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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.newsweek.com/ukraine-crimea-russia-collaborators-purge-tamila-tasheva-1813033 (16 juillet 2023) Tamila Tasheva - qui, depuis avril 2022, est la représentante permanente du président Volodymyr Zelensky pour la Crimée - a déclaré à Newsweek que Kiev prévoit d'inscrire sur une liste noire quelque 10 000 Ukrainiens qui ont collaboré avec les autorités russes, mais qu'elle ne punira pas ceux qu'elle considère comme des "victimes" de l'occupation. Des centaines de milliers de Russes se seraient installés en Crimée depuis la prise de la péninsule par les forces du président Vladimir Poutine en 2014. Les estimations varient, mais Mme Tasheva a déclaré que le chiffre se situait entre 500 000 et 800 000 nouveaux arrivants. Tous les Russes qui sont entrés illégalement, a-t-elle déclaré, seront soumis à une "expulsion forcée".
  2. https://www.theguardian.com/politics/2024/mar/01/george-galloway-wins-rochdale-byelection M. Galloway, l'un des hommes politiques les plus controversés de Grande-Bretagne, a remporté près de 40 % des voix lors d'un scrutin marqué par le chaos et la controverse et dominé par le conflit à Gaza. Il s'en est pris à Keir Starmer et à Rishi Sunak dans un discours de victoire qui a été interrompu par des chahuteurs après un dépouillement spectaculaire au centre de loisirs de Rochdale. "Keir Starmer, c'est pour Gaza", a-t-il déclaré. "Vous paierez le prix fort pour le rôle que vous avez joué en permettant, en encourageant et en couvrant la catastrophe qui se déroule actuellement dans Gaza occupé, dans la bande de Gaza". Vendredi, le chef adjoint du parti de M. Galloway a accusé le gouvernement et le parti travailliste de "faciliter effectivement le génocide à Gaza". L'ancien député travailliste Chris Williamson a déclaré à l'émission Today de BBC Radio 4 : "George Galloway est probablement le meilleur orateur au monde. Il a désormais sa place dans les couloirs du pouvoir à Westminster, où le gouvernement et l'opposition officielle facilitent effectivement le génocide à Gaza". Le Conseil représentatif des Juifs britanniques a déclaré que la victoire de M. Galloway marquait "un jour sombre" pour la communauté juive du Royaume-Uni. Un porte-parole a déclaré : "George Galloway est un démagogue et un théoricien du complot qui a introduit la politique de la division et de la haine dans tous les endroits où il s'est présenté au Parlement". "Son élection est un jour sombre pour la communauté juive de ce pays et pour la politique britannique en général. Nous pensons qu'il devrait être rejeté comme un paria par tous les parlementaires".
  3. 16 février 2024. Général Harald Kujat, ancien président du comité militaire de l'OTAN. 00:48 Mesdames et Messieurs, compte tenu des intérêts très différents de la propagande et de la désinformation, je dirais même des mensonges qui se mêlent dans cette guerre d'Ukraine, compte tenu de l'implication de nombreux pays en Ukraine, mais aussi autour de l'Ukraine, on a parfois l'impression qu'il s'agit d'un nœud gordien impossible à dénouer. Selon la tradition, Alexandre le Grand a réussi à dénouer le nœud gordien grâce à l'épée. Il trancha le nœud qui liait le char du roi phrygien Gordios au joug des chevaux et commença ainsi sa marche triomphale en Asie mineure. Telle est en tout cas la tradition de Plutarque. Mais il existe aussi une autre tradition qui remonte à l'historien romain Arrien selon laquelle Alexandre a défait le nœud grâce à la vivacité de son esprit en reconnaissant la fonction du clou de timon pour la résistance du nœud et en retirant simplement le clou. 02:14 Vous comprenez certainement pourquoi je mentionne ceci - je le mentionne parce que la politique occidentale suit la voie de l'épée, et elle suit la voie de l'épée parce qu'il lui manque ce qui caractérisait Alexandre le Grand, la vivacité d'esprit, à savoir reconnaître que le clou de la guerre d'Ukraine est une paix négociée. 38:54 Maintenant, après l'échec de cette offensive, la peur grandit en Europe que l'objectif stratégique de la Russie serait la conquête de toute l'Ukraine, et qu'après cela elle attaquerait les pays Baltes ou la Pologne, déclenchant une guerre avec l'OTAN. Si vous avez lu le journal "Welt am Sonntag", tout cela a été décrit de manière très détaillée. Les médias allemands défendent depuis un certain temps déjà la thèse selon laquelle l'attaque contre l'Ukraine fait partie d'une stratégie impériale à long terme visant à reconquérir la zone d'influence de l'Union Soviétique. 39:37 Depuis que la situation militaire penche clairement en faveur de la Russie, les soi-disant experts militaires répandent la peur de la guerre de manière hystérique. Je ne sais pas si c'est par ignorance, par rétrécissement idéologique ou par pure vanité. Peut-être pourrait-ce aussi être une manière de justifier les efforts déployés pour améliorer la capacité de défense de la Bundeswehr, mais ce n'est pas clairement identifiable. 40:07 Il est évident que ceux qui, il y a quelque temps encore, pronostiquaient la victoire militaire de l'Ukraine ou sa victoire politique veulent mobiliser sans hésiter le soutien de l'Ukraine en affirmant qu'une défaite ukrainienne ne satisferait pas la soif de pouvoir de la Russie et que celle-ci n'hésiterait pas à attaquer les pays de l'OTAN. L'Allemagne et l'Europe seraient à l'orée d'une décennie de confrontation avec la Russie. 40:41 Je trouve déjà significatif que les politiciens se basent sur l'hypothèse d'une guerre d'agression russe imminente pour exiger une nette augmentation des dépenses de défense afin de renforcer la capacité de défense. Pendant plus d'une décennie, les politiciens allemands ont accepté la violation de la Constitution qui a résulté de la soi-disant réorientation de la Bundeswehr en 2011 - pour le dire clairement, nous n'avons pas besoin d'une histoire de guerre, par ailleurs dangereuse, pour justifier que la Bundeswehr doit être capable de participer à la vie du pays et de l'alliance. Cela suffit amplement pour remplir le mandat constitutionnel. 41:34 Reste donc à savoir s'il existe des preuves convaincantes que la Russie sera non seulement capable d'attaquer l'OTAN dans quelques années, mais aussi qu'elle s'y prépare parce que c'est son intention. Poutine a rejeté l'accusation selon laquelle il avait pour objectif de restaurer l'empire russe, disant littéralement que personne ne veut nous croire, que personne ne veut croire que nous n'essayons pas de restaurer l'Union soviétique, et il a ajouté que ceux qui ne regrettent pas l'Union soviétique n'ont pas de cœur et ceux qui souhaitent la restaurer n'ont pas d'esprit. 42:10 Lors de la dernière conférence de Valdaï en octobre dernier, Poutine a déclaré – je cite ses propos pour montrer qu'il n'y a pas de déclarations claires de la Russie dans le sens où elles sont colportées chez nous – Poutine a déclaré que « la crise en Ukraine n'est pas un conflit territorial, et je tiens à le souligner. La Russie est le pays le plus grand et le plus vaste du monde, et nous n'avons aucun intérêt à reconquérir d'autres territoires ». 42:47 Et c'est toujours comme ça chez nous, on ne décrit jamais qu'un seul côté. Il y a une phrase de Hegel que je crois pouvoir citer ici : il a dit « le tout est la vérité ». « Le tout ». Ce qui veut dire que la moitié est la contre-vérité. Alors ça fait bien longtemps que je n'ai pas entendu « le tout », et vous ? Présentateur : Je l'entends avec vous. Avec moi ? Oui, parce que je suis responsable de l'autre moitié, hahaha. Bien ! Poursuivons. Alors à quoi cela ressemble-t-il en pratique ? Existe-t-il même une condition préalable à une attaque contre les États de l'OTAN ou à la conquête de toute l'Ukraine, car ce serait la condition préalable. 