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CortoMaltese

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Tout ce qui a été posté par CortoMaltese

  1. Attention pour Oryx, il y a eu des changements en interne (le gars qui gérait ça a depuis délégué à d'autres) et il me semble qu'il y a eu quelques semaines de flottement. Pas impossible que ça reflète plus les variations de l'activité de comptage que les pertes elles mêmes.
  2. Bien-sûr, mais même avec toutes les pesanteurs du système russe, il n'y a pas de meilleurs moments pour le faire. On a vu après 2008 que la Guerre de Géorgie avait poussé Poutine à engager de profondes réformes (dont la portée a été quelques peu diminuée au niveau organisationnel après la nomination de Choïgu puis au niveau matériel par les sanctions post-Crimée qui ont compliqué la modernisation des blindés/avions russes). On voit aujoud'hui que ces réformes étaient sans doute insuffisantes, mais elles ont été faites, et ce après un conflit pourtant autrement moins formateur et important que l'Ukraine. De même, on voit la Russie innover aujourd'hui sur le terrain, semaines après semaines. Ils ont su abandonner Kyiv, repenser leur logistique, laisser tomber leur BTG pour revenir à des structures ad hoc plus efficaces, ect. Donc l'armée russe est capable d'innover et d'apprendre de ses erreurs, au moins partiellement. Miser sur la débilité/corruption/incompétence supposée du russe qu'on jugerai incapable de s'améliorer, ça me semble être la meilleure manière de se prendre une très grosse claque de réalité dans la gueule d'ici à quelques années (et c'est pas la Wehrmacht de 1944 acculée contre la Vistule qui me contredira)
  3. Je suis évidemment d'accord avec toi, la Russie ne peut pas tout et possède un certain nombre de problèmes structurels que la volonté politique et les RETEX ne suffiront pas à dépasser, notamment au niveau industriel. Mais quand on regarde un peu la physionomie de l'intervention en Ukraine, on constate, je crois, que les problèmes russes viennent moins d'un mauvais matériel que de faiblesses localisées mais majeures sur certaines parties du spectre, conjugué à un plan pensé par des politiques/SR et pas par des militaires. Et là dessus, avec les enseignements opérationnels, il y a matière à s'améliorer largement. De même, je voudrais un peu modérer les problèmes démographiques russes. La fécondité russe s'établie aujourd'hui autour d'1,5 enfant par femme, après une baisse jusqu'à 1,20 en 2000 et un max à 1,7 autour de 2010. Ce n'est pas incroyable, mais ce n'est pas pire (voir mieux) que beaucoup de pays européens (Allemagne, Italie, Tchéquie, ect.). En fait, la génération qui a 20-25 ans aujourd'hui est celle qui est né pendant le creux. Il y aura paradoxalement plus de jeunes hommes en Russie en 2030 qu'en 2020 (1,2 millions de naissances en 1999 contre 1,9 millions en 2012 par exemple). Quand on sait par ailleurs que pour des raisons politiques, le Kremlin rechigne à envoyer du Russe ethnique se faire tuer (ceux avec la démographie la plus terne) et préfère envoyer du Bouriate ou du Daghestanais à la population galopante, ça fait que le vivier réellement mobilisable par la Russie est en fait en rapide croissance. Je rajouterai à ça que les effectifs de l'armée russe sont très mal répartis, quand on voit que l'armée de terre de représente même pas 1/3 des forces armées globales. Il y a sans doute très largement matière à rationnaliser les troupes du train et des missiles stratégiques pour libérer des effectifs dans l'AdT. La démographie russe ne souffre donc pas tant d'un manque de naissance (en tout cas pas plus que la grande majorité de l'Europe) que d'un taux de mortalité effrayant à partir de 45-50 ans, surtout chez les hommes. C'est ce qui fait qu'à taux de fécondité égale la pop russe baisse quand celle du reste de l'Europe se maintient à peu près. Mais si on est cynique, la mort d'hommes de 60 ans en mauvaise santé générale et rongés par l'alcool depuis plusieurs années n'est pas un drame pour l'efficacité de tes forces armées. Tout ça pour dire qu'à l'échéance de 10-15 ans, la Russie ne manquera pas plus d'hommes qu'elle n'en manque aujourd'hui, au contraire.
