Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

PolluxDeltaSeven

Moderateur
  • Compteur de contenus

    7 398
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    35

Messages posté(e)s par PolluxDeltaSeven

  1. Il peut y avoir plusieurs raisons: c'était peut-être les avions les plus rapidement disponibles.

    Ou bien peut-être que pour cette mission particulière on n'avait pas besoin de 2 pilotes à bord, mais que ça permet de déployer quand même des biplaces au Tchad au cas où on ait besoin par la suite d'équipages doubles pour la suite des opérations.

    Allez savoir.

    Ceci étant dit, les Rafale B en missions d'entrainement en France volent régulièrement avec un seul homme à bord, ce n'est pas particulièrement surprenant qu'on fasse la même chose en opérations.

  2. Ce serait prétendre qu'un avion en déploiement à l'étranger dans des missions de combat et un avion sur le sol national faisant juste de l'entrainement coûterait la même chose et s'userait de la même manière. A voir les chiffres, mais mon petit doigt me dit que cela risque de ne pas être le cas ;)

    Ce n'est effectivement pas la cas, mais la différence reste quand même relativement marginale. Et surtout, elle serait conjoncturelle et non pas matérielle.

    Ce qui coûte cher, c'est le déploiement lui-même, pas tant le type d'avion déployé. Si tu dispose de 6 Alpha Jet et de 6 Rafale, que tu déploie en Afghanistan les 6 Alpha Jet plutôt que les 6 Rafale ne coûtera pas vraiment moins cher au final. Le coût du déploiement sera le même, les munitions idem etc.

    La seule différence pourrait venir du fait que les petits avions déployés consommeront moins d'un carburant potentiellement plus cher.

    Marginal donc comparé à ce que coûte les équipages, leur protection, l'entretien d'une base avancée etc etc.

    De même pour l'argumentaire des munitions. Prétendre que l'on consomme autant de munition en temps de guerre que de paix me semble un peu fallacieux, il est évident que l'on consomme toujours des munitions en temps de paix pour l'entrainement, mais le débit n'est à mon sens en aucun cas le même.

    Là n'est pas la question:

    On achète un nombre donné de munitions en prenant en compte dès l'achat les besoins opérationnels en temps de guerre.

    Que l'on fasse la guerre ou pas, on les aura acheté quand même.

    Nos SCALP, Apache et autres GBU ont été achetées. Qu'on les largue en A-stan ou qu'on attende qu'elles aient atteint leur date de péremption ne changera rien au fait qu'on les a déjà payées.

    Les munitions sont considérées comme consommées à partir du moment où elles ont été livrées. Qu'on les tire en exercice, en guerre ou qu'on les laisse pourrir revient au même.

    En réalité ça revient même parfois moins cher de les tirer en temps de guerre que de payer leur démantèlement (AS-30L par exemple)

    Dernièrement pour l'argument de coût en R&D, celui ci sera forcément bien plus faible pour des système d'armes qui se voudront justement plus simple et économique avec certainement des technos déjà maîtrisé. Et le retour sur investissement sera plus rapide car régulièrement utilisé, vu que la majorité des interventions sont des combats de faible intensité contre-insurrectionnel.

    Tu oublie la question de la masse critique.

    On a besoin pour nos missions courantes d'un nombre déterminé d'appareils de combat polyvalents. Qu'on puisse se payer des drones ou des avions plus légers ne changera quasiment pas les besoins en appareils de combats lourds.

    Or, la R&D pour ces appareils (le Rafale) a été payé, qu'on achète 100 ou 400 appareils n'y changera rien.

    Par contre, si on doit se payer un nouvel appareil, même plus "économique", il faut en payer le développement complet. Un développement qui sera d'autant plus cher par appareil qu'on n'aura qu'un petit besoin en appareils légers.

    Au final, pas sur DU TOUT que ça revienne moins cher qu'un Rafale en prix unitaire, R&D incluse.

    Tout cela ne remet pas en cause le Rafale et les armes très évolué. Elles sont indispensable pour un bon nombre de missions qui demandent un très haut niveau de compétence. Le multirôle à quand même des limites, surtout quand le coût de l'appareil et les budgets empêche d'en avoir suffisamment pour être disponible en nombre suffisant. Un peu comme si on envoyait le Leclerc sur n'importe quelle intervention, même pour faire la chasse aux insurgés dans le désert. En plus de ne pas être la meilleur solution, on voit bien qu'on risque d'arriver vite à court de char  :lol:

    Toujours une question de masse critique et de prix unitaire.

    La comparaison entre avions de combats et navires de guerre ou véhicules de cavalerie vaut dans une certaine mesure, mais pas dans toute.

    Bon on part vraiment dans du gros HS, il serait préférable de créer un sujet plus adéquate sur l’intérêt de disposer d'appareil plus rustique (drone ou piloté) à coté des avions de pointes.

    ça existe déjà

  3. Ce n'était clairement pas une partie de plaisir.

    On a eu plusieurs hélico qui ont essuyé le feu ennemi (avec quelques petits trous dans la carlingue pour certains), des SAM ont été tirés sur nos avions, et au moins un Mirage 2000 a eu très très chaud aux fesses ("panne" d'IFF, et sa petite histoire justifie à elle seule toutes les précautions qui sont prises au niveau des ROE quand il s'agit de faire respecter une interdiction aérienne. Et qui explique pourquoi le Galeb a été détruit au roulage et pas en vol).

    Mais au final, tout le monde est rentré, moins grâce à la chance qu'en raison d'une bonne planification des opérations et d'un excellent entrainement de nos aviateurs et marins.

  4. Concernant les capacités pas très brillantes des CVF, il ne faut pas jeter toute la responsabilité sur l'alignement atlantiste au niveau du F-35 non plus.

    Et il ne faut pas croire qu'il s'agit là d'un élément nouveau non plus.

    Cela fait des années que je répète ici que la France avec son unique CDG restera la seule nation de l'OTAN capable, aux côtés des USA, d'intégrer une task force aéronavale avec une composante "carrier".

    Les Anglais peuvent bien avoir 2 navires de 65000t au lieu d'un de 45000t pour la Marine Nationale, cela n'enlève absolument rien à cet état de fait.

    Et ça résulte de décisions et de "cultures" opérationnelles et politiques (au sein de l'establishment militaire) qui remontent bien avant le choix du F-35.

    Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais tout le monde ici en connait les grandes lignes.

    • D'une part il y a le fait que les Anglais ont renoncé dans les années 70 à l'utilisation de porte-avions de ligne océaniques pour se focaliser sur un usage porte-hélicoptères océanique et porte-aéronefs littoral de leurs ponts-plats de classe Invincible (et plus tard Ocean).

      Or, un tel renoncement entraine des conséquences qui vont bien au delà du seul achat de matériel. L'ensemble de leurs forces expéditionnaires sont axées sur cette configuration des PA Anglais, de leurs forces sous-marines et anti-sous-marines à leurs forces de débarquement, en passant par le génie ou encore leur flotte d'avions de transports par exemple.

      Tout ça ne se change pas du jour au lendemain, et surtout tout ça ne se change pas sans le planifier longtemps à l'avance (et c'est là effectivement que l'implication dans ce foutu JSF a pu jouer un rôle déséquilibrant).

      On ne décale tout simplement pas de 150 nautique au large le porte-aéronefs qu'on avait jusqu'ici l'habitude d'approcher des côtes sans que cela ait un impact sur l'ensemble de la flotte, mais aussi des autres armes participant au corps expéditionnaire.

      Le fait est qu'actuellement la Royal Navy ne SAIT PLUS utiliser un porte-avions. L'industrie Anglais est peut-être capable d'en fabriquer un, le fait est que la RN ne pourra pas l'utiliser, et plus encore ne le voudra pas, puisqu'elle cherche avant tout à perfectionner les missions qui sont les siennes aujourd'hui, et pas celles qui furent les siennes 30 ans auparavant.

