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CortoMaltese

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Messages posté(e)s par CortoMaltese

  1. il y a une heure, penaratahiti a dit :

    Pour Gerasimov, on n'a pas la date de la prise de vue donc ça n'a pas de valeur (comme les affirmations qu'il est mort tant qu'on n'a pas de preuve d'ailleurs).

    Honnêtement s'il était mort on le saurait. Les NAFO nous ont déjà fait le coup trente fois avec lui et Choigou. peut être est il en légère disgrâce, peut être à t il un pépin de santé, mais il n'est certainement pas mort. 

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  2. il y a 10 minutes, Wallaby a dit :

    Je trouve parfaitement légitime de discuter et de contester ce que j'ai dit sur "surinterpréter comme des initiatives, des politiques qui ne sont que réactives".

    À la relecture, j'ai l'impression que le "ne... que" donne à ma phrase une tournure un peu intolérante au sens de "c'est ça et rien d'autre", alors mon intention était juste de dire qu'une réaction, c'est moins (moins quoi ???) qu'une initiative (*). Donc j'aurais mieux fait d'écrire "tout au plus réactives" ou si ç'avait été en anglais "merely reactions" (à contraster avec "only reactions"). Le point étant que quand on réagit, on a moins de temps, on réfléchit moins, on bricole plus, on improvise, on pare au plus pressé, alors que quand on prend une initiative on a but plus clair, on sait mieux où on veut aller, on calcule plus le coût et les moyens à mettre en oeuvre etc...

    Donc je ne m'accroche pas comme une huitre à son rocher à ce "ne que", et je suis tout à fait ouvert aux propositions du type "il y a une part de réaction, mais il y a autre chose" : une part d'idéologie, de structure mentale ou de logiciel mental préinstallé qui conditionne cette réaction ?

    J'ai peur, à te lire, que ce soit commettre un crime de la pensée orwellien que "d'épouser totalement les vues de Poutine", et que Paul Pillar ait commis un tel crime en disant qu'on a exagéré à l'époque les intentions des Soviétiques en Afghanistan en suggérant qu'ils étaient en train de mettre en œuvre un plan pour mettre la main sur l'Océan Indien, car cela reviendrait à "épouser totalement les vues de Léonid Brejnev". S'interdire de penser une chose parce que Big Brother l'interdit, ça ne rend pas les idées claires. Paul Pillar fait peut-être erreur, mais démontrons le par un raisonnement, et non en appliquant un tabou.

    (*) https://www.cnrtl.fr/definition/ne

    II B [Ne ... que exprime une restriction par rapport à un ensemble dont les éléments sont perçus comme appartenant à une échelle de valeurs]

    Ton message me fait craindre que tu n'aies pas compris le raisonnement que je tiens. A la relecture de mes deux principaux posts sur le sujet, il me semblait pourtant tout à fait clair. Tout le passage sur Orwell et Big Brother est assez lunaire je dois dire et je vois mal comment tu as pu inférer ça de mon message qui explique pourtant clairement que... je suis d'accord avec Pillar sur l'Afghanistan (!). Bref, je ne sais pas quelle contorsion d'esprit étrange t'a amené à penser que j'estimais que Pillar brisait on ne sait quel tabou, car honnêtement j'ai beau relire mon message, j'y écrit en toute lettre l'exact inverse. 

    Je me permets quand même de m'autociter pour qu'il n'y est pas de méprise : "Ce que dit Pillar, c'est que les USA ont mal évalué les intentions soviétiques. Les USA ont cru que l'Afghanistan était une aventure lancée avec un projet offensif, alors qu'elle visait surtout à limiter la casse. En découle l'idée aux USA que l'Afghanistan était une étape intermédiaire dans un plan plus vaste d'expansion soviétique jusqu'à l'océan indien, plan qui n'a jamais existé ailleurs que dans les esprits inquiets du Département d'État. Sur ce point, de ce que j'ai lu (notamment dans l'ouvrage de Sidos) des débats au Politburo entourant l'intervention, ça me semble tout à fait exact." et j'ajoute même "Donc dire que l'action soviétique était réactive (et donc défensive) du point de vu des membres du Politburo me semble exact. Et comprendre la logique d'action des autres états est évidemment une information importante, puisque l'auraient-ils su, les américains auraient peut être géré la question afghane différemment. "

    Et même sur l'Iran, si je ne partage pas son avis (et je n'ai pas souhaité développer plus en avant car nos messages sont déjà particulièrement longs et semi-HS donc je pense qu'on va éviter de s'égarer sur les desseins des gardiens de la révolution sur ce fil), c'est un débat tout à fait légitime et parfaitement valable. Tenter d'estimer comment raisonne un dirigeant/une entité/un pays est un exercice toujours légitime - , et généralement nécessaire à toute compréhension de leurs actions. 

