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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.i24news.tv/fr/actu/international/ameriques/1673501340-au-moins-un-lot-supplementaire-de-documents-classifies-retrouves-dans-les-bureaux-de-joe-biden (12 janvier 2022) Les assistants du président américain Joe Biden ont découvert au moins un lot supplémentaire de documents classifiés dans un lieu distinct du bureau de Washington qu'il utilisait après avoir quitté l'administration Obama, a déclaré mercredi une personne au courant de l'affaire à NBC News. Selon le correspondant d'i24NEWS à Washington Antoine Heulard, ces nouvelles révélations sont évidemment une mauvaise nouvelle pour le président. "D’abord parce que tout cela laisse un sentiment de négligence. Et surtout ceci relance la tempête politique, les Républicains s’en donnent à coeur joie car ils ont l’opportunité de se “venger” de Biden qui avait déclaré à propos du scandale des documents chez Trump que ce dernier était “irresponsable”.
  2. Le patriarcat de Constantinople et le patriarcat de Moscou ont des relations normales. Les désaccords qu'il y a pu y avoir dans le passé sur ce point ont été résolus, et Moscou est reconnu comme autocéphale par Constantinople.
  3. Un bon orthodoxe pieux reçoit les sacrements de la part de prêtres ordonnés légitimement et qui se plient à la discipline ecclésiastiques. Un bon orthodoxe pieux ne peut pas recevoir de sacrements d'un prêtre schismatique. Ce qu'a dit Kirill, on s'en moque puisque « l'église [orthodoxe d'Ukraine] a aussi publiquement désapprouvé la position de Kirill, a déclaré Mme Prodromou ». Kirill n'est autorité pour l'Église orthodoxe d'Ukraine qu'en matière religieuse. Ses opinions politiques sont des opinions privées qui n'obligent pas les fidèles.
  4. Époque fort sympathique au demeurant, dont on ne peut être que nostalgique, avec des razzias d'esclaves "russes" par les Tatars pour les revendre en Turquie : https://en.wikipedia.org/wiki/Crimean–Nogai_slave_raids_in_Eastern_Europe
  5. https://books.openedition.org/efr/12443?lang=fr Exemple en Lettonie : Le 8 octobre 1926, le gouvernement letton reconnaissait officiellement l’Église orthodoxe de Lettonie à travers une loi qui fut publiée dans le n° 228 du journal Valdîvas Vēstnesis du 11 octobre 1926. Pourtant, cette loi prévoyait aussi que l’Église orthodoxe de Lettonie devrait interrompre ses relations avec le patriarcat de Moscou, car celui-ci siégeait dans un pays qui se déclarait athée et était visiblement hostile à l’Église. L’archevêque Jean, fidèle à la tradition canonique orthodoxe, s’opposa ouvertement à l’application de cette loi (il était aussi sénateur) et pendant toute sa vie, il parvint à ce que ces prescriptions ne soient pas appliquées. Le 12 octobre 1934, l’archevêque Jean fut assassiné, et les autorités étatiques lettonnes imposèrent à l’Église orthodoxe de Lettonie de passer sous l’autorité du patriarcat œcuménique. Au début de l’année 1941, le métropolite Augustins décida de retourner sous l’autorité de son « Église-mère » et le 28 mars 1941 il signa et proclama sa déclaration de repentance dans la cathédrale de Moscou. Exemple en Estonie : Le 13 avril 1978, après des discussions entre l’Église de Russie et celle de Constantinople, le tomos de 1923 a été déclaré non valide, en conséquence de quoi il n’y a plus qu’une seule Église d’Estonie, rattachée canoniquement au patriarcat de Moscou.
  6. C'est une pseudo-autocéphalie établie de manière irrégulière donc non valide, parce qu'elle n'a pas été déclarée par le patriarche compétent qui est le patriarche de Moscou, qui seul est habilité à se séparer d'une partie de ses fidèles. Le patriarche de Constantinople a usurpé son pouvoir en prenant des décisions pour des ouailles qui ne sont pas les siennes, à savoir les seuls habitants d'Asie mineure. Du moins c'est comme cela que je le comprends. Je ne suis pas expert en droit canonique tout court, et encore moins en droit canonique orthodoxe. https://books.openedition.org/efr/12443?lang=fr Le 8 septembre 1998, le patriarcat œcuménique publiait un nouveau tomos par lequel il octroyait l’autocéphalie à l’Église orthodoxe de la République tchèque et de la Slovaquie79, bien que celle-ci l’ait déjà reçue canoniquement en 1951 de la part de son « Église mère », le patriarcat de Moscou. Cette action unilatérale souligne la position du patriarcat de Constantinople qui estime que l’accession de toute Église locale à l’autocéphalie ne peut être accordée que par lui, contrairement à la position orthodoxe traditionnelle, qui considère que l’autocéphalie relève de la compétence de l’« Église mère ». Exemple en Pologne : Plus tard, parce que le patriarcat œcuménique avait accordé cette autocéphalie d’une manière unilatérale et sur la demande du gouvernement polonais, les évêques polonais ont envoyé une délégation à Moscou (19-25 juin 1948) pour communiquer à leur « Église mère » que l’autocéphalie reçue en 1924 était anti-canonique et qu’ils désiraient obtenir l’autocéphalie directement de la part du patriarcat de Moscou. Après avoir analysé cette demande, le patriarcat de Moscou a octroyé l’autocéphalie à l’Église de Pologne le 22 juin 1948, autocéphalie qui a été reconnue ensuite par toutes les Églises orthodoxes autocéphales.
  7. Le problème c'est que les sacrements distribués par une église schismatique (pour ceux qui croient qu'elle est schismatique) n'ont aucune valeur. C'est la même différence qu'entre la vraie monnaie et la fausse monnaie.
  8. C'est aussi simpliste et idéologique comme raisonnement que dire que puisqu'ils ont accès au clergé jureur, les catholiques partisans des prêtres réfractaires n'étaient pas persécutés par la Révolution française.
  9. Les extensions de la technique du vaccin ARNm en cancérothérapie : https://www.tagesschau.de/wissen/forschung/mrna-krebs-impfstoffe-forschung-101.html En décembre, la société américaine Moderna a publié les résultats prometteurs d'une étude clinique de phase 2b d'un traitement individuel du cancer de la peau basé sur la technologie ARNm. L'étude a porté sur 157 sujets. Le médicament à base d'ARNm a été administré en même temps qu'un médicament à base d'anticorps, bien établi dans le traitement du cancer de la peau. Le médicament ARNm a permis de réduire de 44 pour cent le risque de récidive du cancer ou de décès des patients par rapport aux patients traités uniquement avec le médicament anticorps. D'autres entreprises font également des recherches sur ce type de thérapie anticancéreuse : l'entreprise BioNTech de Mayence teste également un vaccin contre le cancer de la peau - actuellement dans le cadre d'une étude de phase 2. Parallèlement, plus de dix autres vaccins contre le cancer à ARNm sont en cours de développement. CureVac de Tübingen développe également trois vaccins contre le cancer, dont un contre le cancer de la peau. Mais comme les patients doivent être suivis pendant des années dans les études d'efficacité encore en suspens, il faudra encore attendre avant que l'une des entreprises citées puisse demander une autorisation de mise sur le marché. L'un des grands avantages de la méthode de l'ARNm est que les anticorps correspondants sont très spécifiques et n'agissent que contre les cellules cancéreuses. Les agents chimiothérapeutiques classiques agissent également ailleurs dans le corps et peuvent ainsi déclencher des effets secondaires. Un autre avantage de la technologie ARNm est que les cellules productrices d'anticorps pourraient être conservées à vie, comme c'est souvent le cas après une immunisation. Dans ce cas, les cellules cancéreuses qui reviennent après des années pourraient être combattues très rapidement - dans certaines circonstances, sans que les patients ne s'en rendent compte.
