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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Plus probablement dans la zone "grise". Et l'écho qu'on avait fréquemment, c'est que les ukrainiens ont beaucoup de mal à récupérer leurs carcasses, faute de matos adapté, contrairement aux russes qui s'y essayent souvent. D'où l'obsession ukrainienne d'envoyer des drones larguer des grenades sur le bloc de propulsion ou via les trappes laissées ouvertes pour définitivement détruire les véhicules russes abandonnés dans les No Man's Land.
  2. Je ne partage pas ton optimisme. Qu'est ce qui a changé depuis Kherson en terme de frappe dans la profondeur ? Une poignée de Storm Shadows (que les ukrainiens semblent plus prompts à utiliser pour cribler Louhanks que Tomak ou Melitopol) et des JDAM ? Loin de moi l'idée de nier l'apport de ces armes, mais de là à "sceller" le front russe de manière aussi étanche que le Dniepr... Et puis, quand bien même les ukrainiens déboucheraient au delà de la ligne de défense principale des russes (pour l'instant ils n'ont rien franchi du tout à priori), il n'est pas dit que l'exploitation soit une sinécure. Ici l'aviation russe semble fonctionner correctement, et elle est l'arme parfaite pour frapper des colonnes blindées qui auraient franchi le premier rideau. Sans parler du fait que la logistique ukrainienne reste précaire, et sa capacité à permettre aux pointes blindées de tenir un tempo opérationnel élevé me semble très incertaine. On a vu plusieurs fois dans cette guerre des pointes fatiguées franchir le premier rideau : ce fut le cas à Kherson justement, les russes n'en n'ont sans doute pas été très loin dans le Donbass après la chute de Popasna et encore cet hiver-printemps à Bakhmout. Et à chaque fois, ça n'a abouti à rien. Car ses pointes fatiguées ont fini par s'arrêter, alors que l'adversaire parvenait toujours à reconstituer "quelque chose" : un rideau de troupe, quelques tranchées, de la territoriale jetée au feu. Et ça a toujours suffit à empêcher l'autre de débouler. Un peu comme pendant la Grande Guerre ou chaque camps a réussi plusieurs fois, à grand frais, à franchir la ligne de tranchée ... pour se retrouver face à une nouvelle construite entre temps, certes moins puissante, mais suffisante pour arrêter l'armée fatiguée et diminuée qui se présentait à elle. Mon sentiment, c'est qu'en l'état, compte tenu des pertes, des limites techniques des deux armées, de leur incapacité mutuelle à mener une guerre interarme et interarmée vraiment moderne, la défense à pris le pas sur l'attaque. Aucune ne me semble en l'état actuellement d'obtenir une percée propre et d'y injecter une masse blindée suffisante capable d'avaler les kilomètres et d'atteindre la profondeur de l'ennemi. Les seules fois où ça a eu lieu (les russes au tout début de la guerre, les ukrainiens à Khakiv) c'est lorsqu'il n'y avait littéralement rien en face. Et ici, l'armée russe est là, toujours pas brillante sans doute, mais bien présente, relativement nombreuse, correctement retranchée, préparée à l'assaut, comme les ukrainiens dans leur forteresse du Donbass.
