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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Pas impossible non plus que les stratèges chinois aient finement étudié l'épisode du blocus de Berlin qui, par bien des aspects, peut servir d'exemple. La manière dont Staline a perdu le bras de fer contre les USA est assez révélatrice des risques d'un blocus "mou".
  2. J'ai envie de dire que si nous, à 2000km de là, on est déjà au courant du truc, c'est déjà foiré avant d'avoir commencé. Et puis surtout, comme tu le dis, comment imaginer que des centaines d'hélicoptères vont pouvoir faire un raid de 200km en plein territoire ennemi, truffé d'AA et de MANPAD, pour arriver à destination. Et quand bien même ça marcherai, ça représenterai peut-être quelques milliers d'hommes au grand maximum, totalement isolés puisqu'un débarquement amphibie en parallèle semble désormais totalement exclu. Et c'est pas les 1 000 clampins prépositionnés en Transnistrie qui vont y changer quoi que ce soit. J'ai vraiment du mal à imaginer l'Etat Major russe assez con pour se lancer dans un plan foireux pareil.
  3. Si je parle de la France, c'est que dans ses multiples tentatives de monter des projets de défense en commun (je ne parle pas des programmes industriels ici), elle a toujours eu tendance à essayer de le faire "contre" l'OTAN, en concurrence, ou du moins ça a toujours été interprété comme tel. Or, la plupart des pays de l'Est n'ont aucune envie de s'embarquer dans quelque chose qui pourrait les brouiller militairement avec les américains. Concernant le problème du manque d'intégration politique, je suis d'accord avec toi mais tout dépend de quoi on parle. Il est évident qu'une armée "européenne" sous commandement supranational n'est ni souhaitable ni possible en l'état (bien que ce fut un truc très sérieusement envisagé dans les années 50). Par contre, avant d'en arriver là, il y a beaucoup de choses que l'on peut faire pour harmoniser nos armées, les faire travailler ensemble, et créer, comme le souligne l'article, des "cagnottes" communes pour financer certains achats qui sont hors de portée des nations à l'échelle individuelle (et le cas des munitions est assez parlant à ce propos). J'avais commis un article d'une dizaine de page il y a quelques années, quand j'étais en licence, dans le journal de mon école sur ces questions et, en le relisant à la lumière des évènements récents, je trouve qu'il n'a pas si mal vieilli même s'il est loin d'être sans défaut. Ci ça intéresse quelqu'un : https://www.transfernow.net/dl/20220825LrC0glaH (et toutes mes excuses pour cette conclusions complètement pédante et hors sujet au passage, clairement le truc le plus loupé)
  4. Article publié dans Foreign Affairs qui milite pour que les USA poussent l'Europe à prendre en main sa propre défense, de manière plus intégrée et autonome. J'ai l'impression que c'est une opinion qui devient de plus en plus répandue au sein des élites américaines du département d'Etat et du Pentagone. Ils semblent réaliser que dans une guerre sur deux fronts, à Taiwan et en Ukraine, ils risquent sérieusement de se retrouver écartelés et qu'une Europe capable de gérer la question russe toute seule leur enlèverait une énorme épine du pied. C'est pour ça que je pense que la France est vraiment en train de passer à côté de quelque chose au niveau de la Défense européenne. Les USA vont rentrer dans une période où, après avoir torpillé sans ménagement tout effort d'intégration européenne sur les questions de défense, ils vont de plus en plus avoir tendance à voir ces initiatives d'un oeil soulagé. La condition que tout le monde aura bien compris, c'est que ce processus se fasse sous l'égide de l'OTAN plutôt que sous l'égide de l'UE, en tout cas en ce qui concerne la direction opérationnelle concrète des moyens militaires. J'ai personnellement la conviction que cette différence d'affiliation est moins essentielle qu'elle n'y paraît, et qu'une Europe de la défense accomplie via l'OTAN arriverai sensiblement à la même conséquence qu'une Europe de la défense via l'UE : un affaiblissement de l'influence diplomatico-militaire des USA en Europe. Ce qui rend les USA si puissants et influents en Europe, c'est que tous les européens comprennent très biens qu'en cas de problème vraiment sérieux, l'appui américain sera indispensable. Si demain l'Europe se dote d'un outil correctement intégré et cohérent, capable de sérieusement répondre à une agression russe, cette influence s'affaiblira. Peu importe au fond que le patch porté à l'épaule comporte une rose des vents plutôt qu'un cercle d'étoiles. Si cet outil existe, que l'intégration se fait, les Européens deviennent largement plus libres de décider de leur propre destinée, et ce bloc européen à peu près uni au sein de l'OTAN rééquilibra en même temps sensiblement la dynamique de l'alliance. - CI DESSOUS L'ARTICLE - https://www.foreignaffairs.com/europe/europe-its-own L'Europe par elle-même Par Max Bergmann Pourquoi les Etats-Unis devraient vouloir une UE mieux armée L'alliance transatlantique connaît une renaissance. La guerre en Ukraine a ramené l'attention de Washington sur l'Europe comme jamais depuis les