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AIR-DEFENSE.NET

PolluxDeltaSeven

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Messages posté(e)s par PolluxDeltaSeven

  1. Et ils ont déjà des Su 30MKI et bientôt le PAK FA, pourquoi prendre un nouvel intercepteur?

    Parce que les Indiens ne font pas vraiment les choses comme tout le monde.

    Le Su-30 est un bon chasseur, mais c'est aussi une bonne plate-forme air-surface et air-sol. Idem pour le PAK-FA qui pourrait être un appareil de pénétration air-sol assez performant finalement.

    Alors on est d'accord, avec 2 intercepteurs Mach 2 de haute-altitude en ligne, pourquoi en vouloir un troisième, d'autant plus que ce que le Rafale apporterait en plus-valu sur l'air-sol (missiles de croisière, AASM etc.) dépasse largement la plus-valu en air-air que pourrait apporter le Typhoon.

    Mais les Indiens pensent parfois en dehors des clous, et la dimension "porte-feuille" ne doit pas être négligée. Ils pourraient très bien se dire qu'adopter le Rafale, un appareil clairement optimisé pour la pénétration (notamment nucléaire) et l'attaque terrestre/navale, serait perçu comme un choix offensif vis à vis de ses voisins (Pakistan mais aussi et surtout Chine), tandis que le Typhoon se tape plutôt une réput' de diva de l'a défense de zone, et passerait pour un choix défensif, moins agressif.

    Et vice-versa, selon le message politique qu'ils souhaitent faire passer au moment du choix de l'appareil.

    Et si on comprend que le timing d'une telle annonce (qu'elle soit "agressive" ou "défensive") joue tout autant que la nature du message lui-ême, on comprend que le choix de l'appareil puisse être décalé dans des proportions qui nous semblent incompréhensibles (les mêmes considérations pourront expliquer le long délai entre le choix de l'appareil et la signature du contrat par exemple).

    Bref, c'est un vrai foutu merdier, qui pourra  régler en deux coups de cuiller à pot ou s'étaler sur une ou deux décennies de tractations, selon des considérations qui nous dépassent largement, nous, notre gouvernement et nos industriels.

  2. Je pense qu'il parlait plutôt des SNA.

    Et effectivement, ses derniers ont des systèmes de "bruitage" qui différent en temps de paix, d'exercices conjoints etc.

    C'est marrant mais j'ai l'impression (fausse peut être) que la guerre sous marine (entre sm) c'est un peu se balader dans le noir complet avec un fusil à pompe et de devoir se résoudre à tirer au juger au moindre bruit.

    Non, c'est bien plus subtile et délicat que ça.

    La vraie "beauté" du combat sous-marin, c'est que tout se joue sur la finesse tactique. Aucun sous-marin, SNA ou SSK, n'est 100% discret 100% du temps. Un SSK devra fatalement faire du bruit pour sprinter, ou de toute manière remonter à la surface pour "respirer" au schnorchel. Un SNA fera un léger bruit permanent quasiment impossible à détecter à faible vitesse, mais lui aussi devra changer d'immersion pour jouer avec les couches, recaler sa navigation, s'entrainer au tir de MDCN (ou tirer en vrai d'ailleurs), prendre ou émettre des communications etc etc.

    Et je ne parle pas de tous les "transitoires" (casserole qui tombe, tuile qui se détache, grincements de porte, matelot qui tombe etc  :lol:), inhérents à toutes les longues patrouilles.

    Toute la finesse consiste donc non seulement à être très patient pour savoir repérer l'adversaire, mais aussi à être très intelligent, à se mettre dans la peau de l'adversaire, à prévoir ses prochains mouvements, histoires de se placer à proximité de son trajet supposée et ainsi obtenir un contact que l'on peut suivre.

    C'est le jeu du chat et de la souris, sauf que tout le monde peut être le chat ou la souris à tour de rôle. Les sous-marins sont loin d'être aveugles: comme tous les prédateurs de la nuit, ils ont les meilleurs yeux et les meilleurs oreilles du monde. Mais en face on joue à se faire aussi petit, discret et invisible que possible...

    D'où l'importance de la "culture" sous-marine.

    Avoir un sous-marin, c'est à la portée de n'importe quel pays ayant accès à la mer.

    Avoir un sous-marin utilisé comme une arme crédible, cela demande au minimum 2 ou 3 générations de sous-mariniers pure souche, et c'est à la portée d'une vingtaine de pays grand max.

    Avoir un sous-marin et réussir à l'utiliser dans tous le panel de ses missions, sur toutes les mers du monde, dans toutes les conditions possibles et imaginables, c'est à la portée de 3 pays et demi (c'est nous le demi, ça ira mieux avec l'arrivée des Suffren).

  3. A priori le CAAMM devrait être assez impressionnant en portée pure, notamment en raison d'une éjection du VLS sans utiliser de booster ou la poudre du missile lui-même.

    Résultat: un missile de la taille d'un MICA-VL aura une portée pratique intermédiaire entre le MICA-VL et l'Aster 15 pourtant bien plus volumineux.

    Après, tout dépend de l'usage. Si on ne part que sur l'autodéfense, avoir 4 fois plus de missiles au détriment de la portée peut être intéressant: que la portée tombe de 40 à 25km ne changera pas le fait que c'est bien trop court pour descendre un avion tireur. Alors si ce n'est que pour faire de l'anti-missile, pouvoir disposer de 4 fois plus de missiles, même s'ils portent moins loin, peut être plus avantageux.

    Cela dépend de beaucoup de facteurs évidemment, mais la saturation peut tout à fait compenser la portée brute, surtout si elle est faite correctement.

    Le CAMM sur T-26, c'est pour de l'autoprotection, l'équivalent de ce qu'on met sur nos FLF aujourd'hui, ou des 16 Aster-15 de nos futures FREMM (sauf qu'ils troqueront de la portée contre de la quantité).

    S'ils finissent par en mettre sur les T-45, ce sera en complément des Aster 30 de toute manière.

    N'oublions pas que notre proposition export pour la FREMM grecque se basait sur du tout Aster 30 pour les silos avants, et du MICA-VL pour les silos arrières. Le CAAMM s'inscrit dans la même optique, à la différence qu'il permet effectivement une portée plus grande que le MICA-VL.

  4. On parle de 48 missiles CAMM et 16 missiles de croisière Scalp Naval sur les nouvelles frégates du Type 26, mais ça représente combien de VLS ? 64 ? Ca fait le double de nos FREMM...A moins que les CAMM puissent entrés à plusieurs dans un seul emplacement VLS ?

    Le CAAMM se quad-pack normalement. Donc 16 VLS pour les missiles de croisière, et une douzaine pour les CAMM (sans doute 16 en réalité).

    Après il est aussi possible que le CAAMM utilise un VLS spécialement adapté pour lui qui prend beaucoup moins de place mais ne pourrait rien emporter d'autre.

    Aussi pourquoi ne pas avoir choisit les Aster alors que les Type 45 en sont équipés ?

