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Messages posté(e)s par TarpTent

  1. Il y a 1 heure, Obelix38 a dit :

    Quand un client cède au sirènes marketing du vendeur et devient un "early-adopter", il ne faut qu'il s'étonner ensuite de payer plus cher pour quelque-chose de pas fini et/ou bugué . . . :rolleyes:

    Dans le cas du F-35, ils sont quand même tous des early adopters, vu que le bug système en question restera encore pas fini pour quelques bien belles années.
    Mais il est vrai que la Norvège fait partie des early-early adopters. Ça se paye (en monnaie sonnante et trébuchante contre toute notre considération. Ou même pas, pour la considération).

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  2. Il y a 6 heures, Bechar06 a dit :

    dans le club fermé des concepteurs d'avions de combat

     

    Dans sa forme relativement restrictive, oui.

    La Corée du Sud y avait déjà mis un très bon pied avec son appareil d’entraînement avancé T-50 Golden Eagle, qui a ensuite été décliné et vendu en chasseur multi-rôle léger FA-50 Fighting Eagle. Toujours en partenariat avec LM d’ailleurs.

    Le radar est israélien, il s’agit du EL/M-2032, et le réacteur est un General Electric F404-GE-102.
     

    Avec le KF-21, la Corée entre(ra) de plein pied dans le domaine de la supériorité aérienne.

  3. Ce principe d’aile « creuse » m’interpelle: on est plus proche d’un concept d’aile rhomboédrique à plat que d’une aile delta, mais du coup elle doit possiblement recréer des turbulences au bord d’attaque de la seconde partie de l’aile.

    Je comprends bien que la gouverne fluidique en avant puisse limiter ces turbulences, mais pas dans toutes les configurations de vol de l’appareil, j’imagine.
     

    J’aimerais bien voir des images de soufflerie et/ou de simulation d’une telle configuration en fonction de l’inclinaison, des manoeuvres et de la vitesse.

    Sans doute une bonne façon de tester les capacités des gouvernes fluidiques en "créant" dans le concept les conditions de perturbations plus poussées, afin de les évaluer plus précisément aux limites de l’enveloppe de vol ?

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  4. Hum, on vient de passer par les voitures, les hommes, les hélicos et les phénomènes météo, je propose qu’on revienne à l’avion.

    Juste pour que je n’aie pas régulièrement l’impression de m’être trompé de fil de discussion quand je passe ici. :laugh:
    (Ma santé mentale vous en remercie :happy: )

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  5. Sans compter que là, vous l’abordez sous l’angle opérationnel et technique, mais il y a aussi une dimension politique forte.

    Sous-entendre, comme le fait Tytelman, que ce n’est qu’une question de disponibilité et de mise en musique, ça revient à dire que la décision politique est prise ou tout du moins que la réponse va de soi. Ce qui est tout aussi loin d’être le cas.

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  6. Je veux bien y croire. Si si, vraiment.


     

    Lors d’un point commun le 12 mai, la Launcher Task Force composée de l’ESA, le CNES, ArianeGroup et Arianespace a détaillé l’avancement actuel du programme ainsi que les prochaines étapes avant le vol inaugural (traduction DeepL) :

     

    > Réalisations récentes

    Janvier 2023 : L'essai de mise à feu à chaud de l'étage supérieur a été réalisé avec succès sur le banc d'essai P5.2 du DLR à Lampoldshausen. Le moteur Vinci a d'abord fonctionné pendant la durée prévue, puis le groupe auxiliaire de puissance a été mis à feu deux fois, comme prévu. L'APU est un moteur à oxygène/hydrogène liquide utilisé pour fournir une petite poussée pour le tassement du propergol, l'augmentation de la vitesse pour la manœuvre de fin de vie et la pressurisation du réservoir. L'analyse a confirmé le très bon comportement de ce module.

    En cours : Le spécimen d'essai combiné de la fusée est un modèle fonctionnel dans une configuration Ariane 64. Il est assemblé sur le pas de tir du port spatial européen de Kourou et utilisé pour les essais combinés. Les interfaces électriques ont été connectées et des vérifications fonctionnelles ont été effectuées à l'aide du banc de contrôle qui fait partie de la rampe de lancement.

    En cours : En Europe, l'assemblage des éléments du premier modèle de vol (FM1, le lanceur du vol inaugural) est bien avancé. L'intégration des modules progresse dans les usines d'ArianeGroup aux Mureaux et à Brême. En Guyane, les deux moteurs à poudre P120C ont été coulés (FM1 est une configuration Ariane 62).

