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TarpTent

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Tout ce qui a été posté par TarpTent

  1. Il me semble que pour la batterie, elle a précisément assuré le minimum suffisant : elle avait été prévue avec suffisamment d'autonomie pour pouvoir effectuer l'essentiel des relevés (l'analyse d'un échantillon à l'aide de la foreuse n'en faisait pas partie) en prenant en compte le risque que l'autre batterie ne puisse pas être rechargée par les panneaux. La batterie avait une autonomie de 60 heures sans recharge, et Philae a pu mener quasiment tous les relevés prévus, même les plus complexes impliquant la participation de Rosetta. Accessoirement, on parle de technologiques qui avait déjà plus de 10 ans d'âge. "Plus" parce que si le trajet a duré 10 ans, la conception et la fabrication de l'atterrisseur a été bien antérieur à cela, en usant de produits déjà réputés fiables à l'époque. Je te trouve un peu dur du coup, sur ce point là. Détail sur la batterie en question : http://www.industrie-techno.com/philae-quand-le-succes-tient-dans-une-batterie-a-35.34372
  2. Même si j'aime beaucoup cet avion et que la plupart des capacités attendues seront certainement au rendez-vous à terme (même le ravitaillement des hélicos, avec peut-être plus de contraintes de mise en oeuvre au quotidien que souhaité par l'Armée), je reste assez réservé quant à la qualité des productions Airbus dans le domaine militaire - avions comme hélicoptères, d'ailleurs - . C'est sans doute un procès d'intention, mais j'ai ce sentiment que la fiabilité restera un point faible des productions Airbus, et donc de l'A400M tout au long de sa vie en service.
  3. TarpTent

    Le F-35

    Ce qui est très significatif, c'est que contrairement à d'autres programmes, et dans la lignée du programme de "guerre des Etoiles" puis du B2, le complexe militaro-industriel a tenu à très tôt communiquer sur ce nouveau Programme. Pour démontrer l'avance des Etats-Unis, prévenir sur la scène internationale toute contestation de l'hégémonie américaine et, bien évidemment, attirer un maximum d'autres pays de l'Otan dans ce Programme (point qui a abondamment été écrit ici). Forcément, quand on politise aussi intensément un sujet et que de manière forcenée on ajuste les annonces et discours afin d'imposer une "vérité" pour des raisons de politique intérieure et d'enjeu sur la scène internationale, on s'expose à ne plus jamais pouvoir laver son linge sale en famille... La suite de mon post avec le lien suivant explique complètement cette situation.
  4. TarpTent

    Le F-35

    Oui, enfin non. Trump avait déjà annoncé dès octobre 2015 qu'il voulait arrêter le Programme F35. https://www.airforcetimes.com/story/military/2015/10/29/trump-wants-fire-f-35/74800906/ Ceci étant, comme Trump a "déjà gagné" le vote des militaires ("Trump is winning the military vote handily, after all, as every Republican candidate in recent elections has. It’s a vote that’s disproportionately white, male and lacking a college degree – which is to say, it checks all the right boxes for him."), pas de raison pour lui d'aller chercher la cogne sur ces sujets. Quant à Clinton, évidemment, le F35 est aussi au bilan d'Obama : pas utile pour elle de braquer un de ses principaux soutiens et de renier pour le moment cet héritage. Si remise en question il y a, ça sera après les élections. Le fait est qu'aujourd'hui, et ce depuis un moment déjà, l'affrontement entre Trump et Clinton tourne à la bagarre de caniveau. De fait beaucoup de sujets passent à la trappe, puisque les électeurs pour la grande majorité voteront pour une personne (ou contre l'autre) plutôt que pour ou contre un programme. Même les journaux s'émeuvent du niveau déprimant de cette campagne : https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/sep/08/clinton-trump-veterans-forum-debate-preview-moderators-elections-2016 (note : ma citation ci-dessus est tirée de ce second article en lien)
  5. TarpTent

    Le F-35

    Et histoire de bien comprendre toute la portée dudit mémo de Gilmore : " The memo from the Director, Operational Test & Evaluation makes very clear that the constant stream of positive pronouncements made by the Joint Program Office and Air Force generals have been false. [...] “The F-35A will be the most dominant aircraft in our inventory because it can go where our legacy aircraft cannot and provide the capabilities our commanders need on the modern battlefield,” General Carlisle said during the IOC announcement. According to Dr. Gilmore, however, this is not the case and there is evidence that the Air Force knew this already." " Avec en prime ceci : "This memo is a brutally revealing assessment of the F-35’s performance deficiencies. It’s important to note that Congress and the public know of these severe and debilitating deficiencies only because Congress mandated an independent testing office"
  6. TarpTent

