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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Bien vu pour la R&D : on dit souvent que la Silicon Valley (dont on connaît surtout l'aspect civil aujourd'hui aujourd'hui : Apple, Google, NVIDIA, etc...) s'est développée à partir des dépenses militaires de la guerre froide, avec l'implantation de la NASA (Ames Research Center) et de la Lockheed Missiles and Space Division autour de l'aéroport militaire de Moffett. J'ai du mal à imaginer aujourd'hui une production en grande quantité qui n'impliquerait pas d'efforts de recherche et développement. Même si le produit final est simple, est-ce que ça ne sera pas de meilleure qualité si c'est fait avec par exemple des robots ?
  2. Est-ce que Trump réélu continuera à financer et à alimenter en fournitures militaires la guerre en Ukraine ? En surface la réponse semble être non. C'est à dire que si on pose la question : Trump continuera-t-il de faire campagne sur le thème d'arrêter de dépenser l'argent en Ukraine ? la réponse est oui. https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-02-10/trump-says-ukraine-war-must-end-as-senate-advances-aid-package Donald Trump a déclaré que la guerre déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 devait prendre fin et a réitéré sa désapprobation quant à l'envoi d'une aide supplémentaire à l'étranger, alors que le Sénat tente de faire avancer un paquet de mesures visant à fournir un financement d'urgence à l'Ukraine et à Israël. "Nous devons régler cette guerre et je la réglerai", a déclaré M. Trump, le candidat républicain à l'investiture pour la présidentielle de 2024, lors d'un rassemblement de campagne samedi à Conway, en Caroline du Sud. Mais les promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient. Songez au président Wilson : https://en.wikipedia.org/wiki/1916_United_States_presidential_election Malgré leur sympathie pour les forces alliées, la plupart des électeurs américains voulaient éviter d'être impliqués dans la guerre et préféraient poursuivre une politique de neutralité. La campagne de Wilson a utilisé les slogans populaires "Il nous a évité la guerre" ("He kept us out of war") et "L'Amérique d'abord" ("America First") pour attirer les électeurs qui voulaient éviter une guerre en Europe ou avec le Mexique. "America First", ça vous rappelle quelqu'un ? Et je pense que ça causerait beaucoup moins d'états d'âme à Trump, de trahir ses promesses électorales, qu'à Wilson, tout confit de zèle religieux protestant. Donc je n'exclus pas que Trump confirme l'engagement américain dans la guerre d'Ukraine. Mais à tout prendre, je le vois plutôt attaquer l'Iran. Pas besoin de trahir une promesse électorale. Le public américain, surtout Républicain est tout acquis à la cause pro-israélienne. Et John Bolton est pour : https://thehill.com/policy/defense/4435396-john-bolton-calls-for-disproportionate-strikes-inside-iran-after-us-deaths/ (29 janvier 2024) L'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton a appelé à des frappes "disproportionnées" à l'intérieur de l'Iran après qu'une attaque de drone a tué trois membres des services américains en Jordanie au cours du week-end.
  3. Peut-être que les sénateurs américains sont des parasites, qui vivent aux dépens et au détriment du contribuable américain. On retrouve ici la critique du PIB comme indice économique, qui est une critique de la maximisation du PIB comme projet politique. Certains critiques proposent de maximiser non pas le PIB, mais l' Indice de Progrès Véritable (GPI en anglais), qui est une sorte de PIB dont on a soustrait - si j'ai bien compris - ce qui ne procure pas le "bonheur", notamment les dépenses de défense : -
  4. Peut-être que chaque dirigeant, pris individuellement, est rationnel et intelligent, mais peut-être que le système, qu'ils forment collectivement, est fou. Pour expliquer pourquoi l'humanité ne prend pas les bonnes décisions en matière de climat, ou de dépassement des limites planétaires dans divers domaines, Nate Hagens (voir ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/19441-effondrement-écologique-et-civilisationnel-en-ce-siècle/page/83/#comment-1684126 ) parle de "superorganisme" pour parler de l'espèce humaine en général, que je traduis par : [grosso-modo l'espèce humaine vue comme une fourmilière géante sans cerveau]. Le fait de parler des dirigeants à la tête des États quand on discute de la guerre et de la paix est certes justifié car c'est vraiment eux qui prennent les décisions finales, mais c'est aussi un simplificateur, car le système international (qui est une sous-partie du système terrestre) est d'une complexité telle que nous avons besoins de paramètres simplificateurs pour pouvoir l'appréhender. Ces personnages : Poutine, Biden, nous permettent de "faire des films" avec