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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Trois boutons normalement ça signifie que des armes nucléaires tactiques peuvent être employées à la discrétion du SACEUR, ouf !
  2. Justement, ce scénario, qui n'est envisageable qu'avec la Tchétchénie, ne comporte à mon avis qu'un risque nucléaire assez faible pour l'OTAN, qui dans le pire des cas ne sera très certainement pas la cible prioritaire pour de multiples raisons, à la fois technique et diplomatique (pourquoi attaquer le seul camps qui pourrait vouloir te soutenir ?). A ma connaissance, aucune arme nucléaire n'est stockée sur le territoire tchétchène ou dans ses environs. En 1994/1999, il ne s'est rien passé à ce niveau. Je suis bien plus inquiet (toute proportion gardée) de l'usage volontaire de l'arme nucléaire par les forces russes que par un hypothétique scénario ou des indépendantistes tchétchènes parviendraient on ne sait comment à mettre la main sur une ogive nucléaire (ce qui est improbable en soi, et ne suffit certainement pas à la lancer sur une cible lointaine tout en parvenant à la faire fonctionner).
  3. Les russes auraient commencé à utiliser des munitions de 152 fabriquées en 2022. https://twitter.com/markito0171/status/1595068010687086593?t=xdzKxaKTKoLBQznzhY2Xpg&s=19
  4. Je ne vois pas la Russie sombrer dans un scénario à la Syrienne pour la simple et bonne raison qu'il n'y a aucune ligne de fracture géographique ou ethnique qui pourrait servir de détonateur. La grande majorité du territoire est majoritairement russe. Au pire on peut avoir un espèce de chaos, comme dans les années 90, où des potentats plus ou moins mafieux prennent le contrôle effectif de l'économie de certains oblasts ou villes, avec des luttes intestines pour le contrôle de la tête de l'état. Mais, j'ai du mal à envisager un scénario ou plusieurs camps bien constitués se feraient face avec des forces armées conséquentes.
  5. Oui, et ça sanctuarise indirectement l'aéroport puisque les russes ont probablement pas envie de s'aliéner définitivement les turcs. Ca arrange sûrement les ukrainiens.
  6. Après l'Ukraine c'est pas la Sibérie. Kharkiv, le mois le plus froid c'est Janvier avec un minimum journalier moyen à -7. Donetsk pareil. Zaporijjia -6. Alors tu peux avoir des vagues de froid à -15 bien sûr, mais en moyenne, tu peux considérer qu'il fait entre -3 et -6 le jour et entre -6 et -10 la nuit. C'est rigoureux mais ça nécessite pas des combinaisons d'alpiniste non plus.
  7. Un savoir faire sans doute, mais le soucis c'est que leurs stocks semblent, sur ce point précis, très inférieur aux besoins. Certes des effets pour l'hiver c'est un truc qui s'achète n'importe où, mais quand même, si c'était si simple, on verrait pas des russes aussi mal équipés à longueur de temps. Je ne pense pas que l'effet va être décisif et influencer le cours de la guerre, mais je serais pas étonné que pas mal de conscrits russes se les caillent sérieusement au front en Janvier.
  8. Les anglais aussi. Au niveau de l'équipement individuel grand froid, les ukrainiens devraient être pas trop mal, en tout cas mieux lotis que les russes qui semblent éprouver pas mal de difficulté niveau habillement (on a des preuves anecdotiques qui s'accumulent et, globalement, quand tu vois les soldats russes - même dans leur propre vidéos - on a parfois vraiment l'impression d'avoir à faire des clochards).
  9. Military Balance. Une publication de référence sur les effectifs et matériels des forces armées du globe
  10. Je pense que c'est ce que les russes font, comme les ukrainiens d'ailleurs. Je serais pas étonné que le gros des Sergents des deux armées aujourd'hui sur le terrain étaient encore MdR il y a 8 mois. Mais le problème plus profond, c'est qu'il n'y a pas de culture des sous-officiers dans l'armée russe. Je ne suis pas militaire, mais j'imagine que quand tu es soldat/caporal et qu'au dessus de toi tu as un sous-off compétent qui te sert de chef, tu comprends quel est son rôle et tu peux probablement en devenir un avec un peu d'expérience. Quand, à l'inverse, tu viens d'une institution militaire ou ce corps est déficient tant qualitativement que quantitativement, c'est compliqué de les créer ex-nihilo. Des MdR expérimentés, la Russie en a, mais ce sont des types qui pour la plupart ne comprennent même pas vraiment ce qu'est un sous-officier au sens "otanien" du terme. Je pense que le problème qualitatif des russes est insoluble à court terme, et s'aggravera même possiblement avec l'incorporation de conscrits globalement très mal formés. Mais j'ai la sensation, au vue du rapport de force, qu'une armée russe qui triplerait d'effectif au niveau de l'infanterie, même en y perdant encore un poil de qualité au passage, pourrait ne plus reculer et même à terme repartir à l'offensive en attritionant les ukrainiens. Le gros des pertes catastrophiques russes, notamment au début de la guerre, venaient avant tout d'un plan indigent et totalement raté. Certes, ça a été aggravé par la médiocrité des troupes qui, prises en embuscade le long des routes et laissées à l'abandon, ont très mal réagies en abandonnant leur matériel ou en faisant n'importe quoi. Mais dans une guerre de tranchées où les russes laissent venir les ukrainiens qui voudront récupérer leur sol, il est probable que les pertes s'équilibrent sensiblement. Je serais russe, je ferais tout pour pousser des ukrainiens grisés par leurs succès et désireux de reprendre leur territoire à s'épuiser en offensives couteuses afin d'attritionner leurs stocks loin d'être infinis, avant de repasser à l'offensive une fois le momentum ennemi dépassé, si possible à l'aide d'une réserve mécanisée crée à partir des meilleures troupes régulières retirées du front grâce à l'injection des conscrits. J'ai d'ailleurs l'impression que c'est plus ou moins ce que les russes font à l'échelle stratégique, même si on constate toujours sur certains points des assauts sanglants dans le Donbass.