    EmDrive

    Tout à fait d'accord sur le fond de la démarche avec toi, et c'est d'ailleurs le fondement même de toute démarche scientifique normalement. Sur la forme par contre, c'est plus proche du procès en charlatanisme, tout de même, globalement.
  7. TarpTent

    EmDrive

    J'aime bien ce sujet parce que la communauté scientifique internationale y perd tout recul et se rentre passionnément dans le lard Lorsque j'ai lu l'article que tu as mis en lien ( il est plutôt à charge, rien que le titre tente de faire passer le sujet comme une bonne blague potache), j'ai été frappé par certains arguments, en plus de la minimisation des recherches en cours, qui visaient à discréditer aussi bien les intervenants que le concept. Et bien sûr à expliquer que, comme ça remet en cause plein de principes, c'est donc forcément que c'est une fumisterie (joyeux retour au temps de la Terre plate). A titre personnel, je suis partagé sur le sujet. D'abord parce que je considère qu'on est très loin d'avoir tout compris, et que de découvrir de façon empririque un phénomène que l'on ne sait pas expliquer me parait dans l'ordre des choses. Ensuite parce que pour quelques études déjà parues, dont une au moins douteuse (je me tâte à caractériser les annonces chinoises comme douteuses ou non. Je n'ai de toutes façons pas la capacité à me faire un avis factuel sur ce point), aucune ne semble pour l'instant trouver grâce aux yeux des scientifiques, même si chacune pour le moment a réfuté les arguments avancés de possibles biais de mesures parasites. Enfin parce qu'étant donné la teneur des discussions, et à moins que la prochaine publication de la Nasa ne discrédite totalement ce phénomène physique (en contradiction donc avec sa précédente parution), même un article favorable à cet EM Drive ne suffira pas à mettre d'accord la communauté scientifique. Ceci étant, la volonté de tester ce concept dans un cubesat me parait une excellente idée (encore une fois s'il n'est pas réfuté lors de la prochaine publication de la Nasa)
  8. Bon donc finalement, même si l'on m'a opposé la "vision à moyen / long terme" de la Russie, je ne l'ai toujours pas lu exposée ici... Je tente une petite synthèse simplifiée, plus pour provoquer le débat que pour poser de façon prétentieuse une approche nécessairement (sic) juste et éclairée du chemin qui pourrait être pris. Pour poser les bases de réflexion : - Depuis la chute de l'URSS, la Russie n'a plus de volonté hégémonique mais tient à conserver sa marge de manoeuvre ainsi que sa voix sur la scène internationale. - Par ailleurs, elle voit toujours dans les Etats-Unis un adversaire, non plus idéologique comme ce fut le cas au temps de l'Union Soviétique, mais du moins militaire et économique (actif, en ce qui concerne ce dernier point). La part d'influence géopolitique reste une composante essentielle de cette opposition, perçue comme une capacité de nuisance de part et d'autre (ou comme l'expression d'une volonté de nuire). - Un pragmatisme froid caractérise la présidence en cours. > Vision économique : L'essentiel de l'influence actuelle de la Russie sur l'Europe, et de ses revenus, tient directement à l'exportation de ses matières premières - essentiellement énergétiques - vers celle-ci. Il s'agit d'une économie en restauration où le secteur secondaire demeure sinistré, même si le complexe militaro-industriel reste en pointe et aide à sa reconversion, et que le secteur tertiaire (grande distribution, compagnie d'aviation, ...) se développe significativement avec en corollaire l'avènement d'une classe moyenne. Les partenaires économiques principaux sont la Chine, majoritairement, puis l'Allemagne. Les ex-pays de l'URSS représentent moins d'1/4 du commerce extérieur russe. Faire son maximum pour conserver cet ascendant sur l'Europe, notamment au travers de projets d'oléoducs et gazoducs qui lui permettront de maintenir un fort volume de livraison à prix contenu tout en rendant difficile l'accès de ce marché à de nouveaux entrants n'est donc pas qu'une "simple" question de géopolitique, mais bien de survie économique, toute son économie actuelle et son rétablissement avant de pouvoir se projeter plus avant tenant essentiellement grâce à ces "rentes". => C'est donc nécessairement une politique a moyen / long terme de tout faire pour ne pas mettre en péril ses moyens économiques de rétablissement, et de ne pas permettre que qui que ce soit puisse menacer celles-ci. > Géopolitique liée aux aspects économiques: La guerre en Syrie a notablement pour origine le projet de gazoduc qui aurait permis au Qatar de concurrencer la Russie sur son débouché en Europe, en passant notamment par la Syrie (via l'Arabie Saoudite et la Jordanie) et la Turquie. En face, un projet concurrent porté par l'Iran et passant par l'Irak et la Syrie était également dévoilé. A noter que des quantités très significatives de gaz ont été découvertes également dans les eaux territoriales israëliennes et libanaises, ces 2 pays étant de fait intéressés par le raccordement à l'un de ses gazoducs. Le