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Messages posté(e)s par CortoMaltese
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il y a 10 minutes, gustave a dit :
En 41 les pièces du puzzle étaient là, pas en 2022 comme les évènements l'ont démontré...
La seule explication qui me vient, si l'on suppose que les militaires russes n'étaient pour la plupart pas préparés à cette attaque décidée en comité très restreint, est que les services US avaient:
- une taupe à très haut niveau;
- ou accès aux échanges de VP ou d'un de ses très proches;
- ou, si l'on considère que certaines unités (en charge de la saisie de points clefs dans la zone de Kiev, VDV et Spetsnatz) connaissaient leur mission et la préparaient, un accès aux ordres de ces unités.
La seconde hypothèse me semble la plus probable au vu des capacités US en cyber et SIGINT.
La première parait tout de même difficile.
La dernière n'expliquerait pas une vision des objectifs d'ensemble annoncés par les US: dirigeants pro-russe pressentis, prétextes d'attaques, etc... (mais ceux-ci étaient peut-être de leur cru).
Totalement d'accord. J'ai longtemps pensé que la "source" pouvait être la 3e option et, comme tu le dis très bien, ça n'expliquerai pas l'étendu des infos (y compris politiques) dont disposaient les US. Les USA avaient forcément un accès privilégié aux communication de Poutine ou de son très proche entourage, et la piste SIGINT/cyber semble largement plus crédible qu'une taupe de ce niveau (ou alors c'est du quasi inédit dans l'histoire récente).
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il y a 19 minutes, gustave a dit :C'est ce que plusieurs ici même, dont moi, ont souligné assez vite: les premiers surpris ont du être les militaires russes qui n'étaient pas prêts... Difficile de reprocher à la DRM d'avoir bâti son analyse sur des faits que les Ukrainiens eux-mêmes corroboraient alors. Mais on ne saura probablement jamais le fond des choses.
Il semble donc qu'avant le 24 février, on a eu :
- Les SR américains, qui visiblement avaient connaissance des ordres d'invasion décidés par l'échelon politique russe
- Tous les autres, ukrainiens compris, qui se sont basé sur le rapport de force objectif en misant sur un comportement "rationnel" des russes en matière militaire. En analysant ça, ils en ont conclu que les russes n'étaient pas en état de lancer une opération massive sur toute l'Ukraine fin février, et en ont donc inféré que ladite opération était improbable en l'état.
Maintenant, ça pose d'autres questions. Les américains ont hurlé que l'intervention était imminente de manière publique, et pourtant il semble que leurs alliés, même les premiers concernés, ne les ont que très moyennement crus. Qu'est ce que les américains ont fourni comme informations aux ukrainiens (et aux français, anglais, allemands, ect.) et pourquoi ces informations ne les ont pas convaincu ? Reluctance à fournir la source de leurs infos ? Manque de crédibilité des services américains auprès de leurs collègues ? Il nous manque des pièces du Puzzle.
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il y a 22 minutes, Fusilier a dit :
Je ne crois pas que les choses soient aussi simples, ni que "l'Etat" (qui, la MN n'est pas l'Etat? ) "ait voulu quelque chose" contre l'avis de la MN ou des armées.
Au départ, il y a "beaucoup" d'années, on avait prévu des FREMM AVT pour remplacer les A 69, puis on est passé à un même navire pour remplacer les P400 et les A 69 , puis on a fait les 3 PAG (Antilles Guyane) puis on a séparé les patrouilleurs outremer (peu armés et dédiés à la police de la ZEE) des patrouilleurs métropolitains, censés remplacer les A 69 (on y a ajouté les 3 OPV 54 dans le programme)
La MN voulait des vrais remplaçants des A 69 (au moins conceptuellement) donc à minima sonar de coque, normes de construction milis, etc... Ainsi, concernant le remplacement des A 69, on est passé d'une frégate AVT à un concept d'OPV, pour atterrir dans un concept de "quasi corvette" (notion à moduler en fonction de l'arment final) en tout cas plus guerrier qu'un OPV... La difficulté, me semble-t-il, c'est que l'on a construit un budget sur le concept d'OPV alors que l'on voulait construire des navires de combat. Et un des anciens amiraux est peut-être responsable de la confusion, en présentant comme une victoire le chiffre de 10 patrouilleurs, afin de remplacer les 7 A69 et les 3 OPV 54...
J'aurai du être plus précis : par état j'entendais le gouvernement, le pouvoir politique civil. Mais j'ai l'impression que ton commentaire confirme l'idée que je m'en faisais : la Marine qui plaide pour de vrais navires de guerre et des gouvernements successifs qui, faute de crédits, tergiversent, repoussent, ou tentent de transformer ce programme en patrouilleurs de service public de luxe avec un armement quasi symbolique.
