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Messages posté(e)s par PolluxDeltaSeven
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il y a 42 minutes, Boule75 a dit :
En m'avançant beaucoup - je ne m'estime pas du tout compétent sur ce sujet là - je me permet de poser une question quand même : à quoi sert la version B ?
A été dit plus haut qu'il fallait abandonner l'idée des terrains sommaires (logistique impossible, nécessité de pistes préparées, avion trop cher pour le soumettre à des risques "de première ligne") ; c'était déjà mon avis avant, je retiens ce point.
L'usage du B est donc restreint aux America et autres "ponts courts". Mais, depuis ces plates-formes, il ne pourra pas a priori assurer de permanence opérationnelle et de veille "en l'air", du moins pas si on parle d'une PO 24/24 et avec un seul class America. Même si on imagine des F-35B ayant résolu leurs soucis de jeunesse, combien faudrait-il de classes America côte à côte pour avoir toujours un F-35B en l'air ? Est-ce nécessaire ou fais-je fausse route ?
Une ou deux frégatte AA suffisent-elles ? Prenons la Lybie de Khadafi comme étalon de capacités, mais plus loin de la Corse : y aura-t-il toujours un vrai porte-avion pour assurer la couverture du porteur de F-35B ?Mon hypothèse, c'est oui.
Et du coup je ne vois pas à quoi sert le F-35B, ce qu'il apporte : ce qu'il pourra faire serra toujours assuré, en mieux, par le C et les autres zincs de la Navy (et des marines !), qui seront de toutes façon là. Alors ??
Tout repose dans le "de toute façon là".
Je me permets de poser la question: qu'est-ce qui le prouve ? D'autant plus que, comme le rappelle Fusilier, la permanence opérationnelle au M-O a récemment du être réalisée par un navire amphibie justement !Les CVN américains ne sont pas extensibles à l'infini. Il y a actuellement 10 CVN en service aux USA. Aujourd'hui, seulement deux sont déployés en opération (le Stennis devant les Philippines et le Truman dans le Golfe Persique). Entre ceux en indisponibilité totale (coque ouverte, ou presque) et ceux qui doivent repasser toutes leurs qualifications, seuls trois autres porte-avions sont disponibles en réserve actuellement.
Ça fait 5 porte-avions, ça à l'air beaucoup, mais pour couvrir toute la planète, c'est peu.Le F-35B ne va pas remplacer les Harrier à missions égales, puisqu'il sera adapté à de nouvelles menaces et de nouveaux usages. Le F-15E ne remplace pas le F-111 dans toutes ces missions de pénétration, de la même manière le F-35B ne remplacera pas le Harrier dans toutes ses missions de déploiement avancées (rarement utilisées par l'USMC dans la pratique).
Par contre, il apportera des capacités inédites à la Navy. Des exemples viennent d'être donnés, mais on peut en imaginer d'autres.
En l'absence de porte-avions (ce qui n'est pas de la science-fiction, l'exemple vient d'être donné au MO), on peut très bien imaginer qu'on fasse appel à un LHA pour intervenir d'urgence sur une situation de crise, libération d'otages, frappes "préventives" etc. Une paire de LHA et leur escorte aura une capacité opérationnelle équivalente à celle du CDG (qui n'assure pas de "veille en l'air" 24H, et certainement pas sur ses Hawkeye d'ailleurs) à bien des égards.
Mais il faut bien voir qu'il s'agit plutôt de voir la complémentarité LHA/CVN comme nous, en France, nous voyons la complémentarité BPC/CDG: ce n'est pas le CDG que l'on a envoyé en Somalie, ça restait une opération aéro-maritime pour autant. Sauf que le couple V-22/F-35B permettra de réaliser ce genre d'opération bien plus loin à l'intérieur des terre que n'importe quel couple hélo transport/hélo gunship ou Harrier ne le fera jamais. C'est un choix, ou en tous cas, une évolution capacitaire.
Mais au delà de toute question "exotique", il faut bien voir un fait très très TRES simple: les MV-22 opérés depuis les ponts plats ont un rayon d'action au combat supérieur à celui des Harrier sensés assurer la protection des opérations aéroportées. A partir de là, le F-35B se justifie de lui-même.
Mais l'argument ne s'arrête pas là: le MV-22 offre des capacités unique de pénétration, tant en terme de mobilité que de rayon d'action et de vitesse d'exécution, ce qui implique qu'il lui est bien plus facile d'opérer au coeur du dispositif de défense adverse que les hélicoptères qu'il remplace (CH-46 par exemple). Ce qui implique qu'il est bien plus susceptible de se confronter à des menaces sol-air et air-air nécessitant un véritable chasseur bombardier (équipé en BVR, armes de précision et capacités SEAD) que les appareils qu'il remplace.