projet Qatari, qui avait le soutien des Etats-Unis, pouvait affaiblir l'économie russe et lever un peu la main-mise de celle-ci sur l'Europe. La Syrie s'opposait au projet qatari et privilégiait celui de son allié iranien. L'intervention russe en Syrie (tardive, malgré tout) est liée à la préservation de ses intérêts économiques tout autant que son influence régionale avec la Syrie en relais : en rééquilibrant les forces en présence et en aidant la Syrie à résister et maintenir durablement une situation chaotique (donc en empêchant les rebelles de gagner, les chances de rétablissement de la situation en faveur de la Syrie étant de toutes façons très faibles) face au soutien occidental, la Russie s'offre la garantie qu'aucun gazoduc ne sera construit ici avant bien des années. Par ailleurs, elle s'assure du maintien de "l'allégeance" (ce terme est caricatural, j'en ai conscience) de la Syrie à son égard. Son pragmatisme froid veut qu'après quelques accrochages avec la Turquie, ces 2 pays sont maintenant en train de convenir de mettre en oeuvre le projet de gazoduc de l'Iran passant par la Turquie, moyennant compensations. La Turquie, outre de futures retombées économiques, y gagne un blanc seing pour traiter le "problème kurde" à sa frontière avec la Syrie, et l'Iran en renvoi d'ascenseur a depuis annoncé sa volonté de s'intégrer dans les discussions en cours sur le prix du baril de pétrole. La chute de celui-ci avait par effet collatéral servi de mesure de rétorsion, voire de guerre économique ciblée entre autres à destination de la Russie en représailles à la situation ukrainienne (et pas directement à l'annexion de la Crimée, d'ailleurs...). L'Iran jusqu'à il y a peu avait refusé de s'aligner sur les décisions de l'OPEP concernant ses propres volumes de production. Ce point est en voie de résolution, et le cours du baril remonte tout naturellement, permettant à la Russie de respirer un peu mieux chaque jour (là aussi, je simplifie. Ce ne sont pas les seuls mécanismes en jeu) => Cette approche géopolitique pragmatique perdurera au cours de ses 15 à 20 prochaines années afin de renforcer la santé économique de la Russie et la maintenir loin des capacités de nuisance d'autres pays. Cette capacité de nuisance existant également sur les marchés financiers, toute caricaturale à la base, a cependant été démontrée lors de l'épisode ukrainien, en mettant clairement en lumière le fait que les Etats-Unis et ses alliés n'hésiteraient pas à y avoir recours. La réponse fut entre autres de constituer un stock d'or très conséquent pour se prémunir de toute agression sur les marchés financiers. Cette volonté d'indépendance vis-à-vis des grands organismes financiers et de mise à l'abri de ses mécanismes de rétorsion par certains pays n'est pas nouvelle : la création des Brics en est une très bonne illustration, et ce depuis le début des années 2010. En s'opposant directement à un FMI instrumentalisé par les Etats-Unis, la Russie parmi d'autres affirme sa volonté de s'affranchir de ces moyens de pression et d'offrir une alternative économique -et donc géopolitique - à d'autres pays. Cette sphère d'influence financière n'est à la base que la résultante d'une volonté de se préserver des mécanismes financiers de rétorsion à disposition des occidentaux plutôt que l'expression d'une volonté de concurrencer frontalement les USA sur le marché des devises notamment. => La encore, la Russie cherchera à renforcer ses mécanismes financiers et à faire adhérer un maximum de pays en butte avec l'influence économique américaine et son ultra-libéralisme forcené, pour se prémunir de toute représaille économique. S'appuyer sur la Chine notamment en est un signe géopolitique fort, et les nouveaux mécanismes ou accords qui pourraient être négociés dans le futur viseront pour la Russie à toujours plus s'armer contre une éventuelle guerre économique, et non pas à se doter des moyens d'en mener une. > Vision géopolitique et préservation du territoire : Il a été assez dit, sur ce forum et ailleurs, que la Russie voyait comme non négociable la préservation de territoires-tampon à ses frontières. Quelles qu'en soient les raisons, les moyens et les influences, la Russie fait montre d'une capacité de réaction certaine et d'adaptation au regard des problèmes posés. Les derniers cas, l'Ukraine en tête, cristallisent différents phénomènes. - l'Ukraine négociait avec l'Europe pour pouvoir adhérer au marché économique. Ce point seul ne semblait pas faire peser de risque particulier sur la Russie. - L'Ukraine négociait aussi son adhésion à l'Otan, avec comme base pour cette dernière le déploiement du bouclier anti-missiles américain. Ces 2 points ont toujours vu l'opposition de la Russie et de Poutine clairement affirmés, pour la menace d'une première frappe que ce bouclier fait militairement peser, et de l'encerclement - perçu comme tel en tout cas -de la Russie (et de la Chine) que constituent les différentes bases otaniennes et de bouclier déployées de part le monde. La Russie menace alors notamment de