    De même, épouser les vues de Poutine, où les vues opposées d'ailleurs, ou n'importe quelle autre point de vu, ne me pose aucun problème en soi. Mon message ne visait justement pas à critiquer les vues politiques de Poutine ou les tiennes. On pourra en discuter, en débattre (c'est d'ailleurs ce qu'on fait beaucoup, nous et beaucoup d'autres intervenants, sur ce fils depuis bientôt 2 ans), et s'engueuler toute la nuit pour le plaisir de la disputatio et de l'échange de point de vue. 

    Le problème que j'ai, et je vais essayer de le réexpliquer pour être sûr qu'il n'y a pas d'équivoques cette fois-ci, c'est qu'en prétendant qu'il existerait des actions intrinsèquement réactives tu naturalises un point de vue politique (indépendamment de ce que je pense de ce dernier).  

    Ce que j'entends par "intrinsèquement réactives", c'est l'inverse "subjectivement réactives". 

    Tu répondais en effet à Alexis, qui pensait que ce qui explique la politique ukrainienne de Poutine est de nature identitaire, qu'il était inutile d'aller chercher des explications complexes impliquant des hypothèses sur l'idéologie/la personnalité de Poutine car son invasion de la Crimée n'était que réactive. Si tu affirmes cela, c'est donc que tu considères que l'invasion de la Crimée est une conséquence mécanique, automatique, fatale, de Maïdan. Or, comme j'espère l'avoir démontré, cette conception mécaniste des actions humaines est fausse - et j'insiste, fausse, pas tabou, pas politiquement néfaste de mon point de vue, fausse au sens scientifique du terme, comme est fausse la théorie des humeurs ou le sont les prétentions médicales de l'homéopathie. Il n'existe jamais une seule "solution", une seule réponse possible qui s'imposeraient aux acteurs indépendamment de leur volonté et qui pourrait être déduite de la seule situation sans s'intéresser à la nature des acteurs eux-mêmes. Une autre personne que Poutine aurait pu agir différemment. Des milliers de personne, placés devant la même situation que Poutine auraient agis différemment. Et ils auraient agis différemment précisément car ils ne sont pas Poutine, qu'ils auraient lu la situation différemment, auraient poursuivi d'autres objectifs ou auraient choisis d'autres voies pour les atteindre. Beaucoup d'acteurs, placés face à Maïdan n'auraient sans doute même pas estimés qu'il fallait "réagir" à ça. Le propos que je tiens n'est pas dire que ces personnes auraient eu raison, ou que Poutine a eu tort, je ne suis absolument pas ici dans un débat politique sur la valeur morale ou même sur la pertinence en termes de politique internationale des choix faits par Poutine, je suis seulement en train d'essayer de montrer que les actions de Poutine ne peuvent s'expliquer qu'en s'intéressant à Poutine lui-même, étant entendu que d'autres, dans l'exacte même situation, n'auraient pas agis comme lui. On ne peut pas, en adoptant une pure neutralité axiologique dans l'étude des relations internationales (et des relations humaines en général), considérer qu'une action est intrinsèquement plus réactive qu'une autre. Toutes les actions de tous les acteurs sont le fruit des interactions passées et constituent la réponse qu'un acteur spécifique apporte à un contexte spécifique selon sa propre rationalité, ses propres buts, ses propres valeurs, ses propres perceptions. Il n'existe aucune action qui soit dans l'absolu une initiative ou une réaction en termes scientifiques. Ces termes de réaction ou d'initiative n'ont un sens du point de vue des sciences humaines qu'appliqués aux intentions des acteurs. Un acteur a l'impression de réagir, ou a l'impression de prendre une initiative. Et évidemment, pour comprendre pourquoi tel acteur, dans un contexte donné, à l'impression de réagir, et pourquoi il "choisi" de réagir de telle manière et pas d'une autre, il faut comprendre son but, son idéologie, sa réflexion, sa vision du monde, ses valeurs, ses intérêts, sa personnalité, bref toutes les choses qui président à ce qu'un humain agisse d'une certaine manière dans une certaine situation. C'est dans cette acception subjective que les notions de "réactions" ou d'"initiatives" peuvent exister scientifiquement parlant, en respectant la neutralité axiologique que cela implique. On peut essayer en analysant du mieux qu'on peut le processus décisionnel des acteurs, leurs réflexions, et les projets qu'ils ont dans la tête, de déterminer si leur comportant était de nature (de leur point de vu) réactive, si elles étaient (de leur point de vu) défensive ou offensive, etc. En ce sens, dire, parce qu'on a lu les délibérations du Politburo et les débats entourant l'intervention en Afghanistan que le projet soviétique était (pour les soviétiques) défensif et qu'il n'existait vraisemblablement aucune volonté dans l'esprit des leaders soviétiques de rallier l'océan indien, est une proposition scientifique tout à fait valide qui n'implique aucun jugement de valeur moral sur l'action des acteurs. Puisque que nous ne seront jamais dans la tête de Brejnev ou de Gromyko et qu'on est limité à l'étude d'archives plus ou moins exhaustives et éclairantes, on pourra bien entendu en discuter ou ne pas être d'accord, et peut être que d'autres sources viendront un jour contredire l'un et conforter l'autre, mais on est ici dans le cadre de l'étude scientifique de l'action humaine appliquée aux relations internationales. 