    Parce que l'Aster 15 ne se quad-pack pas. Pour leurs T-26, ils semblent privilégier la puissance de feu et la défense par saturation plutôt que la portée et la grande précision. Sachant que le CAMM est donné pour 25km de portée maximale tandis que celle de l'Aster 15 tournerait autour de 30km, même si on part du principe que le CAAMM n'a pas la précision de l'Aster (ce qui reste à démontrer), la seule puissance de feu supplémentaire pour une perte de portée aussi marginale suffirait à justifier le changement de missile.

    D'ailleurs, si le missile fait ses preuves, il pourrait très bien remplacer l'Aster 15 sur les T-45, permettant ainsi d'emporter plus de missiles d'autodéfense (et franchement, plus je m'intéresse au concept du CAAMM/CAMM, plus je me dis qu'il pourrait faire une très bonne base pour un remplaçant commun au MICA (VL ou pas) et à l'Aster 15 dans nos propres forces)

  5. Bah c'est pas tant qu'il prend de la place, c'est surtout qu'il occupe des spots qui pourraient être utilisés par des Rafale ou des hélico par exemple. Mais bon, c'est pas tous les jours que le CDG navigue avec le plein d'aéronefs non plus.

    Ceci étant dit, la capacité ravito en vol d'un Greyhound n'est pas vraiment utile. Ces appareils servent surtout à faire la liaison entre le PA et la terre, et vice-versa. L'urgence étant plus souvent dans le sens terre-mer (ramener des pièces, de la logistiques, des hommes pour une relève etc.) que l'inverse, les C-2 sont traditionnellement basés plutôt à terre. Les seules urgences dans le sens inverse sont médicales, mais notre flotte dispose de moyens médicaux très complets (que ce soit sur le CDG ou les BPC), souvent plus complets que la plupart des hopitaux que pourrait déservir le COD (bon pour la Libye, on est à portée de métropole, mais si on opère dans l'Océan Indien, un déplacement de blessés en urgence à Mayotte ou à Djibout n'aurait pas vraiment de sens).

    Bref, les baser sur le porte-avions n'aurait pas trop de sens. Et même si ça devait se faire (déploiement de longue durée sur un parcours très étendu par exemple), ce n'est pas 2 ravitailleurs subsoniques de plus ou de moins qui vont changer grand chose.

    Ce qui pourrait être intéressant par contre c'est la capacité pour le futur C-2 d'être ravitaillable! Là déjà ça aurait un poil plus de sens.

  6. les deux premiers sont des intercepteurs donc leur spécialisation en fait des cibles effectivement faciles, mais les budgets consacrés aux seconds, en ambiance contrainte, apparaissent très pénalisant pour d'autres programmes, d'autres priorités.

    Pourquoi aujourd'hui peut-on parler de "caprices" parce que leur adaptation (heureusement il nous sont vendus quand même comme omnirôle il ne manquerait plus qu'il ne puissent larguer des BGL ...) coûte fort cher au regard de L'ACTUELLE nature des engagements.

    Pour ce qui est de leur définition celle ci est littéralement formatée par l'obligation de lutter contre des systèmes complexes pour assurer leur survie ces conditions ne sont pas aujourd'hui d'actualité dans les conflit que nous rencontrons depuis 20 ans.

    Ces programmes sont tellement lourds en terme de durée (conception, définition, mise au point production, mises à niveau) qu'il figent une grande partie de nos moyens pour 40 ans

    et aujourd'hui cela a des répercussions extrêmement importantes

    Bah la Libye, le Kosovo, ça reste du lourd en matière de combats aériens, je ne vois pas trop ce qu'il faut! Si on (l'OTAN) n'avait que des Predator, des A-10 et autres matériels adaptés aux "conflits actuels" (i.e. embourbement dans des conflits d'occupation), on ne serait allé ni au Kosovo, ni en Libye.

    Kosovo où des Mig-29 ont été abattus par des F-15 et des F-16, pas tous américains d'ailleurs ;) Libye où on est passé à un poil de cul d'affronter des Su-30 au lieu des vieux Mig-23 et Galeb.

    Le fait est que les 20 dernières années n'ont pas du tout démontrer la fin de la chasse à la performance, elles ont juste montrer que le choix des formats adoptés actuellement n'est pas le bon.

    Je m'explique: depuis la fin de la Guerre Froide et les grosses réductions de budgets militaires, il devenait évident qu'entretenir une flotte de chasseurs performants et une autre d'appareils "low-end" deviendrait trop dispendieux. Partant du principe que qui peut le plus peut le moins, la plupart des pays ont laissé tombé le "low-end" pour se concentrer sur le "high-end". Précisons cependant que cette rationalité économique, au moins en France, était antérieure à la chute du mur, puisque le Rafale était conçu dès le départ comme un avion à tout faire.

    Ce que les 10 dernières années ont montré, c'est qu'économiquement, quand on est empêtré dans un conflit qui dure depuis une décennie, ce n'est tout simplement pas viable.

    Du coup, il va effectivement falloir faire des choix. Celui adopté par les Américains et les Anglais (avant leurs coupes sombres de fin 2010 en tous cas) était de diminuer les flottes de chasseurs de combat et rediriger une partie des budgets vers les forces de soutien (hélicoptères de manoeuvre et de combat, UAV, UCAV etc.).

    Encore aujourd'hui, je reste intimement convaincu que nous devons baisser nos commandes de Rafale pour s'engager fermement dans les UCAV MALE (et je pense qu'on l'aurait déjà fait si l'export avait permis de rentabiliser la chaîne du Rafale sans nos seules commandes).

    Tout est question d'équilibre: de tous temps, il a fallu du high et du low-end dans les forces aériennes. Entre la fin du Vietnam et la chute du mur, c'était le high-end qui dominait la scène. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Il ne s'agit pas d'abandonner l'un pour trouver l'autre, mais bel et bien d'avoir un certain équilibre.

    C'est pour ça que je pense sincérement que Rafale, Super Hornet et Gripen restent viables, contrairement aux Typhoon, F-22 et F-35: le prix des 3 premiers est assez bas pour supporter des baisses de commandes au profit de systèmes plus spécialisés, tandis que les 3 derniers coûtent déjà une blinde, tout en étant moins adaptés que les premiers aux combats actuels.

    Peut être que là est tout le débat Pollux il n'y a pas que nos moyens qui sont "figés" par ces programmes il y a aussi notre réflexion stratégique

    A mon avis la réflexion stratégique est là, bien présente. Mais les réalités se bloquent à des questions économiques, industrielles et géopolitiques qui dépassent les opérationnels.

    Nous avons besoin d'un avion comme le Rafale, car c'est le seul type d'appareils capable d'accomplir la PO et de faire autant de frappe qu'avant, mais avec 2 fois moins d'appareils. On le voit bien en Libye.

    Mais effectivement, nous avons aussi besoin d'autres moyens, plus adaptés. Sauf que nous n'avons pas les crédits pour se payer les deux. Et que notre industriel préféré ne serait pas heureux de voir les commandes de Rafale baisser. Et qu'il n'est même pas certain de pouvoir nous proposer un UCAV-MALE abordable et que et que et que...