    • Ensuite il y a le fait que la RAF prend bien trop d'importance dans les 20 dernières années sur une RN qui a bien trop tendance à se faire discrète. Cela tient à plusieurs facteurs, comme l'image des productions industrielles (le Typhoon est vu par le public comme le "second best" quand les Astute sont vus comme des fiasco par exemple), l'implication assez brillante de la RAF dans les derniers conflits (Malouines, Golfe, Yougoslavie, A-stan, re-Golfe) etc etc.

      Mais le fait est que la RAF a réussi à complètement dissoudre ce qui restait de la FAA après la fin de la guerre froide.

      Aujourd'hui on ne fait que poursuivre ce mouvement inertiel déjà bien entamé: la RAF tient à ses ravitailleurs, elle tient à ses avions d'attaque F-35 elle aussi, elle tient à ses AWACS et à ses appareils ELINT... Par contre elle ne semblait pas spécialement tenir à ses PATMAR, et on a vu le résultat.

      La RAF se rend indispensable à la RN, qui ne devient finalement qu'un aérodrome déplaçable pour opérer à proximité du théâtre les appareils de trop court rayon d'action que la RAF ne peut pas opérer elle même.

      En gros, ce n'est pas le ravitailleur qui devra suivre les F-35B là où ils opéreront, ce seront les F-35B qui seront placés judicieusement par les CVF là où les ravitailleurs et les appareils électroniques de la RAF pourront se rendre.

      Ce n'est pas la RAF qui fournit un support opérationnel à la RN, mais bel et bien l'inverse: la RN place les appareils au plus près des combats pour réduire les rotations de ravitailleurs de la RAF qui continue d'être l'élément dimensionnant de la capacité militaire anglaise.

    Au final, tout cela n'a quasiment aucun rapport direct avec le F-35. Ce dernier n'a fait qu'aggraver une situation qui était déjà assez catastrophique pour la Navy.

    Au final, le choix initial, avant le JSF, restait celui d'un STOVL, soit un Harrier III soit un nouvel appareil basé sur le même type de technologies.

    Le choix de replis si le F-35 avait été annulé aurait été un Typhoon navalisé.

    Aucun de ces choix n'aurait permis de faire des CVF de véritables PA océaniques.

    Même quand ils avaient envisagé le CATOBAR, ils avaient pensé au F-35C mais l'ensemble du GAE était celui d'un porte-aéronefs, pas d'un porte-avions.

    Les CVF restent des porte-aéronefs. Géants, certes, mais quand même.

  5. Hum... Un CVN US lance ou récupère des appareils quasiment H24. Et quand il ne le fait pas, il reste en attente pour gérer des urgences (récupérer un appareil qui a une avarie alors qu'il ne devait rentrer que plusieurs heures plus tard).

    Et ça, c'est incompatible avec une opération en plongée. Le temps de remonter, purger les balasts et reprendre de la vitesse pour créer un vent relatif n'est pas compatible avec la souplesse tactique d'un CVN.

    Pourquoi se casser le cul à en faire un semi-submersible ou un submersible (ce qui coûterait une fortune) si c'est pour continuer à l'utiliser comme un PA.

    Le postulat de base était de dire: on en fait un submersible car ça sera moins cher que de le blinder.

    La réponse est non: ce ne sera pas moins cher, puisqu'il ne sera pas moins exposé à la menace lorsqu'il sera en situation de combat (c'est à dire obligé de resté en surface et détectable par d'autres appareils à ce titre) et qu'il faudra donc qu'il possède quand même des protections.

    Et rien ne sert de le cacher en phase de transit.

    De toute manière, faut pas rêver: un navire de 100 000t (voire le double en version submersible) escorté par une dizaine de navire ne sera pas plus discret et mieux protégé en étant submersible qu'en étant en surface.

  6. Il y a aussi le fait que le Mirage F1 M53 était un bon coup de bluff. Le réacteur ne s'accommodait pas si facilement que ça à l'appareil, et ça n'aurait sans doute pas été coton de résoudre tout ça si l'appareil avait du gagner le contrat du siècle (ce qui était illusoire, tout le monde le savait).

    Je n'ai malheureusement plus mon super tableau comparatif de tous les réacteurs occidentaux (poids, poussées, dimensions), mais de mémoire le M53-P2 en plein gaz sec pousse quasiment autant que l'Atar 9K avec PC, un réacteur qui a poussé les proto du Mirage F1 à Mach 2.

    Au final, si Mirage F1M il y avait eu, on aurait sans aucun doute eu un appareil assez différent, bien moins taillé pour la vitesse, mais avec une aile permettant plus d'emport carburant, une vitesse d'approche plus faible, un réacteur consommant moins mais plus léger, un nez sans doute complètement redessiné, plus trapu, intégrant un radar multifonction optimisé pour une utilisation maritime.

    Le concept n'aurait sans doute pas été aussi poussé que pour le passage F-8/A-7, mais on aurait été dans cette veine là. Une bestiole moins taillée pour le Mach 2 (mais sans doute nettement supersonique) mais avec une bien meilleure autonomie.

  7. Tom Clancy n'avait pas complètement tord quand il se moquait de notre marine dans Tempête Rouge... en 1985 déjà!

    Il ne se moquait pas du tout de la MN dans ce bouquin, au contraire.

    Cela illustrait bien le fait que seule la MN, à l'époque, encore aujourd'hui, et pour encore longtemps demain, était capable d'intégrer pleinement des groupes de combat aéronavales de l'OTAN aux côtés des USA.

    Alors oui dans cette scène du bouquin notre navire fini au fond de l'eau alors que les PA US sont seulement mis hors de combat (les navires amphibies subissent par contre un sort similaire au PA français si mes souvenirs sont bons) et nos F-8 ne permettent que de tirer comme des pigeons les bombardiers soviétiques après leurs tirs de missiles.

    Mais, à mon sens, il ne se moquait pas. Il restait réaliste. Nous n'avions pas pour ambition de pouvoir affronter seule une attaque soviétique de toute manière, mais nous étions parfaitement capable de tenir notre rôle de soutien à une opération amphibie très lourde.

    On aurait pu avoir des F-4, des Mirage F1 ou des F-18 light à la place de nos F-8 que ça n'aurait pas changé fondamentalement notre postulat stratégique (qui est toujours le même dans les grandes lignes sur ce sujet là)

  8. Bonjour Pollux

    A méditer certes, mais dans le cas de détroits, golfe ("petit" golfe comme le persique), mer fermée, si la menace aérienne est, bien évidement, à prendre au sérieux (et pour ma part, je ne risquerait pas mon PA sur ces zones à moins d'être à peu près sûr de ma supériorité), c'est la menace sous-marine qui m'inquiète le plus.

    En eau peu profonde, sur des étendues limitées, le risque est maximum.

    Et que l'on ne vienne pas me dire qu'un PA est "discret acoustiquement parlant", car je répondrai la phrase préférée de mon fils actuellement:

    "Tout est (très!) relatif, papa..."

    a+

    Vorpal777

    Tout à fait Vorpal.

    J'ai fait le choix de ne parler que des menaces aériennes parce que j'aurais été bien trop long si j'avais du faire un exposé sur la protection des GAN en général (et j'étais déjà bien assez long ;) )

    Il est évident que la menace sous-marine reste et restera la menace la plus pernicieuse pour un GAN, tout simplement parce qu'elle est, d'un point de vue tactique, la plus difficile à prévoir et la plus soumise aux aléas du hasard et de la chance.

    C'est la menace la moins "controlable" tactiquement.

    Stratégiquement, c'est loin d'être le cas par contre.