des scénarios, mais c'est une manière de représenter de manière simplifiée un théâtre qui en réalité n'a pas une poignée de personnages, mais 8 milliards d'êtres humains. En fait le système international lui-même est fou. En tout cas, il n'a pas de cerveau. Chaque fourmi individuellement prend une décision très rationnelle en fonction des signaux olfactifs qu'elle reçoit de ses congénères ou de l'environnement. Mais le collectif, la fourmilière, n'est pas vraiment rationnelle. Ce qui ne l'empêche pas forcément d'être stable, contre-réactionnée, autolimitée, etc... D'avoir une certaine sagesse collective. Donc je me contredis : ce n'est pas parce que quelque chose n'a pas de cerveau qu'il est forcément fou. La difficulté, c'est de passer du niveau individuel, où l'on a une certaine idée de ce qu'est la rationalité individuelle, au niveau collectif. C'est ce que tente de faire l'école de Palo Alto en thérapie familiale. Voir par exemple ce post : http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-considérations-géopolitiques-et-économiques/?do=findComment&comment=1692419 Cette hypothèse que le système international est chaotique, violent, ("fou" ?) est l'hypothèse de base du réalisme en relations internationales : https://en.wikipedia.org/wiki/Realism_(international_relations) Le réalisme, école de pensée dans la théorie des relations internationales, est un cadre théorique qui considère la politique mondiale comme une compétition durable entre des Etats intéressés qui se disputent le pouvoir et le positionnement dans un système mondial anarchique dépourvu d'autorité centralisée. Elle se concentre sur les États en tant qu'acteurs primaires rationnels naviguant dans un système façonné par la politique de puissance, l'intérêt national et la recherche de la sécurité et de l'auto-préservation.
  5. https://www.ft.com/content/20099233-e8e7-480f-b559-80bca89500d8 (Brussels power grab on defence irks industry and EU capitals, 21 février 2024) Les dirigeants de l'industrie et de l'UE ont jeté un froid sur l'ambition de Bruxelles de jouer un rôle plus direct dans le soutien à l'industrie européenne de l'armement, s'interrogeant sur les avantages d'une plus grande intervention et sur les moyens de la financer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui brigue un second mandat cette année, a récemment promu l'idée d'utiliser les fonds de l'Union pour subventionner la production de défense et garantir les achats d'armes, ainsi que de nommer un commissaire chargé de superviser la nouvelle stratégie. Toutefois, des cadres et des hauts fonctionnaires se sont demandé si la voie à suivre consistait à donner plus de pouvoir à la commission, car cette stratégie risque de faire double emploi avec les structures existantes et de détourner vers les entreprises de défense des fonds qui pourraient être financés directement par les capitales. Armin Papperger, directeur général du fabricant d'armes allemand Rheinmetall, a déclaré qu'il doutait que Bruxelles puisse apporter une grande valeur ajoutée à l'effort de réarmement, compte tenu de la lenteur de son processus décisionnel. "Si différents gouvernements [nationaux] fournissent des budgets, comme l'Allemagne et les Pays-Bas, le Danemark ou d'autres pays, parce que l'Allemagne assure la coordination, il ne s'agit pas d'une coordination de Bruxelles, mais d'une coordination allemande", a déclaré M. Papperger. Certains s'interrogent également sur la manière dont un rôle plus important de l'UE dans la coordination de la production de défense s'articulerait avec le rôle que joue depuis longtemps l'OTAN en essayant d'encourager les projets communs et la coopération entre les alliés européens afin d'accroître l'interopérabilité des armes et l'efficacité. Le "commissaire à la défense" proposé par Mme Von der Leyen a également suscité des questions sur les doublons avec l'actuelle Agence européenne de défense (AED), qui coordonne les achats d'armes entre les États membres et les projets industriels conjoints. "L'Agence européenne de défense existe déjà, nous n'avons pas besoin d'attendre un an pour créer une nouvelle structure", a déclaré Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l'UE, la semaine dernière en réponse à la proposition de Mme von der Leyen. Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré qu'il y avait "beaucoup de questions" au sujet du nouveau commissaire proposé. "C'est quelque chose qui est considéré avec un certain scepticisme, au moins dans un premier temps", a déclaré le porte-parole. "Il faut se demander quel serait l'objectif d'un tel rôle de commissaire. Il ne s'agit pas seulement de créer un poste, mais aussi de rédiger une description de sa fonction. Surtout, Von der Leyen a été particulièrement brillante dans son ancien poste de ministre de la défense d'Angela Merkel...
