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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Très longue et intéressante interview de Leonid Kuchma, Président ukrainien de 1994 à 2005, donnée à la BBC. Il fut aussi à la tête de la délégation ukrainienne lors des accords de Minsk. C'est la première fois qu'il s'exprime depuis le début du conflit. Traduction automatique depuis le russe mais ça se lit assez bien. https://www.bbc.com/russian/news-62419765
  2. Bon après Christo il est gentil mais il construit quand même beaucoup d'hypothèses sur pas grand chose (comme Telenko d'ailleurs). Récemment il a fait un très long thread sur le moral des soldats russes et leur entrainement à partir d'un seul témoignage anonyme posté sur un forum russe. Le témoignage est peut-être vrai (il est "crédible" en tout cas), mais ça fait peu pour tirer des conclusions sur une armée de 200 000 hommes.
  3. En attendant à Taiwan, il y a un bipartisme qui fonctionne (le parti aujourd'hui au pouvoir étant le parti de centre-gauche opposé au Kuomintang) et tous les indicateurs concernant les droits humains et les libertés individuelles sont au vert. En plus de ça, il y a eu depuis les années 80 et la fin de la loi martiale un vrai effort de mémoire concernant la période dictatoriale. Le Kuomintang a admis la réalité de l'incident 228, de la terreur blanche, et a présenté ses excuses officielles. Bref, dire de Taiwan que c'est une démocratie de façade me semble très excessif. Surtout quand, en comparaison, on voit la gueule de techno-dictature totalisante dystopique que prend de plus en plus la RPC.
  4. Par exemple oui, et la construction de nouveaux Arleight Burk modernisés me semble aussi aller dans cette direction.
  5. En même temps, je vois vraiment vraiment mal les autorités russes donner leur feu vert à un truc pareil. Ca pouvait être qu'une erreur (ukrainienne ou russe) ou bien un dégoupillage complet au niveau local.
  6. Ce genre de discours ont été la norme depuis le début du conflit côté ukrainien. Suffit de voir les déclarations de l'Etat-Major UA au plus fort des combats dans la poche de Severodoneskt/Lysychansk qui se plaignait continuellement du manque de munition et de puissance de feu à sa disposition. Bref, je peux me tromper, mais ça me semble pas être très nouveau et je ne vois pas de rupture nette avec la communication ukrainienne traditionnelle dans ce conflit.
  7. Le problème que j'identifie avec l'US Navy est qu'elle n'est pas efficiente économiquement : Elle dépense beaucoup plus d'argent que la Chine pour obtenir le même résultat. Bien sûr, les salaires américains sont plus élevés que les salaires chinois, mais c'est aussi sans doute due au fait qu'à trop chercher la suprématie technologique à tout prix, elle s'embarque dans des programmes trop ambitieux qui accaparent une bonne part du budget pour des résultats douteux (Classe Seawolf, classe Zumwalt, ect.). Au final, le budget de la Navy n'a jamais été aussi élevé et elle n'a pourtant jamais eu aussi peu de bateaux. Ne vaudrait il pas mieux accepter de ne faire que du "state of the art" mais pouvoir produire plus, plus vite et avec moins de risque de dérapage budgétaire ?