    Contrairement aux forces aériennes ou aux menaces de missiles longue portée (quand je parlais de menaces "aériennes" je parlais à la fois des avions et des missiles dans mon poste précédent), il est très facile pour une force équipée de porte-avions de connaître très précisément l'état des forces sous-marines ennemies. On sait combien de sous-marins il a, de quel type, on connait souvent leurs performances, leurs zones de patrouille etc. Bref, on les colle au cul depuis avant le début du conflit en général.

    De sorte que s'il s'agit d'une menace sérieuse, soit on la clou au port, soit on la harcèle (et la détruit si possible) avec notre propre sous-marinade, lui rendant difficile la tâche anti-porte-avions.

    D'autant plus qu'on parle de SSK ici (on ne va pas se lancer dans des conflits entre pays dotés de SSN, sinon c'est qu'on parle de WWIII), des navires qui restent aisés à traquer dès lors que l'on joue la montre.

    Cela reste donc une menace très sérieuse, mais qui dépasse le cadre dont il était question initialement (sauf à vouloir parler des MDC longue portée lancés depuis des sous-marins), et qui est traitée par des moyens dédiés bien précis déjà.

  9. Excuses moi, mais c'est en aucun cas une erreur de trad, observe bien la phrase ...

    La syntaxe utilisée est ambivalente, elle est autant utilisable pour parler du missile que du soum' : et le SSBN entre parenthèse ne change rien ...

    Il n'y a aucune ambivalence dans la phrase initiale, c'est bien une erreur de traduction.

    Sinon autant dire que la langue anglaise est une ambivalence dans ce cas, car elle place toujours les adjectifs et les qualificatifs devant le nom. L'ambivalence n'a lieu que si on cherche à traduire.

    Là, aucune ambiguité: on parle de 12 sous-marins lanceurs de missiles balistiques (on met même le sigle "SSBN" entre parenthèse pour expliciter de quoi il s'agit).

    Et si en plus on replace l'expression dans la totalité de la phrase, c'est encore plus évident (on parle d'une nouvelle "classe" de 12 navires pour remplacer une ancienne classe de 14 navires).

    Rien de bien sorcier là-dedans.

    Les Américains savent très bien ce qu'ils veulent: 12 sous-marins équipés de 16 missiles chacun pour remplacer 14 sous-marins équipés de 24 missiles chacun.

    Cela permet de respecter les accords signés (réduction du nombre de têtes et de vecteurs) tout en permettant une dilution des missiles sur plus de plates-formes, augmentant ainsi la survivabilité de leur dissuasion navale.

    Quant au fait qu'ils fassent 2000t de plus que les anciens Ohio, ou est le grand mystère?

    Les Typhoon russes déplaçaient deux fois plus que les Ohio américains et emportaient pourtant 4 missiles de moins.

    2000 t de plus, c'est 10% de plus. Cela peut très bien se justifier par une légère augmentation du diamètre de la coque, par une nouvelle technologie de réacteur, par une meilleure isolation acoustique, ou tout simplement par des quartiers d'équipage plus grands et confortables, rien de plus.

    De plus, rien de dit pour l'instant que la conception modulaire des nouveaux lances-missiles ne prendra pas plus de place que l'ancien agencement.

  10. Oui, c'est pour ça que j'ai mis "quasiment"  Wink

    Mais essayons d'aller un peu plus loin dans ce "what if" :

    Nous disons donc que les Hawkeye ne sont pas en l'air. La veille AA est alors assurée par les radars longue portée.

    - si les avions ennemis arrivent tranquillement à haute altitude (cool pour le cdg), alors ils seront détectés vers 250-300km. D'ici à ce qu'ils arrivent à portée de tir de leur antinav (dont on va estimer la portée à une cinquantaine de kms), le cdg aura environ 15 minutes devant lui, soit largement le temps de faire décoller 2 voire 4 Rafale.

    - si les avions ennemis sont un peu plus "malins", ils détectent la présence des radars de veille avant que ces derniers ne s'aperçoivent de leur présence. Ils plongent alors vers la surface et se dirigent vers la source d'émission desdits radars. Arrivés vers 60 km, ils reprennent de l'altitude pour identifier la cible et balancent leur antinav dans la foulée. Dans ce cas, les Rafales ne sont d'aucune utilité... Tout reposera sur les défenses terminales.  Embarrassed

    Edit : j'avais pas vu que t'avais édité ton message

    En fait c'est un peu plus subtile que ça, notamment au niveau de l'utilisation des E-2.

    De manière générale, il faut bien voir que la menace n'est pas toujours existante.

    Quand on se promène au large de l'Inde et du Pakistan (contre qui nous n'avons aucun grief) pour aller canarder l'A-stan, la menace aérienne (aéronefs et missiles) est quasiment inexistante par rapport à ce qu'elle serait si on naviguait en Mer d'Oman en plein pendant des opérations de frappe contre l'Iran.

    Dans un cas, on peut envoyer les Hawkeye faire du contrôle aérien au dessus du territoire ennemi, dans l'autre on préfèrera les garder en support de la flotte.

    Ensuite, quand la menace est existante, elle n'est pas permanente non plus, et elle n'est pas absolue.

    Cela va dépendre du tempo des opérations, de l'emplacement du GAN, de l'analyse tactique de la capacité de riposte ennemie.

    Quand aucune frappe n'est en court (parce qu'on ne frappe pas forcément H24 depuis un PA français), les Hawkeye n'ont pas forcément besoin d'assurer une couverture permanente, même si l'ennemi dispose d'appareils d'attaque et de missiles longue portée.

    Tout simplement parce qu'il suffit à un GAN de couper toutes ces émissions distinctives pour devenir tout bonnement invisible sur la mer. Un PA est minuscule devant l'immensité d'une mer aussi étroite que le Golfe ou même l'Adriatique. Le retrouver là-dedans demande de voler haut radar allumé... Et là, pas besoin d'un Hawkeye pour détecter la menace et lui coller une paire de Rafale au cul, si tant est qu'il ne soit pas tombé par hasard sur une FLF ou une FREMM qui lui aurait envoyé une bordée de missile dans la tronche à la volée.

    Et c'est très loin d'être de la science fiction: Malacca, Hormuz, Bab El Mandeb, Formose, Gibraltar, Cap Nord...

    Tous ces détroits et bien d'autres ont été passés au moins une fois par un ou plusieurs GAN américain tous feux (et radars) éteints, de nuit, dans la plus grande discrétion (certains l'ont aussi été par des GAN Français ou Anglais).

    Réussir une telle prouesse (et le faire comprendre à qui de droit) est déjà, en soit, un signal politique fort de l'engagement que l'on souhaite prendre, mais aussi la preuve que l'on maîtrise l'océan et qu'il est très difficile de nous en empêcher.

    Quand on compare des forces, ici ou sur d'autres forum, on se place souvent dans un contexte tactique précis et on l'étend jusqu'à en faire une généralité, oubliant presque tout le temps de prendre en compte les déplacements des forces dans l'espace et leur positionnement sur une échelle de temps donnée.

    A méditer.

  11. Je ne dis pas qu'il faut tout rejeter en bloc: ils donnent des tableaux, graphiques, schémas et autres données brutes tout à fait intéressantes.

    Mais il faut vraiment prendre en compte qu'il s'agit d'un pur site de lobbying, ou plus simplement de fan-boyisme. Je ne dis pas ça spécialement pour toi, je préfère juste prévenir ceux qui nous liraient de quoi il retourne.

  12. La seule chose pertinente et intéressante sur Ausairpower c'est leur capacité à compiler des données issues de sources diverses mais publiques et connues. Le tout pour, malheureusement, n'en tirer que les conclusions qui vont dans le sens fixé au préalable.