    Bref, un vrai nid à vipères qui ne permet pas vraiment de réflexion stratégique calme et posée je pense.

  7. Moui...

    Si je suis d'accord avec la rhétorique pour certains avions spécialisés vraiment estampillés "guerre froide" (le F-22 et le Typhoon par exemple), ce n'est pas forcément le cas pour le Rafale, le Super Hornet ou même le Gripen.

    Ce sont des programmes qui ont débuté pendant la Guerre Froide, certes, mais qui restent parfaitement adaptés aux contraintes du combat actuel. D'ailleurs, une grande partie de ces appareils (au moins pour les 2 premiers) a été définie APRES la fin de la Guerre Froide.

    Parce que c'est bien beau de dire que ce sont des caprices, mais qu'aurait-on du faire à la place? Moderniser une énième fois les Mirage 2000 et les SEM? Développer un avion de cette classe là (ce qui reviendrait à un Gripen)? Laisser tomber les chasseurs et passer au tout UAV/UCAV?

    J'aimerais vraiment voir l'alternative proposée. Je suis absolument d'accord pour dire que le F-22, le Typhoon (et dans une autre mesure le F-35*) sont de pures reliques de la Guerre Froide et d'une conception du Air Power complétement dépassée par les impératifs militaires actuels.

    Mais pour des programmes comme le Rafale, le F-16E ou le F/A-18E, je ne vois pas trop quelles alternatives on aurait pu avoir.

    -Le tout UAV, ça ne passera pas. Déjà parce que pour de la PO et de l'interception de bombardiers russes, ça ne se fait pas avec un Predator, et ensuite parce que les UAV n'ont pour l'instant ni la réactivité ni la charge utile d'un vrai chasseur-bombardier.

    -Un avion plus petit et monoréacteur? On voit avec le -9 et le Gripen que ça ne coûte pas spécialement moins cher qu'un Rafale ou qu'un Super Hornet. Et surtout, on voit bien en Libye les grosses limitations des petits chasseurs: ils demandent plus de vols, plus de soutien, plus de pilotes etc.

    Bref, le Rafale est peut-être un caprice, mais c'est un caprice bien utile AUJOURD'HUI, en Libye, et il aurait sans doute été bien utile hier au Kosovo, et rien ne dit qu'il ne sera pas encore plus utile demain, au Nigéria, au Yémen ou que sais-je encore.

    Dans ce contexte, le Rafale F4 ne semble pas si incroyable et capricieux que ça: on a déjà un appareil qui fait bien son boulot aujourd'hui, et pour bien moins cher que les appareils d'hier au final. Vouloir un nouveau standard demain adapté aux menaces de demain ne semble que pure logique.

    Je pense sincèrement qu'on a énormément surestimé les leçons stratégiques de l'Irak et de l'Afghanistan. Les pays dont l'armée se fait écrasée en quelques semaines et qui deviennent le théâtre d'années de combat au sol, ça a toujours existé: les guerres d'indépendances, la lutte contre l'occupation, ces conflits qui demandent des troupes au sol et le soutien pour ces troupes, ça n'a rien de nouveau. De l'Europe en 40 à l'Asie du Sud-Est, en passant par le Moyen-Orient et l'Afrique, ça a TOUJOURS existé. Et depuis que l'aviation existe, il y a toujours eu des appareils dédiés au soutien aérien pour ses conflits de longue durée au sol, des chasseurs-bombardiers à hélice de la WWI aux Harrier, en passant par le Skyraider et le OV-10 du Vietnam.

    Et en parallèle, les conflits inter-étatiques ont également toujours existé, et il y a toujours eu une aviation pour contrer ses menaces aussi. La Guerre Froide n'a pas fondamentalement changé les règles du jeu, notamment en terme de design des appareils, elle a simplement démultiplier les besoins quantitatifs en appareils de combat.

    Le Mirage III, Mirage F1, le F-104, le F-86, le Mig-15, le Mig-21, le F-4 et le F-15, entre autres, ont été développés pendant la Guerre Froide pour contrer des menaces de la Guerre Froide, c'est vrai. Mais ils n'en ont pas moins été utilisés au combat pour de vraies guerres inter-étatiques: Amérique du Sud, Afrique du Sud, détroit de Formose, Vietnam, Israël etc etc.

    Soutien aérien et combat aérien ont toujours cohabité dans les forces aériennes de tous les pays qui en avaient les moyens, parce qu'ils sont une réponse aux deux grands types de conflits qui ont toujours existé: les conflits brefs et décisifs, et les conflits d'occupation ou d'épuisement.

    Depuis la fin de la Guerre Froide (et plus spécifiquement la fin de Tempête du Désert), les conflits d'épuisement et d'occupation ont été effectivement les plus nombreux. Irak, Afghanistan, Somalie... Toutes ses guerres n'avaient besoin que d'appui aux troupes au sol. Même les "campagnes éclair" (ou voulu comme telles), que ce soit le Panama ou le Kosovo, se sont faites sans réelle résistance dans les airs.

    Donc certains annoncent la fin des vrais conflits armés, et voudraient rediriger tous les grands programmes de chasseurs dans les UAV et UCAV.

    Mais à mon sens, c'est une erreur. Les deux types de combat aérien ont toujours cohabité, parce qu'il y a toujours eu des périodes plus propice à l'un ou à l'autre. Et il y a de fortes chances pour que cela continue d'être le cas dans l'avenir.

    Après, ça ne justifie pas toutes les gabegies! Si je soutiens totalement des programmes polyvalents et réalistes comme le Rafale, le Super Hornet ou le Gripen, j'ai déjà plus de mal avec des appareils hyper-spécialisés comme le Typhoon ou le F-22. Et de manière générale, je trouve que les appareils furtifs entrainent un gaspillage de pognon monstrueux. Ou alors c'est juste la gestion US qui est très mauvaise!

    *Le F-35 est une exception: c'est un pur produit commercial basé sur les mêmes recettes que la Guerre Froide, non pas pour contrer une menace tangible, mais pour briller de tous feux devant les parlementaires, généraux et autres partenaires industriels alliés, et ainsi amasser une quantité astronomique de budgets R&D.

    Les budgets militaires subissent le même traitement et pour les mêmes raisons abjectes, que les budgets sociaux et qqque part l'investissement militaire est un budget social, en tout cas un jour, il sera amené à sauver notre société.

    Merci pour cette phrase! Sincèrement ;)
  8. @Pascal:

    Je connais bien les naviguant, et ils sont effectivement très fiers de leurs montures en général. Mais là c'était différent. Encore une fois, j'ai du mal à le décrire, mais ce n'était pas la même fierté que d'habitude. Plutôt une forme d'assurance tranquille, quasi-muette. Difficile à décrire.