43:45 Lors de son attaque contre l'Ukraine en février 2022, la Russie a déployé environ 190 000 soldats contre une force ukrainienne plus de deux fois plus importante, qui avait été remarquablement entraînée et équipée par l'Occident. Que la conquête de l'ensemble de l'Ukraine eût été impossible, les dirigeants russes ont dû le comprendre, même s'ils ont toujours été présentés par l'Occident comme des incapables, mais ils maîtrisent encore les fondamentaux, je crois. Avec 190 000 hommes, on ne peut pas prêter à la Russie l'intention de conquérir toute l'Ukraine, c'est tout simplement impossible. Il y a encore autre chose, c'est qu'une occupation russe de ce grand pays nécessiterait d'énormes forces d'occupation. Pensez que dans la petite RDA, il y avait 300 000 soldats russes, et combien en aurait-il fallu dans l'immense Ukraine ? Et il y a encore un point que je voudrais aborder : je veux juste mentionner que l'objectif de la Russie a toujours été d'avoir un tampon entre la Russie et l'OTAN, et que ce tampon aurait disparu si toute l'Ukraine était occupée, ce qui signifierait que les soldats de l'OTAN et les soldats russes se retrouveraient face à face, et que le risque d'une confrontation qui ne serait plus contrôlable politiquement en raison d'une erreur humaine ou d'une défaillance technique serait grand, et nous avons vu dans toute la guerre d'Ukraine que la Russie et les États-Unis se sont toujours efforcés d'éviter une confrontation directe. À l'ouest ça a été célébré comme un grand embarras des russes, parce qu'ils n'étaient pas capables de s'imposer, c'est une autre histoire mais il y a encore autre chose : 46:09 J'ajoute que dans le cadre des négociations de paix d'Istanbul, fin mars 2022, la Russie a retiré ses troupes des régions conquises autour de Kiev en raison de l'issue positive pour les deux parties et en signe de bonne volonté, et a garanti contractuellement le retrait complet à la situation antérieure au début de l'attaque, à savoir le 23 février 2022. Je suppose donc que l'attaque contre l'Ukraine ne fait pas partie d'un plan impérial visant à reconquérir les anciennes zones d'influence soviétiques, ni a fortiori l'ensemble de l'Europe. Bien sûr, les buts de guerre peuvent changer au cours d'une guerre. Il serait d'ailleurs très facile de déterminer si les suppositions concernant les intentions d'attaque de la Russie sont fondées en convenant d'un cessez-le-feu suivi de négociations de paix. En outre, les négociations pourraient déboucher sur des réglementations excluant que le territoire ukrainien puisse être utilisé par la Russie comme zone de déploiement pour une attaque en Europe centrale. De plus, des accords pourraient être conclus avec la Russie, qui renforceraient avant tout la sécurité des États baltes mais contribueraient également à une plus grande stabilité entre l'OTAN et la Russie. Je pense, par exemple, à un traité FCE actualisé sur la limitation des forces conventionnelles, avec une nouvelle réglementation des flancs, et à des mesures militaires de confiance qui contribuent à une plus grande transparence et à une plus grande prévisibilité des affaires politico-militaires. il semble que Moscou veuille avant tout empêcher l'extension de l'OTAN jusqu'à la frontière russe par l'adhésion de l'Ukraine. 48:11 La Russie a poursuivi dès le milieu des années 90 l'objectif d'une zone tampon stratégique avec l'OTAN - je dirais même d'un cordon sanitaire - et a relancé cette idée depuis quelque temps sous la forme d'une zone démilitarisée sur le territoire ukrainien. Ces derniers temps, la conduite des opérations russes montre toutefois que la Russie prend des mesures contre le risque que des troupes occidentales interviennent dans la guerre pour éviter une défaite totale de l'Ukraine. 48:53 En Allemagne, le fait même qu'un accord paraphé par les deux parties ait été conclu à Istanbul en mars 22 est réprimé ou nié, alors que même le gouvernement ukrainien ne le nie pas et que les participants ukrainiens aux négociations l'ont confirmé à plusieurs reprises en public. Les raisons en sont évidentes : une analyse plus approfondie du contenu de l'accord montrerait que l'Ukraine avait obtenu un très bon résultat, un résultat qui aurait mis fin à la guerre au bout de sept semaines à des conditions tout à fait acceptables pour l'Ukraine. Toute personne raisonnable se demanderait alors pourquoi Zelensky n'était pas prêt à empêcher par sa signature la mort d'un demi-million d'Ukrainiens et la destruction du pays, après s'être exprimé positivement sur les négociations, même dans les médias russes, pendant les négociations. 50:02 Et toute personne raisonnable continuerait à se demander avant toute chose, pourquoi lui et les pays occidentaux qui le soutiennent ne sont toujours pas prêts à donner une chance à la paix. Les politiciens qui ont empêché la paix entre la Russie et l'Ukraine début avril étaient visiblement convaincus que la Russie pourrait être vaincue grâce à leur soutien à l'Ukraine. Il devrait entre temps être devenu clair pour tout le monde qu'il s'agissait d'une fiction. Les Ukrainiens ont accompli ce que leurs forces armées étaient capables de faire grâce au soutien occidental. L'Occident ne devrait donc plus se charger du sort tragique du peuple ukrainien. Même la livraison de ce que l'on appelle les "game changers" réclamés par les profanes, c'est-à-dire parfois des chars d'assaut, parfois d'autres choses, les Wunderwaffen que l'on espérait - d'autres ont espéré des Wunderwaffen dans le passé -, ne sont pas en mesure de changer la situation stratégique en faveur de l'Ukraine. Les forces armées ukrainiennes sont dans un état extrêmement critique, et après les lourdes pertes subies, les forces ukrainiennes n'ont plus la force de prendre un tournant stratégique. L'amère vérité est que, malgré le soutien massif des États-Unis et de l'Europe avec des armes modernes, une défaite militaire de l'Ukraine se profile à l'horizon. 52:00 Pourtant, nos médias disent qu'il faut fournir plus d'armes. Mais les armes ne peuvent pas remplacer les soldats. Il semblerait donc que l'Ukraine veuille déplacer la guerre à un autre niveau, c'est-à-dire qu'elle veuille pénétrer profondément en Russie avec des systèmes d'armes. Je pense que la fenêtre d'opportunité pour une paix négociée pourrait se refermer rapidement. Si l'Occident ne s'engage pas sérieusement dans une paix négociée, le sort de l'Ukraine se jouera sur le champ de bataille, et quand les armes se tairont, l'Ukraine ne sera plus ce qu'elle était. 52:43 L'Occident pourrait même se sentir contraint, et c'est ma grande crainte, d'empêcher une défaite militaire écrasante de l'Ukraine en intervenant activement, ce qui créerait un réel danger de voir une grande guerre européenne éclater sur le continent européen, y compris avec le risque d'une guerre nucléaire limitée, bien que les deux grandes puissances, la Russie et les États-Unis, aient fait de gros efforts pour éviter cela. Il reste donc à espérer que l'on parvienne encore à éviter une extension de la guerre à toute l'Europe. Si ce n'est - j'en reviens à Alexandre le Grand - par la vivacité d'esprit d'un homme politique de premier plan, alors peut-être que c'est parce que la raison s'impose. Je n'ai personne en tête pour le moment... Vous en avez un ? dont on pourrait dire qu'il a la vivacité d'esprit ? Oui je suis trop vivant, mais pas de l'esprit hahaha. Donc, le dernier point que je veux faire, et que je voudrais vraiment porter à votre attention, c'est que les historiens se sont toujours demandé comment les puissances européennes ont pu basculer dans la Première Guerre mondiale, la catastrophe originelle du XXe siècle, en espérant que les historiens du futur n'auront pas à se demander comment la guerre d'Ukraine a pu devenir la catastrophe originelle du XXIe siècle. Merci pour votre attention. [applaudissements]
  4. Il faut préciser que ce référendum approuvait, à travers la déclaration de l'indépendance de l'Ukraine du 24 août 1991, la "Déclaration de Souveraineté Étatique de l'Ukraine" du 16 juillet 1990, affirmant la neutralité de l'Ukraine : https://static.rada.gov.ua/site/postanova_eng/Declaration_of_State_Sovereignty_of_Ukraine_rev1.htm La RSS d'Ukraine déclare solennellement son intention de devenir un État neutre en permanence, qui ne participe pas à des blocs militaires et adhère à trois principes de liberté nucléaire : ne pas accepter, ne pas produire et ne pas acheter d'armes nucléaires.
