgeois avec des vers révolutionnaires, et il se tourne vers le colonialisme et le business. S'il avait eu la santé, il aurait terminé bourgeois.
  6. Le problème, c'est que pour être post-matérialiste, (voir le terme de "post-matériel" introduit par Manuel77 dans ce fil : http://www.air-defense.net/forum/topic/18727-allemagne/page/271/ ) il faut avoir tellement goûté aux joies des avantages matériels qu'on en est dégoûté. Il est très difficile de convertir au post-matérialisme quelqu'un qui n'a jamais goûté à la matérialité ou qui n'y a jamais goûté jusqu'à satiété.
  7. Le même à la librairie Millepage, Vincennes, 24 janvier 2024 (date d'édition, l'événement a eu lieu semble-t-il avant Noël). 09:32 Le ciel et l'espace, ça n'a rien à voir. Quand on aime le ciel, on n'aime pas la conquête spatiale. Les fusées pour moi, c'est archétype de la technodébilité mortifère pour ne pas dire nécrophile de notre Occident contemporain. Tout est sale dans les fusées. Déjà le symbole, cette espèce d'immense structure phallique, là comme ça, dans cette compétition virile entre les Musk, les Bezos et les présidents américains qui vont finalement dans un déluge de fer, de feu, de kérosène, et d'hydrogène liquide aller où ? Là où il n'y a rien. 10:42 J'ai même entendu monsieur Pesquet, qui est certainement un homme tout à fait respectable, mais oser dire, droit dans ses bottes, qu'il faudrait que tout le monde aille dans l'espace pour se sensibiliser à l'écologie ! Non mais il faut quand même oser une telle absurdité ! Il voudrait qu'on aille au seul endroit depuis lequel on ne voit aucun être vivant, pour enfin découvrir les êtres vivants. C'est un peu comme dire : il faut fermer toutes les librairies, pour enfin découvrir les livres.
  8. 29 décembre 2023. Radio-télévision belge francophone. Aurélien Barrau pourfendeur du technosolutionnisme, du "cancer technologique", et des gens qui nous font "croire au Père Noël".
  9. https://legrandcontinent.eu/fr/2024/06/06/inde-la-fatigue-modi-10-points-sur-une-victoire-en-demi-teinte/ Nous analysons en 10 points cette mise en échec et les perspectives qu’elle ouvre pour la démocratie indienne. 1 — Une ère de domination du BJP, mais pas d’hégémonie pour autant 2 — Une campagne sans enjeu fort pour porter le BJP 3 — L’érosion de la force électorale du nationalisme hindou ? 4 — La situation économique a fini par rattraper Narendra Modi Le taux de chômage est même désormais plus important chez les jeunes diplômés que chez ceux n’ayant pas d’éducation supérieure15. L’enquête pré-électorale du CSDS confirmait ce désenchantement en montrant que pour 62 % des Indiens, le fait de trouver un emploi leur semblait être devenu plus difficile au cours des dernières années, un sentiment partagé par toutes les catégories de la population. 5 — L’opposition a habilement mis en avant l’enjeu de la justice sociale 6 — Des craintes dans l’électorat suscitées par l’assurance du BJP ? 7 — Un très net recul du BJP auprès des Dalits ? 8 — De la « Modi’s Magic » à la « Modi’s fatigue » 9 — Une mandature qui s’annonce complexe pour Narendra Modi Enfin, la question de la succession d’un Narendra Modi âgé de 73 ans et politiquement affaibli va commencer à se poser. 10 — Une démocratie vivante Dans ce contexte où la mainmise du BJP ne semble plus si totale et où l’opposition ne paraît plus si affaiblie, les contre-pouvoirs de toutes natures — médias, grandes entreprises, justice… — pourraient être tenter de reprendre de l’air. Ce n’est que si une alternance politique survient en 2029, après 15 ans de pouvoir du BJP, que nous saurons avec certitude si l’Inde reste, bel et bien, une grande démocratie.