  10. https://www.liberation.fr/international/en-allemagne-levacuation-de-la-zad-de-lutzerath-debute-la-police-accueillie-par-des-projectiles-20230111_6TG6AZVLTFHC7LQ7CYP3VVZQNE/ L’évacuation de la ZAD de Lützerath débute, la police accueillie par des projectiles En échange de la fin de l’exploitation du charbon dès 2030 au lieu de 2038, le géant allemand de l’énergie s’est vu autorisé à exploiter le sous-sol de Lützerath. Un deal que le ministre de l’Environnement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie Oliver Krischer (Verts) considère être un «pas important vers la protection du climat». Selon lui, 280 millions de tonnes de charbon resteront ainsi sous terre, et ne seront pas extraites. «C’est l’un des plus grands progrès que nous ayons fait ces dernières années», s’est-il félicité à la radio Deutschlandfunk. RWE estime, lui, que le charbon [lignite] qui se trouve sous Lützerath est nécessaire pour économiser du gaz pour la production d’électricité en Allemagne en période de crise énergétique. https://www.sueddeutsche.de/politik/luetzerath-raeumung-aktuell-thunberg-1.5729999 L'activiste suédoise pour le climat Greta Thunberg a annoncé son intention de participer samedi à une manifestation à Lützerath. Elle s'y était déjà rendue en septembre 2021, un jour avant les élections fédérales de l'époque. Plusieurs autres personnes se sont déjà annoncées pour jeudi : la militante pour le climat Luisa Neubauer, des représentants de l'organisation environnementale Greenpeace ainsi que des scientifiques et des personnalités qui veulent se montrer solidaires des objectifs des manifestants. Environ 200 artistes ont rédigé mercredi une lettre ouverte dans laquelle ils demandent l'arrêt de l'évacuation de Lützerrath ainsi qu'une réévaluation des contrats entre RWE et le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie. Parmi les signataires figurent l'actrice Katja Riemann, l'acteur Armin Rohde, le pianiste Igor Levit et le chanteur Sebastian Krumbiegel (Die Prinzen). Les Verts sont durement critiqués par de nombreux défenseurs du climat parce qu'ils ont accepté le compromis avec RWE en tant que partenaire de coalition en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Celui-ci prévoit que la sortie du charbon dans le Land soit avancée de 2038 à 2030. Cinq villages qui auraient dû être démantelés à l'origine sont préservés. Lützerath n'est toutefois pas concerné par ce règlement.
  11. https://www.theguardian.com/world/2023/jan/10/how-shinzo-abe-ties-to-moonies-unification-church-blindsided-japanese-politics La première réaction de M. Kishida à ce scandale a été de demander aux membres de son parti d'établir s'ils avaient déjà coopéré avec l'église [de l'unification de Sun Myung Moon] et de "réfléchir" à leurs actions. Face à la pression croissante du public, il a ordonné une enquête interne qui a révélé que 179 des 379 législateurs du parti avaient eu des contacts avec l'église.
  12. Non ce n'est pas "parfaitement justifié", comme le souligne Mme Prodromou, c'est contraire aux droits religieux garantis par la constitution et par la déclaration des droits de l'homme de l'ONU. Il y a une différence entre purger des évêques collaborateurs comme a fait De Gaulle en 1945 et interdire en bloc une confession religieuse qui contient des éléments patriotiques ou simplement quiétistes et neutres.
  13. Ce qui donne à l'annonce en décembre dernier par Zelensky de la suppression de la présence de l'Église dudit patriarcat de Moscou un air de revanche et d'emprunt aux méthodes staliniennes. D'"occidentalisation de force" parce que l'Est de l'Ukraine, voire la Crimée sont vus comme "destinés à fusionner avec la culture Galicienne". Une culture galicienne purifiée par génocide de ses éléments polonais et juifs.
  14. Le duc de RIchelieu en toge romaine à Odessa. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_du_duc_de_Richelieu
  15. source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Centre,_Odessa,_Odessa_Oblast,_Ukraine_-_panoramio_-_Дмитрий_Ванькевич_(13).jpg https://contestedhistories.org/wp-content/uploads/Ukraine_-Catherine-the-Great-Monument-_-Monument-to-the-Founders-of-Odessa-in-Odesa-.pdf (août 2021) Le monument aux fondateurs d'Odessa met en avant Catherine II de Russie et les hommes qui ont aidé à la création de la nouvelle frontière sud de l'Empire russe en Ukraine. Le monument a été inauguré en 1894, mais le début du régime communiste en Ukraine a entraîné une série de suppressions et de remplacements de symboles du passé. Après l'indépendance de l'Ukraine en 1991, les dirigeants locaux ont fait pression pour que le monument soit restauré dans le centre-ville d'Odessa, ce qui a suscité des controverses et remis en question la politique identitaire de la ville portuaire du sud. Le monument a été réinauguré en 2007, mais il a depuis été critiqué pour sa commémoration d'un monarque qui a introduit le servage en Ukraine et pour l'utilisation du passé impérial afin de contourner les lois sur la mémoire nationale. Catherine II elle-même, en tant que personnage historique, est détestée par les Ukrainiens, à l'instar du poète national ukrainien Taras Shevchenko qui l'a décrite comme une "louve assoiffée de sang". Elle est généralement considérée comme le monarque qui a étendu le servage aux terres ukrainiennes et détruit l'indépendance du Sitch cosaque zaporogue. Son règne a représenté un moment charnière dans l'histoire de l'Ukraine, avec la conquête de grandes parties des steppes de la mer Noire par la guerre contre l'Empire ottoman, en utilisant le soutien militaire des guerriers cosaques, mais en annexant ensuite leurs terres à l'Empire russe. Ces conquêtes représentent la majeure partie de l'Ukraine actuelle, à l'exception des territoires occidentaux, alors aux mains de l'Empire austro-hongrois, et de l'extrême sud-ouest, toujours détenu par l'Empire ottoman. Le fait qu'Odessa ait été fondée en 1794, après la conquête du sud de l'Ukraine par les Russes, est significatif et ajoute une couche de complexité au débat. Odessa est née comme une ville impériale russe. La statue de Catherine II a d'abord été érigée pour le 100e anniversaire de la fondation de la ville, mais elle a été retirée un quart de siècle plus tard, dans les premières années de la République Populaire ukrainienne. Ce site central a changé plusieurs fois de nom et de figure centrale, et le désir de retrouver les caractéristiques historiques du vieil Odessa a conduit à sa deuxième inauguration en 2007. Cela s'est produit dans dans le contexte des guerres de mémoire qui se sont déroulées en Ukraine dans les années 2000, avec l'installation rapide de monuments et de mémoriaux à la mémoire de personnalités de l'ethnie ukrainienne, notamment les dirigeants de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Dans le même temps, de nombreuses statues et monuments commémoratifs communistes ont été enlevés. La réinstallation de l'ancien monument à l'effigie de Catherine II s'inscrit dans le cadre de ces deux mouvements et a mis en évidence des lignes de démarcation plus complexes et qui se chevauchent. Le monument a fait l'objet de protestations à l'époque, puis à nouveau en 2014-2015 à la suite de l'annexion de la Crimée par la Fédération de Russie. Des pétitions pour déménager la statue ont été présentées à et refusées par la Cour Suprême d'Ukraine en 2019. Odessa a été fondée en 1794 sur le site de la forteresse turque de Khadjibey, et ses premiers colons étaient des cosaques, des juifs et des