    Décembre 2022 - avril 2023 : La revue de qualification technique de la base de lancement a débuté en décembre. La première partie (excluant le banc de contrôle) s'est achevée en avril. L'examen n'a pas soulevé de problèmes majeurs concernant la qualification. La qualification du banc de contrôle sera réalisée en juin 2023.

     

    > Principales étapes vers le vol inaugural :

    À partir de mai 2023 : Essais de qualification du logiciel de vol - Essais du logiciel en prévision de la mission de vol inaugurale, dans des conditions nominales et dégradées.

    À partir de mai 2023 : Séquence d'essais combinés au sol, au Port spatial de l'Europe en Guyane française - Cette séquence d'essais comprend notamment deux répétitions humides et un long essai de mise à feu de l'étage inférieur sur le pas de tir. La réussite de cette séquence est une condition préalable au vol inaugural.

    Achèvement des revues de qualification en cours des différents produits et sous-systèmes.

    À partir de fin juin 2023 : Revue de qualification globale du système de lancement - Revue de qualification unifiée du lanceur, du système de lancement et de la base de lancement.

    Début juillet 2023 : Essai supplémentaire de l'étage supérieur au DLR Lampoldshausen, Allemagne - Cet essai sur le banc d'essai P5.2 simulera un profil de vol nominal comme celui prévu pour le vol inaugural, afin de confirmer le comportement attendu de l'étage supérieur. Un autre essai est prévu pour examiner le comportement de l'étage dans des cas dégradés.

    À partir de novembre 2023 : Assemblage du lanceur et début de la campagne de lancement du vol inaugural - Après le transport maritime des étages inférieurs et supérieurs depuis la France et l'Allemagne jusqu'à la Guyane française, ce processus inclura dans une configuration de vol à part entière une répétition générale finale.


    https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Ariane_6_joint_update_report_12_May_2023

     

  7. Un F-15D du 173rd Fighter Wing aurait fait face hier à une urgence en vol et est sorti de piste à l’atterrissage, à Kingsley Field dans l’Oregon.

    Il semble être allé se rafraîchir les idées avec un bon petit bain.

     

    Le pilote instructeur, seul à bord de l’appareil biplace, est indemne et est sorti tout seul.

  8. Parallèlement, la Nasa annonce le développement d’un démonstrateur de réacteur nucléaire qui sera déployé sur la Lune en 2030.

    L’objectif est de pouvoir produire 40 kW afin de soutenir les missions de longue durée des astronautes sur place, et à terme sur Mars.
    La durée de vie cible de ce réacteur nucléaire sera de 10 ans.

     


     

    C’est la semaine des annonces, puisque la Nasa devrait annoncer ce vendredi le second projet retenu après SpaceX pour un atterrisseur lunaire pour la mission Artemis 5.

  9. Axiom-2, seconde mission d’astronautes venant du secteur privé, vient de recevoir le Go de la part de la Nasa pour un envol ce dimanche 21 mai, avec repli possible le 23 mai.

    Ce lancement enverra 4 astronautes vers l’ISS, avec des missions de recherche et de maintenance de la Station.

    L'astronaute et commandante chevronnée Peggy Whitson conduira les pilotes John Shoffner et les spécialistes de mission Ali Alqarni et Rayyanah Barnawi, qui volent pour la première fois dans l'espace, à bord du vaisseau spatial SpaceX Dragon et le guidera vers un amarrage automatisé à 9 h 24 lundi.

    La durée du séjour, initialement prévue de 10 jours, devrait finalement être de 8 jours.

     
    À noter que si ce créneau de lancement ne pouvait être maintenu pour des raisons météo ou autre, le vol serait repoussé à cet été par la Nasa, pour des questions de gestion de priorité.

     

    Il y a actuellement 7 astronautes résidant dans l’ISS.

     

    https://blogs.nasa.gov/spacestation/2023/05/16/crew-works-science-maintenance-ahead-of-second-axiom-mission/

     

  10. Je poste cet article de vulgarisation ici, qui émane du CEO d’ULA, Tory Bruno, au sujet des missiles hypersoniques manœuvrants (les "gliders") et la militarisation nécessaire de l’espace.

    Il s’avère que ce dernier a été concepteur puis Directeur du Programme THAAD.