représailles économiques l'Ukraine si celle-ci signe ces accords, entre autres en réévaluant l'accord gazier. L'élection de Viktor Lanoukovytch (favorisée ou non en sous-main par la Russie) lève ce double risque. Il est pro-russe, tourne le dos aux négociations en cours avec l'UE et l'Otan, renégocie un accord gazier très favorable avec la Russie et prolonge le bail de la flotte russe en Mer Noire et notamment en Crimée de 25 ans. La dérive autoritariste de Viktor Lanoukovytch et sa décision de tourner définitivement le dos à l'UE entraine l'Ukraine dans le chaos en 2014. Ici encore, pour en revenir à l'approche pragmatique de la Russie, Poutine applique la méthode Kissinger : il vaut mieux une situation chaotique permanente à une issue défavorable. En clair, maintenir l'Ukraine dans la guerre civile affaiblit les européens - qui doivent dès lors notamment soutenir économiquement la partie "pauvre" de l'Ukraine - , empêche l'Ukraine de se reformer et maintient la Russie en position de force en Ukraine comme en Europe : le Dombass lui est favorable et il s'agit de la région "riche" de l'Ukraine, il n'y a pas de risque d'accord avec l'UE et/ou l'Otan tant que le chaos perdure, la Russie continue de maitriser ses frontières et ses débouchés, et il n'a même pas besoin de menacer d'éventuelles rétorsions économiques (notamment le prix du gaz) pour maintenir une situation qui lui est favorable. Ainsi, il ne "braque" pas non plus les européens contre lui parce qu'il n'exerce pas de menace sur leur approvisionnement en matières premières énergétiques. Il peut même jouer hypocritement les bons samaritains en faisant "magnanimement" un geste en hiver pour favoriser l'approvisionnement à prix raisonnable du gaz en Ukraine afin de donner sur la scène internationale une bonne image. Cynisme ou realpolitik, chacun jugera. Là où le pragmatisme froid entre définitivement en ligne de compte, c'est dans le cas de la Crimée : les capacités de la flotte russe en Mer Noire sont essentielles à la défense du territoire et à la préservation des capacités de manoeuvre du pays. Risquer que, dans une Ukraine chaotique, Moscou perde le seul port en eaux profondes (il me semble, vous me corrigerez si je dis une ânerie sur ce point, comme sur tous les autres d'ailleurs ), c'est stratégiquement inacceptable. Peu importe que le référendum soit une démarche de façade ou non, la Russie devait impérativement sécuriser ce débouché. Le référendum l'aidera à légitimer cette annexion, en sachant pertinemment qu'aucun pays occidental ou otanien n'interviendrait pour ne pas risquer une confrontation directe avec la Russie. Opportunisme, culot, capacité d'agir et de surprendre, sang-froid et détermination : ainsi s'est illustrée la politique pragmatique froide de Poutine sur la scène internationale depuis son arrivée au pouvoir, qu'il s'agisse de pays limitrophes ou de la Syrie. Par contre, il n'est manifestement pas parti pour reproduire les erreurs commises en Afghanistan, et refuse toute situation qui pourrait conduire à un enlisement : il est par contre totalement favorable à un enlisement de ses adversaires, et n'hésite pas à "aider" en ce sens quand il en a la possibilité. Plus ou moins ouvertement en fonction des situations et de la marge de manoeuvre qu'il sait avoir sur la scène internationale. De fait, le développement actuel de ses moyens miliaires est cohérent avec son approche géopolitique : restaurer les capacités de défense et de dissuasion de la Russie (je ne parle pas ici de ses capacités nucléaires) pour la positionner sur la scène internationale, sans pour autant viser une capacité de projection et de domination. La Chine a pris le relais quant à l'opposition hégémonique face aux USA, la Russie se positionne en retrait. => A 15 à 25 ans, l'ensemble du complexe militaro-industriel russe continuera d'être tourné vers cet objectif de retour à une taille critique des armées pour permettre la défense du territoire et crédibiliser les capacités militaires de la Russie, afin de défendre ses frontières et ses intérêts économiques, sans pour autant vouloir relancer une Guerre Froide. Elle l'a déjà perdu une fois et l'idéologie qui sous-tendait cette guerre de domination mondiale n'est plus "religion d'Etat" et encore moins une profession de foi. Pour beaucoup, l'amélioration certaine des relations avec la Russie et la nouvelle "détente" ne pourront venir que d'un geste des Etats-Unis : ce sont ces derniers qui continuent de cristalliser la menace russe dans les sphères militaires pour justifier leurs budgets et leurs programmes. Ce sont ces derniers qui continuent aussi de stigmatiser l'attitude russe afin de maintenir une main-mise très forte sur les pays se sentant historiquement menacés par la Russie (de même que la France a toujours vu l'Angleterre comme ennemi historique et héréditaire. Ce n'est pas pour autant rationnel et en accord avec la réalité, mais tant que ça marche...). En retour, ils maintiennent une méfiance réciproque et une suspicion sur chaque acte et décision de part et d'autre. Certes, la