    Si je devais faire une hypothèse, je dirais qu'entre les exercices internationaux qui vont très bien pour le Rafale (ça j'en ai eu la confirmation ;) ) et les opérations en Libye, c'est un peu comme s'ils n'avaient plus rien à prouver. Loin des fanfaronnades, ils sont cochés sur une des meilleurs machines volantes du monde, ils le savent et ça se ressent je pense.

    Enfin bon, c'est du ressentit de toute manière, ça ne veut rien dire du tout.

  9. En rédigeant la version anglaise de mon compte-rendu du Bourget, je me suis rendu compte que j'avais oublié quelques petites infos sur le Rafale dans mon dernier rapport:

    -En pleine charge avec le plein de bombes AASM, pods, réservoirs et missiles, les Rafale passaient un peu plus de 2h30 en vol avant de ravitailler sur le chemin de la Libye (je ne me rappelle plus de la vitesse de croisière, mais elle avait déjà été évoquée sur ce fil). Je suppose qu'il y a une certaine marge de sécurité et que les zones de ravitaillement ne dépendent pas que du RA d'un seul type de nos chasseurs, donc je le prends comme un minima, mais déjà cela semble confirmer la bonne autonomie de l'appareil (on parle là d'un vol sans largage de bombes ou de réservoirs, donc à trainée maximale)

    -A propos du manque de HMD, si on m'a confirmé que ce n'était pas du tout un besoin urgent en combat aérien opérationnel (le Rafale devant tirer ses MICA-IR en WVR avant même d'entrée à portée des Sidewinder ou R-73 qu'il peut rencontrer en face), les pilotes y verraient tout de même un certain intérêt pour les exercices internationaux, où le dog fight est une sorte de passage obligé, même si les ROE des exercices n'ont pas grand chose de réalistes pour un Rafale. Je trouve ça intéressant de voir que le HMD est plus vu comme une sorte de gadget pour épater la galerie que comme un outil réellement utile, en tous cas pour le Rafale.

    Ceci étant dit, l'intégration de missiles courte-portée sur le Rafale pour l'export reste envisagée, et le HMD prendrait alors tout son sens.

    "Nous finirons par en avoir un, m'a dit un pilote, mais pour l'instant rien ne presse".

    -Toujours à propos des exercices, quand j'ai demandé comment se comportait le Rafale face à la concurrence, il m'a été répondu "il (le Rafale) se comporte très très bien face à tous ses opposants, quel que soit le type de combat (BVR et WVR). Après, ce qu'on aimerait surtout aujourd'hui c'est pouvoir affronter de nouveaux avions, comme le F-22. Histoire de montrer ce qu'il (le Rafale toujours) a dans le ventre!".

    A propos du F-22 à l'ATLC, il m'a été dit que c'était un jeu qui suivait d'autres règles, bien plus contraignantes, et qu'aucun des deux appareils n'a fait la preuve de son plein potentiel. Les choses auraient pu être différentes à Red Flag, mais le F-22 ne volait jamais en même temps que le Rafale.

    L'un dans l'autre, j'ai été vraiment impressionné par la confiance des pilotes dans leur avion en combat aérien. Il n'y avait aucune condescendance ni fierté mal placée vis-à-vis de la concurrence, mais aucune appréhension non plus. Je ne sais pas trop comment décrire ce ressentit, mais j'avais l'impression qu'en gros les pilotes étaient en quelque sorte "blasés" des Typhoon, F-16, Gripen et autres F-15 et qu'ils attendaient vraiment un adversaire plus coriace pour améliorer leurs tactiques. Je me fais peut-être des films hein, c'est que du ressentit! Mais en tous cas la confiance dans leur monture était là, bien présente, et ça fait plaisir à voir ;)

    Voilà.

    Si d'autres trucs intéressants émergent de mes notes et de mes souvenirs, je vous préviens ;)

  10. Il n'est pas beaucoup moins cher (45M€ vs 50-55M€ en prix catalogue) vu qu'il dispose de sous-équipements à la pointe de la technologie.

    Après, ce que peut faire le F-16 ne rentre pas en compte lorsque l'on parle du Mirage 2000. Le fait qu'ils soient de la même génération n'empêche pas que la formule de l'un se prête mieux aux modernisations que la formule de l'autre. C'est comme pour le Rafale et le Typhoon.

    Le F-16 dispose de 4 points d'emports lourds et de 3 points humides (pouvant donc emporter 3 réservoirs et 2 charges lourdes), tandis que le Mirage 2000 dispose de 3 points lourds qui sont les 3 points humides (donc c'est 1 charge lourde et 2 réservoirs ou 2 charges lourdes et 1 réservoir). Rien que là, on voit les limitations de la cellule.

    De manière générale, le F-16 emporte son armement sous la voilure, alors que le Mirage dispose de 4 points latéraux de fuselages, bien plus contraignants pour l'emport de charges air-sol.

    Et je doute qu'il soit aussi facile de mettre des CFT et des arrêtes électroniques sur le 2000 que sur le F-16, vue l'aérodynamique léchée du premier.

    Bref, le 2000 n'est pas adapté aux gros changements de gabarit. Le Rafale apporte beaucoup plus de souplesse, plus de volume disponible, plus de potentiel d'évolution, plus de performances, pour une différence de prix (à niveau technologique équivalent) finalement très acceptable.

  11. Si ils y en a qui veulent poster le passage basse vitesse raté de l'Eurofighter le samedi, qu'ils ne se privent pas non plus. L'atterrissage et le freinage parachute à d'ailleurs fait beaucoup sourire chez les français même si l’atterrissage après retournement et passage dos en g négatif était à mon avis une bonne touche.

    Le passage basse vitesse du vendredi était très beau: AOA assez impressionnant qui mettait en avant le look de l'appareil, et les vortex en bout de voilure ont créé de véritables ronds de fumée (des spirales qui sont devenues des anneaux), c'était très sympa.

    Mais effectivement, rien d'aussi impressionnant le Samedi, et le temps n'arrangeait rien pour les ronds de fumée (le Typhoon a quand même fait une partie de sa démo dans les nuages, on ne peut pas reprocher ça à Eurofighter! ;) )

    Bref, moi j'avais bien aimé sa démo du vendredi, bien bourine et plus spectaculaire que celle, plus léchée et technique, du Rafale (ça lui fait peut-être plus de point dans les concours d'acrobatie, j'en sais rien, mais la finesse du timing et la précision des placements, le public qui cherche du spectacle s'en fout un peu faut bien dire!).

    Quand à l'atterrissage au parachute, faut pas déconner: c'était uniquement pour amuser la galerie! Si un A380 peut se poser au Bourget, vous vous doutez bien qu'un Typhoon sans parachute le peut aussi. Le Typhoon n'était pas à fond au freinage et il ouvrait son parachute systématiquement devant les tribunes: ce n'est pas un hasard, ça fait partie du spectacle.

  12. C'était pas plutôt à côté du C-5?

    Parce que franchement à côté du C-17, l'A400M ne faisait pas si petit que ça (en tous cas la différence était moins flagrante qu'entre le C-130 et l'A400M). Par contre effectivement, le C-5 m'a énormément impressionné!

