Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Wallaby

Members
  • Compteur de contenus

    21 727
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    66

Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/22/election-presidentielle-au-senegal-karim-wade-appelle-a-voter-pour-bassirou-diomaye-faye_6223578_3212.html Karim Wade appelle à voter pour Bassirou Diomaye Faye
  2. https://www.foreignaffairs.com/europe/more-european-nato (21 mars 2024) Max Bermann Le principal problème, celui qui rend les autres plus difficiles à résoudre, réside dans la trop grande dépendance de l'OTAN à l'égard des États-Unis. Avec la montée en puissance de la Chine et le début d'un changement de génération dans le leadership à Washington, il est peu probable que les États-Unis apportent le niveau de soutien dont l'Europe a besoin. Quel que soit le président de la Maison Blanche, il est presque certain que l'engagement des États-Unis auprès de l'OTAN s'affaiblira dans les années à venir. En 1998, la France et le Royaume-Uni sont parvenus à ce qui semblait être une percée historique dans la déclaration de Saint-Malo, qui comprenait un accord pour que l'UE mette sur pied une armée de 60 000 hommes. Mais Washington s'est opposé à ce projet. Quelques jours après l'annonce de la déclaration, la secrétaire d'État Madeleine Albright a exposé une nouvelle position américaine, connue sous le nom des "trois D" : toute politique de défense de l'UE ne doit pas découpler la défense européenne de la structure de l'OTAN, dupliquer les capacités de l'OTAN ou faire preuve de discrimination à l'égard des membres de l'OTAN qui ne font pas partie de l'UE. Les États-Unis ont clairement indiqué qu'ils conserveraient leur rôle central dans la sécurité européenne, et leur décision d'exclure l'UE allait freiner l'intégration de la défense européenne au cours des décennies suivantes. La résistance à l'évolution de cette dynamique au sein de l'OTAN est toujours présente à Washington, au siège de l'OTAN à Bruxelles et dans de nombreuses capitales européennes. En échange de la sécurité assurée par les États-Unis en Europe, les capitales européennes soutiennent largement les objectifs américains ailleurs dans le monde. L'armée américaine a pu compter sur des coalitions européennes intégrées lors des guerres en Afghanistan et même en Irak, ainsi que lors des efforts conjoints américano-européens plus récents pour sécuriser la mer Rouge. Les gouvernements européens achètent consciencieusement des armes américaines et sont habitués à faire des concessions sur des questions politiques épineuses, telles que les contrôles à l'exportation sur les ventes de technologies à la Chine. Les décideurs politiques qui travaillent à l'OTAN ou avec l'OTAN sont naturellement très attachés à l'alliance telle qu'elle est et sont peu enclins à modifier le statu quo. Ils veulent croire que l'engagement des États-Unis envers l'OTAN ne changera pas. De nombreux Européens espèrent qu'en répondant aux demandes de rançon de M. Trump - en dépensant 2 % du PIB pour la défense et en achetant des armes américaines - ils pourront également acheter le soutien perpétuel de Washington. Ils pourraient avoir raison, mais s'en tenir à cette approche est un pari de plus en plus dangereux. Même le président Joe Biden, dont le mandat au sein de la commission des affaires étrangères du Sénat remonte à la guerre froide et qui reste profondément attaché à l'OTAN, a semblé traiter l'Europe comme une question secondaire au cours de la première année de son mandat. Son administration a à peine coordonné avec l'Europe le retrait des États-Unis d'Afghanistan et a signé l'accord sur les sous-marins AUKUS avec l'Australie et le Royaume-Uni sans tenir compte des répercussions sur les relations des États-Unis avec la France, qui s'est sentie prise au dépourvu lorsque l'accord a remplacé son propre accord sur les sous-marins avec l'Australie. Les planificateurs du Pentagone se concentrent sur un conflit potentiel avec la Chine, et si une telle guerre devait éclater, les États-Unis redéploieraient sans aucun doute des capacités clés, telles que des systèmes de défense aérienne et des avions conçus pour le transport et le ravitaillement, vers l'Indo-Pacifique. La dépendance de l'Europe à l'égard d'une industrie de défense américaine hypertrophiée constituerait une vulnérabilité majeure, car la production américaine donnerait la priorité au réapprovisionnement en munitions et en équipements de remplacement pour les forces américaines engagées dans un combat actif. Si les États-Unis devaient s'engager dans des hostilités avec la Chine, une Russie révisionniste pourrait également saisir l'occasion pour défier le flanc oriental de l'OTAN. Privés des moyens de se défendre, les pays européens pourraient se retrouver dans la même situation que l'Ukraine, leurs efforts de guerre étant sapés par une pénurie de fournitures américaines. Les planificateurs de l'OTAN devraient élaborer un schéma directeur montrant comment les forces européennes peuvent acquérir les capacités dont elles auront besoin pour réduire leur dépendance à l'égard des États-Unis. Les États-Unis devraient user de leur influence pour plaider en faveur de l'intégration européenne et apporter leur soutien aux efforts de défense de l'UE auxquels Washington s'est historiquement opposé. Une Europe plus forte et moins dépendante rencontrerait les États-Unis comme un véritable partenaire, ce qui donnerait à Washington de nouvelles raisons de s'engager dans cette relation. Après tout, l'OTAN aura plus de valeur en tant qu'alliance entre deux puissances militaires qu'en tant qu'équipe dirigée par une seule.
  3. Et pour approfondir, un podcast de 38 minutes : https://www.cfr.org/podcasts/new-us-grand-strategy-case-us-retrenchment-overseas-stephen-wertheim (19 mars 2024) Stephen Wertheim, chercheur senior au sein de l'American Statecraft Program de la Carnegie Endowment for International Peace, s'entretient avec James M. Lindsay sur la question de savoir si et où les États-Unis devraient se désimpliquer dans le monde. Cet épisode est le premier d'une série spéciale de The President's Inbox sur la grande stratégie américaine.
  4. Cela n'incommode pas Trump que le prix du pétrole puisse devenir matière pour lui à critiquer son adversaire.
  5. https://www.ft.com/content/b1f5a276-c1c8-44fc-9d07-d0d42b578314 (EU looks to bypass treaty ban on buying arms to support Ukraine, 21 mars 2024) La Commission européenne, l'exécutif de l'Union, a proposé qu'un groupe de travail juridique réexamine une disposition cruciale - connue sous le nom d'article 41(2) - qui empêche le budget commun de l'UE de financer des "opérations ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense", selon quatre personnes familières avec les discussions. Le débat juridique porte sur la question de savoir si l'article 41, paragraphe 2, s'applique uniquement aux opérations militaires de l'UE. Si tel est le cas, affirment les partisans de cette proposition, il pourrait permettre à Bruxelles d'acheter des armes pour des opérations menées par d'autres entités, telles que les forces armées ukrainiennes. Intéressant : des gens qui se targuent d'État de droit, et qui s'empressent de chercher un moyen de contourner le traité.