marchands grecs. Le Monument aux fondateurs présente quatre personnages clés des premières décennies de la ville : le prince Grigori Potemkin, le premier gouverneur général du nouveau territoire de Novorossiya, la Nouvelle Russie ; Joseph de Ribas, un officier militaire italo-espagnol d'origine irlandaise, amiral dans l'armée russe et qui prit d'assaut le site d'Odessa en 1789 ; le prince Platon Zubov, deuxième gouverneur général du territoire et contemporain de la ville lors de sa construction, et Franz de Volan ou Wollant, ingénieur flamand, auteur du plan de la ville et de la trame innovante des rues d'Odessa. L'histoire d'Odessa est donc étroitement liée à l'histoire de l'expansionnisme russe et de la colonisation continentale ; elle est également liée à l'histoire des sociétés de peuplement. Village de pêcheurs dans les années 1790, elle est devenue la troisième plus grande ville de l'Empire russe à la fin de la guerre de Crimée. En soixante ans à peine, elle est considérée comme la troisième capitale de la Russie, après Saint-Pétersbourg et Moscou. C'était une ville en plein essor, avec une croissance comparable à celle que l'on pouvait observer au XIXe siècle dans l'Ouest américain, mais sa population était aussi infiniment plus diversifiée, puisque seule la moitié de sa population a déclaré le russe comme langue maternelle lors du premier recensement panrusse de 1897. Un tiers indiquait le yiddish comme langue maternelle et les 20 % restants combinaient l'ukrainien, le polonais, l'allemand, le grec, le tatar, l'arménien, le français et le biélorusse. L'histoire et la population d'Odessa diffèrent à bien des égards de l'histoire de l'Empire russe et de l'interprétation actuelle de l'État ukrainien. Après la révolution d'octobre 1917, le conseil municipal a reçu un ordre officiel de retirer le monument car il célébrait un monarque du passé tsariste. La place a subi au moins sept changements de nom, d'abord Elizaventiskaya, en l'honneur de l'impératrice Elizabeth, puis Dyukovskaya, en souvenir du duc français de Richelieu, autre figure internationale fondatrice de l'histoire d'Odessa. Sous l'Union soviétique, à partir de 1920, elle était connue sous le nom de place Karl Marx. Après l'effondrement en 1991, elle a été renommée Catherine II. Le 30 avril 1921, quatre ans après le retrait soviétique de la statue de Catherine II, un buste en béton et granit rose de Karl Marx a été placé sur le piédestal, mais il a été détruit par une tempête. La statue est remplacée par une autre, cette fois-ci en pied, et les habitants la surnomment "Karl II". Elle est restée en place jusqu'au 27 juin 1965, date à laquelle elle a été remplacée par un monument aux marins mutinés du cuirassé Potemkine, un cuirassé construit pour la flotte de la mer Noire de la marine impériale russe, à l'occasion du 60e anniversaire du soulèvement de 1905. Le monument des Marins du Potemkine, surnommé "le Fer", représentait des hommes soviétiques idéalisés. Il était généralement considéré comme non esthétique ; son déplacement sur la place Tamozhennaya n'a pas suscité beaucoup de protestations, et reste incontesté parmi les demandes nationales de suppression des symboles de célébration du passé soviétique. Catherine II surplombe [les quatre fondateurs], vêtue d'un manteau royal et piétinant un drapeau ottoman avec son pied. Son bras gauche est levé, pointant vers la mer - et en fait vers une ancienne statue commémorant le duc de Richelieu en toge romaine. L'impératrice tient dans sa main gauche un décret lié à la fondation d'Odessa. La décision du conseil municipal n° 1401-V du 4 juillet 2007 a abouti à la création d'une commission chargée de contrôler et de faciliter "la restauration complète et l'amélioration de la place Ekaterininskaya à Odessa, avec la reproduction de son aspect historique". Les partisans du projet souhaitaient mettre en évidence le passé russe et non soviétique de la ville et restaurer le centre historique dans l'espoir d'obtenir le statut de site du patrimoine de l'UNESCO. Cependant, le projet s'est heurté à l'opposition du public et l'inauguration du monument, initialement prévue le 22 août 2007, a dû être reportée au mois d'octobre de la même année. En juillet, un mois avant l'installation officielle, des manifestants ont renversé la clôture protégeant le site vide et ont construit une croix orthodoxe pour empêcher toute nouvelle construction. L'opposition était en grande partie composée de Cosaques, de patriotes et de nationalistes ukrainiens autoproclamés, mais aussi d'organisations publiques, telles que VO Svoboda, un parti politique soutenu par le président ukrainien Iouchtchenko (2005-2010) lui-même. Pourtant, sur les quelques centaines de manifestants, une majorité d'opposants venaient de diverses régions d'Ukraine, et non d'Odessa. Alors que les Cosaques d'Odessa ont approuvé la statue, l'opposition principale provenait de groupes basés dans d'autres régions dont les liens historiques sont très différents des liens historiques inhabituels d'Odessa avec l'Empire russe. Tous les Cosaques font partie des Cosaques Ukrainiens Enregistrés, une organisation publique ukrainienne enregistrée par le ministère de la Justice de l'Ukraine depuis 2002. Cependant, ils ont chacun leur propre administration et leur autonomie relative. Parmi les principaux adversaires du monument figuraient des cosaques ukrainiens d'autres régions, notamment de Kharkiv, des membres de l'organisation nationaliste Svoboda, du Parti du peuple ukrainien, et de Notre Ukraine. Le Monument aux fondateurs a finalement été inauguré le 27 octobre 2007, sans mention de Catherine II dans son titre. La violence [post-Maidan] a culminé le 2 mai 2014 dans le centre-ville avec l'incendie de la Maison des Syndicats, qui a fait 48 morts et 200 blessés. Le 4 novembre 2014, des militants anti-Maidan (ou pro-fédéralistes) ont planifié une marche "Catherine", de la place de la cathédrale au monument pour coïncider avec la Journée de l'unité nationale en Russie. Pour contrer ce qui a été perçu comme une procession hautement provocatrice et symbolique, le monument de bronze a été recouvert de peinture verte par des "patriotes ukrainiens" aux premières heures de la journée. La statue a été placée sous protection policière pendant un certain temps. Beaucoup ont établi des parallèles entre la conquête et l'annexion de la Crimée par Catherine II en 1783 et les actions de Vladimir Poutine en 2014. En Ukraine, après des mois de délibérations, deux lois mémorielles sont entrées en vigueur en 2015. La première bannissait tous les symboles soviétiques et criminalisait toute remise en cause de la "nature criminelle du régime totalitaire communiste de 1917-1991 en Ukraine", avec une peine de 5 à 10 ans de prison en cas d'infraction. La seconde visait à "restaurer, préserver et honorer la mémoire nationale concernant la lutte et les combattants pour l'indépendance de l'Ukraine au XXe siècle et à établir la responsabilité en cas de violation de la législation" de leur statut juridique. Ce faisant, la loi criminalisait la remise en question des groupes nationalistes, tels que l'OUN, Organisation des nationalistes ukrainiens, ou l'UPA, accusés de crimes de guerre commis alors que l'Ukraine luttait pour son indépendance, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces deux lois étaient similaires à d'autres lois mémorielles promulguées dans les pays voisins, créant parfois d'âpres conflits autour d'histoires partagées et contestées. Parmi ces pays, la