  6. Pour équilibrer ce récit, il faut rappeler que la guérilla nationaliste ukrainienne s'est elle aussi livrée à des exactions, ce qui comprend les génocides ou participations aux génocides contre les Juifs et les Polonais, mais pas que : http://www.air-defense.net/forum/topic/19078-ukraine-3/page/153/#comment-1546648 -
  7. Il y a chez Védrine un côté héros qui court derrière un train fou qui dévale une pente et court à la catastrophe, donc qui court pour monter dans le train, attraper la manette de frein et la serrer. Donc pour l'instant Védrine va dans le même sens que le train. Donc en apparence, il a l'air aussi fou que le train. Ou encore il ne faut jamais contredire un fou. Donc pour rester audible il va dans le sens de ses interlocuteurs, qui ne sont pas les lecteurs du JDD, mais les puissants qui sont les gens aux manettes.
  8. Je me range dans les "optimistes", alors. Je pense que la priorité des Européens, c'est de faire gagner Joe Biden à la future élection, et pour cela il ne doit pas apparaître comme "perdant l'Ukraine". Donc les Européens compenseront financièrement ce que le Congrès américain républicain trumpiste ne veut pas payer. La motivation principale des Européens n'est pas de faire gagner Zelensky, c'est de faire gagner Biden. Ensuite les jeux sont ouverts. Que restera-t-il de la motivation réelle des Européens vis à vis de l'Ukraine une fois que l'équation Biden-Trump aura été résolue ? Je suis perplexe. Ceci pour dire que j'imagine assez bien la guerre traîner en longueur au moins jusqu'au 5 novembre, et même jusqu'au 20 janvier, date de la passation du pouvoir.
  9. https://unherd.com/newsroom/higher-defence-spending-wont-save-europe-analysis/ (19 février 2024) Mais il n'est pas certain que les 2 % du PIB consacrés à la défense soient d'une grande utilité. En 2022, la Grande-Bretagne consacrera 2,2 % de son PIB à son armée, qui n'est toujours pas en bonne santé. En 2023, l'armée britannique comptait 75 980 militaires actifs, tandis que la Bundeswehr allemande en comptait plus du double, soit 181 670, bien que l'Allemagne dépense moins pour son armée que la Grande-Bretagne. [Faux : voir la remarque d'Alexis ci-dessous ou encore le commentaire Simon Davies Germanys Bundeswehr isn’t just the army but includes the Navy and Air Force as well so this article isn’t comparing like with like when comparing it to the British army. The army only constitutes 62,800 men, so less than the British army. dans les commentaires d'Unherd, ou encore https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_number_of_military_and_paramilitary_personnel ] Il y a ensuite la question de la désindustrialisation. Après avoir nié pendant des mois que l'Europe se désindustrialisait à cause du manque de gaz russe bon marché, les politiciens et les commentateurs acceptent désormais cette réalité [1]. Mais comment l'Europe peut-elle rééquiper son armée si ses usines sont menacées de fermeture ? Maintenant que le continent est confronté à une crise permanente des coûts énergétiques, les ministères de la défense du continent pensent-ils vraiment que la situation s'améliorera à l'avenir ? [1] https://unherd.com/newsroom/america-is-fuelling-germanys-deindustrialisation/ (12 février 2024) L'Amérique alimente la désindustrialisation de l'Allemagne Après des mois de déni, il est désormais admis que l'Allemagne - et plus généralement l'Europe - est confrontée à la désindustrialisation en raison de la fin du gaz russe bon marché acheminé par gazoduc. "Les jours de l'Allemagne en tant que superpuissance industrielle touchent à leur fin", titre Bloomberg. En réalité, les États-Unis ont dit à l'Allemagne et au reste de l'Europe qu'ils pourraient remplacer le gaz russe bon marché par du gaz naturel liquéfié (GNL) américain. Le GNL se vendrait au départ 40 % plus cher que le gaz russe acheminé par gazoduc, mais les Européens ont reçu l'assurance que les coûts baisseraient à mesure que les investissements dans