    [Traduction DeepL]

    " Il est difficile de se déplacer sans entendre parler de la nouvelle menace que représentent les missiles hypersoniques.
    La Chine et la Russie en sont dotées, les États-Unis non ! Même les journaux télévisés annoncent à tue-tête que "la Russie a utilisé des missiles hypersoniques contre l'Ukraine" - c'est alarmant ! Le citoyen moyen, ainsi que de nombreux décideurs politiques, comprennent désormais que ces engins sont dangereux parce qu'ils sont tout simplement trop rapides pour être abattus. Il est clair qu'il faut faire quelque chose...
    Il n'y a qu'un seul problème : la moitié de cette affirmation est tout simplement erronée. Comme un adolescent angoissé, les "missiles hypersoniques" ne sont pas mauvais, ils sont juste mal compris.
    Les missiles hypersoniques ne sont pas nouveaux. Nous en avons depuis les années 1950. En fait, pratiquement tous les missiles balistiques de moyenne portée (>1000 km) sont hypersoniques. Tous les missiles balistiques intercontinentaux (>5 500 km) sont hypersoniques. Plus la portée d'un missile est longue, plus sa vitesse et celle de son ogive sont élevées. C'est la physique des missiles balistiques, qui est intuitivement évidente.


    Soit dit en passant, les États-Unis disposent d'excellentes défenses contre toutes les catégories de missiles balistiques : courte, moyenne, intermédiaire et longue portée. J'ai personnellement participé à la conception de plusieurs de ces systèmes et j'ai développé l'intercepteur de défense antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) d'abord en tant que concepteur, puis en tant que directeur de programme. Le THAAD est devenu la référence en matière de protection des États-Unis et de leurs alliés contre les missiles hypersoniques.


    Alors, qu'est-ce qui se passe ?


    Le malentendu vient de l'expression courte et paresseuse de "missile hypersonique". Le problème de cette nouvelle menace n'est PAS qu'elle soit hypersonique (plus rapide que Mach 5). Le problème est qu'il n'est pas balistique. Son nom exact et complet est "menace hypersonique manœuvrante".
    Le problème, c'est qu'il est "manœuvrant". C'est cette caractéristique qui fait de cette "nouvelle" menace un défi pour nos systèmes de défense antimissile. Ceux-ci sont spécifiquement conçus pour les menaces balistiques, qui sont courantes, et leur extrême efficacité est précisément la raison pour laquelle la Russie et la Chine ont investi dans autre chose.


    Qu'est-ce qu'un missile balistique ?


    Je suis heureux que vous ayez posé la question ! Par définition, un missile balistique est une fusée qui suit une trajectoire balistique. Si vous n'êtes pas un spécialiste des fusées, cela n'a probablement pas été très utile, alors laissez-moi vous expliquer.
    Un missile balistique est comme un lanceur de la ligue majeure. En balançant son bras puissant sur une courte distance, le lanceur transmet une énorme quantité d'énergie à la balle et la laisse partir. La balle parcourt alors la majeure partie de la distance entre le monticule et la plaque après avoir été lâchée. Le lanceur a déterminé la trajectoire de la balle lorsqu'il a ouvert ses doigts. (Oui, je sais qu'il existe des balles courbes, mais même cette trajectoire a été déterminée lorsque la balle a quitté la main. C'est une analogie. Faites avec moi...)
    Un missile balistique fonctionne de la même manière. Par exemple, la partie motorisée et dirigeable du vol d'un missile balistique à longue portée ne dure que quatre à cinq minutes. L'ogive est ensuite libérée pour parcourir seule les 40 à 50 minutes restantes. Comme pour la balle de baseball ci-dessus, la trajectoire de l'ogive est fixe à partir du moment où elle est libérée.

    En fait, avec des milliers de kilomètres de vol non guidé entre le largage et l'impact, les concepteurs de missiles balistiques travaillent très dur pour rendre cette trajectoire balistique aussi prévisible que possible afin d'atteindre la précision de la cible.
    Bien que les chiffres soient évidemment confidentiels, en tant que concepteur et ancien ingénieur en chef du système balistique le plus précis au monde, je peux vous donner une autre analogie avec le baseball pour vous aider à replacer les choses dans leur contexte. La précision du système Trident II est à peu près comparable à celle d'un lanceur des Rockies qui lancerait un strike sur le marbre au Coors Field de Denver à partir d'un monticule de lanceurs au Kansas... Nous avons travaillé très dur pour rendre sa trajectoire lisse et prévisible afin d'obtenir ce résultat.


    Pourquoi tout cela est-il important ?


