Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

CortoMaltese

Members
  • Compteur de contenus

    1 695
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    31

Messages posté(e)s par CortoMaltese

  1. il y a 2 minutes, Chimera a dit :

    La destruction des ponts au sud sur le Dniepr rend inéluctable l'abandon du front à Kherson. La question est est-ce que les ukrainiens voudront aller à l'offensive directement depuis Mykolaiv. Je n'y crois pas car cette option est couteuse en vies humaines et une option bien plus intéressante commence à se présenter: faire sur l'axe Zaporija > Melitopol ce qui a marché sur Izyum/Koupiansk. En coupant les deux fronts, les ukrainiens condamnent les russes à maintenir deux fronts séparés d'un point de vue approvisionnement par la Crimée pour le sud. Un enfer logistique.

    Encore faut il parvenir à percer. Il semble que les forces russes soient beaucoup plus denses dans la zone qu'elles ne l'étaient au nord. Mais oui, une percée qui atteindrait la mer noire, ça serai vraiment le début de la fin pour la Russie, pour le coup. 

    • Upvote (+1) 3
  2. il y a 7 minutes, Berezech a dit :

    Ou stratégiquement vu la pénurie de piétons, se retirer de la tête de pont de Kherson, verrouiller les deux flancs, à gauche sur le Dniepr, à droite sur l'Oskip, et concentrer les forces aux centres pour résister aux attaques Ukr et imposer un pat opérationnel. Le temps de ... faire quelque chose.

    C'est vraiment ce qui me semble le plus rationnel côté russe, et le retrait complet de l'oblast de Kharkiv combiné au rétrécissement possible du dispositif russe à Kherson me laisse à penser le commandement russe à la même idée en tête 

  3. il y a 3 minutes, Clairon a dit :

    Premiers bruissements d'un fort recul vers Kherson ? Il semblerait que les russes aient "raccourci" le front à Kherson, pour que le front soit à portée de l'artillerie placée de l'autre côté du Dniper.

    spacer.png

    Clairon

    J'ai vu passer ça aussi, j'ai l'impression que la rumeur vient de ce twittos polonais 

    Ca reste très spéculatif à ce stade. 

     

  4. il y a 12 minutes, funcky billy II a dit :

    Je suis allé écouter le podcast cité par @Valy* et je l'ai trouvé plus intéressant que ce que les tweets du journaliste (très bon par ailleurs) n'en laissent paraître donc je m'en suis fait un résumé que je vous partage dans mon immense magnanimité: 

    C'est un space twitter avec Mike Kofman, qui n’est pas du genre à s'enflammer plus que ça (il faisait partie de la team « l’armée russe à Kiev dans trois jours, donc je pense que ça calme un chouïa quand tu te plantes à ce point :chirolp_iei:). Le podcast est ici.

    Effectifs

    Les Ukrainiens ont un net avantage en termes d’effectifs. Ils ont pu mener deux opérations en même temps avec les troupes dont ils disposent. Ils peuvent relever leurs effectifs (l’offensive a été menée par des troupes fraiches).

    À l’inverse les Russes n’ont plus de réserves.  Du côté de Kharkiv, les troupes, venues à la base du Belarus, se sont redéployées pour défendre Kherson, tandis que beaucoup d’autres troupes (du district militaire de l'Est, donc de bonne qualité) continuaient à attaquer le saillant de Siversk par le sud, ce qui fait qu’il ne restait plus pour défendre cette zone que qu’un mince rideau de troupes de la Rosvgardia et des mobilisés de la LNR.

    Les conscrits de la LNR / DPR ont été pour beaucoup mobilisés de force selon les plus pures traditions de la Royal Navy du XVIIème siècle  et, s’ils sont employés à autre chose que défendre le territoire de leurs états fantoches, ils vont très rapidement se débander. À Kherson, on a aussi observé que les hommes de la DPR prenaient assez vite la poudre d’escampette. Cela s’explique par le manque de rotation (les Russes n'ont pas assez de troupes pour leur permettre de se reposer) mais aussi parce qu’ils ont pris une part disproportionnée dans les combats urbains et les assauts frontaux contre les positions ukrainiennes plus tôt dans la guerre et ont subi de lourdes pertes. 