  10. Sous réserve que la vidéo n'est pas un deep fake, la personne en bout de table, ce serait lui : https://www.euractiv.com/authors/jose-manuel-sanz-mingote/ https://stars4media.eu/advisory-council-members/ José Manuel Sanz Mingote, Director of International Relations of EFE Spanish News Agency José Manuel Sanz Mingote, chef du service international de l'agence de presse EFE, assiste à la réunion du président russe Vladimir Poutine avec les chefs des agences de presse internationales en marge du 27e Forum économique international de Saint-Pétersbourg (Spief) au Centre Lakhta à Saint-Pétersbourg (Russie). EFE/Vladimir Astapkovich/Sputnik/Kremlin Pool source : https://efe.com/mundo/2024-06-06/putin-considera-disparate-un-ataque-de-rusia-contra-paises-otan/ source : https://efe.com/mundo/2024-06-06/putin-considera-disparate-un-ataque-de-rusia-contra-paises-otan/ Saint-Pétersbourg (Russie) (EFE) - Le président russe Vladimir Poutine a qualifié de « non-sens » une éventuelle attaque russe contre les pays de l'OTAN en raison de l'énorme différence de leur potentiel militaire. "C'est un non-sens (...) Avez-vous vu le potentiel de la Russie et de l'OTAN ? », a déclaré M. Poutine lors d'un entretien avec les principales agences de presse internationales, dont EFE, dans le cadre du Forum économique de Saint-Pétersbourg. S'adressant aux représentants de 16 médias internationaux, le chef du Kremlin a demandé de ne pas créer une image de la Russie comme ennemie. "Qui a inventé l'idée que la Russie voulait attaquer l'OTAN ? C'est un non-sens, vous comprenez ? Un délire", a-t-il insisté, ajoutant que la Russie n'avait pas “d'ambitions impériales”. Selon M. Poutine, de telles déclarations sont faites pour « tromper la population » des pays occidentaux et pour justifier l'envoi d'armes en Ukraine. L'entretien du dirigeant russe avec les responsables des principales agences de presse mondiales a duré plus de trois heures, au cours desquelles M. Poutine a répondu à plus de 20 questions. Poutine : les armes nucléaires tactiques russes sont trois fois plus puissantes que celles d'Hiroshima Le dirigeant russe a indiqué que les armes nucléaires tactiques de l'arsenal de son pays étaient d'une puissance de 70 à 75 kilotonnes, soit trois fois plus que celles lancées par les États-Unis contre Hiroshima et Nagasaki en 1945. "Les États-Unis sont le seul pays à avoir utilisé des armes nucléaires. C'était pendant la Seconde Guerre mondiale, à Hiroshima et Nagasaki, avec 20 kilotonnes. Nos armes nucléaires tactiques ont une puissance de 70 à 75 kilotonnes", a déclaré M. Poutine lors de l'entretien avec les responsables des principales agences de presse internationales, dont EFE. https://legrandcontinent.eu/fr/2024/06/05/a-saint-petersbourg-le-kremlin-veut-organiser-de-nouveaux-espaces-de-croissance-tournes-vers-lest-et-le-sud/ Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg s’ouvre aujourd’hui pour trois jours. Il devrait se conclure vendredi 7 juin avec une session plénière à laquelle participera Vladimir Poutine. La thématique centrale de cette année sera « Les fondements d’un monde multipolaire : la création de nouveaux espaces de croissance », organisée autour de quatre sujets précis : « La transition vers une économie mondiale multipolaire » ; « Objectifs du nouveau cycle économique russe » ; « Une société saine, des valeurs traditionnelles et le