    En prétendant qu'il ne sert à rien de s'intéresser à l'idéologie ou à l'univers mental de Poutine parce que son action n'aurait été qu'une réaction, tu naturalises son point de vue et ses actions, en en faisant les seuls valables, ce qui est bien évidemment une prise de position politique dans la mesure où cela implique mécaniquement que toutes les autres actions possibles dans cette situation seraient à tes yeux fautives (politiquement parlant). Et, pour être sûr qu’il n’y ait aucune équivoque, mes deux messages n’ont jamais abordé mon avis sur cette opinion politique (d’où l’incongruité de tes réflexions sur Orwell et Big Brother), mais simplement le fait que j’estimais que tu te livrais à un procédé malhonnête (consciemment ou non) puisque cette prise de position politique qui était la tienne n’était pas exprimée explicitement mais au contraire dissimulée par la naturalisation des actions de Poutine en donnant au mot réactif une nature intrinsèque, au sens que j’en ai donné plus haut.

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  3.  « le régime de Poutine, [doit être considéré] non comme l’exercice du pouvoir d’un monstre extraterrestre subjuguant un peuple passif et demeuré, mais comme un phénomène compréhensible, qui s’inscrit dans la continuité d’une histoire générale de la Russie »

     

    C'est surtout un immense homme de paille. Je ne connais personne de sérieux qui a jamais prétendu ça. C'est au fond mettre dans la bouche de ses adversaires un propos ridicule qu'ils n'ont jamais tenu pour, en comparaison, sembler raisonnable. Dire que Poutine est un phénomène" compréhensible" est un truisme absolu. Tout phénomène historique, à moins de croire à la magie noire ou à l'intervention de forces occultes, est par définition compréhensible dans la mesure où il est possible d'en établir une généalogie, une origine historique et sociologique. Dire qu'il s'inscrit dans la continuité de l'histoire russe est aussi un truisme. Je pense que ça ne demande pas une connaissance extensive de l'histoire complexe de la Russie que de remarquer que la tradition de l'homme fort est une constante historique, et que Poutine, avec des modalités particulières qu'il convient bien sûr d'étudier finement, ne ressemble certainement pas à une anomalie historique sortie de nul part. Si demain l'Islande devient une dictature militariste, j'avoue que je serai surpris. Que la Russie le soit redevenu était concevable par tous. Je n'ai pas lu Shlapentokh, mais si ça thèse c'est ça, elle n'a rien de particulièrement originale ni d'iconoclaste, et je ne vois pas très bien quelle vision prétendument distordue Todd tente de réfuter en le citant. Le tout laisse quand même l'impression d'un type qui n'a pas lu grand chose sur le sujet, qui infère de ses propres biais ce que pensent probablement ses contradicteurs, pour ensuite venir expliquer à tout le monde, l'air supérieur, que le Poutinisme peut être expliqué par l'histoire russe ; comme si c'était une percée conceptuelle formidable. 

     

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  4. il y a 23 minutes, Wallaby a dit :

    Je n'ai pas de problème avec l'intérêt du vassal de se choisir un suzerain puissant, et avec des exigences raisonnables, qui ne fait pas payer un prix excessif.

