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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Euh, l'affaire des Mistral devient une affaire justement du fait de l'invasion de la Crimée. Et même avant ça, tu as la Géorgie en 2008. Je ne dirai pas que ce qui se passe aujourd'hui était complètement "cousu de fil blanc", car c'est assez facile de refaire l'histoire à postériori en prétendant que tout était couru d'avance, mais il y a avait quand même des signes négatifs côté russe depuis longtemps et pas mal de monde pointait déjà du doigt la dangerosité de faciliter les efforts de réarmement de la Russie. On peut quand même dire que globalement l'idée de "on va essayer d'intégrer la Russie comme un pays normal et avec le doux commerce et un peu de bonne volonté mutuelle tout se passera bien" a échoué faute d'avoir compris que du côté de Moscou, c'était pas vraiment le projet.
  2. https://www.ft.com/content/2624cc0f-57b9-4142-8bc1-4141833a73dd Ca y est Moscou coupe officiellement le gaz sur Nord Stream 1 jusqu'à la levée des sanctions européennes. La Russie coupe le principal gazoduc de l'Europe jusqu'à la levée des sanctions. Les livraisons de gaz russe à l'Europe via le gazoduc Nord Stream 1 ne reprendront pas complètement tant que le "collectif occidental" n'aura pas levé les sanctions contre Moscou suite à son invasion de l'Ukraine, a déclaré le Kremlin. Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine, a imputé aux sanctions de l'UE, du Royaume-Uni et du Canada l'incapacité de la Russie à livrer du gaz par ce gazoduc clé, qui achemine le gaz vers l'Allemagne depuis Saint-Pétersbourg via la mer Baltique. "Les problèmes de pompage du gaz sont apparus en raison des sanctions introduites par les pays occidentaux contre notre pays et plusieurs entreprises", a déclaré M. Peskov, selon l'agence de presse Interfax. "Il n'y a pas d'autres raisons qui auraient pu causer ce problème de pompage". Les commentaires de M. Peskov constituent la demande la plus catégorique faite jusqu'à présent par le Kremlin à l'UE de revenir sur ses sanctions en échange de la reprise par la Russie de ses livraisons de gaz sur le continent. Gazprom, le monopole public russe du gaz, a déclaré vendredi qu'il interromprait les livraisons de gaz par le Nord Stream 1 en raison d'une défaillance technique, qu'il a imputée à des difficultés de réparation de turbines de fabrication allemande au Canada. L'Union européenne a déjà annulé certaines sanctions contre la Russie afin de permettre la réparation des turbines. Les dirigeants européens ont déclaré que rien n'empêchait Gazprom d'approvisionner le continent en gaz et ont accusé la Russie de "militariser" ses exportations énergétiques. La Russie continue de fournir du gaz à l'Europe via les gazoducs de l'ère soviétique qui traversent l'Ukraine et sont restés ouverts malgré l'invasion, ainsi que via le gazoduc South Stream qui passe par la Turquie. Mais M. Peskov a déclaré que la Russie ne pourrait pas reprendre ses livraisons dans leur intégralité via Nord Stream 1 tant que l'Occident n'aurait pas levé ses sanctions. Il a accusé les pays occidentaux de provoquer des "troubles" en refusant à Gazprom des garanties juridiques quant au retour des turbines envoyées en réparation. Ces dernières semaines, les responsables russes n'ont pas caché qu'ils espéraient que la crise énergétique croissante en Europe affaiblirait le soutien du bloc à l'Ukraine. "Il est évident que la vie empire pour les gens, les hommes d'affaires et les entreprises en Europe", a déclaré M. Peskov. "Bien sûr, les gens ordinaires de ces pays auront de plus en plus de questions à poser à leurs dirigeants". L'ancien président russe Dmitri Medvedev a été encore plus explicite dimanche après que le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé un programme d'aide de 65 milliards d'euros pour atténuer le choc de la flambée des factures énergétiques. M. Medvedev, désormais vice-président du Conseil de sécurité russe, a déclaré que l'Allemagne "se comporte comme un ennemi de la Russie" en soutenant les sanctions contre Moscou et en fournissant des armes à l'Ukraine. "Ils ont déclaré une guerre hybride contre la Russie", a écrit Medvedev sur Telegram. "Et ce vieil homme fait mine de s'étonner que les Allemands aient quelques petits problèmes avec le gaz".