développement social : la priorité de l’État » ; « Les technologies au service du leadership ». En continuité avec la doctrine Karaganov sur la « Majorité mondiale », cet événement stratégique pour le Kremlin vise à « articuler les échelles » pour arsenaliser le Sud global et assurer la continuité d’une hégémonie russe sur la planète. Des discussions sur les « Objectifs des BRICS dans le contexte du nouvel ordre mondial », « Requiem pour l’Europe : Une nouvelle ère de la coopération internationale » ou bien « ”L’empire du mal” : L’Occident a-t-il réussi à diaboliser la Russie ? » sont également au programme1. L’événement qui visait avant l’invasion de l’Ukraine à attirer des investissements occidentaux – Emmanuel Macron s’y était rendu en 2018, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et Angela Merkel en 2013 – affiche cette année une liste de participants restreinte autour des pays « amis » de Moscou. Selon l’agence de presse officielle TASS, « plus de 12 000 participants » seront présents, représentant « 128 pays et territoires »2. Selon des communications individuelles de chaque pays, Oman, l’Azerbaïdjan, l’Afghanistan, le Bélarus, le Vietnam et le gouvernement régional du Kurdistan seront représentés. TASS indique que « le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, le président bolivien, Luis Arce, et le président de la république serbe de Bosnie, Milorad Dodik, figureront parmi les dirigeants étrangers présents à l’événement » http://www.en.kremlin.ru/events/president/transcripts/74223 Réunion avec les responsables des agences de presse internationales, 5 juin 2024 (traduction en anglais incomplète à ce jour) http://www.en.kremlin.ru/events/president/transcripts/74223/photos Photos http://www.en.kremlin.ru/events/president/transcripts/74223/videos vidéo (3 heures) (traduction simultanée en anglais)
  11. https://www.theatlantic.com/international/archive/2024/06/failing-state-mexico-sheinbaum/678585/ (3 juin 2024) Sheinbaum a été choisie non pas parce que López Obrador souhaitait une pionnière, mais parce qu'il voulait quelqu'un qu'il pourrait contrôler après son départ obligatoire à la fin d'un mandat de six ans. M. López Obrador a mis en place des mécanismes pour maintenir son emprise sur la politique mexicaine, notamment un référendum au bout de trois ans de présidence, qui permet de rappeler le successeur de M. López Obrador si elle le déçoit et déçoit ses partisans. J'ai interviewé Mme Sheinbaum à Mexico en janvier 2023. Je l'ai trouvée très intelligente, mais dépourvue des manières de plaire aux gens d'une politicienne professionnelle. Ce qui est le plus frappant, c'est qu'elle a répété tous les dogmes de l'idéologie de Lopez Obrador sans prendre le moindre recul. Une estimation crédible suggère que plus de 30 000 homicides ont eu lieu chaque année du règne de M. López Obrador, soit près de 200 000 au total. (Les États-Unis, dont la population est près de trois fois supérieure à celle du Mexique, enregistrent moins de 20 000 homicides par an, et ce chiffre est en baisse). Le paradoxe fondamental de la société mexicaine est le suivant : La présidence est trop forte, l'État est trop faible. López Obrador a encore renforcé la présidence et donc affaibli l'État. Cette puissante présidence sera désormais occupée par une protégée redevable à un prédécesseur qui aspire à tout contrôler dans les coulisses.