  11. Je ne pense absolument pas que l'armée russe "modèle 2023" sera une bonne armée dans l'absolu. Et comme tu le souligne, le gros de ses problèmes congénitaux demeureront. Mais l'armée ukrainienne a beaucoup de faiblesse aussi, et je pense que cette nouvelle armée russe sera plus adaptée et plus efficiente dans le contexte ukrainien, et plus apte à atteindre ses objectifs. Au fond, si l'armée russe arrive "seulement" à contenir le ratio de perte à 2/1 contre les ukrainiens, alors le jeu de l'attrition va la faire gagner presque mécaniquement. Oui, et des gens à sacrifier, c'est ce qui lui manquait le plus. L'armée russe en Ukraine avait un format de corps expéditionnaire occidental d'élite tout en perdant des hommes et du matos au rythme d'une armée de conscrit. Perdre des hommes au rythme d'une armée de conscrit quand tu es une armée de conscrit, c'est tout de suite moins gênant.
  12. Certes, mais c'est un peu ce qu'on observe aussi sur cette guerre. Sur l'Orbat russe du 24 février, on peut considérer que 50 à 70% des machines et au moins 1/3 des hommes sont parti au tapis. Avec la mobilisation en cours, l'armée russe de février 2023 sera un patchwork qui n'aura plus grand chose à voir avec celle de février 2022. Ca sera une armée qui aura certes perdu beaucoup de matériel, mais qui alignera à priori 3 fois plus de fantassins, aura plus de drones et de munitions rodeuses, et une manière de combattre beaucoup plus rationnelle que la gabegie militaire du début de guerre. Quant au glissement du curseur bâton/carotte vers plus de bâton, oui et non à mon avis. Sourovikine est un commandant unique qui a visiblement pu faire avaler à l'échelon politique des décisions militaires sensées mais humiliantes politiquement, au premier rang desquelles la retraite de Kherson. Ca ressemble dans une certaine mesure au processus de la Grande Guerre Patriotique ou l'armée rouge commence à réussir des trucs au moment où Staline laisse à Joukov, Vassilievski et consort un peu de mou pour gérer les opérations militaires. Bref, je pense que la Russie est en train de réussir sa transition vers une armée de mobilisation qui tient à peu près la route et que, sur le long terme, elle va avoir l'avantage du fait de sa démographie, de ses stocks et de la quasi inviolabilité de son territoire. Si je dois faire un pari, les offensives du Printemps seront bien d'avantage russes qu'ukrainiennes.
  13. Certes, mais la guerre actuelle est d'une autre dimension, car elle est vécue comme existentielle pour le pouvoir russe, et on assiste, progressivement, à une entrée en économie de guerre. On a donc un saut quantitatif et qualitatif dans l'effort de guerre qui peut provoquer des changements autrement plus profonds de la Russie, de son armée et de son appareil industriel que les réformes précautionneuses et partielles qu'on a vu après 1994 et 2008. Le système d'innovation va devenir beaucoup plus darwinien avec la possibilité de constater en temps réel les effets des décisions sur le champs de bataille. Le semi-fiasco finlandais de 1940 n'a pas transformé l'armée rouge en profondeur, Barbarossa si.
  14. Quand bien même ça serait vrai il y a pas de quoi sauter au plafond puisqu'on doit être la 3e/4e plus grosse économie parmi les soutiens de l'Ukraine (derrière les US, l'Allemagne et à égalité avec la GB).
  15. Je vois pas comment une munition anti aérienne de S-300 avec une portée en sol-sol de 100km pourrait atterrir là depuis les zones contrôlées par la Russie. A 99,9%, c'est la DCA ukrainienne qui a foiré. Ca arrive, mais l'Ukraine ne sort pas grandi de cette affaire en niant contre toutes les évidences. Je serais polonais, vu tout ce qu'ils font pour eux, je l'aurai mauvaise de voir que les mecs sont même pas capable d'assumer leur connerie, que personne ne leur reproche au demeurant vu le contexte.
  16. Ca reste un peu moins sensible qu'un dépôt de munition dans la mesure où tu peux pas "juste" le faire exploser. Saboter sérieusement un centre de réparation en restant dans le domaine du déni plausible, pas simple pas simple.