  4. La Russie, sauf effondrement de son système politico-militaire, sortira nécessairement du conflit avec certes moins de matos mais un RETEX exceptionnel de ce qui a marché et de ce qui a échoué. C'est déjà énorme. Sans compter la valse des cadres qui a sans doute permis de dégager les inaptes et de faire monter les plus compétents et les milliers de militaires qui auront désormais une expérience du combat de haute intensité. Il n'y a rien de plus dangereux qu'une armée qui a connu une défaite cuisante, car on la sous-estime alors qu'elle est elle-même très fortement incitée à s'améliorer. Bref, pour moi l'armée russe de 2030 sera peut-être un peu moins bien dotée que celle de 2022, mais beaucoup plus dangereuse car plus compétente.
  5. Merci pour le partage, cet article à hauteur d'homme est passionnant, bravo au journaliste.
  6. Le problème russe au niveau de son aviation peut se résumer ainsi : - Mauvaise SEAD, donc les Ukrainiens conservent une bonne part de leur défense sol-air lourde - Manque de munition guidée, qui conjugué au point précédent, oblige les avions russes à voler bas tant pour survivre que pour pouvoir frapper - Ce faisant, ils s'exposent aux Manpad dont le front est truffé On ajoute à ça une mauvaise coordination entre les troupes au sol et l'aviation et des méthodes stéréotypées qui rendent très difficiles l'intervention efficace de l'aviation dans un contexte fluide avec un adversaire mouvant (notamment au début de la guerre), les russes faisant surtout de la frappe sur des coordonnées établies à l'avance. Donc oui, face aux USA, la défense anti air ukrainienne aurait sans doute été quasiment annihilée ou rendue inopérante rapidement, laissant le ciel libre. Avec la très bonne coordination sol-air américaine, les troupes auraient bénéficié d'un CAS très efficace et sous très court préavis permettant de réduire les points de résistance dès qu'ils se présentent, alors que les moyens de renseignements et la qualité du complexe reconnaissance-frappe aurait dans le même temps traité toute cible d'importance dans la profondeur du front.
  7. Oui, je ne vois pas d'avenir à une offensive vers la Crimée à partir de Kherson, le Dniepr constitue une barrière naturelle trop facile à défendre. À supposer que les Ukrainiens parviennent à reprendre Kherson, le plus simple consisterait sans doute à s'y enterrer, faire sauter les ponts, et transférer le maximum de moyen vers Zaporijia, d'où une offensive vers le Sud aurait beaucoup plus de chance de réussir du fait de l'absence de barrière naturelles majeures.
  8. Je serai plus dubitatif que toi sur le soutien occidental. On peine à fournir les munitions en quantité nécessaire et nos stocks ne sont pas inépuisables, même chez les américains. De même, nos lignes de production sont incapables d'alimenter une guerre comme celle ci sauf à mettre en danger le renouvellement de notre propre matériel. On se retrouve donc avec des livraisons au compte goute de matos dépareillés, qui semblent même marquer le pas maintenant que le "facilement expédiable" est parti, et je vois mal comment on pourrait fournir plus à courte échéance. Malgré toutes les belles promesses, on ne voit pas de volonté à l'Ouest de passer en mode économie de guerre à court terme, car nos dirigeants savent bien qu'en dépit de la sympathie pour l'Ukraine d'une majorité des opinions occidentales, elles ne sont pas prête à endurer ce qu'impliquerai un soutien massif à l'Ukraine. J'ajouterai que la situation en Allemagne commence à devenir critique économiquement du fait des pénuries de gaz et que ça risque d'avoir un impact sur la volonté allemande de continuer à soutenir politiquement l'Ukraine. De même, une récession économique globale en Europe et aux USA aura mécaniquement un impact sur les opinions publiques. Quand soutenir l'Ukraine se limite à des hashtags sur Twitter et des petits drapeaux, tout le monde est pour. Quand ça implique par contre de voir son niveau de vie baisser et de vivre un hiver avec 15C° la nuit, pas sûr que la majorité des européens soit partant.
  9. Peut-être. Par contre ce qui est certain c'est que si le KA-52 se prend une rafale de 35mm dans le buffet il est mort. Pour te dire, je suis même pas sûr qu'un VBCI s'en sortirai, alors un hélico avec un blindage de quelques millimètres sur seulement certaines parties...