  3. Je ne considère justement pas Kherson, comme une victoire au sens où on l'entendrait ici. A Kherson, les ukrainiens ont tenté de percer. Ils n'y sont parvenu que très temporairement, aux prix de pertes notables, et sans jamais parvenir à exploiter ensuite, ne parvenant pas à s'approcher suffisamment prêt des deux points de passage en dur (Le pont de Kherson et le barrage de Nova Khakovka) pour rendre la position russe intenable à court terme. Ce fut finalement un très long modelage par l'artillerie, les conditions particulières de ce front (la présence du Dniepr comme coupure humide rendant le ravitaillement russe difficile) et surtout ce qui s'est passé ailleurs (contre-offensive de Kharkiv) qui obligea finalement les russes à décider de plier bagage, en bon ordre et sans trop de casse. Que toute la séquence constitue in fine une victoire stratégique ukrainienne est certain, je ne le nie pas, mais ce ne sont pas les attaques mécanisées ukrainiennes qui l'ont obtenus. Il n'y a rien de tel dans le sud de l'Ukraine, pas de coupures humides comme le Dniepr séparant les troupes russes de leurs bases de ravitaillement, pas de difficulté à y déplacer des renforts, la Crimée et ses bases aériennes à portées, ect. Bref, si l'Ukraine ne parvient en direction du sud à obtenir que ce qu'ils ont obtenu à Kherson via leurs attaques mécanisées (c'est à dire une tête de pont sans lendemain gagnée à grande peine autour de Davydiv Brid puis une poussée de 10-15km depuis le nord vers Mylove), ça sera un échec, surtout s'ils y laissent autant de véhicules et d'hommes que les images d'aujourd'hui ne le laissent craindre.
  4. Je suis tout à fait d'accord, avec les progrès de l'IA, de l'automatisation et des capteurs de tout type, la dronisation est la voie. Dans l'absolu, avec la technologie qui existe aujourd'hui pour pas cher dans le civil, envoyer des gars dans un vieux BMP avec des optiques médiocres faire de la reconnaissance en force est une aberration, auxquelles les deux armées en présence se livrent faute de mieux.
  5. Tout peut s'imaginer. Encore que dans ce cas précis, je suis moyennement convaincu de l'idée. Les russes ont quand même des infos sur l'ORBAT ukrainien et sur la machinerie interne. Pour que ça soit crédible, il faudrait constituer un écosystème cohérent autour. Si par exemple je vois des tonnes de porte-chars converger vers une direction mais qu'il n'y a aucun tube d'artillerie et que mon renseignement me dit que les dépots dans le coin sont vides, j'aurai du mal à croire qu'ils vont vraiment y tenter un truc sérieux. Mais de toute façon, pour ça comme pour tout dans cette guerre, encore faut-il quelqu'un pour avoir la volonté de le faire et de payer pour. Mais puisque l'aide occidentale jusqu'à présent a été marquée le plus souvent par le "je regarde au cas par cas si j'ai pas 10 chars qui trainent encore dans un entrepôt histoire d'avoir rempli ma part du quota pour 6 mois", personne ne l'a fait.
  6. Heureux d'apprendre que l'échec d'un pays à reconquérir son territoire souverain empli le coeur de certains, étrangement bien silencieux d'habitudes, d'une joie non dissimulée.
  7. A priori oui. Les russes affirment aussi que leur brouillage a été assez efficace, rendant difficile la communication entre unités ukrainienne dans un contexte où la coordination est déjà notoirement compliquée.
  8. A ça. Je suis relativement pessimiste depuis le début d'année (conjonction du regain russe, de la faiblesse des dons d'équipement, et de ce que je lis sur la médiocrité tactique de beaucoup d'officiers et du soldat ukrainien moyen à l'offensive) sur cette contre-offensive qui me semblait très téléphonée, face à des russes préparés et moins cons qu'il y a un an, et menés avec des moyens réduits et peu de réserves sous forte pression politique. J'écrivais à un ami en Janvier que l'Ukraine devrait rester sur la défensive cette année, accepter le stalemate, et ne mener que des attaques limitées pour déjouer les tentatives russes (défense active). Malheureusement ça semble confirmer mes craintes. Là, j'ai l'impression qu'on a réuni à grande peine 8 brigades de bric et de broc, qu'on leur a refourgué 15 léo, et qu'on leur a dit "jusqu'à Marioupol !".