    Mais quel est l'intérêt du suzerain ?

    Pour reprendre la terminologie de Walter Lippmann évoquée dans la double recension de Brands et Hendrickson, l'adhésion du Monténégro et de la Macédoine, pour les États-Unis, c'est une "augmentation des engagements".

    Si ce que tu appelles "se barrer", c'est une baisse de puissance, alors on aboutit à un déficit de la comptabilité engagements-puissance :

    Donc on est dans le cas N°2 : "vivre avec un risque accru (...) en pariant que les adversaires ne testeront pas les engagements vulnérables".

    Tu as une vision très pauvre des intérêts d'un pays. L'intérêt des Etats-Unis n'est pas forcément que le Monténégro rejoigne l'organisation, l'intérêt des USA peut être simplement que l'OTAN soit une organisation qui peut être rejointe si on remplie les critères. Dans ce cas, l'adhésion du Monténégro est un co-produit, une conséquence, qui n'a pas forcément d'intérêt en soi. Et cet intérêt à une OTAN ouverte (qui encore une fois, est une perception de la part des dirigeants d'un pays) peut découler de pleins de chose, y compris des questions tout à fait intimes et parfaitement irrationnelles d'identité stratégique pour l'acteur qui la met en place (on peut tout à fait imaginer des raisons moins charitables comme le fait que cette politique était nécessaire  en terme de justification pour laisser l'Ukraine ou la Géorgie rentrer, ou alors que c'était pour s'attacher la sympathie politique de X états, etc. Les propositions raisonnables sont infinies et le seul moyen de trancher consiste faire de la recherche historique sur la question quand les sources sont disponibles). Et pour complexifier les choses, cette politique a été implémentée par des gens qui n'étaient déjà plus au pouvoir quand le Monténégro est rentré. Il est probable que Trump n'en n'avait pas grand chose à faire de la politique de porte ouverte de l'OTAN. Mais il est aussi probable qu'il ai estimé qu'il n'était pas rentable/possible/opportun de changer cette politique dans l'immédiat. Donc, on peut tout à fait se retrouver avec les USA, ici Trump et ses conseillers et le Congrès, qui acceptent de faire quelque chose qui leur semble mauvaise (laisser le Monténégro rentrer dans l'OTAN) au nom du maintien d'une politique de porte ouverte qu'ils jugent nuisible, le tout alors même que ceux qui ont implémenté cette politique plus tôt ne le faisaient même pas spécialement POUR que le Monténégro rentre dans l'OTAN au premier chef. Oui, c'est souvent compliqué de répondre à la question "pourquoi un Etat fait ça", surtout quand ledit état est démocratique avec un personnel politique changeant et une organisation interne complexe.  

    Bref, tu vois que chercher des explications monocausales et évidentes à des décisions (ou des non-décisions) en politique étrangère, en partant du principe qu'à chaque fois qu'un Etat fait quelque chose, c'est parce qu'il y perçoit un intérêt immédiat et évident, c'est passer à côté de la dose phénoménale d'inertie et de complexité au sein des systèmes de prise de décision des Etats. 

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  5. il y a 3 minutes, Wallaby a dit :

    Si on regarde la chronologie, on voit l'OTAN s'élargir encore en 2017 avec le Monténégro, puis en 2020 avec la Macédoine du Nord. Cela donne l'impression d'une emprise américaine toujours plus grande en superficie sur le continent européen, donc d'un intérêt croissant. Si ils se "barrent" en même temps, alors pourquoi ces adhésions ? C'est une ruse ?

    Oui, c'est vrai que le Monténégro va redéfinir l'équilibre des forces en Europe.. je plaisante. 

    Plus sérieusement, deja car 

    1) l'OTAN ce n'est pas que les Américains, et je peux comprendre la rationalité pour des pays de l'ex Yougoslavie d'avoir un accord de défense formel avec le reste de l'Europe+USA. 

    2) l'appartenance à l'OTAN est aussi un marqueur identitaire, au même titre que l'appartenance à l'UE. Pour beaucoup de pays, les deux constituent un package marqueur d'une intégration à l'occident au sens large. 