  12. https://legrandcontinent.eu/fr/2024/04/16/un-changement-radical-est-necessaire-lunion-revue-par-mario-draghi/ Discours de Mario Draghi à la Conférence de haut niveau sur le pilier européen des droits sociaux (Bruxelles, 16 avril 2024) En 1994, le futur lauréat du prix Nobel d’Économie Paul Krugman qualifiait de « dangereuse obsession » la focalisation sur la compétitivité. Son argument était simple : la croissance à long terme provient de l’augmentation de la productivité, qui profite à tous, plutôt que des efforts pour améliorer sa position relative par rapport aux autres et s’approprier leur part de la croissance. L’approche que nous avons adoptée en matière de compétitivité en Europe après la crise de la dette souveraine semble lui donner raison. Nous avons en effet délibérément poursuivi une stratégie visant à abaisser les coûts salariaux les uns par rapport aux autres. En combinant cette approche avec une politique budgétaire procyclique, l’effet net n’a été que d’affaiblir notre propre demande intérieure et de saper notre modèle social. Toutefois, le problème essentiel n’est pas que la compétitivité soit un concept erroné — c’est que l’Europe s’est trompée d’objectif. Nous nous sommes repliés sur nous-mêmes, en voyant nos concurrents parmi nous, à l’intérieur, même dans des secteurs comme la défense et l’énergie où nous avons des intérêts communs profonds. Dans le même temps, nous n’avons pas suffisamment regardé vers l’extérieur : après tout, alors que nous avions une balance commerciale positive, nous n’avons pas accordé suffisamment d’attention à notre compétitivité extérieure, nous ne l’avons pas traitée comme une question politique sérieuse. Les États-Unis, quant à eux, déploient une politique industrielle à grande échelle pour attirer des capacités de production nationales à haute valeur ajoutée à l’intérieur de leurs frontières — y compris les capacités des entreprises européennes — tout en ayant recours au protectionnisme pour exclure les concurrents et en déployant leur puissance géopolitique pour réorienter et sécuriser les chaînes d’approvisionnement. Parmi les 50 entreprises technologiques les plus valorisées au monde, seulement 4 sont européennes Nous avons besoin d’une stratégie pour protéger nos industries traditionnelles dans un contexte où les règles du jeu sont devenues inéquitables à l’échelle mondiale en raison des asymétries dans les réglementations, les subventions et les politiques commerciales. Les industries à forte intensité énergétique sont un bon exemple de ce phénomène. En l’absence d’actions stratégiques et coordonnées, il est logique que certaines de nos industries réduisent leurs capacités ou se délocalisent en dehors de l’Union. C’est pourquoi je propose, dans le rapport que la Présidente de la Commission m’a demandé de préparer, un changement radical — car un changement radical est nécessaire. Nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur des systèmes énergétiques décarbonés et indépendants, sur un système de défense intégré et adéquat implanté dans l’Union, sur une production nationale dans les secteurs les plus innovants et à croissance rapide, et sur une position de leader dans les technologies de pointe et l’innovation numérique, proches de notre base manufacturière. [Dans l’industrie de la défense] les gouvernements n’achètent pas beaucoup ensemble — les achats en collaboration représentent moins de 20 % des dépenses — et ils ne se concentrent pas assez sur notre propre marché : près de 80 % des achats effectués au cours des deux dernières années l’ont été en dehors de l’Union. Les télécommunications sont un autre exemple où nous ne tirons pas parti de l’effet d’échelle. Nous avons un marché d’environ 450 millions de consommateurs dans l’Union, mais l’investissement par habitant représente la moitié de ce qui est investi par les États-Unis — sans compter que nous sommes à la traîne dans le déploiement de la 5G et de la fibre optique. L’une des raisons de cet écart est que nous avons 34 groupes de réseaux mobiles en Europe — et il s’agit là d’une estimation prudente, nous en avons de fait sans doute beaucoup plus — qui opèrent souvent à l’échelle nationale, contre trois aux États-Unis et quatre en Chine. Le rétablissement de notre compétitivité n’est pas une chose que nous pouvons réaliser seuls, ou seulement en nous battant les uns les autres. Il nous faut agir en tant qu’Union européenne comme nous ne l’avons jamais fait auparavant. Si nos rivaux nous prennent de vitesse, c’est parce qu’ils peuvent agir comme un seul pays, avec une seule stratégie — et aligner tous les outils et politiques nécessaires derrière elle.
