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PolluxDeltaSeven

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Messages posté(e)s par PolluxDeltaSeven

  1. John Mac Cain qui est capable d'en faire une histoire durant les préliminaires.

    Les primaires, Philippe, les primaires! Mais bon, il fait ce qu'il veut pendant les préliminaires aussi, hein! C'est juste qu'on devrait en avoir moins d'échos!  :lol: :lol:

    Northrop est prime contractor, c'est la raison pour le titre, et Airbus n'est pas francais mais europeen.

    Dans la phrase que tu as cité, "franco" est le diminitif de "franchement", rien a voir avec la France donc ;)

    Donc oui, tu as raison, c'est un succès Européen et, mine de rien, américain! Je suis bien content pour Northrop qui était un peu à la ramasse ses derniers temps.

  2. Pour le B-1B, les armements de bases sont assez diversifiés.

    Bien que ça puisse paraitre étonnant, l'armement de base du B-1B reste les bombes Mk82 (autour de 80 par appareil), délivrées en tapis à basse altitude. Parmi les autres armes non guidées, il emporte des dispensateurs de sous-munitions (CBU-87/89/97, SFW) et des mines Mk62 et Mk36(les B-1B sont d'ailleurs le principal vecteur de tout l'arsenal Américain pour ce qui est du minage de ports (les sous-marins Los Angeles viennent juste derrière)

    Mais bon, les armements guidés commencent à se "démocratiser" sur la bête, et on retrouve de plus en plus des configurations avec JDAM (250, 5000 et 1000kg), mais aussi des disperseurs de sous-munitions guidés (WCMD), et les missiles/bombes volantes JASSM et JSOW, en théorie du moins parce que je ne pense pas que ce fut déjà utilisé opérationnellement.

    Pour ce qui concerne les missiles de croisière et d'attaque, l'appareil est (ou était pour les versions nucléaires, puisqu'il me semble qu'il n'est que conventionnel maintenant) capable d'emporter l'AGM-86B, l'AGM-69 (je crois que c'est ce dernier que le B-1 n'est plus sensé emporter, même s'il doit rester qualifié pour.)

    Il faudrait vérifier, mais je crois que l'emport en externe d'une nacelle de désignation laser a été faite ou va être faite pour permettre l'emport de GBU-12/22/16/24. Il devrait aussi être qualifié pour l'emport de l'AN/ALE-50, un leurre remorqué.

    Tous ses armements conventionnels sont emportés en interne il me semble, mais techniquement il serait possible d'en emporter en externe, même si cela pénalise trop l'appareil en terme de vitesse, rayon d'action et furtivité pour que ce soit vraiment utile

  3. Précisons que opérationnellement, il ne peut pas emporter sa charge maximale interne ET externe en même temps.

    D'ailleurs, ils n'emporte en réalité plus rien sur ses points externes. Cela réduit trop sa distance franchissable, flingue complétement sa furtivité, et il me semble que la seule arme qu'il était obligé d'emporter (car ne rentrant pas dans les soutes) était un missile nucléaire retiré du service si je ne dit pas de bêtises.

  4. Le problème, c'est que lorsqu'une GBU à guidage laser "perd" sa tache (quelle que soit la raison) du laser, alors elle peut effectivement tomber n'importe ou.

    Cela dit, il y a d'autres raisons également, que l'on n'ose généralement pas soulevé par respect, pour des raisons politiquement correcte etc.. Je veux parler de la "responsabilité" des pilotes ou des troupes au sol.

    Lorsque les JDAM étaient utilisées au début du conflit Irakien, plusieurs bombes étaient tombées sur des troupes qui donnaient leur coordonnées au lieu de celle de la cible. Et puis aussi (j'aurais envie de dire "surtout"), il faut avouer, même si ça fait mal et que ça a l'air méchant, que certains pilotes étaient très mal formés au CAS et étaient coupés des réalités du combat au sol!

    Ce n'est pas une généralité, bien sur, mais ce n'est pas pour rien que les troupes au sol préfèrent (préféraient) systématiquement un CAS apporté par des appareils des Marines que ceux apporté par l'USAF? Non seulement leurs pilotes connaissent le combat au sol, mais ils sont spécialisés dans l'appui aérien et ont des procédures de largages beaucoup plus contraignantes. C'est moins "Cow Boy" dans l'attitude, mais plus sécurisant. J'avais cru comprendre que les pilotes de Harrier Anglais, les pilotes Français et certaines unités de A-10 avaient aussi de "faibles" taux de tirs fratricides, en raisons de ces règles d'engagement plus strictes.

    Cela dit, les choses vont tout de même beaucoup mieux qu'au début du conflit Afghan ou lors de l'invasion de l'Irak! A ce moment là, déjà les pilotes n'avaient pas la même expérience, mais aussi les armées ennemies ayant encore pas mal de potentiel, on partait du principe que tout véhicule inconnu est potentiellement hostile.

    Avec un certain contrôle de la situation au sol et des sources de renseignement, et aussi une amélioration des communication et du commandement (voir les vidéos cockpit du tir fratricide depuis une paire d'A-10 pour comprendre l'importance de l'information dna sce genre de cas), certains types de tirs frat ont tendance à franchement diminués (après, ceux du aux erreurs techniques ou tactiques, c'est autre chose)

  5. On ne peut tout simplement pas parler de furtivité sans réduction passive de la RCS. Les moyens actifs, si tant est qu'ils fonctionnent efficacement un jour, ne pourraient intervenir que comme un complément. Je m'explique:

    Le but premier de la furtivité n'est pas de rendre invisible mais de réduire la portée de détection des senseurs ennemis (radars de veille fixes). Concrètement, on rend un système de veille radar auparavant impénétrable complètement poreux, en créant des "trous" dans les réseaux de défense. Le second but est de réduire la distance de létalité des systèmes de défense des points stratégiques (batteries de SAM). Concrètement, on s'arrange pour pouvoir s'approcher assez près de la cible sans être détecté histoire de balancer quelques armements stand-off et de foutre le camps.

