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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Je trouve que c'est une bonne idée d'essayer d'analyser les choses en regardant la longue durée. Ensuite, c'est un point de détail, mais faut-il vraiment s'offusquer de la non-application par un président, confronté à la réalité du pouvoir, de son programme électoral (quid de l'application par Volodomyr Zelensky de son programme électoral d'apaisement de la situation au Donbass ? Ou d'amélioration du statut de la langue russe ?) ou de la "pénétration de l'appareil d'état, des milieux économiques et de l'armée ukrainienne" par un pays proche, par un pays ami ? Je pense à la pénétration de l'Allemagne par les Américains : D'autre part, le simple fait que les Américains ont des troupes en Allemagne implique que leurs renseignements militaires y sont présents et actifs, pour protéger les troupes, mais j'imagine avec toute la panoplie des méthodes de services de renseignements. Et je ne parle pas de l'espionnage du téléphone portable d'Angela Merkel.
  2. Je ne te réponds pas, parce que si je te répondais, je le ferais par une analogie avec ce qui se passerait si le principal parti de France était délogé par les Gilets Jaunes (révolution de couleur) et ce que deviendrait le taux d'abstention chez les électeurs de ce principal parti lors de l'élection suivante, mais ce serait de toute évidence hors sujet.
  3. Critique de Todd (suite bis) https://colinlebedev.fr/2024/02/01/la-defaite-de-loccident-de-todd-quelle-credibilite-de-ses-analyses-de-la-russie-et-de-lukraine/ C’est quoi d’ailleurs la définition de cet « état profond d’une société », aurait-on envie de demander à l’anthropologue? Quand Emmanuel Todd prédit l'effondrement de l'URSS sur la base de la remontée du taux de mortalité infantile, et d'autres signes faibles (comme des livraisons de chaussures uniquement pour le pied droit https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chute_finale ), il n'est pas cru. Les autres pensent que l'URSS a peut-être quelques problèmes mais dans l'ensemble tient debout (c'est "globalement positif" comme dirait Georges Marchais). Pourtant Emmanuel Todd avait raison. Ce que voit tout le monde, c'est l'état apparent, superficiel de l'URSS. Ce que voit Todd, c'est « l'état profond » de l'URSS. C'est comme le sismologue en Islande qui analyse les profils de petits tremblements de terre inoffensifs et qui dit : le volcan est en train de se réveiller, et il faut évacuer la ville. Il était éteint depuis très longtemps, mais il y a déjà eu une éruption il y a 500 ans, et la prochaine va avoir lieu peut-être dans quelques semaines ou quelques mois. Les gens pensent : si on s'inquiétait dès qu'il y a une micro secousse sismique en Islande (ou au Japon) on ne pourrait pas vivre. Le sismologue, lui, il voit l'état profond du volcan en train de se réveiller. Les chaussures pour le pied droit, c'est le micro-tremblement de terre qui annonce le réveil du volcan. Donc maintenant qu'il voit le taux de mortalité infantile remonter aux États-Unis d'Amérique, il ne peut pas s'empêcher de dire : « les États-Unis vont s'effondrer ».
  4. https://www.nybooks.com/articles/2024/02/22/an-unlikely-life-napoleon-ridley-scott/ David A. Bell, professeur d'histoire à Princeton ( https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Bell_(historien) ) Le film Napoléon de Ridley Scott est un biopic qui parvient à omettre ou à déformer la plupart des éléments centraux de la vie et de la carrière de Napoléon.
  5. https://unherd.com/thepost/how-should-biden-respond-to-iran-by-withdrawing/ (31 janvier 2024) La solution pourrait être l'option Reagan. Lorsque le président Ronald Reagan a été confronté à la mort de centaines de soldats à la suite de l'explosion d'une caserne à Beyrouth, au Liban, il a retiré ses troupes.