    Ce qui pour moi suffit à rejeter en bloc tout ce qui émane de ce site et qui se voudrait un tant soit peu une "analyse".

    Comparer des données chiffrées sur du papier n'a AUCUN intérêt dès lors que l'on ignore le contexte tactique et stratégique.

    Le F-35 (ou le F-18) peut bien avoir toutes les lacunes du monde par rapport au PAK-FA en terme de portée radar, d'autonomie etc, au grand final les Australiens s'en contre-foutent pour une seule et bonne raison: les assaillant devront faire des centaines voire des milliers de kilomètres pour attaquer les bases Autraliennes, alors que les australiens seront déjà sur place.

    Exit donc toute forme de supériorité en terme de performances.

    Et ça, c'est pour ne parler que des sujets qu'ils abordent. Parce que si on commence à parler multiplicateurs de forces, entrainement des pilotes et profondeur stratégique, toute la rhétorique de Ausairpower s'effondre de toute manière.

    Ceci étant dit, même si j'aurais adoré voir des Rafale aux couleurs australiennes, pour l'instant tout ceci est hors sujet les amis ;)

  13. Or, on a assisté dans le passé à un mélange des genres : les politiques et l’administration ont fait du commerce, ce qui est une catastrophe.

    Mouais.

    En tous cas NOS politiques et administrations des 15 dernières années n'ont effectivement guère brillé dès lors qu'ils tentaient de se lancer dans le commerce international d'armement.

    Les politiques et administrations Américaines s'en sortent nettement mieux, c'est même pour eux un point fort plutôt qu'un problème structurel.

  14. Concernant l'idée de rationaliser les flottes de Rafale C et de Rafale M pour bénéficier d'un meilleur effet de série, c'est une fausse bonne idée.

    On rationalise DEJA le Rafale C... vis à vis du Rafale B.

    Si on équipait le Rafale C d'un train navalisé, d'une crosse d'appontage et des systèmes navals de base (notamment les aides à l'appontage, l'échelle intégrée etc.), on aurait toujours besoin des trains normaux et des équipements standards pour le Rafale B.

    Cela n'aurait donc aucun intérêt économique, d'autant plus que les surcoûts de la version navale auront bien du mal à être rentabilisés par un quelconque effet d'échelle sur une si petite série.

    Et il ne faut pas croire que la navalisation n'a aucune incidence sur les qualités de l'appareil non plus (poids, trainée, autonomie, emport).

    Et non, on le sait, on ne peut pas non plus mettre les équipements navals du M sur le B sans faire des sacrifices opérationnels que personne ne souhaite.

    AASM

    Désolé d'être hors sujet, mais je voulais revenir sur l'AASM Laser et ce que ça implique (enfin) pour le Rafale.

    Il s'agit effectivement dans une certaine mesure d'une "arme de riches" pour certains usages. Cela dit, ces usages (CAS, notamment urbain, COIN etc...) sont remplis par d'autres armes moins coûteuses comme les GBU de 125 ou 250kg, certaines équipées de charges en béton etc.

    Mais quand on en a besoin, pour faire une guerre moins "hybride", où il faut gérer des imprévus, l'AASM se révèle être l'arme idéale.

    Avec 6 ASSM, un Rafale qui décolle pour une mission pourra être redirigé vers n'importe quel type de cibles: cibles navales, cibles terrestres, sites radars etc. Mieux encore, il pourra gérer autant de cibles qu'il emportera d'armes.

    Un Super Hornet dans une configuration polyvalente devra choisir entre JDAM/SDB, SLAM, HARM et Harpoon.

    Certes ces armes (tout comme l'Exocet, le SCALP ou un AASM-IIR) seront bien plus optimisées pour des cibles hautement protégées (sites SAM longue portée, navires de combats bien équipés en AA etc.).

    Mais contre la plupart des pays qu'on pourrait être amenés à attaquer en force, la polyvalence du Rafale, de son système d'arme et de son armement est pour le coup véritablement unique au monde.

  15. Salut Bubzy,

    Quid d'un ennemi doté de chasseurs furtifs? Spectra repose en grande partie sur les émissions radar de l'adversaire, je pense donc justement que celui-ci restera radar éteint, et attendra qu'un de nos Rafale l'ait pisté et tente de l'acquérir. Il pourra alors tout simplement lui envoyer un missile sans allumer lui-même son radar, en utilisant les données de SON Spectra (les US ont un équivalent sur JSF et Raptor, pourquoi sous-estimer les Russes et Chinois?), et en restant invisible aux autres avions dans la zone. La furtivité d'une NOUVELLE plate-forme française serait dans ce cadre-là un égalisateur: les chances d'être repéré au radar devenant égales de chaque côté, on peut supposer que cela devienne un "jeu de cache-cache", et que l'évolution des Spectra respectifs vise à capter les signaux faibles de l'adversaire, puis à émettre très brièvement pour tenter de le repérer.

    Mais euh... En fait, là, on est juste franchement des gros débiles dans l'armée de l'air! Où alors y'a un bug dans la logique que tu décris ;)

    Donc je résume:

    Comme SPECTRA se base sur les émissions de l'adversaire, on va en déduire logiquement qu'il va éviter d'émettre parce qu'il est pas con. Logique. Là OK.

    Par contre, nous, comme on sait qu'on a en face un avion furtif (difficile à repérer au radar) et en plus équipé de son propre SPECTRA à lui, bah nous on va se dire qu'on a toutes nos chances de le capter au radar sans se faire repéré (puisqu'il est furtif et qu'il a un SPECTRA) et donc on allume notre propre radar !! Logiq... Hum, wait a minute?!  :rolleyes:

    Alors que si on était furtifs, nous, bah ça nous permettrait nous d'arrêter d'être des abrutis qui allument leur radar et on passerait notre temps à zigzaguer dans le ciel en priant pour tomber nez à nez avec le J-20 ennemi...

    Hum.. Wait a second!   :rolleyes:

    Ce que tu décris n'a pas de sens. Même si on imagine deux flottes s'affrontant sans aucune soutien (pas d'avions d'écoute ELINT, pas d'AWACS, rien), ce sera plutôt l'avion furtif qui sera tenté de localiser le Rafale avec son radar, puisque nous on n'aurait apparemment aucune chance de le faire (bah uui, il est furtif hé!).

    Nous de notre côté, bah on se reposerait plutôt sur notre grosse suite de capteurs passifs, ce qui est loin d'être con.

    Le fait est qu'en réalité, les appareils (et pire, les systèmes des appareils) ne peuvent pas être comparés directement, comme ça, radar vs radar, furtivité vs discrétion.

    Il faut prendre en compte les AWACS, les tactiques et l'entrainement utilisé (combattre en silence radio n'est VRAIMENT pas à la portée de tout le monde), la qualité des senseurs passifs mais aussi (et surtout dans le cas du Rafale) la fusion des données de tous ces capteurs et leur présentation au pilote etc etc etc.

    Le jeu de cache cache que tu décris existe déjà, et le maîtriser repose sur bien plus que la furtivité de son appareil (et nos pilotes le maitrisent remarquablement bien)

  16. Ok pour ça Tmor, j'éspère bien qu'il y a des gens qui en savent plus que nous et c'est tant mieux pour nous si ils sont sur ce forum. Je suis un hobbyist et ne suis pas ingénieur aéro c'est vrai, par contre j'étais chef d'entreprise et je sais comment on fait tourner une boite.

    On fait tourner une boîte en investissant dans ce qui est rentable et nous permet d'être concurrentiel, avec une prise de risque réelle mais calculée et mesurable.

