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Napoléon III

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Messages posté(e)s par Napoléon III

  1. Juin 1943

    En Chine, tandis que l'offensive japonaise continue et que l'Armée impériale progresse toujours vers l'Ouest et le cœur du pays (les Nippons se sont emparés de Luoyang et assiègent Changsha), l'ambassadeur de France à Chongqing depuis Décembre 1941 (et le remplacement du bien trop mou Henri Cosme), Jean Escarra, Professeur de droit et Sinologue accompli, fait le siège de celui qui n'est officiellement que le Premier ministre chinois, Tchang Kai Tchek.

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    Tout en lui affirmant le soutien indéfectible de la France et des Alliés à la cause de son pays, il l'enjoint de proposer, à l'instar de celui que la France d'Alger prépare, un programme de reconstruction nationale allant vers plus de démocratie et une série de réformes sociales. L'objectif étant de renforcer la volonté de se battre des soldats de l'Armée révolutionnaire chinoise (le nom de l'Armée de Tchang) et, aussi, de contrer les velléités de prise du pouvoir des Communistes, grande obsession des dirigeants français, dans l'après-guerre.

    Tchang Kai Tchek est tiraillé tout d'abord entre son nationalisme intransigeant, qui est choqué par ses Occidentaux qui se mêlent encore des affaires intérieures chinoises 1 siècle après les guerres de l'Opium, et sa reconnaissance envers ces mêmes Français qui n'ont désormais plus que de bonnes intentions à l'égard de son pays. Il est aussi coincé entre son Conservatisme social (il est allié aux grands propriétaires qui oppriment toujours les paysans en dépit du fait que le pays ait renversé les Qing en 1912) et son sentiment intérieur qui lui fait comprendre que le monde change et qu'il faut par conséquent réformer la Chine. D'ailleurs, n'est-il pas un dirigeant révolutionnaire ?

    En Roumanie, formation du Bloc national démocrate qui regroupe l'ensemble des forces politiques opposées à la dictature. Ce rassemblement va des Communistes aux Libéraux et est patronné par le Roi Michel. Mais il est encore trop tôt pour espérer renverser Antonescu.

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    Suite à la trahison de 3 membres de l'Armia Krajowa (AK), Ludwik Kalkstein (Hanka), Eugeniusz Swierczewski (Genes) et Blanka Kaczorowska (Sroka), le général Stefan Rowecki, son commandant, est arrêté par les Allemands. Il est "interrogé" par la Gestapo à Berlin, où les allemands lui proposeront une alliance anti-bolchévique qu'il refusera. Il sera exécuté en Juin 1944 au camp de  Sachsenhausen.

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    En Yougoslavie, Mihailovic et Tito parviennent tout deux à échapper aux forces de l'Axe. Certes, leurs forces ont subis des pertes importantes (Bihac, d'où Tito narguait l'Axe, ayant été reprise par les Allemands) mais ils en ont également infligés d'importantes aux Allemands et à leurs alliés. La phase finale de Fall Schwarz est d'ailleurs l'objet de la pire dispute qui opposa Churchill et De Gaulle, qui se rencontraient à Tarente pour discuter justement de la guerre en Yougoslavie. Churchill reproche tout d'abord aux Français de n'avoir aidé que Mihailovic puis tend au Général un rapport d'un officier britannique certifiant que des groupes tchétniks ont participés aux actions contre les Partisans. Il conclue en disant qu'il a envoyé auprès de Tito des agents britanniques. De Gaulle est furieux et un violent accrochage se produit durant lequel Churchill menace De Gaulle en ces termes et en Français. « Si vous et Alger m'obstaclez, je vous liquiderai ! » mais De Gaulle n'est pas homme à se laisser faire et à la fin de l'échange, il répond simplement. « Est-ce tout? », salue le Premier ministre et se retire. Comme d'un curieux hasard, des violentes manifestations nationalistes éclatent aux Levant français dans les jours suivants (alors qu'ont lieu des négociations sur l’obtention de leur indépendance par les 2 mandats français de la région). Quant au gouvernement d'Alger, il décide d'aider coûte que coûte les Tchétniks mais demande quand même à Mihailovic de frapper un grand coup contre les « Faux tchétniks » selon les termes utilisé par le Général. Dobroslav Jevđević est la première cible désignée par les services secrets français dans cette lutte contre les Tchétniks collaborateurs.

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    En Italie, les offensives alliées sur le Monte Cassino ou depuis la tête de pont d'Anzio alternent avec les contre-attaques allemandes visant à reprendre tout ou une partie du terrain perdue. Dans cette guerre d'usure, qui ressemble fort à la Bataille de la Somme du conflit précédent, tombent de nombreux vétérans alliés des campagnes précédentes.

    Dans le Pacifique, les Alliés se préparent à assaillir les Îles Gilbert et les Salomon. Yamamoto, bien conscient du futur assaut sur les positions japonaises, déclare à ses officiers que la Flotte sera engagée massivement pour défendre les Îles Salomon. L'infériorité en nombre de Porte-avions du Japon sera quant à elle compensée par le fait qu'il pourra s'appuyer sur ses nombreuses bases aériennes de la région.

    Désireux de soutenir l'allié chinois mais étant bien incapables, en dépit de leur supériorité en homme et en matériel, de prendre l'ascendant sur les Japonais en Birmanie, les Britanniques décident de déclencher pour le mois suivant une vaste opération aéroportée sur les arrières des armées nippones, nom de code : Opération Longcloth. L'initiateur du plan, le Général Orde Wingate, s'inspire à la fois des « Commandos » britanniques et des actions menées par les hommes de Salan en Indochine. Le but de l'opération est de lancer une série d'attaques sur les lignes logistiques de l'Empire du milieu par des soldats qui seront ravitaillés par les airs.

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  2. Mai 1943

    Les opérations se poursuivent en Italie et les Alliés continuent à progresser lentement mais sûrement face aux puissantes positions défensives allemandes installées autour du Monte Cassino, transformé en bunker par les hommes de Kesselring avec l'aide involontaire des bombardiers alliés. Une attaque par les montagnes utilisant la grande mobilité des troupes nord-africaines est désormais hors de propos, les Allemands ayant retenus la leçon de la campagne de Sicile est gardant désormais les plus inaccessibles des sentiers. C'est donc par un assaut frontal que sera pris le monastère.

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    Le monastère est en ruine

    Pendant ce temps, la Bataille de l'Atlantique semble tourner définitivement en faveur des Alliés. En effet, près d'une quarantaine de U-Boot sont coulés durant ce mois, notamment grâce à l'utilisation de plus en plus massive de l'arme aérienne dans la chasse aux Sous-marins allemands et la protection des convois. Donitz, face à cette situation catastrophique, ordonne l'arrêt des attaques dans l'Atlantique nord ! Ce désastre se déroule alors qu'Hitler venait de décider d'intensifier encore la guerre sous-marine...

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    En Chine, l'Armée impériale japonaise déclenche une gigantesque offensive qui a comme objectif rien moins que la chute de ce pays ! En effet, l’État-major nippon craint le renforcement progressif de l'Armée chinoise du fait de l'arrivée constante de l'aide américaine par la Route de Birmanie qui n'a pu être coupée en 1942. 2 colonnes nippones s'ébranlent, l'une depuis la région du fleuve jaune, l'autre depuis le Tonkin. L'objectif étant d'isoler les gigantesques troupes chinoises engagées plus à l'Est dans le Fujian, l'Anhui et le Jiangxi entre autres, des bases logistiques de l'Armée de Tchang près de Kunming et Chongqing. Cependant, la concentration de troupes japonaises au nord du Vietnam n'est pas passé inaperçue aux yeux de la Résistance française qui prévenu le commandement allié d'une probable attaque de la Chine par les Japonais. De plus, Salan a lancé préventivement une série d'attaques contre les convois ravitaillant ces forces et a multiplié les assauts contre les postes japonais en vue de contraindre les Japonais à divertir leurs forces.

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    Soldats de la Résistance

    Cependant, face à l'ampleur de l'assaut, les Chinois plient malgré leur résistance héroïque et les Japonais menacent d'isoler des centaines de milliers de soldats chinois du cœur de la Chine non occupée.

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    Craignant une défection chinoise qui libérerait de trop nombreuses troupes japonaises, Roosevelt ordonne d'augmenter encore l'aide à la Chine tandis que les stratèges américains décident d'accélérer l'assaut dans le Pacifique centre, dont la première phase s'apprête à s'achever avec la libération des Îles Fidji (et dans le Pacifique sud, des Nouvelles-Hébrides).

    En Pologne, la résistance des Juifs du Ghetto de Varsovie est écrasée dans le sang. Le Ghetto est rasé. Les survivants qui n'ont tout simplement pas été assassinés par les Nazis sont déportés vers les camps de la mort.

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    En ce mois de mai 1943, Mandel est écœuré. En effet, les preuves fournies par le pasteur Bonhöffer viennent confirmer ce que les Alliés soupçonnaient déjà. Les Nazis ne se contentent donc pas de déporter les Juifs à l'Est. Ils ont entreprise une politique d'extermination massive ! Mais l’écœurement n'est pas le sentiment le plus cruel qui traverse le cœur du chef du gouvernement de la République française. Pire que ce dégoût, il y a surtout son impuissance. En effet, même dans l'optique où la guerre s'achèvera fin 1944, ce qui est la prévision des stratèges les plus optimistes, les Allemands auront le temps d'assassiner des millions de personnes !

    Mandel a bien envisagé de révéler au Monde le génocide commis par les Nazis puis de menacer l'Allemagne d'une destruction totale si elle ne cesse pas immédiatement son crime, mais Mandel sait bien que cela n'arrêtera pas les disciples fanatiques du Führer et, surtout, que les Allemands se vengeront immédiatement sur la population française, véritable otage du IIIème Reich !

    Mandel décide donc, pour l'instant, que la meilleure chose est de tout faire pour gagner au plus vite la guerre contre le Reich. Ce sera le meilleur moyen de sauver un maximum de vies !

    Pendant ce temps, le tyran cruel de l'Allemagne nazie décide de repousser le déclenchement de Citadelle, afin de pouvoir y faire participer en masse ses jouets que sont les Tigres et les Panthers. Cette décision est prise malgré l'opposition d'une partie du haut commandement allemand, qui craint, à raison, que les Soviétique ne profitent du temps gagné pour renforcer encore plus leurs défenses.

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    Un char Panther

    Déclenchement par les Alliés de l'opération Chastise/Punition. Destruction par une escadrille spéciale (Les Dambusters, les destructeurs de barrages) de plusieurs barrages dans la Ruhr, cœur industriel du Reich. Le dégâts sont très importants mais seront rapidement réparés par les Allemands grâce à l'utilisation d'un nouveau type de pompe, inauguré l'année précédente.

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    Un barrage après l'attaque

    En Yougoslavie, les Allemands déclenchent l'Opération Schwarz, une vaste campagne anti-partisan et anti-tchetniks (la majorité de ceux-ci ayant désormais optés pour la résistance à tout prix contre l'Axe et les Collaborateurs). 90 000 soldats de l'Axe (Allemands mais aussi Croates et Bulgares) sont engagés dans l'Opération. Dès que les Alliés apprennent le déclenchement de l'opération, ils multiplient les raids aériens contre les positions axistes et les parachutages d'armes aux Résistants (Alger n'aidera cependant que les hommes de Mihailovic). Churchill, quant à lui, impressionné par les performances de Tito et désireux de le mettre dans sa poche, décide de lui envoyer des agents de liaison. Alger fait tout le contraire. La France combattante, l'organe de presse fondé par Mandel en Août 1940, ne parlant que de la résistance héroïque et efficace des hommes de Draza Mihailovic.

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  3. Avril 1943

    Voulant déborder la Ligne Gustav, les Alliés débarquent à Anzio, sur les arrières de celle-ci. Néanmoins, là comme partout ailleurs en Italie, les opérations ressemblent fort à une guerre de positions quasi-similaire à celle de 14-18, seuls les matériels utilisés ayant changés. Cependant, si Rome apparaît encore loin même aux Marines américains ayant débarqués à Anzio, ceux-ci parviennent à résister aux furieuses tentatives allemandes pour les rejeter à la mer et à garder une tête de pont qui contraint les Allemands à retirer des troupes qui leur seraient nécessaires pour contrer l'offensive générale des Alliés sur la Ligne Gustav. Offensive qui si elle est lente et coûteuse en homme pour les Alliés occidentaux, apparaît comme irrésistible et impossible à stopper pour les troupes de Kesselring.

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    Soldats britanniques à Anzio

    En URSS, Staline est informé des préparatifs de Citadelle grâce à ses espions. Tenté par l'idée d'attaquer le premier, il se laisse convaincre par Joukov de placer l'Armée rouge en posture défensive afin de contraindre la Wehrmacht à un combat décisif dans lequel les forces blindées de l'Axe seront usées avant de seulement déclencher ensuite une série de puissantes contre-attaques. En attendant, l'Union soviétique met en place un puissant rideau défensif en vue de contenir le premier choc de l'assaut allemand.

    Les membres du gouvernement en exil à Alger du Roi Pierre II sont effrayés par l'importance prise par les Partisans de Tito au détriment des Tchéniks monarchistes, et ce, surtout depuis la reddition italienne. Depuis celle-ci, ils ont accélérés les préparatifs d'un programme de reconstruction nationale et le dévoile au Monde en ce mois d'Avril 1943. Constitution démocratique et Monarchie fédérale avec une Banovine non seulement pour les Croates, comme c'était déjà le cas avant la guerre, mais également pour les Slovènes et les Macédoniens. Le reste du pays, considéré comme Serbe, restera divisé en plusieurs Banovines. Notons que selon ce projet, les Bosniaques, considérés comme des Serbes de confession musulmane, n'obtiennent pas leur propre Banovine tout comme les Monténégrins et les Albanais du Kosovo.

    Discrètement, ordre est donné à celui qui est officiellement le Ministre de la guerre du Roi, le Général Mihailovic, de « muscler » ses actions contre les Allemands et les traîtres oustachis.

    Enfin, en vue de montrer sa bonne volonté envers les Croates, le Roi nomme l'un d'entre eux, Ivan Subasic, au poste de Premier ministre.

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    Ivan Subasic

    La Radio allemande annonce au Monde la découverte du charnier de Katyn. Bien que les Alliés savent bien que ce sont les Soviétiques qui sont responsables du massacre de milliers d'officiers polonais, officiellement, ceux-ci rallient la thèse soviétique d'un acte de propagande nazie.

    Cependant, Sikorski, le chef du gouvernement polonais en exil, est profondément choqué par cette découverte, bien qu'il se doutait déjà du sort des milliers de soldats qui ne sont pas réapparus lors de la libération des prisonniers polonais aux mains des Soviétiques suite aux accords d'Août 1941. En dépit de l'opposition des Alliés occidentaux, et ce, y compris du gouvernement français, que Sikorski tient pourtant en très haute estime, le chef du gouvernement polonais décide d'envoyer sur place des membres de la Croix-Rouge polonaise, conformément à l'offre faîtes par Goebbels, le maître de la propagande du IIIème Reich.

    Staline est furieux et décide de cesser de reconnaître le gouvernement polonais de Sikorski et forme son propre gouvernement, à forte coloration communiste…

    Le commandement aérien américain prend en charge une usine iranienne à Abadan qui monte les avions fournis à l'Union soviétique dans le cadre du prêts-bails.

    Des centres d'entraînement pour les officiers chinois de l'artillerie sont ouverts en Chine.

    Le pasteur théologien évangélique Dietrich Bonhöffer est arrêté sous l'inculpation d'« affaiblissement du potentiel de guerre de l'Allemagne », et incarcéré dans les prisons de la Gestapo. L'intervention de l'Amiral Canaris, chef du service de renseignement de l'armée (l'Abwehr), permet de le faire transférer dans une prison moins dure. M. Bonhöffer avait transmis des preuves de l'extermination des juifs aux Français lors d'un voyage à Stockholm.

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    Dietrich Bonhöffer

    Le fils de Staline, l'officier Yakob Staline, meurt dans le camp de concentration de Sachsenhausen en Allemagne. Staline avait refusé de l'échanger contre le maréchal Paulus, Staline déclarant « Je n'échangerai pas un Maréchal contre un lieutenant ». Une autre proposition d'échange contre le neveu d'Adolf Hitler, Léo Raubal, mais cette demande avait été elle aussi repoussée. La raison de sa mort n'est cependant pas claire. Les rapports allemands déclarent que Yacob Staline est mort en touchant sur un grillage électrifié, au camp de concentration de Sachsenhausen. D'autres rumeurs font cependant état d'un suicide ou d'un meurtre.

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    Yakob Staline

    Adolf Hitler rencontre le régent Horthy de Hongrie. Il exige que les juifs hongrois soient internés.

    Dans la Pacifique, les combats d'une extrême violence se poursuivent aux Fidji et aux Nouvelles Hébrides.

    En Pologne, soulèvement du Ghetto de Varsovie. Les Allemands font face à une résistance inattendue même si le sort de la bataille apparaît entendu à la vue de la disproportion des forces en présence.

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  4. Mise à jour de Septembre 1941

    "En Crète, où viennent de revenir les dirigeants grecs, le Roi Georges II, suites au pressions des Alliés mais aussi des libéraux grecs, remplace son Premier ministre Emmanouil Tsouderos par Sophoklís Venizélos, le chef de file des démocrates grecs et fils du grand Elefthérios, chaud partisan de la France durant la Grande guerre et amoureux de son pays. Venizélos annonce le retour à la Constitution démocratique de 1911, posant les bases au retour à une monarchie constitutionnelle. On voit donc ici les bases d'un compromis Franco-Britannique, véritable secret de polichinelle. La Grèce reste une monarchie pro-britannique mais son gouvernement est dirigé par un francophile notoire, plus ou moins secrètement républicain."

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  5. Mars 1943

    Apogée de la Bataille de l’Atlantique. Donitz dispose d’une centaine de U-Boot. Des meutes de loups comptant plusieurs dizaines de sous-marins attaquent des convois alliés comptant souvent plus d’une centaine de navires. Plus de 100 000 tonnes de navires alliés sont envoyés par le fond par les U-Boot mais la supériorité navale alliée est tel que le ravitaillement destiné à l’Angleterre et à l’AFN passe en grande partie.

    En URSS, le Front sud se stabilise mais déjà les généraux allemands préparent une vaste offensive d’encerclement des troupes soviétiques ayant avancées en Ukraine orientale. L’Opération Citadelle. L'objectif de l'offensive est la ville de Kharkov.

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    Les Allemands ont subis de tel pertes qu'ils en sont à utiliser des chars Renault capturés en 1940 pour combattre les Soviétiques !

    Le 21 Mars 1943, Rudolf-Christoph von Gersdorff, officier allemand anti-nazi, échoue à assassiner Hitler et les principaux dirigeants du IIIème Reich. Le Führer visitait une exposition d'armes prises aux Soviétiques avec von Gersdorff comme guide. Celui-ci, doté d'une ceinture d'explosif, devait se faire exploser lors de la visite mais le tyran de l'Allemagne parcouru l'exposition au pas de course et von Gersdorff n'eut que le temps d'arrêter la minuterie de ses explosifs avant que tout n'explose pour rien.

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    Rudolf-Christoph von Gersdorff

    À Vérone, dans la partie occupée de l'Italie, se tient le Congrès fondateur du Parti fasciste républicain. Celui-ci se donne comme but de définir le programme de gouvernement de la République sociale italienne. Les « débats » se déroulent sous la houlette d'Alessandro Pavolini, un Fasciste fanatique tandis que Mussolini est absent.

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    Alessandro Pavolini

    Les participants du Congrès veulent en revenir aux racines révolutionnaires et anticapitalistes du Fascisme et définissent un programme allant dans ce sens. Les décisions du Congrès de Vérone vont aussi dans le sens d'un renforcement de l'antisémitisme d’État en Italie.

    En matière constitutionnelle et de politique intérieure

    1. Il y aura lieu de convoquer une constituante, laquelle abolira la monarchie et donnera corps à la République sociale italienne.

    2. La constituante sera composée de membres des syndicats fascistes et de représentants de toutes les circonscriptions, y compris des provinces occupées, à travers des délégations d'évacués et de réfugiés.

    3. La constituante devra garantir au citoyen le droit de contrôle et de critique sur l'administration publique et sur la nomination du chef de la République. Aucun citoyen ne pourra être arrêté ou détenu plus d'une semaine sans l'autorisation de l'autorité judiciaire. La magistrature sera indépendante.

    4. La composition de la chambre des Fasci et des Corporations sera soumise à élection populaire, cependant que la nomination des ministres sera la prérogative du Duce ; au sein du Parti fasciste républicain, il est préconisé, par analogie, que les Fasci soient élus, tandis que le directoire national soit désigné par le Duce.

    5. Le Parti devra être pur, gardien de la « révolution fasciste » engagée le 28 octobre 1922. Être titulaire d'une carte du PFR ne pourra être exigé pour occuper quelque emploi ou charge que ce soit.

    6. La religion officielle sera la catholique ; toutefois, les autres cultes seront tolérés pour autant qu'ils ne vont pas à l'encontre de la loi.

    7. Ceux appartenant à la « race juive » (razza ebraica) seront considérés étrangers et, pendant la durée de la présente guerre, comme appartenant à la nationalité ennemie.

    En matière de politique extérieure

    8. Les frontières de la République sociale italienne sont les limites alpines et maritimes, limites marquées par la nature, le sang, l'histoire, mais aussi menacées par les gouvernements réfugiés à Londres. Il sera nécessaire de faire reconnaître à l'Europe que l'Italie a besoin de son espace vital. En outre, il conviendra de fonder une Communauté européenne qui accepte comme principes d'éliminer l'influence britannique dans les États européens, d'abolir le système capitaliste, de lutter contre les ploutocraties, et de valoriser, au bénéfice tant des Européens que des indigènes, les ressources naturelles de l'Afrique, dans le respect des peuples indigènes, plus particulièrement musulmans, lesquels, comme en Égypte, constituent déjà des sociétés organisées.

    En matière sociale

    9. Base et objet premier de la RSI est le travail dans chacune de ses manifestations.

    10. La propriété privée est garantie par l'État, mais ne doit pas servir de moyen d'exploitation du travail.

    11. Tout ce qui, dans l'économie nationale, est intérêt de l'individu devient intérêt pour la collectivité et, à ce titre, de l'État. Les services publics et les industries de guerre doivent être gérés par la RSI.

    12. Dans chaque entreprise, techniciens et ouvriers devront collaborer à obtenir une équitable répartition des bénéfices et une équitable fixation des salaires, en particulier par la voie d'une participation aux bénéfices y compris par les ouvriers (principe fasciste de la socialisation de l'industrie).

    13. Dans l'agriculture, l'initiative privée s'est heurtée à ses propres limites là où, justement, elle a fait défaut. Les terres incultes ou mal gérées pourront, après expropriation, être cédées aux ouvriers agricoles pour que ceux-ci deviennent des agriculteurs directs, ou aux exploitations agricoles parasyndicales ou parastatales, en fonction des nécessités de l'agriculture.

    14. Ce doit être un droit des travailleurs d'exercer leurs propres activités productives à domicile (sous forme d'entreprises familiales, sauf à apporter à la réserve nationale la quantité de produits prévue par la loi et à soumettre au contrôle ses propres tarifs).

    15. Le logement constituant un droit, il sera créé un Office national du Logement du Peuple, qui aura pour objectif de donner un logement à chaque travailleur, soit en en construisant de neufs, soit par le rachat de logements, donnés ensuite en location aux travailleurs, et devenant, une fois payés, la propriété du travailleur.

    16. Le travailleur sera inscrit d'office au syndicat fasciste, mais pourra en changer s'il répond aux conditions pour ce faire. Tous les syndicats feront partie de la Confédération générale du Travail, de la Technique et des Arts ; pourront également en faire partie les anciens propriétaires, à condition qu'ils ne soient pas dirigeants ou techniciens. La Charte du Travail est le contrat fondamental liant travailleurs, dirigeants et État.

    17. Un salaire minimum sera garanti aux travailleurs. Les employeurs récalcitrants se verront contraints, s'il y a lieu, de verser le salaire en nature au prix officiel, dans le but de stabiliser les prix et la monnaie et d'assainir le marché. Les spéculateurs du marché noir seront, au même titre que les traîtres et les défaitistes, condamnés à mort.

    18. Le Parti entend, par le présent préambule à la Constituante, démontrer non seulement qu'il va vers le peuple, mais aussi qu'il est aux côtés du peuple. Le peuple italien, s'il veut préserver ses acquis, doit se défendre contre l'occupation menée par la ploutocratie anglo-américaine, laquelle manifestement veut rendre la vie des Italiens encore plus rétrécie et plus misérable. Le mot d'ordre, dès lors, est triple : combattre, travailler, vaincre.

    Dans la Pacifique, les Alliés lancent un double assaut contre les Nouvelles-Hébrides et les Îles Fidji. Les Marines font face à la résistance acharnée des troupes de marine japonaises. En effet, si la sécurisation des plages, dont la défense a été délaissée par les Nippons, fut aisée, l'avance vers l'intérieur des terres, où s’est retranché la garnison, est autrement plus rude. Une longue guerre d'usure se met en place. Certes, les Japonais la perdront à terme mais Yamamoto et le Japon gagnent du temps pour la reconstruction de leur aéronavale et donc la défense du cœur de la « Sphère de co-prospérité ».

    À Nice se tient une grande parade « militaire », en fait un défilé de FSL avec Darnand à leur tête, pour célébrer le retour de Nice à la France. Le défilé se déroule en présence d'un Laval enthousiaste et d'un Pétain qui apparaît de plus en plus las (d'ailleurs seul le chef du gouvernement tiendra un discours). Notons que les Allemands, qui craignent un attentat contre les dirigeants de l’État français, assurent plus ou moins discrètement la sécurisation réelle de la parade. Les Niçois, patriotes et qui ont toujours rejetés la présence mussolinienne, murmurent que « ce « retour à la France » est l’œuvre de Mandel et de ses « Africains » du fait de leur victoire sur l'Italie fasciste ».

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    Emblème des Forces de Sécurité Légionnaires

    L'URSS accuse le gouvernement polonais de refuser de reconnaître les droits historiques des peuples Ukrainiens et des Biélorusses à être unis dans leur état national. La politique polonaise est condamnée comme impérialiste et comme ayant été profasciste avant la guerre. Le gouvernement polonais en exil à Alger lui rétorque que les déclarations polonaises visaient seulement à afficher les droits indisputables des polonais sur ces territoires dans lequel la nation polonaise veut continuer à vivre en harmonie avec les Ukrainiens et les biélorusses. Le gouvernement polonais rejette catégoriquement les insinuations soviétiques de revendications impérialistes à l'est, et expriment leur empressement constant pour une entente cordiale avec le gouvernement soviétique.