  3. J'entend par là que c'est le seul patelin (avec Novohrednjeve) dont tout le monde (russe comme ukrainiens) s'accorde à dire qu'il est tenu par les forces ukrainiennes, et ce depuis les premières heures de l'offensive. Evidemment, je ne préjuge pas de la solidité de la position dont personne ne sait rien. Tout le reste, c'est au mieux de la zone grise/brouillard de guerre.
  4. Peut-être, mais encore une fois on parle d'une zone très difficile à défendre, faut voir si au jeu de l'attrition ça sera rentable pour l'Ukraine. Pour rappel, au plus fort des offensives du Donbass en Juin, il semble que l'attrition était à peu près similaire dans les deux camps, sans oublier que les russes ont plus de matos. Pour que l'attrition devienne "rentable" pour les ukrainiens il faut à minima du 1 pour 1 en homme mais surtout du 1 pour 3 en véhicule en terme de perte.
  5. Ouais alors attention, ça reste une vision très optimiste du saillant. Pour l'instant les seules villes dont on est sûr que les ukrainiens les contrôlent "fermement" sont Sukhyi Stavok et Novohrednjeve. Plus au sud-est il semble que Kostromka ai changé de camps plusieurs fois, sans plus d'infos fiables sur ce qu'il en est aujourd'hui
  6. Ouais enfin je reste assez surpris par le move. Pourquoi faire ? Le Donets est une barrière naturelle très solide lorsque fortifiée comme l'ont bien montré les ukrainiens. A quoi bon aller capturer trois villages, et au mieux Lyman, qui resteront ultra exposés à une contre-offensive russe, surtout en n'étant pas (plus) fortifié. Il y a clairement eu une opportunité tactique que les ukrainiens ont saisi, sans doute du fait des différents redéploiements russes, qui a visiblement laissée une portion de la rivière peu/pas défendue. Mais est-ce que cette conquête est durable/utile, c'est pas certain, surtout quand les russes restent par ailleurs à l'offensive globalement dans le Donbass (même si de moins en moins comme en témoigne les très légères avancées ukrainiennes autour de Bakmut).
  7. Là où je suis totalement d'accord avec @hercivc'est qu'on s'achemine tout droit vers un monde de blocs relativement étanches dans leurs rapports "directs", avec entre les deux un large tiers-monde non aligné qui commerce plus ou moins avec tout le monde et servira sans doute de plaque tournante informelle entre les deux. C'est au fond la même chose que pendant la guerre froide, avec comme nuance majeure que la taille relative des différents blocs sera bien moins à l'avantage des occidentaux. Si on compte un "bloc" Russie + Chine, ça représente en gros le PIB des USA, c'est à dire donc 50% du PIB occidental (USA + UE + UK + NORVEGE + SUISSE, en gros), et le tiers monde en est pas loin non plus. https://www.oecd.org/sdd/prices-ppp/oecd-share-in-world-gdp-stable-at-around-50-per-cent-in-ppp-terms-in-2017.htm A l'inverse, pendant la guerre froide, le bloc de l'Est était peut-être un géant géographique et militaire, mais certainement pas économique, en tout cas du point de vue qualitatif. On sait que dans les années 70, le PIB ouest-allemand était sans doute similaire voir supérieur au PIB de toute l'URSS, autant dire que Allemagne + France + UK était déjà supérieur à tout le bloc de l'Est en terme de PIB.