  8. Au moins, on peut pas accuser les chinois de jouer un double jeu.
  9. Peut-être que la Russie pense que les allemands sont assez cons pour les croire, ou que, désespérés comme ils sont au niveau énergétique, ils sont prêts à avaler pas mal de couleuvre pour peu que les apparences soient sauvegardés et que le chantage ne soit pas explicite
  10. Déjà, ce qu'elle a à gagner est de ne pas passer pour un paria parmi nos alliés. Tu imagines deux minutes la gueule de nos relations avec la Finlande, la Suède, les pays Baltes, les USA, si jamais la France avait voté contre et bloquait à elle seule le processus ? Ca serai absolument catastrophique, l'image de la France et sa crédibilité serait totalement anéanti. Autant dire qu'en pareil cas de figure c'est même plus la peine d'aller plaider pour une défense européenne, personne ne voudra plus rien avoir à faire avec nous sur ces questions. Donc, quand bien même on supposerai que l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'OTAN n'est pas une bonne idée, il est absolument impossible pour la France de s'y opposer. Dans une alliance de 30 pays où tu n'es clairement pas le membre le plus puissant, avoir raison contre tout le monde, c'est avoir tort. Mais surtout, j'ai beaucoup de mal à avoir en quoi on pourrait dire que leur entrée est une mauvaise idée : l'OTAN est de retour, quoi qu'on en pense, et elle est la seule alliance dans laquelle les pays qui ont de vrais raisons d'avoir peur ont confiance. On peut pleurer qu'ils préfèrent aller dans les jupons américains plutôt que de construire l'Europe de la Défense, mais il faut pas non plus s'en étonner quand on voit la tiédeur de la position française sur un dossier comme l'Ukraine. Une fois qu'on a admis cet état de fait, l'entrée de la Finlande et de la Suède permet de clarifier les choses au Nord, en ne laissant pas une ambiguïté stratégique concernant ces deux pays : si la Russie attaque, ils seront défendus.
  11. Après, pour faire l'avocat du diable, l'Ukraine aurait tout à gagner à ne pas laisser de prise au narratif russe et en évitant de faire d'un criminel de guerre et collabo antisémite comme Bandera un héro national. Personnellement, voir des portraits de ce type dans les bureaux de certains responsables ukrainiens me met mal à l'aise et je pense pas être le seul. Oui, on peut comprendre dans le contexte ukrainien depuis 2014 et plus encore depuis l'invasion qu'un mec qui a lutté contre le pouvoir soviétique puisse attirer les sympathies, mais ça n'excuse pas tout non plus. L'Ukraine, comme toutes les nations, doit aussi savoir faire le ménage dans son histoire et se mettre au clair avec les symboles autour desquels elle souhaite se construire. Cet examen de conscience, l'Ukraine va devoir y passer. Pas maintenant bien sûr, il y a beaucoup plus *** mais à terme ça sera nécessaire si elle veut avancer.
  12. En tout cas lors des discussions à la commission des affaires étrangères (annexées au rapport de ladite commission qui est très intéressant : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion_afetr/l16b0172_rapport-fond.pdf ), la position du RN était très ambivalente, on les sent embêté sur la question. En gros, ils disaient 1) Oui, la Russie a envahi l'Ukraine et est fautive 2) Oui, on comprend que la Suède et la Finlande veuille adhérer à l'OTAN " 3) Mais c'est risquer l'escalade, le processus est hâtif, ça va encore favoriser les USA, il vaut mieux garder le statu quo 4) Dans tous les cas, il ne faut pas humilier la Russie, qu'elle ne se sente pas enfermée. Bref, ils marchent sur des oeufs, entre le risque de passer pour les VRP de Poutine, la difficulté qu'il y a dans leur discours souverainiste à critiquer frontalement le choix souverain de pays tiers (largement soutenus par leurs populations respectives) et en même temps leur hostilité toujours réelle, bien que moins affirmée publiquement, envers l'OTAN et l'UE. L'absention est donc assez logique pour eux et constitue plutôt une option "modérée", très en ligne avec le RN nouveau style voulu par MLP à l'assemblée depuis le début de la nouvelle