Pologne et l'Estonie ont suivi un modèle similaire à celui de l'Ukraine. Plus de 70 universitaires ukrainiens ou étrangers spécialistes de l'Ukraine ont signé une lettre ouverte de protestation. A Odessa, cette tension autour de la mémoire historique contestée mémoire historique contestée a renforcé un discours de singularité ancré dans l'histoire de la ville et dans l'héritage de l'ère du port franc (1819-1859), qui a vu Odessa s'élever au rang de centre cosmopolite et commercial, tourné vers l'extérieur plutôt que vers l'intérieur. Ce discours s'est traduit par un certain détachement, voire un dédain, envers Kiev et Moscou. D'autre part, les résidents d Odesa ont cherché à souligner des affinités idéologiques secondaires qui ne s'excluaient pas mutuellement. Le 4 décembre 2017, une table ronde organisée par l'Institut d'histoire d'Ukraine et l'Académie nationale des sciences a débattu du "Patrimoine monumental de l'Empire russe en Ukraine", réunissant des universitaires d'institutions nationales de premier plan. L'une de leurs recommandations était de faire appel au conseil municipal d'Odessa en lui proposant d'exécuter les décisions de justice qui encadreraient l'érection d'un monument à l'effigie de Catherine II à Odessa comme illégale. Cependant, en 2019, la Cour suprême d'Ukraine a rejeté la demande de retrait du monument. En novembre 2020, la statue de Catherine a fait l'objet d'une nouvelle protestation. Cette fois-ci, le prisme du colonialisme et de la décolonisation a été utilisé plus explicitement qu'en 2007 et 2014, faisant référence à l'ère tsariste comme étant la période coloniale de l'Ukraine. Ce cadre n'était pas entièrement nouveau, mais il a permis de lier les protestations contre l'influence russe à des mouvements mondiaux plus larges [1] exigeant la décolonisation des espaces publics et des programmes d'études de l'État, ainsi que l'élimination de la discrimination [2]. [1] En écho aux manifestations américaines autour de la mort de George Floyd en mai 2020, des statues ont été déboulonnées par exemple à Bristol en Angleterre : https://www.leparisien.fr/international/manifestations-antiracistes-au-royaume-uni-la-statue-d-un-marchand-d-esclaves-renversee-a-bristol-07-06-2020-8331498.php [2] ce qui est paradoxal, puisque les mêmes sont partisans d'une diminution des droits linguistiques de la minorité russophone Malgré la décision de la Cour suprême de 2019, le destin du monument est toujours indécis. Son retour dans les rues centrales d'Odessa s'inscrivait dans un mouvement de reconstruction du centre historique de la ville. Ce mouvement comprenait également la récupération des noms de rues originaux et la restauration des bâtiments historiques proches de leur forme originale du XIXe siècle. Dans le cadre de ce processus, l'un des plus anciens édifices religieux de la ville, la cathédrale de la Transfiguration, fondée en 1795, a été entièrement reconstruite en 2003, après avoir été détruite par le régime soviétique en 1936. Un héritage des années de fondation d'Odessa, il s'agit néanmoins d'un édifice dédié à l'époque impériale, abritant les tombes de plusieurs responsables russes, dont le gouverneur général de la Nouvelle Russie et le "conquérant du Caucase" Michaïl Vorontsov. source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cathédrale_de_la_Transfiguration_d'Odessa À Tiraspol, la capitale de la république voisine de facto de Transnistrie, un monument à la mémoire de Catherine II a été inauguré en septembre 2020, rappelant que la ville et sa forteresse ont été construites sur ordre de l'impératrice. Inauguration de la statue de Catherine à Tiraspol, 9 janvier 2020. Source : https://novostipmr.com/en/news/20-09-01/monument-catherine-great-was-unveiled-tiraspol Au niveau local, certains habitants d'Odessa ont considéré que le monument était "ukrainophobe" et incitait à l'"animosité interethnique" plutôt qu'à la coexistence pacifique. Certains des chefs cosaques d'Odesa ont proposé comme compromis d'enlever la statue de Catherine - et avec elle l'ensemble du monument - et de reconstruire l'église dédiée à Sainte Catherine initialement prévue, préservant ainsi le caractère historique de la vieille ville. Des universitaires de la faculté d'histoire de l'université d'Odessa d'Odessa et de l'Institut national d'histoire se sont également plaints du fait que les bureaucrates n'ont pas consulté d'experts avant "déclencher une guerre des monuments". D'autre part, Edward Gurvits, le maire d'Odessa entre 2005 et 2010 (et auparavant en 1994-8) a directement supervisé le déplacement de 148 monuments soviétiques, dont 104 de Lénine, et changé les noms soviétiques de 179 rues, tout en acceptant la restauration et l'installation du Monument aux Fondateurs. À un niveau plus large, ce qui se passait à Odessa n'était pas un événement isolé et se déroulait dans le contexte de la construction d'autres monuments et statues liés à un passé local mais controversé, comme la statue de Stepan Bandera à Lviv. Source : http://wikimapia.org/5634593/Stepan-Bandera-Monument Les nouvelles recherches historiques ne considèrent plus 1794 comme la date de fondation d'Odessa, mais s'intéressent plutôt à l'histoire plus ancienne du site, depuis une ancienne colonie grecque jusqu'à Khadjibey, la forteresse tatare d'Odessa, mentionnée pour la première fois en 1415 dans l'Historiae Polonicae de Jan Długosz, une chronique historiques d'Europe de l'Est, de 1415. Faisant écho à cette recherche historique, plusieurs organisations publiques ont fait pression pour que soit célébré en 2015 les "600 ans d'Odessa".
  16. Elles ont diffusé la théorie des biolabs, théorie apparue, sauf erreur de ma part après le déclenchement des hostilités le 22 février 2022, tout en étant interdites ?
  17. Je parle des chaînes de télé interdites en février 2021. Ce qui a probablement joué un rôle dans le calcul de Poutine aboutissant à sa décision de déclencher le conflit : le mot "casus belli" est employé dans cet article d'avril 2021 :
  18. Justement, il y avait une petite hégémonie culturelle et économique russe... en Ukraine. Pas en France, pas en Allemagne, mais en Ukraine. Avec une extra-territorialité de la distribution de passeports. Le critère de Debray pour définir une civilisation "tout le monde peut devenir Américain", s'applique au régime extrêmement libéral appliqué - au moins jusqu'en 2014 - par la Russie aux immigrants ukrainiens et ex-soviétiques en général : "tout le monde peut devenir russe". Ce n'est peut-être pas un hasard si un danseur ukrainien né à Kherson, Sergueï Polounine, se fait tatouer des têtes de Poutine sur le torse, ou si la pianiste ukrainienne Valentina Lisitsa née à Kiev a pris position contre Maïdan et fait un concert dans les ruines de Marioupol en mai 2022. Par ailleurs il semblerait sur le champ de bataille qu'un certain nombre de Tchétchènes s'appliquent à démontrer que "tout le monde peut devenir russe". Un exemple de l'hégémonie culturelle russe, sur fond économique, minier, au Svalbard : Donc l'Ukraine est devenue un front non seulement militaire, mais culturel, où s'affrontent deux civilisations, la russe et l'américaine. Avec l'interdiction de chaînes de télévision considérées comme "pro-russes" en Ukraine. Je rappelle que Zelensky lui-même, parce que russophone, et acteur culturel russophone, était considéré comme pro-russe par ses adversaires durant la campagne électorale : La guerre culturelle a très largement accompagné la guerre militaire, si elle ne l'a pas précédée.