  8. Les Ukrainiens auraient franchi le Donets et essayeraient d'avancer en direction de Lyman. J'avoue être très surpris et ne pas trop comprendre pourquoi ils veulent récupérer une ville acculée contre une rivière et très difficilement défendable
  9. Après, je pense que c'est ce que veux Poutine, et c'est d'ailleurs ce qu'il essaye de faire depuis le début avec son "opération militaire spéciale". Il ne veut pas d'une population chauffée à blanc et sur-intéressée par le conflit, car ça en ferait une population sensible aux défaites et potentiellement critique quant au déroulement de la guerre et à sa direction. Je crois qu'il préfère largement une population blasée, résignée et atone, qui a perdu tout espoir d'infléchir le cour des évènements. C'est d'ailleurs pour ça que les milbloggers et autres natios radicaux ne sont pas forcément en odeur de sainteté vis à vis du Kremlin.
  10. Evidemment, il y a une part énorme de mauvaise fois dans l'histoire, comme souvent quand les UK-US parlent de la France. Mais tout de même, on ne peut pas nier que la France est relativement maladroite pour vendre ce type d'initiative à nos voisins, et qu'on gagnerai à présenter ça comme un "approfondissement le partie européenne de l'OTAN" plutôt qu'un truc concurrent monté dans le cadre de l'UE qui n'a aucune chance de convaincre les pays de l'Est et les allemands. Concernant les industriels, à mon avis c'est un problème encore différent, et il est probable que quand bien même un projet de ce type verrai le jour, beaucoup de pays européens continueraient à acheter massivement américain, tant par habitude que par volonté de se faire bien voir (sans même parler de l'interopérabilité). C'est paradoxalement une bonne nouvelle à court terme : ce n'est pas ça qui refroidira les américains. De toute façon, comme l'article l'explique, les américains sont condamnés à délaisser le théâtre européen à moyen-long terme car la menace chinoise occupera une part écrasante de leurs ressources. La question, c'est de savoir si on reste dans la situation actuelle avec ses coûts pour des avantages de sécurité de plus en plus faibles, ou bien si on essaye de "profiter" de ce retrait américain pour construire autre chose qui pourra à terme diminuer le besoin pavlovien de certains pays européens de se réfugier dans les jupons de l'Oncle Sam. C'est comme ça que je vois le dilemme et c'est pour ça que je pense qu'il faut vraiment être plus malin pour pousser nos partenaires sur la voie d'une défense européenne plus intégrée, quitte à ce que ça passe formellement par un truc sous l'égide de l'OTAN pour sauver les apparences et ménager l'orgueil US.
  11. Je n'y connais absolument rien en logistique, mais intuitivement ce qui me semblent le plus "compliqué" à faire passer c'est le pétrole, non ? Il faut des camions spécialisés puis le dispatcher aux unités sur une zone assez large.
  12. Ah mais libre à toi de considérer à égalité en terme d'impérialisme le regroupement volontaire d'états souverains dans une alliance militaire et la conquête d'un véritable empire tenu par la force (Prague 68, Budapest 56, Kiev 22). Compare juste le niveau d'ingérence russo-sovietique dans la politique intérieure de ses colonies du bloc de l'est avec le niveau d'ingérence américain en France ou dans n'importe quelle autre pays de l'OTAN. L'un tient car il est attirant, l'autre car il a des chars pour mater les satrapies rebelles. Et forcément, quand celui qui ne tient que par les chars ne peut/veut plus s'en servir, l'autre n'a qu'à se pencher pour ramasser les anciennes satrapies trop heureuses de se débarrasser du colon.
  13. Attends on parle de quoi ici ? De la guerre froide ou de la situation post-1991 ? Car ton extrait porte sur la guerre froide et la situation créée par l'arrivée des chars russes "à une étape de tour de France" de la frontière alsacienne, comme disait De Gaulle. Or, quoi qu'on en pense, la grande explication militaire entre est et ouest n'a pas eu lieu, et il ne me semble pas exagéré de dire que l'OTAN y a contribué en rendant très très coûteux et aléatoire une attaque soviétique. Ensuite concernant l'Ukraine, on peut refaire le débat 100 fois mais la situation tient à mon sens bien plus de la volonté russe de récupérer son Empire que de la fameuse Expension de l'OTAN vers l'est, qui représente d'avantage une excuse commode que le moteur de l'action russe en Ukraine, dont l'intégration à l'OTAN à moyen terme n'était plus sur la table depuis plus de 10 ans.