  13. Bah on refusait pas la coopération dans ce cas là.

    Mais bon, il ne faut pas oublier dans toute cette histoire que le Mirage 2000 souffre intrinsèquement des mêmes défauts que ceux reprochés au Typhoon, à savoir une cellule trop limitée pour le multirôle, et ce quelle que soit les modernisations apportées aux sous-équipements.

    Au final, il n'y a rien à faire, le Mirage 2000 ne dispose que de 3 points lourds (en réalité 2,5 points lourds, le ventral ne pouvant pas emporter certaines charges encombrantes comme l'AS-30 ou l'Exocet, contrairement aux Mirage III, V et F1 précédents). Et ces points latéraux de fuselage restent opérationnellement très limités: des GBU pourraient y être emportées, mais dans un domaine d'emploi (évolutions, largage, posés et décollages etc.) vraiment trop restreint.

    Bref, j'ai beau aimer le Mirage 2000, j'admets très volontier que cet avion en air-sol n'est qu'une solution transitoire, qui doit choisir (comme le Typhoon) entre autonomie et capacité d'emport, et qui coûte très cher par rapport à sa capacité offensive et défensive.

    Bref, c'est une cellule qui demande des versions spécialisées et notablement sous-armées pour pouvoir garder un prix correcte (il aurait été très facile d'augmenter la charge utile de 50% en missions air-air par un simple changement de la cinématique de train sur la table à dessin, mais Dassault préféra coller au plus juste aux demandes françaises afin de donner toutes ses chances au Mirage 4000).

    Les versions ultérieures (D, -5 puis -5Mk2 et -9) ne coûtaient pas bien moins cher qu'un Rafale, pour des capacités nettement moindre dans l'absolu.

    Nous avons fait le bon choix: développer seul l'avion de combat (ce que l'on avait toujours fait depuis des décennies) et développer en coopération et acheter sur étagère nos avions de transport (ce que l'on avait déjà fait avec les Transall et les Hercules, entre autres). En gros rester dans le schéma qu'on connaissait.

    Bon au final, ça s'est pas super bien passé sur l'A400M, mais on a moins morfler que tous les autres qui sont empêtrés dans l'A400M ET dans le Typhoon! :lol:

  14. Puis je réagissais ensuite à la réponse du gars relevant que j'aurais le droit de dire ce que je dis plus haut quand j'aurais autant de msg que lui au compteur, ce qui est d'une stupidité sans nom. (Mais j'ai noté que c'était l'un des modes de fonctionnement de ce forum.) C'est tout. No offense.

    Le nombre de messages ne présage en rien des connaissances de son auteur, c'est une évidence que j'ai toujours défendu.

    Mais en grand pourfendeur de la netiquette, tu devrais aussi savoir qu'il est plus que discourtois pour un nouveau venu sur un forum de faire des réflexions sur la manière dont un forum doit ou ne doit pas fonctionner, et sur le comportement général du reste des forumeurs. Parler de "gars" quand chaque membre a un pseudo bien défini est également une entorse en règle à la netiquette.

    Tu as le droit de dire ce que tu veux quel que soit le nombre de messages au compteur. Mais tu n'auras pas pour autant la légitimité pour "juger" le fonctionnement intrinsèque de ce forum, pas avec si peu d'ancienneté.

    Sur ce forum, beaucoup beaucoup de membres discutent par MP, par emails ou dans la vraie vie de choses et d'autres, notamment de ce qui peut ou pas être publié publiquement. C'est comme ça que ce forum fonctionne, et c'est ce qui en fait sa qualité, entre autre. Tout le monde l'accepte, et l'aspect frustrant doit être pris avec philosophie, puisque c'est la seule façon au final d'avoir des informations de qualité, contrôlées, vérifiées. Nous sommes une communauté assez serrée et ceux qui se fréquentent ici depuis des années se permettent certaines familiarités avec la netiquette ("c'est plus une sorte de guide qu'un code en fait"  :lol:), même en public: c'est le cas sur ce forum et sur tous les autres forums, quel que soit le sujet.

    Si tu avais eu plus de messages au compteur (signe d'une plus longue présence sur le forum en général -pas tout le temps, certains regardent sans poster), tu aurais sans doute compris que c'est ainsi que fonctionne ce forum, ce qui nous aurait éviter la discussion actuelle. Chaque forum a sa "personnalité", le notre surf parfois sur les zones grises du secret professionnel ou du secret défense. C'est comme ça, il faut s'y faire.

    C'est sans doute frustrant, ça l'était pour moi au début comme pour tout le monde, mais on s'y habitue. S'en plaindre avant son 150ème message n'y changera pas grand chose ;)

    J'aurais sans doute pu te dire ça dès le départ au lieu de t'invectiver rapidement sur ton nombre de message (ce qui n'était pas très malin de ma part, je le reconnais), mais le ton que tu employais ne donnait pas spécifiquement envie de prendre le temps d'expliquer les choses, j'ose espérer que tu le comprendras.

    Note que je fais des efforts pour être courtois et avenant et calmer un peu le jeu, j'espère que tu saura saisir le calumet de la paix ainsi tendu ;)

  15. J'ai été également assez déçu: le stand italien, très fourni (le seul Typhoon en static notamment) complétement inaccessible, tous les Boeing qui se sont barré avant vendredi, plus de Gripen, tous les Sikorsky en démontage loin du public etc etc.

    Et encore, c'était encore pire samedi!

    Bref, un tantinet du foutage de gueule pour le public sur ce point là. J'imagine que déplacer un avion pour signer des contrats se justifie, le déplacer plus longtemps juste pour le plaisir des gens qui payent leur place un peu moins.

    Heureusement que les gens du stand MinDef étaient très sympas et très ouverts.

  16. Pollux a son compte sur mon forum ! 

    S'il le veut, je lui laisse l'honneur du boulot.  Ou bien je m'en occuperais.

    Pour l'instant c'est un peu charrette pour moi. Je rentre sur Lyon dans la nuit, j'essaierais de faire la traduction demain (mais je veux bien que tu passes derrière pour certains vocables techniques ;) )

  17. Je t'avoue qu'on sort complètement de mon domaine d'expertise. Ce que le gars avait l'air de dire, c'est que la survivabilité du MDCN serait accrue par rapport aux TACOM actuels (et ça sonnait plus comme "ECM" que comme "furtivité passive", même s'il faudrait voir au niveau des matériaux utilisés), mais surtout qu'il pourrait adopter des profils de vols plus agressifs, avec des virages plus serrés, à plus basse altitude etc. Son autodirecteur (les parties GPS et IIR notamment) seraient également moins sensibles aux leurres et contre-mesures.

    Après, le missile ne peut pas gérer de manière autonome une esquive ou du retargeting, c'est certain, mais il semble possible de prévoir dans sa programmation plusieurs profils d'attaque en fonction des menaces rencontrées. Mais très honnêtement, ça sonnait plus comme une capacité en développement que comme une capacité opérationnelle initiale, mais je peux me tromper.