législature. Ci-dessous les propos des députés RN au sein de la commission : M. Thibaut François (RN). Une question, à titre liminaire : l’adhésion suédoise et finlandaise ne signifie-t-elle pas qu’Helsinki et Stockholm, se défiant de l’article 42.7 du Traité sur l’Union européenne, jugent que seul l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord peut les protéger ? L’Union européenne ne constituerait-elle donc aucune garantie en termes de sécurité pour ses États membres ? Nous tenons à maintenir et à approfondir nos relations d’amitié avec les nations finlandaise et suédoise et nous ne souhaitons évidemment pas nous opposer aux décisions souveraines de ces États. Nous sommes particulièrement attachés aux engagements militaires finlandais et suédois au Sahel mais également au maintien de la coopération, y compris dans la Baltique, avec la Russie – il convient de noter, d’ailleurs, que la Finlande a toujours veillé à maintenir d’excellentes relations avec son voisin russe. Si elle aboutit, l’adhésion ne doit pas déboucher sur l’édification d’un nouveau rideau de fer à la frontière fino-russe. Cela ne serait pas dans l’intérêt de la Finlande, et encore moins de l’Union européenne. Nous devons absolument éviter une confrontation entre l’Union et la Russie, notamment avec les États frontaliers de cette dernière. La « volonté d’encerclement » par les États-Unis, via l’OTAN, que la Russie croit déceler en Géorgie et en Ukraine concerne évidemment la Finlande. Il faut, en faisant bien sûr la part de la propagande, mettre cela en perspective et éviter d’humilier la Russie. On a pu entendre que l’objectif de certains dirigeants était de la « briser ». Isoler définitivement ce pays le jetterait dans les bras de la Chine, ce qui n’est en rien notre intérêt stratégique. Est-il indispensable de transformer la Baltique, perçue comme un « lac allié », en lieu de confrontation avec la Russie ? On ne construit pas la paix par l’humiliation. Le groupe RN, attaché à l’article 5 du traité de Washington, souhaite que la France se maintienne dans l’OTAN mais considère que la souveraineté et l’indépendance militaire et diplomatique nécessitent d’en quitter le commandement intégré. Un débat interne à l’Alliance doit être lancé avant tout élargissement, notamment sur le rôle de l’OTAN depuis la dissolution du Pacte de Varsovie, sur la place de la Turquie, sur la définition claire des menaces contre lesquelles l’OTAN protège ses membres, sur la garantie qu’elle n’œuvre en aucun cas à l’encerclement de la Russie au profit des seuls intérêts militaro-industriels des États-Unis. Nous nous abstiendrons car nous considérons que l’élargissement n’a pas vocation à donner des solutions pour la paix. M. Laurent Jacobelli (RN). J’éviterai les attaques sur les conceptions géostratégiques d’autres groupes. Personne ne détient la vérité et chacun peut avoir son opinion, Madame Genetet. Deux enseignements peuvent être tirés de la crise en Ukraine. Le premier est que nous sommes tous très attachés à l’indépendance et à la souveraineté des nations – et c’est encore plus vrai désormais. Elles sont libres de choisir leur destin, leurs alliances, leurs partenaires et leurs coopérations. Cette conclusion issue des tristes événements actuels s’applique à la Suède comme à la Finlande, et nous ne souhaitons pas nous ingérer dans leurs choix ni d’une manière – en les poussant à aller dans les mains des Américains au sein de l’OTAN – ni d’une autre – en les empêchant d’adhérer à l’Alliance alors qu’elles le souhaitent. Au demeurant, la neutralité de la Finlande et de la Suède est théorique. La Suède entretient déjà des relations très étroites avec les États-Unis. Elle n’a pas renoncé par hasard à son programme nucléaire militaire dans les années 1980. En contrepartie, les États-Unis lui ont apporté la garantie d’une assistance militaire en cas d’attaque, à l’époque par l’URSS – à laquelle on voit bien que la Russie d’aujourd’hui tend à ressembler, en tout cas géographiquement. Nous sommes également très attachés à la coopération avec la Finlande et la Suède. Faut-il