    Tous les appareils "furtifs" développés jusqu'à aujourd'hui (B-2, F-117, l'abandonné Dark Star, même le F-35, dans une moindre mesure) l'ont été dans ce sens, y compris le F-22, qui était sensé pouvoir opérer derrière les lignes ennemis AVANT que la destruction systématique des radars et AWACS ennemis soit achevée. C'est également le cas des appareils réellement discrets (Rafale et B-1B surtout), optimisés d'ailleurs pour les missions de pénétration.

    Tous les autres avantages tactiques de la furtivité (combat entre chasseurs notamment) ne sont que des "bonus".

    La conséquence c'est que les revêtements furtifs "passifs" et la forme des appareils furtifs est optimisée pour réduire/absorber/disperser les ondes émanant des radars de veille longue portée (grande longueur d'onde il me semble). Et là, le grand avantage des systèmes "passifs", c'est qu'il est pratiquement impossible de les contourner! Utiliser d'autres longueurs d'onde réduirait la portée des radars (ce qui pour l'avion furtif aurait le même intérêt tactique, sauf que cet intérêt ne se limiterais pas qu'aux avions furtifs) ou au contraire la limiterais aux trop grandes distances (le radar Nostradamus Français peut suivre les B-2 au dessus de l'océan mais les "perd" lorsqu'ils s'approche trop de l'Europe) et quelle que soit la technique utilisée, le "furtif" a toujours l'avantage sur l'avion "classique" sur un plan strictement tactique.

    Il y a bien sur l'option des radars à récepteurs déportés ou à antenne multiple qui se sont avérée efficace contre les futrifs de première génération (F-117) qui ne faisaient que "disperser" les ondes. Normalement, les avions plus récents voient les ondes "glisser" sur eux ou encore être "absorbées" par leur revêtement.

    Bien sur, on peut imaginer qu'une partie de ses ondes serait dispersée quelque part, mais en quantité si infime qu'il serait non seulement techniquement difficile d'en tirer quoi que ce soit, mais en plus tactiquement très complexe à utiliser opérationnellement.

    Et encore une fois, l'avion avec furtivité passive garde un avantage sur celui sans.

    N'oublions pas en plus que même si quelques systèmes anti-furtifs existent (y compris des veilles infra-rouge) déjà aujourd'hui, le but d'un avion furtif n'est pas d'être invincible mais de disposer d'un avantage tactique sur des appareils équivalents mais non-furtif. Il n'a pas pour but de se cacher de tous les senseurs ennemis, mais s'il peut le faire de 75 ou 90% d'entre eux, c'est déjà largement mieux que ce que ces prédécesseurs pouvaient faire.

    Donc oui, la technique utilisée sur le F-117 est périmée. En réalité, elle l'était déjà lors de sa conception, et les ingénieurs savaient déjà théoriquement comment passer à la seconde génération, celle du B-2. C'est juste que techniquement, ils leur fallait une puissance de calcul impossible à obtenir alors, et ils se sont contenté de la technique de dispersion.

    Cela dit, pourquoi la furtivité "active" ne saurait être (à mon avis en tout cas) la seule furtivité réellement valable?

    Et bien déjà, comme son nom l'indique, parce qu'elle est active. A partir du moment ou il y a émission d'onde, il est difficile de parler de furtivité. Bien sur, on cherche à "annuler" une onde par une autre, mais avec les questions d'agilité de fréquence, etc, c'est loin d'être aussi évident.

    De plus, il faut prendre en compte la question des longueurs d'ondes. La technologie active demande à émettre (= antennes émettrices) sur la même fréquence que celle du radar qui illumine. Si on cumule les radar de veille, les radars de détection aéroportés, les radars maritimes, les radars de track, ceux de lock etc... et même en se limitant aux seules fréquences les plus courantes, on tombe sur quoi? 25? 100 fréquences? Allant du décimétrique au décamétrique.

    Alors si on est actuellement capable de recouvrir tout un avion de matériaux RAM sur plusieurs épaisseurs avec une forme adaptée pour faire "glisser" les grandes longueurs d'ondes, on est toujours pas capable de recouvrir tout un avion d'antennes émettrices, qui plus est multifréquences.

    Pareil pour les ECM: une ECM n'accentue pas la discrétion, elle ne fait que tromper l'ennemi sur la nature de la menace (combien de cibles et de quelle taille) et la situation de la menace (quelle configuration de vol, quelle disposition spatiale). A partir du moment où on allume ses ECM, on est aussi visible qu'un phare en phare en pleine nuit!

    Pour se faufiler au travers des défenses ennemi pour une attaque surprise, c'est rapé!

    L'annulation active, c'est bien pour la furtivité "ponctuelle" contre quelques fréquences précises. Par exemple pour "éliminer" la SER des tuyères ou des canards (grands réflecteurs) face aux radars de track de certains avions.

    Les ECM, ça a un rôle tactique essentiel, comme je le disais, pour embrouiller l'ennemi, mais pas pour cacher sa présence.

    J'aurais donc tendance à dire que les trois techniques sont complémentaires. En tous cas, en l'état actuel des connaissances technologiques.

    Si demain on arrive à concevoir une technologie d'annulation active efficace et "légère", j'imagine que tout cela changera très vite

  6. Comme le dit Pascal, la version "décamétrique" ne va pas forcément rater sa cible de plus de dix mètres!

    Dans la réalité, d'après ce que j'ai compris, une AASM "décamétrique" va avoir à peu près la même précision que certaines GBU-12.