  5. Je pense que l'idée d'une confusion entre Balkans et Baltes est plausible. Puisqu'il a dit à la fois qu'ils ne sont pas dans l'UE et pas dans l'OTAN. Le nombre qu'il a annoncé, 5 correspond à peu près au nombre de pays ex-yougoslaves et l'Albanie qui ne sont pas dans l'UE, avec la question de savoir si on compte le Kosovo comme un "vrai" pays puisqu'il n'est pas reconnu par l'Espagne, et le cas du Montenegro qui est dans l'OTAN mais pas dans l'UE. Mais dans ce cas là, on ne voit pas pourquoi ils devraient craindre une invasion russe, puisque la Russie n'est pas contiguë aux Balkans. Donc il y a un déficit cognitif assez grave. Luc Ferry, semble-t-il, a une grande loyauté vis à vis de Nicolas Sarkozy. Donc souvent il défend une position pro-Sarkozy. Est-ce que quelqu'un a accès à la vidéo entière de ce débat avec Cohn-Bendit, pour qu'on sache ce qu'il y a dit, à part cette coquille sur les pays Baltes ? En particulier, qu'est-ce qui te fait dire que c'est pro-russe ? C'est pro-russe de dire que la Russie est susceptible d'attaquer des pays qui ne sont pas dans l'OTAN ? Pourquoi ? Est-ce parce que la position anti-russe orthodoxe exige de dire que la Russie est susceptible d'attaquer l'OTAN, pour faire de l'agitation belliciste, et accroître au passage les profits et la puissance du complexe militaro-industriel ? Il est possible qu'il interprète les faits d'une manière qui te perturbe, mais c'est son droit d’interpréter les faits comme il veut. Chacun a droit à sa propre opinion, mais pas à ses propres faits. Daniel Patrick Moynihan Je rappelle que Nicolas Sarkozy, en qualité de président de la présidence tournante de l'UE, a négocié avec Poutine le retrait des troupes russes aux positions du statu quo ante en Géorgie en 2008, en échange de quoi l'Occident n'a pas sanctionné la Russie. Sarkozy est un partisan de la négociation. https://www.nouvelobs.com/monde/20080812.OBS7064/sarkozy-et-medvedev-s-accordent-sur-un-plan-de-sortie-de-crise-en-six-points.html Les parties doivent s'engager à ne pas "recourir à la force", à "cesser les hostilités de façon définitive", assurer un "accès libre à l'aide humanitaire" (le HCR a fait état de 100.000 personnes déplacés), les forces militaires géorgiennes doivent retourner "dans leur lieu habituel de cantonnement", tandis que les forces russes doivent se retirer "sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse commune avec Dimitri Medvedev à Moscou. Le sixième point prévoit "l'ouverture de discussions internationales sur le statut futur et les modalités de sécurité durable en Abkhazie et en Ossétie du Sud", les deux territoires séparatistes pro-russes en Géorgie. Voir l'intervention de Nicolas Sarkozy sur France 5 (C à vous) le 6 septembre 2023 : https://youtu.be/uLgTeYmrhwI?t=138 02:38 « Sur le boulevard Saint-Germain, on est très courageux pour envoyer des jeunes ukrainiens mourir » 03:44 « À l'époque, tout le monde était bien content que j'aie pris le risque d'aller à Moscou, et les huit heures de négociation avec Poutine ont été extrêmement dures » 04:19 Poutine est l'agresseur, l'Ukraine est l'agressée, il faut aider l'Ukraine. 04:41 Est-ce que l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN favorise la paix ou pas ? 04:50 Avec Angela Merkel, on s'y est opposé. Pourquoi on s'y est opposé ? Parce que quand vous agitez la muleta sous le museau du taureau, faut pas s'étonner qu'il fonce. Donc je suis pour qu'on donne des garanties de sécurité à l'Ukraine, pays qui doit rester neutre, parce que l'Ukraine est un pont entre le monde slave, la Russie, et nous. 05:10 Deuxièmement, est-ce qu'il faut faire entrer l'Ukraine dans l'Europe ? Ça me rappelle l'affaire de la Turquie. C'était magnifique, de Hollande à Chirac ils étaient tous d'accord pour faire entrer la Turquie dans l'Europe. Est-ce que ça fait progresser la paix ? Non. Parce que si vous faites entrer l'Ukraine dans l'Europe, vous renforcez l'Europe américaine, puisque les pays d'Europe de l'Est sont sous domination américaine. Je suis pour une Europe indépendante, et nous n'avons pas les mêmes intérêts en la matière, que les Américains. 05:56 Les Ukrainiens disent ce qu'ils veulent. En l'occurrence, les Ukrainiens c'est les Américains, parce que vous retirez le soutien américain, et vous n'avez malheureusement plus la force nécessaire pour défendre l'Ukraine. 06:10 L'issue d'une guerre c'est simple : soit vous exterminez l'adversaire, soit vous faites un compromis. Il n'y a pas de troisième solution. Exterminer la Russie, deuxième puissance nucléaire... Si vous voulez qu'on danse au bord d'un volcan et qu'on déclenche une guerre nucléaire, tout simplement pour avoir une bonne image et dire "on est généreux, on est courageux"... courageux au café du Flore, sans naturellement aller au combat... ? Donc soit il y a anéantissement, soit il y a compromis. 06:58 Le compromis, quel peut-il être ? Excusez-moi, le premier à avoir parlé du compromis, c'est le président ukrainien au début du conflit, qui lui-même a dit, eh bien non, faisons un référendum. L'entrée dans l'OTAN : qui s'est opposé à l'entrée dans l'OTAN à la dernière réunion ? C'est monsieur Biden. Je ne suis quand même pas le seul à penser ça ! 07:29 Je pense que la France doit être aux côtés de l'Ukraine, mais que la France a une voix singulière. La France n'a pas à s'aligner sur les intérêts américains. Et permettez moi, pour conclure, de vous dire : il y a deux vainqueurs dans ce conflit : il y a les Chinois, qui voient tous les BRICS se ranger derrière eux, et il y a les Américains qui vendent leurs armes. Prix de l'énergie : quand le prix de l'énergie augmente, c'est le gaz de schiste chez eux qui devient rentable. Et sur les céréales, c'est eux qui les vendent au monde entier. 08:02 Donc l'intuition première du président Macron, de maintenir le dialogue, était la bonne. 08:19 C'est des sujets sérieux. On doit les traiter à fond. On doit avoir ce débat. On peut pas continuer à faire la guerre en disant simplement "plus d'armes, plus de morts, plus d'opposition". On en sort comment ? 08:43 J'affirme que c'est un débat sérieux, qui devrait être mené au bout, et que défendre l'Ukraine, et son indépendance et son intégrité territoriale, c'est proposer une solution qui ne soit pas plus de morts et l'extermination d'un des deux belligérants.
  6. Parallèle entre Prigojine et Trump : https://peterbeinart.substack.com/p/russias-coup-attempt-and-ours (26 juin 2023) Et l'un des points essentiels à retenir de ce coup d'État que les États-Unis ont frôlé [le 6 janvier 2021], de leur implication militaire potentielle dans la remise en cause d'une élection, c'est que, comme dans le cas de la Russie, ce coup d'État était profondément lié à l'échec de nos efforts militaires à l'étranger. L'un des points soulevés par Spencer Ackerman dans son livre Reign of Terror, dont le sous-titre est How The 9/11 Era Destabilized America and Produced Trump (Comment l'ère du 11 septembre a déstabilisé l'Amérique et produit Trump), est de remarquer combien les garde-fous qui auraient pu empêcher quelqu'un comme Trump ont été érodés par la guerre contre le terrorisme, entre guillemets, et le renforcement d'un État de sécurité nationale sans contrainte, la diabolisation des musulmans et des migrants en général, ainsi que cette dynamique selon laquelle, même si l'État de sécurité nationale est devenu beaucoup plus puissant en réponse au 11 septembre, il y avait aussi ce profond sentiment de désillusion et même de rage contre lui parce qu'il n'avait pas réussi à vaincre les ennemis de l'Amérique à l'étranger. Et je pense que cela ressemble à ce que l'on voit en Russie. Ce que Prigozhin représente, c'est cette sorte de rage et de désillusion face à l'échec de l'État russe de sécurité nationale, doté d'un pouvoir massif, à atteindre ses objectifs en Ukraine, son invasion de l'Ukraine. C'est ce que nous avons eu tendance à voir avec une grande partie du Trumpisme, c'est-à-dire qu'une fois que l'ennemi extérieur n'a pas pu être vaincu, on a commencé à chercher des ennemis à l'intérieur. Et, en fait, Trump et ses alliés ont essentiellement fait de l'État profond lui-même un ennemi : le FBI, la CIA, etc. Il convient de rappeler que Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale de Trump, qui est devenu depuis un fervent partisan d'une sorte de coup d'État de Trump, s'est fait un nom, est devenu lieutenant-général, parce qu'il était profondément impliqué en tant qu'architecte des efforts américains de contre-insurrection en Afghanistan et en Irak. Ce que je veux dire, c'est que si nous voyons maintenant la Russie s'engager dans une spirale vers le chaos interne, la guerre civile, l'instabilité, peu importe, nous devrions résister à la tentation de l'autosatisfaction, et utiliser cela pour effacer ce que nous savons sur la façon dont notre propre système s'est rapproché - et pourrait très bien se rapprocher à nouveau - de certaines des mêmes dynamiques. Et nous devrions utiliser ces connaissances pour redoubler d'efforts afin d'essayer de renforcer l'État de droit, la démocratie libérale et les contraintes imposées au pouvoir exécutif aux États-Unis, et aussi pour être très, très méfiants vis-à-vis de nouvelles interventions militaires américaines ou de nouvelles guerres froides qui renforcent un État de sécurité nationale sans contrainte d'une manière qui peut s'avérer très corrosive pour l'État de droit et pour la survie de la démocratie libérale aux États-Unis. La démocratie libérale est peut-être un rêve lointain en Russie, mais elle n'est certainement pas sûre non plus aux États-Unis.
  7. Un affrontement était prévisible, et avait été prévu plusieurs analystes : https://peterbeinart.substack.com/p/bidens-cia-director-doesnt-believe (7 février 2022) Alors que l'administration Bush s'apprêtait à ouvrir les portes de l'OTAN à l'Ukraine, les mises en garde de Burns [ambassadeur américain à Moscou] contre une réaction russe se firent encore plus vives. Il a déclaré à Mme Rice qu'il était "difficile d'exagérer les conséquences stratégiques" de l'offre d'adhésion à l'OTAN à l'Ukraine et a prédit que "cela créerait un terrain fertile pour l'ingérence russe en Crimée et dans l'est de l'Ukraine". Bien que Burns n'ait pas pu prédire le type spécifique d'ingérence auquel Poutine aurait recours, que ce soit en 2014 lorsqu'il s'est emparé de la Crimée et a fomenté une rébellion dans l'est de l'Ukraine ou aujourd'hui, il a averti que les États-Unis contribuaient à mettre en branle le type de crise auquel l'Amérique est confrontée aujourd'hui. Promettez à l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN, écrivait-il, et "il ne fait aucun doute que Poutine ripostera vigoureusement". Si un journaliste lisait aujourd'hui les citations de Burns à la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, il l'accuserait probablement de "répéter les propos des Russes". Mais Burns n'est pas le seul. Au sein même du gouvernement américain, de nombreux responsables ont prévenu que la politique des États-Unis à l'égard de la Russie risquait d'entraîner un désastre. William Perry, secrétaire à la défense de Bill Clinton de 1994 à 1997, a failli démissionner en raison de son opposition à l'expansion de l'OTAN. Il a depuis déclaré qu'en raison de leur politique des années 1990, "les États-Unis méritent une grande part de responsabilité" dans la détérioration des relations avec Moscou. Steven Pifer, qui a été ambassadeur des États-Unis en Ukraine de 1998 à 2000, a qualifié de "véritable erreur" la décision prise par Bush en 2008 de déclarer que l'Ukraine finirait par adhérer à l'OTAN. Fiona Hill, qui s'est fait connaître pendant la saga de la destitution de Trump, affirme qu'en tant qu'agents nationaux du renseignement pour la Russie et l'Eurasie, elle et ses collègues ont "averti" Bush que "Poutine considérerait les mesures visant à rapprocher l'Ukraine et la Géorgie de l'OTAN comme une mesure provocatrice qui provoquerait probablement une action militaire russe préemptive."