  19. https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2018-3-page-121.htm Régis Debray : Civilisation – Comment nous sommes devenus américains ; Gallimard, 2017 Car c’est bien un acte de décès de la civilisation européenne que dresse Régis Debray, en brodant sur la clairvoyance de Paul Valéry qui, dès 1919, soulignait dans La Nouvelle Revue Française le caractère mortel des civilisations. Tout commence par un rappel sur la « réalité pressante et concrète » qu’est une civilisation, dont le « flou » apparent – qui rend délicate en première approche la définition d’une civilisation – est en réalité la preuve ultime de succès. Plus qu’une simple culture (par nature défensive et stérile), une civilisation (par nature offensive et féconde) est en effet un tout diffus mais très concret, dont la victoire est pleine et entière dès lors qu’elle n’a plus besoin de la force pour progresser. Et l’auteur de montrer comment la civilisation américaine, après avoir intériorisé et simplifié les idées européennes, a opéré au XXe siècle un magistral transfert inverse pour faire de l’Europe une annexe de son empire immatériel. De quand date cette bascule ? Pour Régis Debray, ce transfert s’est opéré progressive- ment à partir de 1919, date du Traité de Versailles, où, pour la première fois depuis deux siècles, le texte français d’un accord international ne fait plus foi, le président Wilson exigeant une version en anglais. Comment cela s’est-il réalisé ? Sans heurts, à la faveur d’une douce subjugation de la religion et de la politique – les deux piliers de la psyché européenne – par l’économisme, idéologie qui aurait tout emporté sur son passage. Pour en convaincre le lecteur, l’auteur passe en revue l’évolution récente de tous les rayons de la vie matérielle, intellectuelle et culturelle française et européenne. Il fait notamment revivre sous nos yeux un savoureux Hibernatus imaginaire qui reprend vie en 2010 après une congélation en 1960 : le résultat est saisissant, et la distanciation provoquée offre une illustration éclatante de la mutation culturelle qui s’est opérée. Une chronologie sélective, du Traité de Versailles au président Macron écoutant La Marseillaise dans la posture du citoyen américain – bras droit replié, main sur le cœur – vient appuyer le propos. Mais au fond, est-ce un vrai changement ? Oui, répond Régis Debray, en montrant à quel point la trinité mentale américaine – espace, image, bonheur – est opposée à la matrice de l’esprit européen – temps, écriture, sens du tragique. À travers l’opposition de la civilisation fille à sa mère historique, le lecteur prend conscience de la greffe réalisée en un siècle. Une greffe lente, mais remarquablement réussie. Car si l’empire-civilisation américain cumule les attributs classiques des empires qui l’ont précédé, celui-ci présente une originalité qui le rend particulièrement irrésistible : en réussissant la synthèse de l’hypersouverainisme et de l’hyperindividualisme, la « nouvelle Rome » réalise « un enveloppement par le haut et par le bas » bien plus efficace que l’occupation romaine en son temps. « Personne ne naît américain, mais tout le monde peut le devenir ». Et sans honte aucune, bien au contraire. Car, in fine, « nous ne sommes ni occupés, ni vaincus », mais simplement consentants. « Le miracle de l’hégémonie », selon Régis Debray. Voir aussi cette vidéo : http://www.air-defense.net/forum/topic/20043-europe-vs-usa-le-duel/?do=findComment&comment=1011702 Sans oublier Attali : La frontière est ténue entre "consentement" et "soumission".
  20. source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:平和の塔(八紘一宇の塔)_-_panoramio.jpg (2011) https://contestedhistories.org/wp-content/uploads/Japan_-Tower-of-Peace-in-Miyazaki.pdf (juillet 2021) Construite en 1938, la tour Hakkō Ichiu, dans la préfecture de Miyazaki, était censée incarner l'esprit japonais. Les reliefs en pierre de la tour, ainsi que la gravure " Hakkō Ichiu ", représentent un monde sous domination japonaise. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, le slogan a été supprimé. Dans les années 1960, "Hakkō Ichiu" fut ajouté à nouveau à la Tour, mais il devait désormais être interprété comme l'objectif du Japon pour la paix dans le monde. Cependant, des habitants de Miyazaki, en particulier, considèrent le retour du slogan comme un retour au passé militariste. Les pierres destinées à la fondation du monument proviendraient du Japon, de Japonais de l'étranger (par exemple, les six pierres provenant des États-Unis, du Canada et du Pérou étaient issues de la diaspora japonaise) et d'"amis" du Japon dans le monde (par exemple, les pierres provenant d'Allemagne et d'Italie), chaque pierre portant le nom de la communauté qui l'a "offerte". Cependant, la majorité des pierres provenant de l'étranger proviennent de Chine (104 pierres), de Corée (118), de Mandchourie (80) et de Taïwan (36), de colonies japonaises ou de lieux sous occupation ou de zones de guerre. Certaines ont été "offertes" par des gouvernements locaux coloniaux, d'autres par des organisations à but non lucratif (par exemple, le siège coréen de l'Association des femmes patriotes) et d'autres encore par des associations commerciales, industrielles et d'affaires (par exemple, les employés des chemins de fer de Mandchourie). Des gravures indiquant "Mandchourie, Mukden", "Association des colons japonais de Nankin" ou "Escouade Maeda de la province du Henan" peuvent encore être lues sur les pierres aujourd'hui. Six des pierres mandchoues et 58 pierres chinoises provenaient de forces expéditionnaires. Liant la mythologie au nationalisme, au devoir national et à la mission, les célébrations [en 1940] du 2600e anniversaire [de la fondation du Japon] ont placé l'empereur Showa [Hirohito] au centre de la mythologie, de la religion, de l'histoire et des valeurs japonaises, dans un vaste spectacle national de propagande et de participation publique que le professeur Kenneth Ruoff de l'université de Portland compare aux rassemblements nazis de Nuremberg à l'époque où la guerre sino-japonaise était qualifiée de "guerre sainte". À l'intérieur de la tour se trouvent huit reliefs en pierre. Deux d'entre eux montrent les hémisphères oriental et occidental du monde entourés d'avions de chasse et d'hélicoptères de combat, le Japon étant au centre de l'hémisphère oriental. L'hémisphère occidental est centré sur l'Amérique du Sud avec, à ses angles, des navires censés transporter des immigrants japonais. L'un des sites montre une déesse, que l'on pense être Amaterasu, déesse du soleil, entourée de trois enfants représentant le Japon, la Chine et la la Mandchourie, main dans la main, avec des chars et des soldats tenant des fusils en arrière-plan. Une autre représente la restauration de Meiji. Les quatre autres montrent des scènes du Nihon Shoki, par exemple, l'empereur Jimmu se met en route pour Yamato à partir de Miyazaki et l'arrivée du Tenson Kōrin, c'est à dire des dieux sur terre [ancêtres de la dynastie impériale]. Hakkō Ichiu est devenu un mot tabou après la capitulation japonaise et a été effacé de de nombreux espaces publics au Japon. En janvier 1946, le GHQ, Quartier général de l'occupation alliée du Japon, a ordonné le retrait de la sculpture du Hakkō Ichiu et du gardien guerrier de la façade de la Tour. Rebaptisée Tour de la Paix, on la laissa se délabrer. Dans les années 50, son inutilité était telle qu'elle a été autorisée à être utilisée pour la pratique de l'escalade. Le relais de la flamme olympique [en 1964, au pied de la tour] est un succès. L'année suivante, Iwakiri adressa une pétition au gouverneur de la préfecture afin de faire graver à nouveau " Hakkō Ichiu " sur la façade de la tour. Il obtint la permission de le faire en deux semaines. La plaque