    La présence d’unité de l’armée régulière dans la zone de l’offensive du nord a aussi été observée mais on ne sait pas si elles répondaient à l’attaque ukrainienne ou si elles étaient là a priori. De toute manière, ces forces appartenaient au district militaire de l’ouest qui n’a pas brillé au cours de cette guerre et a été bien amoché lors de l’attaque initiale sur Kiev.

    Plus grave encore, les Russes n’avaient aucune réserve sur cette partie du front.

    En règle générale, les Russes n’ont pas (plus) les effectifs nécessaires pour mener cette guerre. Ils ne peuvent pas relever leurs troupes qui sont obligées de rester sur le front en permanence et se consumant lentement.  Les Russies pourraient envoyer les conscrits au feu mais c’est un énorme risque politique. Et Poutine a tout tenté pour éviter de prendre ce genre de mesure (les prisonniers, les volontaires de 50 ans...). Pour Kofman, la mobilisation générale est techniquement impossible car l’armée russe d’aujourd’hui n’est pas une armée de masse. Pas d’infrastructure pour former ces troupes ou bien à un rythme d’escargot. L’exemple du 3ème corps dont on parle tant démontre que les Russes galèrent à former des troupes ex nihilo rapidement. Ils manquent déjà d’officiers sur le front alors pour la formation… Qui plus est, dans les prochains mois, de nombreux soldats sous contrat russe vont de plus arriver au bout de leur période d’engagement et, aussi riante que soit l’Ukraine en cette période de l’année, il demeure très probable qu’ils ne vont pas renouveler leur contrat.

     

    C2.

    Les Ukrainiens sont capables de mener plusieurs opérations interarmes simultanées et coordonnées. Ce qui n’est pas une mince affaire. L’offensive près de Balakliia a été très rapide.

    L’état-major russe n’a pas été capable de répondre à l’offensive ukrainienne de manière coordonnée. Déjà, le soutien d’artillerie a été défaillant. Cela est peut-être dû au fait qu’il y a des problèmes d’interropérabilité entre la Rosvgardia et l’armée régulière. L’EM russe n’a pas été capable de faire intervenir ses réserves à temps (90ème DB et 3ème CA) pour endiguer le flot des troupes ukrainiennes. (réserves qui n'étaient pas à proximité immédiate du front)

    Est-ce que les Russes vont pouvoir contrattaquer à Kharkiv ?  Cela dépend déjà des hommes et du matériel qu’ils vont réussir à sauver de leur déroute, des réserves qu’ils vont réussir à rameuter, et, finalement, de la ligne sur laquelle ils vont pouvoir se rétablir. Bref, pour le moment, dur à dire.

     

    La guerre aérienne

    Difficile de comprendre la non-intervention des VVS. Ok, ils galèrent mais, là, c’est une situation d’urgence pour les Russes, ils devraient envoyer leurs avions quels que soient les risques. Il faut néanmoins préciser que l’extrême rapidité de l’avance ukrainienne a compliqué l’intervention des avions russes et que la DCA ukrainienne autour de Kharkiv est sans doute la plus nombreuse de tout le pays. Et il faut bien dire que les pilotes russes sont de base très réticents à prendre des risques, alors dans cette région... En fait, eu égard à la modicité de leurs interventions, on peut même dire que, dans une certaine mesure, l’Ukraine a réussi à neutraliser l’armée de l’air russe.

     

    Les pertes

    Pour les Russes, dur à dire. Est-ce qu’ils ont réussi à évacuer des gens ? Avec ou sans matériel ?

    Les Ukrainiens ont eux aussi connu des pertes, parfois lourdes. Certains blessés de l’offensive près de Kharkiv ont dû être évacués jusqu’à Kiev.

     

    Les munitions

    Les Russes ont de faibles stocks de certaines munitions: obus de 122mm, roquettes de MRLS, munitions de précision. En revanche, les achats à l’étranger ne doivent pas être interprétés comme une preuve que les Russes manquent de munition au global. Il s’agit plus de manque dans des calibres donnés qui justifient ces achats.

    Pour Kofman (mais il précise bien qu’il s’agit plus d’une intuition et qu’il n’a pas de preuve irréfutable), les Russes sont entrés en guerre avec des stocks bien inférieurs que ceux qu’on leur attribue généralement (plusieurs années).