    Si la précision au mètre près avait vraiment été un problème en Afghanistan, il y aurait certainement plus de Maverick et de GBU-22 et moins de GBU-12 dans les airs. Or, c'est toujours cette dernière qui est privilégiée: moins cher, quand même assez précise. Et puis bon, si les troupes sont vraiment trop près, il y a le canon et sinon, on peut toujours cibler derrière l'ennemi, en comptant sur l'effet de souffle et les débris pour faire le boulot.

    Mais je doute franchement: vue le rayon d'action létale d'une bombe Mk82, je pense qu'on n'utilise pas de bombes guidées (quelle que soit la précision) quand les troupes sont au corps à corps! C'est trop dangereux et ce n'est pas prévu pour!

  7. achant que l'appareil est un peu court sur pattes sans bidons (pas la portée d'un F111, pas le même usage non plus)

    C'est vrai.

    Le seul appareil qui pourrait éventuellement correspondre aux besoins en terme de rayon d'action, c'est le B-1B (qui fut proposé à l'Australie en occasion, mais coûte beaucoup trop cher à l'entretien). Cela dit, on peut nuancer la question du rayon d'action du F-22 par rapport à celui du F-111.

    Déjà, il me semble que les 707 actuels de la RAAF ne sont pas capable de ravitailler les F-111 (ces derniers pourrons être ravitaillés par le KC-30B en 2009, un an avant la réforme des chasseurs eux-même, pas très utile donc), ce qui limite dans les faits leur rayon d'action.

    De plus, niveau profile de vol, les F-111 sont obligé de voler bas et en suivant le relief ou les côtes pour aller loin efficacement. Les F-35 et F-22, tirant profit de leur discrétion accrue, devraient être capables d'adopter des plans de vols plus directs, voire à plus haute altitude, permettant de gagner encore de la distance franchissable.

    Bon, dans certains cas bien sur, tout ceci ne servira pas à combler certaines lacunes, c'est vrai. La principale serait au niveau de la capacité d'emport anti-navire. Le F-22 est promis (bon, les promesses, ça n'engage que ceux qui y crois, c'est vrai!) pour pouvoir emporter la JDAM, la SDB et le futur missile anti-radiation, le tout en interne.

    Mais rien n'empêche d'imaginer un emport anti-navire sous les ailes si le besoin est clairement exprimé.

    De plus, reste à savoir si on parle d'une conversion de tous les F-35 (et/ou Super Hornet) en F-22, ou seulement de l'achat d'un escadron de F-22 pour compléter une flotte réduite de F-35 et/ou Super Hornet? Récemment, on a eu successivement des news concernant une augmentation des achats en Super Hornet avec d'éventuels Growler, puis carément une remise en question de l'achat de Super Hornet, avec l'hypothèse d'analyser d'autres solutions, y compris étrangères.

    En gros, en Australie, malgré la participation au F-35 et les commandes de Super Hornet, c'est le flou total, et personne ne sait réellement ce qui va avoir lieu!

    de plus il est concu des le depart pour fonctionner dans un environnement totalement dedié (Awacs, Jstars...)

    Or les autraliens viennet d'acquérir des Wedgetail dont la compatibilié des systèmes est loin d'etre assurée avec les liaisons de données des F22 puisque non prevus au depart.

    Les Wedgetail devraient avoir la L16 non? Vu que c'est un système standard, rien n'empêche l'installation de cette même L16 sur F-22 (elle est prévue sur les prochains F-22 il me semble)

    Et puis c'est un appareil fragile et l'environnement d'exercice autralien est pas le plus tendre avec le machines

    Les F-35 le seront-ils moins? Au moins avec le F-22 il y a un retour d'expérience, et on sait ce qui doit être amélioré ou pas.
  8. Excellent mon cher PDS (si ça ne t'offense pas, c'est plus facile à écrire). Wink

    Donc en fait, certains pays n'auraient pas besoin de tels systèmes pour assurer leur défense aérienne.

    (Pas de soucis pour le nom: PDS, PD7, Pollux, tout me convient ;) )

    Donc oui, pour résumer, certains pays n'auraient pas besoin d'un tel système. Oh, je suis sur que si on le leur proposait gratis, ils diraient pas non, mais dans un contexte de choix budgétaire, ce n'est clairement pas une priorité pour eux.

    L'exemple des USA est frappant: le S-400 est à la fois trop lourd et encombrant pour être facilement déployé avec les forces en OPEX, et à la fois trop "léger" pour assurer une protection efficace du territoire nationale contre des menaces balistiques réelles (le S-400 peut servir contre des missiles de 3000 ou 4000km de portée, autrement dit rien qui ne soit vraiment menaçant pour les USA. Si Cuba avait de tels missiles, peut-être, mais en l'occurrence, ça ne leur servirait pas à grand chose)

  9. Très intéressant en effet, et assez problématique également.

    Les Australiens disposent en ce moment de finances très favorables, mais ils sont déjà engagés dans le Super Hornet vendu à prix d'or et qui ne semble pas satisfaire tout le monde, et le F-35, qui commence à devenir vraiment trop cher et surtout trop incertain en terme de timing et de capacités opérationnelles.

    Le nouveau gouvernement en place pourrait donc souhaiter éviter de s'engager dans un troisième avion de combat américain (même si une commande de F-22 serait sans doute une conversion de F-35) alors que rien ne garantit que l'administration US leur laisse les coudées franches dans l'utilisation éventuelle du Raptor.

    Cela dit, les besoins de la RAAF sont réels pour un avion de la classe du F-22. Remplacer les F-111 par des Super Hornet ressemble en effet plus à une mesure désespérée qu'à un réel choix. Mais plus que cette capacité de frappe longue distance qu'elle souhait garder, l'Australie pourrait se retrouver confronter à des menaces plus réelles que jamais en matière de supériorité aérienne, les Flanker semblant se répandre comme des petits pains dans la région.