  8. "Il y a quatre pays baltes" ? Difficile de mettre 20/20 à sa copie...
  9. Quelques jours avant le crash de Smolensk : M. Poutine, qui a été critiqué par le passé pour avoir estimé que l'effondrement de l'Union soviétique était "la plus grande catastrophe géopolitique" du XXe siècle [il a aussi dit que ceux qui regrettent l'Union Soviétique n'ont pas de cerveau : http://www.en.kremlin.ru/events/president/transcripts/22948 5 mai 2005, interview aux chaînes ARD et ZDF], a condamné le "totalitarisme inhumain" lors de son discours à Katyn. Faisant référence au massacre de Katyn, il a déclaré que "ce crime ne peut être justifié d'aucune manière". M. Poutine a également qualifié de "mensonges cyniques" les affirmations de Staline selon lesquelles les officiers disparus avaient "fui en Mandchourie". Dans son discours de mercredi, M. Poutine a fait un pas de plus dans une nouvelle direction en ce qui concerne la Pologne et l'histoire commune des deux pays. En septembre 2009, il avait déjà condamné le pacte nazi-soviétique qui avait conduit à la partition de la Pologne en 1939 dans une lettre ouverte aux Polonais. Puis, la semaine dernière, la télévision d'État russe a diffusé le film "Katyn" du réalisateur polonais Andrzej Wajda, dont le père a été assassiné par les Soviétiques en 1940. Nikolai Svanidze, un historien qui a écrit une biographie du président russe Dmitri Medvedev, a fait l'éloge de ce film "incroyablement fort". Les journaux polonais ont même salué la diffusion du film comme le signe d'un "tournant" dans les relations polono-soviétiques. https://www.rferl.org/a/Putin_Speaks_At_Joint_Commemoration_Of_SovietEra_Massacre/2005357.html (7 avril 2010) Affirmant que "rien ne peut justifier ces crimes", M. Poutine a souligné que les citoyens polonais et soviétiques avaient tous deux souffert de la terreur stalinienne. "Notre peuple, qui a enduré les horreurs de la guerre civile, la collectivisation forcée et les répressions massives des années 1930, comprend très bien - peut-être mieux que quiconque - ce que des sites d'exécution comme Katyn, Mednaya, Pyatikhatka signifient pour de nombreuses familles polonaises, car cette triste liste comprend également des sites d'exécutions massives de citoyens soviétiques", a déclaré M. Poutine. Dans ses remarques, M. Poutine a reconnu les décennies de tromperie, mais a exhorté les Polonais à ne pas rejeter la responsabilité des crimes sur le peuple russe. "Pendant des décennies de mensonges cyniques, on a tenté de dissimuler la vérité sur les meurtres de Katyn", a déclaré M. Poutine. "Mais ce serait également un mensonge et une manipulation que d'imputer ces crimes au peuple russe. L'histoire écrite sous le coup de la colère et de la haine est tout aussi fausse et vernie que l'histoire écrite dans l'intérêt de certaines personnes ou de certains groupes politiques. Mais alors que Poutine et Tusk rendaient hommage aux victimes de Katyn aujourd'hui, le Parti communiste russe a publié une déclaration condamnant "l'interprétation anti-russe du massacre de Katyn", qui "montre l'incapacité des autorités russes à défendre les intérêts géopolitiques du pays et la vérité historique". M. Poutine a néanmoins appelé à la réconciliation entre la Russie et la Pologne, qui ont entretenu des relations tendues pendant la période post-soviétique en raison de la politique étrangère pro-occidentale de Varsovie. "Quelles que soient les difficultés, nous devons aller l'un vers l'autre, en nous souvenant de tout, mais en comprenant que nous ne pouvons pas vivre uniquement dans le passé", a déclaré M. Poutine. https://www.nytimes.com/2009/09/02/world/europe/02russia.html (1er septembre 2009) Le Premier ministre Vladimir V. Poutine, en Pologne pour marquer le 70e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale, a fait l'éloge mardi des soldats et des citoyens polonais pour leur bravoure en temps de guerre, alors même que le gouvernement russe a dévoilé ce qu'il a déclaré être des documents précédemment classifiés montrant la coopération de la Pologne d'avant-guerre avec l'Allemagne nazie. Les remarques de M. Poutine semblent avoir pour but d'apaiser la querelle entre la Russie et la Pologne sur le rôle de chaque pays dans la guerre, une querelle qui s'est envenimée au cours des semaines précédant l'anniversaire. "La Russie a toujours respecté la bravoure et l'héroïsme du peuple polonais, des soldats et des officiers, qui se sont dressés les premiers contre le nazisme en 1939", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion avec le premier ministre polonais, Donald Tusk, dans la station balnéaire de Sopot, sur la mer Baltique.
  10. https://journals.openedition.org/lectures/50733 Nicolas Escach, Benoît Goffin (dir.), De la Baltique à la mer Noire. Saint-Pétersbourg, Narva, Riga, Daugavpils, Minsk, Kiev, Odessa, Sébastopol, Sotchi, Tbilissi, Lyon, ENS Éditions, coll. « Odyssée, villes-portraits », 2021 Avec Sébastien Gobert, nous plongeons à Kiev, la ville aux mille visages qu’il faut dompter avant d’en apprécier toute la profondeur. On est ici au cœur de la Russie historique, la Rus’. Dans ce lieu haut en couleur, le souvenir des révolutions est certes dissimulé par la vitrine flambante du capitalisme ambiant, mais la promesse de nouvelles agitations n’est jamais bien loin. La ville d’Odessa ou plutôt les villes d’Odessa s’offrent ensuite aux yeux du lecteur ; une Odessa historique où cohabitent l’héritage des tsars et celui des « terribles années 30 » avec une Odessa touristique où règnent en maître l’alcool et les boîtes de nuit. Odessa est une ville de cinéma, une « Babel aux mille communautés » à en croire Cédric Gras, une ville à part en Ukraine, un petit territoire où se mêle joyeusement Russes et Ukrainiens, mais aussi Turcs, Arméniens, Moldaves et Biélorusses. Emmenés par Kevin Limonier, nous passons ensuite par Sébastopol, la ville des marins et des officiers de la Marine qui est née de la volonté de la Russie tsariste de disposer d’un accès à la mer Noire et, par là, d’une mer qui ne gèle jamais. Dans l’imaginaire russe, Sébastopol représente un haut lieu du patriotisme héroïque russe. Terre d’anciennes batailles, elle a été reconstruite à l’identique après sa destruction quasi-totale pendant la Seconde Guerre mondiale, tranchant ainsi avec la mode de l’époque qui était au bâtiment stalinien.
  11. https://journals.openedition.org/lectures/43672 Guillaume Sauvé, Subir la victoire. Essor et chute de l’intelligentsia libérale en Russie (1987-1993), Paris, EHESS, 2020. Au début de l’année 1987, Gorbatchev amorce un virage politique dont le programme est pétri des idées portées par l’intelligentsia libérale. Démocratisation et introduction des « mécanismes économiques » sont désormais à l’agenda politique. Ce faisant, Gorbatchev polarise les opinions et voit, face à lui, émerger l’hostilité des communistes et des nationalistes. Il bénéficie alors du soutien d’une grande partie des intellectuels libéraux qui défendent ses réformes dans les médias : « il n’y a pas d’autre option que Gorbatchev » (p. 115). De 1987 à 1989, les libéraux soviétiques interprètent le conflit politique de manière binaire entre les « défenseurs » et les « adversaires » de la perestroïka. À partir de 1994, l’intelligentsia libérale, méprisée par la nouvelle élite politique affairiste et détestée par une partie de la population, constate la perte de son ascendant dans le débat démocratique. Dans le nouvel ordre constitutionnel qui s’est établi, les intellectuels libéraux se divisent une nouvelle fois entre ceux qui choisissent l’opposition et créent le parti Yabloko et ceux qui adoptent une stratégie de soutien et de collaboration au pouvoir. Guillaume Sauvé conclut de manière sévère, estimant que les intellectuels libéraux ont créé les conditions institutionnelles et symboliques de leur marginalisation. https://www.erudit.org/fr/revues/ps/2021-v40-n2-ps06089/1077877ar/ Guillaume Sauvé rappelle que la démocratie ne dépend pas uniquement de la « forme » qu’elle emprunte, mais aussi de la « manière » dont elle est construite. Ainsi, l’intelligentsia libérale, malgré son importance dans l’établissement des changements politiques en URSS et en Russie, n’a pas su persuader jusqu’au bout de la pertinence de son option morale. Ce sont plutôt les partisans de la « main de fer » qui, à l’aide du spectre de la contre-révolution, ont détruit les aspirations démocratiques. Cette pratique autoritaire, apparue dès les premiers jours du nouvel État, est toujours d’actualité et caractérise encore la politique contemporaine russe. https://journals.openedition.org/lectures/62064 Gilles Favarel-Garrigues, La verticale de la peur. Ordre et allégeance en Russie poutinienne, Paris, La Découverte, 2023 Selon l’auteur, Poutine promet essentiellement une dictature de la loi pour lutter contre la corruption et contrôler les élites, répondant ainsi aux attentes du peuple russe. Cette notion de dictature de la loi participerait ainsi à une « verticalité du pouvoir ». Cependant, l’auteur démystifie ce dernier concept, révélant que la « dictature de la loi » est en réalité exploitée à des fins personnelles par divers acteurs à différents niveaux et positions régionales. Cette analyse nuancée remet en question les fondements du régime de Poutine, tout en illustrant comment des acteurs locaux et régionaux peuvent utiliser les mécanismes juridiques pour leurs intérêts personnels, échappant à la surveillance du pouvoir central. En nuançant l’idée de verticalité, l’auteur montre que la Russie ne doit pas être pensée comme une exception, et qu’elle peut aussi être comprise à partir de grandes théories issues de la sociologie. La référence à la cage d’acier de Weber illustre ainsi de manière frappante les conséquences sur les individus du pouvoir en Russie, du moins tel que façonné par Poutine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cage_de_fer Se réfère à l'augmentation de la rationalisation inhérente à la vie sociale, particulièrement dans les sociétés occidentales capitalistes. La « cage d'acier » agit comme un piège pour les individus qui sont oppressés ou paralysés par un système bureaucratique basé sur le calcul et le contrôle.