explicative mise en place en 1971 donnait la raison de la restauration de la sculpture Hakkō Ichiu comme suit : " l'occasion s'est présentée de procéder à la restauration complète de la Tour en tant qu'œuvre d'art ". La statue du guerrier avait déjà été rétablie en 1962 pour des raisons inconnues. Un article de 1970 remarque que cela s'est produit "alors que les citoyens de la préfecture n'étaient absolument pas au courant". Comme la Tour de la Paix avait été réinterprétée dans la couverture olympique comme un monument exprimant l'espoir du Japon pour la paix dans le monde, 'Hakkō Ichiu' aussi a été réinterprété de la même manière. L'empereur Jimmu était présenté comme ayant un grand idéal de paix mondiale qui fut détourné et corrompu pour la guerre mondiale. La Tour est devenue une partie des itinéraires des manifestations anti-guerre. Les colombes blanches offertes au Parc de la Paix en 1964 de la part de Tokyo Hibiya pour célébrer l'arrivée des Jeux Olympiques ont continué (et continuent) à voir leur population maintenue. Le 26 avril 1992, le premier symposium a été organisé à la mairie de Miyazaki par l'Association pour examiner la vérité historique de la Tour de la Paix (Kangaerukai). Cette association est née de l'idée du réalisateur de dessins animés Arihara Seiji, qui a découvert la Tour lors d'une visite de recherche dans la préfecture de Miyazaki et a été "choqué de voir la phrase emblématique qui avait poussé le Japon à la guerre dans un lieu touristique important". Grâce aux efforts de la Kangaerukai, les enquêtes menées en 1994 ont permis de découvrir la liste des donateurs des pierres, et il est apparu que l'une des pierres de fondation avait été prise dans l'ancien bâtiment de l'Administration de Shanghai comme butin de guerre. En 1997, leurs investigations ont permis de découvrir une pierre envoyée par une unité de l'armée depuis la Grande Muraille de Chine. Une autre pierre a également été identifiée comme provenant des marches du mausolée de Sun Yat-sen, premier président provisoire de la République de Chine. En mars 1996, la Kangaerukai a lancé sa première pétition auprès du gouvernement local afin de faire modifier les panneaux, plaques et brochures explicatives sur la Tour. Présents non seulement dans le parc, mais aussi à l'aéroport local, à la gare et dans la ville, certains de ces panneaux contenaient des phrases comme celles-ci : 'Elle a été construite avec des pierres offertes, provenant du monde entier', 'les lettres de 'Hakkō Ichiu' inscrites sur la façade ont au cœur un souhait de paix'. Le Kangaerukai a fait valoir que ces énoncés ignoraient les activités de guerre agressives de l'armée japonaise. En mars 2000, la Kangaerukai a déposé une deuxième pétition concernant la signalisation, demandant une révision et ajoutant une demande de restauration d'un panneau enlevé en 1946, qui disait : " Avec cette alliance avec l'Allemagne et l'Italie... nous rendrons manifeste ce grand idéal de "Hakkō Ichiu" ". Un représentant du groupe a déclaré que c'était pour : "En exposant clairement des preuves de l'erreur du Japon d'avant-guerre, nous voulons en faire un lieu d'éducation historique qui permette de contempler et de regretter la guerre agressive". Cette pétition, cependant, a été ignorée sans aucun signe de réponse un an plus tard. Le 27 octobre 2015, Wu Xianbin, le fondateur et conservateur en chef du musée communautaire du Musée de la Résistance civile de Nankin contre les Japonais, a remis une demande écrite au gouverneur de Miyazaki, Kawano Shunji, pour le retour en Chine de 3 pierres de la fondation de la Tour. En novembre 2015, Wu Xianbin a ouvert une exposition de photographies dans son musée en en collaboration avec la branche de Miyazaki de l'Association d'amitié Japon-Chine. Elle s'intitulait "Le Témoignage des pierres - La tour de la paix falsifiée". https://fr.wikipedia.org/wiki/Hakkō_ichiu Hakkō ichiu (八紘一宇, littéralement « huit cordons de la Couronne, un toit », à savoir « tout le monde sous un même toit ») est un slogan politique de l'empire du Japon utilisé de la guerre sino-japonaise (1937-1945) à la Seconde Guerre mondiale et popularisé dans un discours du Premier ministre du Japon Fumimaro Konoe le 8 janvier 1940.
  21. https://www.welt.de/regionales/hamburg/article243022211/Hafenwirtschaft-Mit-der-Elbvertiefung-hat-man-nichts-erreicht.html (8 janvier 2023) Il a duré plus de 20 ans, le neuvième approfondissement et élargissement du chenal de navigation sur la Basse-Elbe, depuis les premières planifications préliminaires jusqu'à l'achèvement officiel en janvier 2022. Pourtant, le projet d'aménagement hydraulique de l'État fédéral, qui a coûté environ 800 millions d'euros, n'a pas encore permis de gagner le tirant d'eau espéré, jusqu'à 1,90 mètre, mais seulement 90 centimètres au maximum. L'administration fédérale des voies navigables, compétente en la matière, attribue cela à des effets d'adaptation dans le fleuve, mais aussi à des phénomènes météorologiques tels que des marées de tempête particulièrement fortes et un manque d'eau provenant du cours de l'Oberelbe. Siegert [président de l'organisation environnementaliste Nabu Hambourg] : Le récent approfondissement de l'Elbe n'a rien apporté, il est au contraire contre-productif, car il augmente encore les dépenses pour le dragage et le transport des sédiments. On pourrait tout à fait discuter de l'élargissement du chenal par endroits dans le sens d'améliorations nautiques pour le port de Hambourg, mais pas de l'approfondissement, car celui-ci sert uniquement à maximiser les profits des compagnies maritimes au détriment de la nature. La gestion des sédiments doit avoir le moins d'impact possible sur l'environnement et le parc national de la mer des Wadden doit bénéficier de la plus grande protection possible. C'est pourquoi un dépôt de boues portuaires hambourgeoises près de l'île Scharhörn au large de Cuxhaven, qui appartient à Hambourg et qui a été entre-temps à nouveau rejetée, serait inacceptable. Et la récente dispute acharnée entre les Länder concernés, Hambourg, Basse-Saxe et Schleswig-Holstein, a montré à quel point le climat était devenu délétère sur ce sujet. Le Land de Basse-Saxe a évoqué une zone de stockage sur la "mer profonde" près de Helgoland. Ce site serait-il suffisamment éloigné en mer d'un point de vue écologique ? Siegert : Ce n'est pas si loin que ça, mais au moins les sédiments ne pourraient pas dériver dans la zone de la mer des Wadden. Ce serait peut-être une possibilité, mais il faut d'abord l'examiner, tout comme les propositions de transfert de sédiments dans la zone économique exclusive allemande. La politique portuaire de Hambourg ignore déjà, dans le projet actuel de plan de développement portuaire 2040, la nouvelle plaque tournante pour le transbordement de conteneurs en Méditerranée ainsi que les changements déjà perceptibles pour Hambourg dus aux ports de la Baltique en plein essor, comme celui de Gdansk en Pologne. Nous en parlons également avec les compagnies maritimes. Notre impression est que les compagnies maritimes reconnaissent les limites d'une taille de navire raisonnable. La mise en service de navires encore plus grands ne leur apporte aucun avantage supplémentaire, mais seulement des coûts plus élevés. On assiste actuellement à une évolution similaire à celle de l'aviation il y a quelques années avec le plus gros avion de passagers, l'Airbus A380. Cet avion est tout simplement trop grand et consomme beaucoup trop de kérosène avec ses quatre moteurs pour pouvoir être utilisé de manière rentable et écologique. L'une ou l'autre compagnie maritime - comme Mærsk Line - revient aujourd'hui à des navires de plus petite taille, car elle peut les utiliser de manière plus flexible et avec moins de risques économiques.