    De plus, les USA pourraient bien offrir des condition avantageuses pour l'achat de F-22 (si son exportation est débloquée) puisque leur "déploiement" permanent dans la région permettrait de déléguer aux Australiens une partie du jeu de bras de fer contre la Chine.

    Jusqu'à présent, le F-35 semblait une option crédible. Limite limite, certes, mais relativement crédible. Mais ce n'était qu'une option purement défensive! En réclamant le F-22, l'Australie réagirait d'une part aux nouvelles "rumeurs" concernant le F-35 et sa furtivité loin d'être aussi absolue que prévue (alors que c'était son seul argument en air-air, surtout vu sa capacité d'emport et ses performances), et ferait un nouveau pas en avant dans ce qui semble être une nouvelle doctrine en construction: celle de déploiements et de projections (nouveaux tankers, porte-hélicoptères amphibies capables d'accueillir des F-35B etc...)

    Mais cela ne va pas sans soulever de nombreux problèmes. Il y a bien sur celui de l'interdiction d'exportation, qui est visiblement le plus important, mais il faut aussi prendre en copte la position de la RAAF et du gouvernement Australien, et ne pas oublier que si le F-22 est "débloqué" pour une exportation en Australie, les USA n'auront dans les faits pas d'autres choix que de le vendre aux Japonais (qui le réclament pour les même raisons que les Australiens: contrer la Chine), ce qui ouvrirait la voie aux Israëliens, entrainant automatiquement une demande des Saoudiens etc etc... Et les USA n'ont pas forcément envie d'en arriver là!

  10. Mais pourquoi les occidentaux, ne font pas des missiles anti-aériens à longue portée eux aussi ?

    Parce qu'ils n'ont pas les même besoins stratégiques tout simplement. Ce n'est nullement à cause d'un quelconque retard technologique, mais je reviendrais la dessus plus loin.

    Revenons d'abord sur les besoins et les limitations stratégiques qui peuvent expliquer la conception ou l'achat d'un système anti-aérien à longue ou très longue portée (200-500km+).

    Les systèmes S-300 et S-400, que certains semblent vénérer comme des stars Bollywoodiennes, ne permettent pas de détruire toute cible aérienne dans un rayon de 250/400km, loin de là!! Ce ne sont pas des systèmes impénétrables et rien n'indique qu'ils puisse faire un meilleur score que le PAC-3 (même si il faudrait le faire exprès pour faire pire!). Mais qu'elle est donc leur intérêt?

    Et bien en matière de défense anti-aérienne pure, ils offrent tout de même une portée d'engagement effective supérieur à leurs homologues Européens et US. On reste bien loin des 400km remarquez, et on tombe plutôt autour de 50-60km par terrain accidenté, 150km dans des conditions vraiment idéales (les Grecs doivent vraiment se faire plaisir s'ils en ont mis à Chypre!), mais c'est tout de même mieux que les 20-50km des systèmes occidentaux.

    Il suffis donc de moins de batteries AA pour couvrir un espace donné. Sans compter que pour protéger une zone stratégique, on dispose d'un système de détection vraiment formidable et d'une très bonne protection, surtout si le système est couplé à des SAM de plus faible portée.

    Mais l'intérêt de pouvoir porter à 400km est autre!

    Déjà, il oblige l'ennemi à s'engager à basse altitude s'il espère se faufiler dans les défense, ce qui réduit d'autant son rayon d'action et sa capacité d'emport et l'oblige à rester à porté de tir des SAM et MANPAD courte-portée (et depuis la Yougoslavie et le Golfe, les alliés ils aiment pas ça!!)

    De plus, cela permet d'empêcher l'ennemi d'utiliser ses ravitailleurs/AWACS/JSTAR/Rivet Joint/P-3/Atlantic/Global Hawk trop près des côtes/frontières: c'est un moyen comme un autre de réduire l'efficacité des démultiplicateurs de force et éventuellement de se préserver un avantage tactique (en privant l'adversaire de ses moyens de reconnaissance traditionnels)

    Et surtout, plus le missile a de portée et de vitesse, plus il est susceptible d'engager des missiles balistiques de longue portée!

    On le voit, ce type de systèmes anti-aériens sont des systèmes stratégiques, portés avant-tout sur la défense de zone.

    Pourquoi les occidentaux ne développent-ils pas de systèmes similaires, donc?

    Déjà, il ne faut pas croire que c'est une question technique: les occidentaux en sont tout à fait capable, et les Américains ont même un missile de la même classe que le S-400, et sans doute même supérieur: le RIM-161 SM-3, emporté sur les navires AEGIS. Il a une portée supérieur à 500km, et les nouvelles variantes développées avec le Japon devraient avoir une portée agrandie, un autodirecteur plus performant et une efficacité globalement accrue.

    Mais ce missile n'existe qu'en version navale. Pourquoi?

    Et bien, comme je le disais parce que les USA et les Européens n'ont pas vraiment les même besoins stratégiques que mettons les Russes, les Iraniens ou les Turcs.

    Les S-300/400 ont beau être globalement beaucoup plus performants que les PAC-3 et autres Arrow en matière de portée d'engagement (on en sait rien pour l'efficacité pour l'instant), ils restent des systèmes lourds, relativement peu mobiles et difficilement transportables.

    Le PAC-3 est peut-être une bouse comparé au S-400, mais il est facilement aérotransportable, il se déploie rapidement, demande moins d'hommes et d'infrastructure etc... C'est un système destiné à être déployé, c'est un système de protection de théâtre d'opération, pas de vastes zones!

    Au final, en matière de défense anti-aérienne locale, les PAC-3 et autres ASTER et Arrow ne sont pas forcément moins efficaces que le S-300 ou le S-400: ils ont une portée de plusieurs dizaines de kilomètres, leurs systèmes de guidage leur permet d'engager avions, hélico, drones et missiles de croisière. Sur un point de vue strictement tactique, leur rayon d'action moindre est facilement compensé par une mobilité et une aérotransportabilité accrue (enfin, pour l'Arrow j'en sais rien!! je doute que son déplacement par voie aérienne soit une priorité pour Israël!)