  12. La dernière phrase est compliquée à décortiquer. Parce qu'en fait il y a une moitié des chefs d'état majors qui a reçu la lettre, donc qui n'a pas été contournée. Donc il y a deux moitiés, la moitié contournée et la moitié non-contournée. Que la moitié contournée soit furieuse, ça se comprend. Donc ce qui reste à expliquer, c'est pourquoi la moitié non contournée s'est solidarisée avec la moitié contournée. La clé de tout ça, me semble-t-il, ce serait de savoir dans quelle moitié étaient les États-Unis. Est-ce que les États-Unis étaient dans la moitié contournée et furieuse, ou dans l'autre ? Ce qui me paraît plausible, c'est que l'OTAN est une chambre d’enregistrement des volontés et des caprices du patron qui est les États-Unis. Si les États-Unis étaient dans la moitié contournée et furibarde, cela expliquerait que l'autre moitié se soit alignée sur le "non" furibard du patron.
  13. En dernier ressort, ce ne sont pas les Russes mais bien les Américains qui décideront ce que l'Ukraine doit faire. La guerre se terminera lorsque les Américains et les Russes s'entendront sur ce que doit faire l'Ukraine. Les Ukrainiens eux-mêmes auront assez peu voix au chapitre. Les Américains (avec les soviétiques) ont décidé de ce que Cuba doit faire. Les Américains (avec les soviétiques et les Chinois) ont décidé de ce que la Corée du Sud doit faire :
  14. Je pense qu'il n'est pas trop tard pour limiter l'enjeu au sort du projet "État ukrainien dépendant de Washington". C'est à dire que je pense qu'un état neutre, indépendant, non aligné, équidistant, a encore des chances.
  15. https://www.nouvelobs.com/monde/20230205.OBS69184/les-armes-a-longue-portee-promises-a-l-ukraine-ne-serviront-pas-a-viser-le-territoire-russe-promet-kiev.html (5 février 2023) Les armes à longue portée promises à l’Ukraine ne serviront pas à viser le territoire russe, promet Kiev. Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a affirmé devant la presse qu’elles ne seraient utilisées que dans les zones occupées. Je ne sais pas de quel côté est la bêtise ou l'inattention, celle qui consiste à ne pas voir qu'il y a une différence entre d'une part livrer des armes à un gouvernement qui promet de ne pas viser le territoire russe et d'autre part constituer une "coalition pour les frappes dans la profondeur" selon les propos d'Emmanuel Macron rapportés par l'Express, lorsque la doctrine militaire française explique que "profondeur" veut dire plus de 300 km au delà des lignes. Qu'on soit d'accord ou pas d'accord sur le fait que c'est une bonne ou une mauvaise idée, c'est une chose, mais au moins entendons nous sur le sens des mots c'est à dire sur ce que signifie "frappe dans la profondeur" et ce que signifie "coalition". https://www.wsj.com/articles/ukraines-appeal-for-longer-range-missiles-presents-fresh-test-of-biden-administration-support-11665083684 (6 octobre 2022) La réticence de l'administration à fournir ces missiles à longue portée reflète un différend plus profond, en partie sur la manière de soutenir l'Ukraine sans risquer un conflit plus large avec la Russie, dont les dirigeants ont laissé entendre qu'ils pourraient recourir à l'arme nucléaire. "La raison pour laquelle nous ne leur donnons pas ces armes est un désaccord sur le fait de frapper des cibles en Crimée", a déclaré un fonctionnaire du Congrès. Les responsables américains affirment que les missiles à plus longue portée ne sont pas nécessaires pour le combat actuel de l'Ukraine et pensent que Moscou y verrait une escalade à un moment où de hauts dirigeants russes ont évoqué le spectre de l'utilisation de l'arsenal nucléaire du pays. "Nous n'allons pas envoyer à l'Ukraine des systèmes de fusées capables de frapper la Russie", a déclaré M. Biden en mai. Le mois dernier, le ministère russe des affaires étrangères a averti que si Washington fournissait à Kiev des missiles de plus longue portée, il franchirait une "ligne rouge" et deviendrait "partie au conflit". En ce qui concerne les autres armes fournies par les États-Unis, le gouvernement de M. Zelensky semble avoir respecté l'insistance des États-Unis à ne pas utiliser les armes américaines pour frapper la Russie elle-même. Alors que l'administration Biden a fondé sa décision concernant l'ATACMS sur la crainte d'un conflit direct entre les États-Unis et la Russie, elle a récemment ajouté de nouveaux arguments contre la fourniture de ces armes. De plus en plus, l'administration a mis l'accent sur la crainte d'une réduction trop importante des stocks américains d'ATACMS et a récemment déclaré à des commissions de la Chambre des représentants et du Sénat, lors d'une séance à huis clos, que la fourniture de ces missiles pourrait nuire à la préparation militaire, selon des responsables du Congrès.
  16. L'Ukraine fait ce qu'elle veut. La question est de savoir ce que fait la France. Une coalition, regarde dans n'importe quel livre d'histoire, regarde dans n'importe quel dictionnaire, c'est toujours un regroupement de pays qui font la guerre ensemble, qui sont des cobelligérants. La coalition en Afghanistan, la coalition en Irak, la coalition en Libye, c'était des pays qui faisaient la guerre, c'était pas simplement des pays qui fournissaient des armes.
  17. https://foreignpolicy.com/2024/03/01/navalny-funeral-russia-opposition-dissident-leader/ Navalny, par exemple, était clairement un nationaliste russe. Non seulement il a soutenu l'invasion de la Géorgie par Moscou en 2008, décrivant les Géorgiens comme des "rongeurs", mais il a également utilisé d'autres insultes ethniques pour décrire d'autres personnes originaires du Caucase. Il s'est en outre présenté comme quelqu'un qui éliminerait "les immigrants non blancs d'Asie centrale et du Caucase en les déportant sans pitié", comme l'a écrit le journaliste Terrell Jermaine Starr en 2021. Plus notoirement, M. Navalny a passé des années non seulement à refuser de condamner l'invasion initiale de l'Ukraine par Moscou en 2014, mais aussi à esquiver les questions concernant le retour de la région ukrainienne de Crimée sous le contrôle de Kiev. Même s'il était élu président, il a déclaré en 2014 qu'il maintiendrait le contrôle de Moscou sur la Crimée. Ce n'est qu'en 2023, près d'une décennie après l'entrée du Kremlin en Ukraine, que M. Navalny a appelé au rétablissement des frontières de l'Ukraine telles qu'elles existaient en 1991. Ce changement était, bien sûr, le bienvenu. Mais le fait qu'il ait fallu une guerre écrasante - dans laquelle le Kremlin a versé plus de sang et de trésor que dans toute autre guerre dans laquelle Moscou a été impliquée depuis près de 80 ans - témoigne de l'enracinement de ces opinions revanchardes, non seulement chez Navalny, mais aussi chez ses partisans. Et le fait que tant d'Occidentaux aient volontairement ignoré ces opinions rétrogrades ne témoigne guère de la volonté des décideurs occidentaux de s'attaquer à la profondeur du nationalisme russe. Mais c'est déjà du passé. Avec la mort de Navalny, une opportunité s'est ouverte pour l'Occident de dépasser enfin l'idée qu'une figure politique particulière, même au sein de l'opposition russe, puisse sortir Moscou de ses illusions impérialistes et l'emmener vers un avenir démocratique. En d'autres termes, il n'y aura pas de Mandela russe. Et si nous continuons à refuser d'aborder de front les questions du nationalisme russe - même parmi les opposants à Poutine -, nous risquons de voir la Russie post-Poutine revenir à des bases impérialistes, précipitant une fois de plus l'Europe dans la catastrophe. Cela signifie qu'il faut reconnaître que l'irrédentisme russe est un phénomène qui s'étend bien au-delà de la base de Poutine et qui a beaucoup plus de cachet dans le corps politique russe que l'Occident ne le pense. (Comme l'a récemment noté l'universitaire Mark Galeotti sur son podcast, même parmi les parties de la population opposées à l'invasion élargie de la Russie en 2022, "pratiquement tous les Russes, qu'ils soient pour ou contre Poutine, pensent que [l'annexion initiale de la Crimée par la Russie en 2014] n'était pas un problème").