reprise des patrouilles russes n'aide pas non plus, mais ce n'est que l'histoire de l'oeuf et de la poule... (La résorption des tensions obtenue extrêmement rapidement sur la scène internationale par l'accord nucléaire entre l'Iran et les USA montre combien ce sont ces derniers qui ont les leviers pour faire perdurer une situation ou la résoudre - à l'exception bien évidemment de tout ce qui touche à la zone d'influence de la Chine, comme la Corée du Nord par exemple). Les Etats-Unis ont également les cartes en main s'ils veulent s'éviter à terme un soutien inconditionnel de la Russie à la Chine dans la guerre (peu importe sa forme, économique, politique ou militaire qu'elle prendra) qui opposera cette dernière aux Etats-Unis. Or sans modification de la trajectoire actuelle, ce soutien viendra nécessairement en cas d'effondrement des réserves des ressources énergétiques mondiales et du risque important que celui-ci fera courir sur l'économie de la Russie, ou de l'effondrement pour d'autres raisons du système financier actuel. Le bouclier anti-missiles otanien fait partie de ces gestes. Pas de raison pour la Russie de relâcher sa vigilance en la matière, ni son niveau d'exigence et sa sensibilité sur ce sujet tant que ce point ne sera pas définitivement tranché en sa faveur. C'est un abcès de fixation. Voilà ma vision à moyen long terme de la position russe, pour partager sur ce sujet si vous le souhaitez. Et si ma vision vous parait naïve, aucun souci pour en débattre, tant que c'est argumenté. Note : vous n'êtes pas obligé de faire aussi long
  9. Sans doute la version avec échappement libre. Dès qu'on enlève les chicanes, la brêle va plus vite, c'est connu !
  10. Ça parait quand même un sacré sac de noeud, IAI devant manifestement contractuellement rembourser le coût de construction du satellite à Spacom, avec intérêts (entre autres informations dans cet article : ) http://www1.alliancefr.com/actualites/israel-aerospace-industries-remboursera-spacecom-pour-la-destruction-damos-6-6044910
  11. Les commentaires sont lamentables, mais l'article possède néanmoins quelques informations intéressantes. Non pas sur la réalité d'un sabotage avec toutes les suppositions complotistes autour, mais sur Spacecom et son rachat par une entreprise chinoise, entre autres, avec la réorganisation d'une partie du secteur spatial que cela engendrerait. (En seconde partie d'article)
  12. Non pas, je disais juste que je voulais partager ces chiffres pour que l'on en débatte. Pas que je me fasse incendier en sous-entendant que je manipulais volontairement des chiffres Donc si je prends les chiffres de ton article et ceux de Collectionneur, on est globalement à 90 à 100 contre 10 pour le moment. Rapport à affiner. (pour les bases, j'arrondis parce qu'il y a 92 lieux cités dans ton article et qu'il est indiqué par ailleurs qu'Okinawa en a de nombreuses et que la liste n'est pas forcément exhaustive et définitive). Est-ce qu'il y aurait moyen d'affiner encore cette vision, notamment pour les bases russes ?
  13. @collectionneur @Bat , comme je l'ai écrit dans le 1er post où j'ai mentionné ces chiffres :"Indépendamment de toute l'approche polémique que contenait un article récemment lu, 2 chiffres que j'aimerais bien voir débattus et confirmés" (Et pour la tonalité des échanges, on doit pouvoir faire moins sanguin, je pense)
  14. ------ Cet article est intéressant http://www.eurocontinent.eu/2015/07/accord-sur-le-nucleaire-iranien-quelles-consequences-pour-le-bouclier-anti-missile/, notamment parce qu'il pose ceci : "La chancelière allemande a cependant réaffirmé que l’Allemagne avait un intérêt particulier à forger une approche commune avec la Russie, à l’occasion du sommet de l’OTAN à Chicago où la première phase de déploiement du bouclier anti-missile a été déclarée opérationnelle. En effet, les Allemands et les Français, tout en souscrivant au projet de bouclier anti-missile, avaient officiellement posé comme condition l’inclusion de la Russie dans le dispositif."
  15. Sans doute, sauf que si l'URSS et les USA avaient tous 2 des velléités hégémoniques, ce n'est plus le cas aujourd'hui pour la Russie, qui aspire surtout à limiter l'influence des autres pays (militaire, politique et économique) sur ce quelle considère comme son pré carré (les fmeux pays limitrophes). Les USA n'ont jamais changé de braquet par contre, la Russie y a été obligée par la force des choses - elle l'avait aussi bien cherché - et c'est aujourd'hui la Chine qui a pris le relais sur ce plan-là. D'ailleurs il n'y a quasiment plus nécessairement d'opposition idéologique comme c'était le cas du temps du communisme soviétique, la Chine ne la mettant pas en avant dans cette confrontation en cours de maturation. Je reviens sur mes chiffres : Budget militaire américain = 9 fois le budget russe, 725 bases militaires extra-territoriales contre 2 (et le corps expéditionnaire existe aux USA, pas en Russie). Donc selon vous, c'est quoi la vision moyen-long terme de la Russie ?