en passer par l’OTAN ? C’est un débat. Il y a d’autres structures pour le faire. Ces deux États nous ont ainsi aidés lors des opérations au Sahel – ce qui est assez rare pour être souligné – et nous devons annoncer que nous nous trouverons à leurs côtés, de manière indéfectible. Deuxième enseignement de la crise ukrainienne : la méthode diplomatique n’a pas été employée jusqu’à son terme. On a très clairement désigné l’ennemi – et il est vrai que la Russie est l’envahisseur. Alors que des discussions se poursuivent, le moment est-il opportun de lui envoyer un signal qui pourrait être perçu comme belliqueux ? La rapporteure a souligné les déclarations un peu complexes de la Russie, qui estime en somme que la Finlande et la Suède peuvent faire ce qu’elles veulent mais qu’elle saura en tirer les conclusions si l’OTAN se rapproche. Dans ce contexte, est-il prudent d’accélérer le processus d’adhésion ? N’est-ce pas un signe négatif pour la paix ? Le groupe Rassemblement national considère que l’on n’est pas allé au bout des efforts diplomatiques et qu’ils ne sont pas assez puissants. Nous nous abstiendrons donc. M. Laurent Jacobelli. (RN) (bis) Nous avons tous été sous le choc de l'agression de l'Ukraine par la Russie et nous souhaitons tous trouver des solutions mais la facilité, les embardées ou les caricatures ne sont pas la meilleure réponse. Il y a huit mois, un Président de la République nous expliquait que l'OTAN était en état de mort cérébrale ; désormais, ses partisans à l’Assemblée nous disent qu'elle est l'alpha et l'oméga de la défense de chaque pays. Il faut raison garder ! Nous comprenons la volonté de la Suède et de la Finlande d'adhérer à l'OTAN, mais notre objectif n'est pas la guerre. Madame la rapporteure, j'ai été surpris par vos propos, par ailleurs toujours très précis et clairs. Vous nous avez expliqué que la diplomatie, pas plus que les représailles économiques, n’avaient fonctionné et que la Russie était notre ennemi. J'ai très peur de la troisième étape. Ne laissons pas imaginer par notre attitude que nous souhaitons une troisième guerre mondiale. Évitons les embardées et les raccourcis historiques, ainsi que les solutions manichéennes. Il est acquis que la Suède et la Finlande ont notre appui total, tout comme celui des États-Unis. Faut-il le formaliser ? Pourquoi pas, c'est leur choix. Mais veillons à conserver un discours équilibré et ne nous précipitons pas. Le problème qui se pose aux insoumis est en fait tout à fait du même tonneau et les arguments avancés sont très proches, sauf que eux assument une politique très agressive et tranchée à l'assemblée (d'où un vote contre). Comme on s'y attendait, la NUPES est complètement disloquée sur la question entre une tendance LFI/PCF+GDR contre l'adhésion et une tendance PS/EELV qui y est favorable - les Vert avec quelques réserves. Pour tout vous dire, la mise en page du rapport étant très mal foutu, le parti des députés n'apparaît pas toujours à côté de leur intervention, et j'ai du plusieurs fois aller vérifier sur Wikipédia si celui qui s'exprimait était du RN ou de la LFI tant leurs interventions sont quasiment interchangeables. Ci-dessous les prises de parole des députés insoumis/PCF/GDR à la commission : M. Arnaud Le Gall (LFI-NUPES). Une obligation de défense mutuelle lie déjà les pays de l’Union européenne puisqu’il est prévu que dans le cas où l’un de ces pays serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres lui devraient aide et assistance. La Suède et la Finlande sont, en outre, de solides partenaires de l’OTAN. Je ne vois donc pas ce qu’apporterait l’adhésion de ces deux pays à l’OTAN, d’autant que nous devons nous poser la question de l’efficacité de l’action de cette organisation contre la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Les dépenses militaires totales des pays de l’OTAN représentent plus de la moitié des dépenses mondiales mais cette alliance militaire est mise au supplice par le jeu de la fermeture et de l’ouverture des livraisons de gaz et n’est pas la solution la plus efficace. Pire : nous affaiblissons notre