le secteur augmenteraient. Il s'agissait toujours de chimères. Mais pour ajouter l'insulte à l'injure, fin janvier, le président Joe Biden a mis en pause les nouveaux projets d'exportation de GNL afin d'apaiser les militants écologistes du parti démocrate. S'il est élu, Donald Trump inversera sans doute cet ordre. Mais d'ici là, les projets auront déjà pris un an de retard. Quoi qu'il en soit, il n'y a aucune chance que même d'énormes investissements puissent rendre le GNL plus compétitif que le gaz acheminé par gazoduc. Le GNL doit subir un processus coûteux de compression jusqu'à l'état liquéfié, puis être transporté par bateau, et il sera toujours beaucoup plus cher que le simple pompage du gaz dans un gazoduc. De Londres à Berlin, les gouvernements occidentaux n'ont pas de plan de croissance économique sérieux. Les médias ont commencé à admettre cette triste réalité, car il n'y a plus de raison de la nier. En privé, les Américains haussent les épaules et laissent entendre que cela signifie qu'ils ne seront plus confrontés à la concurrence de l'Europe. Mais regarder l'économie de son allié le plus fiable - sans parler de son principal partenaire commercial - imploser n'est pas une manœuvre d'État cynique et machiavélique : c'est de la folie. Les dirigeants américains parlent de créer un nouveau bloc économique qui n'inclurait que des nations "démocratiques", pour ensuite ignorer la destruction de l'économie européenne. Cela devient évident pour tout le monde, sauf pour les plus convaincus des vrais croyants que l'Amérique n'a pas de stratégie non plus. [bref, comme on fait dire abusivement à Talleyrand, une citation qui revient de plein droit à Joseph Boulay : "C'est pire qu'un crime, c'est une faute !"] La crise en Allemagne entraîne un bouleversement radical de la politique électorale. Le parti de droite Alternative für Deutschland s'est montré extrêmement critique à l'égard de la décision de cesser d'acheter du gaz russe bon marché et occupe actuellement la deuxième place dans les sondages, avec environ 20 % des voix. Le nouveau parti Bündnis Sahra Wagenknecht, qui critique cette décision d'un point de vue de gauche, est déjà crédité d'environ 8 % des voix. La négligence de l'Amérique à l'égard de son principal allié entraînera probablement des secousses électorales sur tout le continent dans les années à venir. Il y a fort à parier que l'Europe s'éloignera de l'influence américaine et commencera à nouer des relations pragmatiques avec d'autres pays. La grande question est de savoir ce qu'il en est de la Grande-Bretagne, qui entretient des liens beaucoup plus étroits avec les États-Unis que le reste du continent. C'est une question que les dirigeants britanniques devront se poser sérieusement à l'avenir.
  10. https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/michelin-reduit-la-voilure-en-allemagne-deux-usines-de-pneus-vont-fermer-et-plus-de-1-500-emplois-seront-supprimes-984386.html (28 novembre 2023) Le groupe français Michelin a annoncé, ce mardi, la fermeture d'une large partie de sa production de pneus en Allemagne et supprimer plus de 1.500 emplois. Selon Michelin, cette décision fait suite à la crise de l'énergie qui a fait augmenter les « coûts de production croissants » dans le pays. Ce mardi, le groupe français de production de pneus a annoncé une « cessation progressive des activités d'ici 2025 » dans ses usines de Karlsruhe (ouest) et de Trêves (ouest), ainsi que la fin de la « production de pneus pour poids lourds et de produits semi-finis » sur son site de Hombourg (ouest). Elle compte aussi « délocaliser son centre de service client dédié à l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse », qui se situe actuellement à Karlsruhe, « vers la Pologne », a-t-elle ajouté dans un communiqué. Au total, « 1.532 salariés » sont concernés par ces cessations d'activité, sur les 5.000 qu'embauche actuellement le groupe en Allemagne, Autriche et en Suisse, selon Michelin.
