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Messages posté(e)s par CortoMaltese

  1. il y a 32 minutes, Métal_Hurlant a dit :

     

    Oui, des images filmée de la 1ère Guerre Mondiale, il en existe énormément, mais il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit de scènes reconstituées. Avec les moyens techniques de l'époque, impossible de "capter" en live le déferlement d'artillerie qui tombe sur une tranchée. De plus le noir & blanc et le défilement saccadé créent une distanciation, en partie résolue par la colorisation qui est de mise dans les documentaires qui sortent de nos jours.

    Rien de tel en 2022, un simple soldat avec son smartphone peut retranscrire, si ce n'est fidèlement, du moins au plus proche de la vérité, de ce qu'un être humain peut ressentir au coeur de la fournaise...

    Il ne faut pas perdre de vue, je crois, que depuis le début du conflit les ukr ont un seul objectif crédible : causer le maximum de pertes aux russes, en espérant qu'elles atteignent un niveau inacceptable pour eux. Reconquérir le terrain perdu n'est envisageable qu'avec beaucoup de matériel lourd fourni par les occidentaux...Le problème demeure.

    Donc plutôt que d'affronter l'ennemi dans les plaines, ce qui serait suicidaire, mieux vaut l'affronter en zone urbaine, qui attenu un peu le déséquilibre des forces, en particulier l'artillerie et l'aviation.

    Cela suppose aussi un grand sacrifice de ses propres soldats, un concept effacé des états majors occidentaux depuis longtemps...

    Je suis d'accord, je ne sais pas si la contre-offensive de Serevodonetsk était une manoeuvre intelligente, mais le concept d'affronter au maximum les russes en zone urbaine est pour le coup parfaitement logique. 

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  2. il y a 3 minutes, Ciders a dit :

    Tu compares des intérêts privés à des États collaborateurs d'un point de vue économique ? Voilà qui explique notre incompréhension naissante.

    Oui donc Ford avait des intérêts en Allemagne. Certaines banques aussi. Idem pour des industriels comme Bush. Pour autant, les États-Unis n'étaient pas dans l'Axe, là où la Suède était très proche de l'Allemagne au moins jusqu'en 1944. La reine de Norvège s'en est bien rendue compte à son passage sur place sur la route de l'exil.

    A fortiori, on parle ici de mines et d'exploitations industrielles en Pologne et en Allemagne, qui auraient donc quoi qu'il arrive été disponibles pour l'effort de guerre Nazi. Les liens financiers de Bush et consorts avec le Reich sont moralement inadmissibles, mais ça n'a rien de comparable avec un état qui met à disposition sa propre production de matière première. 

     

    Quant au fait que la Russie n'a pas attaqué l'Ukraine neutre entre 1992 et 2008 : Déjà, la Russie de cette période n'est pas la Russie de 2022 : Eltsine et Poutine au début de son mandat n'avaient absolument pas les mêmes latitudes que celles dont jouis Poutine aujourd'hui. Ils devaient composer avec des institutions relativement démocratiques et une opposition réelle, et ils avaient absolument besoin de l'Occident au niveau économique. 

    Je pense aussi que proposer à l'Ukraine de rentrer dans l'OTAN en 2008 était une connerie que rien ne justifiait à l'époque, mais la volonté russe d'envahir l'Ukraine ne repose pas, loin s'en faut, que là dessus. Il suffit de voir les dernières déclarations de Poutine pour se rendre compte que tout le discours sur l'OTAN et les USA sert de vernis commode à sa volonté de restaurer la sphère d'influence russe sur le monde post-soviétique. 

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  3. il y a 48 minutes, g4lly a dit :

    Arakhamia said "our military people" strongly oppose the idea of de-mining Ukraine's Black Sea ports in exchange for Russia allowing grain exports, because there would be "no guarantee" Russia wouldn't use those corridors to attack by sea.

    Ça semble évident d'ailleurs. Sauf à ce que l'OTAN se soit portée garante de l'inviolabilité du couloir maritime, ce qui n'arrivera jamais, faire confiance à un ennemi n'est pas la meilleure idée généralement.

  4. De toute façon on en revient à la même conclusion. Si les ukrainiens veulent avoir une chance de résister au grignotage par l'artillerie. Ils leur faut de la contre-batterie efficace. Leur infanterie tient bien en respect le couple infanterie/char des russes, mais ne peut rien face à des barrages d'artillerie gargantuesques comme on les voit au Dombass. 