dispositif de lutte contre Daech au Proche-Orient, où les cellules djihadistes sévissent encore, en laissant la Turquie négocier le lynchage des Kurdes contre la levée de son veto. La superposition de la carte de l’Union et de celle de l’OTAN signerait la mort de l’autonomie stratégique et de toute ambition européenne dans le domaine de la défense. Je ne suis pas d’accord avec les propos qui ont été tenus. Si un mariage de nature a été voulu, ces dernières décennies, entre l’Union européenne et l’OTAN, il n’a pas toujours été pensé ainsi. Je vous renvoie aux doctrines stratégiques américaines puisque, dès les années 1990, le Policy planning staff prévoyait d’empêcher l’émergence d’accords de sécurité européens qui concurrenceraient l’OTAN. La guerre en Ukraine ne doit pas nous empêcher de rechercher, sur le long terme, l’indépendance stratégique européenne. Libre à la Suède et la Finlande de demander l’accession à l’OTAN, libre à nous de voter contre ce texte, au nom de notre souveraineté. M. Jean-Paul Lecoq (GDR-NUPES). Pourquoi deux instances seraient-elles nécessaires si elles partagent le même objectif ? Une instance sous autorité américaine serait-elle plus efficace qu’une instance sous autorité européenne ? Je suis pour la souveraineté des peuples. Durant les six mois de la présidence française de l’UE, les Danois ont voté par référendum pour rejoindre la politique de défense de l’Union, tandis que la Suède et la Finlande déposaient leur candidature pour intégrer l’OTAN. Pendant ce temps, les Français étaient tenus dans l’ignorance des conséquences de ces décisions en raison de la campagne électorale ! Et à présent, il faudrait agir vite, sans prendre la peine d’en débattre, alors que la question de l’utilité et de la pertinence de l’OTAN était posée puisque le Président de la République lui-même la considérait en état de « mort cérébrale », ce qui expliquait la construction, en parallèle, de la défense européenne. La situation est d’autant plus délicate que nous ne pouvons occulter l’attitude de la Turquie. Allons-nous sacrifier le peuple kurde, ces femmes héroïques, qui n’ont pas hésité à prendre les armes contre les terroristes ? Je ne veux pas en être le complice. Enfin, quels moyens diplomatiques sont-ils déployés par les uns et les autres pour sortir de la guerre et construire les conditions d’une paix durable ? Je plaide pour une solution diplomatique plutôt qu’armée, aussi voterons-nous contre ce projet de loi. M. Aurélien Saintoul. (LFI-NUPES) La Finlande et la Suède occupent une place particulière sur la scène européenne et mondiale. Leur diplomatie est caractérisée par une véritable modération et par le souci constant de privilégier le règlement pacifique des conflits ainsi que la consolidation d’un ordre international fondé sur le droit. Cette sensibilité et les vicissitudes de l’histoire les ont conduits à choisir la neutralité au cours de la guerre froide. Depuis la fin du bloc soviétique, ces États ont opté pour une approche moins stricte, qu’on peut qualifier de non-alignée. Ces choix leur ont garanti la paix et la sécurité. En raison de l’agression de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine et de la dégradation globale de l’architecture de sécurité, la Finlande et la Suède ont choisi de solliciter leur adhésion à l’OTAN. La demande est certes compréhensible compte tenu du contexte. Mais l’on peut toutefois s’interroger sur les conséquences d’une telle adhésion. La procédure a été engagée hâtivement et alimente un mécanisme de polarisation extrême des relations internationales, qui n’est pas dans l’intérêt de la France – ni même selon moi dans celui de la Finlande et de la Suède. Leur statut de membre de l’Union européenne garantit déjà notre solidarité en cas d’agression. La participation aux exercices militaires menés par l’OTAN leur offre des moyens pour obtenir l’aide et l’appui des États de l’Alliance, afin de prévenir une éventuelle menace ou d’y faire face. Par ailleurs, on constate que la protection d’une alliance militaire n’est pas de nature à déjouer les menaces de la guerre