  10. Faut voir si c'est une demande express des ukrainiens où si c'est les allemands qui ont voulu leur donner ce véhicule précis (avec le fameux délire "ça servira à protéger les infrastructures critiques, c'est pas vraiment de l'armement offensif"). Je serai étonné que les ukrainiens, ayant le choix, aient préféré des Gepard plutôt que des Marder ou plus de Pzh 2000. Donc je parierai sur une lubie allemande, mais je peux me tromper.
  11. Je suis d'accord, en 2014 Poutine a été très prudent et s'est contenté du "minimum" avec la Crimée alors que c'était Open Bar. Je pense aussi que Poutine a été très attentif à la "stabilité" de la Russie et à sa résilience. Lancer une opération aussi vaste c'est franchir un Rubicon géopolitique, avec des répercussions internes importantes. Il devait considérer que la Russie de 2014 n'était pas prête : agitation politique récente (2012), trop de dépendances aux occidentaux, allemands pas encore totalement ligotés énergétiquement, armée en pleine phase de modernisation, etc. On rajoute à ça le caractère soudain des évènements ukrainiens, qui laisse peu de temps pour agir + l'espoir au Kremlin qu'une stratégie hybride permettrai de ramener l'Ukraine dans son giron d'une manière ou d'une autre. En fait j'ai l'impression que Poutine considérait que la difficulté de l'opération ne venait pas de l'Ukraine elle même mais des risques intérieurs : il attendait que la Russie soit prête, politiquement et économiquement. Mais à posteriori quand on voit où en est la Russie aujourd'hui à batailler Ville par ville dans le Donbass après 4 mois de guerre, ça ressemble quand même beaucoup à une grave erreur d'appréciation, un complet contre temps.
  12. Pour ça, il faudrait des moyens financiers, une volonté politique, et surtout une vision stratégique des intérêts français dans le pacifique. Autant de choses qui manquent totalement. Au-delà d'incantations sur l'importance de l'Indo-Pacifique et sur la monté des périls dans la région, on voit pas grand chose se mettre en place.
  13. Ce débat a déjà été fait 30 fois j'imagine mais quand même : Si Poutine avait fait exactement la même chose en 2014 au plus fort de Maïdan, en même temps que la Crimée, il aurait sans doute réussi magistralement. Certes l'armée russe était sans doute un peu moins bonne il y a 8 ans qu'aujourd'hui, mais l'armée ukrainienne n'existait virtuellement plus et était démoralisée. De même, les russes auraient sans doute été bien mieux accueilli à l'époque dans l'Est du pays (Kharkiv, Marioupol) où les manifs anti-maïdan (voir ouvertement pro-russes) réunissaient souvent plus de monde que les manifs pro-maïdan. Il aurait pu littéralement rentrer dans le pays sans résistance et s'adjuger une bonne part de l'Est avec un niveau d'acceptation raisonnable des populations locales. Les occidentaux, totalement pris au dépourvu n'auraient d'ailleurs sans doute pas fait grand chose de plus en terme de train de sanction que ce qu'ils ont fait pour la seule Crimée. Le drame de cette histoire c'est qu'il semble que Poutine et son entourage n'ont pas compris que 8 ans plus tard, l'Ukraine s'est reconstruite moralement et militairement, avec la Russie comme anti-modèle et antagoniste absolu. Ils ont essayé de faire en 2022 ce qu'ils ont peut être a postériori regretté de ne pas avoir fait début 2014, sauf que le contexte avait totalement changé. Ils sont tombé face à une armée prête et qui a passé 8 ans à se préparer à ça, et à une population fortement antirusse même dans l'Est du pays. Dans le même temps, l'occident, revenu de ses illusions et désormais conscient du danger, a été capable de s'organiser rapidement pour fournir un volume d'arme qui, bien qu'insuffisant dans l'absolu, à pu combler certains trous capacitaires ukrainiens tout en remplaçant une partie du matos attritionné (chars, IFV).
  14. Moi le premier, vu de loin et avec le peu de connaissance que j'avais des deux armées, je voyais mal comment l'Ukraine pourrait tenir. Autant j'envisageais assez aisément une espèce d'insurrection continue à l'Irakienne, autant voir l'Ukraine tenir ses lignes "du fort au fort" contre le meilleur de l'armée russe, ça m'a totalement surpris. Je me rappelle de conversations avec des amis à la mi-février dont la teneur était "est ce que l'Ukraine vas tenir 3 jours ou 3 semaines ?"