  13. https://theconversation.com/autriche-les-elections-europeennes-derniere-marche-pour-lextreme-droite-avant-la-conquete-de-la-chancellerie-229765 (28 mai 2024) Les semaines se suivent et se ressemblent pour le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ). La formation d’extrême droite ne cesse de caracoler en tête des sondages. Elle devrait arriver en première position aux européennes du 9 juin avec près de 27 % des voix, devançant assez nettement les sociaux-démocrates du SPÖ (23 %) et les conservateurs de l’ÖVP, actuellement au pouvoir (21 %). De plus, aux législatives, qui se tiendront en septembre, les sondages attribuent également au FPÖ la première place, avec 30 % des voix (contre 21 % au SPÖ et 20 % à l’ÖVP). L’image du FPÖ semble ne pas avoir été ternie par « l’affaire Egisto Ott » qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Egisto Ott est un ancien agent secret autrichien, arrêté le 29 mars dernier parce que soupçonné d’avoir fourni un certain nombre d’informations à la Russie contre de l’argent. En outre, il aurait également transmis à Moscou les données des téléphones de trois hauts fonctionnaires du ministère autrichien de l’Intérieur : Michael Kloibmüller (ancien chef de cabinet du ministre de l’Intérieur), Michael Takacs (devenu entre-temps le directeur de la police fédérale) et Gernot Maier, (directeur de l’Office fédéral des affaires étrangères et de l’asile). Très vite, le nom du FPÖ a circulé dans cette affaire, car Herbert Kickl, l’actuel président du parti, était le ministre fédéral de l’Intérieur entre 2017 et 2019. En 2018, Vladimir Poutine fut l’invité d’honneur du mariage de Karin Kneissl, alors ministre FPÖ des Affaires étrangères, avec laquelle il n’hésita pas à partager une danse. Kneissl a quitté le gouvernement en 2019 ; en 2021, elle a rejoint le conseil d’administration du groupe pétrolier russe Rosneft, avant de s’installer en Russie en 2023, un an après le déclenchement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, pour y prendre la tête d’un think tank. Lors du scrutin de 2019, le parti avait dû se contenter de la troisième place avec « seulement » 17,2 %, loin derrière l’ÖVP et le SPÖ qui avaient respectivement obtenu 34,6 % et 23,9 % des suffrages. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une majorité d’Autrichiens portent un regard plutôt négatif sur le devenir de l’UE, ce qui pourrait bien « arranger » le FPÖ. D’après un sondage, paru le 6 mai dernier et publié dans le journal Der Standard, 63 % des personnes interrogées estiment que l’UE évolue dans une mauvaise direction – une proportion qui n’est pas pour rassurer l’ÖVP et le SPÖ lesquels, à quelques semaines du scrutin, aspirent encore à ravir la première place au FPÖ. Dans l’état actuel des choses, rien ne semble être en mesure de freiner l’irrésistible ascension du FPÖ. Il a su résister aux accusations de proximité avec la Russie ou à l’affaire Egisto Ott. En outre, le parti bénéficie d’une certaine forme de lassitude voire de défiance à l’encontre des dirigeants politiques actuellement au pouvoir, et des querelles politiques internes des deux grands partis traditionnels.
  14. Tu as ici un article qui décrit comment le Kosovo est devenu un protectorat américain :
  15. Peut-on faire un parallèle entre cet envoi d'instructeurs français et la guerre du Viet Nam ? La guerre d'Ukraine qui était censée être un "Afghanistan" pour les Russes, est-elle en train de devenir un "Viet Nam" pour les Français ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Viêt_Nam Ainsi, plutôt qu’une intervention directe, qui aurait été politiquement problématique, les États-Unis d'Eisenhower ont plutôt opté pour un soutien financier et matériel au Viêt Nam du Sud. Il y aura eu au maximum 800 conseillers militaires sous sa présidence. Bien qu'Eisenhower ait été opposé à une intervention américaine directe au Viêt Nam et ait cru que le Laos était dans une situation plus sensible face au communisme19, le président a tout de même commencé à préparer et à justifier à la population américaine qu’une intervention en Asie du Sud-Est serait possible et souhaitable dans un avenir plus ou moins lointain. En 1954, il a été le premier à faire référence publiquement à la théorie des dominos. À cette époque, cette théorie était mise à l’avant-plan afin de demander le soutien de la France et du Royaume-Uni afin de prévenir le développement du communisme en Asie du Sud-Est. Cette théorie sera, par la suite, utilisée par toutes les administrations américaines afin de justifier les interventions armées au Viêt Nam. Selon cette idée politique, si l'Indochine tombait sous le joug communiste, il se créerait une réaction en chaîne où les pays de la région deviendraient, eux aussi, communistes. Cette théorie aura du succès et sera mise de l’avant pendant une longue période, car a permis d’expliquer simplement une situation complexe, de justifier une quelconque intervention en Asie du Sud-Est et d’accroître, pour la population américaine, un sentiment de peur sur le développement du communisme. Il était en fait plus simple et justifié de persuader l’opinion publique qu’il fallait défendre la Nation américaine plutôt que de justifier une intervention dans une autre guerre civile. Sous la présidence de Kennedy, les effectifs sont passés de 800 conseillers militaires à environ 13 000. Afin de soigner son image auprès de la population, des médias et de l’opposition républicaine, le président fait augmenter l’effort de guerre au Viêt Nam. Dès le début de son mandat, Kennedy a entrepris un discours public particulièrement hostile vis-à-vis du communisme, en comparaison avec son prédécesseur. Par exemple, lors de son discours d'investiture, il se fait grand défenseur de la liberté et menace les pays empêchant cette liberté dans le monde. Jusqu’à la fin de sa présidence, Kennedy sera tiraillé entre le retrait et l’accroissement de l’intervention américaine au Viêt Nam.