  18. https://www.chicagotribune.com/1991/08/29/aug-28-1991-russia-recognizes-ukrainian-independence/ (29 août 1991) Le parlement ukrainien a déclaré l'indépendance samedi, à la suite de l'échec du coup d'État soviétique. Avec 52 millions d'habitants, l'Ukraine est la deuxième plus grande république soviétique, après la Russie, et constitue à la fois le grenier à blé du pays et le siège d'une grande partie de son industrie lourde. La Russie et le gouvernement soviétique avaient déjà accepté l'idée de l'indépendance d'États aussi petits que les trois républiques baltes. Mais il y avait de sérieux doutes quant à la volonté du gouvernement russe du président Boris Eltsine de laisser partir l'Ukraine. En effet, le secrétaire de presse d'Eltsine a déclaré au début de la semaine que la Russie pourrait revendiquer une partie du territoire ukrainien, en particulier l'Ukraine orientale peuplée par la plupart des 11 millions de Russes qui travaillent dans la république. Plus tard, le maire de Moscou, Gavriil Popov, a cité quatre régions d'Ukraine que la Russie pourrait revendiquer. Les déclarations russes ont déclenché une vive réaction anti-russe parmi les Ukrainiens, qui estiment avoir vécu sous la coupe de la Russie au cours des 330 dernières années. Dans la foulée, Eltsine envoie une délégation de trois personnes, accompagnée de trois autres hommes du gouvernement soviétique, pour négocier avec le gouvernement ukrainien. Pendant que des milliers d'Ukrainiens brandissant leur drapeau scandaient des chants devant le parlement ukrainien, les négociateurs se sont disputés pendant neuf heures. L'accord, que les négociateurs ont qualifié non pas de traité mais de base de négociation d'un traité, a reçu la bénédiction explicite d'Eltsine, selon des responsables russes. Le communiqué indique que les deux parties "reconnaissent le droit des deux États à la souveraineté et à l'indépendance". Il précise qu'elles "feront des efforts conjoints pour empêcher une désintégration incontrôlée" pendant la période de transition vers l'indépendance. Les "structures temporaires" prendront la place de "l'ancienne union" et guideront les deux parties vers l'avenir. Les deux parties ont déclaré qu'elles commenceraient "les préparatifs immédiats d'un accord économique" qui pourrait prendre un ou deux ans pour libérer les deux anciennes républiques soviétiques des liens de la planification centrale. Le vice-président russe, Alexandre Routskoï, a déclaré que les deux parties souhaitaient parvenir à cet accord économique le plus rapidement possible afin d'éviter les conflits imminents, notamment la menace de l'Ukraine de cesser ses livraisons de céréales à la Russie et la menace de la Russie de commencer à facturer ses exportations de pétrole vers l'Ukraine au prix du marché mondial, en devises fortes. "Nous devons trouver un équilibre entre ces revendications mutuelles", a déclaré M. Rutskoi. Ils ont également déclaré qu'ils commenceraient à travailler sur un "accord de sécurité collective". L'armée soviétique compte 1,2 million de soldats et un arsenal nucléaire sur le territoire ukrainien, et la formation d'une armée ukrainienne indépendante à partir de cette force devrait être l'un des points les plus délicats. Les deux parties ont déclaré que cette question devrait être négociée avec les 13 autres républiques soviétiques, et Eltsine a annoncé mercredi que toutes les armes nucléaires se trouvant sur le sol ukrainien seraient retirées à la Russie en cas d'indépendance. Les responsables ukrainiens ont déclaré en privé qu'ils ne voulaient pas d'armes nucléaires, bien que cette attitude puisse changer une fois les négociations entamées. La question de la frontière entre les deux républiques a semblé faire l'objet d'un flou. Les deux équipes ont confirmé un traité de 1990 fixant les frontières actuelles, mais ce traité a été signé dans le contexte d'une Union soviétique qui n'existe plus. Il a été prédit que cette question pourrait être rouverte, et c'est l'un des sujets les plus potentiellement explosifs auxquels l'URSS doit faire face au lendemain du coup d'État manqué. M. Rutskoi a déclaré : "Eltsine lui-même n'a jamais parlé de revendications territoriales". La déclaration d'indépendance de samedi dernier ne signifie pas encore que l'Ukraine est indépendante. Mais un référendum sur l'indépendance est prévu pour le 1er décembre, et les responsables ont déclaré que l'indépendance totale pourrait être une réalité d'ici la fin de l'année, l'Ukraine cherchant alors à obtenir une reconnaissance internationale en tant qu'État distinct. Les Russes ont eu tendance à croire que cette déclaration d'indépendance n'était qu'un stratagème ukrainien visant à renforcer la position de négociation en vue d'un futur accord de fédération. Cette suggestion a été vivement démentie par les fonctionnaires de Kiev, qui ont déclaré qu'ils étaient tout à fait sérieux. Les observateurs étrangers ont tendance à partager cet avis. "Oui, ce n'est pas une blague", a déclaré John Hewko, avocat du cabinet Baker & McKenzie et conseiller du parlement ukrainien. "C'est une affaire extrêmement sérieuse. Cette suspicion russe a enflammé la susceptibilité nationale ukrainienne. À un moment donné des négociations, un membre de la délégation russe, le maire de Leningrad Anatoly Sobchak, s'est adressé à la foule ukrainienne devant le parlement. "Ce qui est important, c'est que nous soyons ensemble", a déclaré M. Sobchak. La foule s'est mise à huer et à siffler. Les Ukrainiens ont expliqué qu'ils se sentaient opprimés par les Russes depuis des siècles et que la référence à l'unité, apparemment non exceptionnelle, de M. Sobtchak ne faisait que leur rappeler ce qu'ils estiment être la domination de Moscou sur une union censée être égale dans le passé. M. Sobtchak, manifestement vexé, a déclaré aux journalistes : "Si nous commençons à nous affronter comme la foule qui m'a précédé l'a fait, nous perdrons notre chance. C'est du romantisme émotionnel et national".
  19. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-esprit-public/envoi-de-troupes-en-ukraine-idee-fameuse-ou-fumeuse-colere-des-agriculteurs-a-qui-profite-la-crise-2406499 (3 mars 2024) 30:12 Thierry Pech : Il semble que le discours d'Emmanuel Macron, on n'a retenu que cette formule [sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine], mais il y avait beaucoup d'autre choses dedans : des choses sur les frappes dans la profondeur qui sont quand même d'un point de vue stratégique extrêmement impliquantes. Je ne sais pas s'il y a une définition de la cobelligérance, mais on s'approche de quelque chose comme ça avec ce type d'initiative. https://www.lexpress.fr/monde/europe/munitions-et-troupes-au-sol-en-ukraine-macron-et-les-europeens-plus-volontaires-TG23IAUMONCZVCOIOPWGGRHFZU/ Ce 26 février, près de deux ans jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, le président français a appelé les alliés occidentaux à un "sursaut" pour assurer la "défaite" de la Russie. Ont été annoncées la création d’une "coalition pour les frappes dans la profondeur" afin de fournir à Kiev des "missiles et bombes de moyenne et longue portée", mais également la possibilité d’acheter des munitions hors d’Europe. Que veut dire "frappes dans la profondeur" ? https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article-cahier.php?carticle=607&cidcahier=1320 (2023) Toutefois, avec l’accroissement de la portée des pièces d’artillerie, il paraît plus adapté aujourd’hui de retenir la valeur de 300 km au-delà de la FLOT (8) (Forward Line of Own Troops) pour définir la position de la FSCL qui constitue désormais cette frontière, c’est-à-dire le début de la profondeur. 300 km au-delà des lignes actuelles, on n'est plus à l'intérieur des frontières ukrainiennes de 1991. On est soit au milieu de la mer, soit en territoire russe. Donc Emmanuel Macron et ses collègues ont annoncé la création d'une coalition pour frapper le territoire russe.