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Il y a 4 heures, Fusilier a dit :
Le coût des matières premières a bon dos... Ce projet merde industriellement depuis le début. Le montage industriel c'est une usine à gaz (ça génère surcoûts ?) et financièrement c'est tendu depuis le début. cf les exigences milis de la MN; on est partis d'une idée d'OPV pour atterrir sur une quasi corvette... De plus la MN s'entête à vouloir remplacer les OPV 54 de Cherbourg par 3 de ces navires ...
J'ai l'impression que l'état aurait été très heureux de transformer le segment "patrouilleur de guerre" en machin quasi-civil armé de deux 12,7 et limité à la lutte contre la pêche clandestine, quand la marine voulait conserver de vrais navires de guerre capable de faire le boulot d'une mini frégate. Forcément, dans un contexte à la fois budgétairement contraint mais où du fait de la situation géopolitique, on évite de trop se foutre à poil, ça aboutit à un programme un peu bancal.
Le rêve ça serai quelque chose qui ressemble aux corvettes allemandes de classe Braunschweig : quasi 2000 tonnes, capacités anti-navire, anti-air et anti-sous marines. Tu rajoutes 4 ou (soyons fous) 8 lanceurs verticaux et t'as une vraie mini-frégate multi-mission qui pourrait réellement avoir un rôle de combat en plus de soulager les frégates de premier rangs de certaines tâches : surveillance autour de l'île longue lors des dilutions de nos SNLE, ect.
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- C’est un message populaire.
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il y a 17 minutes, nemo a dit :Tu manques le point. C'est pas le nazisme ta référence en démocratie n'est ce pas? "c'est ok on fait mieux que les nazis". Le Brésil est l'un des pays le plus inégalitaire du monde encore heureux qu'on fait mieux en France. Mais la tendance est là.
La tendance est globalement mauvaise partout, en terme d'accroissement des inégalités, mais il y a quand même une différence de magnitude qu'il ne faut pas éluder.
"Les inégalités augmentent partout dans le monde mais dans ce domaine, la Russie, ancienne patrie du socialisme, pourrait bien remporter la palme d’or. Selon un récent rapport de Credit Suisse, 1 % de la population russe concentre 74,5 % des richesses nationales – et 10 % détiennent 89 % des biens. Ces chiffres sont considérablement plus élevés que dans n’importe quelle autre puissance étudiée (38 au total), loin devant les Etats-Unis ou la Chine. « Nulle part ailleurs la richesse n’est à ce point inégalement répartie, et cela a des implications dangereuses pour l’avenir politique de la Russie », relevait, le 3 janvier, le journaliste économique Boris Grozovski dans The Moscow Times."
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il y a 3 minutes, Boule75 a dit :
Tant que tu restes à ta place, que tu ne menace pas l'état et que tu raques, de différentes manières, pour soutenir le clan au pouvoir et ses métastases.
Et dans la "non-menace de l'état", il y a aussi l'acceptation de l'arbitraire dans la distribution des postes, des marchés, dans l'accaparement des entreprises, etc... Et tout ça coûte très cher, tellement cher que ça empêche le développement.Je parlais des oligarques. Je veux dire que ce système de "contrôle" des oligarques n'est pas pire, économiquement parlant, qu'un système où les oligarques dirigent vraiment le pays. C'est même sans doute un moindre mal car l'état a la capacité de flécher l'économie un minimum.
Après, je suis tout à fait d'accord que ça reste un système beaucoup moins efficace et "vertueux" pour les citoyens ordinaires que l'économie de marché tempérée à l'Européenne.
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il y a 1 minute, Ciders a dit :
Pas tous. Le premier cercle a tenu : il y a un excellent livre là-dessus, par Sheila Fitzpatrick. Même si aux échelons inférieurs (notamment chez Molotov), ça a bien pris.
Pour Poutine, c'est une terreur multiforme : peur de la mort sociale, peur du poison, peur de la prison. Là où Staline était moins imaginatif, Poutine utilise tout ce qu'il a sous la main pour frapper. Mais si les cimetières sont moins pleins, le résultat est à peu près le même : personne ne bouge.
Dans l'équipe de Staline, chez Perrin ?
Il me fait de l'oeil depuis un moment, il faudrait que je lise.
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il y a 1 minute, Ciders a dit :
Sous Staline, c'était officiellement la même chose. "Tu suis le Parti, tout ira bien". La seule différence était que suivre le Parti à une époque pouvait se représenter extrêmement dangereux les années suivantes.