    La Bulgarie s'oppose à la déportation de sa population juive par les Allemands suite à d'importantes manifestations populaires.

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  6. Décembre 1942

    Suite à la défaite en Nouvelle-Calédonie, l'Amiral Yamamoto se rend en première ligne dans le Pacifique sud en vue de remonter le moral des unités japonaises sur place. Cette opération sera un grand succès de propagande.

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    Yamamoto saluant ses hommes à Rabaul

    En Union soviétique, les Allemands déclenchent l’opération « Tempête d’Hiver » avec à sa tête Van Manstein en vue de briser l’encerclement de la 6ème armée par les Soviétiques. Mais les Allemands tombent sur un os constitué de forces soviétiques bien supérieures à ce qu’ils avaient prévus et qui renforcent encore plus la supériorité numérique russe par rapport à la force de Manstein. Au bout de quelques jours, non seulement les Soviétiques ont contenu « Tempête d’Hiver » mais ils déclenchent « Saturne », leur propre offensive vers l’ouest. L’État-major allemand ordonne alors la retraite des forces engagés plus au sud dans le Caucase. La 6ème Armée est condamnée mais il faudra atteindre Janvier pour que son commandant, Von Paulus, qu’Hitler a nommé Maréchal pour le contraindre au suicide, ne signe la reddition de ses forces.

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    L'Opération Tempête d'Hiver s'enlise dans la steppe enneigée

    Au Nord de la Norvège, une nouvelle grande bataille oppose les U-Boots aux Alliés qui tentent de faire passer un important convoi en direction de l'Union soviétique en profitant de la nuit polaire. Désormais, la Marine de surface du IIIème Reich ne sort plus de ses bases et ne sert plus que d'épouvantail (surtout en ce qui concerne le Tirpitz) et à protéger les côtes norvégiennes contre un débarquement allié qu'Hitler juge cependant improbable, la France membre important de la Coalition alliée faisant sûrement pression pour prioriser la libération de son territoire à celle de la Norvège.

    En Sicile, une horrible guerre d'usure a lieu autour de Catane, transformée en forteresse par Kesselring. O'Connor, qui veut éviter un Stalingrad méditerranéen, ordonne de contourner la position axiste par l'intérieur des terres en vue de reprendre la marche sur Messine. Plus à l'ouest, Patton et Giraud progresse également vers cet objectif après avoir occupés Palerme mais finissent bloqués à Santo Stefano. Cependant, Giraud sortit alors sa carte maîtresse, ses redoutables goumiers marocains qui transpercèrent les défenses germano-italiennes en passant directement par les montagnes les plus inaccessibles. Patton se jeta sur l'occasion et lança ses blindées sur les troupes de l'Axe qui se repliaient, s'ouvrant la route de Messine.

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    Soldats britanniques progressant dans les ruines de Catane

    Kesselring, bien que génial organisateur, ne put organiser la retraite sur Regio di Calabre, ville du continent la plus proche de la Sicile et située en face de Messine. Seuls quelques centaines de fuyards italiens comme allemands purent rejoindre l'Italie continentale. Un énorme butin fut pris par Patton qui ne se fit pas prier pour fanfaronner et se faire photographier devant celui-ci. Mais il n'oublia pas les Français, en bon Francophile, et vanta leurs mérites aux médias anglo-saxons.

    La Sicile est tombée en un peu plus d'un mois tandis que des milliers de défenseurs sont contraint à la reddition. C'est une grande victoire pour les Alliés d'autant qu'à la surprise générale, elle entraîne quelques jours plus tard la chute de Mussolini, chute célébrée dans la liesse par le peuple italien dans ce qu'on appellera « Le Noël de la Liberté », le dictateur ayant été renversé le 25 Décembre 1942.

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    Pour les Allemands capturés, c'est la stupéfaction la plus complète comme le montrent si bien les films pris par les actualités militaires alliées.

    Le nouveau gouvernement dirigé par le Maréchal Badoglio prend immédiatement langue avec les Alliés en vue de la signature d'un Armistice. Les Français insistent cependant pour que si l'Armée italienne en Yougoslavie décide de ne pas combattre les Allemands (dont la réaction brutale est à prévoir), celle-ci cède au moins ses armes en priorité aux Tchéniks et non aux Partisans de Tito. La satisfaction du Roi Pierre II et de son gouvernement qui se sentait de plus en plus marginalisé est grande. Cependant, les autorités italiennes craignent tellement les Allemands qu'elles décident de garder le secret sur les négociations avec les Alliés et de ne pas envoyer d'instructions à ses forces par peur que les Allemands ne les interceptent !

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    Pietro Badoglio

    En Grande Bretagne, publication du rapport Beveridge qui y est très bien accueilli. En effet, il propose la création d'une sécurité sociale après la guerre.

    Janvier 1943

    Les Alliés, prudents (en dépit de la conclusion d'un armistice secret avec le gouvernement Badoglio), débarquent bien au sud de Rome, à Regio di Calabre tout d’abord (6 Janvier) puis dans la région de Salerne (12 Janvier) ce qui n’empêchent pas les troupes alliées de tomber sur des soldats allemands et italiens qui résistent avec acharnement. Les soldats alliés devant notamment repousser les contre-attaques enragées d'une division de Panzers.

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    En effet, si Mussolini est tombé, les responsables de sa chute maintiennent toujours la fiction que l’Italie reste en guerre dans l’espoir de duper les Allemands. Pire, des troupes italiennes affrontent les Alliés aux côtés des Allemands autour de Salerne, à la grande fureur des dirigeants alliés.

    Mais l’espoir du gouvernement Badoglio s’avérera vain.

    Alors qu’ils subissent de lourdes pertes face à la contre-offensive soviétique menée par Joukov dans le contexte de la bataille de Stalingrad, les allemands ont encore suffisamment de réserves pour envoyer des troupes occuper la péninsule italienne sous prétexte de la défendre face à l’invasion alliée.

    En effet, ceux-ci se doutent bien des intentions du nouveau gouvernement italien de capituler.

    De plus, ces renforts peuvent tranquillement marcher vers le sud de l'Italie, vu que Rome est toujours officiellement l'alliée de l'Allemagne.

    Les Italiens se sont fort mal organisés. En effet, pour garder le secret sur leurs intentions, ils n’ont donnés aucune instruction à leurs forces sur les mesures à prendre suite à l’annonce de la capitulation.

    Désireux de forcer Badoglio et Victor-Emmanuel III à ordonner aux soldats italiens de cesser de combattre leurs troupes, les dirigeants occidentaux font annoncer par Radio-Alger la teneur de l'accord secret conclu entre eux et les Italiens. Ceux-ci, penauds, doivent à leur tour annoncer l'armistice à leurs concitoyens.

    Or, comme les unités allemandes et italiennes sont souvent proches les unes des autres, ce qui devait arriver arriva suite à l’annonce de l’armistice.

    La majeure partie de l’Armée italienne est désarmée par les Allemands suite à cette annonce tandis que ceux-ci prennent rapidement le contrôle de l’Italie tandis que lors d’un raid audacieux, les Allemands libèrent Mussolini de sa captivité et le placent à la tête d’un État fantoche en Italie du nord, la République sociale italienne. Une République diminuée non seulement des territoires dont se sont emparés les Alliés mais également du Tyrol du sud, annexée par le Reich allemand, mais également de Trieste et de l'Istrie, transformée en gouvernorats militaires gérés directement par l'Armée allemande, tandis que le gouvernement de Badoglio s’est replié à Brindisi.

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    Soldats italiens partant en captivité

    Le chaos est indescriptible autour de Salerne. Les soldats italiens se rendant en masse aux Alliés et se faisant soudain tirer dans le dos par ceux qui étaient encore leurs alliés 1 heure plus tôt ! Néanmoins, la soudaine disparition de l'Armée italienne du corps de bataille de l'Axe contraint cependant les Allemands à se replier plus au nord, sur Naples.

    Les troupes françaises, elles, n’ont pas participé à l’opération Husky (le débarquement de Salerne). En effet, elles sont maintenues en réserve par Eisenhower pour se reconstituer en vue des opérations futures en Italie.

    Cependant, tandis que la Wermacht a déjà abandonné la Sardaigne, du fait des bombardements massifs de l'aviation alliée, la Corse, dont les Flottes alliées font le blocus, coinçant la garnison allemande, voit la Résistance, l’une des plus actives de France métropolitaine, déclencher d'elle-même un soulèvement général contre l’occupant, soulèvement auquel se joint… la garnison italienne !

    Les Allemands se battent avec opiniâtreté contre leurs anciens alliés et les Résistants corses.

    Giraud a mal à son cœur de Français. Certes, il est un soldat obéissant et n'a pas une âme de rebelle mais il ne peut supporter l'idée de rester l'arme au pied pendant que la Corse meurt. Il prend de son propre chef contact avec Mandel qui n'hésite pas une seule seconde à approuver l'opération proposée par Henri Giraud.

    L'officier propose, en effet, au Président du Conseil français de demander à Eisenhower d'envoyer la 1ère Armée française soutenir la Résistance corse et libérer l'île. Eisenhower cependant, tergiverse mais comprend rapidement que la Corse est un objectif non seulement  symbolique (elle sera la première portion de la Métropole française libérée) mais aussi stratégique. En effet, De Gaulle parvient finalement à convaincre le Commandant suprême des forces alliées en Europe d'accepter l'opération en lui expliquant que la présence alliée en Corse menacera les flancs des Allemands stationnés en Italie.

    Eisenhower finit par céder et accepte le déclenchement de l'opération Vésuve.

    La résistance allemande en Corse s’effondre rapidement suite à l’intervention de la 1ère Armée française, dans laquelle s’illustre encore une fois de plus le Colonel de la 1ère Division blindée, De Hautecloque. Giraud sera encensé par la presse alliée, qui à la vu de la chronologie, comprend bien que le Général français a dû faire pression sur Eisenhower pour sauver ses compatriotes.

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    Les Goumiers, déjà héros de la Bataille de Sicile, participent à la Libération de la Corse

    La Corse est un symbole, elle est le premier territoire métropolitain libéré, en partie par la Résistance intérieure, en partie par l’Armée d’Alger.

    Elle sera aussi un laboratoire pour l’organisation du retour de l’Administration républicaine en territoire français. Expérience des plus réussies avec la retour de l'autorité de l’État républicain en Corse par l'entremise de la réintégration dans ses fonctions du Préfet Jules Henri Anastase Petitjean.

    En Mer Égée, Churchill décide de soutenir la garnison italienne des îles du Dodécanèse (colonie italienne qui comprend l’île de Rhodes), assaillie par les forces allemandes. L’opération est un succès et les Allemands sont chassés de l’île malgré la riposte de la Luftwaffe et l’envoi de parachutistes dans les îles tandis que la majeure partie de la garnison italienne rallie les Alliés, seule les Chemises noires restant fidèles à Mussolini et sa République sociale et sont donc internés. Churchill aimerait pousser plus loin et organiser un débarquement en Grèce continentale mais la dureté des combats en Italie et les ressources qu’ils nécessitent, la présence d’importantes forces allemandes en Grèce finissent par l’en dissuader.

    Partout en Italie se forment des groupes de Partisans qui luttent contre l’envahisseur nazi tandis que certains soldats italiens en Yougoslavie rallient les Partisans de Tito ! Une fraction moins importante rallie de son côté les forces tchéniks. De plus, l’immense majorité des soldats italiens capturés par les Allemands refuseront d’être libérés contre un recrutement dans l’armée de la République sociale tandis que la Flotte italienne, ou plutôt ce qu’il en reste, a ralliée les Alliés.

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    Un Partisan italien

    En Yougoslavie, toujours, la certitude d'une défection italienne puis le fait que cette crainte s'avérera fondée pour les Allemands, contraints ceux-ci à annuler l'offensive qu'ils avaient prévus de lancer contre Tito, qui les nargue depuis sa « capitale », Bihac. Mieux, les Partisans yougoslaves s'emparent de la majorité de l'armement abandonné par les soldats italiens en déroute !

    Pour Mihailovic, c'est un grave échec. Le chef des Tchéniks a été pris de vitesse par les Partisans communistes non seulement en ce qui concerne la prise de leurs armes aux Italiens, mais également dans le domaine territorial, les Partisans ayant pris une part nettement plus importante des territoires yougoslaves occupés par l'Armée italienne que les Tchéniks. Cependant, il garde le soutien indéfectible des autorités d'Alger. Mais à Londres, on commencer à murmurer…

    En Albanie, les Allemands réagissent également rapidement en occupant les villes du pays. Soucieux de s'attirer les bonnes faveurs des groupes nationalistes, ils proclament l'indépendance du pays, qui conserve la région du Kosovo.

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    Drapeau de l’État albanais collaborateur

    A la fin du mois, Von Paulus, commandant l’armée allemande assiégée à Stalingrad, capitule à la tête de ses forces. Les Soviétiques ont gagné la bataille de Stalingrad.

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    Au Nord, durant ce mois de Janvier 1943, les Soviétiques parviennent à briser de nouveau le siège de Leningrad, permettant de ravitailler la Cité assiégée.

    Les Allemands ont la prudence de retirer le Corps expéditionnaire italien de la ligne de Front russe avant la conclusion de l'Armistice par Badoglio. Officiellement car sa combativité est considérée comme trop faible du fait des pertes subies. En réalité, les Allemands n'ont plus confiance dans une armée italienne dont le gouvernement s'apprête à capituler.

    Le 30 Janvier, les Britanniques célèbrent à leur manière l'anniversaire de la prise du pouvoir par les Nazis en lançant un raid sur Berlin. Le raid a lieu au moment où Goebbels et Goering tiennent un discours à l'occasion de cet anniversaire. Notons qu'Hitler lui-même ne tient pas de discours à cette occasion, premier signe du retrait du dictateur de la vie publique alors que les revers militaires commencent à se multiplier.

    Face à cette situation, le Führer convoque le Roi de Bulgarie, Boris III, au Berghof (où se trouve Mussolini, libéré par des commandos allemands). Le dictateur allemand lui demande (ou plutôt lui ordonne) d’entrer en guerre contre l’URSS et l’envoi d’un Corps expéditionnaire bulgare sur place. Le monarque lui répond que cela est impossible, du fait, notamment, de la Russophilie de son peuple. Hitler entre alors dans une colère noire et tance si vertement le souverain bulgare que celui-ci en tombe malade. Il mourra quelques jours plus tard à Sofia. Son jeune fils, Siméon II, lui succède sur le trône. Cependant, non seulement la Régence mise en place n’enverra pas de troupes bulgares sur le front de l’Est mais en plus, elle entame des négociations de paix secrètes avec les Alliés.

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    Le Tsar Boris III

    En Birmanie, échec d'une offensive britannique visant à reprendre Rangoon en dépit de la supériorité numérique alliée.

    Février 1943

    En URSS, la contre-offensive soviétique vers l’ouest se poursuit. Les armées de Staline libèrent Kharkov, Rostov et Koursk, et pénètrent de nouveau en Ukraine orientale. Von Manstein, qui commande les forces allemandes sur le Front sud, fait des miracles mais cela semble insuffisant pour stopper l’Armée rouge.

    Les négociations finno-soviétiques se poursuivent mais désormais, ce sont les Finlandais qui sont en position de faiblesse après Stalingrad. De plus, Staline espère faire tomber la Finlande dans son escarcelle. Les négociations capotent donc.

    Stalingrad et la reddition italienne ont aussi comme conséquence d'accélérer les préparatifs de la Résistance roumaine, conduite par le Roi Michel, pour renverser Antonescu et faire en sorte que l'Armée roumaine rejoigne le combat commun contre l'Axe.

    Salazar, le dictateur portugais, comprend que le vent a tourné en faveur des Alliés et décide de se rapprocher d'eux. Le premier geste de cette politique est le rappel de son ambassadeur à Paris. À la place, c'est désormais Alger et la République française que reconnaît Lisbonne comme représentant du peuple français. Cependant, Mandel rejette les différents noms d'ambassadeur proposés par Salazar et demande que Lisbonne lui envoie un homme qu'il considère comme un héros...

    Aristides de Sousa Mendes

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    Consul du Portugal à Bordeaux en Juin 1940, il a délivré des milliers de visas à des personnalités souhaitant fuir la France envahie pour, via le Portugal, rejoindre soit l'Amérique, soit l'Afrique du Nord. De Sousa Mendes a également sauvé des milliers de Juifs des griffes de Hitler.

    Mandel, qui souhaite récompenser ce héros et envoyer un signal fort a donc demandé expressément à Salazar que ce soit qui lui qui représente le Portugal à Alger. Mendes, en disgrâce depuis Juin 1940, retrouve donc son statut.

    L'Espagne de Franco commence elle aussi à s'éloigner des puissances de l'Axe. Franco demande en effet le rappel de la « Division Azul » espagnole combattant sur le Front de l'Est. Seuls restent des volontaires se battant désormais au sein d'une « Legion Azul ».

    En Italie, Naples se soulève contre l'occupation nazie. Après plusieurs jours de furieux combats de rues, les Allemands doivent quitter la ville !

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    Entrée des soldats britanniques dans Naples

    Goebbels, dans un grand discours tenu au Palais des sports de Berlin devant les plus hauts dignitaires du IIIème Reich et également radiodiffusé, proclame « la guerre totale ».

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    Georges Mandel, dans une déclaration contresignée par les membres de son gouvernement, affirme que l'ennemi de la République française n'est pas le peuple allemand mais « ses cruels dirigeants » et l'appelle à se soulever contre ceux-ci.

    Le Président du Conseil français aurait aimé s'adresser devant le Congrès (qui regroupe le Chambre des députés, le Sénat mais aussi le Conseil de l'Empire) pour répondre au Nazi mais il est secrètement en route pour le Québec où va se tenir une Conférence durant laquelle États-Unis, Grande-Bretagne et France donc statueront de la stratégie à poursuivre en Europe et dans le Pacifique ainsi que du sort de l'Italie.

    Parmi les décisions prises à Québec, figure :

    - Priorité accordée à un assaut dans le sud de la France pour Janvier 1944 (débarquer dans le nord du pays à cette date étant impossible du fait du probable mauvais temps et attendre la belle saison étant hors de propos car cela permettrait aux Allemands d'être encore mieux préparés) sur celle d'une stratégie balkanique, où l'on se contentera de soutenir les guérillas locales. Décision prise au grand désespoir de Churchill.

    - Intensification de la campagne aérienne contre le Reich en vue de préparer le terrain à l'assaut sur la France.

    - En ce qui concerne l'Italie, un statut de cobelligérant lui est accordé, mais elle n'est pas considérée comme un Allié à part entière. Par ailleurs, l'ensemble de ses colonies lui seront retirées après la guerre.

    - Dans le Pacifique, un assaut sera déclenché contre les Nouvelles-Hébrides et les îles Fidji le mois suivant, 2 nouveaux Portes-avions américains (L'Essex et le Cabot) étant sortis des chantiers navals et pouvant donc enfin fournir la couverture aérienne nécessaire à l'opération. On décide également d'augmenter encore l'aide à la Chine et de renforcer l'arme sous-marine en vue d'affaiblir le Japon en le coupant des ressources dont il s'est emparé.

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    En Norvège, destruction de l'usine de production d'eau lourde de Telemark par la Résistance.

    En Allemagne, démantèlement du réseau de résistance antinazi de « La Rose blanche ».

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  7. Juin 1942

    Conformément aux plans de leur Haut-Commandement, les Allemands lancent un assaut préliminaire sur la Crimée en vue de protéger le flanc sud de leur assaut contre les champs pétrolifères du Caucase. Si la Crimée est rapidement occupée, ce n'est pas le cas de la forteresse de Sébastopol qui résistera 1 mois aux assauts des Nazis aidés pourtant de leurs alliés roumains et de canons géants. Ainsi, Sébastopol n'est pas encore tombée lorsque le reste du groupe d'Armée du Sud lance sa grande offensive d'été en direction du Caucase et de Stalingrad.

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    Sebastopol après la bataille

    En France, le « Chef du gouvernement » de l’État français collaborateur, Pierre Laval, déclare, dans un discours prononcé le jour anniversaire du déclenchement de Barbarossa, soit le 22 Juin, souhaiter la victoire de l'Allemagne car « sans elle, le Bolchévisme s'installerait partout » ! Bien évidemment, ce discours est rapidement dénoncé par le gouvernement de la République française depuis Alger, De Gaulle mettant toute sa verve à dénoncer le « Collaborateur Laval ». Georges Mandel rappelle dans le même temps l'admiration du peuple français pour l'héroïque résistance du peuple soviétique.

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    Pierre Laval et Carl Oberg

    C'est en ces termes que le Général répondra au « Chef du gouvernement » de l’État français.

    « Les derniers voiles, sous lesquels l'ennemi et la trahison opéraient contre la France, sont désormais déchirés. L'enjeu de cette guerre est clair pour tous les Français : c'est l'indépendance ou l'esclavage. Chacun a le devoir sacré de faire tout pour contribuer à libérer la patrie par l'écrasement de l'envahisseur. Il n'y a d'issue et d'avenir que par la victoire.

    Mais cette épreuve gigantesque a révélé à la nation que le danger qui menace son existence n'est pas venu seulement du dehors et qu'une victoire qui n'entraînerait pas un courageux et profond renouvellement intérieur ne serait pas la victoire.

    Un groupe, issu d'une criminelle collaboration, s'exalte en pouvoir personnel. Le peuple français le condamne. La France s'unit pour la victoire.

    Malgré les chaînes et le bâillon qui tiennent la nation en servitude, mille témoignages, venus du plus profond d'elle-même, font apercevoir son désir et entendre son espérance. Nous les proclamons en son nom. Nous affirmons les buts de guerre du peuple français.

    Nous voulons que tout ce qui appartient à la nation française revienne en sa possession. Le terme de la guerre est, pour nous, à la fois la restauration de la complète intégrité du territoire, de l'Empire, du patrimoine français et celle de la souveraineté complète de la nation sur elle-même. Toute usurpation, qu'elle vienne du dedans ou qu'elle vienne du dehors, doit être détruite et balayée. De même que nous prétendons rendre la France seule et unique maîtresse chez elle, ainsi ferons-nous en sorte que le peuple français soit seul et unique maître chez lui. En même temps que les Français seront libérés de l'oppression ennemie, toutes leurs libertés intérieures devront leur être rendues. Une fois l'ennemi chassé du territoire, les institutions pour l'instant en exil, reprendront leur place conformément au vœu profond du peuple français.

    Nous voulons que tout ce qui a porté et tout ce qui porte atteinte aux droits, aux intérêts, à l'honneur de la nation française soit châtié et aboli. Cela signifie, d'abord, que les chefs ennemis qui abusent des droits de la guerre au détriment des personnes et des propriétés françaises, aussi bien que les traîtres qui coopèrent avec eux, devront être punis. Cela signifie, ensuite, que le système totalitaire qui a soulevé, armé, poussé nos ennemis contre nous soit à tout jamais renversé.

    Nous voulons que les Français puissent vivre dans la sécurité. A l'extérieur, il faudra que soient obtenues, contre l'envahisseur séculaire, les garanties matérielles qui le rendra incapable d'agression et d'oppression. A l'intérieur, il faudra que soient réalisées, contre la tyrannie du perpétuel abus, les garanties pratiques qui assureront à chacun la liberté et la dignité dans son travail et dans son existence. La sécurité nationale et la sécurité sociale sont, pour le gouvernement de la République, des buts impératifs et conjugués.

    Nous voulons que l'organisation mécanique des masses humaines, que l'ennemi a réalisée au mépris de toute religion, de toute morale, de toute charité, sous prétexte d'être assez fort pour pouvoir opprimer les autres, soit définitivement abolie. Et nous voulons en même temps que, dans un puissant renouveau des ressources de la nation et de l'Empire par une technique dirigée, l'idéal séculaire français de liberté, d'égalité, de fraternité soit désormais mis en pratique chez nous, de telle sorte que chacun soit libre de sa pensée, de ses croyances, de ses actions, que chacun ait, au départ de son activité sociale, des chances égales à celles de tous les autres, que chacun soit respecté par tous et aidé s'il en a besoin.

    Nous voulons que cette guerre, qui affecte au même titre le destin de tous les peuples et qui unit les démocraties dans un seul et même effort, ait pour conséquence une organisation du monde établissant, d'une manière durable, la solidarité et l'aide mutuelle des nations dans tous les domaines. Et nous entendons que la France occupe, dans ce système international, la place éminente qui lui est assignée par sa valeur et par son génie.

    La France et le monde luttent et souffrent pour la liberté, la justice, le droit des gens à disposer d'eux-mêmes. Il faut que le droit des gens à disposer d'eux-mêmes, la justice et la liberté gagnent cette guerre, en fait comme en droit, au profit de chaque homme, comme au profit de chaque État.

    Une telle victoire française et humaine est la seule qui puisse compenser les épreuves sans exemple que traverse notre patrie, la seule qui puisse lui ouvrir de nouveau la route de la grandeur. Une telle victoire vaut tous les efforts et tous les sacrifices. Nous vaincrons! »

    En Birmanie, les Japonais, du fait de la mousson, ne peuvent aller plus loin. La Route de Birmanie qui permet aux Alliés de ravitailler l'Armée chinoise reste donc ouverte.

    Dans le Pacifique, la bataille de Midway commence par une attaque de diversion des Japonais sur les îles Aléoutiennes, en Alaska. Mais les Américains, au courant des plans japonais car ils ont pu décrypter leurs messages radio, n'ont pas dispersés leurs forces et se tiennent prêt à repousser l'assaut d'une force de 4 Portes-avions (Akagi, Kaga, Hiryu, Soryu) avec un nombre équivalent de Portes-avions (Enterprise, Hornet, Yorktown et Lexington).

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    L'Akagi est prêt au combat
    La bataille qui s'ensuit est rude et est la première de l'histoire à opposer 2 flottes qui ne se combattront que par aviation interposée.

    Les premiers à attaquer sont les Japonais, qui lancent un raid contre l'île de Midway elle-même. En effet, Nagumo, qui commande l'avant-garde, se sent protégé par l'écran de sous-marins placé entre Midway et Pearl Harbor par l'Amirauté japonaise.

    Cependant, ce sont les sous-marins alliés qui détectent la Flotte combinée avant leurs homologues nippons et signalent sa position à Nimitz.

    Malheureusement, le Sous-marin américain est repéré. Cependant, même s'il parvient à s'échapper, il a mis les Japonais en état d'alerte.

    Pendant ce temps, Midway est ravagée par les bombes japonais non sans que les courageux défenseurs US n'infligent des pertes substantielles aux assaillants.

    Au retour des avions qui ont participé au raid sur Midway, Nagumo décide de faire de l'assaut aérien contre les Portes-avions américains une priorité pour sa Flotte.