  6. https://unherd.com/2024/02/canadas-immigration-backlash-is-far-from-populist/ (1er février 2024) Les données des principaux instituts de sondage du pays, recueillies au cours des derniers mois, montrent toutes un soutien massif à la réduction du nombre d'immigrants en réponse aux problèmes liés au coût de la vie : "68 % sont d'accord pour dire que le Canada devrait plafonner le nombre d'étudiants étrangers jusqu'à ce que la demande de logements abordables diminue" (Ipsos-Reid) ; "Une proportion croissante de Canadiens [61 %] souhaite que le Canada accepte moins d'immigrants en 2024" (Nanos Research) ; "Les Canadiens [...] croient que les immigrants contribuent à la crise du logement (75 %) et exercent une pression sur le système de soins de santé (73 %)" (Léger). Cette convergence de vues dans de larges pans de la société canadienne s'est avérée inéluctable. La semaine dernière, le ministre de l'immigration de Trudeau, Marc Miller, a annoncé des coupes dans l'accueil des étudiants étrangers, qui ont connu une croissance exorbitante au cours de l'année écoulée et représentent désormais un nombre stupéfiant d'un million de personnes, soit 2,5 % de la population du Canada. (Pour mettre ce chiffre en perspective, cela signifie que le Canada accueille presque autant d'étudiants étrangers que les institutions américaines, alors que la population des États-Unis est environ neuf fois plus importante). Cette mesure intervient après que des chiffres de Statistique Canada ont révélé que "jusqu'à un titulaire de permis d'études sur cinq au Canada n'étudie pas réellement dans les établissements où il a été accepté", ce qui montre que l'éducation est devenue une porte dérobée vers le marché du travail. La nouvelle politique prévoit un plafonnement des visas internationaux de premier cycle à 360 000 en 2024, soit une réduction d'un tiers par rapport à l'année dernière, et un rationnement de ces visas entre les provinces, ainsi que des modifications du "programme de travail post-universitaire", largement considéré comme une voie d'accès à la résidence permanente pour les étudiants. C'est dans les établissements d'enseignement supérieur que le tollé est le plus fort, en particulier en Ontario, la plus grande province et l'épicentre de la crise. Ce sont ces établissements qui risquent de perdre le plus, car ils ont excessivement compté sur les frais de scolarité internationaux pour compenser leurs budgets chroniquement sous-financés. Cette situation est à son tour imputable au gouvernement provincial conservateur de Doug Ford, qui a procédé aux coupes budgétaires et était conscient de cette dépendance excessive à l'égard des étudiants étrangers, mais qui a néanmoins persisté à la laisser s'envenimer.
  7. Est-ce que tu as lu l'article de Paul Pillar, et es-tu d'accord sur le fait qu'on a à l'époque en Occident exagéré l'intention expansionniste des soviétiques, alors qu'ils ne voulaient que conserver l'acquis existant, c'est à dire un gouvernement ami à Kaboul ?
  8. Je n'ai pas de problème avec l'intérêt du vassal de se choisir un suzerain puissant, et avec des exigences raisonnables, qui ne fait pas payer un prix excessif. Mais quel est l'intérêt du suzerain ? Pour reprendre la terminologie de Walter Lippmann évoquée dans la double recension de Brands et Hendrickson, l'adhésion du Monténégro et de la Macédoine, pour les États-Unis, c'est une "augmentation des engagements". Si ce que tu appelles "se barrer", c'est une baisse de puissance, alors on aboutit à un déficit de la comptabilité engagements-puissance : Donc on est dans le cas N°2 : "vivre avec un risque accru (...) en pariant que les adversaires ne testeront pas les engagements vulnérables".
  9. Est-ce qu'il ne faut pas intégrer le conseil de Paul Pillar qui est de se garder de surinterpréter comme des initiatives, des politiques qui ne sont que réactives (*). Si Poutine a envahi la Crimée, c'est en réaction à Maïdan, mais ce n'est pas lui qui a provoqué Maïdan. Il peut y avoir plusieurs motivations, mais le discours identitaire, loin d'être une motivation, et encore moins la "motivation prépondérante", pourrait n'être qu'un habillage idéologique à consommation interne pour obtenir un soutien populaire le plus large possible en séduisant diverses catégories de publics. (*) http://www.air-defense.net/forum/topic/39692-guerres-au-proche-et-moyen-orient/page/5/#comment-1695467
  10. Si on regarde la chronologie, on voit l'OTAN s'élargir encore en 2017 avec le Monténégro, puis en 2020 avec la Macédoine du Nord. Cela donne l'impression d'une emprise américaine toujours plus grande en superficie sur le continent européen, donc d'un intérêt croissant. Si ils se "barrent" en même temps, alors pourquoi ces adhésions ? C'est une ruse ?