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  5. Bref à mon avis, la possibilité de tels scénarios implique à minima : 

     

    - De considérer par défaut la Russie comme un pays menaçant jusqu'à preuve (sérieuse) du contraire. Ca implique de tout faire pour qu'il n'ai aucun moyen de pression économique sur nous. On est en bonne voie sur cet aspect. 

    - De réfléchir à des hypothèses d'engagement aux frontière de l'UE y compris en cas d'attaque brutale et soudaine et y compris si les USA ne sont pas dans le coup. Je pense qu'on risque d'avoir des surprises quand on va se rendre compte que pour aider l'Estonie-Lettonie-Lituanie avec deux semaines de préavis il y a 5000 polonais (qui vont surtout chercher à sauver leurs miches et à pas faire une redite de la France 1940 qui envoie ses meilleurs troupes se perdre aux Pays-Bas), 4000 Français, 2000 allemand, 2000 anglais et 5000 troupes européennes diverses au maximum. 

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  6. Surtout, il faut toujours se méfier d'un adversaire qui vient de subir une déconvenue. Généralement ça rassure sur son incompétence alors que c'est justement à partir de ça qu'il peut s'améliorer. les exemples historiques de pays ayant vécu des déconvenues militaires avant de casser la gueule à tout le monde quelques années plus tard est longue comme le bras. 

     

    Et surtout, l'impression de relative intouchabilité que donne l'OTAN peut vite se retourner. 

    What if si : 

    - La Russie parvient finalement à "gagner" en Ukraine avec des gains sensibles (Dombass, Sud). 

    - Qu'aidée par la Chine et les leçons de ses difficultés en Ukraine, elle réforme son armée efficacement

    - Que dans le même temps, aux USA, un Trump bis (ou même l'original) arrive au pouvoir en 2024 sur un discours isolationniste promettant aux américains d'arrêter les expéditions lointaines et d'en finir plus ou moins complètement avec les garanties de sécurité aux européens. 

    -Que dans le même temps, les pays  européens, embourbés dans leurs propres difficultés économiques et sociales, ne parviennent pas vraiment à augmenter leurs dépenses militaires ni à parvenir à une politique de défense commune ?

    - Que se sentant poussé des ailes, Poutine (ou son successeur) s'engouffre dans la brèche laissée avec une invasion éclaire des Pays Baltes 

     

    Vous allez me dire : "Ca fait beaucoup de "Si" et ce scénario demeure extrêmement improbable dans sa totalité" 

    Et je suis d'accord, j'estime ce scénario comme très improbable, mais pas comme impossible. Chaque maillon pris séparément est relativement crédible. Et je rappelle que si on nous avait annoncé une invasion russe à large échelle de l'Ukraine il y'a quelques années personne n'y aurai cru. On sous-estime souvent la "variabilité" des futurs possibles et  la probabilité de la survenue d'une "surprise stratégique" (c'est un terme cher à Goya je crois). La solidité de l'OTAN n'est pas à toute épreuve, je pense même qu'il y a plus de chance qu'on assiste à un effritement de l'OTAN pour X raisons qu'à un changement spectaculaire de la conduite de la politique extérieure expansionniste des russes. Une fois qu'on a dit ça, je pense qu'il n'est donc pas déraisonnable de réfléchir très sérieusement à ce type de scénarios et d'en tirer toutes les conséquences en terme de modèle d'armée et de politique étrangère.  

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  7. il y a 2 minutes, Chaps a dit :

    Quand ton EVASAN est mauvais ton ratio morts / blessés devraient augmenter pas diminuer. Donc 1 pour 8 , ça voudrait dire un bon EVASAN (si les 8 restent en vie).

    Oui c'est ce que j'entendait. Plus l'EVASAN est bon plus le ratio est élevé car t'arrive à sauver la peau à d'avantage de blessés, donc moins de morts. C'est pour ça que le chiffre de 1 pour 8 me semble improbable dans le cas Ukrainien où la rapidité/qualité de l'EVASAN doit aller de "moyenne" à "nulle" selon les cas. D'où mon hypothèse qu'ils comptent dans leur blessés des trucs relativement légers. Mais ça reste évidemment une hypothèse, et les infos de @Akhilleus permettent de mieux se rendre compte des ratios habituels pour une armée occidentale dans des conflits dissymétriques / asymétriques 

  8. il y a 9 minutes, g4lly a dit :

    On est pas au milieu d'une opération de paix ... Je doute que la bobologie compte.

    Disons que le chiffre de 1 mort pour 8 blessés grave me semble assez improbable pour l'Ukraine. Même les US avec un système de MEDEVAC extraordinaire (notamment via hélico) et dans des contextes beaucoup plus "simples", y parvient à peine. D'où mon hypothèse qu'ils comptent comme blessés des choses moins "graves", même si le terme bobologie était peut être un peu fort j'en convient. 