  16. Dans la série, Musk un occidental qui ne décline pas, la Gigafactory de Shanghai, qui a la particularité d'être 100% propriété de Tesla, dérogeant à la règle qui veut que le pouvoir chinois n'autorise en principe que les joint ventures à 50%-50% avec un partenaire chinois : https://en.wikipedia.org/wiki/Gigafactory_Shanghai Fait unique parmi les constructeurs automobiles étrangers en Chine, l'usine est détenue à 100 % par Tesla et n'est pas exploitée sous la forme d'une coentreprise avec une entreprise chinoise, ce que le gouvernement autorise pour la première fois.
  17. https://responsiblestatecraft.org/ukraine-russia-nuclear-radars/ (5 juin 2024) La destruction des radars nucléaires russes est la chose la plus stupide que l'Ukraine puisse faire. Theodore A. Postol est professeur émérite de science, de technologie et de politique de sécurité nationale au MIT. Il a également enseigné à Princeton et à Stanford, et a été conseiller auprès du chef des opérations navales, où il a évalué les plans de guerre nucléaire tactique et stratégique des États-Unis, les plans de guerre anti-sous-marine stratégique des États-Unis, les défenses antimissiles russes et américaines, ainsi que les systèmes de missiles balistiques à lanceur sous-marin Trident I et Trident II.
  18. https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2024-05-28/archbishops-revolt-culmination-anti-government-protests-armenia Une partie de l'opinion publique arménienne, y compris les groupes écartés du pouvoir en 2018 en raison des protestations publiques (le « clan du Karabakh »), accuse le gouvernement de trahir les intérêts nationaux, d'être trop soumis à Bakou et de démanteler de manière « suicidaire » l'alliance avec la Russie. Un groupe plus restreint rejette toute possibilité de compromis avec l'Azerbaïdjan et prône la lutte armée. Ces dernières années, plusieurs tentatives de renversement du Premier ministre Pashinyan ont eu lieu suite à une série de défaites dans le conflit avec l'Azerbaïdjan. Toutefois, comme ces tentatives n'ont pas été soutenues par un large public et que les anciennes élites ont été discréditées, ces menaces ont pu être neutralisées immédiatement. La force de l'archevêque Galstanyan réside dans son image positive, la nature non partisane de son mouvement, sa rhétorique initialement relativement modérée et l'absence de liens apparents entre lui et la Russie. Mgr Galstanyan a « suspendu » ses activités religieuses pendant les manifestations, mais il n'est pas éligible pour occuper un poste gouvernemental de haut niveau en raison de sa double nationalité (arménienne et canadienne). Cependant, les manifestations du 26 mai ont été un échec évident pour l'archevêque Galstanyan, car le soutien public et l'appui politique se sont avérés insuffisants, et l'unité du camp gouvernemental et des forces de l'ordre est restée intacte. La majeure partie de la population arménienne ne voit pas d'alternative à l'accord coûteux avec l'Azerbaïdjan (malgré le traumatisme de l'après-guerre) ou au dirigeant national en place. Il existe également une forte méfiance à l'égard des anciennes élites et de la Russie en tant qu'alliée. Moscou soutient et inspire l'opposition arménienne (du moins indirectement), joue sur les ambitions de Bakou et a signalé qu'elle était prête à recourir à la force contre le gouvernement d'Erevan. Immédiatement avant la récente manifestation, le 24 mai, Moscou a rappelé son ambassadeur d'Arménie. L'infosphère pro-russe a suggéré que les forces russes ou de l'OTSC pourraient intervenir et s'impliquer dans la crise en Arménie. Les manifestations du mouvement « Tavush pour la patrie » semblent avoir perdu leur élan précédent, mais cela ne signifie pas leur défaite totale.