  16. @MakSime sur le fil Russie et dépendances : En même temps, il s'agissait d'un satellite israélien qui devait être utilisé par Facebook ! Il y a de quoi voir des complots partout : http://jforum.fr/amos-6-un-revers-qui-peut-se-changer-en-opportunite.html
  17. Ce qui est bien, c'est que l'on discute à l'infini de la paranoïa ou de l'attitude belliqueuse de la Russie, en considérant toujours qu'elle a un plan de manipulation et de domination à long terme, et en minimisant systématiquement l'impact de l'attitude des occidentaux entre autres ou de la politique américaine sur les décisions gouvernementales russes. Indépendamment de toute l'approche polémique que contenait un article récemment lu, 2 chiffres que j'aimerais bien voir débattus et confirmés : Le budget militaire américain équivaut à 9 fois le budget militaire russe Les USA possédent 725 (!) bases militaires hors de leurs frontières, contre... 2 à la Russie : une au Kazhakstan, et celle très récente en Syrie à Lattaquié (peut-être 3 si on compte la Crimée récemment annexée) Pour rappel, ce sont les USA qui continuent de pousser pour un bouclier anti-missiles tous azimuth (Russie et Chine, même combat en la matière) qui fait de fait peser la menace d'une première frappe, et qui considèrent qu'ils doivent guider le monde. (Je renvoie aux dernières déclarations de campagne d'Hillary Clinton sur ce point) Par ailleurs, c'est l'Otan qui multiplie les exercices militaires conjoints à proximité des frontières russes. Du coup, quand on arrêtera de diaboliser la Russie - sans pour autant les prendre pour des agneaux fraîchement mis bas - pourra-t-on réellement discuter de la vision moyen-long terme de la Russie par la Russie, et pourra-t-on débattre de tous les actes de ...* (voir de provocation) à son égard ? Parce que, pour extrapoler et sans aucunement vouloir stigmatiser ceux-ci, si un policier vous suit en permanence, vous observe, vous montre ostensiblement ses muscles et vous arrête sous n'importe quel prétexte, vous allez bien évidemment finir par lui mettre un pain dans la tronche. Et les observateurs que sont vos voisins ne sont pas obligés d'approuver qu'on vous condamne pour voie de faits sur fonctionnaire, sans pour autant prendre conscience et discuter des circonstances et de ce qui a amené l'acte. Ou alors on parle d'injustice... voire de complot. * j'avoue que je ne trouve pas le bon terme en français pour le moment. Ce n'est pas réellement un encerclement, mais plutôt l'idée de containment en anglais. L'idée de maintenir dans des limites définies par d'autres, en limitant au maximum les marges de manoeuvre. Ça va me revenir, je modifierai le message quand j'aurai retrouvé le mot exact
  18. Comme je le disais : "une Russie faisant son maximum pour éviter l'encerclement et maintenir des pays-tampon à ses frontières." Dans tes 3 cas cités, on reste dans cet objectif premier de la Russie : des pays qui lui restent favorables pour servir de zone-tampon à ses frontières. Ça reste des interventions de proximité, et la notion de projection es très limitée en profondeur. Ce qui renvoie à l'article en lien précédemment.
  19. Alors exposons ces objectifs à moyen - long terme. Parce que jusqu'à présent, et depuis que Poutine est venu au pouvoir, ça fait déja 15 ans, le discours n'a pas changé. Les moyens non plus, en restaurant surtout les capacités de défense et en reprenant ses patrouilles d'entrainement : à part essayer de montrer qu'elle redevient une armée entraînée et équipée qu'il ne faut pas sous-estimer, elle n'essaye pas pour autant d'être une force de projection lointaine. D'ailleurs Friedmann l'analysait de même dans "les 100 prochaines années" : une Russie faisant son maximum pour éviter l'encerclement et maintenir des pays-tampon à ses frontières. Aucunement d'être une force de projection. La véritable préoccupation est sur les ressources énergétiques (voir les projets comme South Stream et les influences russes pour que ces projets aboutissent), les actuelles et futures réserves exploitées de la Baltique et l'ascendant que cela donne à la Russie sur l'Europe. (On l'a notamment vu avec les mesures de rétorsion face à l'Ukraine, qui impactaient l'Allemagne). Politiquement, la Russie a fait en sorte d'avoir à nouveau voix au chapitre sur la scène internationale ces 15 dernières années sans pour autant (re)former une force expéditionnaire. Évidemment, on peut toujours voir la Russie comme l'URSS de la guerre froide, mais ça n'en prend pas la direction, sauf dans l'esprit des américains pour justifier leurs propres programmes, et d'autres parce que ça les réconforte de conserver la même vision avec les mêmes ennemis. Pour ma part, je ne vois aucun pays se comporter angéliquement, en Occident comme en Orient. Par contre je ne vois pas la Russie comme le grand satan, et elle n'en prend pas le chemin depuis 15 ans (ce qui est déjà une vision moyen terme en soi). Ca ne veut pas dire qu'elle est faible, mais simplement qu'elle a conscience de ses forces et faiblesses, et a décidé de jouer sa partie sur un autre terrain.
  20. TarpTent