  6. Tu n'as pas pris en compte les émissions dues à la fabrication de l'avion, ou de l'aéroport.
  7. https://responsiblestatecraft.org/niger-us-drone-base/ (21 mars 2024) La visite s'est mal déroulée. Initialement prévue les 12 et 13 mars, la délégation a prolongé son séjour d'un jour dans l'espoir de rencontrer le chef de l'État militaire, le général Abdourahamane Tiani, mais cela lui a été refusé. Il est également possible que les Américains aient involontairement insulté leurs hôtes en envoyant ce que les États-Unis considéraient comme une équipe de "haut niveau", mais que les Nigériens ont peut-être considéré comme n'étant pas assez haut placée. La délégation était dirigée par la secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, et le commandant de l'AFRICOM, le général Michael Langley, et comprenait d'autres hauts fonctionnaires tels que la secrétaire adjointe à la défense pour les affaires de sécurité internationale, Celeste Wallander. Cet épisode m'a ramené à mon stage d'un an au département d'État en 2013-2014. À cette époque, une chose m'avait choqué et consterné : le poste de secrétaire d'État adjoint était implicitement considéré au sein du département d'État comme un poste de rang équivalent à celui d'un chef d'État africain. Dans leurs déclarations de position annuelles, les commandants successifs de l'AFRICOM dépeignent l'Afrique comme un endroit où les étrangers (Al-Qaïda, l'État islamique, la Russie, la Chine, etc.) causent des ravages, auxquels s'oppose une coalition solide des États-Unis et de leurs "partenaires". C'est une vision de l'Afrique qui offre peu de place aux Africains pour exister autrement qu'en tant que victimes d'une force extérieure ou qu'en tant que partenaires juniors des États-Unis. Cette vision pourrait être bien accueillie par le Congrès, mais elle n'a pas été bien accueillie à Niamey et le serait encore moins à Bamako ou à Ouagadougou. Alors que les critiques de l'AFRICOM à l'égard des juntes sont en grande partie justes (je les partage en grande partie), les responsables américains ne peuvent pas rejeter les juntes comme étant malveillantes et incompétentes, puis leur demander des services.
  8. https://www.foreignaffairs.com/united-states/why-america-cant-have-it-all (14 février 2024) Stephen Wertheim Le retrait de l'Europe présente un défi différent : le risque de perte est plus délétère pour les intérêts américains, mais les chances d'un résultat idéal - une transition ordonnée vers le leadership européen de la défense européenne - sont plus élevées qu'elles ne le sont au Moyen-Orient. La guerre en Ukraine a rendu cette transition plus réalisable en incitant les alliés européens à dépenser davantage pour la défense et, malgré les efforts de M. Biden, en leur montrant le danger qu'il y a à dépendre des caprices de Washington. Alors que les forces russes restent concentrées en Ukraine, l'alliance transatlantique a une occasion unique de transférer la majeure partie du fardeau de la défense à l'UE et aux membres européens de l'OTAN, sans laisser à Moscou une fenêtre d'opportunité pour une nouvelle agression. Un président favorable au retrait conclurait un nouveau marché qui maintiendrait les États-Unis au sein de l'OTAN, mais qui, sur une décennie, remplacerait progressivement la plupart des forces et des capacités américaines par des forces et des capacités européennes. Sauf volte-face, l'administration Biden n'adoptera pas cette approche si elle remporte un second mandat. Mais elle devrait le faire, et ses successeurs pourraient encore le faire. Le regain de confiance dans la primauté des États-Unis à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie s'est avéré de courte durée, et les générations d'Américains qui n'ont aucun souvenir de la guerre froide arrivent au pouvoir. Pour préserver la possibilité d'un repli responsable, M. Biden ne doit toutefois pas assumer de nouvelles obligations en matière de défense. Un traité obligeant les États-Unis à défendre l'Arabie saoudite, comme il l'envisage actuellement, nuirait aux intérêts américains. Si M. Trump revient à la Maison Blanche l'année prochaine, il pourrait éventuellement devenir un président de repli, mais cela impliquerait de changer une grande partie de sa vision et de sa conduite. Au cours de son premier mandat, les engagements des États-Unis en matière d'alliances et les dépenses de défense n'ont fait qu'augmenter. Malgré toutes ses critiques à l'encontre de ses alliés, M. Trump s'est efforcé d'obtenir un meilleur accord avec les accords de sécurité existants, et non de les rétracter. À moins qu'il ne manifeste une préférence plus forte et plus cohérente pour le repli et qu'il ne nomme le personnel approprié, la deuxième administration Trump pourrait bien ressembler à la première. La promesse de M. Trump de rétablir "la paix par la force" - son mantra de campagne - participe de l'imaginaire même qui a conduit la politique étrangère des États-Unis à ce point bas. En fait, aucune dose de force américaine ne fera reculer le reste du monde dans la peur et accepter la paix selon les conditions de Washington. Et c'est très bien ainsi. Les États-Unis n'ont pas besoin d'une domination militaire mondiale pour prospérer. Ce qu'ils doivent faire, c'est sauver leur démocratie libérale, reconstruire leurs partis politiques et restaurer la confiance de leurs citoyens. Le fait de s'accrocher à la primauté fait obstacle à cette grande tâche. Elle crée une politique étrangère qui échappe perpétuellement à tout contrôle et un pays qui perd le sens de la maîtrise de soi.