années 1990, lorsque les États-Unis ont orchestré l'expansion de l'OTAN vers l'est et mené deux guerres dans les Balkans. Les États-Unis ont soutenu l'Ukraine en lui fournissant des quantités massives d'armes, ont rallié l'Occident autour de sanctions économiques sans précédent contre Moscou et ont renforcé l'OTAN en déployant des forces supplémentaires. Il est difficile de penser à un moment de la dernière génération où les relations transatlantiques ont été plus fortes. Pourtant, l'engagement de l'administration Biden envers l'Europe n'est pas viable à terme. La Russie et la guerre en Ukraine resteront sans aucun doute une préoccupation majeure des États-Unis dans les mois et les années à venir. Mais même s'il est peu probable que le soutien des États-Unis à l'Ukraine faiblisse, Washington ne pourra pas maintenir le niveau actuel d'engagement diplomatique, de déploiement de forces et de ressources en Europe sur le long terme. Le pivot vers l'Asie n'est pas terminé. Le risque de conflit en Asie, où la Chine pourrait attaquer Taïwan, pourrait brusquement remanier les priorités des États-Unis. L'essor continu de la Chine ramènera l'attention des États-Unis vers le Pacifique. Washington se trouvera probablement dans l'impossibilité d'équilibrer les demandes de ses alliés en Europe et en Asie tout en maintenant la présence des forces nécessaires pour dissuader la Russie et la Chine. Les États-Unis sont débordés. Mais au lieu de développer une stratégie pour faire face à ce dilemme, en particulier compte tenu de l'intérêt nouveau de l'Europe pour la sécurité - sans parler de sa population de plus de 450 millions d'habitants et d'une économie égale à celle des États-Unis - l'administration Biden a fait comme si ce problème n'existait pas. Alors que les États-Unis se sont montrés indispensables, ils n'ont pas profité de ce moment pour s'attaquer aux problèmes structurels profondément enracinés qui affectent la défense européenne. Les États-Unis devraient poursuivre une stratégie visant à pousser l'Europe à prendre en charge sa sécurité, en transformant l'Europe d'une dépendance sécuritaire en un véritable partenaire sécuritaire. Les États-Unis devraient appeler à la création d'un pilier européen au sein de l'alliance de l'OTAN et soutenir pleinement l'Union européenne pour qu'elle devienne un acteur de défense plus fort. Le danger est qu'au lieu de transformer la défense européenne en réponse à l'invasion russe et d'inaugurer une nouvelle ère, la réponse ne fait qu'ancrer un statu quo que les deux côtés de l'Atlantique trouvent finalement profondément frustrant et intenable. L'Ambivalence Américaine Washington ne sait pas ce qu'il attend de l'Europe. Tous les présidents américains ont demandé aux Européens de dépenser davantage pour leur défense, mais l'objectif global de la politique américaine n'a pas été de pousser l'Europe à se débrouiller seule, côte à côte avec les États-Unis. Les dirigeants politiques et les hauts fonctionnaires américains peuvent croire que les États-Unis indiquent clairement qu'ils veulent que l'Europe fasse davantage pour assurer sa sécurité. Mais les diplomates et les fonctionnaires qui élaborent la politique américaine à l'égard de l'Europe apprécient la dépendance à l'égard de l'Europe et l'influence qu'elle procure : les États-Unis ont le droit de tirer des coups de feu - et ils veulent que l'influence américaine en Europe soit aussi forte que possible. En 2000, Lord George Robertson, alors secrétaire général de l'OTAN, a souligné cette division. "Les États-Unis souffrent d'une sorte de schizophrénie", a-t-il déclaré. "D'un côté, les Américains disent : 'Vous, les Européens, devez supporter une plus grande partie du fardeau'. Et ensuite, lorsque les Européens disent : 'OK, nous allons porter une plus grande partie du fardeau', les Américains disent : 'Eh bien, attendez une minute, essayez-vous de nous dire de rentrer chez nous?'". Près de deux décennies plus tard, lorsque le président français Emmanuel Macron a mené la poussée pour une "autonomie stratégique" européenne, Washington s'est inquiété d'un nouveau complot visant à découpler l'Europe de l'OTAN. En conséquence, les États-Unis ont utilisé leur immense influence en Europe pour bloquer les efforts qui pourraient conduire à une Europe plus indépendante. Il serait acceptable de préserver le caractère indispensable des États-Unis si leur attention et leurs ressources étaient illimitées. Mais le défi pour les États-Unis est que l'attention des hauts responsables est limitée. Le temps est précieux, et la lutte pour les ressources au sein du gouvernement et du Congrès est souvent à somme nulle. En outre, les moyens militaires américains ne sont pas illimités, malgré un budget de 750 milliards de dollars. Cela conduit à d'intenses luttes bureaucratiques pour savoir quelle région ou quel théâtre devrait être la priorité des États-Unis en matière d'attention et de ressources de haut niveau. L'administration Biden est entrée en fonction en donnant la priorité à l'Asie, décrivant à juste titre la Chine comme la "menace la plus pressante". Mais l'invasion de la Russie a temporairement placé l'Europe en tête de la lutte