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Messages posté(e)s par CortoMaltese

  1. il y a 15 minutes, Clairon a dit :

    Imaginons que le Troudukistan Oriental, après de nombreuses pertes parmi sa jeunesse mobilisée pour l'Ukraine et le retour de quelques anciens combattants péchus, se révolte et se détache de la sainte Russie et arrive à mettre la main sur quelques ogives ... Vers qui ferra-t-il porter la menace ?

    - vers la République voisine du Zobonistan inférieur, également fortement troublée dirigée par un passionné de TikTok, mais très attirée par les ressources gazières de territoires disputés à la frontière du Troudukistan

    - L'ancienne mère patrie à 6.000 km qui à d'autres chattes à fouetter, depuis que le patron du Groupe de chiens de guerre Vivaldi s'est lancé dans une guerre civile hybride dans la capitale

    - Les joyeuses communes d'Evere au sud de Bruxelles et de Maisières (rattachée à Mons) où siège l'OTAN 

    Clairon

    Justement, ce scénario, qui n'est envisageable qu'avec la Tchétchénie, ne comporte à mon avis qu'un risque nucléaire assez faible pour l'OTAN, qui dans le pire des cas ne sera très certainement pas la cible prioritaire pour de multiples raisons, à la fois technique et diplomatique (pourquoi attaquer le seul camps qui pourrait vouloir te soutenir ?). A ma connaissance, aucune arme nucléaire n'est stockée sur le territoire tchétchène ou dans ses environs. En 1994/1999, il ne s'est rien passé à ce niveau. Je suis bien plus inquiet (toute proportion gardée) de l'usage volontaire de l'arme nucléaire par les forces russes que par un hypothétique scénario ou des indépendantistes tchétchènes parviendraient on ne sait comment à mettre la main sur une ogive nucléaire (ce qui est improbable en soi, et ne suffit certainement pas à la lancer sur une cible lointaine tout en parvenant à la faire fonctionner). 

     

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  2. il y a 7 minutes, Paschi a dit :

    Ce n'est pas tant le fait de voir Poutine éjecté et remplacé qui m'inquiète le plus mais plutôt de voir la Russie partir en guerre civile avec une partie du territoire sous contrôle de Moscou et le reste plus ou moins fragmenté à la syrienne. Dans ce cas-là, le risque de voir deux ou trois têtes nuc tomber entre les mains de ceux qu'il ne faut pas serait encore plus grand que lors de la chute de l'URSS et des soubresauts qui s'en sont suivis. Enfin, c'est mon avis

    Je ne vois pas la Russie sombrer dans un scénario à la Syrienne pour la simple et bonne raison qu'il n'y a aucune ligne de fracture géographique ou ethnique qui pourrait servir de détonateur. La grande majorité du territoire est majoritairement russe. Au pire on peut avoir un espèce de chaos, comme dans les années 90, où des potentats plus ou moins mafieux prennent le contrôle effectif de l'économie de certains oblasts ou villes, avec des luttes intestines pour le contrôle de la tête de l'état. Mais, j'ai du mal à envisager un scénario ou plusieurs camps bien constitués se feraient face avec des forces armées conséquentes. 

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  3. il y a 16 minutes, Scarabé a dit :

    N'importe ou je sais pas.

    J'ai un amie qui à fait son voyage de noce en Russie à Noel à l'epoque ou la ligne Nice Moscou fonctionné encore. Partie de Nice Il avait acheter des vetements pour le Ski à Decathlon vue qu'ils restaient 5 jours sur place avant son retour en avion. Et ben ils se sont gelé. Ils ont du racheter des trucs sur place bien plus étanche au froid que les trucs de chez nous.

    Entre  - 20 - 30 c'est pas la même chose. https://www.tourmag.com/3-300-km-et-50-h-sur-les-rails-J-ai-teste-pour-vous-le-train-Nice-Moscou_a52734.html

    Après l'Ukraine c'est pas la Sibérie. Kharkiv, le mois le plus froid c'est Janvier avec un minimum journalier moyen à -7. Donetsk pareil. Zaporijjia -6. Alors tu peux avoir des vagues de froid à -15 bien sûr, mais en moyenne, tu peux considérer qu'il fait entre -3 et -6 le jour et entre -6 et -10 la nuit. C'est rigoureux mais ça nécessite pas des combinaisons d'alpiniste non plus. 