  9. Si on regarde les analyses préliminaires : l'artillerie russe semble avoir bien bossé, ce qui signifie qu'elle n'a pas été supprimé/incapacité de manière efficace, et qu'elle a eu assez de munition depuis hier. On remarque que le déminage semble avoir posé de gros problèmes, d'où les files indiennes calamiteuses de blindés pare choc contre pare choc. L'aviation russe semble avoir aussi été efficiente. Clairement la phase de modelage semble avoir largement échoué.
  10. Pas tant que ça. Les Ukrainiens reçoivent du matos, oui, mais on parle de 15 Leo 2, de 90 Leo 1 qui sont pas encore livrés, de peut être 150-200 T-72 depuis le début d'année. Ce n'est pas rien, mais au rythme d'aujourd'hui, ça leur durera 15 jours, et les 6 derniers mois n'ont pas été exempts de perte non plus, loin de là.
  11. Le problème, c'est que quand tu dois mendier 6 mois pour obtenir 15 Léo 2, tu peux difficilement te permettre d'en perdre 4 en 24h sous pretexte de rodage. Le niveau des pertes m'inquiète au regard de ce que je crois savoir des stocks ukrainiens. Si c'était l'US Army, je serais peut être moins inquiet.
  12. Ecoute, j'espère sincèrement me tromper, voir les ukrainiens prendre Tomak dans une semaine, et rigoler en relisant mon message initial. Je ne fais que donner mon analyse à chaud, peut être émotionnelle j'en convient, de ce que j'ai vu depuis que je suis levé.
  13. Le 6 juin 44, on était sur une opération de débarquement qui a réussi à prendre pied sur le sol ennemi, le tout, par une armée qui avait le contrôle du ciel et des moyens humains et matériel très supérieur à l'adversaire à ce moment de la guerre. On est malheureusement ici dans une situation très différente. J'espère sincèrement me tromper, et il est certain que le fait de n'être informé que par les russes peut biaiser ma vision. Mais je sais aussi, pour lire les russes justement, qu'ils savent désormais paniquer et admettre que c'est la merde quand ça l'est. Or, même Girkin qui semble à deux doigt de se pendre un jour sur deux "admet" que c'est une catastrophe pour les ukrainiens à l'heure actuelle. Et ailleurs ça jubile.
  14. Bon, premier retour à chaud sur cette journée de "contre-offensive" : c'est une catastrophe, et je pèse mes mots. Les mêmes scènes que les russes en début de guerre : des colonnes de blindés en file indienne fracassés par l'artillerie, des attaques sans soutien visible au beau milieu des champs, les UAV russes qui se baladent tranquillement au dessus des forces ukrainiennes. Le tout sans gain notable nul part, à priori. Je crois qu'il vaut encore mieux arrêter les frais ici et admettre que les Ukrainiens ne sont pas prêts, en l'état, à attaquer du fort au fort des lignes de défense correctement préparées. Le pire serait de s'entêter comme les russes pendant plusieurs jours. Remettez moi ces brigades à l'entraînement, foutez les officiers dans un cour accéléré de combat interarme au format OTAN et donnez leur des avions, mais ce que j'ai pu voir sur les Telegram russe depuis ce matin me donne la nausée. Ce qui me fait vraiment peur, c'est que le coût politique d'une annulation soit si fort qu'ils continuent dans le vide jusqu'à ce que l'évidence devienne trop forte. Tout le monde a tellement hurlé (de manière totalement irresponsable à mon sens) que la grande offensive viendrait, que je me demande si Zelenski ou Zaloujny peut vraiment dire "stop, on annule tout on est pas prêt". L'effet serait terrible sur le soutien occidental. Et c'est ça le vrai danger. Même en admettant que les ukrainiens aient perdu 40 chars et 50 IFV, ce n'est pas "dramatique", toute proportion gardée, si ça s'arrête maintenant. Si on continue comme ça pendant 1 ou 2 semaines par contre...