    La trajectoire prévisible et inaltérable de l'ogive d'un missile balistique est importante parce qu'elle est aussi très, très rapide. D'accord, l'aspect hypersonique entre en ligne de compte, après tout.
    Nous nous défendons contre les missiles balistiques avec d'autres missiles. Nous le faisons parce que ce sont les seules choses dont nous disposons qui peuvent voler à ces vitesses folles. Les missiles qui se défendent contre d'autres missiles sont appelés "intercepteurs". Ils fonctionnent en interceptant l'ogive lancée sur nous par le missile balistique de l'attaquant.
    Comme nous souhaitons le faire le plus loin possible des personnes ou des objets à protéger, l'intercepteur se déplace pendant un certain temps avant d'atteindre l'ogive.
    Pendant ce temps, l'ogive aura parcouru une grande distance grâce à sa vitesse hypersonique. Nous visons donc l'intercepteur à un point situé devant l'ogive, le long de sa trajectoire balistique. Une fois que nous avons lancé l'intercepteur vers son rendez-vous pas si romantique avec l'ogive qui arrive, nous avons très peu de possibilités de changer notre point de visée. Nous sommes engagés.

    C'est comme si on mettait un autre lanceur à quelques mètres à droite de la boîte du batteur et qu'on lui demandait d'attendre de voir la balle partir du monticule du lanceur, puis de lancer une autre balle pour la frapper en plein vol.
    Et non, je n'exagère pas, bien au contraire. La méthode préférée pour la défense contre les missiles balistiques est la collision entre le véhicule tueur et l'ogive. Il s'agit littéralement de frapper une balle du ciel avec une autre balle, mais plus fort. L'énergie cinétique transmise par cette technologie "Hit to Kill" transmet beaucoup plus d'énergie, de manière plus efficace, que n'importe quel explosif pratique. La vitesse de l'ogive entrante sera plusieurs fois supérieure à celle d'une balle de fusil. Elle sera heurtée de plein fouet par un engin de mort se déplaçant lui aussi à une vitesse plusieurs fois supérieure à celle d'une balle. L'énergie cinétique résultant de la collision est impressionnante et mortelle.


    Mais que se passe-t-il si l'ogive ne fait pas ce qu'elle est censée faire ?


    C'est là que le bât blesse ! Si l'ogive manœuvre après le lancement de l'intercepteur, nous sommes dans le pétrin.
    L'intercepteur dispose d'une certaine capacité à faire face à ce problème en vol. Il reçoit généralement une mise à jour de son radar au sol, qui suit l'ogive en approche, au cours de son vol propulsé. Cette mise à jour de la cible en vol (IFTU) donne à l'intercepteur la dernière trajectoire prévue, une indication de ce que son capteur embarqué (généralement une caméra infrarouge) verra lorsqu'il s'approchera, et lequel des objets visibles est l'ogive proprement dite. Cette IFTU intervient pendant la phase d'accélération de l'intercepteur, afin qu'il puisse se réorienter vers un nouveau point de visée à l'intérieur de l'"espace de combat", vers lequel l'énergie restante du propulseur peut être dirigée.
    Parfois, il y a une autre mise à jour après la séparation du KV, mais cet espace de combat est évidemment beaucoup plus petit. Le KV utilisera alors son propre capteur pour se diriger vers l'ogive lors de son dernier vol (terminal), juste avant la collision.
    À moins que... l'ogive ne soit pas là où elle est censée être. Si elle se déplace à l'extérieur de l'un de ces espaces de combat, après que l'intercepteur se soit engagé sur sa propre trajectoire de vol, elle ne pourra pas rattraper l'ogive, qui passera juste à côté d'elle.

    Les systèmes de défense antimissile conventionnels dépendent fortement du fait que la menace suive une trajectoire balistique prévisible.

    C'est de la triche ! Comment peut-il le faire ?

    Il existe deux façons fondamentales de manœuvrer un véhicule hypersonique.
    Une menace à longue portée pourrait théoriquement rester attachée à un étage supérieur ou à un étage de lancement et attendre que le défenseur lance pour une interception dans l'espace (le "milieu" de la trajectoire de vol qui traverse au-dessus de l'atmosphère), puis faire exploser l'étage pour transporter l'ogive en dehors de l'espace de combat.