  4. il y a 3 minutes, Scarabé a dit :

    En hiver si gélés pas de probléme pour les engins. Même avec de la neige ils passent.  

    Stalingrad s'était en hiver les combats les plus durs. La Rapoustisa c'est plutot au Printemps et à Autonome il me semble . Mais bon on est plus en 1942 on trouve quand même beaucoup d'axe goudronée aujourd'hui. La log peut rester sur les routes.   

    Aprés cette histoire que les russes vont avoir plus de difficultées que les ukrainiens à combattre dans le froid. Parce que les ukrainiens blabla bla ont recu du matos du canada. Excusez moi mais les russes sont quand même un peuple habitué au froid. Ils doivent quand même avoir un certain savoir faire pour s'en prémunir. 

    Comme nos Chasseurs Aplins qui assurent les mandats hiver en Estonie et qui avait fait pareil avec l'Afghanistan  

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    Un savoir faire sans doute, mais le soucis c'est que leurs stocks semblent, sur ce point précis, très inférieur aux besoins. Certes des effets pour l'hiver c'est un truc qui s'achète n'importe où, mais quand même, si c'était si simple, on verrait pas des russes aussi mal équipés à longueur de temps. Je ne pense pas que l'effet va être décisif et influencer le cours de la guerre, mais je serais pas étonné que pas mal de conscrits russes se les caillent sérieusement au front en Janvier. 

  5. il y a 53 minutes, Fusilier a dit :

    Je ne crois pas que ce soit le principal souci pour les UKR.  Avec les ténues canadiennes (parkas, pantalons, bottes) ça devrait aller; il fait (très) froid au Canada....  Les espagnols (et les allemands aussi, il semble) ont donné également des effets d'hiver. J'ai vu qu'ils avaient aussi des petits poêles à bois qu'ils distribuaient à la population; si non au Canada, USA, pays scandinaves, les poêles bois genre trappeur  (transportables)  sont très courants, ils doivent pouvoir fournir (une simple lampe tempête suffit à chauffer (un peu) une tente..) 

    Les anglais aussi. Au niveau de l'équipement individuel grand froid, les ukrainiens devraient être pas trop mal, en tout cas mieux lotis que les russes qui semblent éprouver pas mal de difficulté niveau habillement (on a des preuves anecdotiques qui s'accumulent et, globalement, quand tu vois les soldats russes - même dans leur propre vidéos - on a parfois vraiment l'impression d'avoir à faire des clochards). 

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  6. il y a 10 minutes, Akhilleus a dit :

    Ama tu confonds 2 choses

    La faiblesse de l'infanterie (en numérique s'entend) a effectivement été compensée par l'augmentation de la puissance de feu du niveau section au niveau régiment. Normal quand tu as des unités dont le tableau des effectifs tourne en 40 et 60%  de l'effectif théorique normal

    Après, l'interarme y compris au niveau sub tactique apparait maitrisé en l'absence d'un corps de NCO constitué. De même que la capacité d'initiative a l'échelon section-peleton (en particulier dans des environnements très cloisonnés comme les combats urbains ou péri urbains)

    Alors est ce que les fantassins qui restent sont suffisemment blanchis sous le harnois pour savoir prendre des initiatives sans que les sergents et adjudants aient à faire les relais avec des lieutenants qui se retrouvent à ne plus etre obligés de tout micromanager ? peut être. J'ai pas la réponse (et c'est d'ailleurs pour ca que je pose la question)

    Mais une des méthodes que pourraient appliquer les russes, ce serait de faire monter en grade des combattants aguerris y compris à faire passer des MDR en NCO afin de renforcer l'apprentissage et donc la survivabilité des nouveaux arrivés sur le front