    Il pense également que la consommation de munitions des deux camps est bien inférieure à ce qui souvent rapporté. (15 à 20 000 obus et non pas 50 ou 60 000 comme dit généralement pour les Russes et bien bien moins pour les Ukrainiens)

    La production russe est néanmoins incapable de tenir le rythme de production nécessaire pour remplacer les munitions consommées même si elle a augmenté la cadence (c’est un processus qui va prendre du temps).  Il va y avoir des goulets d’étranglement dans la production, notamment pour tout ce qui concerne le versant chimique notamment les charges explosives. À noter pas mal d’incendies dans les usines de munitions russes ces six derniers mois et l’effet des tirs d’HIMARS sur les dépôts de munitions proches du front.

    Pour lui, on peut estimer sans trop se tromper que les munitions nord-coréennes vont être de qualité inférieure aux russe mais cela n’est sans doute pas un facteur car la quantité est une qualité en elle-même.

     

    Situation dans le Sud

    L’offensive sur Kherson n’est pas une feinte (il insiste lourdement). C’est une opération qui va nécessiter du temps plusieurs semaines voire mois. On peut avoir l’impression que l’offensive piétine, mais cela peut être car les Russes se sont en fait retirés sur une nouvelle ligne de défense qu’il faut alors réduire, comme si on repartait de zéro. Les Ukrainiens vont tenter de scinder la poche entre le front et la rivière en plusieurs petites poches qu’ils vont ensuite essayer de réduire jusqu’à rendre la situation des Russes impossibles et les forcer à la retraite, à cause de leur logistique défaillante.

    Au delà des gains territoriaux ukrainiens, ce qui est capital, c’est ce que l’avance ukrainienne et la manière dont elle a été obtenue dit du déséquilibre des forces aujourd’hui en Ukraine. Pour Kofman, quand on considère les facteurs structurels, la Russie ne peut plus gagner la guerre:

    —> les forces russes ne sont pas assez nombreuses

    —> La qualité des troupes est trop mauvaise

    —> Le commandement n’est pas compétent

    (Ça ne veut pas dire que ça se faire en un jour ou facilement pour les Ukrainiens. C'est juste qu'à terme, la situation pour les Russes est sans issue si on en reste là)

     

    À noter qu'il n'est pas le seul à partager ce point de vue. Par exemple, dans cet article de The Economist du 30 avril, Rob Lee estimait déjà qu'il y a avait une vraie chance que les Russie ait d'ores et déjà obéré ses chances de remporter la victoire, parce que ses ressources humaines (notamment pour les troupes de contact qui subissent l'immense majorité des pertes) étaient potentiellement trop faibles pour supporter l'attrition qu'allait provoquer la guerre de position dans le Donbass (quand bien même elle favorisait d'autres points forts de l'armée russe et masquait certaines de ses faiblesses).

    Il estime désormais, avec le recul, que l'on peut qualifier la victoire russe dans le Donbass de victoire à la Pyrrhus. Ils ont certes conquis des territoires mais au prix de pertes humaines qu'ils n'étaient pas en mesure de supporter. Il a même l'impression  que l'attaque russe dans le Donbass était un genre de tapis comme au Poker: on utilise une quantité énorme de munitions d'artillerie et on envoie des miliciens à peine formés à l'abattoir, sauf qu'une fois que ces ressources sont consommées, si un succès complet n'a pas été obtenu, et bien on est en difficulté. 

     

    *Les gens postent trop vite, je n'arrive pas remettre la main sur ton post, désolé :tongue:

    Merci beaucoup pour ce (long) résumé ! 

     

     

    • J'aime (+1) 1
    • Upvote (+1) 1
  5. il y a 5 minutes, vince24 a dit :

    Oui enfin si il y avait 100 avions de combats faisant 4 rotations par jour, ça se verrait.

    De toute évidence il y a des gens qui croient à l’homéopathie dans la hiérarchie de la RuAF… ;)

    On en revient au problème identifié de longue date tant pour les VVS que pour l'artillerie russe : l'absence de coordination et de munitions de précision les rendent largement ineffectives dans un contexte fluide contre un adversaire mouvant. Ils peuvent taper des positions bien identifiées, mais difficilement prendre l'air, rentrer en communication avec les troupes au sol et mener des missions de CAS sous court préavis. C'est d'autant plus vrai quand le ciel est dangereux, et il semble que les ukrainiens aient mis le paquet pour créer une bulle anti-air au dessus du front, via des des BUK, TOR, et surtout une profusion de Manpad (qui obligent à voler haut, donc à utiliser des munitions de précision que les russes n'ont pas en quantité suffisante, ect.)  