    C'est vrai que sur le papier les différences ne sont pas grandes, mais on a bien vu au tout début du programme AASM que les différences sur le papier sont parfois largement gommées par les réalités opérationnelles. Deux systèmes qui semblent similaires sur le papier ne le sont pas forcément sur le terrain.

    Perso, j'attend de voir. A mon avis, la différence se fera plus sur une doctrine d'emploi que sur le matériel lui-même, pour le coup je suis d'accord avec toi: les US envoient les TACOM par salve, que ce soit réellement utile ou pas au final. Nous on fera plus subtile. C'est un choix

  18. Merci Pollux.

    Je souligne un point qui m'a toujours énervé: le voie IR est abandonnée alors que les pilotes la considèrent comme une vraie plus value. Moi pas comprendre l'état major.

    Je note aussi que l'IHM et la fusion de donnée, même si moins spectaculaire que SPECTRA ou l'OSF, c'est un truc qui fait gagner du temps dans les décisions du pilotes.

    Avoir une situation tactique claire et fiable,  c'est la base, avant tout le reste même.

    Une chose dont on supposait la possibilité: ralliement du MICA sur  SPECTRA. Ça c'est cool.

    C'est super sympa de partager Pollux; il fait beau et le petit dej n'en n'est que meilleur.

    Et bien je t'en pris. Je suis quand même allé au Bourget en grande partie pour ça, donc ç'aurait été dommage de ne pas partager ;)

    Pour l'abandon de la voie IR, la réaction des pilotes est normale: ils ont l'habitude de travailler d'une façon claire et précise avec du bon matériel (par rapport à ce qu'ils avaient avant en tous cas). En changeant la façon de procéder, il y a toujours une part d'inconnu avec laquelle on n'est pas spécifiquement à l'aise.

    De ce que j'ai pu comprendre, en l'absence d'OSF, ils ont tendance à se baser uniquement sur le radar aujourd'hui. Sauf qu'aujourd'hui, tous les Rafale déployés en opération ont leur OSF, donc ce n'est pas forcément gênant. Quand on passera à l'OSF-IT, certains Rafale déployés n'auront pas l'OSF-IR, et il faudra faire avec.

    En gros, les pilotes sont assez sur l'expectative: pour l'instant, ils aiment l'OSF, et ils trouvent qu'ils n'en ont pas assez. Demain, tout le monde devrait avoir de l'OSF, certains avec voie IR, d'autres sans. Et avec le Damocles, on récupère un avantage sur la reconnaissance de cible de nuit, là où on perd peut-être un peu de performances sur le balayage avec les MICA-IR. La DGA leur dit que ce sera très bien comme ça, eux ils attendent de voir.

    Mais concrètement, je ne suis pas spécialement inquiet. Apparemment, la voie IR n'est pas forcément des plus fiables, et les pilotes font confiance en leur multitude de capteurs et leur fusion de donnée pour afficher une situation aussi claire que possible. Les "techniciens" affirment que les régressions liées à la perte de la voie IR, s'il y en a, seront largement compensées par une plus grande fiabilité et une plus grande souplesse du couple Damo/MICA-IR. Pourquoi pas, je veux bien les croire.

    L'un dans l'autre, que ce soit la voie IR, le MICA-IR ou le Damocles, ça reste des capteurs relativement obsolètes en terme de performances IR, mais ce sont tout de même des outils intéressants.

    Et effectivement, les MMI et la fusion de données semblent vraiment une grande plue-value sur cet appareil. Le temps gagné peut faire la différence entre la vie et la mort, peut compenser une portée théorique plus faible, et surtout laisse plus de temps pour imposer ses tactiques et son tempo sur un combat aérien. Bien utilisé, c'est l'arme la plus redoutable du Rafale. C'était assez impressionnant: la première phrase d'un des pilotes quand je lui ai demandé de me définir le Rafale c'était "c'est un super-ordinateur, complètement configurable et très accessible". A un autre pilote, quand je demandais quel était le principal avantage du Rafale, "la présentation des données, tout est clair, précis. C'est parfait".

    Bon, c'est certain qu'ils n'allaient pas faire l'apologie de l'ASMP-A, du SPECTRA ou d'autres systèmes plus secrets, mais là ils avaient l'air ravis, et surtout ils avaient l'air de dire que c'était admis pas tous les pilotes en échange ou qui ont testés le Rafale.

  19. T'aurais du lui demander lesquels parce que là comme ca aux vue des specs je vois pas bien ... j'aurais meme tendance a dire que c'est le contraire.

    Lesquels quoi? le contraire de quoi? Par rapport au Tomahawk tu veux dire? Je comprends pas trop le sens de ta phrase en fait.

    Il avait l'air d'y croire quand il t'a affirmé ca?!

    Il avait l'air d'y croire. Après, ça n'engage que lui, mais je le crois sans problème, en tous cas pour certains types de cibles. C'est dans la doctrine US d'envoyer une demi-douzaine de missiles de croisière sur une cible durcie unique: ils ont les stocks pour, et ils sont certains de faire mouche. Bien entendu, je doute que les Anglais ou les Espagnols fassent de même avec leurs Tomahawk à eux.

    Ceci étant dit, le Tomahawk n'est pas spécialement réputé pour sa discrétion radar. Concernant le système de guidage INS/GPS/IIR, je pense sincèrement que celui du MDCN sera plus élaboré que celui du Tomahawk actuel, mais surtout c'est sa survivabilité globale qui sera amélioré (ECM automatiques, manoeuvres évasives etc.). C'est loin d'être le point fort du Tomahawk, or c'est sur cet aspect que semble avoir particulièrement bossé MBDA.

    Honnêtement, sur la partie destruction des High Value Assets, je pense qu'on aura largement compétitive. Ce n'est pas la première fois que je l'entends, et je suis très tenté de le croire.

    Après, sur les propos cités ci-dessus, ça n'engage que le monsieur, pas moi. Il est évident qu'il ne prend ici que la capacité de destruction de cibles à haute valeur. Indépendamment du vecteur choisi et de ses qualités, la seule tactique adoptée (saturation des défenses vs pénétration discrète) reste effectivement un choix "culturel" et doctrinal. Par contre, je pense qu'il éludait complètement la capacité anti-force qui est primordiale sur le Tomahawk, la version TLAM-D à sous-munitions étant une véritable arme polyvalente, capable de portée deux fois plus loin qu'un TLAM-C ou qu'un MDCN.

  20. Bon, je lirais les 3 dernières pages du topic plus tard.

    En attendant, petite réflexion suite au Bourget. J'ai pu y rencontrer quelques personnes bossant sur le MDCN, et la question du "faible" emport de MDCN sur nos plate-formes comparativement aux Tomahawk US a été soulevé. Et j'ai bien aimé la réponse:

    "Le MDCN volera plus bas, sera plus intelligent face aux menaces et aux brouillages, il disposera de plus de redondances sur les systèmes de guidage, et il sera beaucoup plus discret. Nous espérons une précision accrue par rapport aux Tomahawk (capable de viser une fenêtre de 1m/1m selon l'angle choisi), avec un taux de survie nettement plus élevé. Pour une mission type, un unique MDCN devrait suffire là où les Américains envoient entre 3 et 10 Tomahawk".