  11. Crtique de Todd (suite) https://colinlebedev.fr/2024/02/01/la-defaite-de-loccident-de-todd-quelle-credibilite-de-ses-analyses-de-la-russie-et-de-lukraine/ Leroy-Beaulieu (texte de 1881) a tout particulièrement les faveurs de l’auteur et fait l’objet d’une longue citation. Tout cela ne serait pas problématique si Todd utilisait aussi des travaux publiés depuis la chute de l’URSS. Vous en trouvez très exactement deux dans le chapitre consacré à la Russie: un papier de James Galbraith sur l’effet des sanctions (ok, pourquoi pas) , et UN livre : l’ouvrage de synthèse du géographe David Teurtrie « Russie, le retour de la puissance » qu’il cite au moins sept fois dans un seul chapitre. Sur le premier point, je crois qu'on peut rappeler que Todd se réclame de l'enseignement d'Emmanuel Leroy-Ladurie et du concept d'histoire de longue durée de l'école des Annales, qui se propose d'analyser les constantes et les évolutions longues d'une société sur lesquelles les régimes successifs, les révolutions, contre-révolutions ou effondrements comme celui de l'Union Soviétique, n'ont pas ou peu prise. Il n'est donc peut-être pas incongru, pour faire un instantané de la situation en Russie en 1881, d'utiliser un texte de cette époque. Sur les références aux travaux publiés après la chute de l'URSS, en n'ayant lu que l'introduction et le premier chapitre, j'en trouve un troisième : Vladimir Shlapentokh source : https://www.amazon.com/Freedom-Repression-Private-Property-Russia/dp/1107042143
  12. Les deux points ne sont pas contradictoires. On le voit avec l'empire Romain qui était à la fois très agressif à l'extérieur et très décadent à l'intérieur, ayant besoin de financer sa décadence par le pillage des territoires conquis.
  13. Pas totalement. J'ai écrit "ce qui prouve que la Russie poutinienne ne nie pas totalement l'ethnicité ukrainienne". Ton copier-coller ne marche plus : il saute des mots.
  14. https://www.theguardian.com/world/2024/jan/30/volodymyr-zelenskiy-asked-top-general-to-step-down-but-he-refused Volodymyr Zelenskiy a demandé à son plus haut commandant militaire, Valerii Zaluzhnyi, de démissionner lundi, mais le général populaire a refusé, ce qui a déclenché des spéculations quant à son limogeage. Le remplaçant le plus probable serait Kyrylo Budanov, le chef du renseignement militaire ukrainien, responsable des opérations secrètes contre Moscou. On ne voit pas bien à quoi ressemblerait une stratégie militaire alternative étant donné les positions retranchées de la Russie sur la ligne de front, alors que la crise la plus urgente de l'Ukraine n'est pas le champ de bataille mais de persuader le Congrès d'approuver un programme d'aide militaire de 61 milliards de dollars qui garantirait un an ou plus d'approvisionnement en armes de la part des États-Unis. https://www.theguardian.com/world/2024/jan/31/valerii-zaluzhnyi-ukraine-general-president-volodymyr-zelenskiy-rift Volodymyr Zelenskiy semble prêt à prendre le risque de renvoyer son chef des forces armées, dans le cadre d'un désaccord de plus en plus profond qui a mis en lumière les faiblesses de Kiev. Il semble que le président ukrainien, Volodymyr Zelenskiy, soit prêt à prendre ce risque, après avoir échoué à persuader le général Valerii Zaluzhnyi de démissionner de son poste de commandant en chef des forces armées ukrainiennes. "Il s'agit des relations personnelles entre eux. Je ne pense pas qu'il s'agisse de la conduite de la guerre", a déclaré [le député Oleksii] Goncharenko. "Zelenskiy a été, ne l'oubliez pas, un acteur, et comme il veut être la seule star du spectacle. Et ils sont tous les deux épuisés émotionnellement après les deux dernières années". On ne voit pas très bien pourquoi Zelenskiy est prêt à courir le risque de s'aliéner un rival potentiel aussi populaire. S'il existe des divergences sur la tactique et la stratégie, elles n'ont pas été rendues publiques. Mais quelle que soit l'origine de la scission, sa gravité évidente et la manière dont elle a été gérée ont mis en lumière les faiblesses de Kiev. "Alors que la guerre en Ukraine arrive au terme de sa deuxième année, il ne reste plus aucune trace de l'ancienne unité des élites ukrainiennes", déclare Konstantin Skorkin, analyste politique travaillant pour la Fondation Carnegie pour la paix internationale. "Plus les combats s'éternisent, plus il est tentant de chercher un coupable et plus la menace d'une déstabilisation interne est réelle". "Je crains que le limogeage de Zaluzhnyi ne nuise au moral de la société. C'est là le problème", a déclaré M. Goncharenko. https://edition.cnn.com/2024/01/31/europe/zaluzhny-oust-ukraine-army-zelensky-intl/index.html Selon l'une des sources, lors d'une petite réunion à son bureau lundi - à laquelle assistait également le ministre de la défense Rustem Umerov - le président a déclaré qu'il avait "pris la décision de démettre de ses fonctions le commandant en chef des forces armées". Cette déclaration est conforme à d'autres reportages, notamment ceux du Washington Post et du Financial Times. Au cours d'une conversation qualifiée de "calme", M. Zelensky a ensuite proposé à M. Zaluzhny un autre poste, que ce dernier a refusé. Le président ukrainien a ensuite souligné sa décision, déclarant que le fait que M. Zaluzhny ait refusé le nouveau rôle ne changeait rien au fait qu'il était démis de ses fonctions actuelles. Un soldat contacté par CNN, qui se bat actuellement autour d'Avdiivka, dans l'est du pays, a déclaré que toute décision de démettre Zaluzhny de ses fonctions était une erreur. "C'est un général valeureux. Notre gouvernement veut le renverser parce qu'il ne leur convient pas", a déclaré le soldat, ajoutant : "Il semble que les hommes de Zelensky nous aient vendus il y a longtemps".