  14. Et pourtant, il n'y a pas eu de guerre, et les politiques de dissuasion nucléaire et conventionnelle de l'OTAN a parfaitement fonctionné.
  15. A en croire plusieurs Telegram russes, les Ukrainiens seraient à l'offensive autour de Kharkiv
  16. https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/08/des-ponts-trop-loin.html?m=1 Goya sur l'offensive ukrainienne à Kherson. Il est très sceptique sur la possibilité d'une percée décisive, faute de moyens suffisants côté Ukrainien. On reste selon lui sur du grignotage en un peu mieux plutôt que sur un retour de la guerre de mouvement
  17. Ne jamais oublier non plus les risques d'une fuite en avant, dans la défaite comme dans la victoire. Je ne veux pas faire de point Godwin, mais Hitler lui même n'imaginait sans doute pas en 1933 être un jour maître de Paris et faire le siège de Moscou. Mais de victoire en victoire, l'appétit grandi, l'ubris aussi, et on se dit "et si ?".
  18. Le fait même qu'ils aient essayé de prendre Kiev montre les intentions agressives de la Russie. Qu'ils aient échoué est une chose, mais à quel prix ? La Pologne n'a sans doute pas envie de se retrouver dans la position de l'Ukraine avec 20% de son territoire envahi. Et donc ça implique d'avoir une "marge de sécurité" en matière militaire qui offre le double avantage : 1) de dissuader l'invasion (si vis pacem parabellum tout ça tout ça) 2) de rendre possible une défense "sur la frontière" sans avoir à passer par une guerre asymétrique à l'Ukrainienne qui implique de tolérer des avancées russes.
  19. Les russes n'ont pas besoin de lire WarMonitor pour savoir s'ils ont perdu une ville ou pas. L'Opsec est pertinent pour tout ce qui est "image" (type d'équipement, positions, unités impliquées), mais ne pas annoncer la prise d'une ville ne rime pas à grand chose.
  20. J'ai souvenir de cette histoire aussi, il me semble que c'était dans Cellule de Crise sur France 2 (très bon reportage au passage)
  21. CortoMaltese

    [EBRC/Jaguar]

    Je répondais à la question posée sur le même sujet, mes excuses si c'est HS. Par ailleurs, les majuscules, qui témoignent d'une agressivité qui ne me semble absolument pas proportionné à la situation, ne sont pas nécessaire pour faire passer le message.
  22. On peut aisément imaginer des militaires soucieux de l'OPSEC et des politiques quant à eux soucieux du moral du pays et de la pérennité du soutien occidental, ce qui implique qu'il faut des bonnes nouvelles et de l'espoir. Probable que dans le cadre d'un dilemme pareil, ça soit le politique qui gagne, surtout dans un pays comme l'Ukraine où le pouvoir semble en fait assez décentralisé, ce qui rend la rétention d'information très difficile pour l'échelon politique suprême.
  23. La progression ukrainienne vue depuis le côté russe
  24. Ce qui est étonnant c'est que les dernières "avancées" sur ce front étaient plutôt côté russe. Il n'y a rien qui laisse à penser que les Ukrainiens aient, au niveau opérationnel, suffisamment de force pour vraiment menacer les russes à l'Ouest du Dniepr. C'est d'ailleurs l'analyse de Goya qui est lui aussi très sceptique sur la capacité des Ukrainiens à reprendre Kherson rapidement. Pas impossible qu'ils aient réussi à obtenir un avantage numérique local sur certains points, mais il ne faut sans doute pas s'enflammer.
  25. En dépit de l'énorme biais pro-ukrainien totalement assumé, c'est étonnamment fiable en ce qui concerne les lieux d'affrontement une fois que tu as compris les éléments de langages. Russians were repelled with losses -> Ca s'est un peu battu (souvent de la reco russe probablement) et les russes n'ont pas avancé significativement Heay figting continues -> Combat en cours Russians had partial success -> Les russes avancent En gros, c'est ça. Le mec est par contre vraiment très bien informé sur les combats dans le Donbass. Il poste souvent des cartes très précises de la ligne de front dans certains secteurs chauds qui se révèlent exactes.
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