Le souci de l'après-Poutine, comme d'habitude, c'est qu'à force de faire le ménage, il risque de ne rester plus personne pour remplacer les élites dirigeantes de l'ancien régime. Ce qui risque d'amener à ce délicieux mélange rance de "j'étais avec Poutine m'enfin j'ai toujours collaboré avec les nouveaux maîtres du pays, promis sur la tête de ma cinquième maîtresse !" et de "on a de l'argent et des réseaux, on peut aider ? Oui c'est ça, on fait dans le textile dans les bas-fonds de Moscou".
Pas pendant les purges. Pendant les purges, tout le monde a morflé, même les plus fidèles. C'était un régime de terreur, au sens premier du terme, où tout le monde pouvait se retrouver dans une cellule à Loubianka sans aucune raison. Les condamnations à mort ont frappé indistinctement l'ensemble de la société, du petit chef d'usine jusqu'aux anciens alliés de Staline (Boukharine, Kamenev).
Poutine n'a jamais fait ça. Son contrôle n'est pas basé sur la terreur, mais sur un mélange plus subtile de coercition et d'incitation. C'est infiniment moins violent que la méthode stalinienne.
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il y a 14 minutes, Ciders a dit :
Étrangement, je pense que dans les circonstances actuelles, ces oligarques dépolitisés "parce que sinon couic" auraient plus de chance de survie que le nouveau premier cercle de Poutine. Justement parce qu'ils ne font pas de politique et qu'ils peuvent exciper d'un poids local et économique. Quand tu as la main sur plusieurs dizaines de milliers d'emplois et des régions entières, ça peut pousser à un soutien populaire et politique plus ou moins spontané et à une certaine indulgence.
Mais concrètement, à l'heure actuelle, c'est Poutine qui s'est imposé comme seul redistributeur des faveurs et des richesses, les oligarques n'étant là que pour subvenir aux requêtes du Kremlin pour se ménager un avenir. On le voit régulièrement pour les emplois des gens protégés par le Kremlin ou pour les anciens du cercle intime, comme l'ex-épouse de VP ou son nouveau mari : ils ont tous les deux des emplois plus ou moins fictifs et ont reçu des biens de la part des oligarques, en plus des faveurs étatiques. Idem pour la seconde (non officielle) femme de Poutine.
D'accord sauf sur un point.
Quand Poutine obtient le pouvoir (même si on sait aujourd'hui que ça n'a pas été très clair dans les urnes), il a une réelle popularité. Il a l'appui du clan Eltsine (qui veut avant tout sauver sa peau mais a encore des leviers en main) et on peut envisager que les services de sécurité et l'armée ne lui sont pas hostiles. S'attaquer à TOUS les oligarques d'un coup eut été une folie mais comme l'a démontré la suite, il pouvait les jouer les uns contre les autres. Taper sur Khodorkovski était particulièrement habile : riche à millions mais jalousé, mal considéré par les Russes et démuni de tout sens politique, il représentait une cible facile et rentable. C'était moins avisé vis-à-vis des milieux économiques occidentaux mais ça pouvait passer.
Je ne dis pas que les autres oligarques n'auraient pas fini par tenter une alliance contre lui. Mais comme avec Hitler en 1934-1935, il se serait toujours trouvé un puissant pour jouer le pouvoir contre ses anciens "amis". AMHA.
Je suis d'accord, mais Khodorkovski a justement servi d'exemple, une exception histoire de bien montrer à tout le monde que Poutine ne rigolait pas. Pour le reste, Poutine a essayé, et réussi, à reprendre en main le pays par une approche qu'on peut qualifier d'indirecte. Je ne dis pas que c'était la seule possible, mais c'est celle qu'il a choisi et ça a objectivement très bien marché. D'ailleurs, il est assez révélateur que Khodorkovski ait fini par être gracié en 2013. Les oligarques ont été maté, il ne représentait plus aucun danger sérieux. En fait, Poutine se comporte avec les oligarques comme un "Tsar juste" : Il est tout puissant, s'opposer à lui coûte très cher, mais tant que tu restes à ta place et ne menaces pas l'état, le niveau de violence contre toi restera très limité. On peut opposer cette stratégie du "Tsar juste" à celle de la terreur de masse employée par Staline.