    C'est à ce moment que les appareils lancés par Nimitz, des bombardiers torpilleurs et en piqués, solidement escortés, arrivèrent en vue de la Flotte nippone et se ruèrent à l'assaut. En dépit de leur talent, les pilotes des Zéros qui protégeaient la Flotte de Nagumo ne purent empêcher les Américains de couler le Soryu et d'endommager le Hiryu.

    A peine l'assaut terminé, l'Amiral japonais lança ses propres appareils contre la Flotte US, dont il venait d'apprendre la position. Les vétérans de Pearl Harbor firent payer cher aux Américains l'affront de la destruction du Soryu en coulant le Yorktown et l'Entreprise !

    Nagumo pouvait alors transmettre un message enthousiaste à Yamamoto et à Tokyo, annonçant que la Flotte US ne survivrait pas à un second assaut à 3 contre 2 !

    C'est alors qu'une gigantesque explosion déchiquette le Hiryu ! Un sous-marin allié, le USS Nautilus (SS-168), ayant en effet infiltré le Flotte ennemie et attaqué le Porte-avions japonais déjà endommagé.

    Nagumo ne peut qu'annoncer le désastre à son supérieur.

    Yamamoto reste de marbre comme l'explique ses subordonnés directs mais ordonne à la Flotte japonaise de retraiter vers le Japon.

    Si les pertes en pilotes et en appareils dans les deux camps sont extrêmement lourdes, les USA peuvent plus aisément compenser les leurs contrairement aux Japonais pour qui la perte de leurs précieux Portes-avions et pilotes chevronnés est une catastrophe.

    Cependant, le Japon est très loin d'être vaincu. En effet, Au soir de la retraite de Midway, Yamamoto, un moment ébranlé par cet échec, se ressaisit.

    Il décide de regrouper ses forces et de lancer l'opération FS, l"invasion des Fidji et de la Nouvelle Calédonie en vue d'isoler l'Australie et de la contraindre à la paix.

    Ce qui est ambitieux, vu que même les Français, dont la Métropole est entièrement occupée, continuent la guerre. Alors un simple blocus...

    Yamamoto sait que si, comme il s'en doute, l'Australie refuse de signer la paix, alors il devra envahir l'île-continent.

    Mais avant de songer à envahir les Fidji et la Nouvelle-Calédonie, il faut d'abord investir Port-Moresby, dernière place alliée en Nouvelle-Guinée.

    Après avoir rapidement obtenu l'aval du Haut Etat-Major impérial et de l'Empereur lui-même pour déclencher FS, il envoie ses ordres.

    Les PA basés à Singapour sont déplacés à Truk où ils rejoindront la Flotte qui a combattue à Midway.

    Mais Yamamoto espère que FS et la menace pesant sur l'Australie contraindra les Alliés, notamment les Britanniques, à tenter de s'opposer à l'invasion dans une grande bataille aéronavale que l'Amiral japonais espère décisive.

    L'assaut préliminaire sur Port-Moresby est programmé pour début Juillet.

    En Tunisie, le Prince Moncef de la dynastie husseinite devient le nouveau Bey de Tunis. Son discours d'investiture, s'il est un éloge de la liberté et un appel aux Tunisiens à se battre pour elle aux côtés de la République française, est aussi un plaidoyer en faveur d'une indépendance à terme de son pays. Il se rapproche rapidement des militants indépendantistes du Néo-Destour.

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    Moncef Bey

    Juillet 1942

    Face à l’arrivée massive de troupes américaines en Grande-Bretagne et en Afrique du nord, Hitler ordonne l’envoi d’importants renforts en France et en Italie (notamment en Sicile et en Sardaigne). Dans le même temps, l'offensive allemande se développe en direction de Stalingrad, premier objectif pour les armées du Führer. En effet, la prise de cette ville a pour objectif de sécuriser le flanc nord de l'offensive principale contre le Caucase et les champs pétroliers de Bakou. En Crimée, la forteresse de Sébastopol finit par tomber aux mains de l'Armée allemande, mais la résistance soviétique lui a coûté fort cher.

    Le Führer fait bien de se méfier. En effet, ce n'est que suite aux mauvaises performances lors des entraînements des soldats canadiens et au mauvais temps associé à un raid de l'aviation allemande contre la Flotte rassemblée à l'occasion que les Alliés ont retardé l'Opération Rutter (devenue désormais Jubilee/Jubilée), un puissant raid sur Dieppe, en Normandie ! Celui-ci devait initialement avoir lieu au mois de Juillet mais il a finalement été reporté au mois suivant.

    Dans le Pacifique, l'assaut sur Port-Moresby, préliminaire à l'opération FS, est lancé. Les Alliés, ne se sentant pas de taille à affronter la puissante Flotte rassemblée par Yamamoto, préfèrent évacuer leurs garnisons de Nouvelle-Guinée. C'est donc dans un port vidé de tous ses défenseurs que débarquent l'infanterie japonaise ! Cependant, les Alliés qui ont bien compris que l’objectif des Nippons était d'isoler l'Australie, ont décidés, d'un commun accord, d'envoyer à Brisbane la Flotte britannique de l'Océan indien. Mais déjà, Yamamoto lance 2 Flottes contre les Fidji et la Nouvelle-Calédonie...

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    Port Moresby

    L'autre événement marquant de ce mois de Juillet 1942 est la Conférence d'Alger, qui se tient dans la capitale provisoire de la République française. Staline ne participe pas à cette rencontre entre Georges Mandel, Winston Churchill et Franklin Roosevelt. Les 3 Grands décident d'exiger la capitulation sans condition des puissances de l'Axe, d'opérer rapidement un débarquement en Sicile suivi d'un autre dans la péninsule italienne tout en décidant de maintenir leur aide à l'URSS.

    C'est au cours de la conférence que les rumeurs qui étaient parvenus à Alger se confirment. Une gigantesque rafle des Juifs de France occupée a été organisée par les Nazis, soutenus par leurs affidés de l’État français. Les Forces de Sécurité Légionnaires (FSL), les pseudos soldats de Pétain et Laval participent aux côtés de la Gestapo et de l'Armée allemande à l'arrestation de masse des Juifs de France, qu'ils soient Français ou étrangers.

    Les débris de la police et de la gendarmerie française qui ont ralliés le Régime collaborateur soutiennent également le crime. Néanmoins, il se trouve des policiers et des gendarmes français, résistants ou tout simplement humains, pour faire de leur mieux pour prévenir les Juifs du sort qui les attend. Ainsi, de nombreuses personnes échapperont à l'arrestation et parviendront à se cacher, aidées en cela par la Résistance.

    Mandel dénoncera cette rafle sur les ondes de Radio-Alger ainsi que de Gaulle et les plus hautes personnalités du Cabinet de la République. Les Français prennent conscience du sort qui attend leur malheureux frères juifs mais des milliers de personnes sont tout de même regroupées dans des camps partout en France, notamment dans le tristement célèbre Drancy. Des ordres sont rapidement donnés à la Résistance en vue d'empêcher dans la mesure du possible les déportations vers la Pologne.

    Création en Union soviétique du « Comité de l'Allemagne libre ». Il est composé d'écrivains émigrés, de chefs, de députés du Reichstag, d'officier et de soldats allemands, ramassés dans les camps de prisonniers. L’objectif du Comité est de revenir aux frontières de 1937, d’entamer des négociations de paix et de démettre et poursuivre les dirigeants nazis. Le drapeau du comité n'est non pas celui de la République de Weimar mais celui de l'Empire allemand, noir, blanc et rouge, considéré comme plus populaire.

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    Le Colonel Hans-Günter van Hooven lors de la création du Comité.

    La campagne japonaise dans le Tché-Kiang et le Kiang-si se termine. L'Armée impériale japonaise a massacré environ 250 000 civils chinois durant cette campagne de représailles.

    Bataille du convoi PQ-17. Les Alliés organisent en effet un système de convois en vue de ravitailler l'Union soviétique. Heureusement, ils disposent d'une large supériorité navale ce qui leur permet de doter le convoi d'une solide escorte en Cuirassés pour tenir à distance le Tirpitz et la Flotte allemande.

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    Le convoi en Islande avant de son départ pour l'URSS

    Mais il reste la menace des sous-marins et de la Luftwaffe basés en Norvège.

    C'est dans cette optique que la Royal Navy fait participer les Porte-Avions ‌HMS Furious et HMS Victorious à l'opération d'escorte en vue de doter le convoi d'une couverture aérienne.

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    Le HMS Furious

    Les Allemands, engagés massivement en URSS, sont bien décidés à faire subir de lourdes pertes au convoi et déclenchent l'opération Rösselsprung d'attaque coordonnée de l'aviation et des U-Boots contre les vaisseaux alliés. Cependant, face à l'escorte massive du convoi (dont le Cuirassé français Jean-Bart, sister-ship du Richelieu qui a combattu à Midway), ils renoncent à engager leurs propres vaisseaux de ligne ce qui est déjà une victoire pour les Alliés !

    L'assaut allemand est enragé. En effet, tandis que Stukas et JU-88 larguent leurs bombes depuis le ciel, les sous-marins du IIIème Reich s'infiltrent entre les escorteurs et tirent leurs torpilles sur les malheureux cargos alliés. Pire, l'Axe endommage sérieusement le Furious qui devra passer plusieurs mois en réparation à Scapa Flow.

    Cependant, face à la détermination des chasseurs britanniques et des destroyers alliés (dont plusieurs français), les assaillants subissent de lourdes pertes.

    Néanmoins, sur les 42 navires marchands du convoi, 9 sont coulés par les Allemands contre la perte d'environ 20 avions et 5 U-Boots.

    C'est donc une victoire stratégique pour les Alliés même si un peu moins d'un quart des navires marchands a été coulé et que cette victoire n'a été permise que par la présence importante de navires de ligne et au prix d'un Porte-avion lourdement endommagé.

    Sortie sur les écrans à Alger du long-métrage de la « France en exil », « Résistance en Indochine », dans lequel apparaît Yul Brynner, acteur aux origines mystérieuses (et Brynner ne fait rien pour dissiper ces doutes). Brynner crève l'écran dans son rôle d'officier indochinois de l'Armée française combattant l'invasion nippone aux côtés de Raoul Salan. C'est le premier film d'une longue carrière.

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    Photo d'identité utilisée par Yul Brynner pour traverser l'Espagne et rejoindre la France en exil (1940)

    Août 1942

    Maîtres de Port-Moresby, les Japonais jettent désormais leur dévolu sur la Nouvelle-Calédonie et les îles Fidji. Si ces dernières tombent sans combats, la garnison britannique ayant été évacuée tout comme le fut la garnison australienne de Port-Moresby, les Alliés ont décidés de tout miser sur la défense de la Nouvelle Calédonie, dernier rempart avant une possible invasion de l’Australie elle-même !

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    Nouméa

    Dès l'arrivée à proximité de la grande île française et patrie des Kanaks, de la Flotte de débarquement japonaise, les avions basés dans l'île et les appareils basés sur les Portes-avions alliés l'attaquent. Beaucoup d'aviateurs alliés meurent sous les assauts furieux des Zéros japonais mais plusieurs transports sont incendiés.

    Yamamoto, conscient qu'il tient là son affrontement décisif, se décide à un assaut général sur la Flotte alliée et délaisse la couverture aérienne de l'invasion.

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    L'Amiral japonais fait donc le même pari qu'en Indochine lors de la destruction de la Force Z.

    Supérieurs numériquement, les Japonais parviennent certes à installer plusieurs têtes de ponts au nord de l'île, mais l'absence de support aérien au sol et le raidissement de la résistance alliée les empêchent de pouvoir marcher sur Nouméa.

    Mais le combat principal a lieu dans les airs. A l'issue de ce duel, chaque camp perd 3 Portes-avions (USS Hornet, HMS Ark Royal et USS Saratoga côté allié et l'Akagi, le Kaga et le Shokaku côté nippon) ainsi que des centaines d'appareils et de pilotes. Certes, les pertes sont extrêmement conséquentes des deux côtés donc mais la bataille s'est donc avérée décisive comme l'avait prévu Yamamoto, mais au dépend du Japon. En effet, il lui sera extrêmement difficile de former de nouveaux pilotes alors que cela n'est pas un problème pour les Américains. De plus, la force aéronavale du Japon est laminée tandis que celle des Alliés est mal au point. Cependant, encore une fois, la capacité des chantiers navals US dépassant de loin celles du Japon, il sera beaucoup plus facile aux Américains de reconstituer leur force de frappe dans ce domaine tandis que le Japon mettra au moins 2 ans à se doter d'une nouvelle force aéronavale.

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    Le combat a été d'une rudesse extrême !

    Cependant, les Japonais sont encore une fois loin d'être vaincus et ils décident même de s'accrocher au nord de la Nouvelle-Calédonie tout en faisant ravitailler leurs troupes sur place par des petits vaisseaux rapides, formant ce qui sera surnommé avec dérision par les Alliés le « Tokyo Express ».

    Néanmoins, l’État major japonais ordonne la construction immédiate d'un aérodrome aux Nouvelles-Hébrides occupées afin que l'Armée impériale japonaise ne soit plus dépendante des lointaines bases des îles Salomon pour sa couverture aérienne.

    En attendant, une horrible guerre d'usure commence en Nouvelle-Calédonie…

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    Une rude bataille attend ses hommes

    Pendant ce temps, en Indochine, si la Résistance a du mal à s'implanter dans une Vietnam plutôt hostile, elle rencontre un terrain plus favorable au Cambodge et même, un pays ami au Laos dont elle contrôle dans une large mesure l'arrière pays, les Japonais et les Collaborateurs se contentant, pour l'instant, d'occuper les villes, points stratégiques et les principaux axes de communication.

    C'est d'ailleurs au Laos que se cache Salan, l'âme de la Résistance alliée dans le territoire.

    Cependant, alors que la Résistance française commence petit à petit ses actions en Indochine, une autre Résistance meurt. Celle des Américains aux Philippines. En effet, une puissante offensive est déclenchée par les Japonais contre les poches de résistance US dans l'archipel. Mc Arthur lui-même est capturé et jeté dans un camp de prisonnier.

    En URSS, tandis que le groupe d'armée du sud se dirige vers Stalingrad et le Caucase (où Maïkop est capturée), le Groupe d'Armée du nord prépare une offensive en vue de prendre d'assaut Leningrad. Cependant, les Allemands sont devancés par les Soviétiques qui déclenchent leur propre offensive en vue de faire sauter une nouvelle fois le verrou allemand qui encercle l'ancienne Petrograd. Si les Allemands parviennent à contenir l'Armée rouge, cette dernière est au moins parvenue à contraindre les Allemands à remettre à plus tard l'attaque contre Leningrad.

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    Les Allemands, qui ont subis de lourdes pertes qu'ils veulent combler, recrutent par conscription les jeunes d'Eupen, de Malmédy et d'Alsace-Moselle dans leur armée. Les jeunes luxembourgeois, dont le pays vient d'être officiellement annexés au Reich, sont aussi contraint désormais de servir dans l'Armée allemande. C'est le commencement du drame des « Malgré-Nous »

    Le Brésil déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Italie. Il sera le seul pays d'Amérique du sud à effectivement envoyer des troupes combattre en Europe.

    En France occupée, les Alliés déclenchent l'Opération Jubilee/Jubilée, un puissant raid au niveau divisionnaire contre la ville de Dieppe. Les Canadiens sont en première ligne tandis que 100 membres des « Corps-francs » et 50 Rangers américains participent également au raid.

    Cependant, l'Opération est un échec cuisant non pas par manque de courage du côté des soldats alliés mais bien à cause de la mauvaise préparation de l'Opération par les stratèges alliés. En effet, entre autres, les blindés des Canadiens restent bloqués sur la plage de galets tandis que la coordination entre la marine alliée, l'aviation et les troupes débarqués est très mauvaise.

    Après 6 heures de combats, l'ordre de repli général est donné. La retraite est couverte par les Corps-francs français qui ne se replient qu'une fois le restant des survivants alliés à l'abri ce qui fera dire à Hitler « Vous entendez, messieurs, ce que raconte le Général Haase. C'est bien une nouvelle preuve de la thèse que j'ai toujours soutenue, à savoir que les Français sont, après nous, les meilleurs soldats de toute l'Europe. La France sera toujours en situation, même avec son taux de natalité actuel, de mettre sur pied une centaine de divisions. Il nous faudra absolument, après cette guerre, nouer une coalition capable de contenir militairement un pays capable d'accomplir des prouesses sur le plan militaire qui étonnent le monde comme ces Corps-Francs à Dieppe. » Sur les 100 soldats des unités spéciales de l'Armée française engagés dans Jubilée, seule une trentaine parviennent à rembarquer. Les autres sont soit tombés au combat ou gravement blessés, soit se sont rendus qu'après épuisement des munitions.

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    Prisonniers alliés partant vers les Stalags

    Dès la nouvelle de l'assaut parvenue à Berlin, Hitler ordonne une sortie de la Kriegsmarine basée à Brest et notamment des grosse unités qui y sont stationnées désormais dans l'unique but de contrer un débarquement alliée dans le nord de la France.

    Ce n'est qu'après avoir été harcelés par l'aviation alliée, qui les attendaient de pied ferme, que les puissants navire allemands parviennent à accrocher l'arrière garde de la Flotte alliée en pleine retraite.

    Un furieux duel au canon et à la torpille oppose alors les navires alliés aux Allemands au cours duquel, le Scharnhorst est coulé tandis que le Prinz Eugen et le Gneisenau doivent se replier sur Brest à l'issue du combat, sévèrement endommagés. Certes, les Alliés occidentaux ont perdus plus de navires que les Allemands (3 Croiseurs et plusieurs Destroyers) mais la Marine du Reich basée en France est brisée à tel point qu'elle perdra rapidement son duel face à la composante sous-marine de la Kriegsmarine.

    Septembre 1942

    Fin Septembre, les Allemands parviennent enfin aux portes de Stalingrad, que les Soviétiques comptent défendre jusqu'au dernier homme. Non par pur propagande, la ville portant le nom du dictateur de l'URSS, mais bien parce que le gouvernement soviétique a appris, via son espion à Tokyo, Richard Sorge, que le Japon, malgré ses revers contre les Occidentaux, attaquera l'URSS si les Allemands s'emparent d'une ville sur la Volga. Or, Stalingrad est située le long de ce fleuve !

    Voulant briser les reins de l'Armée Rouge défendant la ville, les Allemands lancent leur Luftwaffe contre la malheureuse cité. Mais c'est sans compter sur l'aviation russe qui commence à se remettre de ses revers de 1941 (en partie car un grand nombre de pilote à été épargné par le fait que la Luftwaffe n'a pu lancer toutes ses forces lors de l'assaut surprise contre l'URSS du fait de la bataille de Crète et des raids nocturnes contre l'AFN et l'Angleterre.). Celle-ci défend la ville avec acharnement et inflige de lourdes pertes à la Luftwaffe de Goering, ce qui gonfle le moral des défenseurs russes bien mieux que les mitrailleuses des Commissaires politiques... La ville est néanmoins en grande partie rasée, ce qui renforce sa défense du fait que la moindre ruine constitue un potentiel blockhaus que les Soviétiques défendront avec acharnement.

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    Stalingrad en ruine

    Dans le Pacifique, la force terrestre nippone déployée en Nouvelle-Calédonie parvient à tenir grâce au Tokyo Express, des petits convois rapides atteignant l'île de nuit et y déposant ses renforts et du ravitaillement. Mais les Marines reçoivent aussi leurs propres renforts et ravitaillement. De plus, alors que les convois ravitaillant les troupes japonaises sur l'île partent de Rabaul et parcourent un important espace sans couverture aérienne, les bases alliées en Australie sont beaucoup plus proches tandis que rares sont les convois US subissant des pertes, contrairement aux convois nippons, harcelés par les avions et les sous-marins alliés.

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    Un sous-marin américain

    Les commandants des 2 camps en guerre savent que la prochaine bataille terrestre sera décisive. Le terrain est des plus favorables aux défenseurs, défenseurs qui se sont d'ailleurs postés sur les hauteurs qui coupent l'île en deux. Hauteurs entrecoupées de rares cols non traversés par des routes d'ailleurs… Et ce, sans compter que la population, qu'elle soit européenne ou bien autochtone, soutien à fond les Américains. Les Japonais décident de lancer un assaut général contre les positions alliées, de nuit, afin d'atteindre Nouméa et le QG allié. C'est la bataille du Bloody Pass où les Franco-Américains se battent avec courage et détermination contre un ennemi fanatisé qui déferle en hurlant sur leurs positions. Au petit jour, les Japonais sont finalement contraint à la fuite suite à l'intervention de l'aviation alliée basée dans l'île qui se met à mitrailler l'infanterie nippone.

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    Yamamoto sait bien que la cause japonaise est perdue en Nouvelle-Calédonie et il préférerait économiser ses forces en défendant des archipels plus proches des bases de Rabaul et de Truk, mais Tokyo lui ordonne de renforcer le « Tokyo Express » tandis que des travailleurs/esclaves coréens sont envoyés en masse aux Nouvelles-Hébrides afin d'y terminer au plus vite la base aérienne destinées à fournir une couverture aérienne aux convois vers la grande île française.

    L'Amiral Karl Donitz, commandant en chef de la Flotte sous-marine allemande, est nommé à la tête de la Kriegsmarine au détriment de l'Amiral Raeder.

    Le cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, publie une lettre, lue dans les paroisses de son diocèse, pour s'opposer à la déportation des juifs. Cette lettre entre dans le cadre de sa lutte pour empêcher la déportation des 108 enfants du camp de Vénissieux, réclamés par les allemands.

    En Suède, déroute des candidats pro-nazis aux élections nationales.

    Aux États-Unis, un Hydravion lancé par le sous-marin japonais I-25 largue des bombes incendiaires sur des forêts de l'Oregon. Heureusement, le feu est rapidement maîtrisé par les gardes forestiers.

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    La date du débarquement de Sicile est fixée au 8 Novembre.

    Staline rencontre Anthony Eden, Wendell Wilkie et Édouard Daladier (accompagné de Charles de Gaulle). Le dirigeant soviétique insiste sur la nécessité de l'ouverture d'un second front.

    À son retour en Afrique, Charles de Gaulle s'adresse à la population française sur les ondes de Radio-Alger

    « Les bombes qui pleuvent sur Alger et l'Afrique du nord n'ont pas entamés la détermination de notre courageuse population. De plus, en dépit des rodomontades des dirigeants du Troisième Reich, chaque nuit les villes allemandes subissent les audacieux raids de nos intrépides aviateurs.

    La neige commence à tomber dans les montagnes du Caucase. Dans quelques semaines, elle couvrira les plaines russes. Une fois encore s'arrêtera l'offensive allemande, après avoir gagné du terrain et des trophées, mais sans avoir pu saisir la victoire en Russie.

    L'Atlantique est un théâtre de lutte incessante et terrible. Du Cap Nord à Magellan, du Labrador au Cap de Bonne-Espérance, les sous-marins et les avions ennemis s'acharnent à y détruire le tonnage dont tout dépend. Assurément, beaucoup de bons navires furent engloutis dans l'Océan. Mais la victoire de l'Atlantique se dérobe toujours à l'ennemi.

    Dans les pays de l'Europe qu'il opprime, l'ennemi mène un dur et sombre combat. Tour à tour, il cherche à séduire ou à briser ses victimes. Il a besoin que des efforts actifs viennent s'ajouter à ses efforts. Il est de fait qu'il a trouvé des traîtres pour l'aider, des malheureux pour le servir. Pourtant, la France, la Belgique, la Hollande, la Norvège, l'Europe Centrale, les Balkans, sont aujourd'hui plus loin que jamais du ralliement à l'Ordre Nouveau. Sur le front des pays occupés, l'Allemagne n'a pas gagné la victoire.

    Du moins, sa force relative va-t-elle grandissant? Ses progrès s'accélèrent-ils? Son moral offre-t-il des ressources illimitées? Non! Elle avait d'abord, sur ses adversaires, une supériorité énorme en moyens de combat. Celle-ci est maintenant effacée. Le rythme des offensives allemandes, foudroyant au cours des deux premières années, s'est changé en lents et pénibles progrès, souvent coupés par des reculs. La confiance et l'enthousiasme des débuts ont fait place au doute et à la lassitude. L'ennemi est dans la situation de l'acheteur aux enchères qui touche le fond de ses poches, alors que son concurrent puise dans sa bourse bien garnie.

    Après l'effort inouï qui n'a pu lui valoir la victoire, l'ennemi n'a plus la force de l'arracher. Tout comme vers 1917, il est à ce point de tension où un premier échec grave le vouerait à l'effondrement.

    Pourtant dans son jeu reste un atout: la possibilité de discorde parmi les Alliés. Dans cette guerre mondiale, où s'enchevêtrent tant de passions, d'intérêts et de préjugés, l'ennemi espère ardemment que vont surgir ces oppositions qui affaibliraient le front des Nations Unies. Par sa propagande, mais surtout par mille voies secrètes qu'il a su se ménager, il fait tout pour attiser les vieilles rivalités, les relents de l'impérialisme, les méfiances séculaires, que traîne forcément avec elle la coalition des peuples libres. Mais en cela, comme en tout, l'ennemi en sera pour ses illusions. Ceux qui luttent pour la liberté ne la sacrifieront pas à des querelles périmées.

    La France est le symbole mondial de la fidélité au pacte des alliances. Elle saura maintenir intacts les droits sacrés de la patrie et de l'Empire sans sortir de cette sagesse supérieure qui est l'ultime condition du triomphe des Nations Unies. »

    Comme l'explique le Général, la bataille de l'Atlantique continue à faire rage tandis que les sous-marins alliés, dont de nombreux français, continuent leurs ravages contre la marine marchande japonaise dans le Pacifique.

    Dans le même temps, Hitler est furieux contre Mussolini et l'Italie. En effet, il lui reproche non seulement de ne pas participer à la déportation des Juifs de sa zone d'occupation et des territoires français qu'elle a annexée, mais en plus le fait que l'Armée italienne s'est opposée à l'action des FSL et de l’État français lorsque ceux-ci ont voulu rafler les Juifs des territoires contrôlés par l'Armée du Duce ! En effet, en dépit d'une législation antisémite, l'Italie laisse les Juifs fuyant la France envahie se cacher dans les territoires qu'elle contrôle. Ses officiers et soldats se comportent ainsi souvent par humanité, quelque fois contre des pots de vin... Pire, l'Abwehr a fait remonter l'information à Hitler que de nombreux officiers italiens ne combattent même plus la Résistance française et la laisse agir comme bon lui semble dans leurs zones d'action en échange du fait que les combattants français de l'intérieur ne s'en prennent pas aux soldats italiens !