bureaucratique pour les ressources et la visibilité. En conséquence, l'Europe a été inondée de visites de hauts fonctionnaires américains et de troupes américaines supplémentaires - 20 000 personnes de plus à la fin du mois de juin, partout dans les pays baltes, en Pologne, en Italie et en Espagne. Les responsables européens ont salué le retour des États-Unis sur le continent. Mais comme l'a présagé la visite de Nancy Pelosi à Taïwan en août, le pendule de la politique étrangère finira par revenir vers l'Asie. L'Europe perdra cette lutte à somme nulle pour l'attention et les ressources des États-Unis. Une nouvelle ère pour l'Europe À première vue, l'invasion de l'Ukraine par la Russie semble être le choc qui obligerait enfin l'Europe à accepter les supplications des États-Unis d'augmenter ses dépenses de défense. Les pays européens atteindront pour la plupart l'objectif de deux pour cent des dépenses de l'OTAN. L'Allemagne a annoncé une Zeitenwende (nouvelle ère) et approuvé une augmentation de 100 milliards d'euros des dépenses de défense. L'Europe s'est engagée à dépenser environ 200 milliards de dollars dans les années à venir. Ces fonds supplémentaires devraient permettre d'améliorer les capacités médiocres des armées européennes, de renforcer l'OTAN et de réduire la dépendance fondamentale de l'Europe vis-à-vis des États-Unis en matière de combat. Mais il est peu probable que l'augmentation des dépenses permette d'alléger la pression exercée sur les forces américaines ou qu'elle aille suffisamment loin sur le long terme. Au cours des six derniers mois, les pays européens ont envoyé d'énormes quantités d'équipements de pointe à Kiev. L'Europe de l'Est a cédé des flottes d'équipements de l'ère soviétique aux mains des Ukrainiens. Les pays d'Europe occidentale ont envoyé des armes antichars et de l'artillerie avancées, épuisant ainsi les stocks qui devront être remplacés à terme. En outre, la hausse de l'inflation érode également la valeur des augmentations des dépenses de défense européennes. Le problème structurel le plus important est que les augmentations des dépenses de défense européennes ne sont pas destinées à la défense collective de l'Europe mais à la défense nationale des pays individuels. L'Europe ne dépense pas pour protéger le continent dans son ensemble ; ce sont les États-Unis qui le font. Washington fournit les capacités critiques et les moyens haut de gamme (transport, ravitaillement en vol, défense aérienne et antimissile) qui permettent à l'Europe de se battre pour l'Europe. Presque aucune des dépenses de défense supplémentaires ne sera consacrée à des acquisitions permettant à l'Europe de se battre en tant qu'Europe et donc de réduire la pression sur l'armée américaine. L'Allemagne, compte tenu de sa taille, pourrait combler certaines des lacunes, mais ses besoins sont trop importants ailleurs - par exemple, pour remplacer des flottes d'équipements et accroître la préparation de ses forces. Les armées européennes ont toutes des objectifs de capacité de l'OTAN, qui garantissent que les pays membres peuvent remplir certains rôles, mais ces objectifs sont conçus pour aider les forces européennes à s'intégrer aux États-Unis par le biais de l'OTAN, ce qui signifie que la dépendance à l'égard de l'armée américaine est intégrée. En dépit des sommes considérables consacrées à la défense, l'Europe risque toujours d'être dépendante des États-Unis, ce qui souligne le problème plus général de l'approche actuelle de la sécurité européenne. Dysfonction de la Défense L'Union européenne devrait être une puissance militaire mondiale. Elle consacre collectivement 200 milliards de dollars par an à la défense, son économie est égale à celle des États-Unis et ses membres sont liés par une union politique. Pourtant, les armées européennes sont dans un état lamentable, malgré les augmentations des dépenses de défense depuis 2014. L'Europe n'a pas seulement besoin de dépenser plus pour la défense ; elle doit rationaliser et intégrer ses efforts. Mais les propositions de réforme de la défense européenne se heurtent inévitablement à l'opposition des États-Unis, aux guerres de territoire bureaucratiques (notamment entre l'OTAN et l'UE), aux perspectives nationales de clocher et aux intérêts commerciaux et politiques acquis. En tant que garants de la sécurité européenne, les États-Unis doivent mener la transformation en insistant sur la création d'un pilier européen fort de l'OTAN, capable de défendre le continent. L'Europe s'efforcerait de fonctionner comme une seule entité au sein de l'OTAN, l'alliance s'attachant à faire des forces européennes une force de combat capable, avec ou sans les États-Unis. Pour créer un pilier européen au sein de l'OTAN, il faudrait renforcer l'Union européenne, une union politique et économique qui veille aux intérêts européens au sens large. La monnaie et la banque centrale communes de l'UE fournissent le soutien financier potentiel permettant à l'UE d'adopter un rôle de défense de premier plan. L'Union dispose d'un levier juridique et institutionnel qui lui permet d'assurer la conformité et la coordination au niveau national, ce qui est essentiel pour rationaliser