  9. p.5 Derrière ceci se cache la question de la place du risque dans l’action militaire. Les combattants d’aujourd’hui ne sont plus ceux de la « mort certaine », de l’héroïsme et du sens du sacrifice comme valeurs premières, comme nous le démontrent bien des travaux sociologiques autour des armées postmodernes (Moskos, Joana et Burk). Malgré une vision médiatique simpliste et maladroite autour de la notion de « faits divers » où « mourir au combat » devient une « insulte au principe de précaution », la question de la légitimité des actions et de l’importance à donner au sacrifice ne peut être gommée, comme l’illustrent les cortèges funèbres sur le pont Alexandre III à Paris, dans d’autres capitales à visibilité variable p.15 Le problème est bien que les armées modernes émanent d’une société qui rejette l’idée même de risque ; les multiples polices d’assurance étant, à cet égard, des plus révélatrices. Quant au principe de précaution, il devient incontournable dans les diverses politiques ! La volonté de tout vouloir maîtriser, la distanciation face à la mort et l’importance attachée à l’individu unique et « irremplaçable » (parce qu’exclusif) sont ainsi les matériaux permettant de construire le mental « zéro morts » ou plutôt « moindre mort » par « moindre risque ». Nous sommes loin de l’année 1915 où le haut commandement français faisait creuser des fosses communes avant l’assaut ; le pire étant à Mourmelon où les soldats montant en ligne passèrent devant les fosses encore vides, « prêtes à les accueillir » ! Au final, il peut y avoir contagion dans le champ militaire qui est éventuellement obnubilé par la protection de ses propres troupes – ce qui, en soi, peut paraître nécessaire en termes « d’économie de forces » et d’éthique. p.16 Les sociologues du champ militaire36 nous indiquent que le nouveau paysage mondial et les nouvelles missions et opérations extérieures ont mis à mal la culture classique du militaire : traditions37, partage de mémoire, commémorations, sens du devoir, altruisme, patriotisme38 et autres récits légendaires. p.17 Mieux, dans certains conflits post-guerre froide, la question de la légitimité à tuer ou à être tué fut posée39 : « missions à ce point délégitimées par des conditions politiques, idéologiques et tactiques d’engagement que la symbolique du sacrifice n’avait plus aucune efficience ». Le « Faut-il dès lors sacrifier la vie de ses hommes et de ses femmes ? » devient « la » question fondamentale de l’officier mais aussi du politique à travers les allocutions lors de cérémonies d’hommage aux militaires tués (voir annexe 2). Aussi, il est certain que ces dernières années, et ce sera plus encore le cas à l’avenir dans l’espace des guerres asymétriques, la rhétorique sacrificielle a été davantage nuancée, surtout si « les conditions politiques de l’engagement en font une tâche aux finalités obscures ou douteuses, lorsque la tactique n’articule pas l’exécution de cette mission avec l’objectif concret d’un échelon supérieur » Dans ce contexte, le sacrifice n’a plus de sens et l’objectif premier de la victoire pourrait être le « zéro morts », certes illusoire, chez soi, pour soi et ses hommes. p.18 Reste que dans nos sociétés postmodernes, l’homme n’est plus la matière première, la denrée consommable44 de la guerre comme durant les guerres 14-18 et 40-4545. p.19 Dans tous les cas, la question qui est posée en multinational reste : pour qui et avec qui meurt-on ? « Meurt-on pour une opération commune menée avec les partenaires allemands, britanniques ou hollandais ? Meurt-on pour les Balkans ? Pour des principes que l’Europe s’est engagée à défendre quand bien même sa sécurité n’est pas menacée ? » p.24 Pour Gérard Chaliand, l’analyse sur le faible et le fort est insuffisant : « en pratique, le faible est prêt à perdre dix hommes, et le fort ne veut pas en perdre un seul. À partir de là nous sommes à égalité, je dirais même que le conflit est inégal : le temps travaille en faveur du camp d’en face, prêt à payer le prix du sang, alors que nous, nous ne sommes plus dans les conditions qui nous permettent de le faire »75 p.32 Les médias, toutefois, ne sont pas de simples canaux de communication, ils sont également des acteurs politiques, avec leur propre agenda103 et, comme tels, remplissent en particulier des fonctions de cadrage et de sélection des informations dans la sphère publique. p.35 En Belgique, nous constatons une remise en question partielle de la valeur de la défense, suite à l’absence de toute menace territoriale concrète116. Les eurobaromètres indiquent également le manque de centralité (salience) des problèmes de défense pour les citoyens en général. p.36 Ainsi, en Allemagne, le consensus fut recherché en mettant l’accent en 2010 sur la formation des forces de sécurité et la reconstruction civile à propos de la présence résiduelle de la Bundeswehr en Afghanistan. Reste que toute la difficulté est de maintenir la légitimité des interventions si celles-ci perdurent et que la situation sur le terrain n’est pas celle qui avait été imaginée par les citoyens. Rechercher, a posteriori, des arguments capables de justifier d’une présence aboutit parfois à complexifier les explications, créer la confusion et rendre le « narratif illisible »121. Chaque mort médiatisé devient alors contre-productif face à l’argumentaire. p.41 Selon une étude de la RAND Corporation140 datant de 1996, les cinq facteurs de soutien de l’opinion publique seraient les bénéfices anticipés de l’intervention, la perspective de succès, les coûts réels ou anticipés humains et matériels, les changements dans la mission et le discours des dirigeants politiques. Nonobstant, l’étude indiquait qu’une augmentation des pertes humaines provoquerait une érosion du soutien de l’opinion publique sauf si les bénéfices tirés de l’intervention ou les chances de succès apparaissent simultanément plus grands. p.44 Le slogan « zéro morts », très signifiant, devient le maître-mot des commentateurs des missions de type Petersberg lorsqu’il est question de l’opportunité d’intervenir, du choix des systèmes d’armes, des stratégies opératoires ou de la façon de sortir de la crise. Le degré de prise de risque devient l’alpha et l’oméga des débats politico-médiatico-militaires dans ce type de missions non vitales pour les États intervenants sous couvert légaliste ou légitimiste de l’ONU. p.45 Aussi, lorsqu’une compagnie allemande subit le feu léger en Macédoine (2001), Berlin décida souverainement de transférer quelques blindés Léopard 2 de la Bundeswehr déployés au Kosovo sans demander l’autorisation à l’OTAN, la protection des citoyens militaires allemands primant sur le reste152. p.48 Pour Michel Goya, il peut aussi y avoir une prudence militaire ‒ avec des solutions plutôt conformistes ‒ associée à la gestion à long terme des carrières hiérarchiques163. Le « zéro morts » pourrait s’avérer être à géométrie variable, tout comme il y a quelques années, une littérature spécialisée imagina même un partage des tâches entre Européens et Américains, avec codification de la guerre des « fantassins » réservée aux Européens et la guerre informationnelle et logistique aux États-Unis. p.49 Du point de vue des alliances, la question fondamentale est bien de savoir si une Alliance peut survivre à un différentiel de solidarité dans la mort en ce qui concerne ses différentes composantes nationales, même s’il s’agit d’opérations non article 5. p.50 [la spirale technique et conceptuelle] érode la dimension du guerrier169 qui est celle de l’acceptation du « déjà mort » ; le militaire étant moins que par le passé « un mort en sursis », une victime sacrificielle170, surtout dans l’esprit des nouveaux engagements au sein des armées professionnelles, même si la dimension « peur » joue un rôle essentiel dans l’étude psycho-médicale du comportement du militaire171. L’esprit de dévouement, de courage et d’abnégation généralement propre à la culture militaire pourraient être mis à mal par le mythe du « zéro morts » dans ces missions complexes. À l’autre côté du spectre, « la passion et la haine » de la part des forces d’intervention occidentale deviennent interdites172, inadmissibles, incongrues, vulgaires. Ce bouleversement du mental militaire post-guerre froide dans les sociétés modernes évoluant vers le non-martial et le post-héroïsme (François Géré) est formidablement interpellant, car il y a dorénavant déséquilibre entre la prise de risque nécessaire et le souci de se préserver. p.53 Pour Michaël Walzer, en tout cas, dire que les autres vies peuvent être sacrifiées, mais pas les siennes propres, est une affirmation dépourvue de sens moral190. p.54 Et tout en niant l’ennemi194, le « zéro morts » fait partager l’idée selon laquelle la guerre humanitaire ne vaut pas un coût humain occidental.