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    Octobre 1942

    Dans le Pacifique, la supériorité numérique et matérielle des Alliés en Nouvelle-Calédonie est désormais évidente. Les Japonais tentent de s'accrocher au nord de l'île mais, la défaite devenant plus qu'évidente, le commandant japonais finit par ordonner une charge suicide sur les assaillants Franco-Américains ! Cette charge prend tellement au dépourvu les Alliés qu'au début, les premières lignes alliées sont massacrées par les Nippons puis, les Marines et le Bataillon de Marche du Pacifique se ressaisit et finit par avoir raison à coup de mitrailleuses lourdes de la courageuse mais folle attaque japonaise… Seule une poignée de soldats japonais furent prit vivants.

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    Yamamoto est bien conscient qu'en dépit des lourdes pertes subis par les 2 camps en terme de Porte-avions, c'est bien les Alliés qui sont dans une meilleure situation que l'Empire du Soleil levant dans ce domaine. En effet, non seulement leur capacité à reconstruire de nouvelles unités de type est largement supérieure à celle des Japonais, mais en plus, ceux-ci peuvent également rapatrier des Porte-avions depuis le Front de l'Atlantique ! Ordre est donc donné de transformer le Cuirassé en cours de construction Shinano en Porte-avions et de prioriser la construction de nouvelles unités de ce type sur celles des Cuirassés et autres Croiseurs.

    Mais les Alliés n'ont pas l'intention de retirer leurs Porte-avions de l'Atlantique et préfèrent attendre d'avoir construit de nouvelles unités avant de lancer l'assaut contre l'Empire que s'est taillé Hiro Hito. En effet, ils se préparent à débarquer en Sicile et dans cette optique, s'emparent des îles de Pantelleria et de Lampedusa.

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    En URSS, la bataille pour Stalingrad se poursuit. Les Soviétiques se battent comme des lions face à des Allemands mieux équipés. Néanmoins, à la fin du mois, les Allemands sont toujours englués dans le centre-ville tandis que des points stratégiques comme les usines Barricades et Octobre rouge continuent d’être tenus par les forces russes. La raison de ces insuccès allemands est notamment la présence importante de l’aviation soviétique dans le ciel de la ville, ce qui fait que la 6ème Armée est presque autant bombardée que les forces soviétiques. Or, pendant ce temps, d’importantes forces soviétiques commencent à être massées sur les flancs de la 6ème armée allemande en vue d’une contre-offensive.

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    À Stalingrad, la domination de la Luftwaffe est contestée

    Staline déclare au représentant de l'Associated Press en Union soviétique que « l'aide alliée n'a eu jusqu'à maintenant qu'un effet négligeable comparé à l'aide que l'Union soviétique donne en attirant sur elle la majorité des forces ennemies. »

    Pourtant, les Alliés occidentaux ne chôment pas pour aider l'URSS dans son effort de guerre contre le Reich. Cependant, l'Opération Title/Titre visant à détruire le Tirpitz avec des hommes-grenouilles en vue de faciliter le passage des convois de l'Arctique est un échec.

    À Alger, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis annoncent la création d'une commission des Nations unies pour enquêter sur les crimes commis par les puissances de l'Axe. La livraison et le jugement des criminels de guerre est maintenant une condition pour tout armistice.Une punition juste et sûre sera décernée aux "meneurs responsables du meurtre organisé de milliers de personnes innocentes, et la commission des atrocités qui ont violé chaque principe de la foi Chrétienne." Il ne doit cependant y avoir aucune représailles massive.

    Dans le même temps, les 3 Grands se déclarent prêt à renoncer à leurs droits extraterritoriaux en Chine.

    Hitler ordonne l’exécution de tous les membres des Commandos ou Corps Francs alliés capturés.

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    Philippe Kieffer, héros des Corps francs de la République

    Une nouvelle fois, de Gaulle s'adresse aux Français

    « Pour paralyser la France dans le combat qu'elle mène pour sa grandeur et pour sa vie, la trahison redouble en ce moment d'ardeur. Pour arracher à la France du travail, des matières premières, des victimes, afin de les fournir au Reich, la trahison se hâte et se multiplie. Le " Père la Défaite" a très exactement défini le caractère de ces opérations : " Il s'agit, a-t-il dit, de défendre la France contre elle-même. "

    Toutefois, comme la France préfère se défendre contre l'ennemi et que, d'ailleurs, elle sent dans le fébrile acharnement des traîtres quelque chose de désespéré, elle passe à la résistance générale.

    Dans cette guerre totale, la volonté d'une grande nation, fût-elle pour l'instant enchaînée, est une force énorme qui peut devenir décisive, surtout quand c'est la volonté de la France. Or, la conduite de la nation française dans l'affaire des 266 000 ouvriers spécialistes réclamés par M. Hitler prouve au monde tout entier que notre peuple est engagé dans le combat actuellement le plus nécessaire, je veux dire dans la révolte contre les chefs de trahison.

    Oui ! C'est le combat le plus nécessaire et aussi le plus efficace dans les circonstances d'aujourd'hui, en attendant qu'il soit possible d'abattre l'ennemi directement. Ce combat dispute à Hitler l'appoint de main-d'œuvre qualifiée qui lui est indispensable pour fabriquer le matériel de ses dernières armées. Ce combat montre le rang qu'occupe la France parmi les nations en guerre contre l'abominable Allemagne, l'insolente Italie et le Japon barbare. Ce combat est un appel pressant jeté par la douleur et l'amitié de la France à la stratégie alliée. Ce combat permet à la France, en se voyant telle qu'elle est, massive et rassemblée, de se réconforter elle-même d'une espèce de confiance profonde et d'une sorte de terrible joie.

    Ainsi, tandis que le courage prodigué par nos combattants sur tous les champs de bataille de la terre, les coups qu'ils portent, le sang qu'ils répandent, ramènent dans la nation entière l'espérance et la fierté, réciproquement le redressement éclatant de la patrie transporte nos soldats d'une ardeur multipliée.

    Les misérables qui s'imaginent pouvoir séparer moralement la nation de ses défenseurs, les malheureux qui se figurent être en mesure de jouer quelque jeu personnel à part du jeu de la nation, les naïfs qui, voyant la mer monter sur les diverses plages françaises, se refusent à comprendre qu'il n'y a qu'une seule marée, en seront pour leur honte et pour leur erreur. Ce qui est indivisible ne sera pas divisé.

    Hardi ! Soldats français en Afrique, en Amérique ou dans le Pacifique, marins français sur toutes les mers, aviateurs dans tous les ciels ! Hardi ! Ouvriers, paysans, bourgeois, prêtres français qui souffrez et luttez sur chaque arpent de la patrie. Hardi ! Groupements, de résistance qui avez mission d'organiser et de conduire les masses françaises dans la grande bataille de l'insurrection nationale. Tous, nous marchons au même combat, du même pas, derrière le même drapeau, comme un jour, je vous le promets, nous nous confondrons tous ensemble dans la même foule immense et fraternelle de la Victoire. »

    Novembre 1942

    En URSS, les Soviétiques déclenchent l’opération Uranus. Ils attaquent les flancs démesurément étirés de la 6ème Armée allemande, protégés par l’Armée roumaine, et encerclent celle-ci dans les ruines de Stalingrad.

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    Un soldat roumain sur le Front de l'Est

    En parallèle, les Soviétiques déclenchent l'opération Mars sur le Front centre contre une Armée allemande considérablement affaiblie par les ponctions ordonnées par Hitler en vue d'alimenter l'offensive contre le Caucase et Stalingrad. Si les Soviétiques échouent à reprendre directement Smolensk, ils arrivent néanmoins à environ 100 KM de la cité.

    Le 8 Novembre 1942 est déclenchée l'Opération Torch/Torche, le débarquement allié en Sicile. C'est la première opération militaire des Alliés occidentaux sur le continent européen depuis la chute de la Grèce, en Avril 1941. Elle a pour objectif de soulager la pression allemande sur l'Armée rouge et de porter la guerre au cœur du territoire d'une des puissances de l'Axe, l'Italie.

    Malgré des opérations pour intoxiquer les services secrets nazis, les défenses de l'île sont importantes. En plus de l'Armée italienne, on compte en Sicile des troupes d'élites allemandes bien équipées. La France engage sa 1ère Armée qui comprend sa précieuse 1ère division blindée (commandée par le Général Touzet du Vigier), des corps francs de Parachutistes chargées de semer le chaos derrière les lignes de l'Axe et une bonne partie des forces qu'elle a rassemblée en Afrique et que l'Amérique a rééquipée.

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    Le Général Jean Touzet du Vigier

    Cela permet aux Alliés de disposer sur le papier de forces supérieures en nombre aux troupes de l'Axe présentes sur l'île, pourtant fort nombreuses. De plus, grâce au travail des mathématiciens polonais Marian Rejewski, Jerzy Rozycki et Henryk Zygalski, réfugiés en Algérie depuis Juin 1940 et qui ont cassé Enigma, la machine à crypter des Nazis, les Alliés occidentaux connaissent dans une large mesure le dispositif et les plans germano-italiens.

    À l'Est du dispositif allié, la 8ème Armée britannique du Général O'Connor doit débarquer au sud est de la Sicile, autour du cap Passero et du golfe de Noto. Au centre, autour de Gela, se trouve la 1ère Armée française du Général Giraud. Enfin, sur le flanc ouest des forces alliées, dans la région d'Agrigento, on trouve la 7ème Armée américaine du Général Patton.

    Forts de cette importante force de frappe, les premières opérations de Torch/Torche se déroulent bien et les Alliés établissent rapidement une tête de pont au sud-est de la grande île. Tandis que les Britanniques remontent le long de la côte orientale de l'île vers Messine, l'Armée US, épaulée par l'Armée française à sa droite, se charge de chasser l'Axe de la partie occidentale de l'île.

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    C'est l'armée française, qui subira courageusement la vigoureuse contre-attaque des Panzers allemands sur Gela. Les Allemands utilisent notamment comme fer de lance des quasi-invincibles chars Tigre. Les Français se battent cependant comme des lions tandis qu'Eisenhower fait des bataillons de chars Tigre la cible prioritaire de l'aviation et de la marine alliée. Finalement, cette résistance héroïque permet de stopper la marche en avant de ces monstruosités mécaniques et de solidifier la tête de pont.

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    Par ailleurs, la contre-offensive allemande a dû subir une violente attaque des blindées de Patton sur son flanc Ouest, qui permit, en plus de la résistance héroïque des soldats de Giraud, d'écraser les forces allemandes. Au soir de la bataille, a lieu le célèbre poignée de main entre le Général américain et le Colonel de Hauteclocque de la 1ère Division blindée, immortalisée par Robert Capa.

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    D'ailleurs Giraud, fort mécontent, fera tout pour se faire photographier aux côtés d'Eisenhower. Trop tard, la légende du courageux picard était en marche.

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    Une fois la victoire acquise, les Alliés peuvent reprendre l'offensive. Or, alors que les Britanniques se heurtent à de puissantes positions allemandes au sud de Messine, positions s'appuyant sur la géographie montagneuse de l'île, les Franco-Américains s'emparent de Palerme et de la moitié occidentale de la Sicile.

    En Yougoslavie, Tito, installé à Bihac en Bosnie, ville qu'il a arraché aux collaborateurs croates, fonde l'Armée nationale de libération et un Conseil antifasciste détenteur de l’autorité civile et présidé par Ivan Ribar, ancien président de l'Assemblée constituante de 1920. Ce conseil précisera ses vues sur l'avenir de la Yougoslavie et se déclarera favorable à une forme fédérative, avec une large autonomie pour les Républiques.

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  8. Bonjour à tous chers lecteurs,

    Toutes mes excuses pour ne pas avoir posté la suite plus tôt ! Je vais de ce pas réparer cette faute !

    Décembre 1941

    Sur le front russe, l’Armée allemande est à bout tandis que les Soviétiques ont reçus le renfort de divisions sibériennes qui ont pu être rapatriées de la frontière avec le Mandchoukouo suite aux informations de l’espion soviétique Richard Sorge informant Staline des intentions japonaises d’attaquer les Occidentaux et non pas l’Union soviétique.

    Doté de troupes fraîches et parfaitement formées au combat hivernal, Joukov peut lancer une contre-offensive contre le groupe d’armée du centre le 5 Décembre.

    A l’État-major allemand, c’est la panique. On envisage déjà une retraite sur plusieurs centaines de Kilomètres mais Hitler refuse toute idée de repli et ordonne au contraire, de tenir sur place.

    Néanmoins, les Allemands sont repoussés et Moscou est sauvée, au grand soulagement des Alliés.

    Mais Staline voit trop gros et ordonne une contre-attaque générale sur l’ensemble du front, ce qui disperse les efforts soviétiques et en amoindri les effets.

    Néanmoins, pour l’instant, l’Armée allemande semble au bord du désastre.

    Hitler, furieux, limoge bientôt les commandants de ses 3 groupes d’Armée du Front Est et prend bientôt le commandement en chef de ses armées sur le Front russe.

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    Situation en Europe en Décembre 1941

    Mais l’événement majeur de ce mois de Décembre 1941 est l’entrée en guerre des États-Unis suite à l’attaque japonaise sur Pearl Harbor du 7 Décembre.

    Si les 8 Cuirassés présents dans le port sont endommagés ou coulés, ainsi que 18 autres navires d’un autre type, les 3 Porte-avions de la Flotte américaine du Pacifique n’étaient pas présents dans le port au moment de l’attaque car ils livraient des avions de combat à Midway et à Wake. Ils pourront s’opposer plus tard à l’expansion japonaise.

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    L'USS Arizona en flamme.

    3 Jours plus tard, l’Allemagne et l’Italie déclarent la guerre aux États-Unis dans l’espoir que le Japon déclare la guerre en retour à l’URSS.

    Dès que les nouvelles de l'attaque de Pearl Harbor et de l'assaut nippon sur l'Indochine sont confirmés, la Force Z (Porte-Avion HMS Indomitable, Cuirassés Repulse et Prince of Wales et leurs escorteurs) se met en marche en vue d'attaquer la Flotte japonaise qui protège les forces qui débarquent autour d'Haiphong.

    Pourtant, l'Amiral Phillips, est moins confiant qu'il aurait pu l'être. En effet, il a derrière lui l'expérience des combats aéronavals ayant eu lieu en Méditerranée depuis 1940 et sait qu'une grande unités, aussi puissante soit-elle, peut être coulée par un petit avion. D'autant plus que les nouvelles qui lui parviennent des Français sont catastrophiques. Les navires protégeant les côtes indochinoises ont été coulés rapidement par l'aviation japonaise basée sur l'île de Hainan ou en Chine du sud (où les rapports signalaient de nombreuses constructions de bases aériennes par les Japonais).

    Il se sent désormais à la place d'un Amiral italien et ce, en dépit de la présence, qui aurait pu être rassurante, de la couverture aérienne des Spitfires de l'Indomitable...

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    L'Amiral Tom Phillips

    Pourtant, les ordres de Churchill sont clairs et puis, si on laisse les Japonais conquérir l'Indochine, ils finiront par débouler en Malaisie !

    Et quand les ordres sont clairs, il faut les suivre…

    Cela faisait maintenant plus d'une journée que l'on avait quitté Singapour et les Britanniques arrivaient au large de Saïgon. Grâce aux renseignements des Français, Phillips savaient à peu près où se trouvaient les Japonais.

    Mais ceux-ci, bien conscient de la présence de la Force Z à Singapour se tenaient prêts à la recevoir.

    La Flotte britannique fut repérée par un appareil de reconnaissance nippon. Immédiatement ce fut le branle bas de de combat côté japonais. Tous les appareils basés à Hainan et en Chine du sud décollèrent en direction de leur cible. Ainsi, les Japonais disposaient d'une supériorité aérienne écrasante en dépit de la présence des appareils du Porte-avion britannique en couverture de la Force Z d'autant qu'ils détournèrent également de leurs missions les appareils d'appui au sol de la force d'invasion de l'Indochine française !

    Yamamoto avait en effet, dès l'annonce de l'arrivée de la Force Z à Singapour, préparé sa destruction par l'aviation basée à terre, quitte à sacrifier temporairement l'offensive contre l'Indochine.

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    Bombardiers G4M japonais, bientôt surnommés Betty. Plusieurs d'entre eux participèrent à l'assaut contre la Force Z.

    Mais anéantir la puissante Flotte britannique en valait la peine.

    En dépit du courage des pilotes britanniques, leur rideau défensif fut aisément brisé et les Japonais purent à leur guise faire pleuvoir la mort sur les 3 bâtiments principaux de la Force Z, et, en particulier, le Porte-avion. Moins d'une heure après l'explosion de la première bombe, ceux-ci gisaient au fond de la mer de Chine méridionale.

    Ainsi que l'Amiral Phillips !

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    Survivants britanniques en train d'être repêchés par un des escorteurs.

    Les pertes japonaises furent minimales tandis que la Flotte britannique d'extrême-orient ne pouvait plus s'opposer à l'assaut nippon. D'ailleurs, très rapidement, la Flotte aérienne japonaise repris sa mission de couverture de l'assaut contre l'Indochine tandis que des convois quittèrent Hainan en vue d'envoyer des troupes en Thaïlande pour y soutenir l'Armée de Phibun, qui se bat depuis plusieurs jours contre les Britanniques venus de Malaisie et qui sont entrés en Thaïlande dès l'annonce de Pearl Harbor, pour, comme s'était malheureusement à prévoir, se faire accueillir à coups de feu par l'Armée thaïlandaise !

    L'Amiral Shintarō Hashimoto avait parfaitement exécuté le plan de Yamamoto pour anéantir l'opposition britannique à l'expansion japonaise dans la région.

    D'ailleurs, l'offensive japonaise est générale. Les armées de l’Empire du Soleil levant attaquent de la Malaisie à l’île de Wake en passant par l’Indochine (avec l’aide de l’Armée thaïlandaise) et les Philippines.

    Bien qu’elle ait reçue quelques renforts du reste de l’Empire français et qu’Alger y ait entamée un train de réformes politiques, l’Indochine, attaquée depuis la Thaïlande à l’ouest, une partie de la Chine occupée au nord et subissant une série de débarquements dans la région de Haiphong sur sa côte est, l’Indochine apparaît condamnée, d’autant que la population locale apparaît favorable aux Japonais, en qui elle voit ses libérateurs tandis qu’une partie des colons français préfèrent secrètement la politique réactionnaire menée par Pétain et Laval en Métropole occupée à la politique d’ouverture et moderniste conduite par Mandel à Alger.

    Néanmoins, si une partie des colons auraient pu tolérer la présence nipponne contre un rattachement à l’administration pétainiste, ce n’est pas cette carte que jouera l’Empire japonais mais celle des pseudos-indépendance des États anciennement colonisés. Ainsi, alors que Bao Dai, Empereur du Vietnam replacé sur le trône par la République française, est évacué en hâte vers Singapour (ainsi que Sisowath Monireth, Roi du Cambodge et Sisavang Vong, Roi du Laos), les Japonais font proclamer quelques jours après leur arrivée à Hanoï par des Nationalistes non communistes du Phuc Quôc Hôi, un « État du Vietnam », avec à sa tête le Prince Cuòng Dê.

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    Drapeau de l’État du Vietnam.

    Cependant, dès le soir du 9 Décembre 1941, jour de l'anéantissement de la Force Z au lendemain de Pearl Harbor (en effet, cette différence de date est liée à la différence de fuseau horaire entre les îles Hawaï et l'Indochine), le gouverneur général de l'Indochine française, Vincent Auriol et Raoul Salan, commandant en chef des forces françaises dans la région rencontrent, dans une villa à l'écart de la capitale de l'Indochine française, qui croule de nouveau sous les bombes japonaises après une brève accalmie lorsque les Japonais attaquèrent la Flotte britannique, Hô Chi Minh, chef du Parti communiste vietnamien. Celui-ci est en effet revenu de son exil chinois suite à la légalisation de son Parti en Octobre. Les 3 hommes discutent d'une coopération militaire pour faire face à l'invasion japonaise (de furieux combats ont alors lieux à Haïphong où viennent de débarquer les troupes nippones ainsi qu'à Lang Son, attaquée depuis la Chine occupée comme en 1940) mais Salan et Hô se regardent en chien de faïence. En effet, le premier représente la souveraineté française tandis que l'autre est un indépendantiste et, encore pire aux yeux du Général français, un Communiste ! Cependant, les 2 hommes sont intelligents et ils savent bien que la situation nouvelle causée par le désastre britannique exige qu'ils doivent obligatoirement se mettre d'accord, du moins pour le temps que durera la guerre contre le Japon.

    Quant à l'après-guerre…

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    Hô Chi Minh

    C'est Auriol, socialiste, qui permet le compromis en ouvrant le dialogue entre le militaire français et le politicien vietnamien. Finalement, après de longues tractations, entrecoupés par de nombreux départs de Salan qui suit le déroulement des opérations non seulement à Haïphong et Lang Son mais aussi dans tout l'Extrême-Orient et le Pacifique, un accord est trouvé. Les « milices » de Hô seront placé sous le commandement français de Salan, mais jouiront en fait d'une quasi-indépendance. Hô est satisfait car il pourra obtenir pour ses forces l'aide américaine tandis que le colonisateur honni a fait de lui un partenaire incontournable ! Salan sait que cette nouvelle concession faîte aux Indochinois est nécessaire pour sauver l'essentiel à ses yeux, la place de la France en Orient et au sein de la coalition anti-japonaise. Mais il ne peut s'empêcher de penser à l'inévitable confrontation qui opposera la France aux Communistes une fois les Japonais vaincus. D'ailleurs, il poussera Auriol à s'entretenir avec Bao Daï pour lui expliquer les raisons qui ont poussé les autorités françaises à « s'allier » avec Hô Chi Minh et les Communistes et s'assurer du soutien de l'Empereur à la République (d'ailleurs, dès les premières bombes tombées sur Haïphong, le dirigeant vietnamien a appelé son peuple à combattre les Japonais).

    Bao Daï, bien évidemment, déclare aux 2 Français qu'il les soutient pleinement mais, comme il l'avouera plus tard, en tant que Vietnamien, il ne put s'empêcher d'être heureux de ce nouveau pied de nez fait aux Français tout en sachant pertinemment lui aussi la confrontation inévitable contre les Communistes, confrontation qu'il ne pourra gagner qu'avec l'aide de la France…

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    L'Empereur Bao Dai

    A Alger, Mandel, soucieux de faire tout ce qu'il peut pour aider ses soldats qui combattent en Indochine, convoque l'ambassadeur de la République de Chine et convient avec lui de l'entrée de troupes chinoises au Tonkin. Cependant, les Chinois n'ont non seulement pas des ressources illimitées, car devant déjà se battre pour défendre leur propre pays, mais de plus, ont des sentiments ambivalents envers les Français. Certes, ils leur savent gré de les aider depuis 1937, mais certains hauts gradés de l'Armée chinoise se sentent plus proche du peuple vietnamien que de ses colonisateurs...

    Pendant ce temps, plus au nord, les Japonais attaquent le petit territoire côtier français de Kouang-Tchéou-Wan situé au nord de l’île de Hainan.

    Malgré le choc de l’invasion japonaise, partout les soldats alliés résistent comme des lions à l’envahisseur, comme les courageux défenseurs américains de l’île de Wake, qui résisteront à l’ennemi jusqu’à la dernière cartouche.

    Les Philippines, bien que son président, Quezón, ait un moment espéré que les Japonais respecteraient la neutralité de cet État semi-indépendant, sont également attaquées. Sur place commande le général US Mac Arthur, spécialiste de l’Asie. Conscient de l’infériorité en homme et en matériel de ses troupes face à l’agresseur, il ordonne le repli sur la péninsule de Bataan, à l’ouest de la baie de Manille où elles conduiront une défense héroïque en attendant des renforts qui ne viendront jamais, du fait de la défaite initiale des Alliés sur l’ensemble du front et de la stratégie « Europe First » décidée à la conférence Arcadia, une banlieue de Washington, où se sont réunis Roosevelt, Churchill et Mandel, à la fin du mois. Durant cette conférence, les dirigeants des 3 grands acceptent également l’idée d’un commandement unique des armées alliées sur le front européen.

    En Tchécoslovaquie occupée, les Alliés parachutent un Commando tchécoslovaque. Celui-ci doit, en coopération avec la Résistance locale, assassiner Heydrich, le Protecteur de Bohème-Moravie et Nazi fanatique notoire.

    Avec l'entrée en guerre des États-Unis, le gouvernement de la République française pense qu'il est temps de changer de généralissime pour envoyer un signal fort de leur désir de combattre à leur allié américain. Doumenc est remplacé par l'un des tenants du Sursaut français, le général Noguès, tandis que c'est Catroux qui le remplace comme commandant en chef du théâtre nord-africain.

    En ce mois de Décembre 1941, lancement d'un raid audacieux des plongeurs de combat italiens du Xe Flottiglia MAS contre la Flotte britannique basée à Alexandrie. 2 Cuirassés sont gravement endommagés à l’heure où désormais, en plus de devoir surveiller les débris de la Regia Marina calfeutrés dans ses bases, les Britanniques doivent lutter contre l’expansion rapide du Japon et ont subi un désastre avec la destruction de la Force Z. Heureusement, les Britanniques peuvent compter sur la puissante Marine nationale pour maintenir l’avantage en Méditerranée face à la Marine italienne et l'arrivée prochaine de nombreux bâtiments de l'US Navy.

    C'est ce calcul que fait Hitler. Se rendant compte de l'affaiblissement qui n'est que temporaire des Marines alliées en Méditerranée, il décide de déployer sur le Front de l'est plusieurs des divisions maintenues en Grèce pour surveiller la Crète au lieu de lancer un nouvel assaut sur l'île grecque. Il demande même à Mussolini l'envoi en Russie de la division de parachutiste italienne « Folgore », qui était maintenue en réserve en vue d'un assaut soit sur Malte, soit sur la Crète, bien qu'il doute de plus en plus de la capacité militaire des Italiens (sauf des plongeurs de combat, bien évidemment).

     

    Janvier 1942

    A Washington s'achève la conférence Arcadia. Priorité est donnée à la victoire sur l'Allemagne tandis qu’est décidée la création d'un commandement unique interalliés. Par ailleurs, décision est prise de l'organisation d'un débarquement en Sicile pour mettre fin à la menace de l'Axe sur l'Afrique du nord et ouvrir le second front réclamé par Staline. Enfin, le 1er Janvier voit la signature par 27 États dont la France, l'URSS, la Grande-Bretagne et les États-Unis de la Déclaration des Nations Unies, qui réaffirme les principes de la Charte de l'Atlantique.

    En URSS, la contre-offensive de l'Armée rouge se poursuit, repoussant les Allemands jusqu'aux environs de Smolensk. Plusieurs poches de résistance allemande de plus ou moins grandes importances se forment. Goering ordonne à la Luftwaffe de les ravitailler par les airs. Odessa, toujours assiégée, continue de tenir, en dépit des assauts furieux de l'aviation de l'Axe contre les convois soviétiques la ravitaillant. Dans le secteur Nord, l'Armée rouge parvient à briser partiellement le blocus de Leningrad. Du ravitaillement et des renforts sont envoyés à la garnison tandis qu'une partie de la population civile est évacuée.