    Bien sur, sur le plan stratégique, ces systèmes n'offrent pas les même capacités de dissuasion contre les "démultiplicateurs de force" ni les mêmes capacités contre les missiles balistiques (quoique..). Mais tel n'est pas leur but.

    Pour les menaces au delà de la centaine de kilomètres, l'OTAN compte avant tout sur ses intercepteurs et ses patrouilles de combat couplées aux AWACS, offrant une plus longue portée. Et pour les menaces balistiques, les systèmes ASTER et PAC-3 sont déjà sensé offrir quelques capacités, mais c'est sans doute la que les manques sont les plus important (et vue que la version basée à terre du Bouclier Antimissile semble être une grosse daube comparée au SM-3  =( Mais bon, au moins elle existe)

    A quoi pourrait-bien servir un équivalent de S-400 pour les USA par exemple?

    Pour la protection de leur territoire, leurs radars longue portée et leurs intercepteurs seraient à même d'arrêter toute menace avant qu'elle n'entre dans la sphère létale du S-400. Et pour la protection anti-missile, le S-400 serait insuffisant contre des missiles longue portée, et ne servirait à quelque chose que si le Mexique ou le Canada virait communistes  :lol: :lol:

    Et pour la projection, ils demanderaient beaucoup trop de moyens. Pour le déploiement d'une batterie de S-400, il faudrait autant de moyens que pour déployer 2 à 4 batteries de Patriot. Au final, pour une utilisation purement tactique, le choix est vite fait.

    J'avoue que pour l'Europe, la question peut peut-être se poser plus sérieusement. Mais là encore je pense que le S-400 serait soit "trop" (trop lourd, trop encombrant etc...) soit "pas assez" (pas assez de portée pour faire un bon anti-missile etc...).

    Pour les USA, l'arme idéale serait selon moi une version terrestre du RIM-161 Block IIA avec un radar de batterie PAC-3 amélioré, mais on serait déjà aux limites du "trop lourd" (et vue les problèmes du PAC-3, je ne parierais pas sur un PAC-4!!)

    Pour l'Europe, une version agrandie de l'Aster 30 avec booster plus grand et radar amélioré serait une très bonne chose. Ce serait déjà plus mobile et plus léger, l'avantage d'avoir un bon missile comme base de départ (contrairement au Patriot!)

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  11. J'ai pas très bien compris pour la distance de détection. A cause de la furtivité, l'ennemi détecte l'avion plus tard, c'est ça ?

    C'est en effet tout le but de la furtivité.

    Contrairement à ce que disent les médias, un avion furtif na pas pour but d'être "invisible", mais d'être difficilement détectable.

    Dans les faits, "difficilement détectable" veut dire que les radars ennemis (qu'ils soient dans des avions, sur des navires ou au sol) vont vous voir à une distance beaucoup plus réduite que d'habitude.

    Par exemple, si un radar détecte un F-16 à une distance de 200km par exemple, il ne pourra détecter un F-22 qu'à une dizaine de kilomètre, quelque chose comme ça (ça peut être un peu plus ou beaucoup moins, ça dépend de la fréquence du radar et du positionnement de la cible).

    Tout l'intérêt d'être "difficilement détectable" est donc de pouvoir détruire l'ennemi (avion, radar au sol, navire) avant que celui-ci ne vous détecte. Si tout se passe bien, vous serez effectivement resté invisible, puisque la cible aurait été détruite avant de pouvoir vous repérer!!

    Donc, pour le F-22 et en combat aérien, l'intérêt s'est de pouvoir "voir" et engager l'ennemi de loin, à une distance où l'on est soit-même indétectable, ou très difficilement détectable.

    Ainsi, un Su-30 armé de missile R-27 peut engager un F-15 à plus de 100km, autrement dit au delà de la portée de l'AMRAAM du F-15, s'il a de la chance.

    Mais face à un F-22, le Su-30 ne pourra pas le détecter à moins de quelques dizaines de kilomètres, alors que le F-22 pourra lui tirer sur le Su-30 à portée maximale d'AMRAAM (autour de 80km).

    Dans ce dernier cas, le missile du Su-30 à toujours la même portée de 100km!! Mais comme son avion porteur ne peut pas repérer sa cible à moins de 10-30km, sa portée effective est limitée d'autant.

    Pareil pour le cône de détection du missile, j'ai un peu de mal. Quand on tire le missile, il ne se dirige pas automatiquement sur la cible ?

    Pour les missiles à guidage radar d'ancienne génération, le radar de l'avion émettait des ondes qui se réfléchissaient sur la cible et étaient "récupérées" par l'antenne présente dans le nez du missile. Il fallait donc que l'avion illumine la cible durant tout le temps de l'engagement: c'étaient les missiles à guidage radar semi-actif

    Avec les missiles à guidage radar actif, l'autodirecteur du missile emporte un mini-radar. Il émet ses propres ondes qui seront réfléchies sur la cible et ensuite "récupérées", permettant de se guider de manière autonome.

    Seulement, on a tendance à croire qu'un missile à guidage radar actif est tout à fait autonome, mais ce n'est pas totalement vrai: le radar incorporé dans le nez du missile a une portée limitée, de l'ordre de 10-20km contre un chasseur non-furtif, alors que le missile lui-même peut voler sur une centaine de kilomètres.

    Il faut donc que le missile soit "guidé" sur les 60 ou 80 premiers kilomètres. Donc, soit les calculateurs du systèmes d'armes font une prévision de l'endroit ou se trouvera la cible au moment de l'impact en se basant sur son cap, sa vitesse etc... au moment du tir, soit l'avion tireur continue de transmettre des informations durant tout ou partie du vol du missile.