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Ne pas oublier non plus que Poutine a hérité de ce système, mais ne l'a pas crée. Il hérite d'une Russie où les oligarques font la loi face à un état en totale déliquescence. Donc, quand Poutine arrive au pouvoir en 1999, les oligarques sont déjà là et font la pluie et le beau temps. Que faire, alors, dans pareille situation ? Les affronter directement est risqué, surtout quand sa place est mal assurée. Poutine a préféré une voie indirecte, qui consiste à les priver progressivement d'influence politique sans jamais les affronter trop durement sur le plan économique (qui constituent pour beaucoup d'oligarque le nerf de la guerre, le pouvoir politique n'étant alors pour eux qu'un moyen de s'enrichir encore plus). En clair, Poutine s'est mis dans une position ou progressivement, l'Etat se retrouve en capacité de priver les oligarques de leur poids économique s'il le souhaite, mais sans le faire tant que les oligarques se tiennent correctement. Progressivement, d'un pouvoir "réel" acquis dans le chaos des années 90, le pouvoir économique des oligarques devient une sorte de "faveur" gracieusement accordée par un pouvoir politique capable de le leur reprendre. Et puisque ce même pouvoir politique a dans le même temps assuré sa stabilité, la probabilité d'en reprendre le contrôle par une révolution de palais devient faible. Et donc les oligarques se tiennent à carreau.
Poutine, en procédant ainsi, s'est ainsi évité une guerre ouverte face à des oligarques, qu'il aurait clairement pu perdre, sans forcément amoindrir de beaucoup les capacités économiques du pays puisque, à mesure que les oligarques deviennent dépendants de l'état, il est de plus en plus simple d'influer leurs actions dans le sens des intérêts du pouvoir politique. En quelque sorte, les oligarques deviennent des sortes de "super fonctionnaires" fortement incités à agir en accord avec l'Etat en l'échange de grasses rémunérations.
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- C’est un message populaire.
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il y a 16 minutes, Boule75 a dit :Parce que la richesse est beaucoup mieux répartie dans l'UE et notamment en France, que partout ailleurs, n'en déplaise aux contempteurs du "système". La Russie est à l'opposé du spectre (hyper-concentration des revenus et des patrimoines, anti-démocratie).
C'est largement ça que Poutine inc. redoute, sous couvert de menace sur le "monde russe".
Ce n'est pas tant la concentration des revenus que celle des pouvoirs, et c'est celle-là qui qui fait probablement jouir Prigogine.
Je ne pense pas que la politique de Poutine soit faite "pour" maintenir le système oligarchique. Poutine semble avoir un réel agenda de "grandeur" et de restauration de la puissance russe qui constituent des objectifs en soi. Le maintien d'un système oligarchique est à l'inverse, selon moi, un moyen d'atteindre cet objectif. Puisque l'Etat (et donc Poutine) est au centre du système et en constitue l'arbitre, cela lui permet de s'assurer la loyauté des différents secteurs de l'économie, puisque les hommes qui les dirigent et en tirent profit pourraient tout perdre en cas d'effondrement du système actuel. D'ailleurs, on voit bien que si les oligarques avaient un poids politique réel durant la décennie 90, Poutine s'est ingénié à les mettre au pas rapidement dès son arrivée au pouvoir. Le deal étant : vous gardez le pouvoir économique en échange d'une totale soumission politique. Et il semble que tout ceux qui ont tenté de remettre en cause cette répartition des rôles l'ont payé au prix fort.
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il y a 12 minutes, weasel a dit :
Je penses comme l'a souligné @Akhilleus, si les VDV et les mécas avaient réussis leurs jonction, on aurai assisté à l'évacuation du gouvernement ukrainien. Je pense pas que les Russes allaient foncés tête baissée dans Kiev ( les retex douloureux de Grosny sont encore dans tous les esprits des gradés russes...), Je pense plutôt qu'ils voulaient isolés Kiev, coupés l'Ukraine en plusieurs tronçons avec des offensives en provenance du sud et de l'Est. Si cela avait fonctionné on aurai très certainement discuter sur un bragation du XXI° siècle et du summum de l'art opérative Russe digne héritier des maréchaux de Staline. Je peux me tromper...
Au contraire, tout semble indiquer que le plan était de foncer tête baissée sur Kiev. Tout le laisse supposer, et je ne parle même pas des fourgons de policiers anti-émeute envoyés presque en tête de colonne à toute berzingue en direction de la ville. La tentative de contourner Kiev ne commence que lorsque les russes sont bloqués devant Irpin. Ils essayent alors de contourner par l'Ouest, vers Makarov. Ca échoue notamment car, puisque ce n'était pas le plan, la logistique n'avait absolument pas été dimensionnée pour un tel projet. D'où les fameuses colonnes logistiques interminables envoyées à l'arrache depuis la Biélorussie pour tenter de ravitailler tout ce beau monde à partir de Mars;
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il y a 29 minutes, Akhilleus a dit :C meme pire que ca a mon sens parceque ca s'est joué le premier mois a rien
Si Zelensky avait ete evacué comme proposé par les USA et l'UE
Ou si la jonction entre VDV et meca sur Hostomel avait eu lieu dans les temps
Ce thread aurait été fermé il y a 600 pages
Je suis pas sûr pour Hostomel, même à supposer que les russes aient pu rentrer dans Kiev, ça aurait été un très très gros morceau. Rappelez vous les images de civils produisant des cocktails molotov en quantité industrielle, les distributions d'arme dans la rue, ect. Le combo partisan + troupes régulières aurait pu vraiment poser de gros soucis. Les colonnes de véhicules russes annihilées dans Bucha l'auraient été 10km plus loin. Le plan russe reposait sur une saisie éclair de Kiev qui impliquait un effet de sidération et une absence de résistance.