    [Rafale]

    Spontanément, c'est un terme anglais qui me vient a l'esprit pour cette intervention de 2009 : "accurate" D'ailleurs, sans relancer le débat des pages précédentes, il était dit ceci dans ce même document transmis par Pic sur l'intégration des roquettes : " Dans le cadre du Schéma Directeur des Effecteurs Air-Sol, un projet interarmées conduit par l'armée de l'Air, des travaux prospectifs englobant toutes les armes air-sol, depuis le canon jusqu'aux missiles de croisière, ont été lancés. Des réflexions très pointues ont été initiées pour déterminer les besoins immédiats ou très lointains. Par exemple, une étude a été engagée sur l'appui feu en milieu urbain, le problème étant de déterminer quel type d'armement - canon, roquette ou bombe guidée laser de la classe 125 kg - était le mieux adapté à la destruction d'objectifs ponctuels en minimisant les dommages collatéraux. Bien que ces travaux se poursuivent, une expression de besoin pour des roquettes a été rédigée. « Nous avons ainsi officialisé notre demande auprès de l'Etat-Major des Armées et de la Délégation Générale pour l'Armement (DGA), souligne Jean-Jacques Mailhol. Les premières études de faisabilité devraient pouvoir être lancées et, pour réduire les coûts, nous essayons de 'phaser' l'intégration sous Rafale avec une éventuelle adaptation sous Mirage 2000D, la configuration de combat envisagée comportant deux pods de roquettes sous les points externes de voilure, six bombes AASM ou GBU, trois bidons de 2000 litres, un pod Damoclès et quatre missiles air-air Mica EM/IR. Des roquettes à guidage laser ont notre préférence. » " (Jean-Jacques Mailhol était (est?) l'Officier Programme Rafale au sein de l'Etat-Major de l'armée de l'Air. )
  21. Un cas intéressant de désinformation et de propagande actuellement en France : tous les jours ou presque, on nous annonce des réfugiés sauvés de la noyade (jusqu'à plus de 5000 !). En réalité, dans la grande majorité des cas, ces éléments de langage sont faux : on les intercepte en mer pour qu'ils n'aient pas le temps de poser le pied sur le sol européen, afin de pouvoir les renvoyer immédiatement, ou les parquer dans des camps prévus à cet effet. Si une partie est effectivement réellement sauvée de la noyade, ce n'est nullement le cas de la majorité. Cela n'empèche que les équipes médicales à bord ont une vraie raison d'être et que traverser la Méditerranée sur des esquifs faits de bric et de broc n'est certainement pas la chose à faire, mais c'est comme tout : en désinformation, plus on est proche de la vérité avec des arguments moraux recevables, plus il est facile pour le lecteur ou l'auditeur de les accepter. Et puis ça donne bonne conscience.
  22. C'est bien le problème : c'est que l'on commence à lire puis l'on s'arrête quand on détecte les relents de propagande. Sauf que la propagande est valable des 2 côtés. Il y en a dans les médias français comme il y en a aux USA, en Israel, en Palestine, en Chine, au Japon ou en Turquie. C'est juste que si l'on passe outre, on retrouve des éléments d'analyse qui font sens même s'ils sont éloignés de notre vision des choses. Ca fait déjà longtemps que la Russie nous explique les raisons de cette zone de défense autour de ses frontières, et qu'elle ne veut absolument pas que l'OTAN y implante ses bases et le bouclier anti-missiles américain. Il y a aussi longtemps qu'elle prévient de cet encerclement qui ne fait que s'accentuer : elle a toujours maintenu autour d'elle des régimes qui lui sont favorables, et s'est systématiquement opposée à la montée en puissance de régimes soutenus par d'autres à ses frontières. L'Ukraine n'en est que le dernier exemple, avec sa démarche d'intégration à l'UE et les négociations en cours sur l'accueil d'éléments du bouclier anti-missiles, n'a fait qu'amener la Russie aux limites de ce qu'elle pouvait accepter... consciemment qui plus est, puisque la Russie était très claire sur ce point, et depuis longtemps. Résultat, la partie pauvre de l'Ukraine est maintenant sous perfusion de l'Europe - ce qui nous coûte et a définitivement arrêté toute négociation sur le bouclier - quand le Dombass est lui sous protection russe. Et l'Ukraine a encore moins de poids sur ses négociations énergétiques.* Par ailleurs, l'analyse de la dimension militaire est intéressante, parce qu'elle montre bien l'alignement des moyens militaires avec sa politique. (je regrette toujours que la démarche de Courrier International ne soit pas au centre de notre système éducatif, parce qu'il y a beaucoup à dire sur notre capacité à ne toujours vouloir regarder que dans la direction qu'on nous désigne, ou à tourner la tête dans le sens qui nous est le plus habituel. Les autres ont un mode de pensée différent : pour essayer de le comprendre, il faut a minima accepter de les écouter et de les lire, peu importe les éléments de langage) *Je dirais bien : "Quand on joue au c..." Ou bien encore "on ne récolte que ce que l'on sème", mais il y a derrière des populations qui subissent la bétise des gouvernants ayant obstinément refusé d'entendre.
  23. Un regard intéressant sur l'armée russe : http://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-armee-russe-mythe-et-realite-184284 qui est la traduction en français de celui-ci : http://www.unz.com/tsaker/assessing-the-russian-military-as-an-instrument-of-power/ Certes, certaines tournures sont douteuses et quelques remarques peuvent faire réagir, mais si l'on passe outre les éléments de propagande, il y a là un éclairage qui mérite quelque considération, je pense.
  24. TarpTent