le secteur industriel de la défense en Europe. L'objectif de l'UE n'est pas de créer une armée européenne, mais de permettre à l'Europe de se défendre. L'UE peut assumer le rôle de premier financier de la défense européenne, en comblant les lacunes qui dépassent les capacités des États membres, par exemple en achetant des systèmes de défense aérienne et antimissile, des avions-citernes et des moyens de transport. Rien n'interdit à l'UE d'acheter des équipements militaires, qui pourraient être mis à la disposition des États membres ou de l'OTAN. Par exemple, l'UE pourrait financer l'acquisition de stocks massifs de munitions, de pièces d'artillerie et de missiles à guidage de précision (dont l'Europe a manqué lors de son intervention en Libye). L'UE a déjà joué un rôle similaire en Ukraine, en débloquant 2,5 milliards d'euros de son nouveau fonds d'assistance létale pour renflouer les budgets de défense des pays fournissant des armes à l'Ukraine. En juin, la Commission européenne a également annoncé la création d'un fonds de 500 millions d'euros pour inciter les pays à coordonner leurs nouvelles dépenses de défense, à effectuer des achats conjoints, à accroître l'interopérabilité et à réaliser des économies d'échelle. Il s'agit d'initiatives importantes visant à intégrer et à rationaliser les efforts de défense européens, et les États-Unis devraient faire pression sur l'UE pour qu'elle étende considérablement ces programmes. Bien que l'administration Biden se soit décrite comme l'administration la plus pro-UE de tous les temps, elle ne peut revendiquer ce titre que sur la base de la coopération économique. En matière de défense, elle a largement maintenu le scepticisme traditionnel des États-Unis. Ils n'ont pas encouragé activement les initiatives de l'UE en matière de défense ni demandé à l'UE de les étendre. Par exemple, lorsque le président Joe Biden a assisté à un sommet du Conseil européen en mars, dans les premières semaines de la guerre, il a manqué une occasion en or de soutenir une proposition sur la table pour que l'UE emprunte des fonds pour investir dans la défense. Si le président avait simplement dit aux dirigeants européens que si l'UE pouvait emprunter de l'argent à des fins militaires, comme elle l'a fait pour la pandémie de COVID-19, il aurait pu contribuer à inaugurer une nouvelle ère pour la défense européenne. Les États-Unis conservent une immense influence en Europe, notamment en matière de défense. Si l'UE doit jouer un rôle plus important en matière de défense, elle aura besoin d'un soutien américain fort. De la dépendance au partenariat La question que les responsables américains doivent se poser est de savoir si leur objectif est de rendre les États-Unis indispensables à l'Europe ou de faire de l'Europe un partenaire indispensable des États-Unis. Une Europe capable d'assurer sa sécurité n'entraînera pas de fracture de l'alliance, ne minera pas l'OTAN et ne provoquera pas de découplage avec les États-Unis. Le lien transatlantique se renforcera à mesure que l'Europe se renforcera. Il suffit de regarder ce qui se passe sur le plan économique entre les États-Unis et l'UE. La nécessité d'une coopération transatlantique pour fixer les règles économiques de la route face à la montée en puissance de la Chine a conduit au lancement du Conseil américano-européen du commerce et de la technologie. Dans l'ensemble, les relations transatlantiques s'en sont trouvées considérablement améliorées. Une Europe plus forte, dotée de forces terrestres, aériennes et navales performantes, serait une aubaine pour les États-Unis et leurs partenaires asiatiques. Elle entraînerait également une coordination plus étroite au sein de l'OTAN, car les États-Unis cesseraient de considérer l'Europe comme acquise. La véritable menace pour l'alliance transatlantique est le statu quo. Les efforts déployés depuis 25 ans par les États-Unis pour empêcher l'UE de devenir un acteur militaire indépendant ont été largement couronnés de succès. Mais si cela a permis de préserver le rôle indispensable des États-Unis, le résultat est que l'état de la défense européenne pourrait difficilement être pire. Il existe également un risque évident que les États-Unis décident qu'ils ne veulent plus être indispensables à l'Europe. Le prochain président pourrait être un anti-atlantiste tel que Donald Trump ou Josh Hawley, ce dernier ayant voté contre l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN le 3 août. Mais il est tout aussi probable que l'Europe soit rétrogradée, que la Russie soit à nouveau considérée à tort comme un tigre de papier et que l'alliance transatlantique souffre du désintérêt de son partenaire indispensable. Pour éviter un tel avenir, les États-Unis doivent reconnaître qu'ils veulent que l'Europe soit un partenaire indispensable qui puisse se tenir aux côtés des États-Unis. La poursuite d'une telle stratégie et la construction d'un pilier européen au sein de l'OTAN serait un processus qui durerait toute une génération et qui nécessiterait un engagement intensif des États-Unis, poussant les alliés et partenaires européens dans une nouvelle direction. Le moment est venu d'entamer cette transformation.