Je suis d'avantage d'accord sur Zelenski. Non pas que les ukrainiens se battent pour lui, mais sa fermeté morale et son courage physique ont certainement joué un rôle dans l'absence de flottement en début d'invasion, flottement qui aurait été fatal à l'Ukraine
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il y a 13 minutes, metkow a dit :c'est la corruption qui a fait le plus mal. sinon l'armée russe aurait été on bien meilleur état avec leur pleine dotation
Outre la corruption, ce qui faut beaucoup de mal à l'armée russe est aussi le manque de priorisation. La Russie poursuit beaucoup de programmes simultanément, avec une emphase mise sur les armes "nobles" et qui possèdent une forte valeur symbolique. Sa marine, notamment, a fait l'objet de beaucoup de soins et mobilise plus de ressource que son armée de terre, sans que cela semble très cohérent avec les objectifs géopolitiques poursuivis par la Russie. Quel sens y a-t-il par exemple à vouloir à tout pris réparer à (très) grand frais, un navire comme le Kouznetsov alors même que sa valeur militaire est très limitée. Plus généralement, quel intérêt de maintenir une très grosse marine quand son seul adversaire (l'OTAN) restera toujours infiniment supérieur ? C'est un peu comme la Kaiserliche Marine entre 1900 et 1914 : En dépit d'investissements massifs, elle n'a jamais pu concurrencer sérieusement la Royal Navy et son impact sur la WW1 a été globalement insignifiant. L'Allemagne aurait sans doute mieux fait d'accepter la domination britannique sur les mers et de rediriger ces ressources sur son armée de terre.
On peut aussi parler de l'aviation russe. Ils sont en train de relancer à grand frais la fabrication du Tu-160 Blackjack. Le bombardier stratégique, c'est classe, c'est beau, ça fait bien lors des défilés. Mais quelle est la pertinence réelle d'un bombardier non furtif à l'heure des missiles stratégique, des armes hypersoniques et des systèmes SAM de plus en plus évolués ? On peut s'interroger. Surtout : est-ce vraiment la priorité quand on voit la prestation des VVS en Ukraine ? Ne faudrait il pas investir plutôt dans la formation des pilotes, dans la coordination sol-air ou dans l'achat de munitions de précisions plutôt que de relancer à grand frais la production de bombardiers probablement déjà obsolètes en terme de doctrine d'emploi ?
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Il y a 11 heures, Heorl a dit :Le rapport des Russes à Pierre le Grand est contrasté : c'est un incontournable de la puissance russe et pour autant quelqu'un de mal-aimé.
Pierre le Grand, d'un côté c'est Saint-Petersbourg, la reconnaissance de la Russie comme une grande puissance par les Européens, les débuts de l'autocratie*, le développement militaire et économique du pays, l'entrée en Europe avec la prise des États baltes sur les Suédois, et le début de l'eurasianisme** cher aux diplomates russes actuels. Bref, en un mot, Pierre est le fondateur de l'identité russe actuelle, celle d'un pays qui ne peut être autre chose qu'un Empire et qui a vocation de relier l'Est et l'Ouest. C'est également lui qui commença à atteindre certaines des frontières les plus étendues de l'Empire, comme en Moldavie avec la campagne du Prout (non, je ne plaisante pas c'est son vrai nom).
De l'autre côté Pierre incarne aussi l'occidentalisme : s'il veut initialement juste importer les techniques occidentales afin de développer le pays, il importe également l'état d'esprit, et force par exemple les hommes à se raser la barbe (son port étant taxé), humiliation suprême, met au pas le clergé de manière violente, ce qui lui aliène une bonne partie de la population, et force l'adoption de normes occidentales. Les streltsy, un corps de garde parmi les plus importants de la Russie***, se révolte contre lui lors de son voyage en Europe, les guerres difficiles, coûteuses et sanglantes : la Grande guerre du Nord vit certes la Russie sortir vainqueure, mais plusieurs armées avaient été détruites, l'Ukraine ravagée, les pertes terribles, etc. Il a également renversé le pouvoir des boyards pour favoriser les roturiers méritants, et a paradoxalement également réinstauré le servage pour augmenter les impôts.