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    Un char soviétique T-34 dans la neige

    En Asie, création du commandement ABFDA pour American-British-French-Dutch-Australian sous la direction du général Percival. Il a notamment pour objectif de défendre Singapour et les Indes néerlandaises, bien que l'Indochine fasse aussi partie de sa zone de commandement. Mais celle-ci apparaît déjà comme condamnée, face à la multiplication des débarquements nippons sur sa côte orientale, au durcissement de l'offensive lancée depuis les régions de Chine occupée frontalières et à l'encerclement dû au fait que la Thaïlande participe au conflit du côté du Japon.

    En Chine, le général Stilwell est nommé chef d'état-major du maréchal Tchank Kai-chek suite à l'accord du gouvernement chinois.

    Par ailleurs, l'Armée chinoise qui a pénétré au Tonkin est sévèrement étrillée par les forces de Takuma Nishimura, commandant des troupes japonaises qui envahissent l'Indochine. Les Chinois, commandés par Long Yun, le Seigneur de la guerre qui dirige le Yunnan, se replient vers leurs bases, abandonnant définitivement les Français du Tonkin à leur sort...

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    Le Seigneur de la guerre chinois Long Yun

    L’offensive générale menée par le Japon se poursuit. Le Japon s’empare notamment de la ville de Rabaul sur l’île de Nouvelle-Bretagne. Ils y installeront rapidement une très importante base navale. Les Japonais progressent dans les Indes néerlandaises tandis qu’aux Philippines, ceux-ci font toujours face à la résistance héroïque des soldats américains et philippins sur la presqu’île de Bataan tandis que leur armée de Malaisie, commandée par le Général Yamashita, passé maître dans l'usage de la force blindée et en plus soutenu par les Thaïlandais qui assurent ses arrières, progresse rapidement vers le sud et Singapour (Kuala Lumpur tombe le 19 Janvier), contournant par la mer les différentes lignes de défense mises en place par les soldats de sa Gracieuse Majesté. De plus, en dépit de l'envoi de plusieurs escadrilles de chasse en Extrême-Orient par Churchill, l'aviation japonaise a le dessus, celle-ci s'étant rapidement installée en Thaïlande après l'anéantissement de la Force Z. Il faut néanmoins noter que les Japonais ont considérablement affaiblis leur forces basées dans le Mandchoukouo afin d'être en mesure d'attaquer simultanément les Français d'Indochine et les troupes du Commonwealth britannique en Malaisie, désireux qu'ils étaient de s'emparer au plus vite de la puissante base navale britannique tout en mettant fin à la menace sur leurs lignes de communication représentée par l'Indochine.

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    Char japonais du Type 95 Ha-Go, clé du succès japonais en Malaisie.

    Bao Dai, réfugié à Singapour, rencontre l'ex-Empereur d'Annam, Duy Tan, désormais connu sous le nom de Vinh San, et qui s'est engagé volontairement après le sursaut comme radiotélégraphiste au sein de la Marine nationale. Mandel a en effet décidé que le prince vietnamien serait plus utile à la cause de la France auprès de Bao Dai. Bao Dai craint d'abord d'être démis de son pouvoir impérial au profit de Vinh San, désormais chaud partisan de la France mais celui-ci lui explique qu'il n'est ni dans ses intentions, ni dans celle d'Alger, de le remplacer. Vinh San lui propose en effet de se mettre à son service en prenant la tête d'un gouvernement « moderne » de l'Empire du Vietnam. Bao Dai, qui se doute bien que les Français sont derrière cette idée et qui avait craint d'être déchu, accepte facilement. Les 2 hommes seront désormais le visage du Vietnam impérial luttant aux côtés des Alliés.

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    Vinh San

    Mais Vinh San n'est pas le seul membre d'une famille royale d'Indochine qui soit un fervent partisan de la guerre menée par la France. Le Roi du Cambodge, Sisowath Monireth, évacué contre son gré à Singapour alors qu'il était prêt à rester à Phnom Penh pour y poursuivre la lutte contre les armées qui envahissaient son pays. En effet, le nouveau Roi a fait preuve de son courage lors de la Campagne de France et s'est vu remettre en personne par Mandel la Légion d'Honneur et la médaille de guerre ! Cependant, les Français lui ont expliqué qu'il sera plus utile à l'abri pour pouvoir servir son pays à l'avenir, après la victoire commune.

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    Sisowath Monireth

    Les Allemands lancent l’Opération « Roulement de Tambour » qui consiste en l’envoi d’U-boots au large de la côte est américaine pour y attaquer les navires de commerce non encore organisés en convois.

    En Europe, Hitler prédit un prochain débarquement allié en France (il avait un temps envisagé une action de ce type en Norvège mais il s’était ravisé, conscient que ces « maudits Français » ont dû faire pression sur leurs alliés britanniques et, désormais, américains, pour que le débarquement ait lieu dans leur pays). En conséquence, le Prinz Eugen, le Scharnhorst et le Gneisenau resteront stationnés en France métropolitaine.

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    Le Scharnhorst

    A Alger, le Ministre de la Marine, l'Amiral François Darlan, propose en plus de l'envoi de bâtiments de surface qui épauleront les Marines alliées sérieusement étrillées en Extrême-Orient et dans le Pacifique, d'utiliser massivement la Force sous-marine française afin de harceler les lignes de communications des Japonais en attaquant leurs convois et, dans la mesure du possible, leurs vaisseaux de guerre. En effet, les Sous-marins français, hormis la mission cruciale consistant à maintenir des liaisons avec la Résistance métropolitaine et l'attaque des convois allemands assurant la navette entre le Reich et la Norvège occupée, ne sont que peu utilisées, en dépit du courage manifeste et de la volonté de se battre des équipages.

     

    Février 1942

    En URSS, en dépit du discours optimiste du président Kalinine, chef de l’État officiel de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, annonçant la libération prochaine des Républiques Soviétiques occupées, l’offensive de l’Armée rouge commence à ralentir.

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    Mikhaïl Kalinine

    L’Indochine, submergée de toute part, voit ses garnisons françaises soit décrocher vers la Chine (où elles seront relativement bien accueillies par le gouvernement nationaliste qui veut peut être se faire pardonner le fait d'avoir abandonner ces mêmes Français aux Japonais...) soit se replier dans l’arrière-pays pour y former des maquis qui mèneront la vie dure aux forces d’occupation nippones. D’ailleurs, nécessité faisant loi, les maquis de l’Armée française d’Indochine combattront, comme convenu en Décembre 1941, aux côtés de ceux constitués par les Communistes vietnamiens d’Ho Chi Minh. Auriol est évacué d'Indochine par le Sous-Marin Surcourf en direction de Pondichéry (où il rejoint les monarques laotiens, cambodgiens et vietnamiens qui ont été de leur côté évacués de Singapour, menacée par la fulgurante avance japonaise en Malaisie) peu avant l'entrée des troupes japonaises dans Saïgon. Quant à Salan, il a refusé d'évacuer et prend le maquis à la tête de ses troupes.

    Maîtres de Vientiane et de Phnom Penh, les Japonais y installent leurs fantoches, choisis parmi les Nationalistes locaux non communistes. Son Ngoc Thanh, un journaliste, devient « Chef de l’État » au Cambodge tandis qu'un « État lao » est proclamé à Vientiane.

    Dans le même temps, la campagne de Malaisie s'achève avec l'entrée en vainqueur des forces de Yamashita à Singapour. Le général japonais obtiendra le surnom de « Tigre de Malaisie » et pour toute récompense de Tojo, d'être envoyé sur un front secondaire en Mongolie intérieure pour s'être montré relativement modéré avec les Malais désormais sous domination japonaise. Churchill parlera de la chute de Singapour comme du « plus grand désastre de l'histoire militaire britannique ».

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    Tomoyuki Yamashita

    Plus au sud-est, la Flotte alliée est écrasée par son homologue nipponne à la bataille de la Mer de Java, prélude à l’invasion de l’île la plus importante des Indes orientales néerlandaises par les armées de l’Empire du Soleil Levant. Le commandant de la Flotte alliée ABFDA, l'Amiral néerlandais Karel Doorman, est tué au cours de l'engagement. Notons qu'en dépit du nom de cette force, aucun bâtiment de la Marine nationale ne participera à cet engagement.

    Dans le Pacifique centre, les Américains mènent leurs premiers raids contre les bases japonaises des Îles Gilbert et des Îles Marshall.

    Comme prévu, se tient la première conférence d’État-major entre des officiers américains, britanniques et français.

    Au Canada, les candidats anti-conscriptions sont largement battus dans 4 élections partielles.

    En Pologne occupée, création de l’AK, l’armée de l’intérieur polonaise par la fusion de plusieurs groupes de résistance polonais. L’AK sera le bras armé en Pologne du gouvernement polonais en exil à Alger (qui compte par ailleurs plusieurs divisions dans son armée régulière qui se bat aux côtés des Alliés).

    En Prusse orientale, où Hitler et les Nazis ont transféré la plupart de leurs prisonniers français issus d'Afrique noire, espérant cruellement que le rude climat leur sera néfaste, Léopold Sédar Senghor, le chantre de la « négritude » et de l'identité africaine, succombe à une pneumonie.

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    Léopold Sédar Senghor

    LFC, ça n'est pas systématiquement un monde meilleur que le nôtre

    Mais le gouvernement allemand a beau être démoniaque, certains combattants allemands font preuve d'une grande humanité.

    Le 9 Février 1942, le U-156, commandé par Werner Hartenstein, croise la route du Normandie, reconverti en transport de troupes suite à un accord entre Alger et Washington et le torpille. Le Paquebot avait déposé des centaines de soldats américains à Casablanca et, reprenant la route de l'Amérique, il avait pris à son bord des milliers de prisonniers italiens, capturés lors de « La guerre éclair du désert » de 1940, que les Alliés avaient décidés de mettre hors de portée de l'Axe, aux États-Unis. Des centaines de civils désireux de rejoindre la sécurité de l'Hémisphère occidentale avaient également été embarqués.

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    Werner Hartenstein

    Hartenstein se rendant compte de la présence de civils et de prisonniers italiens à bord du navire mourant, prend le risque d'expédier en clair un SOS proposant une trêve, le tout en Anglais et en Français. L'officier allemand annonce son intention de déposer les canots de sauvetage pris en remorque à Ponta Delgada, capitale des Açores, archipel portugais donc neutre.

    Rapidement, d'autres U-Boots arrivent sur place sur ordre de l'Amiral Donitz et prennent en charge les survivants.

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    U-Boots sauvant des survivants du Normandie

    Les Alliés ne sont bien évidemment pas en reste. Leurs bateaux présents dans l'Atlantique ont captés le message et l'ont retransmis à leurs amirautés respectives. Mandel est stupéfait par la situation. Alors que jusque là les Allemands foulaient au pied la France, voilà qu'un commandant de sous-marin du IIIème Reich prend des risques considérables pour sauver les survivants d'un navire français (dont plusieurs sont Juifs d'ailleurs) !

    Darlan, ministre de la Marine, propose d'envoyer des destroyers en « éclaireurs » sur place. En effet, ce sont des bâtiments très rapides et, si jamais l'Allemand tend un piège, on le coulera avec leurs charges sous-marines.

    3 destroyers (2 Français, 1 Britannique (Churchill est moins méfiant que les Français quant aux intentions des Allemands et a vite donné son accord)) qui escortaient un convoi à une journée de navigation sont détachés de leur tâche et envoyés sur place.

    Une « Task Force » française en patrouille restera à bonne distance et aux aguets mais prête à aider les survivants si les Allemands n'ont pas mentis.

    Au cas où Hartenstein trahirait sa parole, les Alliés n’envoient qu'un sibyllin « Trêve acceptée. Les secours sont en route. » en clair et en Allemand.

    Cependant, une fois sur place, les Alliés découvrent des U-Boots en pleine mission de sauvetage et dont le pont est recouvert par d'immenses Croix-Rouges.

    Entre temps, à la stupéfaction générale, un message signé de l'Amiral Donitz semblait confirmer la trêve !

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    L'Amiral Donitz

    Les Capitaines des Destroyers informent leurs commandements de la situation et reçoivent rapidement l'ordre de prendre en charge les survivants.

    Quelques heures plus tard, la « Task Force » française (composée notamment du Gloire) arrive sur les lieux et recueille le reste des naufragés.

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    Le Gloire, Croiseur français ayant participé aux opérations de sauvetage.

    Cette trêve, inouïe, a donc permis de sauver la majeure partie des survivant du Normandie qui seront pris en charge aux Açores avant de reprendre, quelques semaines plus tard, la route de l'Amérique.

    Cependant, cette trêve restera unique du fait du durcissement de la guerre sur Mer et de l'utilisation de plus en plus massive par les Alliés du système des convois.

    Le U-156 sera coulé, comme tant d'autres U-Boots, en Mai 1943 mais Werner Hartenstein et son équipage survivront au naufrage et finiront capturés par les Alliés.

     

    Mars 1942

    En Asie, le Japon remporte un nouveau succès en mettant virtuellement fin à l’existence des Indes orientales néerlandaises en faisant capituler l’île de Java. Dans le même temps, l’armée japonaise débarque en Nouvelle-Guinée. Aux Philippines, le général Douglas Mac Arthur, refusant de faire moins bien qu'un « Frenchy », décide de ne pas fuir les Philippines mais, comme le fait Salan en Indochine, d'y animer la Résistance locale en se retirant dans l'arrière-pays. Son refus d'obéir à Roosevelt fut bien évidemment caché à une presse alliée qui fit la une sur son héroïsme, au point de presque oublier Raoul Salan !

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    Les soldats japonais, à l'instar des Allemands en URSS, se montrent impitoyables avec leurs prisonniers, que ce soit en Indochine, en Malaisie, à Singapour ou aux Philippines, multipliant les exécutions sommaires.

    En Birmanie, les Japonais soutenus par les Thaïlandais peuvent enfin déclencher leur offensive après la défaite alliée en Malaisie et en Indochine.

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    En France, un audacieux raid Franco-britannique, soutenu par la Résistance intérieure, permet la destruction de l’écluse de la cale sèche du port de Saint-Nazaire, la seule de la côte atlantique capable d’accueillir un cuirassé de la taille du Tirpitz. Mandel et Churchill étaient en effet extrêmement inquiets de la possibilité qu’avaient les Allemands de transférer leur Cuirassé Tirpitz sur la côte française dans l’optique d’y mener des opérations contre les convois alliés dans l’Atlantique.

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    Le Commando britannique N°4

    En URSS, une contre-attaque allemande leur permet de rendre à nouveau total le blocus de Leningrad. Cependant, leur armée est trop éprouvée pour pouvoir lancer un assaut frontal contre l'ancienne Petrograd. Le siège reprend donc tandis qu'un autre s'achève, celui d'Odessa. La courageuse Cité succombe sous l'assaut conjugués des Roumains et des Allemands (qui ont reçus des renforts de troupes auparavant maintenues en Grèce), d'ailleurs très bien pourvus en artillerie lourde de siège. La garnison sera évacuée par la mer. Dans le secteur centre du Front, une série de contre-attaques locales permettent aux Allemands de rejoindre plusieurs des « Hérissons » encerclés par les Soviétiques.

    En Hongrie, Miklos Kallay est nommé Premier ministre par le Régent. Quoi que conservateur, il n'a aucune sympathie pour le Nazisme et refusera de livrer les Juifs hongrois aux Allemands. Il lancera d'ailleurs des pourparlers de paix secrets avec les Alliés.

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    Miklos Kallay

    Le général De Gaulle prononce un discours sur les ondes de Radio-Alger.

    « La guerre mondiale est à son point culminant.

    Il est naturellement assez arbitraire de chercher dans le passé une comparaison avec le présent. Je crois bien, tout de même, que beaucoup d'esprits réfléchis découvrent des analogies entre la situation actuelle de la guerre et celle qui se présentait vers la fin de 1917.

    Aujourd'hui, l'ennemi, car le Japon, l'Allemagne et l'Italie ne font qu'un, tient dans le Pacifique un avantage certain. Il a enlevé Singapour, envahi les Indes Néerlandaises, submergé les Philippines, foulé au pied l'Indochine, notre Indochine, pénétré en Birmanie. Il se cramponne énergiquement à ses positions en Russie. Les mers foisonnent de ses sous-marins. On sent approcher le suprême effort d'Hitler.

    Dans l'automne de 1917, l'ennemi avait abattu la Russie et pénétré jusqu'au Caucase; il venait d'écraser à Caporetto l'armée italienne; il poussait ses avant-gardes jusqu'au canal de Suez et aux abords de Salonique; sur le front principal de l'Ouest, il tenait en échec les Français, les Anglais et les premières troupes d'Amérique; il menait dans l'océan la guerre sous-marine renforcée. On attendait l'ultime assaut d'Hindenburg.

    Or, quelques mois après, cet assaut avait été brisé et l'offensive des Alliés se déclenchait sur tous les théâtres, jusqu'au jour où, sans aucune raison en apparence décisive, l'ennemi envoyait ses plénipotentiaires capituler dans le wagon de Rethondes.

    Je ne dirai certes pas que ce processus victorieux doive se dérouler de nouveau suivant le même rythme et dans le même délai. Rien n'est écrit d'avance et le fatalisme passif est, à la guerre, le pire danger. Mais nous avons deux bonnes raisons pour compter ferme que le drame actuel se terminera, comme le précédent, par l'écrasement de l'ennemi.
    La première raison est d'ordre matériel.

    L'ennemi a eu, jusqu'à présent, la partie belle. En Extrême-Orient comme en Europe, il a toujours attaqué par surprise ses adversaires mal préparés. Mais s'il a su, tout de suite, faire le plein de ses succès parce qu'il avait fait d'emblée le plein de ses forces, ses adversaires se sont ressaisis. Nous faisons notre compte. Nous savons de quels moyens puissants dispose maintenant le parti de la liberté et nous savons de quels moyens énormes il disposera avant un an.

    La deuxième raison de notre certitude est en nous-mêmes. Elle est d'ordre moral. Si c'est le moment du doute pour les cœurs faibles, c'est, pour les cœurs forts, le moment des grandes résolutions.

    Or, parmi ceux qui mènent le bon combat, nous constatons qu'on renonce au moindre effort. L'absurde esprit de défensive et de concessions au mal, qui s'exprimait, stratégiquement parlant, par " Ligne Maginot " et, politiquement parlant, par Munich , est bel et bien en train de faire place à l'esprit d'attaque et d'intransigeance sans lequel toute guerre est perdue.

    La France, pour occupée qu'elle soit, participe au redressement mondial. Ceux de ses enfants qui combattent serrent les rangs et redoublent d'efforts. Ceux qui ne peuvent encore le faire lèvent la tête vers l'espérance. Nous ne savons que trop que nos terres sont un champ de bataille, malgré le mensonge des Collaborateurs. Chez nous, l'ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l'on voit même des patriotes, que les traîtres ont traînés devant de pseudos cours de justice, bousculer la mascarade et accuser la trahison.

    Allons ! Le pire va finir, le meilleur est en marche.

    Voici l'heure de Clemenceau ! »

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    Avril 1942

    L’heure de la revanche a sonnée dans le Pacifique. Le 16 Avril, l’audacieux Lieutenant-colonel Doolitle a conduit un raid courageux sur le Japon même avec une force de bombardiers B-25 qui ont décollés depuis le Porte-avion USS Hornet qui s’est dangereusement approché des côtes japonaises pour que les bombardiers puissent atteindre le Japon puis rejoindre la Chine nationaliste (l’URSS ayant refusée d’accueillir les bombardiers sur son sol après le raid car souhaitant préserver sa neutralité avec le Japon). Bien que les effets militaires soient quasi-nuls, le raid a le don de regonfler le moral du peuple américain tout en provoquant l’ire des Japonais qui ont constatés que leur pays n’était pas à l’abri des bombardiers américains malgré la conquête d’un immense empire.

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    Un bombardier américain décollant du pont de l'USS Hornet.

    Le raid arrive peu après la reddition de la péninsule de Bataan après une résistance héroïque. Commence une « Marche de la mort » vers les camps de prisonniers pour les soldats alliés capturés.

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    Peu de temps auparavant, les Japonais, profitant de la chute de Singapour, ont lancé 5 Porte-Avions (Akagi, Hiryu, Soryu, Shokaku et Zuikaku) contre la Flotte britannique d'Extrême-Orient. Cependant, les Britanniques, qui n'ont que 3 Porte-avions à leur opposer (et encore, l'un d'entre eux est le vieillissant HMS Hermes. Les autres sont le HMS Formidable et le HMS Ark Royal), préfèrent se retirer dans la base de Diego Suarez, à Madagascar. Les Japonais causent néanmoins de lourdes pertes aux convois ravitaillant la Birmanie (causant d'importants dégâts au trafic ravitaillant non seulement les forces alliées dans la région mais également l'Armée chinoise) ainsi qu'aux installations de l'île de Ceylan au prix de pertes minimes.

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    Le pont du Zuikaku

    A l'issue du raid, et suite à l'attaque de Doolittle sur Tokyo, l'Amiral Yamamoto décide que la prochaine cible de sa Flotte combinée sera l'atoll de Midway. Une flotte de 3 Porte-avions (Zuikaku, Shokaku et Shoho), initialement destinée à l'offensive MO sur Port-Moresby, est néanmoins envoyée à Singapour pour « garder à l'œil » la Flotte britannique d'Extrême-Orient et protéger le flanc ouest des territoires sous contrôle nippon. Port-Moresby sera tout de même attaquée mais le convoi de débarquement ne sera couvert que par l'aviation basée au sol à Lae et Rabaul.

    En Allemagne, le Général Henri Giraud s’évade de la forteresse de Königstein où il était détenu et parvient à rejoindre la France avec l’aide des services secrets français. Celui-ci rejoindra l’Algérie à bord d’un sous-marin de la Marine nationale où il sera reçu chaudement par les membres du gouvernement, notamment de Gaulle qui voit en lui un militaire d’envergure capable de conduire les armées de la République à la victoire. En représailles à cette évasion, Hitler ordonnera l’exécution des officiers ayant aidés, et quelques-uns sur de simples présomptions, à l’évasion du général.

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    Le Général Giraud

    En Union soviétique, les combats, violents, se poursuivent sur l’ensemble du front.

    En France occupée, les Allemands, soucieux de renforcer encore plus leur emprise sur l’État français, contraignent Pétain à transmettre la majeure partie de ses pouvoirs à Pierre Laval. Ce dernier aurait aimé se débarrasser complètement du Vieux Maréchal en se proclamant lui-même « Chef de l’État » mais les Allemands préfèrent non seulement garder Pétain comme moyen de pression sur Laval mais en plus maintenir la fiction Maréchaliste qui parvient tout de même à tromper certains Français. Cependant, le gouvernement collaborateur est remanié et voit les Conservateurs et les Maréchalistes en être chassés au profit de Collaborationnistes purs et durs. Laval et Abetz feront en sorte qu'un juste équilibre soit trouvé entre les proches amis de Déat et ceux de Doriot soit trouvé afin que les 2 chantres de la soumission de la France se neutralisent mutuellement.

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    Affiche de recrutement des Forces de sécurité légionnaires aussi appelée Légion.

    La réaction de De Gaulle est notable et il en fait part aux Français de Métropole sur les Ondes alliées.

    « Il paraît que, parmi les traîtres collaborateurs, Hitler a prononcé certaines mutations. Nous attendions cette formalité.

    La situation de ses armées l'amène à renforcer les sûretés que lui avaient données, voici tout juste vingt-deux mois, quant à notre territoire, nos ressources et nos forces de police, des chefs militaires et politiques indignes. Il juge bon d'y employer des personnages revêtus d'une plus apparente indignité.

    Les nécessités de ses armements le conduisent à exiger davantage de la production française, des usines françaises, du travail français, et à placer aux leviers de commande des hommes aux mains encore plus sûres, plus dures et plus impures.

    Sa volonté de pervertir la France, pour mieux l'asservir et l'exploiter, le porte à y déléguer l'exercice de l'oppression à des gens plus spécialement habiles dans l'art de corrompre et de terroriser.

    Mais il n'y a là qu'utilité et opportunité.

    Rien qui change le fond des choses. Rien qui modifie les données du jeu terrible qu'Hitler a engagé contre la France et contre le monde en se servant, comme toujours, de l'infamie et de la trahison.

    Bien entendu, la France Républicaine n'a jamais douté, même une heure, que tel serait, inéluctablement, -le processus de la stratégie d'Hitler. Pas une minute, la France Républicaine ne s'est laissé prendre à des illusions dérisoires sur le redressement possible de chefs prosternés dans la boue. Pas une seconde, la France Républicaine n'a imaginé que des hommes, qui ont livré notre pays à l'ennemi, lancé leurs sbires contre le peuple de France lui-même et qui, sur le sol frémissant de la martyrisée, sont allés mettre leur main dans la main d'Hitler, pourraient jamais sortir du déshonneur.

    Mais l'événement fera voir peut-être que, pour les hommes de bonne volonté, dans l'ancien et le nouveau monde, il est grand temps de voir aussi clair. La guerre que nous faisons n'est pas seulement une bataille entre des armées. Elle est la lutte du mensonge contre la vérité, de l'ombre contre la lumière, du mal contre le bien. Nous ne la gagnerons qu'à la condition d'attaquer le mal, de percer l'ombre, de poursuivre le mensonge. L'archange même sera vaincu s'il se laisse prendre aux artifices de Lucifer.

    Le devoir de chaque Français, le devoir de chaque Française, est aujourd'hui identique à ce qu'il était hier. Mais il est plus évident. Le devoir de chaque Français, le devoir de chaque Française, est de continuer à lutter activement et par tous les moyens en son pouvoir à la fois contre l'ennemi lui-même et contre les gens du dit État français qui sont les complices de l'ennemi. A ces gens-là, comme à l'ennemi, les Français ne doivent rien, excepté de les chasser et, en attendant, de saboter leurs ordres et de haïr leurs figures. La libération nationale ne peut être séparée de l'insurrection nationale.

    Depuis que le monde est le monde, plusieurs grands conquérants ont prétendu le dominer. Aucun n'y réussit jamais. Car, quelque grave erreur faussa toujours, au moment décisif, les calculs de chacun d'eux.

    La nation française n'a d'ailleurs jamais cessé de montrer comment et pourquoi Hitler s'est trompé sur son compte. Nous croyons qu'elle va poursuivre la démonstration. Il est possible qu'Hitler succombe pour s'être cru capable de disposer de la France. »

    Le gouvernement canadien de M. Mackenzie-King fait voter la population canadienne lors d'un référendum national pour permettre "d'employer hors du dominion les troupes recrutées par conscription".