  10. https://inkstickmedia.com/lets-face-it-sanctions-are-warfare-by-another-name/ (19 mars 2024) Coécrit par une équipe d'écrivains issus de différents domaines, dont Narges Bajoghli, Vali Nasr, Djavad Salehi-Isfahani et Ali Vaez, "How Sanctions Work" explore le cas des sanctions contre l'Iran et la façon dont leur impact s'apparente à une guerre. L'étude se penche également sur les conséquences politiques et économiques des sanctions contre l'Iran. Par exemple, les élites sont à l'abri des effets des sanctions et les Iraniens ordinaires en subissent les conséquences, alors que le pouvoir a été consolidé entre des mains moins nombreuses et plus brutales. Une analyse économique examine des indicateurs tels que le niveau de vie, les salaires, l'impact sur la nutrition et la classe moyenne iranienne qui ne cesse de se réduire. Mais là où le livre a le plus d'impact, c'est dans ses récits humains. En présentant les histoires de personnes réelles et l'impact des sanctions au-delà des gros titres sur l'inflation, les prix élevés des denrées alimentaires et le manque de médicaments spécialisés, le lecteur est exposé à la façon dont les sanctions peuvent changer le tissu d'une société. Ce sont les histoires d'artistes qui ont dû chercher d'autres sources de revenus et consacrer moins de temps à leur art, de militants qui se sont détournés de leur engagement alors que l'État devenait de plus en plus répressif, et de femmes qui ont perdu leur indépendance financière alors que leurs boutiques sont devenues un luxe que peu de gens peuvent s'offrir.
  11. Oui mais par définition, les militaires qui meurent sur le champ de bataille, ne votent pas. Par contre les familles... les familles elles invoquent le fameux "principe de précaution".
  12. N'est-ce pas la conclusion qui semble s'imposer à la lecture des sources que j'ai citées, à savoir Gérard Chaliand sur France Culture et André Dumoulin de Institut royal supérieur de défense belge ?
  13. Napoléon le disait déjà de son temps. Mais personnellement, je suis sceptique. Napoléon Ier avait donné l'ordre de publier une série d'articles pour montrer que "l'Europe est inévitablement en train de devenir la proie la Russie" [2] [2] Alfred Rambaud, Histoire de la Russie, 1878, p.570 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65675z/f583.item
  14. Nos dirigeants marchent sur des oeufs à chaque fois que la théorie du "zéro morts" est ébréchée. Donc on fait de grandes cérémonies pour essayer d'apaiser les dieux en colère.
  15. https://www.rfi.fr/fr/europe/20240321-un-sommet-à-bruxelles-pour-acter-le-retour-en-grâce-du-nucléaire-dans-l-ue Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement sont attendus à Bruxelles ce jeudi 21 mars pour le premier sommet international sur l’énergie nucléaire, comme le présente l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui organise avec la Belgique cet événement. https://www.sudouest.fr/environnement/nucleaire/energie-un-sommet-a-bruxelles-marque-le-retour-en-grace-du-nucleaire-dans-l-union-europeenne-19038590.php « Le + SMR + sera prêt à horizon 2035, les réacteurs EPR nouvelle génération vers 2040 : c’est loin, mais c’est maintenant qu’il faut tracer le cadre, les plans de financement » qui s’annoncent colossaux, rétorque Christophe Grudler. Avec 100 réacteurs en service dans 12 États, le nucléaire produit un quart de l’électricité de l’UE, quasiment la moitié de son électricité décarbonée. Une soixantaine de nouveaux réacteurs sont programmés ou envisagés, dont un tiers en Pologne. https://www.welt.de/politik/ausland/article250678026/Atomkraft-30-Staaten-kuendigen-beschleunigten-Ausbau-an.html Lors du sommet sur le nucléaire à Bruxelles, une trentaine d'Etats s'engagent à "exploiter pleinement le potentiel de l'énergie nucléaire". Ils se prononcent en faveur de la construction de nouvelles centrales nucléaires et de la prolongation de la durée de vie des installations existantes. Des militants écologistes ont perturbé la rencontre, à laquelle l'Allemagne n'a pas participé. L'électricité produite par les centrales nucléaires est indispensable pour réduire les émissions de CO₂ nocives pour le climat, a-t-on ajouté. Des chefs d'État et de gouvernement de France, des Pays-Bas et de Pologne ainsi que des représentants de haut niveau des États-Unis, de la Chine et du Japon ont notamment participé à la réunion. Dans leur déclaration, les hommes politiques se sont prononcés non seulement pour la construction de nouvelles centrales nucléaires, mais aussi pour la prolongation de la durée de vie des installations existantes. Ils ont également plaidé pour l'utilisation rapide de réacteurs plus récents et plus petits. Les participants ont appelé les institutions financières internationales telles que la Banque mondiale à soutenir davantage les projets nucléaires et ont laissé entendre que, de leur point de vue, les autres sources d'énergie alternatives bénéficiaient jusqu'à présent d'un traitement préférentiel de la part des banques de développement. L'Allemagne, qui est sortie du nucléaire, n'a pas participé à la réunion, qui a été accompagnée d'une protestation de l'organisation environnementale Greenpeace. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, 415 réacteurs sont en service dans le monde pour produire de l'électricité. Lors de la conférence mondiale sur le climat qui s'est tenue à la fin de l'année dernière, une vingtaine d'Etats avaient déjà annoncé leur intention de tripler les capacités de production d'énergie nucléaire d'ici 2050. Auparavant, les partisans de l'énergie nucléaire au sein de l'UE ont fait une nouvelle tentative pour imposer un financement européen de la technologie. La recherche nucléaire devrait en tout cas être financée par le budget de l'UE - "peut-être aussi des projets nucléaires", a déclaré le Premier ministre belge Alexander de Croo à l'agence de presse Reuters. "Je pense que c'est quelque chose qui devrait être possible", a-t-il ajouté. La Belgique assure actuellement la présidence du Conseil de l'UE. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l'énergie nucléaire pouvait jouer un rôle important dans la transformation vers une économie respectueuse du climat. Dans le droit européen, l'énergie nucléaire est considérée comme l'une des technologies permettant à l'UE d'atteindre ses objectifs climatiques. Son avenir dépend toutefois de "la discipline de l'industrie nucléaire", a averti von der Leyen. "Bien trop souvent, la construction de nouvelles centrales nucléaires s'est accompagnée de surcoûts et de retards considérables", a-t-elle expliqué. Von der Leyen est la tête de liste de la famille des partis conservateurs PPE pour les élections européennes et se présente donc pour un deuxième mandat. L'un des activistes a été arrêté par la police avant l'action. Un autre a réussi à descendre en rappel et a protesté pendant une quinzaine de minutes au-dessus de l'entrée en brandissant une pancarte sur laquelle étaient inscrits les mots "Nuclear Fairytale" ("conte de fées nucléaire"). D'autres manifestants ont également tenté de bloquer l'accès au sommet avec des vélos et des voitures. Greenpeace demande que les gouvernements atteignent leurs objectifs énergétiques grâce aux énergies renouvelables. https://korii.slate.fr/tech/energie-smr-mini-reacteurs-nucleaires-small-modular-reactors-mirage-inefficacite-cout-retards-edf (28 janvier 2023) Par ailleurs, toujours selon Barnard, l'histoire montre qu'un développement nucléaire réussi demande un «alignement des planètes» particulièrement exigeant. «Un [pays] doit s'engager dans une stratégie nationale de production nucléaire, généralement concomitante avec le développement d'armes nucléaires, tranche-t-il. Le pays doit s'engager [à construire] des dizaines de réacteurs en trente ans ou moins. Ceux-ci doivent utiliser la même technologie dans chaque réacteur, sans ingénierie ni innovation “sur mesure”. Ce concours de circonstances a brièvement existé aux États-Unis, en France et en Corée du Sud avant de disparaître.» Les SMR sont moins efficaces sur le plan énergétique que les gros réacteurs type EPR. Ils représentent donc une sorte de retour en arrière pour l'industrie nucléaire… qui a privilégié jusqu'ici le développement de «gros» réacteurs précisément pour cette raison. https://www.lalsace.fr/economie/2024/03/20/les-mini-reacteurs-smr-prones-par-macron-sont-ils-vraiment-la-solution-miracle Dernier en date, un rapport détaillé et synthétique, rédigé par l’ingénieur et consultant Antoine Bonduelle : L’auteur détaille ce qu’il qualifie de « fiction industrielle », avec des appareils « trop chers, trop risqués et trop incertains ». Exemple : l’investissement dans les SMR serait « 2,5 fois plus cher par unité pour un réacteur de 200 MW par rapport à un réacteur [classique] de 1 000 MW ». Et il n’est pas le seul : le chercheur américain Charles Glaser, qu’il cite, estime qu’il faudrait produire au moins 700 SMR identiques avant de les rentabiliser. Même chose pour le consultant canadien Michael Barnard, très critique depuis des années : avec le danois Bent Flyvbjerg, l’un des plus grands spécialistes mondiaux en termes de « méga-projets », ils pointent la moindre efficacité énergétique des SMR par rapport à leur coût. Reste, enfin, aussi la question de la sécurité. Installer un peu partout ces réacteurs, même « petits », disséminerait le risque d’accident majeur, le transport de combustible, ou encore la production de déchets.