    Je pense que c'est ce que les russes font, comme les ukrainiens d'ailleurs. Je serais pas étonné que le gros des Sergents des deux armées aujourd'hui sur le terrain étaient encore MdR il y a 8 mois. Mais le problème plus profond, c'est qu'il n'y a pas de culture des sous-officiers dans l'armée russe. Je ne suis pas militaire, mais j'imagine que quand tu es soldat/caporal et qu'au dessus de toi tu as un sous-off compétent qui te sert de chef, tu comprends quel est son rôle et tu peux probablement en devenir un avec un peu d'expérience. Quand, à l'inverse, tu viens d'une institution militaire ou ce corps est déficient tant qualitativement que quantitativement, c'est compliqué de les créer ex-nihilo. Des MdR expérimentés, la Russie en a, mais ce sont des types qui pour la plupart ne comprennent même pas vraiment ce qu'est un sous-officier au sens "otanien" du terme. 

    Je pense que le problème qualitatif des russes est insoluble à court terme, et s'aggravera même possiblement avec l'incorporation de conscrits globalement très mal formés. Mais j'ai la sensation, au vue du rapport de force, qu'une armée russe qui triplerait d'effectif au niveau de l'infanterie, même en y perdant encore un poil de qualité au passage, pourrait ne plus reculer et même à terme repartir à l'offensive en attritionant les ukrainiens. Le gros des pertes catastrophiques russes, notamment au début de la guerre, venaient avant tout d'un plan indigent et totalement raté. Certes, ça a été aggravé par la médiocrité des troupes qui, prises en embuscade le long des routes et laissées à l'abandon, ont très mal réagies en abandonnant leur matériel ou en faisant n'importe quoi. Mais dans une guerre de tranchées où les russes laissent venir les ukrainiens qui voudront récupérer leur sol, il est probable que les pertes s'équilibrent sensiblement. Je serais russe, je ferais tout pour pousser des ukrainiens grisés par leurs succès et désireux de reprendre leur territoire à s'épuiser en offensives couteuses afin d'attritionner leurs stocks loin d'être infinis, avant de repasser à l'offensive une fois le momentum ennemi dépassé, si possible à l'aide d'une réserve mécanisée crée à partir des meilleures troupes régulières retirées du front grâce à l'injection des conscrits. J'ai d'ailleurs l'impression que c'est plus ou moins ce que les russes font à l'échelle stratégique, même si on constate toujours sur certains points des assauts sanglants dans le Donbass. 

  7. il y a 1 minute, Akhilleus a dit :

    J'aurais tendance a être assez d'accord avec 2 bémols

    - combien de temps la bride va être laissée lache aux militaires (cad sans plus trop d'ingérence politique)

    - le glissement vers une économie de guerre "totale" va t il se poursuivre

    Si oui dans les 2 cas, on pourrait effectivement voir une armée russe reformatée avec élimination des doctrines obsolètes et d'une partie du matériel inapproprié  (voir obsolète dans le contexte ukrainien)

    Ce ne réglera cependant pas le problème primal de l'armée russe depuis 1800 à savoir un corps de sous officiers déficient

    D'ailleurs sans partir dans le HS, comment est ce que cela a été réglé pendant la 2eGM (autrement que par la selection Darwinienne du champ de bataille je veux dire)

    Second problème : la lourdeur de la chaine de commandement (ca rejoint le point au dessus). Il y'a des experiences qui sont faites avec plus ou moins de succès mais c'est tout un contexte d'éducation militaire à revoir

    Je ne pense absolument pas que l'armée russe "modèle 2023" sera une bonne armée dans l'absolu. Et comme tu le souligne, le gros de ses problèmes congénitaux demeureront. 

    Mais l'armée ukrainienne a beaucoup de faiblesse aussi, et je pense que cette nouvelle armée russe sera plus adaptée et plus efficiente dans le contexte ukrainien, et plus apte à atteindre ses objectifs. Au fond, si l'armée russe arrive "seulement" à contenir le ratio de perte à 2/1 contre les ukrainiens, alors le jeu de l'attrition va la faire gagner presque mécaniquement. 

    il y a 7 minutes, Ciders a dit :

    Je trouve cela très optimiste, notamment l'ascendant supposé de Sourovikine.