  22. La situation est fluide. Il peut y avoir des avancées et des reculs. Du côté des avancées, on peut noter que la justice russe a donné raison à Novaya Gazeta qui publiait des données historiques sur Katyn qui froissaient les oreilles d'un descendant de Staline :
  23. C'est un très bon exemple, qui montre que les blessures peuvent se cicatriser et que les peuples peuvent tourner la page, sans oublier. En créant peut-être des manuels d'histoire communs, ce genre de choses :
  24. https://astrofella.wordpress.com/2019/02/11/the-lost-victory-1945-1950-correlli-barnett/ Recension de La victoire perdue : Rêves et réalités britanniques 1945-50 de Correlli Barnett (1995) Le chapitre consacré aux tentatives pathétiques de la Grande-Bretagne pour concevoir et construire des avions de ligne commerciaux est celui de l'humiliation, de la mauvaise conception, de l'ingérence du gouvernement, des retards et des échecs (les Tudor I et II, l'énorme Brabazon). Pendant que les politiciens s'immisçaient, que les concepteurs faisaient des gaffes et que les pièces arrivaient en retard à cause du manque de capacité des aciéries, elles-mêmes travaillant à une capacité sous-optimale à cause des défaillances de l'approvisionnement en charbon (dues, le plus souvent, à des grèves et à des ralentissements), les Américains ont conçu et construit les modèles Boeing et Lockheed qui ont ensuite dominé les vols commerciaux. Alors que les Français se sont engagés dans un plan ambitieux visant à construire le réseau ferroviaire le plus moderne du monde, avec des trains à grande vitesse circulant sur des voies électrifiées, le gouvernement britannique, après avoir dépensé l'argent pour soutenir l'empire, construire des avions inutiles et payer des soins de santé du berceau à la tombe, s'est retrouvé à soutenir le réseau victorien de trains lents, tardifs, sales et surchargés, de trains de marchandises encore constitués de wagons à quatre roues freinés individuellement à la main, de garages locaux antiques, de hangars à locomotives et de gares en ruine. (p.262) Les Allemands avaient déjà construit leurs autoroutes dans les années 30. Ils les ont maintenant reconstruites plus larges et mieux adaptées pour relier leurs régions de production industrielle, tout comme les Français. Les Britanniques se débattent avec des routes qui ne font souvent que 18 mètres de large et qui reflètent souvent des pistes et des chemins préindustriels. Le premier tronçon de 8 miles d'autoroute britannique n'a été ouvert qu'en 1958. En 1948, la Grande-Bretagne était un pays arriéré, avec 8,5 téléphones pour 100 habitants, contre 22 aux États-Unis, 19 en Suède, 15,5 en Nouvelle-Zélande et 14 au Danemark (p.265). J'ai été particulièrement frappé par la section consacrée à l'industrie automobile britannique. Elle comptait beaucoup trop d'entreprises - une soixantaine en tout - qui produisaient chacune un trop grand nombre de modèles mal conçus et inutilisables sur la route, fabriqués avec de l'acier de qualité inférieure provenant d'aciéries britanniques épuisées et nécessitant un éventail ahurissant de pièces non standardisées. Barnett raconte l'histoire de Lucas, le fabricant de bougies d'allumage, qui avait en catalogue les 68 types différents de distributeurs, 133 types de phares et 98 types d'essuie-glaces exigés par l'absurde variété extravagante des voitures britanniques. Barnett oppose ce chaos à la situation de l'autre côté de la Manche, où les gouvernements ont aidé une poignée d'entreprises à investir dans de nouvelles usines destinées à produire un petit nombre de modèles clairement axés sur des marchés particuliers : Renault, Citroën et Peugeot en France, Mercedes et Volkswagen en Allemagne, Fiat en Italie. Il ne s'agissait pas seulement de la supériorité du design, mais aussi d'éléments plus subtils comme la volonté des continentaux d'adapter les modèles aux exigences et aux goûts des marchés étrangers, et de mettre en place des équipes de vente étrangères bien organisées. Et ainsi de suite, une litanie d'incompétence, de mauvaise gestion et de relations industrielles épouvantables, le tout recouvert d'une supériorité suffisante découlant du fait que nous avons gagné la guerre et que nous avions un empire [1]. Cela vous donne envie de pleurer des larmes d'embarras et d'humiliation. Plus important encore, il explique ce qui s'est passé ensuite. Plus que tout autre écrivain que j'ai lu, Barnett explique pourquoi la Grande-Bretagne dans laquelle je suis né dans les années 1960 et dans laquelle j'ai grandi dans les années 1970 était ce qu'elle était, c'est-à-dire épuisée, merdique et délabrée à bien des égards. [1] Barnett et l'empire : Quiconque connaît le mépris cinglant de Barnett pour la classe dirigeante britannique, la classe ouvrière britannique et l'industrie britannique ne sera pas surpris d'apprendre que Barnett considère également l'empire comme un gaspillage d'espace coûteux et grandiloquent. Ce fut le plus séduisant, le plus persistant et le plus dangereux des rêves britanniques que de croire que l'Empire constituait un pilier de la force du Royaume-Uni, alors qu'il représentait en réalité une ponction nette sur les ressources militaires du Royaume-Uni et un enchevêtrement stratégique potentiellement périlleux. Ce fut, en somme l'un des exemples les plus remarquables d'extension stratégique de l'histoire (p.8). L'empire, un passif Barnett fait le constat simple mais étonnamment évident que l'Empire britannique n'était pas une entité stratégiquement cohérente ni une organisation économiquement rationnelle (il ne possédait "aucune cohérence économique", p.113). Au lieu de cela, il émet l'opinion, bien plus convaincante, que l'empire se résumait à un ramassis de territoires accumulés au cours d'une succession de guerres et de compétitions de colonisation (dont le point culminant fut la fameuse ruée vers l'Afrique à la fin du XIXe siècle) dont la raison d'être avait été oubliée depuis longtemps. C'était, comme il le dit, "le détritus d'épisodes successifs de l'histoire", p.106. Tout le monde sait que l'Inde était "le joyau de la couronne" de l'Empire, mais la Grande-Bretagne avait cessé de réaliser un excédent commercial avec l'Inde à la fin du XIXe siècle. C'était désormais une ponction sur les ressources qui nécessitait le stationnement et le paiement d'une garnison de quelque 50 000 soldats britanniques. Il fallait "défendre" l'Inde en combattant les Japonais en Birmanie et au-delà, ce qui avait contribué à la faillite de la Grande-Bretagne pendant la guerre. Barnett est cinglant envers la classe dirigeante britannique qui, selon lui, aurait dû "laisser" l'Inde à ses propres politiciens pour qu'ils la gouvernent et la défendent au milieu des années 1930, lorsque le Parti du Congrès et la Ligue musulmane ont commencé à demander l'indépendance avec véhémence. Cela aurait permis d'économiser beaucoup d'argent et de vies britanniques. Il en va de même pour la longue série d'enchevêtrements, de "mandats" et de "protectorats" que nous avions acquis le long de la route maritime prolongée vers l'Inde, à savoir Gibraltar, Malte, Chypre et l'Égypte avec son canal de Suez. Aucun de ces pays n'a généré de revenus. Tous étaient un fardeau pour les finances publiques, tous nécessitaient la construction de bases militaires coûteuses et la prolongation indéfinie du service national pour les remplir de soldats mécontents qui, au fur et à mesure que les années 40 se transformaient en années 50, se retrouvaient à combattre des habitants de plus en plus mécontents qui réclamaient l'indépendance. Alors pourquoi continuer à payer pour cet empire coûteux ? Pour des raisons psychologiques. Les politiciens et le public pensaient que l'Empire (qui s'est transformé en Commonwealth) était ce qui faisait la grandeur de la Grande-Bretagne (was what made Britain Great). Barnett explique comment les ornements de l'Empire ont été créés à la fin de la période victorienne afin d'unir l'opinion publique dans les dominions et les colonies, mais aussi pour impressionner le public national. Ces cérémonies tape-à-l'œil, ces médailles, ces insignes et ces titres ont ensuite été portés par des cérémonies de couronnement élaborées (George V 1910, George VI 1936, Elizabeth II 1952), par la musique d'apparat, la Dernière Nuit des Proms, la liste annuelle des honneurs et tout le reste, la grandiose exposition sur l'Empire de 1924 - le tout véhiculant le sentiment noble et élevé que nous, le public britannique, avions une sorte de "devoir" de protéger, d'élever ces peuples obscurs à un niveau supérieur de civilisation et que maintenant, d'une manière