  15. Goya ? Je trouve pas, au contraire, il a plutôt surestimé les russes. Je me rappelle plusieurs articles dans les premiers jours du conflit où il disait qu'il pensait que les "opérations de combats majeures" seraient probablement pliées en deux semaines. Pareil pour Henriotin et sa revue DSI, où les réformes militaires russes depuis 2008 et la modernisation de l'outil de défense ont été louées, quand dans le même temps les auteurs semblaient assez sceptique sur la valeur militaire des ukrainiens. D'ailleurs ils ont sorti un hors série "guerre d'Ukraine, premiers enseignements" où tous les différents auteurs admettent leur surprise quant à certaines faiblesses de l'armée russe révélées par cette guerre. On a fait plus "pro-occidental". Par contre qu'est ce que tu entends par "impensé" des commentateurs ? Sur la résilience russe ?
  16. Après il faut aussi voir ce que je crois être une certaine faiblesse de l'analyse de pas mal de commentateurs institutionnels ou indépendant. Cette faiblesse tient moins à la médiocrité de leurs paradigmes stricto sensu qu'à la volonté de tirer des conclusions à partir d'informations extrêmement limitées, parcellaires et biaisées. C'est un peu le danger de ce type de guerre nouvelle génération où l'on est abreuvé d'images, d'OSINT, de déclarations de soldats, de reportages, d'images satellites, ect. On a l'impression d'en savoir énormément, alors que fondamentalement, les données vraiment essentielles demeurent très mal connues : état des stocks, état des pertes, ordre de bataille réel, moral général (au delà des anecdotes), capacités industrielles russes, ect. Ces grandes données structurantes qui surdéterminent la capacité d'une armée à fonctionner et qui permettraient de réellement pouvoir se lancer dans un début de prédiction quant à l'avenir du conflit nous manque cruellement. Du coup, les analystes sont un peu à la charrette des évènements en cours, prédisant simplement que l'avenir sera une exacerbation de ce qu'on croit entrevoir à un instant T. Au 24 Février tout le monde prédisait une victoire militaire russe rapide. Quand les ukrainiens ont commencé à remporter leurs première grosses victoires, tout le monde s'est mis à prédire un effondrement russe en 2 mois. Quand ces derniers ont semblé patiner dans le Dombass entre avril et mai, tout le monde prédisait que l'apogée de leur "momentum" (je déteste cette expression ridicule) viendrait rapidement, jusqu'à ce qu'ils percent à Popasna et que tout s'accélère (lentement quand même) à la mi-mai. ect. ect. ect. Je crois qu'il faut savoir se borner à admettre qu'on manque d'informations vitales pour prédire avec un minimum de précision le futur de la guerre. Ca n'empêche pas d'en discuter et d'échafauder des hypothèses, comme on le fait ici, mais c'est déjà plus gênant quand ça fini dans des rapports ampoulés de think tanks militaires qui jouissent d'une certaine crédibilité à priori. EDIT : Evidemment, à côté de ça, on a aussi pleins de commentateurs/chercheurs compétents et honnêtes qui essayent de tirer des enseignements provisoires à partir des informations disponibles tout en étant prudents sur la suite des évènements, admettant leurs erreurs et essayant de comprendre leurs origines. Michel Goya ou Joseph Henriotin, pour citer des francophones, mènent par exemple un travail de très bonne facture depuis le début de la guerre et se gardent bien de prédire des choses au pif à partir de trois photos de blindés détruits et de déclarations invérifiables d'acteurs du terrain.
  17. Chiffres invérifiables et qui me semblent très optimistes. Mais bon, peu importe, ça fera pas de mal au soft-power français et les ukrainiens ont besoin de bonnes nouvelles et de se sentir soutenus par l'Ouest pour ne pas flancher. C'est de bonne guerre.
  18. Le risque d'escalade est en effet réel. Dans le même temps, je ne vois pas l'OTAN rester passive en cas de frappe délibérée sur son territoire.
  19. Je crois qu'elle a une vision stratégique à long terme assez simple : faire de l'Inde une grande puissance autonome et indépendante. Par contre, je pense qu'elle ne s'interdit rien quant à la manière d'y parvenir et agira selon la conjoncture et les occasions qui se présenteront à elle, quitte à nouer des alliances baroques à l'occasion. Je peux me tromper, n'étant pas un spécialiste du pays.