En définitive Pierre laisse un héritage TRÈS contrasté : le clergé et les paysans le détestent, les bourgeois et les militaires de carrière l'adorent, les marins le vénèrent, les nobles sont ambivalents. Il est donc peu étonnant que Poutine lui rende hommage, l'homme est l'un des rares exemples où l'on peut dire qu'il a fait table rase du modèle précédent et refait le pays à son image, c'est une version russe de Philippe le Bel, un roi de fer aux affaires familiales nombreuses et tragiques mais avec un bilan indéniable.
*L'autocratie était le modèle absolutiste de gouvernance de l'empire russe, inspiré de l'absolutisme français. Il dura jusqu'à la Première Guerre Mondiale et a encore de nombreux défenseurs dans la Russie moderne. En effet, pour beaucoup de Russes leur pays est complètement inapte à la démocratie et nécessite une prise en main ferme par un homme d'État autoritaire et tout-puissant. C'est bien l'une des seules choses sur lesquelles les héritages tsariste et soviétique s'accordent : le fait que la Russie doit être dirigée et non gouvernée.
**Pierre le Grand augmente l'empire tant à l'Ouest qu'à l'Est. À la conquête balte et l'extension sur la République des Deux-Nations, il faut ajouter une victoire importante sur la Chine qui lui permet d'étendre la frontière au-delà du lac Baïkal et de préparer (on ne le sait pas encore à l'époque) la conquête de la rive droite de l'Amour. C'est également lui qui conquiert Azov, le premier port possédé par la Russie sur la Mer Noire, et il créée la Marine impériale à Voronej.
***C'est grosso modo l'équivalent russe de la garde prétorienne, extrêmement important politiquement mais dont l'efficacité militaire fut médiocre dès que le corps fut politisé et devint héréditaire. Pierre les dissout après leur révolte.
C'est marrant, je suis en train de lire "Historie de la Russie et de son Empire" de Michel Heller, et il passe son temps dans l'ouvrage à rappeler à quel point le schisme entre "pro-occidentaux" et "eurasiens" reste pertinent pour comprendre la Russie d'aujourd'hui (livre publié en 1997). Il ne faut d'ailleurs pas se tromper d'interprétation quand on parle d' "occidentophile" : ce n'est pas la volonté de faire la paix avec les puissances européennes, c'est à l'inverse la volonté de s'insérer dans le concert des nations européennes de l'époque, notamment via la guerre, parallèlement à une politique d'importation des savoirs techniques (surtout sous Pierre le Grand) et de la culture occidentale (par la suite, avec peut-être un apogée sous le règne de Catherine II), perçus comme vecteurs de progrès pour la Russie.
Mais il me semble que le propre de l'histoire est d'être la rencontre de facteurs structurels profonds et de la contingence des intérêts et des besoins très immédiats. C'est d'ailleurs parfois le défaut de certaines analyses : ceux qui ne connaissent pas l'histoire négligent complètement les facteurs de très longs termes, et à l'inverse ceux qui la connaissent bien cherchent parfois des explications remontant dans le fond des âges et des continuités historiques qui parfois n'existent tout simplement pas.
Si on prend Pierre Le Grand, Heller explique bien à quel point son héritage est controversé chez les historiens russes, entre ceux qui le perçoivent comme le fondateur de la Russie moderne en tant que puissance européenne, et ceux qui à l'inverse le considèrent comme un "traitre" qui aurait succombé aux idées venues de l'Ouest, pervertissant ainsi l'âme russe.
Maintenant, est-t-il pertinent d'essayer de classer Poutine sur une grille "Occidentophile - Eurasien" ? Je ne crois pas. Il peut très bien admirer Pierre le Grand pour son œuvre de bâtisseur, de modernisateur et pour ses victoires militaires tout en considérant qu'aujourd'hui l'avenir de la Russie se trouve dans une coopération économique avec l'Est (Chine, Inde). De même, la guerre en Ukraine s'insère assez mal dans cette grille de lecture : d'un côté, c'est clairement un "mouvement vers l'ouest", de l'autre, ça n'insère pas du tout la Russie dans le jeu européen, ça l'en exclu totalement et l'oblige justement à bouger vers l'est en réaction. Ca montre bien toute la limite de cette dichotomie, qui peut conserver une certaine pertinence au niveau culturel (cas de Douguine) mais n'explique pas grand chose de la géopolitique russe contemporaine.