  15. https://kyivindependent.com/history-behind-russian-lands-recognized-by-zelensky-decree-as-historically-inhabited-by-ukrainians/ (31 janvier 2024) La Journée de l'unité, célébrée le 22 janvier en Ukraine en tant que jour férié, commémore généralement l'unification de l'est et de l'ouest de l'Ukraine en 1919. Mais cette année, cette date a attiré l'attention en raison d'un décret signé par le président Volodymyr Zelensky concernant les territoires russes actuels qui ont été historiquement peuplés par des Ukrainiens. Le décret intitulé "Sur les territoires de la Fédération de Russie historiquement habités par des Ukrainiens" contient une directive demandant au gouvernement ukrainien de collaborer avec des experts et d'élaborer un plan visant à rechercher, faire connaître et sauvegarder les identités culturelles des Ukrainiens qui ont vécu dans les régions russes actuelles de Krasnodar Krai, Belgorod, Briansk, Voronej, Koursk et Rostov, qui sont limitrophes de l'Ukraine. Le décret présidentiel de Zelensky mentionne les régions historiques du Kouban, de la Starodubshchyna et du nord et de l'est de la Slobozhanshchyna, ce qui constitue une reconnaissance passagère de la complexité historique liée à ce décret. Toutefois, une certaine éthique historique et des évaluations d'experts sont nécessaires pour établir des définitions plus claires de termes tels que "terres historiquement habitées", selon M. Halushko. Le fait d'être précis et prudent dans la formulation de ces termes permet également de s'assurer qu'ils ne pourront pas être appliqués à un territoire ukrainien à l'avenir, a-t-il ajouté, citant en exemple les revendications de la Hongrie sur la Transcarpatie et les Hongrois de souche qui y vivent. Le décret ne reconnaît pas explicitement l'histoire antérieure des groupes qui vivaient dans certaines de ces régions avant que les Ukrainiens ne s'y installent. Il ne mentionne pas non plus le nombre important d'Ukrainiens vivant dans des régions éloignées de la Russie. Par exemple, le district autonome de Khanty-Mansi, en Sibérie, compte plus de 40 000 Ukrainiens selon le recensement russe de 2021. Ce qui prouve que la Russie poutinienne ne nie pas totalement l'ethnicité ukrainienne. Et je rappelle que le troisième universel de la Rada, en 1917, laissait de côté la Crimée :
  16. https://kyivindependent.com/reuters-china-cautions-ukraine-over-inclusion-of-chinese-companies-in-sponsors-of-war-list/ La Chine a averti l'Ukraine que l'inscription de 14 entreprises chinoises sur la liste des "sponsors internationaux de la guerre" de l'Ukraine pourrait nuire aux relations entre les deux pays, a rapporté Reuters le 1er février, citant des sources ukrainiennes anonymes. "L'ambassadeur (chinois) a déclaré que tout cela (la liste des sponsors internationaux de la guerre) pourrait avoir un impact négatif sur nos relations", a déclaré l'une des sources à Reuters. La source a ajouté que l'ambassadeur n'avait pas formulé de menaces ou d'implications concrètes si les entreprises restaient sur la liste, mais qu'il s'était contenté d'exprimer son point de vue sur la question. Une autre source a déclaré que Pékin "pourrait lier la question aux achats chinois de céréales ukrainiennes". La Chine était le principal partenaire commercial de l'Ukraine avant l'invasion totale, et les deux pays ont conservé des liens économiques importants.