    Pour le printemps, oui. Mais en même temps, les Russes ne peuvent pas demeurer sur la défensive. Et normalement, ils auront des gens à sacrifier pour ça.

    Oui, et des gens à sacrifier, c'est ce qui lui manquait le plus. L'armée russe en Ukraine avait un format de corps expéditionnaire occidental d'élite tout en perdant des hommes et du matos au rythme d'une armée de conscrit. Perdre des hommes au rythme d'une armée de conscrit quand tu es une armée de conscrit, c'est tout de suite moins gênant. 

  8. il y a 16 minutes, Ciders a dit :

    Ça ne change pas grand chose. Il n'y a plus de Su-24 et de Su-25 en réserve, sauf à aller vider les unités d'instruction et là on parle (notamment pour les 25) de variantes UBT dont les capacités offensives sont très limitées. La quasi-totalité des 25 sont déjà au standard SM3 et j'ignore où en est la variante SM4 dont on parlait en 2015. Pour les MiG-29SMT, on peut en faire un régiment grand max, donc revenir à la situation antérieure. Pour le reste en cherchant bien, il doit encore se trouver quelques MiG-31 en stock. Pas plus.

    Pour les ventilos, difficile à dire. Mais les Hip sont assez simples je pense pour qu'ils y parviennent.

    Barbarossa n'a pas transformé l'Armée Rouge à mon sens, elle l'a détruite et il a fallu tout reconstruire à partir de quelques centaines de milliers de survivants du front et des purges antérieures.

    Pour le reste, je reste sceptique pour une raison toute simple. En 1945, même les membres du Politburo étaient persuadés que Staline allait laisser la bride sur le cou de la société et du Parti au vu des résultats produits par le fonctionnement relativement "libéral" des deux durant le conflit. Et dès 1945, Staline a fait tout l'inverse, cassant l'émulation entretenue durant la guerre, relançant des purges et remettant deux crans vers le dur.

    Au vu du fonctionnement du régime et du manque d'alternatives pour le remplacer, je pense qu'on ira vers plus de knout et moins de sucre.

    Certes, mais c'est un peu ce qu'on observe aussi sur cette guerre. Sur l'Orbat russe du 24 février, on peut considérer que 50 à 70% des machines et au moins 1/3 des hommes sont parti au tapis. Avec la mobilisation en cours, l'armée russe de février 2023 sera un patchwork qui n'aura plus grand chose à voir avec celle de février 2022. Ca sera une armée qui aura certes perdu beaucoup de matériel, mais qui alignera à priori 3 fois plus de fantassins, aura plus de drones et de munitions rodeuses, et une manière de combattre beaucoup plus rationnelle que la gabegie militaire du début de guerre. Quant au glissement du curseur bâton/carotte vers plus de bâton, oui et non à mon avis. Sourovikine est un commandant unique qui a visiblement pu faire avaler à l'échelon politique des décisions militaires sensées mais humiliantes politiquement, au premier rang desquelles la retraite de Kherson. Ca ressemble dans une certaine mesure au processus de la Grande Guerre Patriotique ou l'armée rouge commence à réussir des trucs au moment où Staline laisse à Joukov, Vassilievski et consort un peu de mou pour gérer les opérations militaires. Bref, je pense que la Russie est en train de réussir sa transition vers une armée de mobilisation qui tient à peu près la route et que, sur le long terme, elle va avoir l'avantage du fait de sa démographie, de ses stocks et de la quasi inviolabilité de son territoire. Si je dois faire un pari, les offensives du Printemps seront bien d'avantage russes qu'ukrainiennes. 

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  9. il y a 21 minutes, Ciders a dit :

    Et surtout, ce devait déjà être le cas après la Tchétchénie et surtout après la Géorgie. Voire même après l'Ukraine de 2014. Or, peu de choses ont changé et d'autres se sont même dégradées depuis lors.