  5. Excellent article en effet. Je n'ai pas le temps de te le recopier (je suis sur téléphone) mais tu as juste à couper ton wifi/4G/ethernet immédiatement après l'avoir ouvert. Ça neutralise le paywall du Washington Post.
  6. Macron s'adresse au peuple Ukrainien à l'occasion du jour de l'indépendance ukrainienne https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1562385021260156929?t=bf9BF9K5LfcCJ6vXjg_K7A&s=19
  7. Assez d'accord, mais le problème est que bien souvent côté Ukrainien le fiable se mélange au n'importe quoi le plus absolu sans qu'on comprenne trop le pourquoi du comment. Un exemple : les pertes matérielles infligées aux russes. Les revendications ukrainiennes sur les blindés détruits se recoupent très bien avec les chiffres disponible en OSINT et les estimations occidentales. À l'inverse, ils revendiquent un nombre parfaitement grotesque d'avions détruits (+ de 200, hors UAV) dans le MÊME graphique. Autant dire que quand ils doivent donner leur propre perte, on peut difficilement leur faire confiance quand bien même ils mentent objectivement beaucoup moins que les russes. Au final, 30% de mensonge produisent le même effet que 100% : c'est pas suffisamment fiable pour être cru en tant que tel, et donc l'info est inexploitable tant qu'elle n'a pas été recoupée via d'autres sources, ce qui est difficile pour des chiffres aussi secrets et sensibles que ceux des pertes humaines.
  8. Ça ferai donc peut être 26 000 pertes definitives en comptant les POW, ce qui pour le coup me semble plausible
  9. Ça me semble déjà plus raisonnable, bien qu'un peu plus faible que ce que j'imaginerai intuitivement. On pourrait imaginer une ventilation entre armée régulière et territoriale selon le lieu et la temporalité : Marioupol surtout du régulier (marine + azov), Donbass plus de territoriale envoyée comme expédient pour boucher les trous à mesure que les russes avancent
  10. En tout cas le chiffre de 9000 pertes definitives admises par l'Ukraine me semble excessivement bas, et de beaucoup. Rien qu'à Marioupol ils ont dû y laisser plusieurs milliers de POW et de KIA. Si on ajoute les journées à + de 100 morts dans le Donbass admises par l'E-M UA lui même, je vois pas comment on peut en être à seulement 9 000. Ramené à 180 jours de guerre ça fait moins de 50 morts par jours.
  11. Cet attentat est quand même super étrange. Qui pourrait vouloir la mort de Douguine (qui était vraisemblablement la cible) ? Les ukrainiens : peut-être. Ils peuvent considérer d'un point de vue symbolique que Douguine est l'idéologue qui a pavé la voie à l'invasion, avec ses écrits sur le "non-etat" qu'est l'Ukraine. A voir s'ils ont vraiment les moyens de mener ce type d'attentat en plein territoire russe Le pouvoir russe : Pas convaincu. Certains disent que de par son radicalisme, il aurait pu être dangereux pour le pouvoir si ce dernier se décidait à désescalader. Mais le poids politique de Douguine en Russie semble très faible en dehors de certains cercles très spécifiques et on voit mal en quoi il aurait pu menacer Poutine quand bien même ça serait son ambition. De plus, le mode opératoire ne ressemble pas vraiment aux services russes. La "résistance" russe et son communiqué de revendication : très sceptique aussi. Bref, tout ça ne me dit rien qui vaille
  12. Donc, quel est ton projet sur l'Ukraine concrètement : On laisse faire Poutine ? On l'aide carrément ? On justifie ça comment vis à vis de nos voisins ? Quand ça sera plus l'Ukraine mais les pays baltes, on fait pareil ? C'est quoi notre ligne rouge, la Pologne ? L'Allemagne ? L'Alsace ?
  13. Les "Tazu" annexent des pays européens et menacent l'Europe par la voix de leur porte-parole de guerre thermonucléaire tous les 4 matins ? Je ne crois pas. Les "Tazu" sont un pays déclinant avec le PIB de l'Italie ? Les "Tazu" sont une dictature ? Partant de là, exiger qu'on traite les USA comme on traite la Russie ne fait pas sens. L'Europe a vocation, en tout cas devrait avoir vocation, à s'extirper de sa dépendance militaire et diplomatique vis à vis des USA. Mais sauf à ce que les USA se transforment en dictature expansionniste, ou que la Russie devienne une démocratie pacifique, je ne vois pas dans quel monde on a un intérêt à mettre les Russes et les américains sur un pied d'égalité dans nos relations.
  14. Thread hyper intéressant sur la consommation de munition d'artillerie par les russes En ordre de grandeur, les russes tirent autant de tonne de munition par jour que l'URSS en 1942 (et environs la moitié de ce que tiraient les français/allemands/anglais en 14-18). Le gars estime aussi la production russe de munition à environs 1,5 millions d'obus par an, avec un stock "à jour" de 15 millions + 100 millions de vieux obus à l'état incertain.