  17. https://kyivindependent.com/icj-rejects-key-parts-of-ukraines-case-against-russia/ Le 31 janvier, les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye ont rejeté plusieurs aspects cruciaux de la plainte déposée par l'Ukraine contre la Russie, y compris une demande de réparation pour les attaques menées par les forces russes et leurs mandataires dans le Donbas après le début de la guerre en 2014. L'une des principales demandes était de déclarer la Russie responsable de l'abattage du vol MH17 en 2014, qui a tué 298 personnes, dont la majorité étaient des citoyens néerlandais. Selon la Cour, la Russie a violé ses obligations au titre de la convention sur le financement du terrorisme en fournissant des fonds, des armes et un entraînement à des "groupes armés illégaux qui se livrent à des actes de terrorisme en Ukraine", a déclaré la Cour. L'arrêt a été adopté par 13 voix contre 2. L'Ukraine a également accusé la Russie de tenter d'effacer les cultures tatare et ukrainienne en Crimée après l'annexion illégale de la péninsule par la Russie en 2014, violant ainsi un traité sur les droits de l'homme. Le tribunal a statué en faveur de l'Ukraine que la Russie a mis en œuvre un système éducatif discriminatoire en Crimée "en ce qui concerne l'enseignement scolaire en langue ukrainienne" et n'a pas respecté "son devoir de protéger les droits des personnes d'ethnicité ukrainienne". En ce qui concerne certaines des revendications centrales de l'affaire, à savoir la responsabilité de l'abattage du vol MH17, la Cour a déclaré que la violation par la Russie des traités sur le financement du terrorisme ne s'appliquait qu'au soutien financier, et non à la fourniture directe d'armes. La Cour a seulement ordonné à la Russie de se conformer aux traités des Nations unies, y compris ceux qu'elle a été reconnue coupable d'avoir violés, mais n'a pas exigé le paiement de réparations. L'arrêt de la Cour est définitif et ne peut faire l'objet d'un appel, mais il n'est pas assorti d'un mécanisme d'exécution.
  18. https://www.lemonde.fr/economie/live/2024/02/01/en-direct-colere-des-agriculteurs-suivez-les-nouvelles-annonces-du-premier-ministre-gabriel-attal_6213513_3234.html 13:29 - Marc Fesneau plaide pour la mise en place de clauses miroirs « Il faut que ces clauses miroirs [dans les accords de libre-échange] soient intégrées, effectives, amplifiées et appliquées pour interdire, par exemple, des produits issus d’animaux nourris avec des antibiotiques ou des produits issus de la déforestation », a estimé le ministre de l’agriculture, qui a pris la parole à la suite de Bruno Le Maire. Si « des premières mesures ont été prises », il « faut aller plus loin », affirme-t-il, avant qu’il émette des critiques à l’importation de plusieurs produits agricoles ukrainiens. « Force est de constater que l’ouverture sans conditions et sans limite à conduit à déstabiliser certaines filières. Je pense notamment à la viande, à la volaille, aux œufs, au sucre et aux céréales », a-t-il fustigé. 13:18 - Gabriel Attal demande que la question des céréales ukrainiennes soit abordée dans une négociation « Sur l’Ukraine, je l’ai dit nous avançons avec la création d’une clause de sauvegarde, notamment sur la volaille. Il faudra que nous abordions la question des céréales dans le cadre de la négociation qui s’ouvre », a-t-il affirmé. L’Union européenne n’a pas inclus les céréales dans les produits « sensibles » sur lesquels les importations peuvent être limitées. 10:28 Un millier de véhicules bloquent jeudi plusieurs rues de Bruxelles aux abords d’un sommet des Vingt-Sept, sur fond de colère de la part du monde agricole à l’égard de la politique européenne et des importations d’Ukraine.
  19. Critique de Todd : https://colinlebedev.fr/2024/02/01/la-defaite-de-loccident-de-todd-quelle-credibilite-de-ses-analyses-de-la-russie-et-de-lukraine/ Oui, la Russie forme beaucoup d’ingénieurs, et a sans doute un système d’accès à l’enseignement supérieur plus ouvert que les Etats-Unis. Cependant, il ignore certainement ce qu’est cette formation d’ingénieur dans le contexte russe, et les nombreuses critiques qui lui sont faites : archaïsme des programmes et déconnexion des défis contemporains, corruption dans la délivrance des diplômes, taux d’insertion très bas (20% au milieu des années 2010) des ingénieurs dans des postes correspondant à leurs métiers. Les ingénieurs français « vont se perdre dans la banque et l’ »ingénierie financière » » (p.50), déplore-t-il. Les ingénieurs russes aussi! Dans ce cas, comment expliquer le différentiel entre le taux d'industrialisation de la Russie (31,77% en 2021) et celui de la France (16.66% en 2021) : https://www.statista.com/statistics/271378/distribution-of-gross-domestic-product-gdp-across-economic-sectors-in-russia/ & https://www.statista.com/statistics/270352/distribution-of-gross-domestic-product-gdp-across-economic-sectors-in-france/ La Russie réussirait à faire fonctionner son industrie sans ingénieurs ? Pour prouver l’absence de représentation politique de « l’Ukraine russophone » et la « fin de la démocratie ukrainienne » (p.97), il pointe le taux d’abstention élevé dans le Donbass lors des élections présidentielles en 2014. A aucun moment il ne lui vient à l’esprit que le Donbass connaît au moment de l’élection des actions armées de haute intensité sur son territoire et une fuite de la population pour éviter les combat, et que l’abstention peut y être liée. Bien d’autres dynamiques, notamment politiques et lingiustiques, sont liées à la guerre. Comment peut-on ignorer à ce point le contexte? Non, Todd ne pointe pas "le taux d'abstention élevé dans le Donbass". Pour prouver l'absence de représentation politique de l'Ukraine russophone, il pointe le taux d'absention élevé dans l'Ukraine russophone, c'est à dire dans les oblast du sud et de l'est entre Kharkhiv et Odessa, plus la transcarpathie (qui se distingue par la présence de la minorité hongroise ?). Le lecteur aura de lui-même mis entre parenthèses les oblasts de Donetsk et Lougansk affectés par la guerre. Les oblasts du sud et de l'est sans Donetsk et Lougansk suffisent à la démonstration de Todd.