    Pas en investissant une fortune dans quelque chose qui n'apporte aucune plus-value à notre produit simplement parce que notre concurrent, lui, l'a fait (en cohérence avec d'autres choix qui diffèrent des nôtres)

    Pour revenir au Rafale avec cet appareil on est a 2 doigts de pouvoir être au top mondial il faudrait simplement investir un peut plus dans ce programme et se servir de cette base pour la faire évoluer si on ne veut pas développer un remplaçant.

    Qui te dis qu'on n'est pas déjà au top mondial?

    Et qui te dis qu'on n'a pas prévu d'investir pour le faire évoluer?

    On aurait un atout par exemple le missile ASMP-A il est unique au monde pourquoi ne pas en développer une version a frappe conventionnelle pour cible de haute valeur?

    Parce que ça coûte une blinde déjà. VRAIMENT une blinde, le tout pour un intérêt tactique limité dans nos forces.

    Un SCALP plus discret (notamment en infrarouge) avec un profil de vol différent à une meilleure "rentabilité" par rapport à "l'investissement" qui est fait.

    En gros, pour x millions d'euros de SCALP, on touchera plus de cible qu'avec x millions d'euros d'ASMP-A, tout simplement.

    Ensuite il y a des raisons politiques et diplomatiques pour la version anti-navire, qui pourraient s'appliquer à une version de croisière. Le fait est que la quasi totalité des navires occidentaux touchés ou détruits par des missiles anti-navires depuis l'avènement de ces derniers l'ont été... par des missiles occidentaux.

    On n'aime pas trop répandre dans la nature ce genre de missiles en fait.

    A cela, on rajoutera la raison principale qui a conduit au retrait des missile double-usages (nuke/conventionnel) dans TOUS les inventaires américain: en cas de tir contre un ennemi costaux (en gros ceux qui mériteraient d'être traités à coups de missiles de ce genre), impossible de déterminer avant l'impact si le missile est conventionnel ou nucléaire.

    On ne va pas risquer une "riposte préventive" nucléaire ou chimique simplement pour ça.

    On pourrait spécialisé une partie du parc de Rafale pour la supériorité aérienne moteur plus puissant, CFTS un conteneur ventral furtif avec 4 météor comme sur le Silent Hornet sans forcément modifier tout le parc. Je pense que ça c'est faisable sans se ruiner, Dassault pourrait quand même le faire sur fond propre un conteneur a développer, les moteurs sont déja quasiment dispos, il y aurait juste les entrées d'air a modifier ça ne doit pas être insurmontable Boeing l'a bien fait avec le Super Hornet. Ce serait une solution a moindre coup pour se maintenir au top sans trop de budget. Et peut être pour l'export être un atout suivant la demande du pays, soit un Rafale classique moins chers pour les missions classiques ou un Rafale tourné sur la supériorité aérienne un peut plus chers mais spécialisé.

    "Sans se ruiner"??

    La seule augmentation de puissance des réacteurs se compte en MILLIARD d'euros, et je ne parle pas des frais de production.

    Quand Boeing "l'a fait" avec le F-18, il est passé du Hornet au Super Hornet: il a développé un NOUVEL AVION, un avion 100% différent. Et ça a coûté des milliards de dollars.

    AUCUNE entreprise au monde ne va se lancer dans ce genre de programme à moins d'être moribonde et de jouer alors sa survie (Bonjour SAAB ! ) ce qui est très loin d'être le cas de Dassault.

    Le Rafale va évoluer, mais on ne sait juste pas dans quel sens.

    La France connait très bien, mieux que tout le monde à part les USA, la valeur de la furtivité, ses atouts mais aussi ses limites.

    Si on choisi de ne pas optimiser outre mesure la furtivité passive du Rafale lors de sa MLU (c'est un vrai "si", puisqu'on ne sait rien des choix qui seront fait alors), c'est peut-être tout simplement parce qu'on sait que ça ne sert pas forcément à grand chose.

  17. On peut même dire que dans certains domaines (notamment naval) on est clairement devant les USA, et sans doute même (toutes choses égales par ailleurs) au premier rang mondial.

    Nos armées connaissent (pas que théoriquement, empiriquement aussi) la furtivité et l'ont déjà utilisée en opération. On connait ses avantages, mais aussi ses limites.

    Ce n'est pas pour rien que, dans l'aéronautique comme dans le domaine naval, on mette autant le paquet sur les capacités électronique (de "brouillage" au sens très large) en complément de la discrétion. Dans ce domaine aussi on est très en avance.

    Je l'ai dis quelques posts plus haut, le Rafale n'est pas "furtif" dans le sens américain (ou chinois, ou russe dans une moindre mesure) du terme. Et il ne le sera JAMAIS, quelque soit le pognon qu'on consentira à mettre dans sa MLU.

    Et il n'a pas besoin de l'être. On mise sur d'autres facteurs pour le rendre moins détectable (profile de vol de l'appareil, mais aussi profile de vol des armes, système SPECTRA intégralement embarqué à bord de l'appareil etc.)

    Et on est à l'heure actuelle FRANCHEMENT doués pour ça.

    Pas les meilleurs du monde, mais comme on ne compte pas faire la guerre aux USA, alors on a aucun adversaire potentiel devant.

    Alors oui, dans quelques années, PAK-FA et peut-être J-31 se retrouveront vendus à des vilains méchants à qui on aimerait flanquer une rouste. Ouais, peut-être (les USA ont refusé de vendre le F-22 au Japon en grande partie pour éviter la prolifération de ce type d'appareils, conçus avant tout pour contrer le F-22. Rien ne dit que les Chinois et les Russes n'ont pas la même arrière pensée).

    Mais déjà, comme on a pas prévu de faire la guerre à la Chine, l'Inde ou la Russie, on est quand même tranquille un moment.

    Et ensuite, l'histoire récente nous a prouvé que si de tels appareils se retrouvent entre les mains d'un "rogue state" sur qui l'OTAN a décidé de passer tel un rouleau compresseur, et bah les joujoux russes ou chinois top moumoute modernes auront toutes les chances de se retrouver explosés sur leur tarmac ou privés au choix de piste de décollage/carburant/pilotes par quelques frappes bien senties.

    On a une armée optimisée pour des menaces réalistes, pas pour se préparer à lutter contre un débarquement chinois à Hawaï ou une invasion des petits hommes verts (pour ça on a le SGC, comme chacun le sait ;) )

  18. Mais en fait, Dark Sidius, tu veux quoi et pour faire quoi sur une MLU du Rafale?? A part le faire ressembler autant que possible au F-35?

    Comme c'est partit alors apparement il n'y aura que dal dans la modernisation a mi vie du Rafale une fois de plus aucun budget pour rien faire comme d'hab.

    Donc en fait si on transforme pas le Rafale en F-35, on fait que dalle?

    Alors oui, si on a le budget du programme JSF on peut se permettre de renvoyer tous les Rafale en usine, leur remplacer 80% du fuselage, tout le système propulsif (entrées d'air comprises), leur coller une double dérive, ah et puis les ailes aussi, pour pouvoir supporter les pods furtifs en bout d'aile...

    Ah bah tiens, ça fait un nouvel avion !!

    Ce n'est pas ÇA un MLU, ça c'est développer un nouvel avion.

    Le principe du MLU c'est d'offrir de nouvelles capacités (ou de mettre à jour les anciennes) à un appareil en fonction des besoins opérationnels actualisés en fonction des RETEX.

    Il s'agit de faire évoluer les capteurs (radars, OSF, pods de désignation et de guerre électronique etc.), mettre à jour les moteurs, faire des modifications modestes de la cellule (renforcement des RAM pour la furtivité, éventuellement quelques améliorations aérodynamiques), le doter de nouveaux armements etc etc.

    Les Cfts serait bien un minimum au lieu de trainer les bidons qui doivent se voir comme le nez au milieu de la figure au radar, les AASM c'est pareils. Toute la planète doit avoir tord alors, et l'armée de l'air la seule a être dans la vérité.