  16. Il n'y a pas eu de cérémonies aux Invalides ? Sur la réticence de nos pays à accepter de lourdes pertes : https://www.defence-institute.be/wp-content/uploads/2020/04/ss-121.pdf p.13 La préservation des vies est partie prenante d’un mental post-guerrier et la culture du « dédommagement » atteint le militaire au point de voir quelques familles (des civils) porter plainte si leurs fils militaires venaient à décéder en mission19 ! L’investissement familial et sociétal dans les sociétés postindustrielles est important d’autant plus que les familles nombreuses sont l’exception et que l’enfant-adulte est « unique ». Dès lors, « le refus de la mort des soldats s’inscrit dans un rejet de la mort jeune pour une société attachée à la culture de la longévité »20. Cela expliquerait la volonté familiale de privatisation de la mort du soldat au combat21 quand bien même cette mort n’est pas ordinaire, puisqu’elle doit être associée à un « grand récit » propre à l’identitaire militaire22. On en vient alors à considérer (médiatiquement et politiquement) que la mort est venue par hasard, dans un inacceptable accident de travail, une sorte d’aberration ! 19 Cf. les plaintes contre X « pour mise en danger de la vie d’autrui » déposées en France par sept familles des dix soldats français tués en août 2008 dans une embuscade dans la région de Saroubi, dans l’est de l’Afghanistan (classées sans suite par le parquet du tribunal aux armées de Paris) 22 L’organisation des hommages et autres cortèges militaires funèbres sur le pont Alexandre III vers Les Invalides (Paris) ces dernières années participerait d’une héroïsation des défunts autant qu’un enjeu de communication politique ou une forme de remède à l’indifférence ressentie par les militaires de la part de la société civile. (...) Cf. également les cérémonies patriotiques publiques à la base aérienne de Lyneham lors du rapatriement des corps britanniques tués en Afghanistan).
  17. p.30 C’est notamment le cas des industries de l’information, où la carence d’apports technologiques de l’Occident a eu un effet très rapide ; ainsi que dans l'industrie électro-énergétique, en raison de sa dépendance à des turbines cruciales pour lesquelles la Russie manque de capacités internes. Dans le même ordre d’idée, l’industrie automobile russe est sinistrée : dans les villes comme dans les campagnes, ce sont des véhicules chinois qui se sont substitués aux véhicules d’origine occidentale, tandis que les ventes de véhicules russes se sont effondrées. Pour l’avenir, la plupart des économistes estiment que c’est sur le « cœur du réacteur » c’est-à-dire les capacités d’extraction des hydrocarbures, que la carence d’investissements et d’apports technologiques venus de l’Ouest devrait lourdement handicaper l’économie russe. Selon cette analyse, les Chinois hésitent à ce stade à investir et ne disposeraient pas des technologies nécessaires pour la mise en exploitation de champs pétroliers d’accès plus difficile alors que les champs actuels commencent à s’épuiser. Sur ce tableau d’ensemble, se greffent un certain nombre de signaux qui eux aussi invitent à la sobriété quant à un avenir radieux – tel que décrit par Vladimir Poutine dans son discours sur l’état de la nation du 29 février 2024 25 (« la Russie, 4 e économie du monde ») – pour l’économie russe. Ainsi l’excédent du compte courant de la Russie a chuté de 10 % à 1 %, en raison de la baisse des revenus d’exportations et des dépenses massives liées à la guerre. La hausse des taux provoquée par l’inflation est pour l’instant compensée par une injection massive d’argent de l’État dans l’économie. Combien de temps cela peut-il durer ? Dans le même ordre d’idée, des disparités régionales se creusent, avec une croissance économique principalement observée dans les régions fortes en indus- tries militaires (l’Oural et la Russie centrale), qui connaissent des taux de croissance dépassant 10 % à 15 %. p.31 À l'inverse, des baisses substantielles sont constatées dans le Nord-Ouest, avec des régions forestières (Carélie, Arkhangelsk, Komi) enregistrant des chutes de 15 %, et la région de Yamal subissant un déclin de 8 % 27 en raison de la baisse de l'extraction de gaz naturel. S’agissant des comptes des ménages, il est remarquable que la consommation a plutôt augmenté – de manière contre-intuitive en période de guerre – contribuant ainsi dans une mesure non négligeable à la bonne tenue de l’économie. p.34 En dépit des sanctions – et sans minimiser leur impact – un effondrement de l’économie paraît désormais peu probable. On a assisté à une forte augmentation des échanges avec la Chine, qui ont atteint 190 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 30 %. Les échanges entre les deux pays ont atteint un niveau record en 2023 : ils se sont ainsi élevés à 240,1 milliards de dollars de biens et services selon les Douanes chinoises, en hausse de 26,3 % sur l’année précédente. La part du yuan dans les transactions commerciales extérieures de la Russie a considérablement augmenté, passant de 0,5 % à 16 % en un an 33 . On peut considérer qu’à terme, la logique actuelle pousse à une intégration grandissante des économies russe et chinoise, sur la base d’un échange de matières premières et d’hydrocarbures contre technologie et biens de consommation. Sur le second point – les ressources minières – la production russe représente actuellement 14 % de la production mondiale de minerais. La Russie a depuis des années poursuivi une politique minière ambitieuse pour élargir ses sources de revenus, les diversifier et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Jouissant d’une forte intégration dans le marché mondial des métaux et minerais, elle dispose sur ce créneau d’un avantage stratégique rendant difficile l'adoption de sanctions contre l'ensemble de ce segment. p.44 Un nombre notable des « nouveaux émigrés » ont rencontré des difficultés d'intégration sociale et professionnelle dans leurs pays d'accueil (par exemple : problèmes financiers dus au blocage des cartes bancaires russes et barrières linguistiques, étant donné que seulement 5 % des Russes maîtrisent couramment l'anglais). Beaucoup ont donc choisi de retourner en Russie. On rencontre maintenant dans les villes russes des ex-exilés de retour qui ont décidé