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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. L'article wikipédia en anglais parle de versions upgradées avec une charge de 5kg. 5kg de charge à tête creuse, ça commence à être sérieux et ça me semble suffisant pour faire mal à du SPH (surtout ancien style M109) ou à du BUK. Pour un ordre de comparaison, la charge d'un NLAW c'est 1,8kg, et on voit les ravages que ça peut faire sur un MBT.
  2. Préciser quand même que ces pertes sont à lisser sur plusieurs jours (je lis 4 ou 5 dans les commentaires) puisque le type qui gère ça avait fait une pause (bien méritée).
  3. Il faudrait surtout un peu plus de bons sens et de bonne volonté. Je suis certain que les normes qui limitent le gabarit et le poids par essieux ont pleins de vertus et qu'elles se justifient pleinement pour les véhicules civils dans l'intérêt de la préservation des infrastructures, mais pour un transfert exceptionnel (on va pas faire passer 2000 chars tous les weekends) et ayant un intérêt stratégique pour la France comme pour l'Allemagne, le rigorisme bureaucratique n'a pas sa place.
  4. Personnellement l'article semble m'apparaître en intégralité. Peut-être une question de nombre limite de visite par jour/mois.
  5. Sur la question des prisonniers, je crois qu'il faut aussi se rappeler que gérer des prisonniers est une plaie, surtout au milieu d'opérations de combats, et que parfois, c'est horrible, mais on est clairement dans l'idée de ne pas faire de prisonnier tant que la situation n'est pas sous contrôle.
  6. Les ukrainiens ont beaucoup d'infanterie, mais beaucoup d'infanterie peu formée. La masse des mobilisés depuis le 24 février fait probablement d'admirables soldats pour tenir le front et se battre à mort dans les tranchées contre les russes, mais tout l'entrain et toute la ferveur patriotique du monde ne permettent pas de devenir apte à des opérations offensives complexes en quelques semaines. On voit bien sur la vidéo la force de ces types : discipline de feu, communication, organisation. Autant de choses qui sont "souhaitables" en défense mais surtout indispensable en attaque si on veut percer vite et bien et sans trop de perte. Cette infanterie là, l'Ukraine en a peu, comme les russes (qui ont eux, en plus, une infanterie conventionnelle d'une insondable médiocrité pour ne rien arranger). Le gros des brigades régulières de l'Ukraine (dont les capacités offensives n'étaient pas non plus gigantesques) tiennent le front depuis le 24 février et ont du voir une partie non négligeable de leur potentiel humain se consumer. L'arrivée des mobilisés et la montée en gamme des unités de défense territoriales permettent de regarnir les lignes, de faire tourner les brigades, mais tout ça ne nous forme pour autant pas d'authentiques Sturmtruppers d'un claquement de doigt. D'où l'utilisation dans ce rôle de tout ce que l'armée ukrainienne compte d'unités d'infanterie d'élite, c'est à dire bien entraînées, aguerries et richement dotées en moyens de communication.
  7. Oui, ça ressemble plus à de l'infanterie de choc qu'à de la FS. J'ai l'impression que les combats sont si consommateurs d'infanterie et les deux camps tellement en rade d'infanterie de qualité capable d'actions offensives qu'ils emploient intensivement leurs troupes d'élite dans ce rôle. Il suffit de voir à quoi servent concrètement l'infanterie de Marine et les paras russes depuis le début de la guerre. On dirait qu'on a un phénomène assez analogue chez les ukrainiens.
  8. Par forum tu veux dire les nombreuses chaînes Telegram de milbloggers(WarGonzo, Rybar, Dva Mayora et j'en passe) ou bien tu parle d'autre chose ? Le cas échéant je veux bien un lien. Merci d'avance !
  9. La lettre complète envoyée par les soldats de la 155e brigade de marines a finalement été publiée dans son intégralité. Ils évoquent 300 KIA/WIA en 4 jours. Rob Lee souligne à très juste titre que ces décisions stratégiquement stupides sont en partie dues à un système d'incitation pour les généraux et officiers totalement dysfonctionnel et perverti Puisque le front n'avance pas, le MoD russe semble chercher à motiver les commandants en distribuant gratification, médailles et avancement hiérarchique à ceux qui réussissent. Jusque là rien de très surprenant. Le problème c'est que puisque les objectifs fixés se limitent à la conquête du prochain village, sans souci pour les pertes, ça incite juste les commandants à sacrifier leurs troupes dans des assauts stériles dans l'espoir d'enfin capturer le patelin et pouvoir ainsi bénéficier des récompenses promises. C'est au fond un péché très soviétique : des ordres interprété de manière trop littérale que le subordonné s'efforce d'accomplir au pied de la lettre coûte que coûte, peu importe si ça implique des pertes qui compromettent l'accomplissement de l'objectif plus vaste derrière l'ordre en tant que tel.