    Certes, mais la guerre actuelle est d'une autre dimension, car elle est vécue comme existentielle pour le pouvoir russe, et on assiste, progressivement, à une entrée en économie de guerre. On a donc un saut quantitatif et qualitatif dans l'effort de guerre qui peut provoquer des changements autrement plus profonds de la Russie, de son armée et de son appareil industriel que les réformes précautionneuses et partielles qu'on a vu après 1994 et 2008. Le système d'innovation va devenir beaucoup plus darwinien avec la possibilité de constater en temps réel les effets des décisions sur le champs de bataille. Le semi-fiasco finlandais de 1940 n'a pas transformé l'armée rouge en profondeur, Barbarossa si. 

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  10. Il y a 1 heure, jojo (lo savoyârd) a dit :

    Changement (ou éclaircissement) de com :

    AIDE MILITAIRE À L'UKRAINE: LECORNU ASSURE QUE LA FRANCE EST "L'UN DES 5 PLUS GROS CONTRIBUTEURS AU MONDE"

    "En additionnant l’intégralité de notre aide militaire, nous sommes dans les cinq premiers pays. Nous sommes l’un des plus gros contributeurs avec 550 millions d'euros sur un total de 3 milliards d'euros", précise Sébastien Lecornu.

    https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/defense/aide-militaire-a-l-ukraine-lecornu-assure-que-la-france-est-l-un-des-5-plus-gros-contributeurs-au-monde_AN-202211200127.html

    Quand bien même ça serait vrai il y a pas de quoi sauter au plafond puisqu'on doit être la 3e/4e plus grosse économie parmi les soutiens de l'Ukraine (derrière les US, l'Allemagne et à égalité avec la GB). 

  11. il y a 26 minutes, Niafron a dit :

    Certes, mais là, dans l'article, il manque juste l'adresse et le plans du bâtiments ( j'imagine que le FSB trouvera ça sans trop de problème...).

    Alors bien entendu, je vois pas les russes aller bombarder la Slovaquie, mais y a quand même des risques de sabotage.

    Ca reste un peu moins sensible qu'un dépôt de munition dans la mesure où tu peux pas "juste" le faire exploser. Saboter sérieusement un centre de réparation en restant dans le domaine du déni plausible, pas simple pas simple. 

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  12. il y a 8 minutes, Akhilleus a dit :

    Je ne sais pas ...

    L'ensemble des retours sur les ukrainiens indiquent que leur niveau global est plutot bon

    Maintenant, il est certain que ca doit varier selon les unités et les circonstances mais globalement les retours des instructeurs occidentaux, des volontaires sur place, des journalistes (de guerre) indiquent une infanterie ukrainienne qui veut et sait apprendre et adapter ses approches aux circonstances et qui a de l’allant

    Maintenant, sur la séquence proprement dite, effectivement, il aurait suffit d'un tir de RPG, d'un obus de mortier bien placé ou de l'appui correcte d'une arme collective pour avoir 10 gaziers au tapis

    C'est peut-être vrai en défense, mais en attaque j'ai quand même en tête un nombre hallucinant de vidéos sur les Telegram russes qui montrent des assauts ukrainiens qui n'ont ni queue ni tête et qui finissent très mal. Bien sûr les russes vont pas poster les vidéos où les ukrainiens gagnent à la fin (et inversement), mais quand même. Ce qui sauve les ukrainiens bien souvent (comme sur l'extrait dont on parle), ça doit être le moral qui leur donne le petit surplus d'agressivité et d'âme pour emporter la décision dans le chaos des combats. 

    Des deux côtés, j'ai une impression globale de groupes d'infanterie agglutinés  n'importe comment à découvert prêts à se faire déchiqueter par le premier mortier qui passe, de coordination infanterie/véhicule qui va d'absente à catastrophique, de fusillades décousues où personne ne semble vraiment comprendre ce qui se passe, ect. 