  11. https://www.politico.com/news/2024/02/18/munich-ukraine-security-conference-00142077 (18 février 2024) L'année dernière, lors de la conférence de Munich sur la sécurité, les états d'âme étaient visibles, mais ils n'étaient pas aussi dévorants. Les États-Unis et leurs alliés s'étaient ralliés à la défense de l'Ukraine, reprenant à la Russie les territoires saisis et se préparant à une contre-offensive décisive. La route est encore longue, mais la lutte tend vers le positif. Quelques jours plus tard, après une visite surprise à M. Zelenskyy en Ukraine, M . Biden s'est rendu à Varsovie pour annoncer que "Kiev est fière, grande et surtout libre". https://www.theguardian.com/world/live/2023/feb/17/russia-ukraine-war-live-world-leaders-meet-in-munich-for-security-conference Le président français, Emmanuel Macron, a exhorté vendredi [17 février 2023] ses alliés à intensifier leur soutien militaire à l'Ukraine afin d'aider le pays à mener une contre-offensive nécessaire contre la Russie. https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/14/49a39d55783d5cf816c4e7287ba99e478640b7b4.pdf Speech by M. Emmanuel Macron, President of the Republic, at the Munich Security Conference (2023) I am convinced that we absolutely must intensify our support and our effort to assist the resistance by the Ukrainian people and army and enable them to conduct the counter-offensive. Est-ce que la leçon à tirer de cela n'est pas qu'il ne faut pas écouter ce qui se dit à la Conférence de Sécurité de Munich, puisque quelque part cette conférence a donné son feu vert à une contre-offensive qui n'était pas viable ? Elle a failli dans l'organisation d'un débat de haut niveau et solidement argumenté sur ce projet de contre-offensive qui aurait mis les arguments pour et contre dans la balance. Quoique ? https://warontherocks.com/2023/02/of-strategy-and-schnitzel-munich-security-conference-2023/ (20 février 2023) Alors que les optimistes soulignent les livraisons de chars et la contre-offensive ukrainienne à venir, les inquiétudes quant à une guerre prolongée sont nombreuses. Le soutien occidental ne peut pas rester indéfiniment à son niveau actuel. Le soutien politique pourrait s'amenuiser, les stocks s'amenuisent et les populations pourraient devenir moins généreuses avec le temps. Dans une longue guerre d'usure, Moscou pourrait avoir le dessus. Donc il n'y avait pas que des enthousiastes de la contre-offensive ukrainienne... https://www.politico.com/news/2024/02/18/munich-ukraine-security-conference-00142077 (18 février 2024) "Nous aurons un problème avec la Russie, quelle que soit la façon dont la guerre se termine", a déclaré l'amiral Rob Bauer, président du Comité militaire de l'OTAN, qui a également averti que si l'Occident "a peut-être été trop optimiste en 2023" au sujet de la guerre, "nous devons nous garder d'être trop pessimistes en 2024".
  12. Un peu quand même, quand tu penses que tu es une pétromonarchie, et que tu as compris que tu dois exporter ton pétrole au meilleur prix, avec une technologie pour cela au meilleur niveau, sans commettre les bêtises de gabegie gestionnaire d'un Maduro au Venezuela, sans tuer la poule aux oeufs d'or. Idem pour les exportations de nucléaire civil. Mais ça marche aussi en sens inverse. Si tu décides que la guerre est la priorité numéro un, peut-être que les "investissements d'avenir" passent au second plan. Et cette guerre a été décrétée.
  13. J'ai failli l'ajouter, en notant que c'est le principal bémol posé par Emmanuel Todd sur son diagnostic d'une Russie qui a retrouvé une nouvelle vigueur. Comme quoi on en apprend peut-être plus en écoutant Emmanuel Todd que les experts convoqués par Radio Free Europe-Radio Liberty.
  14. https://desk-russie.eu/2024/02/10/maria-snegovaya-apres-poutine.html : traduction de https://www.svoboda.org/a/mariya-snegovaya-posle-putina-tochno-budet-avtoritarnaya-sistema-/32783955.html (21 janvier 2024) Maria Snegovaya, experte russo-américaine du Centre d’études stratégiques et internationales à Washington Lorsque nous parlons d’autoritarisme par rapport à la démocratie, certains observateurs ont tendance aujourd’hui à considérer la démocratie comme une sorte de norme. Fukuyama affirmait que nous arriverons tous tôt ou tard à la démocratie libérale — ce n’est qu’une question de temps. Mais historiquement, ce n’est absolument pas le cas. Historiquement, la démocratie libérale, y compris celle de type occidental, n’existe que depuis une centaine d’années tout au plus. En réalité, toute l’humanité existe historiquement sous une forme ou une autre d’autocratie. Si nous considérons la Russie non pas comme un pays-civilisation unique et spécial (pour citer Poutine), mais comme un élément des transitions