  6. il y a 12 minutes, Stark_Contrast a dit :

     

    ????

    vkk482.jpg

    Et encore, sur les 50 000, le nombre réel de fantassin est très faible. Donc oui, clairement, la présence US était tombé à un plus bas historique en 2013 (et n'a pas augmenté entre 2014 et 2022) et on était clairement sur un retrait progressif en faveur d'une réorientation sur d'autres théâtres. Ce graph ne ressemble pas vraiment à celui d'une armée qui s'apprête à envahir la Russie. 

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  7. il y a 13 minutes, Alexis a dit :

    Je crois qu'il est difficile de ne pas conclure, la motivation de sécurité ne suffisant manifestement pas à expliquer la politique russe vis à vis de l'Ukraine, qu'il existe une autre motivation prépondérante dans cette politique depuis une décennie

    Le meilleur nom que je puisse lui trouver est identitaire.

    La Russie n'a jamais considéré l'Ukraine comme un pays tout à fait étranger. On peut s'en scandaliser, on peut se dire que c'est compréhensible, on peut en dire ce qu'on veut, le fait demeure.

    L'Ukraine c'est "un peu nous et il faut se rapprocher en les respectant", pour les modérés pacifiques, qui ne sont pas au pouvoir. A l'autre extrême, c'est "nous et s'ils nous refusent c'est l'effet d'une idéologie agressive voire maléfique dont il faut les sortir y compris au prix du sang", pour les radicaux au pouvoir.

    De mon point de vue, l'histoire des années 2015-2021 est celle de la radicalisation de l'individu Vladimir Poutine depuis une position intermédiaire entre ces deux extrêmes, jusqu'à rejoindre les rangs des radicaux. En 2015 il peut accepter une solution intermédiaire, imparfaite mais plus prudente. A l'été 2021 il publie un essai qui montre sa conversion aux thèses des radicaux, et qui annonce la suite.

    C'est pourquoi cette guerre est plus radicale qu'une guerre pour des questions de sécurité - qui peut plus facilement se conclure par des accords comportant des concessions réciproques, car la sécurité est chose relative.

    Je ne lui vois que deux issues possibles, toutes deux radicales, celle de la guerre de Sécession et celle de la guerre d'Algérie.

    Soit le projet russe réussit, c'est à dire que l'État indépendant le plus long de tous les siècles d'Histoire du peuple ukrainien prend fin. Comme la Confédération a pris fin en 1865.

    Soit la Russie finit par se lasser devant la résistance ukrainienne, le front ne faiblit jamais pendant assez d'années pour que d'autres dirigeants arrivent au Kremlin qui décident de renoncer. Comme la France a fini par renoncer dans un conflit à dimension identitaire ("l'Algérie c'est la France") et s'est sorti l'Algérie de la tête.

    Je souscris à 100%

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  8. il y a 5 minutes, Wallaby a dit :

    Pas totalement. J'ai écrit "ce qui prouve que la Russie poutinienne ne nie pas totalement l'ethnicité ukrainienne". Ton copier-coller ne marche plus : il saute des mots.

    Dans ce cas, admettons que la Russie tolère l'existence d'une ethnie ukrainienne en tant que vague variation un peu folklorique de l'ethnie russe. Un peu comme les biélorusses. Ça ne change pas grand chose au constat, les Ukrainiens ne souhaitant pas spécialement être tolérés dans l'empire, mais bien à vivre souverainement dans leur état indépendant. 

    • Upvote (+1) 2
  9. il y a 17 minutes, Wallaby a dit :

    https://kyivindependent.com/history-behind-russian-lands-recognized-by-zelensky-decree-as-historically-inhabited-by-ukrainians/ (31 janvier 2024)

    La Journée de l'unité, célébrée le 22 janvier en Ukraine en tant que jour férié, commémore généralement l'unification de l'est et de l'ouest de l'Ukraine en 1919. Mais cette année, cette date a attiré l'attention en raison d'un décret signé par le président Volodymyr Zelensky concernant les territoires russes actuels qui ont été historiquement peuplés par des Ukrainiens.

    Le décret intitulé "Sur les territoires de la Fédération de Russie historiquement habités par des Ukrainiens" contient une directive demandant au gouvernement ukrainien de collaborer avec des experts et d'élaborer un plan visant à rechercher, faire connaître et sauvegarder les identités culturelles des Ukrainiens qui ont vécu dans les régions russes actuelles de Krasnodar Krai, Belgorod, Briansk, Voronej, Koursk et Rostov, qui sont limitrophes de l'Ukraine.