    Une autre approche, plus polyvalente, consiste à manœuvrer à l'intérieur de l'atmosphère comme un "planeur" doté de surfaces de contrôle aérodynamiques (sortes d'ailerons). J'ai personnellement développé plusieurs prototypes de systèmes de cette nature. En utilisant la vitesse extrême de l'ogive, en conjonction avec l'atmosphère, il est possible d'effectuer des manœuvres à très grande vitesse. Il s'agit en quelque sorte d'une manœuvre d'évitement pour éviter l'intercepteur.
    Grâce à la portance aérodynamique, il est également possible d'éviter complètement le passage dans l'espace. Cela permet à l'ogive d'éviter les systèmes conçus pour intercepter les menaces dans l'espace, en volant en dessous d'eux.
    En outre, une ogive planante peut atteindre une très grande précision parce qu'elle est orientable jusqu'à la cible et peut étendre sa portée en planant, en utilisant l'atmosphère pour poursuivre son vol bien au-delà d'une simple trajectoire balistique. Malheureusement, les différents systèmes de manœuvre hypersoniques sur lesquels je travaillais ont été abandonnés et laissés inachevés, car nous sommes passés à la guerre mondiale contre le terrorisme (GWOT).

    L'espace joue-t-il un rôle dans tout cela ?

    Oui !
    La mission de défense antimissile commence dans l'espace, en particulier pour les menaces à longue portée. La constellation de satellites d'alerte antimissile SBIRS (Space-Based Infrared System) détecte le lancement d'une fusée par un adversaire, détermine s'il s'agit d'une fusée hostile et, d'une manière générale, la direction qu'elle prend. Le SBIRS avertit alors les radars terrestres de défense antimissile, leur permettant de concentrer leur énergie de recherche dans une direction spécifique afin de détecter l'ogive entrante plus loin. Le défenseur des missiles peut ainsi étendre l'espace de combat, ce qui lui permet peut-être même d'effectuer plusieurs tirs.

    Les moyens basés dans l'espace pourraient également suivre une menace de manœuvre exoatmosphérique pendant sa combustion à mi-course, comme nous l'avons vu plus haut. Il est essentiel de noter que seul un système basé dans l'espace peut assurer la surveillance à 100 % d'un planeur à manœuvre hypersonique.

    En effet, en raison de sa faible altitude, le planeur disparaît de l'horizon des radars terrestres lorsqu'il se dirige vers sa cible. Cela crée des intervalles pendant lesquels il peut manœuvrer en dehors de l'espace de combat, se détourner vers une cible complètement différente ou même manœuvrer pour s'approcher de sa victime par l'arrière, en lui tendant une embuscade là où elle n'a pas de défenses.

    Mais tout cela est-il suffisant ?

    Malheureusement, non !
    Les menaces les plus capables de manœuvrer retarderont simplement leur folle esquive d'Ivan jusqu'à ce que l'intercepteur ne puisse plus rien faire.
    Nos systèmes basés dans l'espace se contenteront d'observer, impuissants, le planeur hypersonique à haute vitesse esquiver et se frayer un chemin autour de nos intercepteurs. Ils sont peut-être hypersoniques, mais une fois engagés dans un espace de combat, les intercepteurs restent vulnérables à une menace manœuvrante quittant l'espace de combat une fois que la trajectoire de vol de l'intercepteur est engagée.


    Si seulement nous avions quelque chose de plus rapide que l'hypersonique...

    En fait, j'ai déjà travaillé sur une technologie de ce type : L'énergie dirigée (DE).

    En d'autres termes, les lasers (la forme la plus courante d'énergie dirigée). Si vous pensez que l'hypersonique est rapide, ce n'est rien comparé à la vitesse de la lumière. Une fois de plus, il s'agit d'une technologie que nous avons mise en place pour poursuivre la GWOT.
    Une fois qu'une ligne de visée est établie entre la plate-forme DE et l'ogive, il est impossible de semer cet "intercepteur à la vitesse de la lumière". Aucune manœuvre à grande vitesse ne fonctionnera. L'espace de combat est l'ensemble du champ de vision du laser. Cet espace de combat est l'endroit où se trouve réellement la cible à ce moment-là. Nous ne visons pas devant l'ogive comme nous le faisons avec un intercepteur de missiles, il n'y a donc aucune possibilité de manœuvrer pour s'éloigner avant l'arrivée de l'intercepteur.

    Lorsque nous avons commencé à développer sérieusement cette technologie pour la défense antimissile il y a 15 ans, de nombreuses théories ont été émises sur la façon dont elle pourrait être vaincue. Les gens pensaient que les surfaces réfléchissantes pourraient simplement refléter le faisceau. Il s'est avéré que les surfaces réfléchissantes sont en fait plus vulnérables. La portée serait-elle suffisante ? L'atmosphère disperserait-elle trop le faisceau ? Les plateformes pourraient-elles se défendre ? Que se passerait-il si l'ogive ou le missile tournait, etc. Toutes ces questions ont trouvé une réponse. Le seul véritable obstacle à l'époque était de générer des niveaux de puissance laser très élevés d'une manière qui soit logistiquement pratique sur le terrain.