    Il rajoute "Ce n'est pas qu'une question de savoir-faire. Les Américains visent la saturation et nous la précision et la discrétion, et nos missiles sont conçus en conséquence. C'est une façon de faire différente, une culture différente. Y'a le pour et le contre dans chaque méthode: plus de redondance chez les américains, des frappes bien moins chères pour nous".

    En gros, 16 MDCN, c'est 16 cibles traitées (pas forcément détruites bien entendu, je doute que même nous obtenions 100% de réussites ;) ), soit autant voire plus que 48 Tomahawk. Pour l'Aster 30 vs SM-2, il tenait à peu près le même discours avec les mêmes arguments (mais dans des marges de supériorité plus faibles, évidemment).

    A tout hasard, j'ai également demandé si l'Aster 30 pouvait faire de l'anti-navire, à l'instar des Crotale et des Mistral. Il m'a été répondu que techniquement rien ne l'empêchait, que s'il peut viser un missile de croisière ou un hélicoptère au raz des flots, il pouvait le faire avec une vedette rapide ou une frégate, mais il faut pour cela pouvoir lui désigner la cible.

    En gros, le missile peut le faire, mais il ne savait pas si le système de combat du navire tireur pouvait lui désigner un tel contact. Ce mode de tir n'est pas ouvert, mais pourrait l'être assez rapidement en crash program (peut-être en bidouillant directement depuis le navire tireur, selon la plate-forme dont il est question), mais c'est une capacité qui devra être étudiée et ouverte officiellement si on souhaite optimiser l'impact et les dégâts sur le navire visé.

    Selon lui, ce ne sera pas pour demain la veille. Le tir de SM-2 en anti-navire sert principalement à mettre un navire hors de combat en endommageant ses capteurs, ses armements et son équipage, suffisamment longtemps pour ouvrir la voie aux Harpoon venus l'achever (ou suffisamment longtemps pour déguerpir dans le cas de navire non-équipés de Harpoon). Nos propre Exocet sont, d'après le Monsieur, mieux équipés pour la pénétration blablabla et n'ont pas besoin que l'on endommage le navire ciblé avant, que le profil de vol de l'Aster ne servirait qu'à l'avertir qu'il est attaqué etc etc.

    C'ets moins dans le sujet pour cette dernière partie, mais je suis trop exténué pour chercher une meilleurs place

  21. Le delta reste plus faible qu'entre le M88-3 et le M88-9 de toute manière.

    Ca fait drôle de te lire après t'avoir enfin rencontré !  :lol:

    Bref, merci pour les détails.

    Tout pareil!! :lol:

    J'ai posté mon compte rendu "public" sur le topic Rafale ;)

  22. J'étais venu avec l'idée de reporter ici ma moisson de retour de Bourget, mais vue l'ambiance, j'aurais presque l'impression d'être hors sujet.

    M'enfin bon, pour ceux que ça intéresse, voici ce que j'ai pu glaner auprès "des milieux autorisez où l'on s'autorise à penser", i.e. des opérationnels et des "techniciens" de première ligne. Je garderais sous le coude les passages les plus indiscrets, au cas où je puisse en parler un de ses jours (ça devrait le faire normalement ;) ).

    Pour le reste, j'ai surtout essayé d'obtenir des réponses à des questions que l'on se pose sur le forum, ou qui y revienne régulièrement. N'hésitez pas à poser des questions: j'ai passé plusieurs heures avec pilotes, ingénieurs et autres officiers sur 2 jours, donc je n'ai pas tout qui me revient là comme ça:

    1) Comme cela a été évoqué à de nombreuses reprises sur le forum et dans la presse, l'Harmattan est une excellent vitrine pour nos appareils, et plus particulièrement le Rafale, et cela a permis de nettement accélérer plusieurs phases de négociations. Néanmoins, ce n'est pas sans conséquence: quasiment tous les OSF disponibles pour les forces sont en Libye, idem pour le Damocles, ce qui fait qu'il n'y a quasiment plus un seul entrainement à l'OSF en France depuis 2 mois, ce qui est très préjudiciable pour les jeunes recrues. Des jeunes pilotes qui auront du mal à faire leurs heures cette année: la dispo en métropole chute sans arrêt: on a atteint 20h/mois/escadron.

    2) Concernant les opérations à très longue portée type "El Dorado" de 10-15h qui ont été évoquées à de multiples reprises sur ce forum: ce n'est pas à la portée du Rafale. L'avion ne peut pas tenir en l'air plus de 10h (limite d'huile), et les missions dépassant 7-8h sont limitées autant que faire se peut (les records étant les missions sur la Libye au départ de St Dizier). En effet, on atteint alors les limites humaines, avec un temps de repos qui croit exponentiellement en fonction de la durée de la mission, et des risques d'incidents que nos forces refusent de prendre.

    Ceci étant dit, les missions de longue durée laissent moins de fatigue physique que sur les Mirage 2000, grâce à un confort de cockpit et une fluidité du vol nettement améliorée.

    3) La commande supplémentaire d'OSF-IT (pour les 59 appareils livrés sans) est vivement attendue. Un temps vue comme un équipement "optionnel", l'OSF s'avère nécessaire pour tous types d'opérations, y compris la PO. L'absence d'OSF est considérée comme un véritable retour en arrière, l'absence de mode NCTR sur le RBE2 (un mode dont on dispose depuis le 2000 RDI pourtant!) n'étant plus compensé par la présence d'un OSF-TV.

    L'absence de la voie IR sur l'OSF-IT est "dommage" pour les pilotes. Techniquement, le pod Damocles offrira un mode d'imagerie (permettant des identifications de nuit, quand l'OSF-TV est moins efficace) qui est quasiment inexistant sur l'OSF-IR actuel, tandis que le mode de balayage IR sera effectivement repris par les MICA-IR, un peu moins efficaces dans cette tâche que l'OSF-IR, mais qui portent quand même "largement assez loin".

    Bref, l'absence de voie IR sera avantageusement compensé par le Damo pour l'identification de nuit à courte portée, et un peu mois avantageusement par les MICA en balayage. Ce que les pilotes regrettent, ce n'est pas tant la perte de la voie IR que son non§remplacement par une voie IR améliorée qu'ils réclament depuis un moment.

    4) Concernant les MICA, un autre débat à clore, n'en déplaise à Storm Shadow: le MICA porte "nettement moins loin" que l'AMRAAM, quelle que soit l'altitude de tir (l'avantage de l'AMRAAM augmentant avec l'altitude). J'ai pu confirmer cette information par 3 sources, opérationnelles et techniques. Sans citer de portées autres que les traditionnels 50-75km, ces sources sont très claires sur la question. Les 100km de portée annoncés par certains sont "fantaisistes", à tel point qu'on se demande "pourquoi on développerait le Meteor alors?".