de la troisième vague de démocratisation, elle apparaît comme un pays où, dans les années 1990, les conditions préalables à la démocratie n’étaient pas suffisantes, mais qui a participé à la tendance à la libéralisation. Toutefois, ces changements n’ont pas été suffisants pour transformer fondamentalement le système. Par conséquent, après la période de crise économique de la fin de l’ère soviétique et les premières années post-soviétiques, dès que les mêmes élites se sont senties à l’aise et ont eu accès aux ressources économiques, elles ont entamé l’inévitable réautocratisation. Après tout, l’autocratie est le seul système qu’elles connaissent. Quant à la rhétorique impériale, nous voyons désormais dans les sondages que le problème va au-delà du seul Poutine. La société russe reste très sensible à la rhétorique impériale agressive, car la Russie était le centre de l’empire soviétique. Il existe une croyance persistante selon laquelle la Russie a le droit de dicter aux pays voisins comment ils doivent vivre. Avant la guerre de 2022, des études ont montré que la société était très réceptive aux suggestions de déploiement de troupes où que ce soit. Le fait que la famille joue un rôle si important dans la reproduction des attitudes politiques amène la population à suivre l’ornière conformiste. L’Union soviétique avait un système différent, beaucoup plus socialisé, et nous serions dans une bien meilleure situation si le système actuel ressemblait davantage au système soviétique, car ce dernier possédait ces fameux garde-fous face au pouvoir du dirigeant. Quoi qu’il arrive après Poutine, il s’agira certainement d’un système autoritaire, et non d’une démocratie libérale — malheureusement, il n’y a aucun endroit d’où un modèle démocratique pourrait émerger, et Poutine a détruit les institutions où il aurait pu naître. Toutefois, il faut se demander s’il s’agira d’un régime autoritaire anti-occidental ou d’une tentative de « reset ». La réponse dépend très probablement de la situation économique de la Russie à ce moment-là. Si les choses vont mal, il pourrait bien s’agir d’une tentative de reset à la Khrouchtchev. Lorsque la Russie va mal sur le plan économique, elle essaie d’être amie, et lorsqu’elle va bien, elle est agressive et tente de conquérir les pays environnants. Cela coïncide très clairement avec la théorie de l’agressivité des États pétroliers. [Qu’est-ce qui peut briser ce modèle de reproduction du pouvoir autoritaire et de dépendance à l’égard des exportations de matières premières ?] Par exemple, une chute brutale des prix du pétrole et une transition « verte » des économies mondiales, qui aura probablement lieu sous une forme ou une autre d’ici dix ans. Malheureusement, l’expérience montre que même assez appauvris, les pays peuvent subir un régime autoritaire. Nous connaissons de nombreux exemples en Afrique : l’élite dirigeante se contente d’accaparer ce qu’il reste de revenus. En Russie, hélas, il reste beaucoup de ressources, à part le pétrole, et ce pourrait être le même piège. Mais c’est la première condition nécessaire. Tant que l’Occident ne sera pas en mesure de limiter de manière significative les revenus pétroliers de la Russie, celle-ci restera certainement dans le même mode de fonctionnement autoritaire et agressif. Sur cette base, l'idée d'un appauvrissement de la Russie, puisque fondée sur des hypothèses illusoires (transition verte, sanctions occidentales) semble illusoire. Autrement dit, c'est une démonstration par l'absurde que la Russie semble vouée à être durablement un pays qui maintient son niveau économique actuel.
  15. De Gaulle n'a pas "commencé", mais plutôt "finalisé" la construction de l'arme atomique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_programme_nucléaire_militaire_de_la_France Le BEG, ancêtre de la Direction des applications militaires (DAM), est créé au sein du CEA le 28 décembre 1954. Le 1er mars 1955, le général Albert Buchalet en prend la direction et reçoit l'ordre oral de fabriquer la bombe, puis le 20 mai un protocole secret est signé entre les Armées et le CEA, qui est reconnu comme maître d’œuvre en matière d'armement atomique. Le ministre chargé de l'Énergie atomique Gaston Palewski fait porter le budget quinquennal du CEA de 40 à 100 milliards de francs, inscrivant le programme militaire nucléaire français dans la durée. Si le succès du programme nucléaire militaire français eut lieu sous la Cinquième République, c'est bien sous la Quatrième, et de manière secrète, qu'il commença. Un secret quelque peu éventé : « Des études sur les explosifs nucléaires ont été amorcées et seront poursuivies. » — Guy Mollet, devant l'Assemblée nationale, le 11 juillet 1956. Un pas important est franchi avec la décision ministérielle du 11 avril 1958 de Félix Gaillard prescrivant de préparer une première série d'explosions nucléaires expérimentales qui doivent intervenir au cours du premier trimestre 1960 au Sahara algérien. Cette décision est confirmée, dès son retour au gouvernement, par le général de Gaulle