    Les bidons on les largue avant d'arrivée à portée des radars ennemis si vraiment on doit s'en méfier.

    Mais c'est vrai que toute la planète à raison, et que nous on a tord. On va en parler à l'US Navy, à l'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie, mais aussi aux armées Japonaises et Sud Coréennes (de toutes petites armées de rien du tout), Indiennes, Brésiliennes etc.

    Et puis à tous les pays qui utiliseront des F-35 avec des armements sous les ailes pour les utiliser comme on utilise nos Rafale (la GBU-12 et la GBU-49 ne vont pas sortir des inventaires et le CAS ne va pas cesser d'être une mission prioritaire simplement parce que le F-35 permet de faire autre chose).

    Les UCAV c'est pareil il faut arrêter de croire que c'est la merveille des merveilles, les seuls a y croire sont la Navy et encore, ils ont déja repoussé et étudie un peut plus le concept du N-UCAS. L'USAF ne veut pas d'UCAV elle n'y trouve aucun intéret, pour sa dotrine dans le Pacifique ils sont en train de revenir en arrière sur les drones, car aucune chance de survie dans un environnement de combat intense.

    L'US Navy a été forcée à retarder son programme UCAV par le Pentagone pour mettre la priorité sur le F-35C qu'elle ne peut pas voir en peinture en réalité.

    Pour l'USAF, c'est encore plus accentué. Le F-35 coûte si cher qu'elle ne pourra pas se payer une flotte d'UCAV conséquente en plus d'une flotte de chasseurs tactiques suffisante. Mais elle n'a pas DU TOUT abandonné l'idée des UCAV, y compris pour des options stratégiques d'ailleurs.

    Dans tous les cas, on ne PEUT PAS transformer de fond en comble un chasseur lors d'une simple MLU sans que cela ne nous coûte quasiment aussi cher qu'un appareil neuf.

    Le Rafale finira sa carrière sans être furtif, comme les Super Hornet, les Typhoon, F-16 et autres F-15 vendus aux plus grandes armées occidentales à la même période.

    A ceci près que le Rafale restera de loin le plus discret de tous ces appareils (et rien ne nous dit que les F-35, J-20 et autres F-31 seront aussi furtifs tous secteurs qu'ils le prétendent ;) )

  19. Je tiens de sources sûre que cela fait plusieurs mois qu'on s'agite convenablement (et assez discrètement) en Méditerranée Orientale. Cela concerne tant notre flotte de surface que notre flotte sous-marine, mais aussi notre aéronavale et notre armée de l'air.

    Je ne parle pas nécessairement du CDG et de la chasse (embarquée ou non), mais disons que les Turcs ne sont pas les seules forces de l'OTAN à faire de la reconnaissance, de l'écoute électronique et des opérations spéciales dans le coin.

    Quoi qu'il en soit, si "on" se décide à intervenir en Syrie, ce ne sera que très difficilement comparable à la Libye.

  20. Je ne sais pas trop ce que vous cherchez, ou ce à quoi vous vous attendez, dans un programme de modernisation à mi-vie.

    Là, on parle de MLU. Comme dans F-16MLU.

    Comme le Tornado GR4 par rapport au GR1.

    Ou le F-14D par rapport au F-14A à la limite.

    En commençant à vouloir un avion avec un nouveau nez, des dérives inclinées, de nouvelles entrées d'air, de nouveaux moteurs, une soute conforme ventrale etc. vous êtes juste en train de décrire un tout nouvel appareil. Vous parlez de modifications structurelles bien plus lourdes qu'un simple programme MLU.

    Le principe d'un MLU c'est de pouvoir modifier les anciens appareils pour leur donner de nouvelles capacités, pas de développer une version 2.0 du Rafale. En l'occurrence, quand viendra l'heure de faire une MLU sur nos Rafale, il n'en restera plus beaucoup à produire, et la MLU concernera les modifications qu'il faudra apporter aux appareils de série déjà produits, et ce dans un budget contraint.

    Contraint par quoi? Par le fait qu'il n'y a pas que le Rafale dans la vie.

    Si on veut entrer dans le second quart du siècle avec un minimum de crédibilité en matière de défense aérienne et de projection de force, il va nous falloir investir dans les UAV et surtout les UCAV.

    Alors oui, il y a deux façons de moderniser les Rafale:

    1) Vouloir à tout prix rattraper le F-35. Et ça, je dirais que c'est une démarche d'exportateur, une attitude défensive sur le marché mondial des exportations d'avions de combat.

    On veut plus de furtivité, de partout partout, jusque dans les conteneurs en bout d'ailes (absurdité), histoire de continuer de proposer un truc qui pourra concurrencer le F-35 ou, au mieux, le Silent Hornet si la Navy décide un jour de le financer pleinement (ce qui n'est pas encore dit).

    Le tout en modernisant bien sur tous les capteurs de l'appareil.

    2) Continuer sur notre voie, qui consiste à prendre en compte le fait que la furtivité passive ne fait pas tout, et se contenter d'upgrader les systèmes internes (moteurs, radar, optronique etc.)

    Certains développements pourraient être sympa: CFT, antennes AESA latérales etc. mais je pense qu'il ne faut pas chercher plus d'originalité que ça.

    Un PDL intégré à la cellule, des TVC, ça fait rêver chez les fan-boys, mais ça a un rapport coût/utilité faramineux.

    En décidant de ne pas raboter le nez du Rafale en biseau, de ne pas lui coller une double dérive et d'immondes conteneurs et autres soutes conformes, en ce contentant de poursuivre dans le concept initial en le poussant jusqu'au bout, on économie une fortune, littéralement.

    Avec un peu de chance de quoi nous doter de vrais atouts pour le futurs: des UCAV furtifs, qui compenseront plus que largement ce que le Rafale n'aura pas.

    Il ne faut pas se leurrer: le Rafale est un avion très discret, mais chercher à en faire un vrai furtif est sans aucun doute une erreur grossière. Aussi grossière que de faire passer un pur intercepteur Européen pour un avion d'attaque au sol britannique, si vous suivez mon regard.

    Déjà, parce que ça nous coûterait une fortune, les coûts de ce genre de MLU explosant de manière exponentielle alors que les gains capacitaires ne se font plus qu'à la marge.

    L'US Navy ne s'y est pas trompé, préférant mettre le paquet sur le Super Hornet plutôt que sur le F-35C histoire d'économiser autant que possible pour se payer des X-47.

    Ensuite, parce que les voies pour contrer la furtivité passive existent déjà. Et que rien ne certifie qu'un tel investissement soit un investissement pérenne.

    Alors que pour les UCAV la question se pose moins: ils seront furtifs dès la conception (bien moins cher qu'en rétrofit) et leur configuration de base (ailes volantes) reste pertinente pour un tel concept, que la furtivité serve encore à quelque chose ou non.

  21. Realpolitik realpolitik ;) (à court terme ;) )

    On pourrait revenir sur les agissements de la France en Libye dans les années 80 ou des USA en Iran à la même époque, ou même, tiens! regarder qui a vendu le plus d'armes (notamment des navires de guerre) à la Marine Argentine les 5 années précédant la guerre des Malouines. Et je ne parlerais pas du Pacte de Quincy, ou du soutien US aux talibans contre les soviétiques etc etc.

    Ce n'est pas parce qu'on commerce avec quelqu'un, qu'on lui refile des trucs super secrets, qu'on ne continue pas de le regarder de côté.