    Une portée plus faible, mais qui semble se compenser par l'usage de techniques (comprendre "MICA-IR" je pense) et de tactiques spécifiques. L'usage de la L16 et l'importance de la discrétion (active et passive je suppose) ont été évoquées parmi ses "tactiques" possibles.

    Concernant MICA et Meteor, la LAM se trouve sous le radôme du RBE2, mais dépendrait de différents modules. Son intégration au radar (et non pas sur une antenne de dérive ou autre) expliquerait la volonté Française d'avoir la même LAM (monodirectionnelle) pour le Mica et le Meteor, là où les autres partenaires auront une LAM bidirectionnelle, après un échange des antennes LAM de l'AMRAAM. Bon, c'est loin de mon domaine de compétence, et j'étais bien claqué quand on m'a expliqué ça, donc pardonnez moi si j'ai fait des mélanges et des confuses sur ce point précis! ;)

    Sur le Meteor, il reste encore beaucoup de choses à définir, et le besoin des forces ne sont pas figés pour l'instant. Quand à la coopération avec les Britanniques sur le remplaçant du MICA, c'est plus que très flou et très hypothétique pour l'instant, à 1000 lieues des fantasmes rapportés sur les forums anglophones.

    5) Concernant le SPECTRA, "on" est bien entendu très évasif. Beaucoup se demandaient ce qui se passeraient des secrets du SPECTRA quand des pilotes exports (EAU) ou partenaires (USA) viendraient s'entrainer sur Rafale. Et bien apparemment il existe un mode d'utilisation "export" de l'ensemble des logiciels et autres joujous high-tech du Rafie pour protéger nosplus obscures et malveillants secrets électroniques. Soyez donc rassurez!! ;)

    Plus sérieusement, en lisant entre les lignes et en recollant les morceaux, on se rend compte que le SPECTRA s'est montré exceptionnellement bon en Libye, tant pour amasser des signatures électroniques que pour guider les raids. Le couple SPECTRA/AASM a permis de facto d'effectuer des missions SEAD, même si les pilotes n'ont aucune formation spécifique pour cette mission pour l'instant, et même si la DGA n'a pas encore réfléchi aux procédures, à la fiabilité et aux possibilités de tels modes.

    La précision de la position des menaces par le SPECTRA seul semble exceptionnelle : aucuns chiffres n'ont été donnés bien évidemment, mais on confirme une précision "suffisante" pour un tir de MICA (et une réactivité suffisante pour le faire en autodéfense)

    6) Le Rafale est dispose d'une fusion des données "exceptionnelle" et de MMI "parfaites". Les menaces sont classées automatiquement, "sans aucune erreur", et "plus vite qu'on ne peut l'assimiler". Tous les pilotes étrangers (y compris les pilotes US et EAU à avoir volé sur F-16E) confirment la qualité unique de ses MMI et "ont été vraiment impressionnés". Cela offre au Rafale une réactivité unique sur le marché: "Sur Block 60, les capteurs sont à peu près les mêmes que les nôtres, mais ils affichent des données brutes, c'est au pilote de faire le tri [...] Pour nous, tout s'affiche sur un seul écran, immédiatement, et c'est mis à jour en permanence. On se concentre sur l'effet que l'on veut produire plutôt que sur la compréhension de la situation, et on gagne de précieuses minutes en réactivité."

    7) L'absence de visuel de casque ne semble pas trop peser. Bien entendu, les pilotes préfèreraient en avoir, mais ils savent utiliser capteurs et armements de telle sorte qu'ils n'en ont finalement pas vraiment besoin. En fait, le Rafale est conçu pour éviter le BVR à longue portée et le combat trop rapproché, sa supériorité résidant dans les moyennes portées et le bas-BVR où il s'avère redoutable, en air-air comme en air-sol

    8) Pour revenir sur le radar, l'absence de NCTR a donc été confirmé. Cela ne semble pas trop ennuyer sur le principe, puisque l'OSF-TV est sensé offrir, quand la visibilité le permet, des moyens de discrimination de la cible encore plus efficace (reste qu'il faut avoir de l'OSF avec soit), d'autant plus que je soupçonne le SPECTRA de remplir des fonctions NCTR. Tactiquement parlant, cette absence ne semble pas traumatiser grand monde dans l'AdlA, même si on reconnait que ça pourrait être gênant si l'on est amené à opérer sous commandement US et que ces derniers imposent un mode NCTR radar pour les missions d'interdiction aérienne.

    Plus gênant, l'absence de certains modes du radar, tels que soulignés par Air & Cosmos. Encore une fois, en temps normal l'OSF ou le pod Damocles permet de compenser certains modes d'entrelacement ou d'extraction de coordonnées de cible via le radar (c'est ce qu'on fait en Libye, où Damo et OSF servet à désigner des cibles au sol ou extraire leurs coordonnées pendant que le radar continue de balayer devant lui). Reste qu'il n'y a pas autant d'OSF et de Damocles que de Rafale.

    9) Rafaut confirme que le tribombe a été conçu pour pouvoir emporter 2 GBU-16 (pas d'idée pour l'AASM 500), là où les vues 3D de Dassault ne montrait qu'un double emport Mk83. La configuration n'a cependant pas été ouverte. Le tribombe est d'ailleurs compatible avec les 5 points lourds du Rafale (sans précision du type de munitions emportées dessus en ventral), et des emports doubles avaient également été testés sur le Rafale pour les besoins coréens, avant que nos opérationnels ne préfèrent le modèle tribombe (capable de faire le même boulot que le bibombe).

    10) Et oui, bien entendu, tous les pilotes regrettent que le Galeb ne fusse pas descendu au MICA! :lol:

    Je reviendrais si d'autres choses me reviennent.

    Gripen

    Jean d'Arc a été brulée vive par un bourreau bien français, Geoffroy Thérage, maître persécuteur des hautes œuvres du Roy à Rouen, suite à un jugement auquel ont participé notamment 22 chanoines, 10 abbés normands, 10 délégués de l'Université de Paris, 60 docteurs, pas anglais du tout.

    Edit

    J'ai appelé ainsi ma fille ainée en honneur de Jeanne et je suis sensible aux inexactitudes propagées à son sujet, même sur le ton de la rigolade.

    Je connais très bien l'histoire (LES histoires) de Jeanne, ne t'inquiète pas ;) J'ai même longtemps travaillé sur le sujet. Mais comme tu l'as dit, c'était surtout une boutade ironique sur la traditionnelle "rivalité" franco-anglaise qui a de tous temps cherché les excuses les plus ridicules pour s'auto-justifier.

    J'étais certain que quelqu'un viendrais faire la correction. J'ai pensé la faire moi-même, mais ma vanne au second degrés serait tombé à l'eau, forcément!  :lol:

    Si on a même plus d'excuses pour brûler les anglais maintenant, ralala! :lol: :lol:

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