de s'intégrer en dissimulant leurs véritables opinions. p.51 Un effondrement du régime provoqué par les circonstances n’est pas probable dans les années qui viennent. (...) Les difficultés que peut rencontrer l’économie russe aujourd’hui n’ont rien à voir avec la sclérose de l’économie socialiste à la fin de la Russie soviétique. Quant aux engagements extérieurs – Ukraine mais aussi Afrique et Proche-Orient – ils devraient sans doute à la longue nuire à la viabilité du système, mais ils sont au contraire pour l’instant – et pour les années en venir – plutôt le moteur de son affirmation. D’où aussi la différence à prendre en compte en matière idéologique : dans les années 1980, l’idéologie marxiste-léniniste n’était plus que l’ombre d’elle-même ; aujourd’hui, c’est l’inverse que l’on observe : depuis au moins sa réélection de 2012, Vladimir Poutine a insufflé un nouvel esprit à son pays, tentant entre autres de remilitariser la société russe, de soutenir les valeurs conservatrices, de ranimer la flamme de la Seconde Guerre mondiale ; il a enfin construit le narratif d’une Russie reconquérant ses droits historiques tout en se défendant face à un « Occident collectif » en déclin mais toujours menaçant. p.52 Certes, il n’a sans doute convaincu qu’une partie du peuple russe, mais ce type de remobilisation idéologique finit par porter (là aussi divers témoignages le montrent), surtout s’agissant de la défense de la patrie contre l’Occident ; dans cet esprit, le Kremlin ne manque pas d’instrumentaliser l’atmosphère guerrière actuelle pour favoriser la remobilisation idéologique du pays. Ajoutons cependant un correctif à ces observations – un correctif important certes : si le sort du régime russe actuel n’est pas menacé, la légitimité personnelle de Vladimir Poutine, non pas vis-à-vis de l’opinion russe mais vis-à-vis du système qu’il a créé, pourrait être engagée en cas de recul net de la Russie en Ukraine. La célèbre séance du Conseil national de sécurité russe diffusée le 23 février 2022 met en scène un autocrate prenant seul la décision d’entrer en guerre, face à des subordonnés plus obéissants que vraiment convaincus. En cas d'échec patent en Ukraine, l’aura du président vis-à-vis de ses principaux collègues ne pourrait pas sortir indemne (comme on l’a déjà noté, c’est une raison pour lui de préférer une « guerre perpétuelle » à une issue insa- tisfaisante du conflit). Une transition vers un régime plus compatible avec l’Occident n’est pas non plus pour demain. L’une des spécificités du poutinisme réside dans son rapport aux technocrates, qu’il s’agisse des « libéraux systémiques » en charge de l’économie ou des « technocrates politiques », régulateurs des élections et responsables de la gestion politico-administrative du pays. Dans la situation actuelle, Sergueï Kirienko, le directeur-adjoint de l’administration présidentielle, peut être considéré comme le chef de file des « technocrates politiques ». Il a beaucoup contribué ces dernières années à la modernisation de la « verticale du pouvoir », avec la nomination de gouverneurs de province jeunes et compétents. Il semble en bons termes aussi bien avec les « siloviki » (les forces de renseignement et militaires), qu'avec les « libéraux systémiques ». p.53 S'agissant de l’économie, Vladimir Poutine paraît convaincu que c’est la mauvaise gestion du pays qui a provoqué la chute aussi bien du tsarisme que du communisme. Malgré sa propre implication dans l’économie de l’ombre, il a accordé dès son arrivée au pouvoir un rôle important aux technocrates – aux libéraux systémiques – pour mettre de l’ordre dans l’économie ; cela a été l’œuvre, par exemple, de l’éternel cardinal gris « libéral » du pouvoir poutinien Alexeï Koudrine, ou aujourd’hui de la brillante gouverneure de la banque centrale, Elvira Nabiullina. C’est un technocrate – issu de la Direction des impôts du Ministère des Finances, Mikhail Mishustin – qui dirige le gouvernement. Même si lui-même, à par- tir de sa réélection en 2022, a cessé de s’intéresser à ces sujets, et si l’État a repris de plus en plus un rôle directeur dans la gestion de l’économie, il continue à tenir à ce stade au maintien de quelques grands équilibres économiques : par exemple, du fait de la guerre, les dépenses militaires sont passées à 6 % du budget de la Fédération 63 mais le déficit budgétaire reste faible. Ceci posé, les équilibres internes au régime russe se sont déplacés, depuis un certain nombre d’années, en faveur des siloviki. Une source avertie nous a dit : « le président n’arbitre plus comme jadis entre les trois pôles que constituaient les siloviki, les libéraux systémiques et les oligarques ; son rôle se limite à arbitrer entre les siloviki car les deux autres piliers du système ne pèsent plus assez pour participer à la compétition entre pouvoirs ». p.54 Les « technocrates économiques » – dont bien sûr la gouverneure de la Banque centrale Elvira Nabiullina – ont plutôt jusqu’ici consolidé leur position ; ils font d’ailleurs la preuve de leur compétence puisqu’ils ont réussi jusqu’ici à contrôler la surchauffe de l’économie mal- gré le dérèglement de ses paramètres (cf. infra : inflation, dépenses militaires, consommation en hausse, manque de main d’œuvre, etc.). p.57 L’issue de la guerre ne peut-elle contrarier la domination des siloviki ? On pense bien sûr à une évolution du conflit défavorable à la Russie ; toutefois, dans cette hypothèse, le régime dispose d’un contrôle tel des médias qu’il sera en mesure de présenter un recul comme un succès, d’autant plus qu’une majorité de l’opinion serait soulagée d’un arrêt des combats (NB : ce qui pour autant n’exonérera pas la responsabilité personnelle du président Poutine vis-à-vis de son système). Inversement, on peut aussi envisager une victoire russe en Ukraine, qui alors ne manquerait pas d’avoir un effet de légitimation du pouvoir en place, comme ce fut le cas après l’annexion de la Crimée en 2014. p.58 À ce stade, pour l’ensemble du clan au pouvoir, l’hostilité à l’Occident a un effet d’inhibition absolu sur tout mécontentement éventuel suscité par la trop grande puissance de la Chine. D’autre part, il serait très difficile désormais pour la Russie de se passer de l'accès au marché chinois et à l'électronique de défense chinoise.