    La proposition gouvernementale est soutenue par la majorité en dépit de la majorité donnée au non par les Francophones du Québec.

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    Mai 1942

    Exécution d’Heydrich par la Résistance tchécoslovaque. Les représailles allemandes sont terribles (destruction du village de Lidice).

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    Photographie du véhicule où se trouvait Heydrich lors de son exécution par des parachutistes tchécoslovaques.

    Opération Millenium/Millénaire. Raid de plus de 1000 bombardiers alliés sur la ville allemande de Cologne. Henri Dailliére, connu pour avoir bombardé le premier Berlin le 7 Juin 1940 avec le « Jules Verne », un Farman F.222 et pilotant désormais un bombardier plus moderne fourni par les Américains, participe à l'opération bien que lui et son équipage soient condamnés à mort par les autorités nazies ! En effet, bien que ses supérieurs aient voulus les placer à des postes moins exposés (formateurs entre autres), Dalliére et ses hommes ont insisté pour faire partie des gigantesques formations de bombardiers alliés qui matraquent le Reich afin, comme le dit Dalliére, de « Venger la nation française foulé au pied par l'ennemi allemand ! »

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    En URSS, sur le front sud, l’offensive déclenchée par les Soviétiques est un désastre. Cette déroute ouvre la voie au déclenchement de leur propre offensive par les Allemands en direction des puits de pétrole du Caucase. Les unités italiennes, pourtant vivement critiquées par les Allemands depuis le début du conflit, s'illustreront dans la défense puis la contre-attaque qui s'ensuivra. Ce sera notamment le cas de la division parachutiste italienne Folgore.


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    Des soldats italiens à l'assaut sur le Front de l'est

    La France, la Grande-Bretagne et l'URSS signent un traité d'assistance mutuelle par lequel ces 3 puissances s'engagent à combattre l'Allemagne jusqu'à la victoire finale, et à ne pas faire de paix séparée. Elles acceptent aussi de signer une alliance de 20 ans, de ne pas rejoindre une coalition qui serait dirigée contre l'une des signataires, et à ne pas interférer dans leurs affaires internes. Ce traité est, bien évidemment, un acte tactique, les 3 signataires se méfiant les uns des autres, surtout Alger et Moscou.

    Bataille pour Port-Moresby. Nimitz, connaissant les plans japonais, a décidé de ne pas envoyer de Porte-avions contre la Flotte assaillant Port-Moresby. Cependant, les forces aériennes locales ont été renforcées en vue de repousser l'assaut. C'est un désastre pour les Japonais qui redonne espoir aux Alliés dans le Pacifique. On peut aussi arrêter les Japonais ! Néanmoins, beaucoup de pilotes alliés perdirent la vie ce jour là. Mais le véritable sort de la Guerre dans le Pacifique se jouera plus à l'est. En effet, décryptant les messages japonais, les Américains savent que l'offensive principale de l'ennemi sera lancé contre l'atoll de Midway. Ils se tiennent prêt à repousser l'envahisseur lors d'un titanesque combat naval. Cette-fois, la France participe à l'effort, fournissant certes des vaisseaux de surface (notamment le redoutable Cuirassé Richelieu, modernisé aux États-Unis), mais principalement des sous-marins, qui quadrillent les différentes routes que peuvent emprunter les Japonais.

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    Midway

    Aux Philippines, la dernière position tenue par les Américains, la forteresse de Corregidor, tombe aux mains des Japonais. Cependant, cette reddition ne marque pas la fin des combats aux Philippines car la guérilla continue sous le commandement de Mac Arthur, dont les Japonais ont mis la tête à prix. En représailles de cette résistance, les Japonais exécutent le Général Wainwright en dépit du fait qu'il avait ordonné à toutes les forces américaines se battant encore dans l'archipel de se rendre. Cette mise à mort outre les Américains qui jurent de venger le Général. En parallèle, le Président du Commonwealth des Philippines, Manuel L. Quezon, prend la tête d'un gouvernement en exil.

    En Birmanie, les Japonais parviennent après de durs combats à s'emparer de Rangoon, la capitale du pays. Soucieux de se rallier les Indépendantistes birmans, et contrairement à leurs plans initiaux, ils proclament immédiatement l'indépendance du pays avec à sa tête, Ba Maw.

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    Image de propagande japonaise

    En Chine, les Japonais attaquent dans les provinces du Tché-Kiang et du Kiang-si. L'objectif des Japonais est double. Tout d'abord empêcher les Américains d'y installer des bases aériennes d'où ils pourront attaquer le territoire nippon. Leur second objectif est de récupérer les pilotes américains ayant participé au Raid de Doolittle et qui ont atterris dans le secteur, en plus de se venger des civils chinois qui leur sont venus en aide.

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    Soldats japonais en Chine

    Au Canada, conformément au référendum tenu le mois précédent, la loi de conscription prend effet. Cependant, les conscrits ne seront pas obligés de se battre outre-mer.

    Le Mexique déclare la guerre à l'Allemagne, au Japon et à l'Italie.

    En France occupée, le gouvernement, en la personne de Pierre Laval, annonce l'instauration du Service du Travail Obligatoire suite aux demandes de main-d’œuvre des Allemands, représentés par Fritz Sauckel. Le « Chef du gouvernement » justifie la mesure en expliquant que le STO est la participation française à la guerre menée par l'Allemagne contre le Bolchevisme. En dépit de la propagande promettant des salaires plus élevés en Allemagne qu'en France et de l'action des FSL et des soldats allemands dans la traque des réfractaires, le STO servira plus à gonfler les rangs de la Résistance qu'à aider à augmenter la productivité des usines du Reich, à tel point que la Résistance intérieure aura parfois bien du mal à nourrir ses nouvelles recrues !

    Le Général De Gaulle s'adresse au peuple français :

    « Ainsi, malgré le désastre et l'occupation, malgré l'oppression écrasante de l'envahisseur, malgré la trahison inlassable des hommes qui ont usurpé les attributs du gouvernement, malgré la propagande acharnée de ces gens et de l'ennemi qui monopolisent pour les empoisonner toutes les sources de l'information publique, malgré les exécutions, les détentions, les représailles, la France, au pire moment de cette troisième année de guerre, la France combat toujours. Bien plus, son effort de guerre, au-dedans et au-dehors, apparaît comme essentiel dans l'effort commun du parti de la liberté, en attendant que, demain peut-être, il apparaisse comme décisif.

    Sans la France, quelle serait la situation matérielle et morale des Alliés en Afrique? Sans la France, qui donc aujourd'hui dominerait l'Orient arabe ? Sans la France, quelles communications resteraient aux Alliés pour relier les continents américain et australien et nourrir, par-là, les grandes batailles du Pacifique? Sans la résistance héroïque du peuple français et les preuves sanglantes qu'il en donne, à Saint-Nazaire comme à Châteaubriant, à Nantes comme à Paris, à Bordeaux comme à Strasbourg, quel obstacle empêcherait les traîtres, collaborateurs d'Hitler, d'assurer la victoire allemande en mobilisant le désespoir de la France ? En vérité, l'issue du conflit mondial dépend, dans une large mesure, de ce que fait et fera la France. Écrasée, d'abord, presque seule, à l'avant-garde des démocraties, elle reste en mesure d'aider puissamment à leur victoire en conservant l'esprit de lutte et en se battant comme elle peut.

    Cependant, la France qui combat ne combat que pour la France. Elle méprise infiniment les vociférations de l'ennemi et des amis de l'ennemi qui l'accusent de servir l'étranger. Oui, certes, elle est pro-britannique, pro-russe, pro-américaine, pour cette raison que la victoire des Britanniques, des Russes, des Américains, doit être en même temps sa victoire. Elle demeure dans leur camp, malgré ce que cela lui coûte, pour que, dans leur camp, soient servis, défendus, représentés par elle, l'âme, l'honneur, les intérêts de la France. Elle a choisi de rester fidèle au parti de la liberté, parce qu'elle entend y satisfaire, en même temps que son idéal, sa volonté d'indépendance et d'intégrité nationales. Il serait aussi vain, pour elle, de revendiquer ses droits en s'abstenant de ses devoirs qu'il serait vain, pour les autres, de l'enfermer dans ses devoirs en lui contestant ses droits.

    La France qui combat, c'est la France. Oui, la France déchirée par l'ennemi et trahie par des politiciens sans scrupules, mais la France qui se rassemble pour la victoire et pour le renouveau. L'union sacrée s'est faite, malgré les douleurs, les chaînes, les barrières, les mensonges, entre tous ses enfants fidèles du dedans et du dehors, autour de ceux à qui il est donné de soutenir par les armes son honneur et son intégrité! C'est par là qu'on voit apparaître, une fois de plus dans l'Histoire, l'éternel miracle français.

    Pour les ennemis de la France et pour les traîtres qui les servent, c'est l'échec évident et, bientôt, la chute certaine. Pour ses amis, c'est l'élément unique, mais sûr, qui leur garantit l'aide grandissante de la France dans la guerre et son concours nécessaire dans la paix. »

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  9. Août 1941

    Signature d’un accord entre le gouvernement Sikorski et l’URSS stipulant la création d’une armée polonaise en Union soviétique sous le commandement du général Anders.

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    Le premier ministre polonais, Władysław Sikorski

    Aux États-Unis, Roosevelt obtient le prolongement du service militaire dans l’armée et la garde nationale. De plus, son pays met en place un embargo pétrolier principalement à destination du Japon.

    Cependant, la trahison est l’apanage de tous les pays occupés par l’Allemagne. Ainsi Léon Degrelle fonde-t-il la Légion Wallonie qui a pour vocation de combattre sur le front de l’Est.

    Sur le front, alors que les Allemands se sont emparés de Smolensk, le Führer ordonne de disperser les Panzer Corps du groupe d’armée centre vers les groupes d’armées du nord et du sud, pour aider le premier à mieux bloquer Leningrad et le second à isoler le maximum de troupes soviétiques dans la région de Kiev.

    Mais les Russes sont vaillants. Non seulement ils se battent avec acharnement en défense mais mènent aussi, ponctuellement, des contre-attaques localisées avec des blindés et leur aviation. De plus, le répit inespéré donné par Hitler aux défenseurs de Moscou leur permet de mettre en place une série de lignes défensives afin de défendre la capitale soviétique.
    Staline refuse d’écouter Joukov qui voulait évacuer Kiev, menacée par l’encerclement allemand et le démet de ses fonctions. Temporairement cependant.

    Les Soviétiques qui ont bloqués les Allemands le long du Dniepr et qui se battent dans les rues de Kiev voient déferler du nord une importante force blindée.

    La résistance acharnée et parfois même, efficace, de l'Armée rouge impressionne les Finlandais. Doivent-ils en profiter pour conclure une paix séparée avec les Soviétiques avec comme clause principale la rétrocession des territoires cédés à l'URSS en Mars 1940 ? C'est ce que souhaiterait le Maréchal Mannerheim, commandant en chef de l'Armée finlandaise et héros de la guerre d'Hiver. Mais une bonne partie des dirigeants finlandais, désormais enivrés des impressionnants succès allemands, en viennent à rêver d'une Grande Finlande comprenant même la péninsule de Kola ! Les négociations sont donc sur le point de capoter avec Staline alors que celui-ci en était arrivé au point d'accepter un traité de paix avec Helsinki !

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    Le Maréchal Carl Gustaf Emil Mannerheim

    À Alger, on connaît les sentiments francophiles du commandant en chef de l'Armée finlandaise (qui parle couramment français d'ailleurs). On a même de la sympathie pour ce courageux petit pays qui, en plus, n'a pas, malgré l'alliance allemande, sombré dans la dictature fasciste et est resté une démocratie.

    La France n'étant pas en guerre avec la Finlande, le chargé d'affaire à Helsinki de la République française (c'est en effet le représentant de l’État français qui a rang d'ambassadeur en Finlande, petite concession faîte par Helsinki à Hitler) fait le siège du Président Ryti pour le convaincre de signer la paix avec l'URSS, en jouant de la menace d'un retour de bâton violent de la part de Staline lors de son inévitable contre-offensive tandis que dans la même temps, il promet si la paix est conclue maintenant, les Occidentaux pourront encore « protéger » la Finlande contre Staline, sous-entendant par ailleurs, que l'alliance française avec Staline n'est que de circonstance.

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    Le Président finlandais, Ryti

    Cependant, Ryti réclame des garanties contre l'inévitable réaction allemande et explique que s'il signe la paix avec l'URSS, l'Allemagne déclarera la guerre à la Finlande et que dès lors, il devra ouvrir les portes de son pays à l'Armée rouge. La Finlande serait alors sous domination soviétique ce que son gouvernement cherche à tout prix à empêcher !

    « Mais, Monsieur le Président, c'est ce qui arrivera forcément si vous vous obstinez à rester en guerre avec Staline, et là, Londres, Paris ne pourront plus rien pour vous... » Rétorqua le chargé d'affaire de la République. La référence à Paris comme capitale de la République française ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd et cette confiance absolue en la victoire finale des Alliés du chargé d'affaire français ébranla la propre confiance, mêlée de crainte, en une victoire de l'Axe, du chef de l’État finlandais.

    Le nom de l'homme d'Alger à Helsinki ? René Cassin, ardent partisan de la continuation du combat contre le Nazisme.

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    René Cassin

    Sur le front méditerranéen, les Franco-britanniques entament une campagne de bombardement sur les puits de pétrole de Ploiesti en association avec l’aviation soviétique qui mène ses propres raids. Cela contraint Hitler à maintenir beaucoup d’unités de la Luftwaffe en Roumanie pour la défense des champs pétrolifères de ce pays, unité qui ne peuvent pas servir sur le front de l’Est, ce qui soulage l’Armée rouge.

    Enfin, Roosevelt, Churchill et Mandel se rencontrent sur un bâtiment de guerre ancré près de Terre-neuve et posent les jalons d’une coopération future en établissant les principes qui seront connus comme la Charte de l’Atlantique.

    « Le Président des États-Unis, M. Churchill, Premier Ministre, représentant le Gouvernement de Sa Majesté dans le Royaume-Uni et M. Mandel, Président du Conseil de la République française s'étant réunis, croient devoir faire connaître certains principes communs de la politique nationale de leurs pays respectifs sur lesquels ils fondent leurs espoirs d'un avenir meilleur pour le Monde.

    Premièrement, leurs pays ne recherchent aucune expansion territoriale ou autre.
    Deuxièmement, ils ne désirent voir aucune modification territoriale qui ne soit conforme aux désirs librement exprimés des populations intéressées.

    Troisièmement, ils respectent le droit qu'ont tous les peuples de choisir la forme de Gouvernement sous laquelle ils entendent vivre ; et ils désirent voir restituer, à ceux qui en ont été privés par la force, leurs droits souverains.

    Quatrièmement, ils s'efforceront, tout en respectant comme il se doit leurs obligations existantes, d'assurer, sur un pied d'égalité, à tous les États, grands et petits, vainqueurs ou vaincus, l'accès et la participation, dans le monde entier, au commerce et aux matières premières indispensables à leur prospérité économique.

    Cinquièmement, ils désirent faire en sorte que se réalise, dans le domaine économique, la plus entière collaboration entre toutes les nations, afin d'assurer à toutes de meilleures conditions de travail, le progrès économique et la sécurité sociale.

    Sixièmement, une fois définitivement détruite la tyrannie nazie, ils espèrent voir s'établir une paix qui offrira à toutes les nations les moyens de demeurer en sécurité à l'intérieur de leurs propres frontières et qui assurera à tous les êtres humains de tous les pays la possibilité de vivre durant toute leur existence à l'abri de la crainte et du besoin.

    Septièmement, une telle paix doit permettre à tous les hommes de parcourir sans entrave les mers et les océans.

    Huitièmement, ils sont convaincus que toutes les nations du monde, pour des motifs aussi bien réalistes que spirituels, devront finir par renoncer à l'usage de la violence. Puisqu'à l'avenir aucune paix ne saurait être durable tant que les nations qui menacent ou pourraient menacer de commettre des actes d'agression en dehors de leurs frontières continueront à disposer d'armements terrestres, navals ou aériens, ils sont convaincus qu'en attendant l'institution d'un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges, il est essentiel de désarmer ces nations. En outre, ils entendent faciliter et encourager toutes autres mesures pratiques susceptibles d'alléger, pour les peuples pacifiques, le fardeau des armements.»

    Le 21 Août, Pierre Georges, alias le Colonel Fabien, membre du Parti communiste, abat un soldat allemand dans le métro parisien (station Barbès-Rochechouart).

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    Le colonel Fabien

    La réaction des Allemands est très violente. Ceux-ci menacent de prendre 100 otages, d’en exécuter la moitié puis d’exposer leurs corps place de la Concorde (!) si le Gouvernement Laval n’institue pas un tribunal spécial pour juger les Communistes et les Anarchistes et n’accentue pas la répression contre ces 2 mouvements, qu’ils jugent trop molle !

    Pétain mais surtout Laval, prennent les devants pour satisfaire les Allemands et envoient d’importants renforts FSL à Paris. Mais les Résistants se replient alors en Province, dans ce jeu du chat et de la souris entre eux et les Occupants/Collaborateurs.

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  10. Juillet 1941

    Les États-Unis font plusieurs pas en plus vers l’entrée en guerre aux côtés des Alliés Franco-Britanniques en envoyant des Marines relever la garnison britannique présente en Islande depuis l’invasion du Danemark en Avril 1940 tandis que la Marine américaine reçoit l’ordre de protéger tout navire se rendant en Islande et donc, les navires britanniques et français.

    Dans le même temps, les USA reconnaissent le gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres comme le seul représentant légal de la Tchécoslovaquie tandis que Roosevelt demande au Congrès de prolonger le service militaire dans l’armée et la garde nationale de un an à 30 mois.

    Enfin, Harry Hopkins, conseiller du Président Roosevelt, arrive à Moscou en vue de préparer l’envoi de matériel à l’Union soviétique tandis que le gouvernement Sikorski signe un accord avec l’URSS en vue de rétablir des relations diplomatiques entre les deux pays.

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    Harry Hopkins

    En France, les Collaborationnistes créent la LVF, Légion des Volontaires Français afin qu’elle combatte sur le Front de l’Est aux côtés des Allemands. Cependant, Hitler n’est pas ravi de cette aide et ne veut pas que cette armée de volontaire l’oblige de quelque façon que ce soit envers le gouvernement de Pétain. De plus, il souhaite limiter ses effectifs à 15 000 hommes. Dans les faits, les volontaires seront très peu nombreux tandis que les Allemands, en plus des réticences évoquées plus haut, montrent peu d’enthousiasme à former des hommes sans expérience du combat et peu disciplinés. De plus, Pétain et Laval sont dépités de voir fondre les effectifs de leur « Force de Sécurité de l’État français », car certains de ces traîtres préfèrent rallier la LVF plutôt que de continuer à servir de force de police à l’État collaborateur.

    L’Italie envoie combattre à l’Est un Corps expéditionnaire sous le commandement du général Messe.

    Le 2 Juillet, l’Empereur du Japon Hiro Hito réunit un Conseil avec les hauts responsables politiques et militaires de son pays. On y décide de la future politique d’expansion du pays qui se fera au dépend des Occidentaux tandis que la guerre contre l’Union soviétique, malgré les demandes pressantes d’Hitler dans ce sens, est reportée à plus tard, en fonction du succès ou non de Barbarossa. C’est la victoire de la Marine contre l’Armée de terre.

    L'Empereur Hiro Hito en uniforme
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    Cependant, les Américains, qui savent décoder les messages japonais, savent tout des intentions du gouvernement nippon.

    Le lendemain, 3 Juillet, Staline sort enfin de sa réserve et fait un discours à la nation soviétique appelant à la résistance contre l’envahisseur.

    Mais ce n’est pas que par des discours que Staline souhaite remotiver ses troupes. Il adjoint de nouveau des Commissaires politiques aux divisions soviétiques, chose qui avait été abolie en Août 1940.

    Bien qu’elle soit en guerre depuis les bombardements soviétique de la fin du mois de Juin et que les Allemands ont attaqués à cette date en direction de Mourmansk, ce n’est qu’en ce mois de Juillet que l’Armée finlandaise lance son offensive en vue de récupérer la Carélie.

    Néanmoins, rapidement après l'entame des opérations finlandaises contre l'URSS, des pourparlers de paix s'engagent entre les deux pays, en secret. La Finlande exige le retour des territoires cédés à l'URSS au Traité de Moscou de 1940 mais Staline, qui ne peut se permettre politiquement, en dépit des déboires de son armée, de céder des territoires à un ennemi, fait traîner les négociations.

    Au Nord, les Soviétiques se sont réorganisés. C'est désormais le Maréchal Vorochilov qui commande, assisté par le Général Vatounine, un brillant officier. Ils ont comme mission de barrer la route de Leningrad aux Allemands. Leurs contre-attaques intelligentes sur les flancs des Panzers mettent plusieurs fois ceux-ci en difficulté. L'OKW ordonne donc une nouvelle fois aux chars d'attendre l'infanterie avant de reprendre leur marche vers la Capitale de Révolution bolchévique.

    Pire, les difficultés logistiques s'accroissent pour les Allemands alors que les routes ne sont pas sûres du fait de la présence de débris de l'Armée Rouge sur les arrières de la Wermacht. De plus, Vorochilov peut s’appuyer sur l'ardeur patriotique des habitants de Leningrad pour compenser en partie les lourdes pertes subies par l'Armée Rouge tandis que l'aviation soutient efficacement les défenseurs soviétiques et que Vorochilov reçoit un important matériel en renfort, dont des surpuissants chars KV !

    La chute de Leningrad avant la fin du mois apparaît donc comme un chimère pour les Allemands…

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    Soldats soviétiques faits prisonniers.

    Au centre, ce n’est qu’après avoir résisté héroïquement pendant un mois et subi les tirs d’un super mortier allemand que la forteresse soviétique de Brest-Litovsk capitule. Cependant, les Allemands attaquent déjà plus à l'ouest grâce aux assauts osés des Panzers de Hoth et Guderian. Faisant face aux commandants soviétiques Eremenko et Timochenko, qui réorganisent leur secteur du front, les Allemands, après une rude bataille, franchissent le 13 le Dniepr et investissent Smolensk le 19. Mais Guderian et Hoth n'ont d'yeux que pour Moscou et préfèrent attaquer toujours plus vers l'Est que de boucler les poches de troupes soviétiques qu'ils sont parvenus à créer. Mieux, Staline ordonne à ses généraux de tout faire pour sauver leurs troupes encerclées et c'est sous les assauts furieux de la Luftwaffe (parfois contrée par le VVS soviétique) qu'ils se fraient un chemin vers l'Est. Cette région du front voit d'ailleurs pour la première fois l'utilisation par l'Armée Rouge des bientôt célèbres « Orgues de Staline ».

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    Soldats allemands à Minsk

    Lorsque que le 23 Juillet, les Allemands s'emparent d'Elnya, sur la rivière Desna, Staline prend peur car c'est la porte de Moscou qui est ouverte aux Nazis. Il ordonne immédiatement à Timochenko de reprendre la ville. Certes, ce sera un échec mais les Allemands sont incapables de continuer leur marche vers Moscou.

    Au sud, un début de guerre d'usure s'installe et c'est au prix de rudes difficultés que les Allemands s'apprêtent à refermer la poche d'Ouman au prix de l'abandon provisoire de l'objectif que constitue Kiev, la capitale de l'Ukraine.

    Dans le même temps, les Roumains ont quasiment achevé la reconquête de la Bessarabie.

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    Soldats roumains en Bessarabie

    Cependant, les Alliés ne se contentent pas de subir, ils comptent aussi passer à l’action. En effet, depuis le début de Barbarossa et les premiers contacts Soviéto-britanniques, les 2 pays, conscient que ravitailler l’URSS depuis Vladivostok est impossible du fait de la menace japonaise et très difficile depuis Mourmansk et Arkhangelsk en Arctique, lorgnent sur l’Iran et envoient un ultimatum au Shah pour qu’il accepte le passage des convois alliés à travers son pays et expulse les citoyens de l’Axe présents dans son pays.

    Celui-ci refusant et ayant des sympathies pour l’Axe, l’Union soviétique et l’armée britannique envahissent l’Iran et la balayent en moins de deux semaines. Le Shah abdique en faveur de son fils, Mohammed Reza Shah Pahlavi.

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    Reza Shah Pahlavi qui abdiquera en faveur de son fils suite à l'invasion alliée.

    La France a consentie du bout des lèvres, bien consciente de l’intérêt vitale de ravitailler l’URSS et de la sympathie pro-axiste du souverain iranien mais l’attaque d’un État neutre a tout pour lui déplaire, elle qui n’oublie pas qu’elle a été envahie justement parce qu’elle défendait l’indépendance d’un autre État.

    Pendant ce temps, en Irak, arrestation de Rachid Ali et démantèlement de son réseau pro-allemand par le gouvernement, soutenu discrètement par les services britanniques.

    En Crète, les Alliés nettoient les dernières poches de résistance des Parachutistes allemands et peuvent annoncer leur première grande victoire sur l’Armée allemande (mais pas sur l’Axe car les Alliés ont, en effet, déjà triomphé de l’Armée italienne en Afrique du nord). Les Franco-britanniques réparent les aérodromes endommagés par les durs combats et bientôt les premiers bombardiers chargés de matraquer Ploiesti en Roumanie se posent sur l’île.

    Lors du défilé du 14 Juillet 1941, un nouveau chant de guerre sortait des poumons et des cœurs des soldats de la République française qui défilaient à Alger, devant le Président du Conseil, Georges Mandel, du Chef de l’État, Albert Lebrun et des membres du gouvernement (dont le Général de Gaulle, qui siégeait aux côtés du Chef du gouvernement) ainsi que des membres de l’État-major.

    Composé par Félix Boyer (un évadé d'un Stalag de Métropole, tout un symbole), il reprend une marche des soldats marocains de la Première guerre mondiale, ayant modifié les références au Maroc au profit de références à l'Afrique en général.

    I

    Nous étions au fond de l'Afrique,
    Gardiens jaloux de nos couleurs,
    Quand sous un soleil magnifique
    A retenti ce cri vainqueur :
    En avant ! En avant ! En avant !

    Refrain

    C'est nous les Africains
    Qui revenons de loin,
    Nous venons des colonies
    Pour sauver la Patrie (pour défendre le pays)
    Nous avons tout quitté
    Parents, gourbis, foyers
    Et nous gardons au cœur
    Une invincible ardeur
    Car nous voulons porter haut et fier
    Le beau drapeau de notre France entière
    Et si quelqu'un venait à y toucher,
    Nous serions là pour mourir à ses pieds
    Battez tambours, à nos amours,
    Pour le Pays, pour la Patrie, mourir au loin
    C'est nous les Africains !