  19. https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2024-05-29/georgia-veto-law-agents-rejected Dans la situation actuelle, une marge de manœuvre s'ouvre pour la présidente géorgienne. Zourabichvili, qui est en conflit avec le gouvernement et s'oppose fermement à la nouvelle loi, s'est en même temps positionnée loin de l'opposition traditionnelle. Par exemple, elle a refusé à plusieurs reprises de gracier l'ancien président Mikheil Saakashvili (le Mouvement national uni qu'il a fondé est le parti d'opposition le plus puissant). Cela a renforcé sa crédibilité aux yeux des manifestants. Bien que, jusqu'à récemment, la présidente n'ait pas été disposée à soutenir de nouveaux projets politiques ou à les diriger, elle a redoublé d'activité ces derniers jours et a proposé l'adoption d'une « charte géorgienne », dans laquelle les partis d'opposition s'engageraient à lancer des initiatives législatives spécifiques pour rapprocher le droit géorgien de la législation de l'UE une fois qu'ils seraient élus au parlement. Son veto ayant été rejeté, Mme Zourabichvili a demandé l'organisation d'un référendum comportant une seule question : « Êtes-vous en faveur d'un avenir européen ou d'un asservissement à la Russie ? » Auparavant, elle s'était déclarée prête à accorder son patronage aux forces d'opposition lors des élections législatives prévues pour le 26 octobre. Elle n'a pas l'intention de se présenter à ces élections (son mandat expirera à la fin de l'automne et le prochain président sera élu par un collège de grands électeurs). Il semble que la présidente soit la seule personnalité capable de regrouper autour d'elle, avec certaines réserves, les principaux opposants à la GD. Cela pourrait permettre à l'opposition pro-occidentale (ou du moins à ses principaux partis) de créer une liste commune de candidats, ce qui ne s'est jamais produit lors des précédentes élections dans le pays. Les prochaines élections - à moins d'un tournant dans les rues de Tbilissi avant cela - décideront si la Géorgie abandonnera finalement son chemin vers l'intégration européenne ou si elle le maintiendra.
  20. C'est sûr que pour résoudre vraiment le problème il aurait été préférable d'avoir une diplomatie discrète plutôt que de mettre Poutine dans une position embarrassante.
  21. Le scoop, ici, c'est pas que Poutine a dit une bêtise, mais c'est que Bernard Kouchner est un génie. Je ne m'en étais jamais aperçu jusqu'à présent, persuadé que j'étais que Kouchner était le modèle de Thierry Lhermitte dans Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier. On peut aussi y voir une forme de continuité avec la politique ukrainienne de Jacques Chirac : https://www.telos-eu.com/fr/pays-regions/russie/en-defense-du-realisme.html (14 mars 2023, Hubert Védrine) On ne devrait donc pas oublier ce qu’a été la politique américaine triomphaliste, non seulement sous Bill Clinton, puis sous George W. Bush, avec le rôle déterminant, et nuisible, du vice-président Dick Cheney, et l’action de Condoleeza Rice qui a torpillé méthodiquement les efforts du président Chirac pour concevoir un statut de neutralité pour l’Ukraine, comme le raconte très bien l’ancien conseiller diplomatique et sherpa de Jacques Chirac, Maurice Gourdault-Montagne, dans son ouvrage Les autres ne pensent pas comme nous.