    EDIT : disons que sur ces 8 bléssés, il faut peut être compter 4 pertes définitives, 2 pertes à moyen terme, 2 pertes à court terme, quelque chose comme ça. 

  9. il y a 50 minutes, Banzinou a dit :

    Ca donnerai donc un ratio d'un à deux ou d'un à trois entre les pertes ukrainiennes et russes. Avec je pense un climax en début milieu d'invasion (quand les russes avançaient dans le vide en se prenant embuscade sur embuscade) et sans doute un rééquilibrage depuis le début de la guerre d'attrition dans le Dombass. 

  10. il y a 12 minutes, PhilACP7 a dit :

    Concernant les obus de 152 et / ou de 122 mm ils ne sont pas produits sous licence hors d'Europe? (je pense à l'inde en particulier) si c'est le cas ça doit bien se trouver plus ou moins discrètement et acheminer vers l'Ukraine.

    C'est à cela que servent les marchands d'armes ( et les fonds secrets des gouvernements) Conf "Lord of war" :unsure: 

    Vu la position de l'Inde dans cette histoire je parierai pas trop dessus. Et les marchands d'arme ça peut aller pour soutenir de la guérilla par ci par là mais pour une guerre de haute intensité je pense que même Nicolas Cage montrerai vite ses limites malheureusement :unsure:

  11. C'est d'ailleurs pour ça que le stock théorique de MLRS à la disposition de l'Ukraine est probablement sans importance. Ils ne manquent pas de lanceurs mais de munitions. Et puisque personne ne peut leur en fournir, le seul moyen possible est de passer sur du MLRS OTAN qu'on pourra plus ou moins approvisionner avec un stock "correct" (même si sans doute pas si conséquent que ça). 

  12. il y a 16 minutes, Heorl a dit :

    Oui enfin de l'autre côté du Donets un "Delon" est un beau gosse crâneur mais qui n'a rien dans le ventre.

    (Et je plaisante pas, c'est effectivement un mot d'argot qui vient de nos exports cinématographiques en URSS pendant la Guerre Froide)

    Et après on ose dire qu'on a pas de Soft Power en France ! 

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  13. il y a 34 minutes, Métal_Hurlant a dit :

    https://www.newyorker.com/news/dispatch/the-fight-to-survive-russias-onslaught-in-eastern-ukraine

    Un reportage du New Yorker au Donbass, qui décrit des fantassins ukr usés et démoralisés par la puissance de feu de l'ennemi. Les pertes sont lourdes et les soldats expérimentés tués ou blessés ne sont pas facilement remplaçables 

    Extraits traduits :

    "... J’ai passé plusieurs jours dans le Donbass récemment, où un certain nombre d’officiers et de soldats enrôlés m’ont dit que l’infanterie ukrainienne voyait rarement l’ennemi. Au contraire, les batailles sont souvent menées à des distances de dix miles ou plus. La guerre est devenue, comme me l’a dit un soldat, un jeu de « ping-pong d’artillerie ».

    (...)

    "...Pourtant, l’armée ukrainienne ne manque pas de soldats; les efforts de mobilisation de masse et l’afflux de volontaires ont doublé les rangs des forces armées depuis février. Les lacunes les plus pressantes, m’a dit Tarnavskiy, sont celles de l’expérience et de l’habileté. « Beaucoup de militaires réguliers ont été tués », a-t-il dit. « Ils sont remplacés par des médecins et des mécaniciens. Nous avons de la main-d’œuvre, mais une grande partie de ce noyau » – ceux qui ont de l’expérience au combat et qui pourraient diriger et motiver de nouvelles recrues – « est soit mort, soit blessé..."

    (...)

    "...(des) batailles à courte portée sont rares, a déclaré Vladislav. Au lieu de cela, ces jours-ci, les unités russes ont tendance à se retirer au premier contact, puis à laisser les batteries d’artillerie positionnées derrière elles bombarder les forces ukrainiennes à longue portée..."

    Ca confirme en creux que des MLRS combinés avec des radars de contre-batterie sont clairement quelque chose qui pourrait faciliter la tâche à l'Ukraine en rendant toute concentration d'artillerie russe difficile. Ca obligerait les russes à disperser leur artillerie ou à la bouger très fréquemment, ce qui en limitera l'effet (tout comme les Stinger inhibent par leur seul existence les capacités aériennes russes). 

    il y a 3 minutes, g4lly a dit :

    Il y a des solutions tactiques. Marquer l'ennemi à la culotte pour créer de l'imbrication et justement l'empêcher d'utiliser son artillerie, du moins sur les premieres ligne.