    Dans le premier cas, le risque est de voir la cible manœuvrer de telle manière qu'au moment où le missile arrive sur zone, la cible ne soit plus dans les 10-20km de portée de l'autodirecteur. L'avantage par contre c'est, pour l'avion tireur, de pouvoir foutre le camp très vite s'il est en mauvaise posture: dans le meilleur des cas, son ou ses missiles trouverons une cible, dans le pire des cas, ils auront forcé l'ennemi à manoeuvrer pour éviter la destruction, les empêchant d'accomplir leur mission ou de tirer à leur tour.

    Dans le deuxième cas, la Liaison Avion-Missile permet de transmettre des données sur la cible au missile pendant que celui-ci est en vol. ça peut être fait tout au long du vol, à mi-parcours, ou bien avant la phase d'attaque finale, peu importe.

    Face à une cible furtive, la difficulté réside dans le fait que les radars à bord d'un avion ne sont pas forcément capable de guider un missile à la dizaine de mètres près. C'est pour ça que normalement, la phase d'attaque finale est laissée à l'autodirecteur du missile, plus précis et mieux à même d'avoir une "image" précise de la cible, puisque se trouvant plus près.

    Mais avec un avion furtif, l'efficacité réelle de l'autodirecteur du missile passe d'une quinzaine de kilomètres à quelques centaines ou quelques dizaines de mètres! A moins d'un coup de chance ou de très bons équipements (radars, calculateurs...), il y a de fortes chances que le ou les missiles ratent leur cible... du moins si la furtivité est aussi efficace que prévue!!

    Précisons toutefois que certaines formes de discrétion radar sont optimisées pour certaines menaces. Par exemple, si la forme et l'envergure de l'U-2 lui assurait une bonne discrétion face à certains radars de veille soviétiques, il était aussi visible qu'un immeuble pour les radars de poursuite embarqués dans des chasseurs, par exemple!

    J'imagine que pour le F-22 et le B-2 aussi il doit y avoir des fréquences face auxquelles ils sont "moins" furtifs.

    Il y a donc une différence entre "se diriger vers la cible" et "trouver et détruire la cible". Les deux ne demandent pas les même moyens, même si les deux peuvent avoir un intérêt tactique.

    Donc oui, ça complique un peu les a priori que l'on peut avoir sur le combat aérien!!

  12. @Pascal:

    Tu aurais toujours ses photos du SUE et du F1 avec peinture brillante "furtive", ça m'intéresserais ?

    Pour la peinture du F-22, il y a toujours un bon paquet de questions qui circulent autour, certains imaginant que ses avantages en terme de SER ou de discrétion IR doivent être impressionnant pour accepter un tel gâchis en matière de discrétion visuelle (la brillance, à porté visuelle, c'est mal!!) :lol:

    @ cvs:

    Bien que donnée par le constructeur et les utilisateurs russes à 90km, la portée effective du R-77 serait vraisemblablement comprise entre 50 et 80km, guerre plus. En gros, il est de la même classe que le MICA ou l'AMRAAM, pas franchement supérieur, en tous cas pas dans toutes les configurations.

    Contre une cible furtive, si on prend en compte la distance de détection par l'avion tireur beaucoup plus faible (autour de 30/40km avec beaucoup de chance) mais aussi le cône de détection radar du missile lui-même (on à tendance à l'oublier lui!!) qui là tomberait plutôt autour de la centaine de mètre que de la dizaine de kilomètre, on a une probabilité de coup au but vraiment basse par rapport à un tir contre un F-15 ou un F-16.

    Sans compter que le F-22, lui, diposera d'une solution de tir à distance maximale et sans dégradation des performances de son missile, sauf s'il tire sur un avion furtif lui aussi (ce qui, étrangement, n'a pas été pris en compte dans sa conception initiale d'ailleurs!)

  13. Comme je le disais plus haut, c'est la même chose que l'emport des MICA en tandem en central de fuselage: c'est pas que c'est impossible de le faire, c'est juste que le client (l'Armée de l'Air) ne le souhaite pas!!

    Utiliser ses points d'emports ça voudrait dire:

    -Payer pour les essais en vol d'emport/séparation/tir pour les deux versions du MICA

    -Payer pour acheter les pylônes spécifiques destinés à cet emport

    -Payer plus cher en entretien pour les ailes et en usure pour les missiles, sans parler de la consommation en pétrole à peine supérieur (à peine certe, mais c'est déjà ça!)

    Je pense tout de même que le vrai blocage, outre le fait qu'ils n'en aient pas l'utilité, c'est les essais! On est déjà largement assez débordé comme ça avec l'intégration des armements prévus (AASM, plus tard Exocet, RECO-NG, METEOR etc...) et non-prévus (canon air-sol, GBU-12/22, bientôt GBU-24 voire même, allez savoir, EGBU-12 ou encore roquettes) sans avoir à rajouter un truc dont on se fout royalement!

    Niveau capacité d'emport air-air, le Rafale emporte déjà 6 missiles (4 MICA-EM + 2 MICA-IR) en configuration d'interception ou de supériorité aérienne, et 4 (2 + 2) en configuration d'autodéfense avec armements air-sol sous les ailes. C'est très largement suffisant pour les besoins de l'Armée de l'Air pour le moment.

    Si un jour on en a vraiment besoin, on pourra toujours faire un crash-programme pour débloquer les 4 points air-air supplémentaires (2 sous fuselage, 2 sous les ailes). Et encore, si entre temps on a eu un client export, peut-être que les essais auront déjà été faits!

    Je me demande d'ailleurs à quel point on a besoin de faire de tels essais si on en avait un besoin urgent. Je veux dire, les points existent, des essais en soufflerie et au sol ont du avoir lieu. Les essais en vol, c'est juste pour confirmer que tout va bien, non? Une sorte de vérification avant le feu vert, j'imagine?