hybride – pour l’heure, l’OTAN n’apporte aucune solution à la guerre du gaz et du pétrole. Dans ces conditions, changer de statut et intégrer pleinement l’Alliance constituerait avant tout un choix politique, contribuant à superposer toujours davantage l’OTAN et l’Union européenne. Dans la mesure où la prépondérance des États-Unis au sein de l’Alliance ne fait aucun doute, ce processus est dangereux. Il tend à réduire encore la marge de manœuvre des États européens dans la défense de leurs intérêts et dans la promotion de leur singularité politique, culturelle et économique. En outre, si cette adhésion n’implique pas l’installation de bases de l’OTAN en Finlande et en Suède, nul ne peut assurer que ce ne sera pas le cas à l’avenir. Personne n’aurait ainsi pu imaginer en janvier dernier que ces deux pays seraient candidats à l’adhésion durant l’été. Prenons garde de ne pas précipiter une décision sur laquelle il sera certes possible en théorie de revenir mais qui, dans la pratique, engage nos pays pour de nombreuses années. Enfin, je ne peux terminer sans évoquer la transaction inacceptable qui a eu lieu pour que la Turquie lève son veto à l’adhésion de ces deux pays. M. Erdoğan a obtenu que les militants kurdes ne puissent plus désormais trouver un refuge sûr en Finlande et en Suède. La France elle-même a manqué de courage pour protéger nos alliés ces dernières années. Tant et si bien qu’on est tenté de croire que ce chantage odieux est la première des contorsions auxquelles conduit le plus souvent l’enrôlement au sein d’une alliance comme l’OTAN. Cela ternit déjà singulièrement la stratégie internationale de la Finlande et de la Suède, dont on pressent qu’elles risqueraient de perdre beaucoup de leur indépendance et de leur capacité d’action au service de la paix en adhérant à l’OTAN. M. Frédéric Mathieu. (LFI-NUPES) Je veux tout d’abord revenir sur le chantage turc au sujet des Kurdes. On ne peut pas se contenter de dire que le PKK figure sur la liste des organisations terroristes ; mon mouvement politique milite précisément pour qu’il en soit retiré. On ne peut pas scinder les choses : il existe un continuum de peuple, de revendication politique et de combat par-delà les frontières. On ne peut pas rejeter le Kurde lorsqu’il est à l’intérieur des frontières turques et l’applaudir lorsqu’il se bat avec nous contre Daech. Chacun est évidemment libre de sa parole, mais j’ai été surpris par quelques interventions qui confondent l’OTAN et la défense européenne, alors que ce sont deux choses tout à fait distinctes. Si l’on veut envisager l’avenir de manière intelligente – je pense notamment à la base industrielle et technologique de défense –, il faut se garder des raisonnements simplistes. L’OTAN – ce n’est un secret pour personne, tout le monde le dit à Washington et elle a été conçue pour cela –, est le VRP de l’industrie d’armement américaine. Or, qui dit industrie d’armement dit aussi choix stratégique, dès lors qu’on épouse les armements et l’interopérabilité américains. L’agression russe, les exactions commises et l’émotion qu’elles ont pu susciter ne justifient aucunement que nous remettions les clés de notre défense à la Maison-Blanche. L’OTAN ne fonctionne pas mieux depuis que Trump a quitté la Maison-Blanche ou que Poutine a agressé la Russie. En tant que représentation nationale, nous devons faire preuve de mesure face à la complexité de la situation.
  13. Dans l'absolu, s'ils réunissent la masse nécessaire, tout est possible, d'autant plus que le terrain est plutôt favorable pour l'offensive quand tu as la maîtrise du ciel. Maintenant il va y avoir la question du ravitaillement. C'est pas tout de mettre 30 BTG à l'ouest du Dniepr, va falloir les ravitailler avec des ponts virtuellement inutilisables. Absolument, du pur charodrome ukrainien. On dit, à raison, que le terrain est merdique pour l'offensive pour les ukrainiens. C'est totalement différent pour les russes qui pourront faire jouer à plein leur maîtrise du ciel. C'est un terrain beaucoup plus favorable à une offensive mécanisée que le Dombass par exemple.