  20. Il est rare que je complimente Anthony Blinken, mais là je dois avouer qu'il me fait bonne impression : https://www.state.gov/secretary-blinkens-remarks-at-a-world-economic-forum-event-treating-soil-as-a-precious-resource/ (16 janvier 2024) L'initiative "Agriculture Innovation Mission for Climate" que nous avons lancée avec les Émirats arabes unis a permis de mobiliser 17 milliards de dollars pour investir dans des projets tels que la régénération des terres cultivées dégradées et la capture du carbone dans le sol. Grâce au partenariat mondial pour l'infrastructure et l'investissement, nous travaillons avec des dizaines de pays, de l'Inde à la Zambie, pour développer une agriculture intelligente face au climat et renforcer les chaînes d'approvisionnement. En collaboration avec l'Union africaine et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, nous avons lancé une nouvelle initiative. Elle s'appelle Vision for Adapted Crops and Soils (VACS) et fait partie de l'initiative phare de l'USAID "Feed the Future" (Nourrir l'avenir). Premièrement, nous investissons en surface, en identifiant les cultures africaines indigènes les plus nutritives et les plus résistantes au changement climatique, en améliorant ces variétés et en les distribuant dans le monde entier ; parallèlement, nous investissons en sous-sol, en cartographiant, en conservant et en construisant des sols sains. En même temps, nous investissons dans le sous-sol, en cartographiant, en conservant et en construisant des sols sains. Si vous obtenez ce résultat, si vous obtenez les bonnes semences, si vous obtenez le bon sol, alors vous aurez les bases de votre agriculture pour l'avenir. Au département d'État, nous avons eu la chance inouïe de pouvoir compter sur l'un des plus grands experts mondiaux, le Dr Cary Fowler, pour nous aider à développer cette initiative. https://en.wikipedia.org/wiki/Cary_Fowler Fowler a été au centre du documentaire Seeds of Time, réalisé en 2013 par la réalisatrice Sandy McLeod. Le film se concentre sur le travail de Fowler pour protéger l'approvisionnement alimentaire mondial avec la réserve mondiale des semences du Svalbard et sur les défis auxquels sont confrontés les efforts de protection des semences et de la diversité génétique en raison du changement climatique. En 2010, il a joué un rôle de premier plan dans la sauvegarde de l'une des plus grandes collections vivantes de variétés de fruits et de baies au monde, à la station expérimentale de Pavlovsk, en Russie. Pour sauver la station, il a mené une campagne internationale de scientifiques et de citoyens qui ont fait part de leurs inquiétudes quant à la menace de conversion de cette station en complexe immobilier. https://en.wikipedia.org/wiki/Pavlovsk_Experimental_Station La station de Pavlovsk elle-même est tombée aux mains des Allemands pendant le siège de Leningrad en 1941-1944, mais avant l'arrivée des troupes allemandes, les scientifiques de l'Institut de l'industrie végétale ont pu déplacer une grande partie de la collection de tubercules de la station vers un lieu situé à l'intérieur de la ville. Douze de ces scientifiques sont morts de faim alors qu'ils protégeaient la collection de tubercules et de graines comestibles de l'institut.
  21. https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/483 (18 février 2024) David Djaïz, auteur de « La Révolution obligée : pour une transition écologiquement soutenable » : Les deux grands politistes Martin Lipset et Stein Rokkan, qui avaient travaillé sur l’origine des grands clivages dans les démocraties, expliquaient que ceux-ci adviennent toujours lors de phénomènes historiques totaux, en l’occurrence la construction nationale et la révolution industrielle. Il y a deux types de clivages lors de phénomènes historiques aussi majeurs : des clivages d’opportunité et des clivages de modalité. Dans les clivages d’opportunité, la société se partage entre ceux qui veulent entrer dans le processus, et ceux qui s’y y opposent. S’agissant de la nation, le premier clivage était entre la féodalité et le proto « Etat-nation central ». S’agissant de la révolution industrielle, le clivage est les propriétaires fonciers et les propriétaires industriels. Et puis, une fois que le processus s’enclenche (car il est inévitable et irréversible), les clivages deviennent des clivages de modalité. C’est-à-dire : qui contrôle le processus ? S’agissant de la nation, pour Lipset et Rokkan, le clivage est entre l’Eglise et l’Etat (et notamment la question scolaire : qui contrôle le processus de construction nationale ?). S’agissant de l’industrie, le clivage est entre capital et travail. Qui capte la valeur ? Est-ce le propriétaire de l’outil de production, ou bien l’ouvrier qui livre sa force de travail ? C’est cela, le cœur du livre ; nous ne l’avons pas formulé comme cela, car nous ne souhaitions pas en faire un ouvrage universitaire. Nous sommes à l’aube d’un phénomène historique total, donc il y a des clivages d’opportunité. Il y a ceux qui veulent entrer dans la transition, et ceux qui s’y opposent. Mais très bientôt vont apparaître des clivages portant sur les modalités de cette transition. Là où je vous rejoins, et où l’on peut être raisonnablement optimiste, c’est qu’aujourd’hui en Europe, 80% de l’opinion publique ne nie pas la réalité du changement climatique et est convaincue qu’il faut agir. Donc nous avons plutôt gagné la bataille de l’opportunité. Nous devons à présent livrer celle des modalités. Et là, nous avons un énorme problème, car contrairement à la construction nationale qui s’est étalée sur plusieurs siècles, ou à la révolution industrielle qui a duré environ 150 ans, ici, si nous voulons tenir le calendrier que nous prescrivent les scientifiques, c’est-à-dire un objectif de neutralité climatique autour de 2050, nous devons transformer tout un système industriel et énergétique en moins de 30 ans, et nous n’avons pas le début du commencement d’une méthode crédible. Nous sommes la poule face à un couteau. Il nous faut engager la bataille du comment.
  22. https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/taurus-lieferung-dobrindt-bringt-u-ausschuss-zu-abhoerskandal-ins-spiel-19560059.html (3 mars 2024) Les officiers de la Luftwaffe mis sur écoute ont peut-être enfreint les règles de sécurité de la Bundeswehr lors de la conversation. "Il existe des indices selon lesquels un moyen de communication insuffisamment sûr a été utilisé au regard des contenus manifestement discutés", a déclaré une porte-parole du ministère fédéral de la Défense au journal "Bild am Sonntag". "C'est entre autres l'objet de la poursuite des investigations". Selon les médias, les officiers ont utilisé la plateforme Webex pour la conversation. Selon le "Bild am Sonntag", la réunion avec Webex a été transmise sur les téléphones portables des soldats via une ligne fixe de bureau de la Bundeswehr. Le journal rapporte, en se référant à des milieux de la sécurité, que l'on examine maintenant si la variante Webex utilisée est autorisée pour l'échange d'informations du niveau de classification le plus bas "informations classifiées - uniquement pour l'usage officiel" et comment les détails mentionnés lors de la réunion sont classifiés. L'objectif est de déterminer la gravité de la violation des règles de sécurité. Scholz avait justifié son refus d'une livraison de Taurus par le fait que l'Allemagne pourrait alors être entraînée dans la guerre. "Nous ne devons à aucun moment et en aucun lieu être associés aux objectifs atteints par ce système", avait-il déclaré lors d'une manifestation organisée par l'agence de presse allemande en début de semaine dernière. Lors d'un débat citoyen à Dresde, il a ensuite déclaré que l'arme pourrait atteindre Moscou si elle était mal utilisée. D'autres personnes devraient alors se préoccuper de savoir où atterrit exactement quoi. "Dans notre cas, cela signifierait que nous devrions participer pour pouvoir le faire. Là encore, je pense que c'est exclu".
  23. https://www.france24.com/en/europe/20240302-germany-s-scholz-vows-probe-into-apparent-leak-of-ukraine-war-talks Le chancelier allemand Olaf Scholz a promis samedi une enquête approfondie après qu'un enregistrement de discussions confidentielles de l'armée sur la guerre en Ukraine a été diffusé sur les médias sociaux russes, ce qui a mis Berlin dans un grand embarras. Dans l'enregistrement, on peut entendre des discussions sur l'utilisation possible par les forces ukrainiennes de missiles Taurus de fabrication allemande et sur leur impact potentiel. Il est notamment question de viser des cibles telles qu'un pont important sur le détroit de Kertch, qui relie la Russie continentale à la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Les discussions portent également sur l'utilisation des missiles fournis à Kiev par la France et la Grande-Bretagne. https://tass.com/politics/1754425 (1er mars 2024) Les hauts responsables allemands doivent apporter une réponse exhaustive aux informations faisant état de la publication d'une fuite d'un enregistrement audio d'officiers supérieurs de la Bundeswehr (forces armées) allemande discutant d'une attaque potentielle sur le pont de Crimée, a déclaré Konstantin Kosachev, vice-président de la chambre haute du Conseil de la Fédération de Russie, ou "sénat", notant que cet enregistrement dément effectivement les affirmations de Berlin selon lesquelles il n'est pas directement impliqué dans le conflit ukrainien. "Et nous ne parlons pas d'installations militaires, mais d'un pont emprunté par des trains civils et des milliers de voitures civiles. Nous aurons toutes les raisons de considérer les dirigeants allemands comme des complices directs des crimes des nazis de Kiev, pour qui les attaques contre les installations civiles et la population civile pacifique font déjà partie du quotidien", a souligné M. Kosachev. "À en juger par la conversation interceptée des officiers militaires allemands, il ne s'agit plus seulement de livraisons d'armes. Ce que Berlin cherchait à cacher au public est devenu un fait : l'Allemagne se bat aux côtés de l'Ukraine, tout en ignorant complètement la volonté de son propre peuple", a déclaré M. Kosachev. Plus tôt, la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, a déclaré que le jour même où le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré que l'OTAN n'était pas et ne serait pas à l'avenir directement impliquée dans le conflit ukrainien, les hauts gradés allemands réfléchissaient en fait à la manière de mener une attaque potentielle sur le pont de Crimée