    II

    Pour le salut de notre Empire,
    Nous combattons tous les vautours,
    La faim, la mort nous font sourire
    Quand nous luttons pour nos amours,
    En avant ! En avant ! En avant !

    Refrain

    III

    De tous les horizons de France,
    Groupés sur le sol Africain,
    Nous venons pour la délivrance
    Qui par nous se fera demain.
    En avant ! En avant ! En avant !

    Refrain

    IV

    Et lorsque finira la guerre,
    Nous reviendrons dans nos gourbis,
    Le cœur joyeux et l'âme fière
    D'avoir libéré le Pays
    En criant, en chantant : en avant !

    Refrain

    Ce chant était entonné par tous les cœurs, par tous les hommes qui allaient un jour libérer la France, qu'ils viennent de Métropole, d'Algérie ou bien du reste de l'Empire. Ce nouveau chant ému, dit-on, le Général de Gaulle qui, d'habitude, ne laissait jamais transparaître ses émotions tandis que la foule algéroise, musulmane ou pieds-noire, célébraient à grand coup de vivats ses héros qui la protégeait de la fureur de l'Allemagne et qui, avaient déjà vaincus les Italiens l'année précédente par ailleurs.

    Le « Chant des Africains » devînt le symbole de la France d'Alger, le « Chant du Départ » de 1941. D'ailleurs, les Collaborateurs ne surnommaient-ils pas avec mépris les hommes d'Alger, les « Africains » ? Joli pied de nez fait aux traîtres donc.

    La propagande pétainiste s'empressa de tenter de détourner encore une fois le sens du chant en en faisant un acte de soumission de Mandel aux colonisés, mais les Français, qui subissaient chaque jour la botte allemande, y virent bien évidemment un acte d'espoir. Celui d'une libération prochaine tout d'abord et, même, celui de la possibilité de construire un monde meilleur après la guerre. Un monde où la devise "Liberté, Égalité, Fraternité", prendrait tout son sens, que ce soit en France ou ailleurs.

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  11. Fin Juin 1941

    Face à l’état de guerre désormais manifeste avec l’Allemagne et ses satellites, Staline nomme le général Timochenko à la tête de l’État-major, mais celui-ci ne peut cependant prendre de décisions importantes sans l’accord du dictateur.

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    Le général Semion Timochenko

    Il est décidé de rappeler sous les drapeaux les réservistes nés entre 1905 et 1918 et de déménager les industries vers l’est, vers l’Oural.

    Churchill, qui a expliqué à la radio qu’il soutiendra sans réserve l’Union soviétique dit en privé que « Si Hitler envahissait l’enfer, il s’entendrait avec le diable ».

    A Alger, Mandel annonce aussi son soutien « inconditionnel » à l’URSS même si, secrètement, Mandel et De Gaulle se préparent déjà à limiter au maximum l’emprise stalinienne à l’est de l’Europe.

    De même, Roosevelt informe la nation américaine à la radio qu’il enverra de l’aide à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.

    Mais certains préfèrent aider l’Allemagne. C’est notamment le cas de Franco qui, bien que neutre et voulant le rester, autorise la création d’une « Division Azul » de volontaires espagnols pour le Front de l’Est. De son côté, l’Allemagne cherche à dresser l’Europe contre le « Bolchévisme ». Ainsi, les Allemands forment, en Norvège occupée, une Légion de volontaires.

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    Drapeau du 3ème bataillon de la "Division Azul"

    La Suède, bien que neutre et démocratique, accepte le transit d’une division allemande depuis la Norvège vers la Finlande.

    Sur le front, l’armée allemande avance rapidement au nord (où elle profite du soulèvement de la Lituanie contre l’Armée rouge avant de prendre des mesures contre le Conseil national lituanien) et au centre (où résiste néanmoins la forteresse anciennement polonaise de Brest-Litovsk) mais fait face à une résistance acharnée au sud, car elle fait face à des forces soviétiques mieux préparées.

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    Char KV-1 soviétique détruit en Lituanie. Ces engins constitueront une surprise de taille pour les Allemands !

    Dans les pays baltes, les Soviétiques lance une violente contre-attaque blindée contre les flancs des Panzers mais elle échoue du fait que beaucoup de chars tombent en panne tandis que d'autres partent au combat sans munitions ! De plus, après avoir atteint Dvinsk/Daugavpils en Lettonie, les colonnes panzers reçoivent l'ordre de stopper leur avance pour attendre l'infanterie. Au sud, la contre-offensive des chars du général Kirponos donne le même résultat. En dépit du fait que les Soviétiques aient 3 fois plus de blindées que leurs ennemis, leur assaut échoue à cause de l'artillerie allemande et de la Luftwaffe bien que leur attaque ait ralenti les Allemands.

    Répliquant à l’aide apportée à l’Allemagne par la Finlande, l’URSS lance une série d’attaques aériennes contre les aéroports finlandais et plusieurs villes de ce pays. L’armée finlandaise entre donc à son tour à l’action contre l’Union soviétique tandis que l’Allemagne déclenche à l’extrême nord du pays une offensive pour prendre Mourmansk.

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    Les guetteuses finlandaises à l'affut des bombardiers soviétiques.

    La Luftwaffe est maîtresse du ciel mais fait face à la résistance désespérée de l’aviation soviétique tandis que Moscou subit ses premiers bombardements aériens.

    Le 30 Juin, un Comité d'État de la défense, avec Staline à sa tête, est formé, renforçant la centralisation des pouvoirs. Il est formé de Molotov, Beria, Malenkov et Vorochilov.

    Mais on ne se bat pas qu’en URSS. En Crète, les Parachutistes allemands, auxquels Hitler a ordonné de se battre jusqu’à la mort, se battent avec acharnement contre les Alliés dont la supériorité numérique est de plus en plus écrasante, vu que l’État-major allemand a compris qu’il était désormais inutile d’expédier d’autres Parachutistes dans l’île et qu’il est impossible d’y envoyer des renforts par mer, vu l’écrasante domination alliée sur la Mer Égée malgré les attaques enragées de la Luftwaffe contre les navires français et britanniques.

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  12. 22 Juin 1941

    Les gardes-frontières soviétiques le long de la ligne de démarcation entre les deux empires totalitaires s’attendent à passer une nuit plutôt calme. En effet, le dernier train, l’express nocturne Moscou-Berlin, apportant des fournitures soviétiques au Reich, vient de franchir la frontière et aucune alerte de guerre ne les a mis en garde.

    Pourtant à 3 heures 15 du matin, la Luftwaffe lance un assaut général contre les aérodromes soviétiques en vue de préparer le terrain à l'offensive terrestre à l'aube.

    L’Armée rouge est complètement prise au dépourvue et doit reculer. En Lituanie éclate même un soulèvement nationaliste. Les rebelles s’en prennent aux soldats de l’Armée rouge en retraite tandis que les Lituaniens incorporés dans celle-ci désertent en masse. Au Centre, les Allemands établissent de nombreuses têtes de pont le long du fleuve Bug, principale ligne de défense soviétique dans cette partie du front. On recense notamment le véritable exploit du 18ème régiment blindé de la 18ème Panzerdivision de Manfred Stachwitz qui traverse le fleuve à l'aide de chars sous-marins ! Au sud, en Bessarabie, les troupes roumaines commencent leur avance en territoire soviétique, bien que la défense russe soit plus efficace sur cette partie du front qu’ailleurs du fait que c'est là que les Soviétiques attendaient que se porte l'effort principal des Allemands. Néanmoins, l’ancienne forteresse polonaise de Brest-Litovsk, dans le secteur du Centre, tient bon face à l’invasion mais elle se retrouve très rapidement coupée du reste de l’Armée soviétique.

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    La 18ème Panzerdivision traversant le Bug à l'aide de chars sous-marins.

    La Luftwaffe, elle, lance un assaut massif sur les aérodromes soviétiques mais la multiplicité des fronts auxquels elle doit faire face (Angleterre, Sicile, Grèce et, maintenant, URSS) fait qu’elle manque d’un certain « punch » à l’heure de l’assaut contre la chasse soviétique et qu’un certain nombre d’appareils russes peuvent décoller et l’affronter malgré la surprise, du fait qu’elle n’a pas pu attaquer tous les aéroports russes suffisamment vite.

    D'ailleurs, une partie des troupes soviétiques doivent être utilisées pour maintenir l'ordre dans les villes bombardées par la Luftwaffe, laissant les gardes-frontières du NKVD seuls face à l'invasion. Si, comme on l'a vu, certains secteurs, comme Brest-Litovsk, résistent héroïquement. Dans d'autres, la défense soviétique s'effondre rapidement. Partout, elle est totalement désorganisée malgré les ordres de vigilance émis trop tardivement par la STAVKA, le Haut-Commandement de l'Armée rouge. Pire, jusqu'au dernier moment, Staline s'efforcera de croire à une provocation d'officier allemands anti-communistes !

    A l'aube, il finit par ordonner une contre-attaque générale tout en prescrivant à ses troupes de ne pas franchir la frontière !

    En totale contradiction avec la barbarie avec laquelle ils mèneront cette guerre, les Allemands transmettent dans les formes, via leur ambassadeur à Moscou, Von des Schulenburg, une note dénonçant les activités subversives de l’URSS en Europe occupée et la concentration de l’Armée rouge aux frontières du Reich, justifiant ainsi l’invasion. La même mascarade ayant lieu en même temps à Berlin, avec la remise par Ribbentrop à Dekazenov, ambassadeur de l’Union soviétique en Allemagne, d’une note similaire.

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    von Ribbentrop, Ministre des affaires étrangères du Reich.

    Un quart d’heure avant l’assaut général…

    La réaction dans le reste du monde ne se fait pas attendre. Churchill, dans un discours radiodiffusé, promet tout le soutien de son pays à l’Union soviétique. Mandel fait de même en compagnie de Blum, Daladier et de De Gaulle, dont la verve est bien connue des auditeurs de Radio-Alger. Mussolini, lui, déclare la guerre à l’URSS et prépare l’envoi d’un Corps expéditionnaire italien en Russie tandis que l’Espagne s’apprête à envoyer les volontaires de la « Division Azul » sur le front de l’Est. La Finlande, elle, bien que non officiellement en guerre contre son puissant voisin, sert déjà de base aux Allemands. Alors qu’à l’extrême nord du pays, à Petsamo, 2 divisions allemandes entrent en Finlande pour attaquer Mourmansk depuis cette étroite langue de territoires finlandais, des bombardiers allemands, après avoir largué des mines dans le port de Leningrad, se ravitaille sur l’aérodrome finlandais d’Utti. Enfin, en violation complète du traité de Moscou de 1940 qui démilitarise ces îles, des bombardiers finlandais atterrissent dans les îles Åland.

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    Winston Churchill est déterminé à détruire le Nazisme !

    Nonobstant, alors que Staline est presque effondré par ce qui lui arrive, l’ambassadeur bulgare, dont le pays ne participe pas à Barbarossa malgré son soutien à l’Allemagne, lui remonte le moral en lui expliquant que quoi qu’il arrive, son pays finira par l’emporter sur l’Allemagne.

    Autre note d'espoir pour le dictateur soviétique, les discours de Churchill et Mandel le rassure sur les intentions de ses derniers. En effet, Staline ne pense plus à une collusion entre les Franco-Britanniques et les Allemands pour détruire l'URSS !

    En France occupée, l’attaque contre l’URSS réveille les Communistes français qui se rangent définitivement dans le camp de la Résistance. L’Humanité appelle, en effet, à la lutte contre l’occupant et les collaborateurs.

    En Espagne, à l’annonce de l’assaut allemand contre l’URSS, une importante manifestation a lieu devant l’ambassade britannique réclamant le rattachement de Gibraltar à l’Espagne.

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  13. Bonjour,

    Je souhaite ajouter ces paragraphes au chapitre du 17 Juin. Qu'en pensez-vous ?

    "Darlan, désormais ministre de la Marine d'un gouvernement désireux de continuer la guerre depuis l'AFN s’attelle à une tâche immense. En effet, les bases de Bizerte, Mers-El-Kébir ne sont pas vraiment en mesure d’accueillir sur le long terme les grosses unités de la Royale tandis que l'industrie quasi-inexistante de l'Afrique française mettra du temps à fournir les munitions nécessaires à la Flotte pour lui permettre continuer le combat. Certes, on peut compter sur l'appui américain pour pallier à cette défaillance (tout comme pour l'équipement de l'Armée de terre), mais l'industrie US mettra elle aussi un certain moment avant de pouvoir soutenir efficacement la Marine nationale. De plus, on ne pourra compter sur l'aide britannique, les types de munitions étant incompatibles.

     

    Le ministre décide donc d'évacuer massivement vers l'AFN les stocks de munitions de la Royale entreposés à Toulon, quitte à monopoliser des transports qui auraient dû servir à évacuer une partie de l'Armée des Alpes vers l'Afrique.

     

    Mandel, rapidement convaincu par les arguments de son Ministre, lui donne carte blanche pour réquisitionner les navires nécessaires à cette évacuation."

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  14. Bonjour à tous,

    Désolé de ma "disparition" mais je n'avais plus la tête à LFC pendant cette période.

    Voici la suite.

    Merci de me suivre :)

    Du 1er au 21 Juin 1941

    La victoire tend les bras aux Alliés en Crète. En effet, après avoir vaincu les dernières poches de résistance allemande autour d’Héraklion et Réthymnon, les Alliés, quoi que matraqués par la Luftwaffe  qui domine le ciel, continue leur offensive contre les Allemands concentrés autour de La Canée et de Maleme. Les Flottes alliées continuent à payer le prix pour la défense de la grande île grecque avec la perte de plusieurs unités mais le moral reste élevé, les marins sachant qu’ils ne se battent pas pour rien.

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    Une attaque de Stuka.

    A l’est, les préparatifs de l’opération Barbarossa s’accélèrent avec la concentration d’un nombre élevé de divisions le long de la frontière entre le Reich et l’URSS, au cœur de la Pologne occupée, en Finlande et en Roumanie. Malgré cela, Staline continue à croire en une tentative de manipulation et refuse aux divisions de l’Armée rouge de la frontière ouest de l’URSS de se mettre en position en dépit des multiples informations sur la prochaine invasion qu’il recevra sur son bureau de la part de déserteurs de l’Axe et de ses espions. Pourtant, l’invasion apparaît si prochaine que des caricatures se moquant de la passivité de Staline face à la menace hitlérienne sur son territoire fleurissent dans la presse britannique et de l’Empire français.

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    Concentration de Panzers en Pologne occupée.

    Cependant, Staline continue à « ménager » son front Est en signant un accord commercial avec le Japon.

    Néanmoins, Hitler doit faire avec le maintien de forces allemandes en Grèce bien plus important  qu’il ne l’avait escompté du fait de la menace des Franco-britanniques présents en Crète sur la Grèce continentale. Le Führer décide donc de convoquer l’Amiral Horthy, régent du Royaume de Hongrie, au Berghof, et de lui faire part de ses projets d’invasion de l’URSS, à laquelle il demande à la Hongrie de participer, en alternant les promesses et les menaces. Le Régent cède et accepte de faire participer l’armée hongroise à l’attaque et la présence de troupes allemandes qui attaqueront l’URSS depuis le territoire magyar. La Roumanie d’Antonescu, elle, était déjà au parfum de Barbarossa et la rencontre entre les deux dictateurs sert à mettre au point les derniers détails de la participation roumaine à l’attaque de l’Union soviétique.

    Dans le même temps, le maintien de forces en Grèce oblige l’État-major allemand à revoir complètement la disposition de ses forces pour l’attaque de l’URSS et le contraint à redéployer en urgence ses forces le long de la frontière tandis qu'Hitler décide de lever 10 nouvelles divisons d'infanterie qui serviront à remplacer 10 divisions de vétérans utilisées pour le moment à des tâches d'occupation, notamment en France, et qui seront expédiées sur le Front russe une fois la formation des conscrits achevée soit environ 1 mois.

    Aux Pays-Bas, l’ex-empereur allemand, Guillaume II, meurt le 4 Juin à l’âge de 82 ans et la Croatie de Pavelic adhère au Pacte tripartite.

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    L'Ex-Empereur allemand, Guillaume II

    Les États-Unis continuent à se préparer à intervenir dans le conflit, notamment en votant leur plus gros budget militaire depuis la Première guerre mondiale et en gelant les avoirs de l’Axe et des pays occupés par celui-ci sur son territoire.

    Le Japon, lui, après l’échec des négociations avec les Hollandais pour la fourniture des ressources des Indes néerlandaises à l’Empire nippon, accélère leur préparatif de guerre en négociant secrètement avec la Thaïlande une alliance offensive contre les Alliés. En échange du retour à l’État Thaï des territoires lui ayant un jour appartenu, la Thaïlande acceptera l’installation de troupes japonaises sur son territoire au « moment opportun » et se joindra à son offensive contre les Occidentaux.

    Désormais soutenue par les quasi-invincibles chars britanniques Mathilda II, la contre-offensive alliée contre les Parachutistes allemands autour de La Canée et Maleme continue de progresser jusqu’à reprendre définitivement le contrôle de l’Aérodrome de Maleme où était acheminé le matériel et les renforts des troupes de l’Axe. Les Panzers II qui ont pu être acheminés dans la poche, s’ils ont permis de tenir tête aux R-35 français, ne peuvent rien contre les Mathilda II du Commonwealth. Le général Student, commandant en chef des parachutistes allemands, après avoir demandé à Hitler d’autoriser la retraite et ce l’être vu refusé, disperse ses forces afin de constituer une guérilla. Mais cette tentative sera un échec car elle a lieu en terrain hostile, la population grecque haïssant ses envahisseurs.

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    Un char britannique Mathilda II

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  15. Bonjour Loki,

    Si je comprends bien, niveau munitions, les unités lourdes françaises en ont environ pour un an de stock. Comme vous l'avez expliqué, les US ont mis IRL un an pour pouvoir fournir des munitions à la Marine française libre. Donc ça devrait être tendu mais pas impossible de tenir jusqu'à l'arrivée des munitions américaines.

    Pour les unités "économisées" par l'Allemagne du fait de l'absence de campagne du désert, j'espère en expliquer de manière satisfaisante les conséquences dans les chapitres suivants.

     

    Mai 1941

    Ayant terminé la conquête de la Grèce continentale, les Allemands se lancent à l’assaut des îles de la Mer Égée. Les Alliés se concentrant sur la défense de la Crète, leur conquête est assez aisée même si, parfois, des éléments de la Flotte alliée lancent des raids de nuit sur les flottilles de débarquement de l’Axe, composée principalement de bateaux de pêches capturés en Grèce. Le jour, en revanche, la Luftwaffe harcèle la Flotte alliée qui défend la Crète mais la Flotte italienne reste dans ses ports, car trop inférieure aux marines alliées. Les États-majors alliés se doutent que l’assaut allemand viendra du ciel, du fait de leur domination navale, et ils concentrent leurs troupes autour des aérodromes de Crète. Les Allemands, qui ont entamés des reconnaissances aériennes, ont relevé le dispositif de défense allié et tente de dissuader Hitler d’attaquer la grande île avec ses parachutistes, attestant que cela serait du suicide, mais le dictateur n’en démord pas et veut son assaut au prétexte, il est vrai que sur ce point,  l’Autrichien a raison, que les Alliés menacent l’approvisionnement en pétrole du Reich depuis Ploiesti en tenant la Crète.

    Le nom de code de l'opération de conquête de la Crète portera le nom de Hermes.

    Mais le Reich allemand ne compte pas s’en prendre aux Alliés uniquement en Crète. En effet, depuis plusieurs mois, la Kriegsmarine lance ses forces de raids contre les convois alliés mais souffre de plus en plus de la présence de la Marine nationale qui épaule efficacement la Royal Navy qui aurait grandement souffert sans l’aide française. Mais le Führer pense tenir un atout maître avec son Cuirassé géant, le « Bismarck », qui, associé au croiseur lourd « Prinz Eugen », est lancé dans l’Atlantique à la poursuite des convois ravitaillant les Alliés depuis l’Amérique. C’est l’opération « Rheinübung ».

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    Le Bismarck

    En URSS, Staline tourne casaque et alors qu’il se préparait à l’invasion allemande, les messages envoyés par Churchill pour le prévenir de la concentration de troupes allemandes à ses frontières lui font croire à un complot Franco-britannique ayant pour objet de déclencher prématurément la guerre entre l’URSS et l’Allemagne ! Malgré les rapports de ses espions, dont le célèbre Richard Sorge qui espionne au Japon, Staline croit désormais à une tentative de le manipuler…

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    Richard Sorge

    Ce qui devait arriver arriva, les divisions allemandes tombent du ciel sur les aérodromes des Alliés en Crète après que l’Axe eut achevé la conquête des îles de la Mer Egée (y compris la reconquête du Dodécanèse italien) et, immédiatement, les pertes sont lourdes parmi les parachutistes de l’Axe. Pris sous le feu des mitrailleuses prépositionnées, les Allemands doivent, en outre, faire face à des contre-attaques blindées, notamment de la part des quasi-indestructibles chars Mathilda II britanniques. La première vague est laminée mais les Alliés aussi ont souffert du fait de la domination aérienne de l’Axe dont les avions matraquent les positions alliées ainsi que la Flotte qui défend l’île. C’est ainsi que le porte-avion français Béarn finit par succomber sous les assauts enragés des Stukas non sans que ses canons de DCA et ses avions n’aient abattus nombre d’agresseurs. Si les plans allemands prévoient que l’essentiel des troupes seront aérotransportées, plusieurs milliers d’hommes attendent dans les ports grecs, au cas où la Flotte alliée serait contrainte de se replier. Cependant, ni Churchill, ni Mandel n’envisagent de retirer la Flotte malgré les pertes qu’elle a subie, voulant défendre la Crète jusqu’au bout.

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    Assaut des parachutistes allemands sur la Crète

    L’escadre du Bismarck, commandée par l’Amiral Lutjens, est rapidement repérée par l’aviation britannique, ainsi que par la résistance norvégienne lorsque le Bismarck et le Prinz Eugen font une escale dans le fjord de Bergen ce qui permet à Churchill d’ordonner la mobilisation de la Royal Navy contre le Cuirassé allemand. Mandel promet l’appui de la Marine nationale au premier ministre britannique et notamment celui des unités navales françaises stationnées dans le port de Gibraltar et faisant partie de la redoutable Force H qui garde l’entrée de la Méditerranée. La marine britannique surveille tous les passages entre la Norvège et l’Atlantique nord et l’Amiral Lutjens décide de passer le plus au nord, entre l’Islande et le Groenland. Rapidement détecté, le cuirassé allemand n’en remporte pas moins la première manche en coulant le Cuirassé britannique Hood et en contraignant à la retraite le Prince of Wales.

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    Le HMS Hood

    En Crète, malgré l’échec de la première vague, Hitler s’entête et ordonne de lancer la seconde à laquelle sont associés les planeurs géants Me 323, qui peuvent transporter un Panzer II, apte à lutter contre les R-35 dont disposent les Français, et notamment les courageux Goumiers marocains, qui défendent la partie occidentale de la Crète autour de La Canée et de l’aérodrome de Maleme. Faisant leur jonction avec les survivants de la première vague et se concentrant sur la région de La Canée et Maleme afin d’y constituer une tête de pont d’où on pourra ensuite conquérir le reste de l’île.

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    Le monstrueux planeur Me 323 dont les Allemands ont accéléré la mise en service pour le faire participer à Hermes.

    Les stratèges alliés, Catroux pour les Français et Freyberg pour le Commonwealth, se rendant compte que les Nazis se concentrent sur l’ouest de l’île, décident d’y expédier des renforts britanniques depuis la partie est de la Crète, toujours sous le feu de la Luftwaffe. D’ailleurs, pour plus de sécurité, le roi de Grèce, Georges II, et son gouvernement, sont évacués de nuit en direction d’Alexandrie. Plusieurs croiseurs alliés sont encore coulés par l’aviation allemande, ce qui fait espérer au Führer qu’un assaut naval en plein jour, sous le couvert de la Luftwaffe, est possible. Ce sera un échec cuisant tandis que les Parachutistes du IIIème Reich, savent à peine tenir leurs positions autour de La Canée tandis que ceux parachutés plus à l’ouest, autour de Réthymnon et d’Héraklion, ne forment plus que de petits groupes de survivants traqués par les soldats du Commonwealth.

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    Le général Student qui commande les Parachutistes allemands en Crète.

    Ces insuccès au sud et les importantes forces qui y sont mobilisées n’empêchent pas Hitler de rester concentré sur les opérations à l’est, l’opération Barbarossa étant prévu pour le 22 Juin suivant. Quitte à ce qu’elle soit déclenchée avant le retour des divisions utilisées en Grèce, en partie mobilisée sur place du fait de  la présence alliée en Crète. Hitler pensant que l’URSS s’effondrerait au premier assaut.

    Dans l’Atlantique, le Bismarck apparaît néanmoins condamné lorsqu’il est repéré et laminé par les bombardiers torpilleurs du Porte-avion britannique de la Force H. Pris sous le feu des avions alliés, ceux-ci finissent par le ralentir. Lutjens ordonne alors au Prinz Eugen de fuir vers Brest qu’il finira par atteindre. Mais le Bismarck, quant à lui, est coulé par les vaisseaux de ligne alliés, victoire à laquelle participent plusieurs bâtiments français. Tandis que les destroyers s’occupent d’un sous-marin allemand qui a été repéré dans le secteur, les autres vaisseaux britanniques et français repêchent les survivants du Bismarck.

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    Les Alliés repêchent les survivants du Bismarck

    Cette victoire tombe à pic après la monumentale claque prise par les forces alliées en Grèce continentale. Heureusement, celles-ci reprennent du poil de la bête en Crète où les forces allemandes voient leur unique tête de pont autour de La Canée et Maleme se réduire comme une peau de chagrin. Mais Hitler s’obstine tandis que Goering fanfaronne en promettant que sa Luftwaffe pourra ravitailler et envoyer les renforts nécessaires aux forces engagées en Crète.

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  16. J'ai édité Octobre 1940. L'Ark Royal désormais participe à la bataille du Détroit d'Otrante.

    Et voici la suite

    Avril 1941

    Opposé à la future participation de son pays à l’invasion de la Yougoslavie par les forces de l’Axe, le premier ministre hongrois, le Comte Teleki, se suicide. Il est remplacé par le germanophile Laszlo Bardossy.

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    Laszlo Bardossy

    Le lendemain, les gouvernements franco-britanniques rompent leurs relations diplomatiques avec la Hongrie en attendant d’aller plus loin lorsque les armées de l’Axe attaqueront la Yougoslavie depuis le territoire hongrois.

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    Drapeau du Royaume de Hongrie.