    Notre plateforme de référence était le laser aéroporté. Il s'agissait d'un système de classe mégawatt installé sur un avion 747. Sa mission consistait à rester en altitude près de la frontière d'un adversaire pour tuer des missiles balistiques pendant la phase d'accélération du vol au-dessus du territoire de l'attaquant. Il utilisait un laser chimique à oxygène et à iode (COIL) comme source lumineuse. Il s'agissait en fait d'un avion avec une fusée liquide géante à l'intérieur. Certes, ce n'était pas très pratique sur le terrain. Ce défi technologique a depuis été relevé grâce à de multiples approches de lasers électriques et à l'état solide désormais disponibles.

    L'énergie dirigée présente également plusieurs caractéristiques uniques et très attrayantes. Le niveau de puissance du laser est intrinsèquement variable : mortel à pleine puissance ou juste assez puissant pour aveugler un capteur à faible puissance. L'énergie peut également être appliquée avec une grande précision. Nous avons utilisé un laser à puissance tactique dans le cadre d'un exercice parrainé par le gouvernement pour démontrer une polyvalence assez étonnante.

    Un jour, nous avons détruit de petits missiles tactiques en vol en faisant exploser leurs moteurs de fusée. Le lendemain, nous avons désactivé des drones en ciblant spécifiquement leur avionique, ce qui leur a fait perdre de l'altitude et s'écraser, à la grande confusion des pilotes télécommandés. Plus tard dans la même journée, nous avons coulé des zodiacs en perçant leurs coques gonflables, avant de les immobiliser en ciblant uniquement le moteur hors-bord. Vous voyez ce que je veux dire. Nous pouvions appliquer notre énergie laser de manière chirurgicale sur une grande variété de cibles.
    Une autre caractéristique très importante est que notre laser était électrique et alimenté par un simple générateur commercial installé sur une remorque. Tant que nous avions de l'essence, nous pouvions tirer toute la journée. Et chaque tir ne consommait qu'environ un dollar de carburant ! Avec les intercepteurs, vous devez constamment vous préoccuper de la profondeur du magasin. Vais-je être à court d'intercepteurs avant que l'ennemi ne soit à court de missiles ? Ce n'est pas vraiment un problème avec l'énergie dirigée.

    Faisons un rapide inventaire :
    Une balle à la vitesse de la lumière, des effets paramétrables, un ciblage chirurgical, un chargeur sans fond et un coût d'abattage très bas... qu'est-ce qu'on ne peut pas aimer !
    Le moment est venu.


    Où devons-nous placer ces lasers ?

    Certains devraient être placés comme défenses ponctuelles dans une ville, sur un terrain d'aviation ou sur des sites d'infrastructures critiques.
    Cependant, le seul moyen pratique de se défendre contre les planeurs hypersoniques à longue portée, qui peuvent menacer des régions entières le long d'un seul couloir de vol, est de le faire depuis l'espace. Les plates-formes DE en orbite, qui observent des régions entières à partir de l'ultime point de repère, peuvent tirer parti du suivi "de la naissance à la mort" d'un planeur donné, combiné à son "intercepteur" à la vitesse de la lumière, pour réduire cette menace à néant.
    (Une autre capacité très intéressante d'une plateforme DE est qu'elle n'a pas besoin de créer un champ de débris si nous devions un jour l'utiliser pour nous défendre dans l'espace).
    Ce faisant, nous pouvons dissuader toute attaque d'être sérieusement envisagée, en l'arrêtant avant qu'elle ne commence."

     

     

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  11. SpaceX vient de transmettre à la FCC la demande officielle pour le second lancement du Starship, "Starship Test Flight 2".

     

    L’attendu de l’opération, tel que décrit dans le document, est : "Démonstration de vol orbital expérimental et test de récupération du véhicule Starship de test, depuis Boca Chica TX".
    La période à couvrir va du 15 juin 2023 au 15 décembre 2023 (extensible au-delà de cette date).


    => on évitera de sur-interpréter ces informations, et notamment :

    - ce n’est pas la FCC qui délivre les licences de vol. Son rôle est de valider les moyens de communication et leurs usages dans l’espace aérien lors d’un test ou en exploitation ;

    - le fait que SpaceX puisse être prêt le 15/06 => aucune garantie. Si côté infrastructure du Pas Orbital A, cela semble bien parti, les questions de la ferme d’ergols ainsi que la re-certification du FTS ne sont pas encore clarifiés (même si l’on vient de voir le 1er test se dérouler cette semaine) ;

    - le fait que le Starship puisse faire l’objet d’une tentative de récupération => le choix du Starship devant effectuer ce second vol n’a pas encore été annoncé, mais les S26 et S27 - suppositoires géants sans tuiles ni flaps - tiennent la pôle*. La manoeuvre pour le Booster devrait quant à elle être similaire à celle prévue lors du 1er vol.