  10. Le régiment de mobilisés je crois que c'est vers Svatové, où les mobniks semblent vraiment employés comme chair à canon pour boucher les trous coûte que coûte. Mais je resterai prudent sur l'ampleur des pertes. La source russe parle en gros de 450 morts et blessés sur 500, ce qui me semble totalement impossible. On serait au niveau des pertes soviétiques aux pires heures de Stalingrad, et même si je ne doute pas que les combats autour de Svatové soient durs, ça reste à mon sens très très excessif.
  11. Andrew Perpetua disait que les premiers rapports de situations côté ukrainiens étaient démesurément pessimistes, probablement car venant de troupes au sol qui avaient été sérieusement bousculé. Par la suite, la situation s'est rétablie et il semble que les russes n'ont jamais dépassé les faubourgs de Pavlivka, où ils ont laissé sur le carreau pas mal de véhicules. Ces nouveaux rapports russes pourraient laisser à penser que les russes se sont obstinés en attaque frontale face à une défense ukrainienne remise de ses émotions. Par ailleurs, ça pourrait expliquer le sursaut notable de pertes russes rapporté par l'E-M ukrainien (même s'il faut rester excessivement prudent avec cette source).
  12. Vous vous rappelez de cette sombre histoire d'accord diplomatique entre l'Ukraine et la Russie qui aurait été proche d'aboutir au printemps avant que les occidentaux (et notamment Johnson) viennent tout faire capoter par bellicisme anti-russe ? Et bien, comme on pouvait s'en douter, c'était du flan.
  13. Désolé pour le HS mais ton commentaire ouvre quand même un sujet important : La politique française en Afrique nous bouffe une part colossale de notre appareil militaire et de nos moyens de renseignement pour des gains... douteux ? Il va falloir un jour faire l'inventaire de ce qu'on a obtenu au Mali et ailleurs et se risquer à explorer quelques hypothèses contrefactuelles où on aurait laissé cette région du monde se démerder seule (outre quelques FS). Je ne suis pas sûr que la sécurité de la France aurait été plus mauvaise qu'aujourd'hui, et on aurait eu peut-être plus de marge pour traiter une menace bien plus consistante (surtout pour nos alliés avec qui on a INTERET à être crédible) comme l'est la Russie en 2022. Les USA peuvent se mêler de tout car ils en ont les moyens d'être partout en même temps, pas nous. Alors vouloir s'évertuer à jouer les gendarmes d'un continent de plus d'un milliard d'habitant où on est largement détesté du fait de notre passif historique quand dans le même temps on a pas les moyens de céder 50 chars à un pays européen envahi, ça me laisse dubitatif, pour ne pas dire plus. HS off/
  14. Sauf que cette porte de sortie, ce n'est certainement pas la France qui l'offrira, car elle ne le peut pas. Si les USA, les Polonais, et surtout les Ukrainiens eux mêmes ne veulent pas laisser de porte de sortie à Poutine, il y en aura pas, tout simplement. C'est hallucinant cette tendance Française à ne rien faire de concret tout en fantasmant un poids diplomatique qu'on a pas. Je cite un extrait de l'interview à l'Express de Stéphane Courtois et Galia Ackerman : ""Certains ex-ambassadeurs FR m'ont confié qu'ils regrettaient que Macron se soit trop engagé vis-à-vis des ukrainiens , car cela l'empêchera, plus tard, de mener les négo. C'est un vice très profond de la diplomatie française, qui rêve de sa grandeur perdue."" On est typiquement là dedans. On a rien à proposer pour une sortie de crise, donc même si on pense très fort que ça sera nécessaire à un moment donné, il ne sert à rien de l'affirmer de cette manière. c'est surtout une prise de position catastrophique vis à vis de nos alliés européens.
  15. C'est un peu le problème quand tu rentres en guerre sans motif évident. Pour gagner, Poutine doit faire passer la Russie dans une économie de guerre et faire digérer à son peuple une mobilisation et des pertes énormes en vie humaine. C'est le genre de chose qu'un peuple est prêt à endurer quand il fait face à une menace existentielle (comme les ukrainiens). Puisque la menace existentielle qui planerait sur la Russie si elle ne l'emportait pas en Ukraine n'a rien d'évidente, t'es obligé de passer sur un registre quasi mystique en vendant la chose comme une lutte apocalyptique entre le bien et le mal. Il faut noter aussi que l'usage de cette rhétorique est facilité par la dérive traditionnaliste du régime poutinien qui mobilise de plus en plus le thème des valeurs russes qu'il oppose à un occident décadent. Quand on essaye d'intégrer ce paradigme aux autres justifications fournies par le Kremlin et ses relais à l'invasion, ça donne d'ailleurs une vue d'ensemble assez baroque : On aurait donc la Russie qui mènerai une lutte antifasciste contre des néonazis ukrainiens soutenus par un Occident dégénéré dirigé par des Transsexuels efféminés mais qui dans le même temps aurait des visées expansionnistes contre la Russie à l'aide de ses armées surpuissantes.