  14. Absolument, je vais en vacances à la Cotinière tous les étés, c'est très agréable comme endroit ! (mais on est un poiiiiiiil HS)
  15. Il faut peut-être pas non plus prendre les gens pour des imbéciles. Quand on parle d'un "sénateur", sans autre précision, on fait référence au Sénat des Etats-Unis, pas à un sénateur local (auquel cas on le précise généralement sauf à ce que le contexte le rende évident, ce qui n'était pas le cas ici). C'est un peu comme si tu disais "je connais le Président" d'un air grave et sans autre précision. On va comprendre que tu connais Macron, pas le Président plénipotentiaire du club des pécheurs retraités de Saint-Pierre d'Oléron.
  16. Page qui confirme qu'il fut bien membre du Sénat de Virginie, pas du Sénat des Etats-Unis comme l'appellation "sénateur" sans autre précision le laissait entendre. Sa page Wikipédia le confirme par ailleurs également. https://en.wikipedia.org/wiki/Dick_Black_(politician)
  17. Je ne sais pas si tu supportes Poutine, mais tu reprends tous les éléments de langage et les arguments des défenseurs de la Russie, en tout cas. L'expention de l'OTAN responsable de la guerre, Zelenski corrompu, l'Occident qui fait passer l'Ukraine avant son peuple, BFM TV/propagande/médias mainstream/moutons, ect. On a même eu droit à la petite touche climato-sceptique et anti pass/confinement. On croirait entendre Xavier Moreau. Et puisque la discussion a déjà eu lieu 100 fois, entre des contributeurs qui avaient globalement une position proche de la tienne et ceux qui n'étaient pas d'accord (et j'en fait parti), il y a forcément un peu de lassitude, j'imagine, chez tout le monde, puisque globalement ce sont toujours, de chaque côté, les mêmes arguments, les mêmes points de désaccord, les mêmes différences de perception, et que globalement ça donne des conversations assez stérile, à mon humble avis.
  18. Je te l'accorde (encore que, un truc très décentralisé comme Al-Qaida, je suis même pas sûr). Mais globalement la guerre contre le terrorisme est surtout terriblement stérile. Il n'y a pas de grande réponse géopolitique au terrorisme, qui ne peut être traité efficacement que comme un problème intérieur par des mesures de sécurité/police, aussi longtemps que des gens en voudront assez aux USA pour sacrifier leur vie (autant dire, pour toujours)
  19. Oui, c'est ça, découpé. C'est un effet purement cinétique. Ce missile avait déjà été utilisé pour éliminer un dignitaire de Daesh en zone irako-syrienne l'année dernière.
  20. En l'occurrence, ils ont utilisé vraisemblablement le 114R9X qui n'explose pas mais déploit des lames, ce qui réduit le risque de dommages collatéraux. Mais au delà de ça, on peut s'interroger sur les conséquences réelles de l'élimination de Zawahiri. L'élimination des leaders d'Al-Qaida et de Daesh sont peut être importantes symboliquement, mais leur conséquence concrète sur le fonctionnement de ces organisations n'est pas évidente.
  21. Et puisqu'on est en démocratie il a le droit de te répondre et d'exposer le sien, d'avis. C'est même un peu le principe d'un forum il me semble. Tu voudrais quoi, que tu postes et que personne ne reagisse pour approuver/désapprouver/compléter ton propos ? En gros le fil cesserai d'être une discussion pour devenir une une suite de posts stériles qui ne se répondent pas, ça n'aurai absolument aucun sens.
  22. Peut-être. Disons que je trouve les ukrainiens font beaucoup de bruits à Kherson pour peu de résultat concret. Soit c'est qu'ils échouent soit c'est qu'ils ne tentent pas et que tout ça est une grosse intox. Mais bon, je reproche beaucoup aux pro-russes de transformer chaque échec russe en "non mais en faite c'était une diversion, Poutine joueur d'échec 4D, blabla" donc j'essaye d'éviter de faire la même chose côté ukrainien.
  23. Le train fantôme de Kherson va-t-il rejoindre le Ghost of Kyiv et les Il-76 remplis de parachutistes au paradis des légendes urbaines de la guerre ?
  24. J'ose espérer que ça signifie que nos services ont pu obtenir des preuves solides de la responsabilité russe
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