  22. Mais pour l'instant rien ne le laisse présager outre mesure.

    Le fait est que la Chine est loin d'être l'engloutisseur de monde monolithique que certains médias se plaisent à décrire, ni le gentil dragon placide qu'elle se plait à prétendre elle-même. Si sa vision de la "propriété privée", notamment appliquée au droit maritime, force les pays voisins à une montée en puissance de précaution, il n'empêche que la Chine reste le partenaire économique de premier plan pour tous les pays de la région, Russie et Japon compris. Personne n'aurait de réel intérêt à entrer en opposition trop frontale avec elle. Même l'actuelle opposition entre la Chine et le Japon en Mer de Chine conserve une certaine retenue, car tous les acteurs se rendent compte qu'il s'agit d'un bras de fer politique et diplomatique (quasiment idéologique) bien plus que militaire ou économique.

    Toutefois, la Chine inquiète quand même. Pas tant en raison de sa vision géopolitique à long terme (on la connait, et on sait comment la gérer, même si beaucoup s'y prennent très mal en entrant en confrontation trop directe) que de sa stabilité intérieure. L'histoire a démontré qu'un empire, aussi gros et puissant soit-il, pouvait s'effondrer et laisser place à un régime bien plus instable et dangereux en moins de temps qu'il n'en faut pour monter une armée capable de se défendre contre un tel ennemi.

    En ce sens je vois très mal la Russie faire plus qu'une alliance de circonstance avec la Chine. Les Russes ont de la mémoire, et ils se souviennent que les choses ne s'étaient pas très bien passé la dernière fois qu'ils ont fait une alliance stratégique avec la grande puissance économique et militaire montante du continent.

    Bon après oui, Poutine gère le pays comme une grande maffia/entreprise plus que comme un réel état. Mais tout de même, le risque serait très grand pour la Russie de se voir "engloutir" dans une Grande Chine, tant culturellement qu'économiquement et militairement.

    Enfin bon, tout est possible après tout, surtout dans un monde politique géré systématiquement par des vues à court terme (sauf en Chine d'ailleurs, marrant hein?)

  23. Bon, vu la teneur du débat sur les missions SEAD, et même si de très bons arguments ont été soulevés de part et d'autre, je pense qu'un petit récapitulatif de l'état de l'art et ses perspectives dans le domaine ne fera pas de mal à tous le monde (hésitez pas à compléter, je m'étale beaucoup mais il y a encore pleins de choses à dire et de nuances à évoquer).

    La lutte anti-radar actuelle connait de profonds bouleversements par rapport à ce qui se faisait du temps de la guerre froide.

    A l'époque, il y avait deux tactiques principales pour l'OTAN: le SEAD et le DEAD, en gros.

    Le SEAD était laissé, dans l'USAF, aux Wild Weasel, tandis que l'US Navy en faisait une partie intégrante de ses chasseurs tactiques par exemple. Il s'agissait de supprimer la défense adverse en la forçant à s'activer (en lui offrant une belle cible d'opportunité en général) pour ensuite lui balancer d'abord des bombes (taux de survie des équipages très faible avec cette méthode sous F-100 au VN) puis plus tard des missiles de plus en plus spécialisés (Standard, Shrike puis HARM, sous F-4 puis F-16 et F/A-18, mais aussi Raven, Prowler et Growler aux US, Martel et ALARM sous Mirage, Jaguar et Tornado en Europe).

    La mission est considérée comme réussie quand le radar de DA adverse est désactivé, soit parce qu'il s'est pris la munition dans la gueule et est détruit, soit parce qu'on les a contraint à désactiver leurs systèmes pour éviter la destruction, ce qui laisse le passage libre aux vagues d'assaut qui, elles, vont cibler les objectifs stratégiques du conflit.

    Le DEAD, lui, est bien plus spécifique. Là il s'agit de détruire physiquement la défense adverse. La mission DEAD n'a pas pour but d'ouvrir un passage aux vagues d'assaut tactiques mais réellement de détruire les défenses, toutes les défenses. Dans le contexte Guerre Froide, cela a une portée éminemment stratégique. D'une part parce qu'il se s'agit plus de mener un simple assaut sur des cibles bien précises, mais bel et bien d'ouvrir complétement l'espace aérien adverse: en gros, c'est le premier signe d'une offensive totale, on n'est plus dans la demi-mesure.

    Ensuite, parce qu'à l'époque, la seule façon de réaliser une telle chose, c'était à coups d'armes nucléaires tactiques. Les capteurs embarqués sur les avions de même que les MDC n'avaient pas la discrétion et la précision suffisante pour développer des solutions de tir pour armes conventionnelles. Parce que ça devait se faire à longue portée, car là il s'agissait de détruire des cibles fixes (ou mobile dans une mesure toute relative) qui elles-même portent très loin.

    Typiquement, les B-2 devaient opérer ce genre de missions, en détectant les sites SAM de S-300 et S-400 approximativement (de toute manière ces systèmes "mobiles" se déplacent en convois poids-lourds et s'étendent sur plusieurs centaines de m² une fois installés) et en les atomisant à coups de charges tactiques pour laisser le champs libre aux B-52, B-1 et FB-111.

    Avec la fin de la Guerre Froide, la mission DEAD a plus ou moins disparu des manuels, et la plupart des analystes focalisent leur attention sur le SEAD.

    En réalité, il faut bien voir que les choses ont profondément changé. Loin de voir une victoire de la doctrine SEAD sur le DEAD, on est en réalité en train de constater une fusion des deux missions, ou plutôt un syncrétisme qui voit le SEAD incorporer de plus en plus d'éléments DEAD.

    Aujourd'hui, on est tout à fait capable de faire du DEAD dans la pratique avec des avions et des armements purement tactiques et conventionnels. Cela tient à deux éléments principaux: un technique, un autre tactique:

    Techniquement, une patrouille d'appareils type Rafale peut, de manière autonome ou conjointement à d'autres moyens (avions SIGINT/ELINT, drônes, satellites etc.), détecter de manière approximative l'emplacement des sites de DA ennemis, avec une précision toutefois suffisante pour y déployer des armements guidés de précision.

    Des armements qui, contrairement à ceux de la Guerre Froide, sont ou seront capables comme Rom_Un l'a souligné, de repérer et reconnaître la cible dans la zone désignée pour se guider dessus de manière autonome. Des armements qui, contrairement à ceux de la Guerre Froide, possèdent une discrétion et/ou une mobilité leur offrant plus de chance d'atteindre la cible sans se faire descendre eux-même.

    Tactiquement ensuite, il faut reconnaître que le DEAD n'a plus la même utilité. Il s'agit de moins en moins de détruire des sites très longue portée très protégés, mais plutôt de s'attaquer à des sites moyenne-portée avec une auto-défense de moindre qualité (relativement au niveau technologique de chaque époque concernée évidemment).

    On ne parle pas ici de détruire les défense aériennes de la Chine ou de la Russie (nul doute que pour se type de guerre "totale" on ressorte les bons vieux schémas nucléaires) mais de détruire celles de pays plus modestes. En Libye dans les années 80, en Yougoslavie dans les années 90, en Irak en 91, on se contentait de SEAD, de forcer les radars adverses à s'éteindre pour laisser passer les raids.

    En Irak en 2003, mais plus encore en Libye en 2011, on est passé à une autre échelle: la technologie nous offrait les moyens de détruire physiquement ce qu'on se contentait de désactiver quelques années plus tôt.

    Autrement dit, on est aujourd'hui capable d'appliquer certains des principes tactiques du DEAD aux missions SEAD. Et, très franchement, pourquoi s'en priver.

    Or, à ce petit jeu là, le couple Rafale/AASM bénéficie d'un avantage indéniable.

    Le Kosovo l'avait démontré: les missiles types HARM et ALARM employés dans un but de destruction des sites de défense adverse présentent un taux de réussite plus que hasardeux.