    En attendant la plus que probable invasion de la Yougoslavie, les Franco-britanniques, épaulent les Grecs contre les Allemands qui attaquent de front la Ligne Metaxás. La puissance de la ligne fortifiée et le courage des Grecs leur permettent de tenir bon mais les États-majors alliés, grâce à des reconnaissances aériennes et leurs réseaux d’espionnages, savent que l’effort principal des Allemands se fera par un contournement de la Ligne Metaxás depuis le territoire yougoslave.

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    La Ligne Metaxás.

    Mais la 1ère division blindée et les autres divisions de l’Armée d’Orient se tiennent prêtes à s’opposer au plan allemand en se tenant prêtes à entrer en Macédoine yougoslave.

    La Yougoslavie, voyant que la guerre est inévitable suite au départ des légations allemandes, italiennes et bulgares, décrète la mobilisation générale.

    La cruauté nazie se montre une nouvelle fois au grand jour lors du déclenchement de l’invasion de la Yougoslavie. En effet, l’entrée des Panzers en Yougoslavie est associée à l’opération dénommée « Châtiment », la destruction de Belgrade par la Luftwaffe. Malgré la résistance héroïque de l’aviation yougoslave, la ville est rasée. On dénombre des milliers de victimes. Les forces de l’Axe pénètrent en territoire yougoslave depuis les territoires italiens, hongrois, roumains et bulgares. Les Alliés, en conséquence, déclarent la guerre à la Hongrie et à « l’Etat national légionnaire roumain », précision réclamée par la France qui considère que ce pays a un gouvernement illégitime et que par conséquent les Alliés ne sont pas en guerre contre le peuple roumain mais contre son gouvernement.

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    Belgrade est en ruine

    L’armée yougoslave, dont l’équipement est dépassé, est rapidement écrasée par l’Axe, y compris par les divisions italiennes, non sans opposer une résistance héroïque, résistance néanmoins bridée par le fait que les soldats croates retournent leurs armes contre les Serbes et rejoignent les forces de l’Axe ! Pire, un état indépendant croate est proclamé et Ante Pavelic, le chef des redoutables oustachis, en exil à Rome, rentre à Zagreb pour en devenir le Poglavnik, le chef.

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    Ante Pavelic

    Si l’offensive en direction du nord de l’Albanie place les forces de l’Axe dans ce pays dans une position difficile quelques jours, l’effondrement rapide de la Yougoslavie permet à Rommel de reprendre rapidement les choses en main et, même, d’attaquer les Alliés qui occupent toujours le sud de l’Albanie.

    Face à cette déroute, le gouvernement de Simovic et le roi choisissent comme le gouvernement de la France, qu’ils admirent, la voie de l’exil, pour montrer que si l’armée yougoslave est vaincue, le pays est toujours en guerre contre l’Axe. Le gouvernement en exil siégera à Alger. Néanmoins, des ordres ont été (enfin) donnés pour que les débris de l’armée royale de Yougoslavie retraite en direction de la Macédoine pour rejoindre les alliés stationnés en Grèce. Imitant leurs glorieux pères qui, en 1915 fuirent les Empires centraux pour continuer la lutte auprès des Alliés, l’armée de Pierre II entame sa grande retraite vers le sud.

    Malheureusement, cette retraite, sous les assauts enragés des Stukas, sera un échec. En effet, l’Armée d’orient est rapidement écrasée et contrainte à la retraite, dépassée en nombre et en tactique par les forces allemandes. L’État-major allié se rend rapidement compte qu’il ne pourra rien faire pour s’opposer à la marche en avant des Panzers, trop supérieurs en nombre, et ordonne la retraite générale sur la ligne de l’Aliákmon et, par conséquent, l’abandon de la Ligne Metaxás, néanmoins considérée comme le tombeau des troupes alpines allemandes.

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    Stukas en Yougoslavie.

    Néanmoins, beaucoup de soldats de l’armée royale, ne pouvant rejoindre les Alliés, prendront le maquis. Ils constitueront un terreau de recrutement pour les Partisans de Tito mais, surtout, pour les Tchetniks, les résistants royalistes.

    Désormais, les Alliés ne mènent plus qu’un combat retardateur pour permettre au gros du Corps expéditionnaire allié de pouvoir se replier vers l’Afrique ou la Crète, que les Anglais veulent transformer en tête de pont avancée pour pouvoir bombarder Ploiesti, suivi en cela par le Gouvernement Mandel, unanime dans sa décision d’ordonner au généralissime Doumenc d’envoyer plusieurs des divisions françaises qui retraitent en Grèce vers la Crète.

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    Chars britanniques Mk II abandonnés dans la retraite.

    La grande île de la Mer Égée devient dont une forteresse franco-britannico-grecque. Mais pourra-t-elle résister une fois que les Allemands jetteront leur dévolu sur elle après un terrible mois d’Avril 1941 qui a vu la chute de la Grèce continentale ?

    L’URSS, quant à elle, se prépare toujours plus pour sa probable confrontation avec le Reich en signant un pacte de non-agression avec le Japon, allié d’Hitler. En parallèle, le Kominterm, présidé par le Bulgare Dimitrov, ordonne aux partis communistes des pays occupés par l’Axe de se montrer plus fermes vis-à-vis de l’occupant.

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    Georgi Dimitrov (à droite) en compagnie de Staline. Accusé par les Nazis après l'incendie du Reichstag, il fut innocenté !

    Les États-Unis, dont le président désire plus que tout aider les Alliés franco-britanniques, envoient des troupes occuper le Groenland, colonie danoise, suite à la signature d’un accord avec l’ambassadeur danois à Washington, Kauffmann, qui est révoqué par le gouvernement danois, qui, contrairement à la plupart des gouvernements des pays occupés par l’Axe, ne s’est pas exilé et est donc toujours à Copenhague.

    En Afrique orientale, les combats cessent avec la reddition du Duc d'Aoste et de ses armées.

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  17. D'ailleurs, le Roosevelt de LFC devrait, je pense, tout faire pour soutenir une France qui continue la guerre (en restant neutre bien entendu)

    Mars 1941

    La Bulgarie adhère au pacte tripartite et le lendemain, d’importantes troupes allemandes pénètrent dans le pays et se prépositionnent aux frontières grecques et yougoslaves. C’est un bon moyen de pression sur la malheureuse Yougoslavie dont le Régent, Paul, est convoqué à Berchtesgaden et se voit réclamer par Hitler l’adhésion de son pays au pacte tripartite, un droit de passage pour les troupes allemandes chargées d’envahir la Grèce en échange de l’annexion du port de Salonique et d’une partie de la Macédoine grecque. Hitler explique que la Yougoslavie n’a comme possibilité que celle de choisir l’Alliance allemande ou bien celle des Franco-britanniques.

    Mais, malgré les menaces du Führer, le régent tergiverse. En effet, les Alliés semblent bien plus forts qu’il ne se l’était imaginé suite au désastre de Mai-Juin 1940 et des émeutes anti-allemandes et anti-italiennes éclatent en Serbie.

    Néanmoins, face aux pressions allemandes, le régent se résout à signer. Plusieurs de ses ministres, qui y sont opposés, démissionnent.

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    Le Régent Paul de Yougoslavie.

    La population serbe est furieuse et un coup d’état mené par le général Simovic renverse le régent tandis que le jeune roi Pierre II est déclaré majeur et en âge de régner.

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    Pierre II. Porté au pouvoir par les partisans des Alliés.

    A Belgrade, on pavoise aux couleurs de la France et de la Grande-Bretagne à l’annonce de la prise du pouvoir par Simovic, qui devient premier ministre.

    Hitler est furieux et ordonne de préparer la conquête de la Yougoslavie et l’opération châtiment, la destruction de Belgrade par la Luftwaffe.

    De Gaulle et Dill se rendent en urgence à Belgrade où ils rencontrent Simovic et promettent à leur pays toute l’aide possible mais Simovic reste inflexible lorsque De Gaulle lui conseille de préparer un vaste mouvement de retrait de l’armée yougoslave vers la Macédoine. En effet, les Yougoslaves préfèrent défendre l’ensemble de leur territoire en dispersant leurs forces tout le long de leurs frontières. Ils préparent même une offensive contre l’Albanie.

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    Le général Simovic

    De Gaulle et Dill se doutent déjà de ce qui va se passer mais les Etats-majors alliés conviennent de l’entrée des forces françaises (et notamment la 1ère Division blindée) en Macédoine yougoslave dès le déclenchement des hostilités.

    Mais déjà, les forces allemandes qui sont entrées en Bulgarie attaquent la Ligne Metaxás tandis que la Luftwaffe massée dans ce pays se bat pour la maîtrise du ciel grec. En conséquence, les gouvernements alliés déclarent la guerre les uns après les autres à la Bulgarie.

    Aux États-Unis, les deux chambres du Congrès américain votent la loi prêt-bail, qui permet aux États-Unis de livrer des armes aux pays dont la sécurité est vitale à la défense des États-Unis, en clair, les Alliés. Presque immédiatement, le Président Roosevelt, le véritable initiateur de la loi, fait livrer des navires de guerre à la Grande-Bretagne, du matériel et du ravitaillement pour les forces terrestres françaises ainsi que des avions de guerre pour l’Armée de l’air française.

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    La Luftwaffe n'a qu'à bien se tenir !

    En Afrique orientale, la conquête alliée se poursuit et ceux-ci s’emparent d’Asmara, la capitale de l’Érythrée italienne, de Massaoua, dernier port d’Érythrée encore possédé par les forces italiennes, et d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

    Désignés par le suffrage réellement universelle le mois précédent, les élus du « Conseil de l’Empire » commencent leur travail en entamant la rédaction d’un rapport sur la situation des colonies, allant du statut de ses habitants, les réformes proposées pour le changer à l’opinion des populations quant à la guerre.

     

     

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  18. Il y a 21 heures, collectionneur a dit :

    En Roumanie, le parti fasciste de la « Garde de Fer » tente un coup d’état avorté contre Antonescu. Ce dernier écrase les putschistes grâce à l’aide de l’armée roumaine et des force(s oublié) allemandes présentes dans le pays.

    La, je ne comprend l'attitude des allemands face a un ''partie frère''. Durant leur tentative d'état du 24 janvier 1941 dans la réalité, l'Allemagne à réagit comment ?

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Garde_de_fer

    Elle a soutenu comme LFC Antonescu car celui-ci était moins extrémiste et donc plus susceptible de ne pas provoquer une opposition ouverte en Roumanie et de rallier l'Armée roumaine. Je n'ai pas changé la réalité ici.

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    En ce qui concerne l'entretien de la Royale et la finition des bâtiments français non terminés, en effet Mandel et Darlan comptent sur les Américains.

    Et voici le mois de Février 1941 !

    Février 1941

    Intense activité diplomatique allemande durant ce mois. Les négociations se poursuivent avec la Bulgarie et la Yougoslavie. Si les états-majors allemands et bulgares tombent d’accord sur les modalités de l’entrée de la Wehrmacht dans le pays, la Yougoslavie en la personne de son président du Conseil, Tsvetkovitch, impose une fin de non-recevoir aux demandes allemandes de signature du pacte tripartite. Néanmoins, dans le même temps, les Yougoslaves refuseront d’accueillir une délégation franco-britannique composée d’Eden, ministre britannique des affaires étrangères, et Sir John Dill, chef d’État-major impérial britannique, du Général De Gaulle, ministre français de la guerre et du généralissime Doumenc. Cette délégation, s’est néanmoins rendue à Ankara après avoir discuté avec les Grecs à Athènes, mais les Turcs refuseront sa proposition d’alliance.

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    Le Président du Conseil yougoslave, Dragisa Tsvetkovitch

    En ce mois de Février 1941, les Nazis « discutent » ou plutôt imposent à leurs laquais français les modalités d’un renforcement de la Collaboration de l’État français avec l’Allemagne. Ils grondent car leurs services de renseignement les tiennent au courant de la véritable haine que se vouent les deux « têtes » de l’État fantoche de Paris, Pétain et Laval et ils tiennent à remettre les choses au clair pour éviter une confrontation directe entre les deux hommes. Ils réclament aussi une augmentation de la répression menée par les Français contre la Résistance qui va en se renforçant, soutenue par Londres et Alger.

    L’URSS, de son côté, n’est pas si inconsciente de la menace nazie qu’on pourrait se l’imaginer. En effet, le général Joukov, le vainqueur des Japonais à Khalkhin Gol en Août 1939, est nommé à la tête de l’État-major général et Commissaire adjoint à la défense.

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    Le Général Gueorgui Joukov

    En Afrique orientale, les défenses italiennes s’effondrent de toute part. Keren est prise après de durs combats auxquels participent des troupes françaises parties du Tchad tandis que les Britanniques s’emparent de Mogadiscio.

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    En Afrique orientale italienne aussi les Alliés triomphent !

    En Norvège, un raid est mené conjointement par des résistants norvégiens et des Commandos franco-britanniques sur les iles Lofoten. Des centaines d’Allemands seront capturés tandis que de nombreux jeunes volontaires norvégiens se joignent aux Alliés pour poursuivre la lutte en exil. Cependant, les représailles nazies seront sanglantes ce qui poussera la Résistance norvégienne à demander aux Alliés d’arrêter ce type d’opération.

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    Les cuves de pétroles des îles Lofoten brûlent !

    Du point de vue politique, l’événement majeur de ce mois de Février 1941 est l’élection du « Conseil de l’Empire », où votent donc non seulement les Citoyens français des colonies mais également ceux qui portent encore le statut d’Indigènes. L’élection ayant été démocratique, c’est une majorité de personnes originaires des colonies qui sont élues et qui siégeront donc aux côtés du Parlement à Alger même si la proportion de colons au sein du « Conseil de l’Empire » est supérieure que dans la population, signe de l’influence encore importante de ceux-ci. Du point de vue de la politique politicienne, Léon Blum est satisfait des résultats qui ont placé des partis proches de la SFIO en tête. Dans le même temps, Mandel et de Gaulle constatent que l’immense majorité des élus sont de farouches partisans de la guerre contre l’Axe et que les seuls opposants à celle-ci sont à compter parmi les colons, notamment indochinois.

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    Félix Houphouët-Boigny, représentant la Côte d'Ivoire au "Conseil de l'Empire".

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  19. Janvier 1941

    L’Allemagne, soucieuse d’en finir au plus vite avec la grave menace que font peser les Alliés sur le flanc sud de Barbarossa, continue de faire pression sur la Bulgarie pour qu’elle signe le Pacte tripartite et permette le passage des troupes allemandes chargées de chasser les Franco-britanniques de Grèce.

    Le dictateur allemand a bien raison de vouloir accélérer ses préparatifs. En effet, les renforts alliés continuent d’affluer à Athènes (pour les Britanniques seulement) et à Salonique (pour les Français surtout), notamment la redoutable 1ère Division blindée française qui a pulvérisée les Italiens en Libye, expédiée en Grèce sur ordre de la Présidence du Conseil.

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    Les troupes alliées ne cessent d'affluer en Grèce

    En Albanie, l’arrivée des Allemands et la fulgurante contre-attaque qu’ils ont lancés ont permis de sauver l’armée italienne d’Albanie du désastre. Néanmoins, le terrain montagneux et la faiblesse des effectifs du Corps expéditionnaire allemand empêchent Rommel de contre-attaquer aussi loin qu’il l’espérait. D’ailleurs, les Alliés ont appris depuis le désastre de Mai-Juin 1940 et savent en partie contrer les effets du Blitzkrieg et les tactiques allemandes.

    Mais, pour une fois, le soleil se lève à l’ouest. En effet, les premières réunions d’État-major entre des officiers US et Franco-britanniques ont lieu. Il est décidé de donner la priorité à la défaite de l’Allemagne sur celle du Japon après sa probable intervention dans le conflit. Ces réunions ont pour objectif d’habituer les officiers américains et Franco-britanniques à travailler ensemble pour être prêt le jour où les États-Unis entreront dans le conflit.

    Le 29 Janvier, le dictateur grec, le général Metaxás, meurt. C’est Koryzis, le gouverneur de la Banque hellénique, qui devient le nouveau premier ministre grec. Mais il entretient de mauvaises relations avec le général Papagos, le commandant en chef des armées grecques.

    En Afrique orientale italienne, les combats violents se poursuivent sur l’ensemble du front mais les Alliés, soutenus par les partisans d’Hailé Sélassié, progressent mais se heurtent à la résistance de plusieurs places fortes italiennes, notamment celle de Keren en Erythrée.

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    Le Négus, Hailé Sélassié

    En Roumanie, le parti fasciste de la « Garde de Fer » tente un coup d’état avorté contre Antonescu. Ce dernier écrase les putschistes grâce à l’aide de l’armée roumaine et des force allemandes présentes dans le pays.

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    Horia Sima, le chef des Pro-Nazis roumains de la "Garde de fer".

    En Corse, c'est l'assaut général de l'Axe. Nom de code : Opération Merkur.

    Les forces conjuguées de l’Armée de l’air basée sur l’île et de la Flotte combinée des Franco-britanniques, permettent d’infliger de lourdes pertes à la Regia Marina, déjà largement affaiblie par les combats précédents. Néanmoins, la Marine italienne parvient cependant à faire débarquer l’infanterie italienne en soutien aux parachutistes et aux chasseurs alpins allemands débarqués par voie aérienne durant la nuit. Les forces de l'Axe voient non seulement s’opposer à elles l’armée de terre, mais également les forces de gendarmerie soutenues par de nombreux volontaires se basant souvent avec leurs armes personnels, des fusils de chasse ou bien des souvenirs de guerre de 14-18.

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    Les Parachutistes allemands feront face à la résistance héroïque du peuple corse.

    Néanmoins, cette résistance courageuse et qui sera encensée par la Presse américaine finira écrasée par les forces additionnées de la Luftwaffe, de la Regia Aeronautica qui attaque en force et de l’arrivée continue des renforts terrestres italiens dans l’île.

    Cependant, les pertes ont été terribles pour la Marine de Mussolini, ses troupes d’élites de chasseurs alpins ainsi que pour les parachutistes et troupes alpines d'Hitler. Ces unités d'élite sont considérablement affaiblie à l'heure où l'Allemagne prépare l'invasion de la Grèce.

    Le coup a aussi été rude pour le moral des rares troupes motivées de Mussolini, à qui on avait dit qu’elles allaient être accueillies en libératrices et qui se sont vues accueillir à coup de fusil de chasse par les Corses.

    D’ailleurs, l’île d’origine de Napoléon fait partie du partage de la France entre les deux dictatures allemandes et italiennes. Partage dans lequel les Collaborateurs n’ont pas eu leur mot à dire. La France est en effet partagée depuis les Accords du Brenner de Juillet 1940 entre une zone d’occupation allemande et italienne (cette dernière correspondant au sud-est de notre pays moins la Savoie, Nice, la Corse et quelques régions frontalières qui sont, elles, annexées par l’Italie fasciste).

    La bataille de Corse est certes officiellement terminée mais nombre de Corses ont pris le maquis et mèneront une guérilla contre l’occupant italien (en effet, les troupes allemandes quitteront rapidement l'île) à tel point qu’on déconseille à Mussolini de se rendre à Bastia pour y proclamer l’annexion de l’île, par crainte qu’il ne se prenne une ou plusieurs balles tirées depuis la foule.

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    Le Cuirassé "Bretagne" sera l'une des victimes françaises de la Bataille de Corse

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  20. Décembre 1940

    Soutenus par des renforts alliés en hommes du Commonwealth et en équipement lourds qui lui faisaient défauts (chars, artillerie) chaque jour plus nombreux, les forces grecques continuent leur progression en territoire albanais, multipliant les captures de soldats italiens en déroute. Malgré l’envoi de renforts importants en Albanie par le haut-commandement italien, dont les convois sont escortés par d’importantes forces aériennes et navales pour éviter toute déconvenue, la situation ne s’améliore pas sur le terrain pour l’Italie fasciste. D’ailleurs, nombreux sont les soldats italiens capturés à dénoncer Mussolini et le Fascisme. Conviction ou lâcheté ? Au vu des redditions massives de soldats italiens, parfois par régiments entiers, et des conversations qu’ils entretiennent avec leurs geôliers, il semblerait que les Italiens subissent plus cette guerre qu’ils ne la supportent, ce qui améliore un peu l’image désastreuse qu’avait l’Italie aux yeux des Français depuis le « coup de poignard dans le dos » de Juin 1940.

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    Les Alliés multiplient les captures de soldats italiens démoralisés.

    Mussolini est effaré, heureusement pour lui, il y a encore sa fidèle armée d’Afrique orientale, commandée par le Duc d’Aoste et qui tient bon, et ses Légions de Chemises noires, fidèles jusqu’au bout. Mais le Fascisme italien est bien moins solide que son homologue nazi et on commence à murmurer dans le dos du Duce.

    Malgré son dégoût pour cette solution, il est contraint de réclamer l’envoi de renforts allemands en Albanie. Hitler envoie rapidement une Luftflotte en Italie du sud ainsi qu’une Panzerdivision et de l’infanterie en Albanie. Le Corps expéditionnaire allemand est commandé par le général Rommel, l’expert de la guerre blindée mais qui est loin d’être le plus haut gradé de la Wehrmacht. En effet, les officiers plus gradés, comme Von Rundstedt, sont conservés pour les futures opérations en Russie.

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    Erwin Rommel

    Néanmoins, le dictateur allemand, en ayant fini avec la « Bataille d’Angleterre » et soucieux de distraire le plus de moyens alliés possibles du front grec à moindre frais, décide également l’envoi d’une Luftflotte en Sicile pour attaquer à la fois Malte et la Tunisie et s’en prendre aux convois alliés qui traversent la Méditerranée centrale quasi-impunément. Dans la même optique, malgré les protestations des commandants de la Marine allemande qui estiment les moyens déjà insuffisants pour la « Bataille de l’Atlantique », Hitler ordonne l’envoie de 20 U-Boots en Méditerranée pour s’en prendre à la fois aux convois alliés traversant le chenal entre la Sicile et la Tunisie mais, surtout, pour attaquer les convois qui ne cessent de déverser des renforts alliés en Grèce.

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    Un des U-Boot envoyé en Méditerranée.

    Le dictateur allemand décide également, de concert avec le tyran italien, de concentrer sa Luftwaffe dans le sud de la France et en Italie en vue d’apporter une couverture aérienne à la Regia Marina italienne qui doit fournir et escorter les navires qui participeront à l’invasion de la Corse par l’Axe. Cette couverture apparaît vitale aux stratèges de l’Axe car la marine italienne est en infériorité numérique face à ses homologues française et britannique réunies en Méditerranée, surtout depuis la désastre de la Bataille du détroit d'Otrante et que laisser la Corse aux mains des Français toujours en guerre est inacceptable aux yeux des dirigeants de l’Axe (surtout Mussolini, qui veut annexer l’île). D'autant plus que l'île constitue un véritable Porte-avion incoulable, à l'instar de Malte.

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    Les assauts aériens germano-italiens sur Malte seront furieux !

    Les défenses de la Corse ont été renforcées par l’arrivée de plusieurs divisions de chasseurs alpins de l’Armée des Alpes, envoyée dans l’île avant la Capitulation des armées de Métropole, mais l’ampleur des moyens aériens mobilisés par l’Axe lui permet de compenser son infériorité au niveau naval. Les Allemands, qui ont pu juger de la qualité des troupes italiennes, décident que le premier choc sera porté par leurs parachutistes ainsi que par leurs troupes alpines, transportées par planeurs. Les Italiens, notamment les « Alpini » ne participant qu'à la seconde vague, qui débarquera sur les côtes corses.

    L'assaut est prévu pour le mois de Janvier 1941.

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    Les parachutistes du Reich se préparent pour l'invasion de la Corse.

    En parallèle, l’Allemagne multiplie les pressions sur la Bulgarie et la Yougoslavie pour qu’elles adhèrent au pacte tripartite. Cependant, le gouvernement bulgare se montre réticent tandis que si le Régent du Royaume de Yougoslavie est prêt à s’allier à l’Axe, il sait qu’il doit compter sur un peuple serbe et un corps d’officiers acquis à la cause alliée. Néanmoins, la Yougoslavie signe un traité d’amitié avec la Hongrie pro-allemande, dont on sait qu’elle s’est déjà bien gavé de territoires appartenant à ses voisins avec la bénédiction allemande.

    Dans le même temps, la coalition alliée, dont fait partie des partisans éthiopiens, se lance à la conquête de l’Afrique orientale italienne. C’est une offensive générale dans plusieurs secteurs (un débarquement indien a même lieu en Somalie britannique) à laquelle participe également les forces françaises et même la Force publique du Congo belge. Mais cette-fois, les Italiens s’accrochent et se battent comme des lions.

    La Résistance française commençait à s’organiser au niveau national tandis qu’après un temps de flottement, contact avait été pris avec des représentants d’Alger, parachutés depuis le territoire britannique. C’est ainsi que Henri Frenay prit contact avec d’autres commandants de réseaux locaux, allant d’organisation patronnées par la SFIO aux groupes catholiques, sous la houlette d’un envoyé de la République, André Dewavrin. Dewavrin voyage sous le pseudonyme d’André Passy et fut spécialement choisi par le Général de Gaulle pour qu’Alger prenne langue avec les Résistants de l’intérieur.

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    Henri Frenay, un des futurs meneurs de la Résistance française.

    Tous acceptent de se placer sous les ordres du gouvernement de la République réfugié en Algérie, parfaitement légitime pour contrôler la Résistance intérieure. Tous acceptent de remettre à la Libération les querelles politiques qui n’ont déjà que trop affaiblie la France et se déclarent prêt à combattre Pétain et son Régime de collaboration, et ce mêmes les groupes situés le plus à droite de l’échiquier politique de la Résistance.

    Néanmoins, si on ne tient compte que des organisations civiles, on constate que la Résistance est plutôt le fait d’hommes de gauche, à l’exception des Communistes, encore paralysés par les consignes de Moscou qui veut encore câliner Hitler. Néanmoins, l’apport des militaires rééquilibre le rapport droite/gauche au sein de la Résistance intérieure.

    Cet équilibre permet de former facilement ce qui sera connu comme le « Conseil national de la Résistance intérieure » (CNRI), obéissant certes aux ordres d’Alger, mais qui est autonome sur le plan des actions à entreprendre en vue d’obéir aux ordres du gouvernement. Sur le plan local, les chefs de la Résistance créent des « Régions », regroupant plusieurs départements, pour délimiter le champ d’action des réseaux locaux. Néanmoins, des « Comités locaux » sont créés, regroupant les chefs de réseaux politiquement rivaux mais unis dans la Fraternité de combat.

    Passy transmet aussi aux chefs du CNRI la consigne d’Alger de ne pas, pour l’instant, entreprendre d’actions militaires contre l’occupant, de se contenter d’actions de renseignements et de diffusion d’une presse clandestine, afin de limiter au maximum les représailles, certaines, contre la population.

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