     

    Dans tous les cas, il faudra attendre la fin de l’enquête de la FAA faisant suite â ce premier tir - enquête systématique lorsqu’il s’agit de vols expérimentaux - ainsi que les exigences et garanties supplémentaires demandées par celle-ci préalablement à ce second vol de test avant de voir une quelconque fusée re-décoller de Boca Chica.


     

    Par ailleurs, SpaceX vient de se renforcer en accueillant Kathy Leuders, toute jeune retraitée de la Nasa après 31 ans de service. 
    Sa dernière fonction officielle au sein de la Nasa ?  Diriger le programme des vols habités… :cool:

    Avant cela, elle a notamment supervisé l'aboutissement du programme Commercial Crew en tant que directrice, y compris les premières missions de SpaceX pour transporter des astronautes de la NASA.


    Elle rejoint ainsi l'un de ses récents prédécesseurs à la NASA, William Gerstenmaier, qui a rejoint SpaceX en 2020 après avoir été pendant plus de dix ans le principal responsable des vols habités au sein de l'agence. Gerstenmaier est désormais vice-président de SpaceX chargé de la construction et de la fiabilité des vols.

    Kathy Leuders sera elle Directrice Générale, directement rattachée à Gwynne Shotwell.

     

    https://www.cnbc.com/2023/05/15/elon-musks-spacex-hires-former-nasa-official-kathy-lueders.html

     

    Pour William Gerstenmaier, l’actualité, ce sera Axiom-2, ce 21 mai.

     

     

    *la bonne surprise, ce serait de voir S25 effectuer ce vol. Il est rapatrié ce soir de Massey’s Range au site de Production, on en saura peut-être plus bientôt.

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  12. Martin-Becker à l’honneur, cette fois en Finlande : un Hawk 51 de la Finnish Air Force s’est crashé dans le centre de la Finlande, près de Kueruu (environ 300 kms au nord d’Helsinki), un peu après 14h.


    Les 2 pilotes se sont éjectés avec succès. Ils ont été retrouvés rapidement et font actuellement un bilan médical.

     

    "Lors d'une conférence de presse tenue lundi en début de soirée, le commandant de l'Académie de l'armée de l'air, le colonel Vesa Mäntylä, a déclaré que l'accident s'était produit au cours de la troisième et dernière manche d'un exercice de combat aérien à cinq avions.

    L'avion qui s'est écrasé participait à un exercice d'entraînement au combat avec un autre jet, tandis que les trois autres avions se trouvaient dans des zones d'entraînement séparées.

    L'élève-pilote de 25 ans et l'instructeur de 30 ans qui se trouvaient dans l'avion ont remarqué une vibration anormale et ont émis un message d'urgence à la radio, alors que l'avion volait à une altitude d'environ 1,5 à 2,0 kilomètres, a-t-il expliqué.

    Selon le colonel Mäntylä, les pilotes se sont éjectés à moins de 500 mètres du sol. Selon le colonel, il s'agit d'une hauteur sûre, car les sièges éjectables peuvent être déployés en toute sécurité au niveau du sol.

    […]

    Une zone autour du site de l'accident a été interdite au public, selon M. Herranen. L'avion est situé dans une zone marécageuse boisée, le village le plus proche se trouvant à environ un demi-kilomètre.

    Le crash de lundi est le 12e accident de Hawk depuis que l'armée de l'air a commencé à utiliser ces avions en 1980.

    Depuis 2020, l'armée de l'air utilise 32 Hawk reconstruits de fabrication britannique, des modèles Mk 51, Mk 51A et Mk 66. Ils devraient rester en service jusqu'à la fin des années 2030."

     

     

    https://yle.fi/a/74-20031919
     

  13. L’administrateur Associé en charge du développement des systèmes d’exploration Jim Free vient de présenter 3 trajectoires possibles pour les prochaines années en ce qui concerne le Programme Artemis :

    - l’un respectant le budget actuellement défini 

    - le second drivé par le respect des dates contractuelles

    - le troisième basé sur l’atteinte des objectifs avec apport budgétaire complémentaire en 2024


    Ci-dessous le troisième slide en question :


    Parmi les observations faites lors de cette réunion :

    - Le planning pour un lancement d’Artemis 2 à fin 2024 est en bonne voie sans risque a priori de report

    - il pourrait y avoir quelque report concernant le lancement d’Artemis 3, actuellement prévu fin 2025, en raison principalement d’incertitudes sur le développement de l’atterrisseur et des combinaisons spatiales.