  20. C'est une métaphore qui illustre les prédictions alarmistes de Mearsheimer : l'Ukraine va devenir un champ de bataille inhabitable, qui fait fuir les investisseurs, pendant de longues décennies, parce que ni les Etats-Unis ni la Russie ne sont prêts à lâcher l'affaire et à s'avouer vaincu. Si on fait démarrer le compteur à 2014, on en est déjà à une décennie, peut-être pas complètement perdue dans tous les domaines, mais où l'Ukraine n'a pas été resplendissante d'attractivité.
  21. Je ne suis pas anthropologue, je ne suis pas démographe, je ne suis rien du tout, mais il me fait l'impression d'une personne qui "pense en dehors de la boîte" ( https://en.wikipedia.org/wiki/Thinking_outside_the_box ) c'est à dire qu'au lieu de travailler à l'intérieur du paradigme [le concept de Thomas Kuhn sur les révolutions scientifiques] existant, ce qui peut être productif, mais qui peut aussi conduire à la stagnation, il est du type qui tente de dépasser le paradigme et d'en inventer un nouveau. D'autre part, on est dans un domaine de futurologie, de boule de cristal, qui n'est pas une science dure. Le plus souvent il dit qu'il fait des "hypothèses", il ne dit pas que les gens qui font d'autres hypothèses ont forcément tort. Il dit rendez-vous dans 10 ans, dans 15 ans et on verra qui avait le mieux cerné ce qui était en train de se passer. Il ne dit pas que les indices qu'il rassemble suffisent pour être considérés comme des preuves.
  22. Puisque tu postes un tweet en précisant qu'il y a tout un thread intéressant à lire, je vais lire ce thread, pas de problème. Si j'ai une réaction après avoir lu ce thread, je la partagerai.
  23. Je n'ai jamais dit qu'il ne mérite pas d'être discuté. Mais juste balancer des tweets qui disent "ce mec, il est pas crédible", cela me paraissait superficiel. J'ai une présomption de perte de temps face aux tweets de tout acabit.
  24. J'ai lu deux tweets de la longueur d'un tweet. Je ne savais pas qu'il fallait lire deux threads détaillés. Pour détailler quoi ? Pour Lebedev, je comprends qu'elle a lu le livre, donc son avis est peut-être intéressant. Mais l'autre qui dit qu'il n'a pas le temps de lire le bouquin... cela donnait une impression de rejet superficiel. Certainement, mais ça lui fait une carapace qui fait que les critiques l'émeuvent peu.
  25. https://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/us-repeating-cold-war-mistakes-iran-208976 (30 janvier 2024) Paul Pillar : Les États-Unis répètent les erreurs de la guerre froide avec ''Iran Dans le cadre de la guerre froide, l'Union soviétique était perçue comme ayant une capacité de déstabilisation presque unique dans le monde, comme une puissance expansionniste utilisant constamment des moyens malveillants pour étendre son influence bien au-delà de ses frontières. Un élément connexe de ce cadre interprétatif, dont la caractéristique la plus mémorable est peut-être l'étiquette d'"empire du mal" de Ronald Reagan, était l'idée que l'URSS était le moteur principal de la malignité, que les Soviétiques étaient en quelque sorte câblés non seulement pour participer au mal, mais aussi pour l'initier. Cette notion a conduit à deux problèmes, l'un étant l'interprétation erronée de nombreuses situations instables dont les causes principales n'avaient que peu ou pas de rapport avec les Soviétiques. L'autre problème était l'incapacité à comprendre à quel point le comportement de l'Union soviétique était une réaction plutôt qu'une initiative. L'un des nombreux exemples est l'intervention militaire soviétique en Afghanistan en 1979, que l'administration américaine de l'époque a traitée comme s'il s'agissait d'un chapitre de l'expansionnisme soviétique, s'étendant bien au-delà de l'Afghanistan et visant le golfe Persique, qui devait être stoppé par une réponse militante. Cette réponse comprenait, outre la doctrine Carter et son insistance sur la force militaire, le début de la longue et généralement malheureuse histoire des interventions américaines en Afghanistan, une histoire qui s'est finalement achevée il y a moins de deux ans. Mais ce que les Soviétiques ont fait en décembre 1979, loin d'être l'amorce d'un conflit ou l'exécution d'une grande stratégie expansionniste, était une réaction aux événements survenus en Afghanistan. Il s'agissait d'une tentative d'éviter une perte plutôt que de remporter une nouvelle victoire. Les Soviétiques tentaient de maintenir un régime amical à Kaboul (avec un dirigeant local différent) face à l'insurrection croissante des moudjahidines. Aujourd'hui, nombre de ces perceptions et attitudes erronées de la guerre