    Ils sont faciles à brouillés, leur profil de vol et leur faible capacité de détection angulaire rend la destruction d'un site qui viendrait de s'éteindre pendant le vol du missile très aléatoire, mais surtout ils sont, sur le long terme, très inefficace de par leur principe de fonctionnement même.

    Visant les radars émetteurs à très grande vitesse, même la future génération de missiles AR souffrira d'un défaut majeur dès lors qu'il s'agit de détruire la défense adverse (et non de la supprimer): ils visent l'antenne.

    Or, il suffit de placer l'antenne d'un site SAM à quelques centaines ou milliers de mètres des lanceurs et des stocks de missiles (sans parler du poste de commandement) pour protéger le reste du site et, pour peu que l'on ait quelques antennes en rabe, le potentiel martial du site SAM en question.

    Avec ce type de missiles, on restera TOUJOURS dans une optique SEAD, qui demandera un raid supplémentaire chargé de SDB ou de JDAM pour finir de réduire en cendres l'ensemble du site SAM. Le futur AARGM intégrera un autodirecteur radar actif, mais sa charge restera toujours trop limitée pour attaquer autre chose que le véhicule de commandement à défaut du radar lui-même.

    Dans le contexte américain, cela ne présente pas vraiment de problèmes.

    Ils disposent d'appareils spécialisés pour le SEAD, et d'un nombre conséquent d'appareils tactiques et surtout stratégiques conventionnels. Sans parler des munitions, surtout les munitions.

    Avec une patrouille de Growler ouvrant la route pour détecter les différents sites SAM, détruire leurs antennes ou les empêcher d'émettre, et une paire de B-1B emportant un total de plus de 280 SDB ou une centaine de GBU-54 (ou même une série de frappes de Tomahawk depuis un navire au large), on se rapproche plus du terrassement que de la frappe tactique.

    Dans un contexte européen, c'est beaucoup beaucoup plus délicat. Les pays Européens n'ont pas les moyens de faire les deux: soit on ouvre un corridor pour les chasseurs-bombardiers via des tirs de ALARM/HARM, soit on détruit physiquement les sites SAM lors du passage même des chasseurs bombardiers.

    Et c'est là que le couple AASM/Rafale tire vraiment son épingle du jeu.

    Un raid de 6 Rafale transportera 36 AASM, et il pourra en faire ce qu'il veut, tactiquement.

    C'est d'ailleurs très précisément ce qui s'est passé en Libye, alors même que nos pilotes n'avaient pas reçu spécifiquement de formation SEAD.

    Le fait est que si une patrouille de Rafale rencontre sur son chemin un site SAM de courte ou moyenne portée, il pourra de manière autonome lui balancer quelques AASM sur le coin de la figure pour le faire taire ou même, quand la fusion des capteurs le permet (ça a été le cas plus d'une fois), le détruire.

    A terme, une version AR de l'AASM, basée sur la version IR avec reconnaissance de cible pourrait viser directement les véhicules lanceurs, les postes de commandement, les stocks de missiles, en plus des radars, sans même que le pilote n'ait à les reconnaître visuellement via l'OSF ou le Damocles.

    Le gros avantage repose ici sur le fait que les Rafale travaillent en mode collaboratifs, et que la maniabilité de l'AASM permet des passes de tirs bien plus sécurisées que du temps des seules BGL ou, même, des premières versions du HARM.

    Alors bien entendu, tout n'est pas à la portée d'une AASM, même d'une 125kg éventuelle, ni même d'un HARM d'ailleurs.

    Quand on affronte un S-300 ou un S-400, en général il n'y a pas vraiment de confrontation directe. On passe soit par des tirs de missiles de croisière furtifs ou navals (Scalp, Storm Shadow, Tomahawk), soit on contourne tout simplement la zone de danger.

    Mais le gros avantage de l'AASM sous Rafale, c'est la souplesse du système.

    Un Super Hornet doit sacrifier 2 points d'emports pour embarquer 2 HARM.

    Dans la pratique, c'est 2 HARM et 3 bombes de 250kg (JDAM, GBU etc.) pour la capacité air-sol (avec 2 réservoirs, un pod et 3 missiles air-air)

    Alors oui, s'il tombe sur 2 radars il pourra toujours se frayer un chemin en les détruisant/neutralisant pour ensuite larguer ses 3 bombes.

    Et s'il n'en croise pas, bah il aura trimbalé 2 missiles pour rien, sur des points d'emport qui auraient pu servir à emporter autre chose.

    Et s'il en croise plus de deux, bah, il pourra pas les traiter seul.

    Sur le Rafale, c'est une souplesse tactique maximale: les 6 AASM peuvent servir soit à affronter des sites SAM (avec la possibilité de larguer plus de 2 armes contre ces sites si le besoin s'en fait sentir), soit, si aucun radar de SAM ne s'active, garder les 6 armes pour d'autres cibles.

    En terme de préparation de mission, de rentabilisation des moyens mis en oeuvre etc. c'est du pain béni, surtout quand on dispose de moyens plus limités. Pas besoin d'escadrons spécialisés, pas besoin de sacrifier des points d'emport pour des armes défensives plutôt qu'offensives. On peut embarquer la même arme polyvalente sur les mêmes avions polyvalents, et ne pas vraiment se soucier outre mesure de ce qu'on peut ou pas en faire.

    Alors bien sûr, l'AASM, même sur Rafale, n'est pas parfait et ne supplante pas le HARM et le futur AARGM contre les sites SAM les plus modernes, les plus réactifs et les plus coriaces. Dans le domaines des SAM de portée intermédiaire étendue notamment, les AARGM conserveront un avantage indéniables, et un patrouille de l'US Navy pourra passer à travers quand une patrouille de la MN devra contourner le problème ou recourir à des moyens plus lourds.

    Idem pour les cibles navales ou les cibles les plus mobiles, ou bien les systèmes de DA "artisanaux". La reconnaissance de cibles, c'est très bien pour du Fire & Forget sur des sites connus à l'avance, mais il faut une énorme base de données pour couvrir toutes les cibles d'opportunité. Ce dont s'affranchit un missile type HARM ou AARGM, dans une certaine mesure.

    Et j'aimerais bien voir aussi la réactivité du couple AASM/Rafale face à un site qui s'amuserait à s'allumer à l'improviste sous le nez du raid à protéger. Pas sûr qu'on soit plus prompt à presser la détente qu'un AARGM sous F-16CJ pour le coup.

    Mais ce sont deux logiques différentes, adaptées à des besoins et des formats de forces différents.

    Reste néanmoins que la "logique" française est plus empirique que théorique, justement.

    De ce que me disaient les pilotes eux-même, le SEAD sous Rafale s'est quasiment improvisé en Libye (même si le conflit ne nous est pas non plus tombé dessus de nulle part).

    Les résultats ont été exceptionnels dans de tels conditions, mais il faut bien voir que SPECTRA servait encore le plus souvent à esquiver une menace plutôt qu'à fournir une solution de tir pour la détruire.

    On a posé des bases en Libye, avec un AASM guidé sur coordonnées et des équipages non spécialisés dans le SEAD.

    Reste à voir si on se contente de ça où si on cherche vraiment à mettre le paquet, en dotant par exemple l'AASM-IR de capacités de reconnaissance de cibles optimisées pour le SEAD (la conversion d'une grande partie des AASM-IR prévues en AASM-Laser ne plaide pas en ce sens pour l'instant), voire même en développant une AASM-IR de 125kg spécialisée dans ce domaine (bien que toujours polyvalente).

    L'AASM a un énorme potentiel, que ce soit en anti-radar ou en anti-navire. Reste qu'il ne faut pas uniquement miser sur la version Laser pour ces missions, car on limitera alors le champs d'action à des cibles de courte portée.

    Les principes généraux sont là. Reste à voir ce qu'on en fait.

×
×
  • Créer...