  16. Dernier pack d'aide US. Financement de la rénovation et de la cession à l'Ukraine de 45 T-72 tchèques (les Pays-bas en financent 45 autres), 250 M1117 (un espèce de VAB de 13 tonnes dérivé des V150), 1100 drones Phoenix Ghost, 40 canots blindés et un nombre non spécifiés de systèmes AA Hawk.
  17. Le Telegram russe (tenu par des militaires) Dva Majora croit lui aussi à une retraite prochaine de Kherson, semble-t-il à son grand désarroi
  18. Je pense qu'il y a l'espoir à Moscou qu'un chantage nucléaire correctement dosé suffira pour dissuader les américains de passer à la vitesse supérieure (Escadrons de F-16, centaines de M1 et milliers de M113, ATACM). J'ignore si ça marchera, mais on peut constater que, pour l'instant, les américains n'ont pas franchi le cap, mais c'est difficile de dire à quel point ça tient à la crainte de dérapage nucléaire ou à d'autres considérations (capacités logistiques ukrainiennes, volonté de garder des réserves, volonté de garder un levier de pression, ect.)
  19. Je ne sais vraiment pas quoi en penser. On a des signaux contradictoires concernant la volonté russe de se maintenir sur la rive droite. Mais l'abandon des Checkpoints, les Telegram russes qui commencent à passer la pommade en prévision de l'annonce officielle, ect., soit c'est une opération de Maskirovka sophistiquée, soit ça ressemble quand même beaucoup au début d'un retrait.
  20. Pour le cas de Kherson, le pari des ukrainiens est l'asphyxie logistique locale en tapant les points de passage sur le Dniepr. J'ignore s'ils y parviendront, mais ça peut se tenir. Pour le reste, il y a certes une asymétrie de ressource entre les deux pays, mais la société ukrainienne est totalement mobilisée pour l'effort de guerre, ce qui n'est pour l'instant pas le cas de la Russie. Par ailleurs, l'Ukraine est appuyée (de manière non illimitée mais substantielle) par une coalition de pays représentant 50% du PIB mondial et les deux tiers des budgets militaires de la planète. Il y a beaucoup d'inconnues (ampleur et pérennité du soutien occidental, résilience des infrastructures ukrainiennes, capacité de Poutine à mobiliser son économie) qui font qu'on ne peut pas affirmer que le jeu de l'attrition est forcément rentable pour l'Ukraine, mais on ne peut pas vraiment affirmer avec certitude non plus qu'il soit nécessairement rentable pour la Russie. Je dirais que les deux camps ont des arguments raisonnables pour estimer qu'ils sont plus résilient que le gars d'en face.
  21. Etre ministre n'interdit pas de se tromper. On a même une palanquée d'experts beaucoup plus compétents que Védrine sur ces questions qui affirmaient hauts et forts que Poutine n'attaquerait jamais. Ce que je veux dire par là, c'est que le fait que Védrine ait "été aux affaires" à l'arrivée de Poutine au pouvoir n'est pas un argument, dans un sens ni dans l'autre. En l'occurrence, son analyse de la situation n'a rien de très novatrice et ne me semble pas basée sur des informations spécifiques qu'il aurait acquis durant son passage au Quai d'Orsay.
  22. Je doute que Vkontakt soit très utilisé en Europe ou au USA ? Ou alors on parle pas de la même chose, car j'évoque (désolé si c'était pas clair dans mon message) le cas spécifique des opinions occidentales, pas de l'opinion interne russe. Mais on peut étendre le propos à eux : L'état Ukrainien doit déployer beaucoup moins de moyen pour convaincre l'ukrainien moyen de la justesse de cette guerre que le Kremlin pour convaincre le russe moyen. Et de facto, si l'Ukraine a pris des mesures radicales contre les médias jugés "pro-russes", globalement le récit collectif ukrainien fonctionne de manière autonome au delà de l'état lui-même, du fait d'une quasi unanimité de l'opinion publique sur la nécessité de lutter contre ceux qui sont perçu comme des envahisseurs.
  23. Loin de moi l'idée de dénier l'importance des progrès technologiques dans la fabrication des canons, ni l'intérêt militaire que ça. Juste que, comme tout, sacrifier le nombre à la qualité est un processus qui trouve vite ses limites, comme les USA qui se retrouveraient, en prolongeant les courbes d'augmentation du prix des appareils au fil du temps, avec 1 avion de chasse en 2080. Les soviétiques ont mis en service de l'artillerie moderne en 1942 oui, mais en dizaines de milliers d'exemplaires. Si Joukov avait eu le choix entre 150 canons modernes et 2000 vieilleries de la première guerre, je suis presque sûr qu'il aurait choisi les 2000 vieilleries.
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