froide ont été reconduites au Moyen-Orient, la région se substituant au monde en tant qu'arène de compétition et la République islamique d'Iran se substituant à l'URSS. Comme pour la guerre froide, ce cadre erroné ne se contente pas d'orienter la politique, il imprègne également les débats au Congrès, les discussions entre les experts et la couverture médiatique. Ce cadre interprète les affaires du Moyen-Orient principalement comme un conflit entre les alliés des États-Unis et un "axe de résistance" centré sur l'Iran et dirigé par ce dernier, qui est tenu pour responsable de la plupart, sinon de la totalité, de l'instabilité et des événements fâcheux qui se produisent dans la région. Il est devenu de rigueur pour les médias grand public de mentionner tout groupe ou régime du Moyen-Orient ayant entretenu des relations avec l'Iran et de l'assortir du qualificatif "soutenu par l'Iran". Très souvent, la description est "mandataire (proxy) iranien". Cette description va à l'encontre de la définition du dictionnaire ("une personne habilitée à agir pour le compte d'une autre") en l'absence de preuve que le sujet de l'article agissait pour le compte de l'Iran plutôt que pour son propre compte. En fait, bon nombre des actions les plus marquantes menées par des éléments que l'Iran a soutenus ne présentent aucune preuve de ce type. C'est le cas de l'une des actions les plus importantes de ces dernières années, à savoir l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre de l'année dernière. Même les gouvernements des États-Unis et d'Israël, dont on pourrait s'attendre à ce qu'ils claironnent haut et fort toute indication d'une implication iranienne, n'ont trouvé aucune indication d'une planification ou d'une direction par l'Iran, qui a manifestement été aussi surpris par l'attaque que tout le monde. Une situation similaire prévaut avec les Houthis, qui constituent le régime de facto dans la majeure partie du Yémen. Les Houthis sont nés d'une rébellion locale dans une partie du nord du Yémen que les régimes yéménites précédents avaient ignorée ou désavantagée. Les Houthis, farouchement indépendants, ont accueilli favorablement l'aide iranienne, mais n'ont aucune patience à l'égard des directives iraniennes. Leur action la plus importante dans la guerre civile yéménite - la prise de la capitale Sanaa - a été menée contre l'avis de l'Iran. Aujourd'hui, les attaques des Houthis contre la navigation en mer Rouge sont motivées par le désir de montrer qu'ils sont un acteur régional important à ne pas ignorer et, surtout, par une véritable indignation, soutenue par ce qui était déjà une idéologie anti-israélienne des Houthis, face à la catastrophe humanitaire qui se déroule dans la bande de Gaza. La crise du transport maritime est en réalité liée à l'assaut israélien sur Gaza, et non à un grand dessein régional de Téhéran ou d'un "réseau de résistance". Le fait que l'Iran apporte une aide matérielle à ces groupes et à d'autres conduit à une tendance à assimiler cette aide à une direction ou à un contrôle - à confondre "soutenu par l'Iran" et "mandataire (proxy) iranien". L'erreur d'une telle équation peut être constatée en examinant la relation d'aide la plus volumineuse au Moyen-Orient : les milliards d'aide que les États-Unis accordent chaque année à Israël. Ce flux d'aide n'a pas apporté d'influence significative aux États-Unis, encore moins de direction ou de contrôle - comme le montre le rejet par le gouvernement israélien des demandes américaines de retenue à Gaza et de solution politique au conflit israélo-palestinien. Compte tenu de l'assistance matérielle et de la couverture diplomatique que les États-Unis accordent à Israël, ce qu'Israël inflige actuellement à la bande de Gaza peut être qualifié - malheureusement mais avec justesse - de "soutenu par les États-Unis". Mais passer de cette description à l'idée que le carnage à Gaza fait partie d'un plan conçu et dirigé par les États-Unis pour le Moyen-Orient serait une grossière erreur d'interprétation de ce qui se passe à Gaza et dans la région. Le placement automatique de chaque événement fâcheux au Moyen-Orient dans un cadre interprétatif centré sur l'Iran était pleinement apparent dans les premières heures qui ont suivi l'attaque meurtrière par drone de cette semaine contre un avant-poste piloté par les États-Unis le long de la frontière jordano-syrienne. La déclaration de la Maison Blanche n'a pas tardé à imputer l'incident à des "groupes militants soutenus par l'Iran", tout en admettant dans la même phrase que "nous sommes encore en train de rassembler les faits concernant