  15. Yep. Même sous les Tsars, être envoyé servir dans l'armée était une peine fréquente pour les criminels. Ca constitue toujours une réserve de chair à canon aisément sacrifiable politiquement (personne n'ira pleurer un criminel de droit commun).
  16. Je sais pas ce que valent ces chiffres mais s'ils sont vrais, sachant que la Russie compte 600 000 détenus, ça peut commencer à faire du monde s'ils en recrutent 10% comme dans ton exemple.
  17. Comme d'hab il faudra attendre les images satellites pour pouvoir apprécier quelque peu correctement l'ampleur des dégâts, qui peuvent être n'importe quoi entre la petite bombinette sur un poste électrique qui manque sa cible jusqu'à l'escadron entier de Su-34 carbonisé.
  18. (Thread à dérouler) La Russie envisagerait de relancer la production de BMP-2, plutôt que de BMP-3. Info utile au passage, la production de BMP-3 (seul IFV en production en Russie à ma connaissance hors prototypes) semble s'établir à 250 par an maximum d'après ce type.
  19. De nouvelles infos concernant le traitement des volontaires étrangers au sein de la légion internationale. Je vous laisse découvrir l'article mais, une nouvelle fois, c'est pas très flatteur pour l'Ukraine. Mention spéciale toutefois au Kyiv Independent d'avoir écrit honnêtement sur le sujet. Je ne tiens pas cette source en haute estime d'habitude, mais là ils ont fait un très beau boulot, et que cet article puisse sortir dans un média ukrainien est en soi très rassurant à propos de la liberté d'expression dans le pays. https://kyivindependent.com/investigations/suicide-missions-abuse-physical-threats-international-legion-fighters-speak-out-against-leaderships-misconduct EDIT : d'ailleurs d'un point de vue opérationnel, les témoignages semblent confirmer que l'entrée de la légion internationale dans Severodonetsk en train de tomber était du grand n'importe quoi complètement improvisé, les unités ukrainiennes (notamment des FS) sur zone n'ayant même pas été prévenues. Ca confirme les témoignages de tirs amis sur la légion que j'avais lu quand la bataille faisait rage en Juin.
  20. Totalement d'accord. La situation est merdique car aucun des deux protagonistes ne peut l'emporter, mais aucun ne peut se satisfaire de la situation actuelle. On rentre en plein dans le biais des coûts irrécupérables.
  21. Je ne pourrais pas être plus d'accord avec tes conclusions. Plus on apprend des choses sur les tractations politico-diplomatiques pré-24 février, plus la position française semble avoir pué l'amateurisme. Macron en cavalier seul, renseignement soit défaillant soit pas écouté (j'espère...). Et comme tu le dis très bien, il y a avait vraiment une carte à jouer dans cette histoire pour la France, pour se montrer digne d'un grand pays, leader de l'Europe sur les questions de sécurité et de défense et capable de réunir dernière elle le volet européen du soutien à l'Ukraine. Mais Macron a visiblement préféré jouer les psychologues de luxe au téléphone avec Poutine, persuadé que son génie et ses bons mots sauraient ensorceler le maître du Kremlin.
  22. Un (très) long et passionnant article du Washington Post, très bien documenté, qui fait échos aux discussions que nous avions quant à l'origine des renseignements américains sur les intentions russes, et la réception que ces informations ont eu côté ukrainien. L'article est notamment issu de longues entrevues avec une douzaine de sources de hauts niveaux aux Etats-Unis, en Ukraine et dans plusieurs pays européens. https://www.washingtonpost.com/national-security/interactive/2022/ukraine-road-to-war/?itid=hp-top-table-main En résumé (dans le désordre, à mesure que je lisais l'article) : - En octobre 2021, réunion dans le Bureau Ovale : les renseignements américains, via un mélange d'images satellites + interceptions + HUMINT, pensent que Poutine veut envahir l'Ukraine via une opération de grande envergure. Jake Sullivan lui-même, après avoir été sceptique, devient convaincu à mesure que les renseignements s'accumulent que c'est bien ce que compte faire la Russie. - Les USA ont visiblement accès, de plusieurs manières, à des conversations/documents de très hauts niveaux, aussi côté civil que militaire. - Biden est hésitant. Il ne veut pas embarquer les USA dans une nouvelle guerre, et sait que le pays jouis d'une crédibilité assez faible, surtout après les désastres Irakiens et surtout Afghans. Il ne veut rien entreprendre en dehors de l'OTAN, mais au niveau de l'alliance, les positions concernant la Russie sont alors extrêmement divergentes. - Conjonctions de facteurs qui expliquent que les russes passent à l'attaque maintenant : Perception d'une fenêtre d'opportunité crée par le Coronavirus, la faiblesse de Biden, le manque de temps dont Poutine estime disposer avant sa propre fin, élections en France, transition politique en Allemagne, problèmes post-Brexit au R-U, ect. Parallèlement, plus les années passeront plus