  20. Un colonel pour commander une division c'est effectivement étrange. Petit détail glauque de l'article "Selon les éditeurs, un test ADN était nécessaire pour confirmer l'identité du militaire décédé des forces armées russes." Si c'est pas une manière polie de dire que le corps est dans un très mauvais état... Sans doute l'une des multiples frappes d'artilleries qu'on évoquait précédement.
  21. Il semble qu'il y a eu plusieurs frappes ukrainiennes sur des QG dans la région de Kherson depuis une ou deux semaines. L'aéroport de Kherson (encore lui) a notamment été frappé plusieurs fois.
  22. Oui certes, mais d'une part, ce retranchement ne peut que s'accentuer dans les mois à venir, et d'autre part, toutes retranchées qu'elles sont, les troupes russes sont peu nombreuses et pour beaucoup de piètre qualité. J'ai vu passer des photos des troupes russes quittant Kyselivka : c'est clairement de la milice de second échelon des DPR/LPR. Ils sont mal équipés et la moitié sont des quadragénaires bedonnants. Il n'y a sans doute pas que ça dans la zone, mais il vaut peut-être mieux affronter ça maintenant que des BTG de VDV/Marines redéployés dans 4 mois. Mais encore une fois je suis d'accord, c'est risqué.
  23. Ton point de vue se défend, mais il faut aussi voir que le dispositif russe est actuellement très déséquilibré : Très fort dans le Dombass et Kharkiv, très faible dans le Sud. Si les Russes passent sur la défensive sur le plan stratégique, on peut raisonnablement imaginer qu'ils revoient la répartition de leurs forces. On peut donc aussi considérer que l'Ukraine a une fenêtre de tir où elle peut attaquer du fort au faible et que ça peut ne pas durer. Mais je suis d'accord avec toi sur un point : c'est risqué. Il font le paris que la situation dans le Donbass est suffisamment stable pour divertir des forces ailleurs, et vu de loin ça ne semble pas évident.
  24. Alors : Oui effectivement, les Russes n'avaient aucune intention d'envahir l'Allemagne en 1941, c'est désormais acquis avec l'ouverture des archives soviétiques. Par contre là où Herciv a raison c'est que l'armée soviétique était effectivement sur des positions "offensives" et pas du tout défensives. Ca s'explique tout simplement car la doctrine soviétique prévoyait, en cas d'attaque allemande, une contre-offensive immédiate pour porter la guerre sur le sol ennemi (d'où le mythe de l'offensive soviétique imminente qui a été servi par les allemands dès le début de Barbarossa et surtout après la guerre). Et effectivement, ce choix d'une posture offensive face à un ennemi plus fort et qui attaque par surprise a conduit à une catastrophe complète avec 50% des stocks de blindés et d'avions de l'armée rouge (tout ce qui était à moins de 200km de la frontière en gros) qui partent en fumée entre Juin et Août quand les allemands attaquent. Source : Barbarossa de Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri EDIT : extrait du chapitre 6 "Recette soviétique pour un désastre" "Pour conclure, l’Armée rouge, du fait de ses plans de mobilisation et d’opération, concentre un maximum de chars et d’avions à moins de 300 km de sa frontière occidentale – à portée de l’ennemi –, sans avoir les hommes et les officiers nécessaires pour les mener au combat avec les effectifs prévus. Elle fait dépendre son déploiement de deux hypothèses irréalistes : l’ennemi accordera un répit pour mobiliser, ou bien l’on pourra mobiliser de façon clandestine. Si bien que, dans les faits, elle se trouvera incapable de mener une défense stratégique aussi bien qu’une offensive stratégique, se situant dans un entre-deux mortel. Par ses concentrations à l’avant, notamment de toute l’aviation, du fait de l’inachèvement de la ligne Molotov, elle ne fait que s’offrir à un coup violent porté par surprise. Elle n’est pas non plus en mesure de répondre à l’attaque par la contre-attaque, du fait de l’impotence de ses corps mécanisés et de son incapacité logistique à avancer significativement hors de ses frontières. Nous verrons plus loin que la création, en mai 1941, d’un second échelon stratégique de cinq armées ne permet pas non plus d’influer sur la défensive ou l’offensive. Placées trop loin des premières lignes, ces forces ne pourront venir aider, faute de transports adaptés, des défenseurs en difficultés ou, au contraire, des attaquants qui connaîtraient un succès initial. Ces choix désastreux ne sont pas le fait du seul Staline mais des différents chefs qu’a eus l’Armée rouge, de Toukhatchevski à Timochenko et Joukov."
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