    A priori c'est ce que les Ukrainiens essaient de faire quand il le peuvent.

    Après si les choses se poursuivent sur ce rythme... C'est à dire l'incapacité à reprendre un tant soit peu l'initiative.

    Il va falloir changer de stratégie et pourrir le conflit en combattant derrière les lignes via un combat de "partisan" de forte intensité. Les ukrainiens en ont probablement les moyens. Plus l'ennemi avance plus il prend du territoire "vraiment ukrainien" donc avec des potentiels partisans motivés dedans.

    Mais ça voudra dire qu'on est parti sur des années de conflit.

    Tu penses que c'est possible dans le Dombass vu la concentration de force russe ? Pour le coup sur un territoire aussi réduit et pour la plupart tenu depuis 3 mois, j'ai la sensation (peut-être fausse) que les russes ont les moyens de contrôler à peu près leurs arrières et de limiter la capacité de nuisance d'éventuels franc-tireurs 2.0. Ca me semble d'avantage possible dans le Sud où la densité de force est plus faible et les lignes de ravitaillement plus longues, laissant plus de latitudes à des forces légères pour semer la pagaille. 

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  14. il y a 2 minutes, Minitel a dit :

    Bon, ok : disons qu'il est partiellement neutralisé.

    Et c'est la même chose avec les chars et VCI russes : les missiles antichars ukrainiens neutralisent (disons) partiellement leurs emplois.

    Donc, avec l'aviation et les blindés partiellement neutralisé, que reste t'il à la russie comme mode d'action efficasse et économe en soldat à part l'artillerie ? Rien.

    Derrière ce déluge de feu se cache une certaine impuissance à reprendre l'initiative et l'arrivée des 155 occidentaux et des switchblade 600 (ça devrait bien finir par arriver) va obliger les russes à adopter une stratégie beaucoup plus risqué que ce barrage d'artillerie qui, par certains côtés, semble désespéré.

    Désespéré me semble être un mot un peu trop fort. Oui, la Russie s'en remet à l'artillerie qui est son arme la plus efficace. Mais force est de constater que ça marche. Il n'y a pas de chevauchées glorieuses ni de percées de 25km dans le dispositif ukrainien, mais la Russie avance pour l'instant dans le Dombass, lentement, ville par ville. Y aura-t-il une fin à cet élan ? Peut-être. Mais difficile de dire quand, et surtout le terrain perdu par l'Ukraine sera difficile à reprendre.

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  15. Il y a 1 heure, Manuel77 a dit :

    Il est parfois agréable de voir un cliché se confirmer ici et là. Il n'y a qu'un Français pour croire que l'énergie nucléaire permettra de gagner la guerre en Ukraine, d'unifier l'Europe et d'instaurer la paix dans le monde. :laugh:

    Je n'ai rien contre les centrales nucléaires, mais ces espoirs semblent bien audacieux. Je rappelle que la moitié des pays de l'UE n'ont jamais eu de centrales nucléaires. L'Allemagne avait autrefois une grande industrie nucléaire. Nous n'avons empêché personne d'en construire. 
    Alors, si vous arrivez à construire l'EPR en série pour 4 milliards (dans les cinq ans s'il vous plaît), je commence déjà à économiser. 

    Centrales nucléaires France : 57
    Centrales nucléaires du reste de l'UE : 51
    Tu vas toucher l'Allemagne très durement, mais le reste de l'UE aussi. 

    C'est pourtant la seule énergie qui répond aux besoins actuels

    1) écologique (production de CO2 dérisoire même en contant l'intégralité du process, de la construction de la centrale en passant par l'extraction de l'Uranium) 

    2) Pilotable et donc non dépendant de backup gaziers (coucou l'Allemagne) 

    3) Souverain (minerais d'uranium présents dans beaucoup de pays y compris des pays fiables géopolitiquement comme le Canada ou l'Australie) 

     

  16. il y a 48 minutes, g4lly a dit :

    Les américains ne produisent plus de M1 neuf depuis 1991 ... ce n'est que du refurbishing.

    Si, ils en produisent encore, majoritairement pour le marché export (Egypte, Koweit, ect.). D'après cet article (https://www.businessinsider.com/history-of-ohios-lima-army-tank-plant-only-tank-builder-in-the-us-2019-3?r=US&IR=T) la production serait de 120 unités par an environs en 2019. 

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