l'Ukraine sera occidentalisée et réarmée, rendant l'opération plus difficile. - Forte croyance côté russe que la réaction occidentale sera peut-être très forte au niveau symbolique, mais finalement assez faible pour tout ce qui est concret. - L'axe principal d'attaque, depuis la Biélorussie et constitué d'une double pince se refermant sur Kiev est identifiée très tôt. - L'attaque était prévue en Hiver car l'E-M russe considérait que le sol gelé faciliterait la mobilité des chars. - Tempo prévu pour prendre Kiev : 3 à 4 jours. - Parallèlement à cet effort principal et aidée par l'effondrement politique du pays, avancée depuis le sud vers Odessa, et depuis l'Est vers le Dniepr. Délai prévu : plusieurs semaines - A la fin de cette première phase, nouvel effort pour atteindre les frontières de la Moldavie et l'ouest de la Biélorussie. De l'Ukraine ne doit subsister qu'une petite poche autour de Lviv, que Poutine juge définitivement irrécupérable politiquement. - A ce moment de l'histoire, la priorité US, dans l'ordre, est : 1) ne pas se retrouver dans une confrontation cinétique entre l'OTAN et la Russie 2) Contenir la guerre au sein des frontières géographiques de l'Ukraine 3) Ne pas faire exploser l'OTAN 4) Renforcer l'Ukraine autant que possible et lui donner les moyens de se battre - Relative confiance des renseignements US avant la guerre concernant la volonté ukrainienne de se battre et sur sa capacité à résister au moins un temps si elle est correctement renseignée et aidée, mais sans espoir de victoire "Kiev ne tombera pas aussi vite que les russes ne l'espèrent, mais elle tombera". - Grandes inquiétudes des Rens' US concernant Zelenski, qui est alors vu comme faible, peu compétent sur ces questions, et mal aimé par son opinion publique. - Zelenski est informé des intentions russes par Blinken lors du sommet sur le Climat de Glasgow. Zelenski a écouté, mais précisé que les russes avaient déjà fait le coup de la fausse invasion de nombreuses fois. - Selon les Ukrainiens, les USA n'ont commencé à fournir des preuves solides à l'Ukraine que quelques jours avant l'invasion, en dépit des demandes des SR ukrainiens - Les ukrainiens n'ont pas forcément beaucoup apprécié la politique de "transparence" américaine sur le risque d'invasion. Les déclarations publiques américaines faisaient courir un vent de panique dans la société ukrainienne, impactaient directement l'économie ukrainienne (taux de changes, ect.) sans forcément beaucoup aider le pays à s'y préparer - Les USA pour leur part disent qu'ils ont très vite fournis des preuves et des renseignements circonstanciés aux Ukrainiens pour étayer leur conviction d'une attaque imminente et de grande ampleur - Mais en tout cas les USA n'ont pas tout fournis à l'Ukraine car ils craignaient que cela ne puisse servir aux ukrainiens à lancer une attaque préventive sur la Crimée, et ils considéraient en plus les services ukrainiens comme totalement infiltrés par le FSB, même à haut niveau. - Biden fourni du renseignement sensible à la France, au R-U et à l'Allemagne en marge du G20 à Rome pour les convaincre de l'imminence de l'attaque. Les français et les allemands sont resté très sceptiques, contrairement aux britanniques et aux baltes (informés entre temps aussi). Il semble que l'épisode des ADM en Irak, et celui de l'effondrement soudain de l'Afghanistan n'y soient pas pour rien dans le scepticisme franco-allemand. - Les français ne considèrent pas les SR américains comme une source fiable et sincère avec eux. - Les allemands et les français considèrent que bien souvent les USA déforment volontairement les conclusions de leurs services pour les faire apparaître comme plus certaines qu'elles ne le sont vraiment, pour servir leurs intérêts politiques (c.f. Irak) - Rapidement, trois camps dans l'OTAN : Europe de l'Ouest/Sud : pas d'inquiétude, c'est le jeu habituel de Poutine Europe Centrale : Possibilité que quelque chose se passe mais d'ampleur limitée US + UK + Baltes : L'invasion sera massive et certaine - A ce moment là, les SR ukrainiens sont aussi convaincus que les US que la guerre est inévitable, mais restent sceptique sur l'idée d'une frappe de décapitation sur Kiev. Pour eux, ça restera limité au Donbass. Zelenski est lui relativement sceptique, bien qu'inquiet également. - Les USA ont proposé début Janvier au Russes une conversation de haut niveau avec la possibilité de discuter d'une limitation des systèmes américains en Europe et des déploiement de troupes dans les pays de l'Est, en échange d'une désescalade et du retrait des troupes russes de la frontière ukrainienne. Les Russes semblaient frustrés que les USA fassent des concessions, ce qui a encore renforcé la conviction US que c'était de la pure diplomatie performative destinée à justifier à posteriori l'invasion par l'intransigeance de l'OTAN. - Dans les mois précédents l'invasion : passage de 74 000 à 100 000 soldats US en