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  13. il y a 11 minutes, Akhilleus a dit :

    Je dirais même que c'est un facteur essentiel aussi bien en attaque (volonté d'aller au feu/contact) qu'en défense (volonté de tenir un point d'appui)

    Il y'a une vidéo YT une paire de pages avant où on a une section russe complète qui retraite sous l'assaut d'une unité de grenadiers portés ukrainiens

    Les russes sont en défensifs, apparemment en supériorité ou au moins parité numérique et retraitent quand même. On n'a pas le contexte complet de l'engagement mais sur cette séquence [attention à ne pas en faire une généralité] l'infanterie ukrainienne se montre très agressive et les russes assez peu résilients, préférant décrocher assez vite. Pourquoi ? J'en sais rien (pas de cadres, plus de mun, isolement ?) mais sur cette séquence, les défenseurs ne tiennent pas le choc offensif (sans qu'il n'y ait trop de pertes de part et d'autre) donc ca semble se jouer au moral.

    Oui, cette vidéo montre d'ailleurs aussi que tactiquement, les ukrainiens sont pas toujours des artistes. Contre une infanterie un peu plus combative et efficace, ils se seraient fait déchiqueter. Entre les pertes compensées de part et d'autres par des conscrits relativement mal formés et la vétusté du matos, on a globalement deux adversaires dont l'infanterie de base a un niveau tactique assez bas et où n'importe quelle compagnie d'une armée occidentale serait considérée comme une unité d'élite. 

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  14. il y a 20 minutes, funcky billy II a dit :

    Ah non, mais on est entièrement d'accord. Toutes choses égales par ailleurs, il vaut mieux avoir une unité entrainée qu'une bande d'amateurs alcooliques. 

    Mais dans la mesure où les choses ne sont pas égales par ailleurs, est-ce que vraiment ça changerait les choses en profondeur, face à l'ineptitude des états-majors ou aux difficultés logistiques, que les mobilisés soient correctement entrainés ?  (Cf. l'armée française en 1940 ou l'armée américaine en 1917).

    C'est plus une question d'importance relative des facteurs que de négation de l'importance d'un seul facteur. C'est très embêtant d'avoir la tuberculose mais si tu es en train de tomber d'une falaise, ça passe un peu au second plan.

    C'est une vraie question que je me pose, pour le coup (mais peut-être me fais-je une fausse idée de la situation). Je ne prétends avoir la réponse. Je la pose plus pour avoir des avis.

     

    C'est vrai que c'est une question à laquelle il est difficile de répondre. Mon sentiment, c'est quand même qu'on est dans une phase de la guerre ou, au niveau opératif, ça manoeuvre assez peu. Il y a bien sûr tout un environnement autour des combats (reconnaissance, concentration des forces, appui de l'artillerie) qui joue et où les ukrainiens me semblent plutôt supérieurs, mais à la fin, on est quand même souvent dans des confrontations de type assaut/défense entre des unités de type comparable, où celui qui l'emporte reste bien souvent celui qui se bat le mieux et à le meilleur moral au niveau tactique. Si les russes avaient eu de l'infanterie de marine ou des VDV à Balaklya, peut-être que Koupiansk ne serait pas tombée en 3 jours, et inversement, si des conscrits avaient tenus tout seul le front de Kherson depuis mars, la ville aurait peut-être été libérée bien plus tôt. On reste dans une guerre qui garde un caractère fondamentalement attritionnel et où celui qui gagne c'est celui qui parvient à remporter des séries de victoires tactiques à un coût raisonnable jusqu'à réussir à bousculer le dispositif adverse. Et dans ce domaine, la qualité intrinsèque des unités, même si elle n'est pas le seul facteur, compte beaucoup. 

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  15. il y a 3 minutes, funcky billy II a dit :

    Disons que tu as quand même un faisceau de présomptions (donc pas des preuves, nous sommes tout-à-fait d'accord) qui, à tout le moins, semblent aller contre la théorie du cas isolé. 