    Le décret présidentiel de Zelensky mentionne les régions historiques du Kouban, de la Starodubshchyna et du nord et de l'est de la Slobozhanshchyna, ce qui constitue une reconnaissance passagère de la complexité historique liée à ce décret.

    Toutefois, une certaine éthique historique et des évaluations d'experts sont nécessaires pour établir des définitions plus claires de termes tels que "terres historiquement habitées", selon M. Halushko.

    Le fait d'être précis et prudent dans la formulation de ces termes permet également de s'assurer qu'ils ne pourront pas être appliqués à un territoire ukrainien à l'avenir, a-t-il ajouté, citant en exemple les revendications de la Hongrie sur la Transcarpatie et les Hongrois de souche qui y vivent.

    Le décret ne reconnaît pas explicitement l'histoire antérieure des groupes qui vivaient dans certaines de ces régions avant que les Ukrainiens ne s'y installent.

    Il ne mentionne pas non plus le nombre important d'Ukrainiens vivant dans des régions éloignées de la Russie. Par exemple, le district autonome de Khanty-Mansi, en Sibérie, compte plus de 40 000 Ukrainiens selon le recensement russe de 2021.

    Ce qui prouve que la Russie poutinienne ne nie pas totalement l'ethnicité ukrainienne.

    Et je rappelle que le troisième universel de la Rada, en 1917, laissait de côté la Crimée :

    Utiliser le fait que les statistiques de nationalités utilisées lors des recensements en Russie, elles mêmes héritées de l'époque soviétique, incluent une catégorie "ukrainiens" pour en affirmer que "la Russie poutinienne ne nie pas l'ethnicité ukrainienne" c'est aller très vite en besogne et faire dire à un marqueur anecdotique ce qu'il ne dit pas pour confirmer une thèse préétablie. Par ailleurs, reconnaître une ethnicité ne dit pas grand chose de la manière dont on la considère, où de la légitimité qu'on lui reconnaît. En l'occurrence, lorsqu'il s'agit de savoir ce que Poutine pense du droit des Ukrainiens à posséder un état indépendant, le mieux reste toujours de le lire. 

    http://en.kremlin.ru/events/president/news/66181

     

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  10. il y a 8 minutes, metkow a dit :

    c'est là le piège des chiffres sans contexe, en fait les deux frappent autant l'infanterie que les véhicules sauf que les russes ont beaucoup plus de matériel roulant qui est utilisé, et donc ciblé

    Oui, avec pour conséquences qu'ils frappent ... moins de véhicules proportionnellement à leur nombre de frappes. Ce n'est pas une doctrine, c'est juste qu'il n'y a pas autant de véhicules à frapper côté Ukrainien, surtout en première ligne (où l'Ukraine est souvent en défense). 

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  11. il y a 2 minutes, Wallaby a dit :

    Je n'ai jamais dit qu'il ne mérite pas d'être discuté. Mais juste balancer des tweets qui disent "ce mec, il est pas crédible", cela me paraissait superficiel. J'ai une présomption de perte de temps face aux tweets de tout acabit.

    Ah, ça explique bien des choses. Pour info je n'ai pas posté des tweets mais des threads détaillés, au cas où. 

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  12. il y a 13 minutes, Alexis a dit :

    C'est plus compliqué je dirais.

    Anna Lebedev a raison, Todd est faible sur le sujet de l'Ukraine. Il ne dit pas que des bêtises bien sûr - c'est très difficile d'ailleurs d'y parvenir :happy: - mais il y a quand même énormément de conclusions à l'emporte pièce et d'approximations sans nuances. Le plus beau est le passage où il dit que les cosaques c'est les Kazakhs tout ça c'est le système mongol... :blink::laugh:

    C'est rapporté par Schmitt, qui lui est cependant moins convaincant. Son fil est très largement à charge. Anna Lebedev elle se limite à ce qu'elle connait.

     

    Schmidt relève quand même un paquet de passages absolument lunaires. Kyiv serait "individualiste" quand Melitopol serait "anomique" ? Sur quelle donnée tout ça se base ? Quels en seraient les manifestations concrètes dans la culture individuelle des gens qui y vivent ? A-t-il seulement daigné jeter un oeil à tous les travaux sociologiques quantitatifs et qualitatifs accumulés sur l'évolution des cultures post-soviétiques (y compris dans la sphère familiale, sa grande obsession) ? Si on en croit la maigreur des sources utilisées, non. 

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