  16. Ivan Kratsev est un idéologue otaniste sectaire, donc il n'y a aucune raison d'accepter ses thèses sans les critiquer. Déjà grammaticalement, il y a quelque chose qui ne va pas. La guerre et la paix étant des contraires, on ne peut pas avoir les deux à la fois. C'est l'un ou l'autre. On ne peut pas avoir "en même temps" (encore un "en même temps" macronien) la guerre et la paix. Dans ce galimatia grammatical, on retrouve la novlangue (newspeak) d'Orwell : War is Peace Freedom is Slavery Ignorance is Strength Si Kratsev avait raison sur l'Europe comme projet de guerre, cela voudrait dire que l'Europe est un projet amoral, et que la moralité est du côté des eurosceptiques. Je rappelle à cet égard l'intervention de Ségolène Royal du 8 avril 2022, qui rappelait que jusqu'à récemment, le principal argument de vente de la construction européenne, c'était que c'était un projet de paix. Mais là, ça s'effondre. Donc il y a un effondrement moral du projet européen. Hitler aussi avait un projet d'Europe qui était un projet de guerre. Le 30 mai 1941, a été inaugurée à Paris une exposition sur la "Nouvelle Europe" hitlérienne : https://www.alamyimages.fr/inauguration-de-l-exposition-nouvelle-europe-paris-30-mai-1941-parmi-les-dignitaires-presents-figurent-le-general-allemand-von-barkhausen-a-gauche-le-cardinal-suhard-archeveque-de-paris-2eme-a-gauche-l-ambassadeur-de-vichy-au-haut-commandement-allemand-a-paris-fernand-de-brinon-4eme-a-partir-de-la-gauche-et-pierre-laval-vice-premier-ministre-de-vichy-france-6eme-a-partir-de-la-gauche-le-photographe-est-inconnu-image377035951.html
  17. https://www.bfmtv.com/environnement/climat/bonne-nouvelle-pour-le-climat-le-groenland-absorbe-plus-de-methane-qu-il-n-en-emet-et-pourrait-devenir-un-modele_AD-202401310893.html (31 janvier 2024) Le Groenland absorbe plus de méthane qu'il n'en émet Le phénomène groenlandais "s'explique en partie par l'étendue des zones sèches du Groenland, où le méthane de l'atmosphère est consommé dans les couches supérieures du sol, et en partie par le fait que les zones sans glace du Groenland ne le sont que depuis la dernière période glaciaire". https://www.lefigaro.fr/sciences/a-la-faveur-du-degel-la-vegetation-gagne-du-terrain-au-groenland-20240216 En trente ans, le couvert végétal de la grande île, traversée par le cercle polaire, a plus que doublé et cette tendance devrait s’accélérer dans le futur. [Le Groenland] a perdu environ 29 000 km2 de glaces en trente ans, soit la superficie de la Belgique ou 5 % de la France métropolitaine.
  18. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-etrangeres/russie-le-martyre-de-navalny-9087906 (17 février 2024) Nicolas Werth, Directeur de recherche émérite au CNRS et président de la branche française de Memorial International : 33:21 Malheureusement, ces gens qui ont vu ce film [de Navalny "Un Palais pour Poutine"] ne sont pas pour autant devenus de véritables opposants parce qu'il y a la peur, il y a l'anesthésie par la propagande permanente, et puis aussi, je pense, la fierté redonnée par Poutine au peuple russe, enfin après l'humiliation de 1991, de la chute de l'Union Soviétique, l'humiliation des années 1990 où il y avait une pauvreté incroyable et puis ce Yeltsine qui titubait, et donc une fierté redonnée au peuple russe qui est quand même un ciment majeur de ce nationalisme : on nous respecte enfin, nous sommes forts et ça c'est quelque chose qui est absolument fondamentale et qui explique malgré tout que la majorité de la population soutient le régime et tant qu'on n'aura pas rompu ce contrat social fondamental qui lie Poutine à sa société, c'est à dire « Je vous assure une certaine prospérité économique, et vous me laissez faire tout ce que je veux en politique, tant que les sanctions occidentales n'auront pas eu leur effet pour briser un peu cette économie qui ne va pas si bien que ça mais qui ne va pas si mal que ça, il y aura toujours cet effet, et les Russes qui viennent maintenant en Occident, si vous voulez, ils ont l'impression qu'on a un Occident décadent, il suffit de comparer pour en donner un simple exemple, tous ces touristes russes qui viennent ou venaient en France, il suffit de voir le métro express qui relie les aéroports de Moscou au centre-ville, et de le comparer avec le RER B qui relie Roissy... Eh oui ! Et ils ont l'impression qu'au fond on a retrouvé notre fierté, la fierté d'un grand pays que le monde respecte.