    - La Nasa s’est par ailleurs félicitée du succès global de la mission Artemis 1, considérant qu’ils en tiraient les enseignements qu’ils en attendaient ("we got what we paid for" ).

     

    L’estimation financière : il faudrait 41 milliards de dollars qur les 5 prochaines années pour pouvoir déposer 2 humains sur la Lune en 2028. 

     

     

  14. La Darpa vient d’officialiser le lancement du programme CRANE, pour "Control of Revolutionary Aircraft with Novel Effectors", qui doit aboutir à la conception de l’appareil autonome X-65.

    L’objectif premier est de concevoir et faire voler un appareil ne possédant pas d’éléments mobiles extérieurs pour assurer les contrôles de vol, mais dès l’origine applique le principe d’ Active Flow Control (AFC) (que l’on pourrait traduire par contrôle actif des flux d’air ? ).


    La Darpa souhaite parallèlement, au travers de ce programme :

    -  perfectionner les technologies et les outils de conception, et en les intégrant dès le début du processus de conception.

    - mesurer les potentielles améliorations de performances des aéronefs en supprimant les surfaces articulées

    - réduire le poids et la complexité mécanique des appareils en supprimant les parties mobiles

     

    La démonstration de l'AFC pour la stabilité et le contrôle en vol contribuerait à ouvrir l'espace commercial de la conception pour de futures applications militaires et commerciales.

     


    https://www.darpa.mil/program/control-of-revolutionary-aircraft-with-novel-effectors

     

     

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  15. 2 photos de la séparation, avec TA-0 (qu’ils appellent Talon-A ici) débutant son vol plané.

    Le vol a duré au total 4 heures et 8 minutes, et il a également permis de confirmer le bon fonctionnement de la télémétrie entre les véhicules et les moyens de communication de la base spatiale de Vandenberg, garantissant ainsi la collecte de données télémétriques de secours lors des futurs essais de vols hypersoniques.   

    Le 1er vol hypersonique de TA-1 devrait se dérouler au plus tôt fin de cet été.

     

  16. Le 11/12/2022 à 15:14, collectionneur a dit :

    Deuxième chance pour qu'une sonde japonaise aille sur la lune en avril 2023 après le décollage réussi ce matin d'une Falcon 9 :

    https://destination-orbite.net/astronomie/actualite/hakuto-r-m1-premier-demonstrateur-commercial-d-atterrisseur-lunaire

    Falcon 9 a décollé avec succès à 07 heures 38 UTC de la base de Cape Canaveral, transportant l’atterrisseur lunaire commercial Hakuto-R M1 et la microcharge Lunar Flashlight.

    L’étage supérieur de Falcon 9 a déployé l’atterrisseur Hakuto-R M1,  premier démonstrateur commercial d’atterrisseur lunaire et Lunar Flashlight (de la NASA) sur une trajectoire lunaire particulière qui les emmènera à un million de kilomètres de la Terre, bien au-delà de la Lune. Cette trajectoire est plus longue mais demande peu d’énergie ce qui permettra un gain conséquent en termes de carburant.

    .... 

     

    Il y a manifestement des lancements qui sont maudits. Non pas que la Falcon 9 ait mal fait son boulot, mais les 2 charges mises sur orbite lors de ce vol auront finalement échoué.

    Ainsi pour le micro-satellite Lunat Flashlight, le JPL vient d’annoncer l’arrêt définitif des efforts pour tenter de rectifier sa trajectoire en vue de l’insérer en orbite autour de la Lune.

    Le cubesat de 14 kgs devait permettre d'évaluer le recours à des satellites miniaturisés pour des missions dans l'espace interplanétaire. [il] embarque un réflectomètre laser qui devait lui permettre d'établir une cartographie de l'eau présente dans la région du pôle sud de la Lune en mesurant l’absorption par la surface du rayonnement émis par 4 lasers. (je pompe wikipedia sur ce sujet)

    En raison d'une défaillance du système de propulsion de l'engin, Lunar Flashlight n'a pas pu entrer en orbite autour de la Lune et la NASA vient donc de décider de mettre fin à la mission le 12 mai 2023. L'engin reste opérationnel sur une orbite terrestre excentrée.

     

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lunar_Flashlight

     

     

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