    Pertes russes du jour 

    70 véhicules dont 12 tanks et 20 IFV/APC, la moitié environs étant capturés. 

    • Merci (+1) 1
    • Upvote (+1) 1
  6. à l’instant, Mangouste a dit :

    On peut également se demander si leur autonomie par rapport au ministère de la défense n'est pas la source ou une conséquence de leur mauvais emploi en opération.

    C'est en tout cas ce qui semble se dessiner d'après plusieurs témoignages russes que j'ai pu lire. La coordination avec les troupes régulières semble très mauvaise. On évoque, à propos de la prise de la bataille de Balakiya une artillerie régulière injoignable par la Rosvgardia et des communications chaotiques sinon inexistantes. On en revient à la question de l'unicité du commandement, dont l'absence a sans doute été une des causes du chaos de l'offensive initiale. Depuis, les russes ont adopté un commandement centralisé pour l'ensemble du théâtre mais il semble que ça n'ai pas entièrement résolu les problèmes au niveau tactique entre les troupes du MinDef et du MinInt 

  7. il y a 4 minutes, g4lly a dit :

    Même le MoD ukrainien vient de demander d'arrêter de propager des rumeurs sur l'avancée ou pas et de tenir le blackout médiatique sur les opérations...

    1) Je ne suis pas tenu par les demandes du Mod Ukrainien. Je suis un citoyen français postant sur un forum français des infos disponibles en Open Source, donc non seulement je doute que quoi que ce soit que je puisse poster ici ai un quelconque impact sur le conflit, mais surtout quand bien même ça en aurait je ne vois pas très bien ce que ça pourrait te faire.

    2) Mon message, et je suis désolé si c'était pas clair, visait justement surtout à "débunker" pas mal de rumeurs en soulignant qu'elles étaient non confirmées et que seules quelques sources russes les rapportaient dans des termes assez vagues. J'ai pas franchement l'impression de m'enflammer ou de faire du "Military-Porn". 

    • Merci (+1) 1
    • Upvote (+1) 3
  8. il y a 1 minute, vince24 a dit :

    Plus grand revers depuis 1917??

    Et la branlée monumentale de 41/42, avec 4 millions d’hommes perdus de juin 41 à juin 42?

    ce qui se passe en moment serait presque un détail de l’histoire en comparaison.

    Je suis d'accord, l'histoire est pleine d'armées complètement battues qui reviennent d'entre les morts. La nuance toutefois, c'est que ce genre de "miracles" se produisent bien plus souvent chez le défenseur que chez l'attaquant, car il est chez lui, car il n'a pas le choix, car l'avancée ennemie le rend paradoxalement plus exposé, ect. Là, la Russie est l'envahisseur, elle combat à l'étranger, rien ne menace sa survie et sa population ne semble pas déborder d'enthousiasmes. 

  9. J'essaye de démêler le vrai du faux à propos des multiples rumeurs qui affluent concernant de nouvelles poussées ukrainiennes, notamment à Lysychansk et Kherson. Pour l'instant les preuves visuelles sont ténues ou inexistantes.   

    La source la plus fiable que j'ai trouvé jusqu'ici c'est le milblogger russe @romanov_92 - plutôt fiable - qui a posté le message suivant il y a 20 minutes

     

    "

    Des chaînes TG très informées rapportent des menaces :

    - dans la direction de Kherson ;

    - près d'Ugledar.

    J'ajouterais qu'il y a une menace très réelle pour Lysychansk.

    La question qui se pose est la suivante : combien de temps le "redéploiement" va-t-il se poursuivre ?

    "

     

  10. Il y a 1 heure, Ciders a dit :

    Les deux mon colonel : on a un problème local parce qu'accommoder quelques centaines de prisonniers d'un coup quand on n'a que peu de gardes, c'est embêtant, et si ça peut faire un peu de propagande à peu de frais, c'est tout bénéfice.

    Kupiansk tombée ou pas encore ?

    Les Ukrainiens sont dans le centre ville. Ici photo de soldats devant ce qui semble être la mairie ou équivalent https://t.me/operativnoZSU/40817

    Les russes tiennent très probablement encore la rive est, surtout que les ponts sont coupés. A voir si les Ukrainiens essayeront de les déloger ou si ils se contenteront de neutraliser le hub ferroviaire (qui est rive est également) via bombardement 

     

     

     

    • Upvote (+1) 2
×
×
  • Créer...