  19. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-lettres-de-russie Série de 5 émissions datant de 2011 à 2020, et rediffusées récemment, le 5e épisode sur Soljenitsyne ayant été rediffusé le 16 décembre 2023. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie-40-figures-de-la-culture/nicolas-gogol-le-rire-au-bord-de-l-abime-1809-1852-3664349 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie-40-figures-de-la-culture/nina-berberova-1901-1993-je-suis-un-fleuve-9082347 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie-40-figures-de-la-culture/leon-tolstoi-1828-1910-inventeur-du-roman-univers-8461432 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie-40-figures-de-la-culture/isaac-babel-1894-1940-figure-enigmatique-7880691 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-vie-une-oeuvre/alexandre-soljenitsyne-4649630
  20. Dans une de mes rares participations au fil "opérations militaire", j'avais repéré un article sur le débat en ukraine sur les fortifications :
  21. C'est ce que dénonce Liu Xiaobo avec l'expression « philosophie du porc » : le consumérisme de la société affluente post-Deng Xiaoping transforme le chinois de base en "porc", qui est satisfait du moment qu'il est bien nourri, mais n'a pas de cerveau, parce que penser, c'est dangereux.
  22. Est-ce qu'il veut dire que l'Ukraine est la civilisation, tandis que la Russie est la barbarie ? Par ce propos, est-ce qu'il diminue ou bien amplifie le phénomène de "Choc des civilisations" théorisé par Samuel Huntington ? Dans le schéma de Huntington, la frontière civilisationnelle délimite l'orthodoxie de la chrétienté occidentale, donc quelque part entre Lviv la catholique et Kiev l'orthodoxe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Choc_des_civilisations Par ce propos, est-ce qu'il rétropédale par rapport à ce qu'il disait en interview avec Unherd le 14 janvier dernier, et qui était très "anti-huntingtonien" ?
  23. https://thehill.com/opinion/international/4467823-the-idea-of-total-ukrainian-victory-is-delusional/ (15 février 2024) L'idée de victoire totale de l'Ukraine est illusoire Andrew Latham est professeur de relations internationales au Macalester College de Saint Paul (Minnesota), Senior Fellow à l'Institute for Peace and Diplomacy et chercheur non résident à Defense Priorities à Washington.
  24. Le moteur de recherche est là pour t'aider, lorsque je suis "offline" comme on dit en bon français. Tu cherches "Navalny" dans les posts de "Wallaby", et le moteur de recherche te fournit une grande partie de la réponse. C'est vrai qu'un moteur de recherche, c'est un peu une technologie du passé. J'imagine que les futures versions du forum fourniront gratuitement des avatars virtuels d'Intelligences Artificielles pour chaque forumeurs, qui fourniront ainsi gratuitement un "ChatGPT-Wallaby" qui fournit des réponses "à la manière de Wallaby", sur la base de tout ce que j'ai écrit sur le forum dans le passé. Je déplore la mort d'un grand démocrate qui a été l'un des rares, avec Angela Merkel, à dénoncer la censure sur Twitter en 2021 : - La censure sur les médias sociaux pourrait être un plus grand danger que Trump. La surréaction au phénomène Trump pourrait être plus grave que le phénomène Trump. Par le fait qu'ils embrassent la censure sur les médias sociaux, les dirigeants occidentaux du type Emmanuel Macron (déclaration de Christchurch) rejoignent les dirigeants chinois dans leur idéal de pouvoir. Heureusement que chez nous, contrairement à la Chine il reste une société civile qui résiste (par exemple l'association la Quadrature du Net), il reste un Navalny ou une Merkel pour résister, ou un François Sureau. Donc la menace n'est pour l'instant que dans les idées, et ne s'est pas encore trop déclinée dans une mise en pratique. Puisque me voilà à parler de Chine, on peut peut-être faire un parallèle entre Navalny et Liu Xiaobo : J'avoue ne pas avoir lu beaucoup de textes de Navalny (et c'est une litote !), moins en tout cas que Liu Xiaobo. Si quelqu'un connaît des textes de Navalny intéressants, merci de les indiquer, voire d'en donner quelques extraits pour donner envier d'en lire plus.
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