    Le seul soucis, ce serait les pylônes, mais j'ai l'impression que ceux sous les ailes en externe sont les mêmes que ceux en central, sur la photo de l'appareil au sol, non?

  14. Et voilà! Même les modérateur s'y mettent!  :lol: :lol: :lol:

    bref, avec 80% d'un plan en moins, manœuvrer et se poser relève soit de l'affabulation la plus ridicule soit du bol le plus énorme jamais vu.

    Le pire, c'est qu'on voit tellement de trucs de dingue dès qu'on parle d'accidents aéronautiques, que plus rien ne m'étonnerais!

    Je veux dire, on peut avoir à la fois les accidents tragiques les plus cons du monde (un B-1A qui se prend un pélican dans un circuit hydraulique, et on a un bombardier à la baille et trois hommes morts) et d'autres cas perdus d'avances qui arrivent à s'en sortir avec un minimum de casse (un 747 dont une des portes avait explosé, emportant une partie du fuselage, plusieurs passagers et les deux réacteurs droits, qui arrivent encore à se poser sans plus de casse, et il y a sans doute des cas encore pire).

    Donc, qu'on me dise qu'un gars ait eu assez de bol pour poser un appareil à moitié coupé en deux, je serais presque enclin à y croire! ça défie peut-être les lois de la nature, mais l'histoire de l'aéronautique est jalonnée de tels défis surnaturels!

  15. N'y a-t-il pas une LAM entre l'AASM et le Rafale? Si oui, je ne vois pas ce qui empêche son utilisation comme arme anti-navire: avec un profile de vol qui va bien, il y a sans doute moyen de le tenir à jour de l'évolution du bateau ciblé et de s'arranger pour que le missile sache ou viser le moment venu, non?

    Et puis, ça dépend de quel bateau, de s'il sait que l'on est là ou pas, sans compter que rien ne nous oblige à le flinguer à distance de tir maximale. Sans compter que des versions à guidage laser et/ou anti-radiation pourraient être développées, et simplifierait grandement la tâche, pour le coup.

    Enfin bon, même si c'est TRES loin d'être l'arme anti-navire idéale (on a l'Exocet pour ça), ça peut avoir son utilité (je pensais notamment contre les tankers, et autres cibles lentes et peu défendues, contre lesquelles une pluie d'AASM serait sans doute plus efficace et moins couteuse qu'une paire d'Exocet nécesitant deux avions tireurs).

    N'oublions pas que l'arme la plus semblable (avis personnel) à l'AASM, l'AGM-123 Skipper (une GBU-16 équipée d'un booster), avait été initiallement conçue expressément comme une arme anti-navire. Si l'AASM est équipée d'une LAM, je pense qu'il peut faire pareil et sans doute mieux

  16. On peut d'ailleurs préciser qu'il y a beaucoup de polémiques la dessus, certains affirmant que c'est tout à fait impossible et en fait une oeuvre de propagande de la part des militaires Israëliens.

    Cela dit, beaucoup d'éléments semblent accréditer de la véracité (du moins partielle) des événements, notamment le fait que le fuselage porteur et la grande puissance réacteur du F-15, allié à des commandes de vol pas encore électroniques, cela aurait effectivement permis à l'appareil de tenir en l'air. Le fait qu'il ait pu se poser et vaguement manoeuvrer semble par contre plutôt tenir du très très gros coup de bol, si tant est que tout cela soit véridique.

    Après, il est vrai que MDD, le constructeur, n'a pas vraiment fait beaucoup de pub autour de l'évènement, et certains y voient une preuve que ça n'a jamais eu lieu (d'autres, comme moi, y voient juste un pragmatisme du constructeur qui, que l'évènement soit vrai ou pas, n'a pas pour but de vendre des avions avec une seule aile!!). cela dit, Boeing, qui a repris MDD quelques années plus tard, à lancé avec d'autres agences des études sur des CDVE "évolutives", capables de s'adapter à la perte d'une ou plusieurs surfaces de contrôle pour rendre le pilotage "plus facile" dans de telles conditions, la plaquette de présentation s'appuyant entre autre sur cet accident Israëlien (je n'ai plus le PDF sous la main, désolé).

    Rappelons également que d'autres accidents "similaires" sont arrivés, bien que moins spectaculaires. Un F-8 Français je crois a été catapulté, à volé, et est rentré à bord, avec les deux ailes encore pliées! Un autre, américain cette fois, si mes souvenirs sont bon, à fait la même chose en configuration assymétrique, avec une seule aile déployée je crois. (Et je crois que c'est aussi arrivé avec un F-14 ou un B-1)

    Un F-18 en exercice a réussi à se poser sans encombre après une collision, avec la moitié d'une aile arrachée, le nez coupé juste devant la verrière et une partie de l'empennage et de la dérive arrachée ou souffrant de perte du circuit hydraulique. On m'a également parlé d'un F-18 qui aurait pu volé un moment avec une aile encore plus amochée, et l'empennage et le réacteur du même côté complètement détruit, mais il ne serait pas rentré, tombé en pane sèche, pilote éjecté (je n'ai pas de source pour confirmer, mais j'imagine que ce genre de cas, ou l'appareil continue à voler dans d'horribles conditions mais ne peut rentrer, doit être assez courant, notamment au Vietnam).

    Et je ne parle même pas des A-10 et des Su-25 rentrés avec la moitié d'une aile arrachée, l'autre gravement endommagée, un réacteur en rade, les empennages morts et pleins de petits trous dedans. Mais bon, ceux là ont été conçus pour ça, ou presque ;)

  17. Je suis bien d'accord pour dire que l'amortissement devrait être pris en compte dans le domaine des dépenses publiques.