  15. Les norvégiens ont capturé quelque chose de compatible avec une explosion lors de la rupture du barrage.
  16. Oui bien sûr, personne ne dit qu'ils sont vers Tomak, mais d'après les russes, la direction des attaques (et des percées qui, semble-t-il ont été obtenu) semblent converger vers Tomak. On a aucune idée de la profondeur de ces percées, peut être quelques kilomètres. Désolé si ce n'était pas clair.
  17. Les léo 2 ne semblent pas détruits sur les images publiées mais abandonnés, avec à côté ce qui semble être du M113 (ou assimilé) qui crament.
  18. La situation demeure confuse, les ukrainiens attaqueraient très activement depuis cette nuit. On a des images de casses : au moins deux léopard 2 et plusieurs M113 abandonnés et/ou détruits, un radar d'un IRIS-T détruit. Les sources russes parlent de percées ukrainiennes dans trois directions, convergentes vers la ville de Tomak. Difficile de savoir si ces percées vont réussir, ni même leur localisation précise et leur profondeur. Voilà en gros le résumé de ce qu'on sait de manière à peu près fiable à midi heure française. EDIT : aussi, les rapports convergent sur d'énormes barrages d'artillerie par l'armée Ukrainienne (en tout cas à l'échelle de ce qu'elle fait habituellement), et on a des frappes dans la profondeur, avec Tomak visé notamment, probablement par du HIMARS ou de la JDAM.
  19. C'est une histoire proprement extraordinaire que nous livre Le Monde : celle d'un peloton de 16 soldats ukrainiens ayant brisé l'encerclement de Marioupol pour rallier ... Zaporijjia après une odyssée de 5 jours et 340km à pied à travers les lignes russes ! Le récit vaut son pesant de cacahuètes. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/06/de-marioupol-a-zaporijia-la-folle-equipee-de-soldats-ukrainiens-a-travers-les-lignes-russes_6176319_3210.html
  20. Un fait qui me semble intéressant et que j'ai vu évoqué sur twitter est le fait que le barrage a vraisemblablement été miné par les russes, au moins depuis leur retraite de Kherson en Novembre dernier. On ignore à ma connaissances si les russes l'avaient déminé depuis. Dans le cadre d'un accident, on ne peut exclure l'hypothèse d'une explosion involontaire d'une ou plusieurs charges explosives qui seraient restées sur l'ouvrage.
  21. J'ai un peu de mal avec l'argument selon lequel la destruction du barrage causerait une perte de viabilité irrémédiable pour la Crimée. A ce que je sache, les ukrainiens avaient bloqué le canal de Crimée après l'annexion, et ça n'a pas empêché les russes de développer la péninsule et d'y faire venir de nouveaux habitants. Evidemment, ça compliquera les choses, mais la Crimée ne serait ni la première ni la dernière zone d'implantation humaine pauvre en ressource hydrique et qui se débrouille malgré ça.
  22. C'est vrai, mais ça vaut aussi pour les ukrainiens.
  23. Si c'est bien côté turbine, alors oui, c'est nécessairement russe. Mais encore une fois, pourquoi ? Ont ils eu vent d'une tentative imminente de passage en force des ukrainiens qu'ils ont voulu tuer dans l'oeuf ? mais dans ce cas pourquoi ne pas le faire *pendant* la tentative pour maximiser les dégâts infligés aux unités ukrainiennes en les cueillant en plein franchissement ?
  24. Oui, le timing me fait douter de la thèse accidentelle, mais j'ai également comme toi du mal à voir quel serait l'intérêt pour un camp ou l'autre de faire ça, ne croyant pas pour ma part qu'il y ai eu des risques sérieux de franchissement en force du Dniepr par un camp ou par l'autre.
  25. Je sais pas à quel point ça va faire baisser le niveau du réservoir mais le Dniepr restera un gros fleuve, et la zone asséchée sera une marre grouillante et sans couvert probablement largement impropre à la moindre action mécanisé d'envergure. J'ai beaucoup de mal à imaginer un tel scénario.
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