    • Manque d'infrastructures pour les former depuis leur démantèlement sous Serdioukov.
    • Manque de cadres expérimentés et compétents pour former les recrues dans la mesure où on en a désespérément besoin au front.
    • État physique des recrues en question du fait de leur âge relativement avancé pour beaucoup, du peu de cas fait des visites médicales préalables à l'incorporation, et de la méthode de "rafle" utilisée pour remplir les quotas
    • Point d'interrogation quant à la qualité de l'équipement qui leur est fourni. 
    • Point d'interrogation quant à la motivation de certaines recrues (ou à tout le moins, la persistance de cette motivation dans le temps).
    • Pratique usuelles de l'armée russe en matière d'entraînement qui semblent très loin des standards minimums requis pour rendre la troupe efficace. 

    C'était quand même un des rares cas sur lequel, dans mon souvenir, tous les commentateurs étaient unanimes : si les Russes mobilisent, ça va être le foutoir.

    Il y a déjà eu un exemple d'une unité de volontaires que les Russes étaient censés avoir pris le temps de former et d'équiper correctement : le 3ème corps d'armée. Et finalement, c'est une unité qui n'a pas fait d'étincelles quand elle a été engagée du côté de Karkhiv. 

    Je te rejoins sur le fait qu'on ne peut pas estimer la qualité de l'entraînement à partir des infos parcellaires qu'on a sur les réseaux sociaux mais ce n'est quand même pas absurde d'imaginer que, dans de nombreux cas, la qualité ne sera pas au rendez-vous. Même si encore une fois, nous n'avons pas de preuve irréfragable pour généraliser le constat, c'est un fait que je reconnais bien volontiers.

    Mais est-ce qu'à la limite ça n'est pas ça le fait saillant plus que la qualité de l'entraînement prodigué ? Si les troupes russes continuent à être engagées en dépit du bon sens, comme la 155ème brigade ou les Spetnaz comme infanterie classique ou le 3ème corps d'armée, ils peuvent avoir la meilleure formation du monde, ils continueront à encaisser de lourdes pertes sans remplir leurs objectifs.  

    Est-ce que, finalement, la qualité de l'entraînement du soldat individuel, ça n'est pas un problème relativement mineur comparé au manque de compétence ou d'honnêteté des états-majors ou du manque d'obus (si on souscrit à cette hypothèse) ? Et ce en particulier dans le type de guerre que semble vouloir mener l'armée russe. 

     

    Dans la limite du raisonnable et hors ordre totalement criminels, une unité entraînée aura toujours moins de pertes dans une situation donnée, ne serait-ce que par sa capacité à garder une cohésion minimale en dépit des pertes et par la propension de ses membres à prendre des décisions militairement sensées dans les rares interstices de liberté décisionnelle que le chaos du champs de bataille leur laisse. 

  16. il y a 5 minutes, Heorl a dit :

    Le stock de muns russes (hors muns de précision) est gargantuesque quoi qu'il arrive. 

    Le problème viendrait plutôt du stockage de ces muns. On a déjà vu qu'il y avait pas mal de problèmes sur des équipements stockés comme les chars, avec une bonne partie du parc de réserve qui nécessite une grosse mise à niveau et beaucoup de réparations pour être ops. Par contre la proportion varie selon les sources, de 20 à 90%. Y'a un gars dont j'ai oublié le nom qui avait fait un sacré travail là-dessus et on serait apparemment plus sur du 30% de chars irrécupérables, surtout des versions vanilla, 20-30% de chars correctement stockés et nécessitant juste une mise à niveau rapide style pose de Kontakt, et le reste à divers niveaux de délabrement. Mais j'avais lu ça avant le conflit donc je suis pas sûr des chiffres.

    Concernant les muns, il y a fort à parier qu'avec la corruption ambiante, le peu de visibilité du manque d'entretien ou de vérification des obus et le grand nombre de munitions concernées donnent un nombre d'obus bons de guerre beaucoup plus limité que ce qui est écrit sur le papier. Après tout, rien ne ressemble plus à un obus bon de guerre qu'un obus intact mais dont la poudre est devenu poussière n'est-ce pas ?