Europe, repositionnement de ces troupes (et des stocks) depuis l'Italie et la Grèce vers la Pologne et les pays Baltes, 12 escadrons de chasse au lieu de 4, et passage de 5 à 26 navires US autour de l'Europe. - Mise en place parallèlement d'une ligne ultra sécurisée entre le US Europan Command et l'E-M Ukrainien. - A partir de Décembre, accélération de la livraison d'équipements légers vers l'Ukraine, JAVELIN, MANPADs. - Les ukrainiens sont informé des détails de l'assaut prévu sur Hostomel dès le 12 janvier - Les US urgent Zelenski de préparer son opinion publique à l'inévitable. Zelenski les prends totalement à contrepied : si je dis au gens de stocker de la nourriture et de se préparer à la guerre, la moitié du pays fuira avant même que les russes arrivent, et ils prendront le pays en 3 jours. L'essentiel, c'est de garder les gens au pays, là où ils peuvent se battre. - La position de Zelenski ne faisait pas l'unanimité au sein de son entourage et des SR ukrainiens qui pressaient le Président de prendre des mesures préventives sérieuses. Il semble d'ailleurs que ça a été fait localement sans ordre d'en haut : stockage de carburant et de munition, ect. - Blinken a dit à Zelenski en Janvier qu'il devait envisager d'avoir à quitter Kiev si les russes s'approchaient de la ville, Zelenski a répondu que c'était hors de question. - Zelenski s'est même mis à penser que ces appels du pied des américains pouvaient être une manière déguisée de l'écarter rapidement après le début de la guerre afin que l'Ouest puisse négocier avec le pantin russe qui sera installé à sa place. - Macron persuadé que son coup de fil à Poutine le 20 février était "une percée", le lendemain, Poutine reconnaissait la DPR et la LPR. - Les européens (français, allemands) ont surestimé leur compréhension de Poutine et de son fonctionnement
  23. Les concentrations sont faibles, oui, mais des deux côtés. A Kiev (et dans tout le nord du pays en général) on a eu un front en tâche de léopard car les russes avançaient sans sécuriser leurs flancs alors même que les ukrainiens, intelligemment, n'hésitaient pas à se laisser dépasser plutôt que de combattre la pointe lourde des colonnes russes. Ce n'est pas le cas dans la région de Kherson, où le front est globalement fixe depuis la fin Mars (quand les avant-gardes russes qui tentaient de contourner Mikolaïv vers Odessa se sont repliées) et raisonnablement retranché des deux côtés. En plus, la géographie ne se prête vraiment pas à des infiltrations multiples : Le triangle Mikolaïv - Kryvyï Rih - Kherson, c'est plat, très peu boisé et avec une densité urbaine très faible. Autant dire que ce genre de chose se voit facilement. Paradoxalement, vues les forces et les faiblesses ukrainiennes, ils auraient sans doute, toute chose égale par ailleurs, bien plus de faciliter à progresser dans un territoire style Donbass où la présence de couverts, de petits reliefs et le maillage urbain assez dense rend plus facile les opérations de grignotage en saut de puce par une infanterie de qualité.
  24. Visiblement le nom ukrainien ("Hvardiïske") est plus usité que le nom russes dans les sources pro-UA (ce qui est logique).
  25. J'espère me tromper mais pour le moment je reste relativement sceptique. Cette tentative d'isolement indirect des troupes russes à l'ouest du Dniepr via la destruction des dépôts et des axes logistiques est probablement la meilleure stratégie possible pour l'Ukraine, mais je doute que ça soit suffisant. N'oublions jamais que défendre est beaucoup plus facile qu'attaquer. Aujourd'hui, avec les nouveaux renforts russes, le rapport de force, en nombre d'hommes, semble à peu près équilibré dans la région, bien loin du ratio idéal pour une offensive (au moins 3 pour 1 en général). La Russie conserve une forte supériorité aérienne et un avantage évident en volume d'artillerie. Quand bien même le ciblage ukrainien étranglerai la logistique russe jusqu'à la limiter à un niveau comparable à celle des ukrainiens, ça restera une parité, au mieux. Or, on a pu voir que les russes ont du obtenir au Donbass un ratio de volume d'artillerie de 1:20 pour avancer, et encore très lentement et à un coût très élevé. L'Ukraine n'atteindra jamais ce ratio pour la simple et bonne raison qu'elle n'a ni les tubes, ni les munitions. Tout ça, alors même que les russes, malgré toutes leurs insuffisances, sont sans doute plus compétents dans l'offensive que les Ukrainiens, car c'est leur doctrine. Les ukrainiens, s'ils sont de très bons défenseurs, ils n'ont pour leur part jamais démontré d'aptitudes brillantes dans l'offensive mécanisée. Il leur manque tout : matériel, doctrine, expérience. En bref, reprendre Kherson impliquerai que l'Ukraine parvienne à faire ce que la Russie a échoué à faire dans le Donbass avec un rapport de force pourtant largement plus favorable. J'espère me tromper, mais j'y crois assez peu.
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