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il y a 14 minutes, Poivre62 a dit :
Concernant Bakmut ça fait plus de 2 mois qu'on annonce les Russes tout proche, à 5km fin mai en train de "foncer" dans cette direction, dans les faubourgs mi juillet et finalement la ville n'est toujours pas prise.
C'est assez symptomatique de ce qu'il se passe au Donbass. Face à des villes bien fortifiées, les russes avancent sur les flancs, mais très lentement. Généralement, le gros des gains territoriaux ne viens pas d'une conquête pied à pied mais de l'évacuation d'un saillant devenu intenable à force d'en avoir mordu les flancs. La chute de Popasna début Mai a permis (après encore 2 mois de combat certes) de conquérir la poche de Sievierodonetsk-Lychyhansk. Pareillement, la prise de Bakhmut rendrait sans doute Siversk intenable à moyen terme. Mais bon, à ce rythme là, les russes seront devant Sloviansk en 2026.
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Il y a 1 heure, Akhilleus a dit :
Question de beotien mais qu'est ce qui empecherait de profiter d'un typhon ou d'une tempete trop (aveuglant en partie les radars sols) pour declencher une operation (de frappes balistiques s'entend, pas d'action amphib bien sur)
Je comprends pas trop ce que la Chine y gagnerait ? Le projet chinois est de reconquérir Taiwan, pas de la "neutraliser". Ce faisant, une campagne de frappe isolée sans débarquement ne ferait que mettre Taiwan en état de guerre, et les USA en posture "paix chaude+++++" tout en anéantissant le peu d'effet de surprise qu'il pouvait subsister pour une opération amphibie. Je me trompe peut-être mais dans mon esprit, les chinois attaqueront massivement ou n'attaqueront pas, je vois pas du tout une campagne séquentielle étalée sur plusieurs mois.
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il y a 2 minutes, gustave a dit :
Pour ceux-ci ils sont plutôt sur des fronts secondaires, très peu équipés par les autorités, même si il y a l’impression qu’ils servent d’écran au cas où. En fait il y a beaucoup de choses qui se font de façon informelle, entre connaissances ou avec des unités ou milices ukrainiennes.
Bon après, que l'équipement fourni soit pas ouf, surtout s'ils sont sur un front plutôt calme, c'est pas forcément déconnant. Je doute que les conscrits Ukrainiens actuellement formés arrivent au front équipé comme une équipe des Navy SEALS
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il y a 6 minutes, gustave a dit :
Effectivement, pour en connaître un ou deux (je sais cela doit faire un choc à certains pour qui je suis un quasi agent du GRU, et par ailleurs c’est tout sauf significatif statistiquement évidemment) leur rôle militaire et leur traitement sont assez surprenants. À la décharge des ukrainiens il y a semble-t-il pléthore de mythomanes.
C'est à dire ? Eux aussi ont l'impression d'être utilisés comme chair à canon ?
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il y a 15 minutes, Aldo a dit :
L'idée c'est que les Ukrainiens devraient laisser les dollars aux Russes ? Quand aux téléphones portables ce sont des mines d'information : photos/vidéos qui permettent d'identifier l'armement et les collègues, données GPS, liste de contacts. Au début de la guerre on a même vu des soldats adverses appeler les familles des tués...
Non mais évidemment que si les téléphones/équipements ont étés pris pour éviter que les russes s'en emparent, ça peut se justifier, surtout si les effets personnels sont rendus (dans la mesure du possible évidemment, on comprend bien qu'il y a plus urgent en période de guerre) à la famille. Mais vu comment l'américain dans le reportage en parle, ça ressemble plutôt à du pillage de cadavre pour son profit personnel. Peut-être qu'il se trompe ou qu'il a mal compris ce qu'il se passait, mais lui est en Ukraine et pas nous, lui se bat avec les Ukrainiens tous les jours et pas nous, donc j'aurai tendance à lui faire confiance et à accorder plus de fiabilité à son témoignage qu'à nos suppositions faites sur un forum à 1500km du Donbass.
Quoi qu'il arrive, l'usage des volontaires étrangers en Ukraine pose question. Je ne demande pas qu'ils soient traités comme des soldats de luxe ou qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Mais même d'un point de vue rationnel, vu le potentiel de ce type d'unité en terme de communication vers l'étranger, et à l'inverse du coût en terme d'image de ce type de reportage, il semble aberrant que les Ukrainiens se servent de ces volontaires comme chair à canon. C'est d'autant plus incompréhensible que les Ukrainiens (Zelenski mais pas seulement) ont montré globalement une très bonne intelligence communicationnelle et ont a priori bien compris les points sensibles sur lesquels jouer pour s'attirer la sympathie occidentale
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- C’est un message populaire.