    Cela dit, en soit, ça ne résoudra pas tous les problèmes. Le fait est que même si on étale fictivement les paiements sur la durée d'utilisation du produit pour estimer son coût, il n'empêche qu'il y a un moment ou il faudra faire un chèque, et comme on n'en fait pas juste un pour les Rafale et un pour les Airbus mais quelques dizaines de milliers par an, ça peut très vite poser des problèmes.

    Comme le dit Gally, l'amortissement est avant tout une notion fiscale, qui permet de se faire une idée de ce que coûtent réellement les choses. C'est une manière de remettre les choses dans leur contexte, mais à moins d'étaler les paiements sur des années également (ce qui est possible dans l'absolu, même si cela augmente le prix au final), ça n'est pas si concret que cela.

    Cela dit, je suis tout à fait d'accord pour dire que c'est une notion qui devrait clairement être prise en compte au niveau publique.

  18. LOL, on est vraiment dans la désinformation, il suffit de raconter une connerie, de creer une légende autour, de répèter le tout 1000 fois en secouant bien et c'est bon, ça le ferra, ça tiendra lieu d'idées neuves et originales.

    Tiens, ça me rappel le mode de fonctionnement d'un certain PdlR!  =D :lol: :lol:
  19. Hum...

    Si une Task Force Russe articulée autour du Kuznetsov vient faire le mariole autour de la Corse, on passe direct par la case "Guerre Totale" ou on tente d'envoyer un message fort en envoyant tout ce petit monde par le fond??

    Si l'Armée de l'Air s'entraîne à ce genre de missions ce n'est pas pour rien!

    Ou plus "pacifiquement", si un navire transportant du matos dangereux (ou même un pétrolier en perdition) menace de se jeter sur nos côtes et qu'il faille le couler avant qu'il n'atteigne le plateau continental par exemple, on fait comment (c'est déjà arrivé aux Sud-Africains, et à l'époque d'ailleurs, ils regrettaient bien de ne pas avoir de missiles anti-navires dédiés, vu ce que ça leur à couté comme bombes et missiles guidés pour couler le bouzin)

    Et puis il n'y a pas que "nos" côtes à portée de bases terrestres! Des Rafale avec soutien de ravitailleurs peuvent couvrir tout le bassin méditerranéen (et puis une partie de l'Europe du Nord et de l'Atlantique Nord, mais c'est moins "chaud" comme secteur). Si un jour on a besoin de balancer quelques Exocet au large de l'Afrique et que notre porte-avions est occupé à faire des ronds dans l'eau dans les Antilles, on sera bien content d'avoir quelques Rafale C/B/M basés à terre pour faire le travaille.

    Bon, je balance des idées en l'air, comme ça, mais c'est juste pour montrer qu'il y a des échelons entre "rien faire" et "atomiser tout le monde". ;)

  20. Par contre notez la difference: Un coup les scalp sont sur les points interieurs et l'autre coup ils sont sur les points exterieurs. Est ce du aux reservoirs supersoniques (photo du dessus?)

    La photo avec les réservoirs supersonique montre en réalité un appareil d'essai (le B101?) équipé de missiles Apache, et non Scalp. Je me suis d'ailleurs toujours posé quelques questions sur cette configuration.

    D'après ce que j'ai cru comprendre, cette configuration était prévue pour l'attaque frontalière des bases aériennes, avec des capacités air-air accrues (réservoirs supersoniques, missiles air-air) pour le retour. Une fois les missiles Apache (et le réservoir ventral) largués, les réservoirs dans cette position offriraient quelques avantages (usure des ailes? meilleurs performances en vitesse et portée? Je n'en sais rien) y compris pendant le vol (comme le dit TMor, les Scalp sont plus lourds que les réservoirs de 1250 litres).

    Mais opérationnellement, surtout avec les SCALP (qui sont des missiles de plus longue portée pour la frappe en profondeur), l'Armée de l'Air préfère emporter des réservoirs de 2000 litres portant plus loin, donc pour le coup il n'y a pas trop le choix des configurations.

    Et puis n'oublions pas que les configurations sur les démonstrateurs et les appareils d'essais étaient des configurations "publicitaires". En cas de guerre, une telle configuration (2 SCALP + 2 de 1250 litres + 1 de 2000 litres, peu importe leur placement sous les ailes) pourrait être plus réaliste. Si on prend par exemple comme hypothèse la nécessité de larguer les réservoirs externes (comme pour le raid sur Osirak), il est possible que cette configuration offre la même portée que la configuration 3 X 2000 litres en temps de paix (les réservoirs externes vides, ça traine énormément!!)

    Enfin, si quelqu'un a des infos moins spéculatives sur cette configuration; je suis preneur!!

    Pour les missiles Exocet:

    Les Rafale F3 de l'Armée de l'Air seront techniquement capable d'emporter l'Exocet. Pour le double emport sous les ailes, c'est matériellement et sans doute "logiciellement" possible, mais je doute que les pylones d'emport de l'Exocet, conçus pour l'emport en ventral, puissent être adaptés à des emports sous les ailes.

    Mais bon, on verra bien lorsque (si) le PA2 entrera en service. Il devrait pouvoir catapulter des avions en configuration lourdes avec moins de fatigue structurelle, et il y aurait déjà un certain retour d'expérience, donc rien n'est perdu d'avance.

    Le principal problème pour les Exocet sous Rafale C et B ce sera les compétences des pilotes. Mais bon, vu qu'on entraine les Mirage à cette mission, ça devrait être fait aussi avec le Rafale C/B, même si je pense que l'on privilégiera l'AASM pour cette mission.

    Encore une fois, le système et les pilotes sont en "défrichage", donc pas de réponse avant quelques années au bas mot.

    Et n'oublions pas que pour la lutte anti-navire basée à terre, il y a les Atlantic II aussi.

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