    De tête on est sur cet ordre de grandeur oui. Un chercheur qui s'était basé sur des images satellites des lieux de stockage de char a estimé que la Russie avait 7000 chars en réserve "théoriquement récupérables", mais seulement 2000 correctement stockés avec des mesures de conservation, le reste étant plus ou moins laissé dans son jus en extérieur depuis plus de 30 ans pour certains chars, ce qui laisse dubitatif sur la possibilité de les remettre en état sans (très) lourdes réparations. 

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  17. il y a 41 minutes, BP2 a dit :

    En ont ils encore les moyens?   Les stocks de munitions complexes ont baissé au point qu'ils utilisent des anciens missiles mer mer et air sol comme missile de croisière.  Au niveau munitions classiques ils en seraient a récupérer des stocks chez les nord coréens.  Et à part au tout tout début, ils n'ont plus l'initiative.  Le système de recueil d'information, planification et commandement "occidental" ayant prouvé là de manière éclatante sa large supériorité.

    Le fait que Kherson ait été laissé sans combattre ni fort heureusement de barrage détruit ou de nuc tactique en dit long.  Je ne serais pas surpris de voir une révolution de palais plus ou moins silencieuse mais significative au Kremlin dans les 3 mois. Poutine à joué, il a déjà perdu, il va tomber.

    Mouais, je pense que tu es un peu trop pessimiste pour les russes. Les stocks de munition, on en sait objectivement rien et les ukrainiens ont de toute façon les mêmes problèmes, avec un stock de mun en 152 (qui représentent toujours le gros des pièces d'arti UA) en voie d'épuisement et des stock de 155 qui dépendent du bon vouloir US (avec beaucoup de bruits de couloir que les US commencent eux-mêmes à s'inquiéter pour leur stock). 

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  18. il y a 10 minutes, Kelkin a dit :

    La problématique est assez simple. Quelle est la dépendance de l'Ukraine envers la Chine, et quelle est la dépendance de la Russie envers la Chine ? En l'état actuel des choses, vu que l'Ukraine n'est plus en situation d'avoir véritablement une économie fonctionnelle, la perspective de rétorsions chinoises si l'Ukraine persiste à libérer son territoire me parait très mince. Il y a juste la menace de fournir du matériel militaire à la Russie, ce qui serait contraire à une intention de faire cesser les offensives des deux côtés.

    Par contre, la dépendance de la Russie envers la Chine, c'est autre chose. Si la Chine veut exercer une pression sur la Russie, elle le peut. Combien de temps durerait l'économie russe si la Chine se mettait à appliquer des sanctions contre la Russie ?

    Donc Macron s'adresse à une puissance qui peut tordre le bras de la Russie pour lui demander de mettre un terme aux offensives. Il me semble clair qu'il ne s'agit pas de mettre un terme aux opérations militaires de l'Ukraine ; uniquement celles de la Russie.

    D'autant qu'on va encore livrer un nouveau lot de CAESAR à l'Ukraine, c'est pas pour leur demander d'arrêter les offensives. Il y a des limites au "en même temps"...

     

     

    Mouais, j'aimerait bien, mais la diplomatie française depuis 8 mois a - justement - très souvent consisté en un en-même-temps bizarre "on soutiens l'ukraine/mais on parle avec Poutine/mais il doit perdre/mais il faut le ménager/mais on arme l'Ukraine/mais il faut trouver une solution diplomatique". Au fond, je pense que Macron, s'il avait une baguette magique pour figer la guerre sur la ligne de front actuelle, il le ferai. Je me trompe peut-être, mais c'est ce que toutes les ambiguités de la position française depuis le début me laissent penser. Et je pense que c'est comme ça que pas mal de pays perçoivent la position française également.  

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  19. il y a 2 minutes, FATac a dit :

    Moi, j'avais compris que :

    (mais c'est mon biais personnel puisque je considère l'Ukraine en défense)

    Sauf que les offensives depuis 5 mois, elles sont ukrainiennes. Et si c'est ce que voulait dire Macron, alors il faut qu'il y ai un type qui perde son boulot d'ici la fin de la journée car une erreur de com' de cette ampleur c'est une faute professionnelle. 

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