  22. https://www.theguardian.com/commentisfree/article/2024/jun/03/rory-stewart-why-i-quit-mp-government En tant que ministre britannique, par exemple, j'ai dû être au moins trois choses différentes, à trois endroits différents, en même temps. J'étais député au service de mes électeurs à la frontière entre la Cumbrie et l'Écosse ; j'étais également payé pour être parlementaire, votant à 350 miles au sud, à Westminster ; et j'étais aussi ministre, souvent à l'étranger, passant par cinq postes différents en quatre ans. Comment concilier l'obligation de visiter un projet de santé au Nigeria et celle d'être présent au Parlement pour voter sur l'aide à mourir, alors que le même jour se tient une manifestation en faveur d'un hospice dans votre circonscription ? Lorsque l'on n'a pas le temps de s'occuper de choses aussi importantes, combien de temps faut-il consacrer à ses enfants ? Et puis il y a eu les remaniements. Je n'avais pas encore terminé mon plan pour l'environnement britannique que j'ai été chargé des programmes de développement en Syrie, au Yémen, en Afghanistan, au Bangladesh et au Pakistan. Avant même d'avoir pu visiter le Pakistan, j'ai été transféré en Afrique. Ma stratégie pour l'Afrique n'avait pas encore été approuvée lorsque j'ai été nommé ministre d'État au ministère de la justice, responsable de plus de 100 prisons en Angleterre et au Pays de Galles. Avant d'avoir terminé mon travail sur la violence dans les prisons, je suis devenu secrétaire d'État au développement international. Ma connaissance de ces portefeuilles était absurdement limitée. Et c'était le cas de la plupart d'entre nous. En tant que ministre, j'étais obligé de voter avec le gouvernement et le whip du parti. Et j'ai consacré beaucoup trop d'énergie au petit nombre de membres du parti - quelques centaines dans la circonscription, plus âgés et plus idéologiques que le grand public - qui contrôlaient ma sélection et ma désélection, ainsi que le choix du chef du parti. Très peu de choses dans ce système récompensaient le sérieux, la prudence ou l'administration diligente. Au contraire, il récompensait la capacité à briller légèrement et sans vergogne à la surface du parti et de la politique. Il était utile d'être capable d'abandonner ses anciennes loyautés et ses engagements antérieurs, et de changer de position avec aisance. Pour se présenter à la direction du parti, il semblait essentiel de titiller, d'indigner et d'alimenter sans vergogne les projections de la base ou de la presse, du Brexit au Rwanda. Dans un tel système, Johnson et Liz Truss n'étaient pas des aberrations, ils étaient presque inévitables. Je suis donc parti. Politics On the Edge de Rory Stewart sortira en livre de poche chez Vintage le 6 juin.
  23. Au cours de sa longue carrière, Biden a dit beaucoup de bêtises par exemple que Hashim Thaçi était le "George Washington" du Kosovo ( http://www.air-defense.net/forum/topic/6351-kosovo/page/28/#comment-1699714 ) Mais il a eu raison au moins une fois : https://www.newsweek.com/joe-biden-resurfaced-clip-russia-baltic-states-1997-video-1685864 (8 mars 2022) Une vidéo de Joe Biden évoquant les dangers de l'élargissement de l'OTAN en 1997 a refait surface et est devenue virale sur les médias sociaux. Il a toutefois insisté sur le fait qu'il ne parlait pas de représailles militaires. Dans cette vidéo, Joe Biden prévient que l'adhésion des États baltes, à savoir l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, à l'OTAN pourrait susciter l'hostilité de la Russie.
  24. https://www.lexpress.fr/monde/europe/italie-cette-reforme-constitutionnelle-portee-par-meloni-qui-enflamme-le-pays-5T6CAI4EJFEPXJXNE7PS2IJZGU/ (27 mai 2024) Après avoir été examiné par le Sénat, où environ 3 000 amendements ont été déposés, le texte [de la réforme constitutionnelle] est désormais entre les mains de la chambre basse.
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