  18. « l’approche des JO semble invalider, au moins à moyen terme, l’envoi de troupes françaises en Ukraine » : https://www.sudouest.fr/societe/defense/guerre-en-ukraine-en-cas-d-envoi-de-troupes-francaises-il-faudra-expliquer-les-cercueils-qui-reviennent-19033997.php (21 mars 2024) Dès lors, que pourrait envoyer Emmanuel Macron en Ukraine ? À cette question, l’historien et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya cerne deux possibilités. La première : « On envoie des techniciens, des conseillers, des mécanos, des équipes de déminage… On fait du soutien à l’arrière sans prendre aucun risque. C’est l’option basse. » La seconde : « On tente une opération de sécurisation de certaines frontières comme celle entre l’Ukraine et la Biélorussie. Ou on sécurise une partie de Dniepr ou devant Odessa par exemple. Et on explique que c’est infranchissable. C’est l’option haute. » Mais, comme le relève Michel Goya, cette option, encore plus que la première, s’avère risquée. « La question à se poser est : que feraient les Russes ? Soit ils ne disent rien, soit ils testent le dispositif, ils le harcèlent et il y aura des morts réguliers. C’est le plus probable et il faudra expliquer à l’opinion les cercueils qui reviennent. Soit les Russes en profitent pour attaquer les forces de l’Otan. » Conclusion de l’historien : « C’est très périlleux. » Un tel scénario est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’il suppose la disponibilité d’un certain volume de forces : « Tout seul, notre capacité de déploiement est de deux brigades, soit 15 000 hommes. On ne va pas faire grand-chose », constate l’ex-officier qui le rappelle : un tel déploiement demanderait, en outre, des « mois de préparation ». « Cela exigerait aussi, poursuit-il, d’importants moyens dont de l’artillerie et de la défense antiaérienne. » Or, on en revient toujours au même : les limites de notre industrie de défense dont l’effort va déjà à l’approvisionnement des forces ukrainiennes. Une opération française en Ukraine peut donc difficilement s’envisager en solitaire, sachant qu’une opération internationale semble tout aussi improbable, du moins à ce stade. « Il est difficile d’imaginer les Américains y aller, les Allemands, les Italiens ne le souhaitent pas non plus », rappelle Michel Goya. Si les alliés n’ont aucune intention de suivre Emmanuel Macron dans cette voie, chez les militaires français, aussi, ses propos n’ont pas été bien perçus. « C’est purement de la com’ », peste ce haut gradé quand un autre pointe le « manque de munitions » y compris pour « s’entraîner ». Surtout, il n’a pas échappé aux galonnés qu’au lendemain de ce 26 février, où Emmanuel Macron a affirmé ne « rien exclure » pour aider l’Ukraine, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a, lui, indiqué qu’il n’était pas question d’envoyer « des troupes combattantes » en Ukraine. Or, une semaine plus tard, lors de son intervention télévisée, c’est bien cette perspective qu’a laissé planer le chef de l’État. Si ce double discours fait désordre, les militaires rappellent aussi que la priorité numéro un, à brève échéance, c’est d’abord « la sécurité des Jeux olympiques » de Paris. Un événement qui va mobiliser 20 000 militaires, sans compter les moyens anti-drones et la surveillance aérienne, avec notamment le recours à un Awacs, l’avion radar de l’armée de l’air. Là encore, l’approche des JO semble invalider, au moins à moyen terme, l’envoi de troupes françaises en Ukraine.
  19. Justement, les bananes sont transportées par bateau, et il a fait le calcul, c'est moins gourmand que les hamburgers.
  20. https://www.lindependant.fr/2024/03/21/traite-de-libre-echange-entre-leurope-et-le-canada-pourquoi-le-senat-a-vote-contre-le-ceta-ce-jeudi-11840349.php Le traité du CETA était examiné ce jeudi après-midi par les sénateurs. Cet accord entre l’Europe et le Canada est devenu hautement sensible dans le contexte de la crise agricole. Curieusement, ce traité, signé en 2016 et appliqué depuis 2017, n’a jamais été ratifié complètement par la France. Pour cela, il faut en effet le vote du Sénat. Le sujet apparaissait bien épineux aujourd’hui. Les sénateurs communistes ont décidé de crever l’abcès en l’inscrivant dans leur niche parlementaire provoquant un sacré tangage à la chambre haute. Et le résultat ne s’est pas fait attendre. Après des débats assez houleux, le Sénat a voté contre : 211 voix contre et 44 pour. Ce refus sénatorial sera lourd de conséquences car il va entraîner un nouvel examen du texte à l’Assemblée nationale, où il était passé de justesse la dernière fois. Le risque de rejet deviendra alors très important.
  21. Intéressant, ce site : https://allemagne-energies.com/introduction/ Hartmut Lauer, Ingénieur diplômé et titulaire d’un doctorat en ingénierie (Université technique de Hanovre), a travaillé plus de 35 ans dans le secteur de l’électricité en France et en Allemagne. Ancien dirigent d’un grand énergéticien allemand, il a été membre de plusieurs comités consultatifs et techniques dans des entreprises spécialisées du domaine de l’énergie. Il a également été membre de la Commission sur la Sûreté des Installations Nucléaires (Reaktorsicherheitskommission) auprès du Ministre Fédéral de l’Environnement. A la demande de l’Université Technique de Darmstadt il a enseigné de nombreuses années la matière « Énergie Nucléaire » comme professeur détaché. Il appartient de longue date à la KTG (Société d’énergie nucléaire allemande) et à la SFEN et est l’auteur de nombreuses publications sur le nucléaire et la transition énergétique en Allemagne.