    L'Inde

    Avec une belle photo de Tejas, as usual... Je vais devoir retourner sur le forum Indian-defense pour voir l'ambiance, ils en étaient il y a quelque temps déjà à avoir un modo traitant certains membres d'idiots, les accusant de tenir des propos séditieux et considérant qu'ils devraient être renvoyés devant une Cour... au moins, eux, ils savent s'amuser ! Nous, à part vouloir se pendre et se barbiturer, c'est vrai qu'on a manqué un peu d'emphase ces 400 dernières pages. J'aime bien quand même ce côté course d'obstacle de ce dossier (parce qu'on franchit quand même les obstacles un par un) - certes plus pratiqué à dos d'escargot que de cheval - mais avouons-le, celui qui décidera d'en écrire un livre en remontant 15 ans en arrière lorsque (si) le contrat sera (est) signé aura intérêt à vendre un sacré sachet de popcorn avec
  25. TarpTent

    [Rafale]

    Le point-clé n'est pas que c'est coûteux ou non dans l'absolu, le fait est comme nous l'explique DEFA550 que nous avons déjà payé en totalité le stock d'AASM, et qu'ils ont une durée de vie limitée. En clair, qu'on le tire ou non, ils nous ont déjà coûté. Si on ne les tire pas, on devra en plus payer leur destruction, et si on utilise des roquettes (à acquérir) pour traiter les cibles d'opportunité actuelles que sont les pick-up par exemple, il n'y aura pas pour autant d'autres cibles de plus grande valeur à côté pouvant être traitées par nos AASM (avant la fin de vie de ceux-ci à relativement court terme, s'entend). DEFA550 ne raisonne pas dans l'absolu, mais dans le contexte actuel de matériels en service et munitions disponibles (cad en stock), ainsi que du nombre de cibles à traiter.
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