  17. Si c'est ça c'est quand même sacrément alambiqué, mais on ne peut l'exclure oui.
  18. C'est peut-être vrai en défense, mais en attaque j'ai quand même en tête un nombre hallucinant de vidéos sur les Telegram russes qui montrent des assauts ukrainiens qui n'ont ni queue ni tête et qui finissent très mal. Bien sûr les russes vont pas poster les vidéos où les ukrainiens gagnent à la fin (et inversement), mais quand même. Ce qui sauve les ukrainiens bien souvent (comme sur l'extrait dont on parle), ça doit être le moral qui leur donne le petit surplus d'agressivité et d'âme pour emporter la décision dans le chaos des combats. Des deux côtés, j'ai une impression globale de groupes d'infanterie agglutinés n'importe comment à découvert prêts à se faire déchiqueter par le premier mortier qui passe, de coordination infanterie/véhicule qui va d'absente à catastrophique, de fusillades décousues où personne ne semble vraiment comprendre ce qui se passe, ect.
  19. Oui, cette vidéo montre d'ailleurs aussi que tactiquement, les ukrainiens sont pas toujours des artistes. Contre une infanterie un peu plus combative et efficace, ils se seraient fait déchiqueter. Entre les pertes compensées de part et d'autres par des conscrits relativement mal formés et la vétusté du matos, on a globalement deux adversaires dont l'infanterie de base a un niveau tactique assez bas et où n'importe quelle compagnie d'une armée occidentale serait considérée comme une unité d'élite.
  20. C'est vrai que c'est une question à laquelle il est difficile de répondre. Mon sentiment, c'est quand même qu'on est dans une phase de la guerre ou, au niveau opératif, ça manoeuvre assez peu. Il y a bien sûr tout un environnement autour des combats (reconnaissance, concentration des forces, appui de l'artillerie) qui joue et où les ukrainiens me semblent plutôt supérieurs, mais à la fin, on est quand même souvent dans des confrontations de type assaut/défense entre des unités de type comparable, où celui qui l'emporte reste bien souvent celui qui se bat le mieux et à le meilleur moral au niveau tactique. Si les russes avaient eu de l'infanterie de marine ou des VDV à Balaklya, peut-être que Koupiansk ne serait pas tombée en 3 jours, et inversement, si des conscrits avaient tenus tout seul le front de Kherson depuis mars, la ville aurait peut-être été libérée bien plus tôt. On reste dans une guerre qui garde un caractère fondamentalement attritionnel et où celui qui gagne c'est celui qui parvient à remporter des séries de victoires tactiques à un coût raisonnable jusqu'à réussir à bousculer le dispositif adverse. Et dans ce domaine, la qualité intrinsèque des unités, même si elle n'est pas le seul facteur, compte beaucoup.
  21. Dans la limite du raisonnable et hors ordre totalement criminels, une unité entraînée aura toujours moins de pertes dans une situation donnée, ne serait-ce que par sa capacité à garder une cohésion minimale en dépit des pertes et par la propension de ses membres à prendre des décisions militairement sensées dans les rares interstices de liberté décisionnelle que le chaos du champs de bataille leur laisse.
  22. De tête on est sur cet ordre de grandeur oui. Un chercheur qui s'était basé sur des images satellites des lieux de stockage de char a estimé que la Russie avait 7000 chars en réserve "théoriquement récupérables", mais seulement 2000 correctement stockés avec des mesures de conservation, le reste étant plus ou moins laissé dans son jus en extérieur depuis plus de 30 ans pour certains chars, ce qui laisse dubitatif sur la possibilité de les remettre en état sans (très) lourdes réparations.
  23. Mouais, je pense que tu es un peu trop pessimiste pour les russes. Les stocks de munition, on en sait objectivement rien et les ukrainiens ont de toute façon les mêmes problèmes, avec un stock de mun en 152 (qui représentent toujours le gros des pièces d'arti UA) en voie d'épuisement et des stock de 155 qui dépendent du bon vouloir US (avec beaucoup de bruits de couloir que les US commencent eux-mêmes à s'inquiéter pour leur stock).
  24. Mouais, j'aimerait bien, mais la diplomatie française depuis 8 mois a - justement - très souvent consisté en un en-même-temps bizarre "on soutiens l'ukraine/mais on parle avec Poutine/mais il doit perdre/mais il faut le ménager/mais on arme l'Ukraine/mais il faut trouver une solution diplomatique". Au fond, je pense que Macron, s'il avait une baguette magique pour figer la guerre sur la ligne de front actuelle, il le ferai. Je me trompe peut-être, mais c'est ce que toutes les ambiguités de la position française depuis le début me laissent penser. Et je pense que c'est comme ça que pas mal de pays perçoivent la position française également.
  25. Sauf que les offensives depuis 5 mois, elles sont ukrainiennes. Et si c'est ce que voulait dire Macron, alors il faut qu'il y ai un type qui perde son boulot d'ici la fin de la journée car une erreur de com' de cette ampleur c'est une faute professionnelle.
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