d'une manière qui n'aurait aucune répercussion pour Berlin en lui donnant la couverture d'un déni plausible de responsabilité. https://www.zeit.de/politik/deutschland/2024-03/bundeswehr-taurus-marschflugkoerper-russland-abgehoert-luftwaffe-olaf-scholz (2 mars 2024) Le missile de croisière Taurus fait actuellement l'objet de nombreuses discussions en Allemagne : dans les talk-shows, dans la salle plénière du Bundestag, lors d'événements organisés par la Bundeswehr, partout dans le pays. Et également lors d'une conférence de l'armée de l'air, en principe secrète, mais qui ne l'est pas restée car les médias d'Etat russes ont publié un enregistrement. On y entend quatre officiers supérieurs de la Bundeswehr discuter entre autres de la question de savoir si les missiles Taurus seraient techniquement capables de détruire le pont construit par la Russie vers la péninsule de Crimée. Ingo Gerhartz, lieutenant général et inspecteur de l'armée de l'air, ainsi que le brigadegeneral Frank Gräfe, chef du département des opérations et des exercices au sein du commandement de l'armée de l'air, semblent prendre la parole dans le cadre de cette table ronde. ZEIT ONLINE a écouté l'enregistrement, qui semble authentique. L'affaire est délicate, notamment parce qu'elle jette une lumière crue sur le chancelier et sa manière d'aborder le débat. Ce n'est que récemment qu'Olaf Scholz s'était déclaré plus complet à ce sujet : il avait argumenté qu'il ne voulait pas livrer de Taurus à l'Ukraine parce que le lancement du missile de croisière nécessitait la présence de soldats allemands sur place. La République fédérale ne devant en aucun cas prendre part à la guerre, une livraison n'est donc pas envisageable. La table ronde, apparemment écoutée par les services russes, montre que Scholz est soit mal informé, soit qu'il a mal argumenté. Car les officiers réfutent en partie son point de vue. Il faut tout d'abord savoir que Gerhartz n'est pas seulement le plus haut gradé de l'armée de l'air. Il est également considéré comme particulièrement bien connecté sur le plan politique et jouit en outre d'une certaine renommée auprès des alliés, notamment aux Etats-Unis et en Israël. Sa parole a donc du poids. L'enregistrement de l'entretien commence par la préparation de Gerhartz à un rendez-vous important avec le ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD). Ce dernier souhaiterait en savoir plus sur Taurus, ce qui est étonnamment tardif si l'on considère que le missile fait l'objet de discussions depuis un certain temps. Il ne sait pas s'il pourra lui-même être présent à ce rendez-vous, explique Gerhartz. Il y a quelques problèmes au sein de la commission de la défense, car le programme F-35, un avion de combat polyvalent commandé aux Etats-Unis, devient considérablement plus cher que prévu. Tout cela est déjà très désagréable pour l'armée de l'air, d'autant plus que Gerhartz précise entre-temps que les informations ne doivent en aucun cas parvenir aux médias. Or, ces contenus sensibles circulent désormais sur Internet, publiés justement par des médias d'Etat russes. Plus gênant encore pour l'armée de l'air : les participants argumentent en partie contre la ligne du chancelier sur le thème du Taurus. Il apparaît clairement que les soldats allemands ne doivent pas nécessairement être déployés en Ukraine pour que les missiles de croisière puissent être utilisés par les forces armées sur place. La présence de membres de l'armée de l'air allemande simplifierait certes considérablement les choses, mais on peut aussi s'en passer. En ce qui concerne la question du personnel, Gerhartz et ses hommes ont développé des expériences de pensée audacieuses au cours de l'entretien. Des soldats pourraient ainsi être affectés à l'entreprise d'armement MBDA, d'où ils aideraient les Ukrainiens à choisir des cibles. Il n'y aurait alors, selon leur argumentation, aucun lien avec l'armée de l'air. Gerhartz, en particulier, semble très favorable à cette idée, qu'il soumet à plusieurs reprises à la ronde. Cependant, ses subordonnés lui font comprendre que cela ne servirait à rien au final. Après tout, le Taurus vient de l'armée allemande. Et les Ukrainiens ont également besoin de données pour la saisie des objectifs de la part des Allemands ou de l'OTAN. Une autre idée du groupe est que les Britanniques pourraient aider à l'intervention. Ils sont de toute façon en Ukraine pour soutenir le déploiement du missile de croisière Storm Shadow. Sur ce point, les officiers sont d'accord avec le chancelier : Gerhartz et son équipage confirment la déclaration de Scholz selon laquelle d'autres nations envoient leurs propres soldats pour rendre une technique de guerre complexe utilisable par les Ukrainiens. Un participant affirme en outre que de nombreux Américains en civil se déplacent en Ukraine - une référence aux forces spéciales et aux agents de la CIA. Pour la propagande russe, c'est la fête. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/02/guerre-en-ukraine-le-ministere-de-la-defense-allemand-confirme-qu-une-conversation-entre-des-officiers-a-ete-interceptee_6219680_3211.html Roderich Kiesewetter, expert en matière de défense et membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le principal parti d’opposition, a estimé que « la conversation [avait] été ébruitée à dessein par la Russie à ce moment précis avec un objectif bien particulier », celui de tuer dans l’œuf le débat en Allemagne autour de la livraison des missiles Taurus à Kiev. « D’autres conversations ont certainement été écoutées et seront diffusées ultérieurement pour servir les intérêts de la Russie », a-t-il dit à la chaîne de télévision ZDF. Selon le Spiegel, la discussion entre officiers dure une demi-heure et émane d’une vidéoconférence sur la plate-forme publique WebEx et non d’un réseau secret interne de l’armée, ce qui pose des questions sur les normes de sécurité interne à la Bundeswehr.
  24. https://www.fpri.org/article/2023/05/putins-holy-grail-myth-power-and-the-retaking-of-russian-occupied-crimea/ (9 mai 2023) Lorsque la Russie a annexé la Crimée en 2014, le peuple russe a réagi avec une euphorie patriotique. Ce que l'on appelle "l'effet Crimée" est un phénomène unique dans l'opinion publique russe. Neuf ans après l'annexion, malgré les sanctions et une guerre agressive contre l'Ukraine, le soutien du public russe à cette décision reste largement inchangé dans les sondages indépendants (réalisés par Levada) et les sondages contrôlés par l'État, ne tombant jamais en dessous de 84 %. Interrogés sur les raisons de leur soutien, 65 % des personnes interrogées (le plus grand nombre) déclarent croire que la Crimée est historiquement un territoire russe, et 22 % ajoutent que la majorité de la population de Crimée est russe. Seuls 7 % soulignent que la Crimée "n'est pas la nôtre". Depuis l'annexion, environ trois quarts des personnes interrogées déclarent systématiquement que "l'adhésion de la Crimée à la Russie" a été utile pour elles et pour le pays. Par exemple, les Russes soulignent que les principaux avantages de la Crimée sont : une nouvelle destination touristique (24 %), une base navale sécurisée (18 %), une intégrité territoriale restaurée pour la Russie (9 %), un territoire élargi pour la Russie (7 %) et un retour de la population russophone dans son pays d'origine (7 %). Ces attitudes peuvent paraître étranges à un observateur occidental, mais elles ne sont pas surprenantes. Par exemple, en mai 1998, 77 % des Russes ont déclaré qu'ils souhaitaient que la Crimée soit "rendue à la Russie". Au cours des années suivantes, cette opinion n'a fait que se renforcer : 80 % y étaient favorables en 2002, et 85 % en 2008. En d'autres termes, le soutien à la reprise de la Crimée est une tendance à long terme antérieure à Poutine, et la décision prise par le président russe en 2014 d'occuper illégalement la péninsule au milieu de la crise politique en Ukraine, qui avait été provoquée par Moscou, était largement alignée sur l'opinion publique russe. Selon l'historien ukrainien Serhii Plokhy, pendant la période soviétique, l'identité nationale russe, qui avait émergé à l'époque impériale et imaginait la supériorité de la Russie sur les autres nations de l'empire multinational, a été fusionnée avec les institutions soviétiques et leurs symboles. Par conséquent, lorsque l'Union soviétique s'est effondrée, non seulement de nombreux Russes se sont retrouvés dans les nouveaux États indépendants, mais la Russie a découvert que nombre de ses symboles identitaires se trouvaient désormais hors de ses frontières. La ville de Narva s'est retrouvée en Estonie, les villes de Poltava et de Sébastopol en Ukraine, la forteresse de Brest en Biélorussie et le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Le profond sentiment d'humiliation nationale que de nombreux Russes ont ressenti au lendemain de la faillite de l'Union soviétique a été exacerbé par ces pertes. La Crimée est apparue comme un symbole qui a unifié les constructions impériales, soviétiques et post-soviétiques de l'identité nationale russe. Elle a eu l'effet émotionnel de réparer quelque chose qui avait été brisé. Elle a été perçue comme une restauration de la justice historique, qui était aussi essentiellement une restauration de la grandeur de la Russie. Enfin, il existe des mythes liés aux défenses héroïques de Sébastopol et à la valeur stratégique de la flotte de la mer Noire. La première défense de Sébastopol (1854-1855) a eu un grand effet émotionnel sur la nation à l'époque impériale et a donc été glorifiée dans la littérature russe. L'héroïsme dont ont fait preuve les défenseurs de Sébastopol, notamment les amiraux Pavel Nakhimov et Mikhail Istomin, qui sont entrés dans le panthéon militaire russe, s'est ancré dans l'identité nationale. Mais il s'agit d'un type particulier d'héroïsme, mêlé à un sentiment tragique de sacrifice et de perte. Certaines des batailles les plus connues de l'histoire russe se sont soldées par une défaite malgré l'héroïsme des participants (par exemple, Borodino pendant les guerres napoléoniennes ou le siège de Port Arthur pendant la guerre russo-japonaise). En fait, les deux défenses héroïques de Sébastopol (l'autre ayant eu lieu en 1941-1942 pendant la Seconde Guerre mondiale) se sont soldées par la retraite des troupes russes.
  25. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/en-inde-l-hindouisme-histoire-et-pouvoir-7376782 (2 mars 2024) Anne Viguier, directrice du département Asie du Sud et Himalaya à Langues O'.
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