- C’est un message populaire.
Le reportage de TV5Mondes ne fait clairement pas honneur à l'Ukraine. Certes, on ne peut pas tirer de conclusions globales sur un seul témoignage ou une seule anecdote, et je pense que tous les soldats du monde doivent considérer que leurs officiers ne les écoutent pas ou que les missions assignées sont parfois stupides, mais :
1) Le dépouillage de cadavre de volontaires étrangers par des soldats ukrainiens
et
2) Le fait de ne pas laisser les soldats voir les dépouilles de leurs camarades
C'est franchement choquant. Je sais pas si les ukrainiens se rendent compte à quel point ce genre de chose peuvent totalement leur aliéner le soutien occidental. La plupart des opinions publiques occidentales ne les soutiennent pas pour des raisons stratégiques profondes mais par élan de sympathie dans le cadre d'un pays perçu comme en voie d'occidentalisation attaqué par un envahisseur autoritaire et sans scrupule. Si les occidentaux devaient commencer à percevoir le conflit comme une lutte entre deux camps tout aussi barbares l'un que l'autre, ce soutien s'effondrera rapidement, car on cessera vite de s'identifier à eux.
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il y a 16 minutes, Ciders a dit :
Quelque chose brûle sur ou pas loin en tout cas dans le secteur immédiat de la base aérienne de Saki, en Crimée :
Si c'est bien Saki qui a pris, c'est un gros coup. On est à plus de deux cents bornes de Mykolaiv... et à cinquante kilomètres de Sébastopol.
Encore faudra t'il savoir si c'est une frappe Ukrainienne ou un accident, qui doit pas être particulièrement improbable sur une base aérienne en temps de guerre avec le niveau de sécurité et de précaution légendaire des russses. Mais si c'est une frappe Ukrainienne, soit c'est du Toshka, soit les américains ont fourni en douce du missile plus longue portée pour les HIMARS à priori ? Sauf si j'ai loupé une autre arme longue portée dans l'inventaire Ukrainien ?
Edit : en tout cas le panache de fumée est impressionnant
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il y a 11 minutes, Poivre62 a dit :
Effectivement mais vu le temps mis par les russes pour prendre chaque patelins on peut imaginer qu'ils sont souvent "repelled". Avec "Heavy losses" peut être pas toujours mais ça doit bien arriver souvent quand même. Je trouve qu'il est, bien sûr, très pro ukrainiens, qu'il embellit leur situation, annonçant souvent de très bonnes nouvelles à venir qui s'avèrent rarement importantes ou existantes (il entretien le moral des troupes on dira) mais quand une ville est perdue il le dit assez vite.
J'ai remarqué qu'il avait abandonné les qualificatifs du genre "orcs" pour les russes aussi...
Oui enfin si les 45 assauts par jour que WarMonitor annonce comme repoussés se concluaient tous par des "heavy losses", les russes en seraient à se battre avec des lances et des vieillards. Je pense que dans la plupart des cas on parle de petits accrochages ou de tentatives de reconnaissance en force pour tater les défenses ukrainiennes, et que ça doit rarement être très sanglant (à l'échelle du conflit dont on parle). Après si on compte comme "heavy losses" un blindé endommagé et 2 morts par ci par là, c'est autre chose.
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il y a 24 minutes, Akhilleus a dit :
HS....encore
C trop demander un peu de discipline de postage?
Beaucoup de petites reco en force pour chercher un point de faiblesse aussi donc des "petits assauts" pas forcement tres meurtriers mais epuisant physiquement et mentalement pour les 2 camps, ces reco se faisant sous appui massif d'artillerie (pas terrible quand tu recois) et semblent repetés sans temps de recup (pas terrible quand tu dois avancer dans la Dead Zone plusieurs fois par semaine)
Le "HS" était pour mon post sur Bucha ? Le cas échéant désolé, j'ai hésité entre ce sujet et l'autre sur l'Ukraine pour le poster, mais l'info ne cadrait parfaitement avec l'intitulé d'aucun des deux.
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
dans Politique etrangère / Relations internationales
Posté(e)
Oui enfin on imagine mal un président convaincu de l'attaque alors que ses propres services n'y croient pas. Ou alors les SR ukrainiens sont de vrais branquignoles. Que Zelenski évite d'être trop alarmiste pour éviter un effet de panique est tout àf ait possible, mais il semble que même les SR ukrainiens estimaient l'attaque peu probable dans l'immédiat, ou alors limitée au seul Donbass. C'est assez différent AMHA.