mystique, les tribus Kikuyu et les mineurs australiens et les hommes d'affaires canadiens formaient tous une sorte de famille heureuse. Le point central sur lequel Barnett revient sans cesse est la manière dont ceux qu'il appelle les "fantasmateurs de l'empire" ont insisté sur le fait que l'Empire britannique (qui s'est transformé en Commonwealth britannique au cours de ces années), d'une manière ou d'une autre, magiquement, mystiquement : - rendait la Grande-Bretagne plus forte ; - donnait du "prestige" à la Grande-Bretagne ; - faisait de la Grande-Bretagne une grande puissance ; - donnant ainsi à la Grande-Bretagne le droit de s'asseoir à la table des grands avec l'Amérique et la Russie. Il montre comment toutes ces affirmations étaient fausses. Les gouvernements successifs se sont trompés en pensant que l'empire était en quelque sorte un atout, alors qu'en fait, il s'agissait d'un handicap désastreux à trois égards : La Grande-Bretagne n'a tiré aucun avantage économique d'une quelconque partie de l'empire (à l'exception de la Malaisie qui a réalisé des bénéfices dans le caoutchouc et l'étain). Même dans les années 1930, la Grande-Bretagne faisait plus de commerce avec l'Amérique du Sud qu'avec n'importe laquelle de ses colonies. La majeure partie de l'empire coûtait une fortune à maintenir et à entretenir, par exemple l'Inde. Non seulement nous devions payer pour la défense nominale de ces colonies, mais nous devions également payer le coût de leurs systèmes internes de police et de justice. L'Empire était absurdement dispersé. La marine britannique ne pouvait en aucun cas assurer la surveillance de la mer du Nord, de la Méditerranée et protéger l'Australie et la Nouvelle-Zélande de l'agression japonaise. Barnett montre que, dès 1904, la marine britannique avait décidé de concentrer ses forces dans les eaux nationales pour contrer la menace allemande croissante, de sorte que, même avant la Grande Guerre, la Grande-Bretagne se trouvait dans la position paradoxale de ne pas pouvoir défendre l'Empire qui était censé être le support de son statut de puissance mondiale. Et pourtant... non seulement Churchill, mais aussi les socialistes véhéments qui l'ont remplacé après leur victoire écrasante aux élections générales d'août 1945, n'ont pas pu psychologiquement briser la chaîne. Leur devoir envers la reine impératrice, toute leur éducation, que ce soit dans une cité HLM ou à Harrow, tous les attributs de l'État britannique, reposaient sur le mythe de l'empire. À cela s'ajoutait l'illusion que l'existence d'un Empire britannique leur donnait droit, d'une manière ou d'une autre, à une place au sommet de la hiérarchie, à côté de la Russie et de l'Amérique. Churchill avait, bien sûr, pris part à la Grande Alliance avec Roosevelt et Staline, qui a pris d'énormes décisions radicales sur l'avenir du monde entier à Yalta, Potsdam, etc. Avec un recul de 70 ans, il est difficile de se souvenir de la façon dont tous les participants pensaient, mais du côté britannique, il y avait une nette unanimité sur le fait qu'ils représentaient véritablement un quart de la surface terrestre du monde et un quart de sa population. Ce qui est surprenant, c'est que c'est un politicien travailliste, Ernest Bevin, devenu ministre des affaires étrangères en 1945, qui a ressenti le plus fortement cette idée. Barnett cite à plusieurs reprises Bevin et d'autres dans son genre invoquant une autre défense de ce ramassis d'obligations coûteuses, à savoir que l'Empire britannique offrait une sorte de leadership "moral" au monde. Ils le considéraient comme une énorme étendue de terres et de peuples qui bénéficieraient de la justice et du fair-play britanniques, une sorte de safe space entre le mercantilisme américain forcené d'une part, et la menace du communisme stalinien de l'autre. Les Britanniques n'ont pu conserver leur empire que parce que les Américains le payaient - d'abord avec le prêt-bail pendant la guerre, qui a maintenu à flot une Grande-Bretagne en faillite, puis avec l'énorme prêt d'après-guerre de 3,5 milliards de dollars (l'accord de prêt anglo-américain signé le 15 juillet 1946). Cet accord a été négocié par le grand économiste John Maynard Keynes : Keynes avait noté qu'un échec de l'accord de prêt amènerait la Grande-Bretagne à abandonner ses avant-postes militaires dans les régions du Moyen-Orient, de l'Asie et de la Méditerranée, l'alternative consistant à réduire le niveau de vie britannique étant politiquement irréalisable. Une dette qui n'a été remboursée qu'en 2006. Alors que Barnett nous montre (avec des détails ahurissants) les gouvernements britanniques successifs se chamaillant pour savoir s'il fallait dépenser 8 %, 7 % ou 6 % du PIB pour le budget militaire nécessaire à la "défense" de la Malaisie, de Bornéo, des Bermudes, du Kenya et du Tanganyika, leurs rivaux commerciaux les plus directs, l'Allemagne et le Japon, dépensaient précisément 0 % pour la défense. J'ai été surpris d'apprendre que (en plus du prêt spécial) la Grande-Bretagne a reçu plus d'argent de l'aide Marshall que la France ou l'Allemagne, mais - et c'est là le cœur du problème soulevé par Barnett - alors que ces deux pays ont présenté aux prêteurs américains des plans complets expliquant leurs intentions d'entreprendre des investissements complets et radicaux dans l'industrie, de réoutiller et de reconstruire leurs économies pour conquérir le monde de l'après-guerre, la Grande-Bretagne ne l'a pas fait. C'était une chance unique pour la Grande-Bretagne de balayer les détritus de l'industrie britannique en ruine et d'investir dans de nouvelles écoles techniques, une meilleure formation des travailleurs et des cadres, de nouvelles usines et de nouveaux équipements construits dans des endroits plus appropriés et reliés par une infrastructure routière et ferroviaire moderne. Au lieu de cela, selon Barnett, la Grande-Bretagne a gaspillé l'argent qu'elle avait emprunté aux États-Unis (la seule chose qui l'ait maintenue à flot pendant toute la période du gouvernement Attlee) pour 1. le grandiose État-providence avec ses soins gratuits du berceau à la tombe et 2. le soutien d'un "Empire" qui était devenu une charge grotesque et qui aurait dû être libéré pour faire son propre chemin dans le monde.
  25. https://nationalinterest.org/feature/european-perspective-new-world-disorder-206074?page=0%2C2 (5 janvier 2023) 5 Tout doit être fait pour mettre fin à la guerre en Ukraine le plus rapidement possible. À cette fin, un équilibre des intérêts doit être recherché entre la Russie et l'Ukraine. Toutefois - et cela s'avérera être un défi particulièrement difficile à relever - il faut éviter de créer de faux précédents. Cela signifie que la Russie ne doit pas être récompensée pour la guerre d'agression qu'elle a lancée en violation du droit international. Comme ils disposent de l'influence politique nécessaire, les États-Unis devraient s'adresser à la Russie sur un pied d'égalité et faire pression de manière décisive en faveur d'une solution diplomatique. Pour une telle solution, les deux parties devront abandonner leur espoir de gagner la guerre et devront accepter des compromis amers et parfois salvateurs. Le grand risque d'escalade, le nombre élevé de victimes à prévoir dans un conflit militaire de longue durée, ainsi que les conséquences perturbatrices majeures, ressenties dans pratiquement toutes les régions du monde, ne doivent pas être simplement acceptés. 8. Dans l'intérêt de la paix et de la stabilité, les "lignes rouges" des grandes puissances (qu'elles soient déclarées ou non) nécessitent une attention particulière. Compte tenu du danger d'escalade, les lignes rouges centrales doivent être respectées, comme cela a été le cas lors de la dernière guerre froide. À cette fin, l'OTAN devrait s'abstenir de pousser le processus d'élargissement et d'accepter l'Ukraine et les États du Caucase comme membres. Quant à l'UE, elle devrait renoncer à des gestes politiques symboliques inutilement provocateurs [*] et s'abstenir de mettre en avant la perspective de l'adhésion de l'Ukraine. Rüdiger Lüdeking est un ancien diplomate allemand. Il a été, entre autres, ambassadeur et commissaire adjoint du gouvernement fédéral pour le désarmement et la maîtrise des armements, représentant permanent auprès des Nations unies et des autres organisations internationales à Vienne et représentant permanent auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Avant de prendre sa retraite en 2018, il a été ambassadeur auprès du Royaume de Belgique. [*] comme déclarer la Russie "État terroriste" ?
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