  22. https://reporterre.net/Macron-veut-lutter-contre-l-infertilite-sans-s-attaquer-aux-pollutions (19 janvier 2024) « [les] facteurs environnementaux sont également à l’origine de la hausse de l’infertilité », reconnaissait un rapport commandé par le ministère de la Santé et remis en février 2022. Parmi les études citées, une méta-analyse réalisée en 2017, qui montrait un déclin de plus de 50 % de la concentration spermatique chez les hommes des pays industrialisés (*) entre 1973 et 2011. « Les produits chimiques jouent un rôle causal majeur dans ce phénomène », confirmait à Reporterre la chercheuse Shanna H. Swan, à l’origine de l’analyse. (*) excluant la Chine, le Japon ou la Corée : (‘Western’, including North America, Europe Australia and New Zealand versus ‘Other’, including South America, Asia and Africa) : https://academic.oup.com/humupd/article/23/6/646/4035689?login=false https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8977063/ (Human Reproduction, avril 2022) La concentration spermatique a diminué de moitié au cours des 50 dernières années, tant dans les pays occidentaux industrialisés que dans les pays orientaux, y compris en Chine (Levine et al., 2017 ; Lv et al., 2021 ; Swan et Colino, 2021). Ce changement est si universel et si rapide qu'il ne peut avoir de fondement génétique et doit être induit par l'environnement. Ce phénomène soulève d'importantes questions sur la nature des facteurs environnementaux impliqués et sur la question de savoir si ces changements dans le nombre de spermatozoïdes affectent matériellement la fertilité humaine. Pour aborder les mécanismes de causalité en premier lieu, il peut être significatif que plusieurs études aient également enregistré un déclin séculaire parallèle des niveaux de testostérone circulante. Ainsi, dans les pays nordiques (Perheentupa et al., 2013), aux États-Unis (Travison et al., 2007) et en Israël (Chodick et al., 2020), des preuves ont été présentées indiquant que les taux de testostérone diminuent depuis les années 1970, parallèlement à la baisse du nombre de spermatozoïdes. La situation est complexe car les niveaux de testostérone sérique diminuent avec l'âge et les sociétés industrialisées avancées deviennent "super-âgées". Néanmoins, même en tenant compte de l'âge, la baisse des niveaux de testostérone reste évidente, comme l'illustrent clairement les données israéliennes (Chodick et al., 2020). La question de savoir si la diminution du nombre de spermatozoïdes qui en résulte est associée à une diminution de la fonction des spermatozoïdes, et donc de la fécondité, est une autre question. Étant donné le lien potentiel entre les niveaux de testostérone circulante et le nombre de spermatozoïdes, il sera important de surveiller les niveaux de testostérone dans plusieurs populations afin de déterminer si cette association est reproduite dans le monde entier et, si c'est le cas, de mettre au point des contre-mesures appropriées. La gravité de la situation est encore soulignée par l'évolution de l'incidence du cancer du testicule qui, selon l'hypothèse du syndrome de dysgénésie testiculaire, a une origine similaire à la baisse mondiale du nombre de spermatozoïdes, en raison d'une dépendance commune à l'égard de perturbateurs endocriniens environnementaux ayant une activité semblable à celle des œstrogènes (Wohlfahrt-Veje et al., 2009 ; Fénichel et Chevalier, 2019). Il existe une forte corrélation linéaire entre le PIB national et l'incidence du cancer du testicule (Fig. 3D). D'autres aspects de la société moderne qui sont considérés comme nuisant à la fertilité masculine et féminine comprennent une variété de facteurs environnementaux et de mode de vie (alimentation, tabagisme, consommation excessive d'alcool, exposition aux polluants industriels, rayonnement électromagnétique, stress, comportement sédentaire, etc.), dont beaucoup sont associés à l'induction d'un stress oxydatif dans l'appareil reproducteur (Aitken et Baker, 2013, 2020 ; Aitken, 2020a,b). Une question cruciale dans ce débat est de savoir si les changements que nous observons dans l'ISF (indice synthétique de fécondité) humain à la suite de l'augmentation de la richesse sont facilement réversibles. La réponse à cette question dépend probablement de la durée pendant laquelle nous laisserons la situation actuelle perdurer. À l'heure actuelle, les principales causes de la baisse de l'ISF sont socio-économiques et, en tant que telles, peuvent être résolues, moyennant des changements appropriés de stratégie, d'approche et d'assistance. Cependant, ces changements ne serviront à rien si nous ne reconnaissons pas et ne contrôlons pas le large éventail de facteurs environnementaux et de mode de vie associés à la vie moderne qui ont un impact sur la fécondité de notre espèce. En outre, si l'ampleur de la pratique de la procréation médicalement assistée continue d'augmenter, il est également possible que cette industrie joue un rôle dans le déclin de la fécondité humaine en encourageant la rétention de mutations génétiques et épigénétiques qui compromettent l'efficacité de la reproduction.
  23. https://reporterre.net/Empreinte-carbone-Oui-on-peut-manger-des-bananes (20 mars 2020) Mike Berners-Lee, professeur à l’université de Lancaster, auteur de : Peut-on encore manger des bananes ? L’empreinte carbone de tout Au début, ce qui m’a le plus surpris, c’est l’intensité carbone de la viande (16 kg eqCO2 le steak de 190 g) et celles des fleurs coupées (32,3 kg eqCO2 pour un bouquet de 13 fleurs importées). Et l’avion aussi (3,2 tonnes eqCO2 l’aller-retour Paris-Tokyo). Je savais que ce mode de transport émettait du carbone, mais je n’imaginais pas que c’était aussi important. Dans votre livre, on se rend compte qu’un cheeseburger (5,4 kg eqCO2) est finalement plus polluant que cinquante bananes. Pour le consommateur, cela ne va pas de soi de se dire : « Quand je mange un cheeseburger dont le steak provient d’une vache élevée en France, c’est aussi polluant que si je mange cinquante bananes cultivées de l’autre côté de l’océan ». Comment explique-t-on ça ? Les bananes ont une empreinte carbone qui est faible parce qu’elles poussent au soleil, et qu’il n’y a pas besoin d’ajouter quoi que ce soit [1]. Ensuite, elles mûrissent tranquillement pendant le voyage en bateau qui va durer trois semaines. Elles n’ont pas non plus besoin d’emballage puisqu’elles ont déjà une peau bien épaisse. Ça aussi, c’est bon pour l’empreinte carbone. Certains disent que ces technologies [smartphones, data center, cryptomonnaies, intelligence artificielle] nous rendent plus efficaces et doivent ainsi aider le reste de l’économie mondiale à aller vers de faibles émissions de carbone. Mais dans la réalité, elles aident surtout le reste de l’économie à se développer, car être plus efficace permet de produire plus facilement, à moindre coût. Ce qui a un impact environnemental plus important. C’est l’effet secondaire, ou « l’effet rebond », induit par ces nouvelles technologies. D’une manière générale, il y a aussi plein de messages positifs dans le livre, c’est-à-dire qu’on peut réduire son empreinte carbone en vivant mieux, en gagnant du pouvoir d’achat, en dépensant moins, en étant en meilleure santé… Mais le message le plus difficile, je pense, concerne l’avion parce qu’il n’y a pas de solution.
  24. L'administration Biden, adversaire des groupes de défense de la liberté d'expression : https://www.theguardian.com/law/2024/mar/15/supreme-court-first-amendment-cases-free-speech La Cour suprême des États-Unis a annulé vendredi deux décisions judiciaires portant sur la question de savoir si les fonctionnaires peuvent bloquer les personnes qui les critiquent sur les médias sociaux sans violer les protections constitutionnelles en matière de liberté d'expression. Les juges ont annulé des décisions rendues par des juridictions inférieures dans deux affaires - l'une en Californie et l'autre dans le Michigan - concernant des actions en justice intentées en vertu du premier amendement de la Constitution américaine par des personnes qui avaient été bloquées après avoir publié des critiques sur les comptes de médias sociaux de responsables locaux. Les juges ont demandé aux juridictions inférieures de réexaminer l'affaire. L'enjeu de la bataille juridique était de savoir si les fonctionnaires, en bloquant leurs détracteurs, agissaient dans l'exercice de leurs fonctions gouvernementales. Les protections de la liberté d'expression prévues par le premier amendement s'appliquent généralement aux acteurs gouvernementaux, et non aux particuliers. La première de ces affaires concerne deux conseillers scolaires de Poway, en Californie, qui ont fait appel d'une décision rendue par une juridiction inférieure en faveur de parents qui les avaient poursuivis en justice après avoir été bloqués sur les comptes de ces fonctionnaires sur les médias sociaux. La seconde affaire concerne l'appel d'un homme du Michigan qui a fait appel d'une décision d'une juridiction inférieure rejetant sa plainte contre un fonctionnaire de la ville de Port Huron qui l'avait bloqué sur Facebook. L'administration de Joe Biden s'était rangée du côté des fonctionnaires dans les deux cas. Les groupes de défense de la liberté d'expression ont exhorté les juges à soutenir les plaignants.
  25. Pas toute, 100%, symbolique. Il restait la flotte, la flotte de Toulon, la flotte de Mers el Kébir.
×
×
  • Créer...