cette attaque". Jusqu'à ce qu'un groupe basé en Irak revendique plus tard la responsabilité de l'attaque, rien n'indiquait que l'administration savait quel groupe avait lancé le drone. On peut se demander comment il est possible de décrire le soutien d'un groupe sans en connaître l'identité. L'Iran a explicitement nié toute implication dans l'attentat. À ce jour, aucun gouvernement n'a fourni, ni même prétendu avoir, la moindre preuve que l'Iran a fomenté, planifié, coordonné ou dirigé l'attentat. L'idée que l'Iran est le principal instigateur du mal régional est tout aussi trompeuse que celle de l'URSS pendant la guerre froide. Comme dans le cas de l'Union soviétique, cette notion passe à côté des principales causes de la violence et de l'instabilité dans la région. L'exemple le plus flagrant est le conflit israélo-palestinien non résolu, les événements survenus depuis le 7 octobre étant une réfutation sanglante de l'idée que ce conflit était un héritage du passé que l'on pouvait sans risque écarter pour se concentrer sur d'autres choses, telles que la "menace iranienne". Comme dans le cas de l'Union soviétique, cette notion ne tient pas compte du fait que le comportement iranien n'est pas une initiative, mais plutôt une réaction aux actions des autres. Les attaques terroristes menées par des groupes alliés à l'Iran contre Israël ont été des tentatives de représailles aux attaques terroristes israéliennes contre les Iraniens. Une attaque contre des installations pétrolières saoudiennes était une réponse aux efforts déployés par les États-Unis pour mettre fin au commerce du pétrole iranien. L'attaque iranienne la plus importante contre une installation sous commandement américain en Irak était une riposte directe à l'assassinat par les États-Unis d'un important chef militaire et politique iranien dans ce pays. Et tout ce qui a été fait dans la région, par les alliés iraniens ou n'importe qui d'autre, au cours des trois derniers mois et demi et qui est lié aux événements dans la bande de Gaza, est une réaction à ce qu'Israël fait dans la bande de Gaza. L'Iran a peaufiné sa propre réaction pour continuer à se poser en défenseur des droits des Palestiniens tout en respectant les principales opinions arabes sur le sujet. Il a notamment accepté les résolutions et les déclarations arabes en faveur d'une solution à deux États en Palestine. Un autre exemple est celui d'Israël, pour lequel la sollicitude encore plus grande des États-Unis a des racines supplémentaires - et maintenant des coûts plus importants, y compris l'association des États-Unis à la catastrophe humanitaire de Gaza - et dont les gouvernements ont fait de la promotion incessante de la haine et de l'isolement de l'Iran une facette majeure de la politique étrangère israélienne. À l'instar de Nguyen Van Thieu qui a saboté d'éventuels accords de paix avec le Nord-Vietnam, Israël a saboté d'éventuels accords avec l'Iran au détriment des intérêts américains, de la non-prolifération nucléaire, de la paix et de la sécurité régionales. Malgré toutes les similitudes, l'application du modèle de la guerre froide à l'Iran est encore pire que son application à l'Union soviétique. Après tout, l'URSS était une superpuissance dotée de l'arme nucléaire, le pilier d'une idéologie largement répandue et un véritable concurrent mondial des États-Unis. L'Iran est loin de ressembler à cela. Il s'agit d'une puissance moyenne, avec une armée en partie décrépite, sans portée ni présence mondiale, et dont l'attrait est limité, même au Moyen-Orient, en tant que nation majoritairement perse et chiite au sein d'une région majoritairement arabe et sunnite. Les historiens du futur seront ébahis de voir à quel point les États-Unis de l'époque actuelle ont permis à cet État lointain et de moindre importance de devenir la pièce maîtresse d'une grande partie de la pensée et de la politique américaines. Paul R. Pillar a pris sa retraite en 2005 après une carrière de vingt-huit ans au sein de la communauté américaine du renseignement, dont le dernier poste était celui de National Intelligence Officer pour le Proche-Orient et l'Asie du Sud. Auparavant, il avait occupé divers postes d'analyse et de management, notamment en tant que chef d'unités analytiques à la CIA, couvrant des parties du Proche-Orient, du golfe Persique et de l'Asie du Sud. Son dernier ouvrage s'intitule Beyond the Water's Edge : How Partisanship Corrupts U.S. Foreign Policy (Au-delà du bord de l'eau : comment la partisanerie corrompt la politique étrangère des États-Unis).
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