A partir de là, le F-35B se justifie bien plus que le F-35C (qui, lui, peut voir ses missions remplies par le couple Super Hornet / Growler).-
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Citation
Alors, pour retomber sur nos pieds, je ne suis pas certain que l'on puisse tirer des lignes de causalité, aussi directes que ce tu sembles le suggérer, entre l'apparition de nouveaux matériels et le nouveau format d'intervention / déploiement de la Navy (Marines inclusive) Par exemple, le changement des America, peut être lu comme une nouvelle lecture stratégique : prévoir des actions plus lourdes que celles envisagées dans les années 90.
Oui en effet, c'est une lecture tout à fait possible également.
Il faut dire aussi que depuis la fin de la guerre froide, l'outil "opérations spéciales" s'est particulièrement rôdé, et dans un contexte de budget fini et pas extensible à l'infini, les tensions apparaissent entre la nécessité de développer des outils "spéciaux" spécifiques et l'apparition d'une menace chinoise bien plus conventionnelle qu'il convient de contenir.
Un des gros points de friction se situe au niveau de l'attribution des moyens, quand les outils dédiés aux opérations spéciales et aux conflits dissymétriques finissent par devenir si conséquents qu'ils empiètent sur les moyens conventionnels. Dans ce cadre là, on peut voir aussi le recul sur la classe America comme du pur pragmatisme, un outil polyvalent restant globalement plus efficient dans le contexte actuel qu'un outil spécialisé.Dans le cadre de la stratégie globale américaine, les ponts-plats embarquant des F-35B et des V-22 deviendront, qu'on le veuille ou non, des "mini-porte-avions", bien plus qu'ils ne l'ont jamais été du temps du Harrier et des hélicoptères conventionnels. Je ne dis pas que leurs missions fondamentale va changer, je dis juste que ces nouveaux avions représentent une évolution qui leur permettra de continuer à remplir ces missions dans un contexte futur plus exigent en terme de réactivité et de mobilité. C'est la seule chose que j'affirme, même si c'est autant une conviction personnelle qu'une analyse objective.
Pour coller au sujet du topic, la question qui se posait s'était de savoir s'il y avait des alternatives au F-35, que ce soit au départ du programme, ou aujourd'hui.
Je dis personnellement que le F-35B va apporter une vraie rupture opérationnelle pour les opérateurs de Harrier actuels, puisqu'il permettra de sortir des seules opérations littorales (en autonomie) pour offrir des possibilités de frappe et de défense dans la profondeur, que ce soit vers la terre ou vers la mer. Croire que le F-35B ne servira à rien à l'USMC parce qu'il a des capacités différentes des Harrier actuel est, à mon sens, une erreur.
Après, on parle de la classe America et de l'USMC, mais la réflexion serait la même avec le Cavour ou les CVF britanniques. Des appareils comme le F-35B ou le V-22 offrent des capacités de frappe dans la profondeur, et une menace (deterrence) hors de portée des Garibaldi ou Invincible couplés au Harrier, indépendamment des capacités amphibies des navires en question. Certes, le F-35 n'offre pas les capacités d'appui-feu à l'ancienne des bons vieux Harrier, mais c'est le cas à chaque changement de génération d'appareils.Le Rafale n'est pas capable de tirer des roquettes comme les bons vieux Etendard et Jaguar qu'il remplace. Mais à côté de ça, le couple Rafale/Tigre reste bien plus efficient que le couple Jaguar/Gazelle par exemple, pour caricaturer un peu le propos.
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C'est l'idée. Ce n'est pas l'abandon des concepts de débarquement précédents, juste l'émergence de capacités nouvelles offertes par des vecteurs nouveaux.
Avec nos BPC et nos Tigre, nous avons tenté une opération de libération d'otage en Somalie. Avec un America, des V-22 et des F-35, le Pentagone veut s'offrir la possibilité de réaliser la même chose mais à bien plus grande échelle, bien plus loin derrière les lignes ennemies, et face à un ennemi doté de moyens bien plus importants, sans avoir besoin de faire intervenir un CVN.
Evidemment, il est possible de faire la même chose depuis n'importe quel porte-aéronefs équipé de radier (avoir deux flottes distinctes était à mon sens une erreur dans le contexte actuel), mais il n'est pas possible de réaliser de telles missions sans un appareil de transport doté d'une grande autonomie (MV-22), qui lui même doit être escorté et éventuellement précédé par un appareil plus capable que le Harrier (en l'occurence le F-35B).
A mon sens, le vrai noeud du problème, je l'ai déjà dit, est la version navale F-35C.
Il aurait été tout à fait possible de réaliser un JSF bien moins complexe sans les exigences de la Navy. Il aurait alors "suffit" de construire un appareil STOVL pour l'USMC, dont on aurait remplacé les systèmes de sustentation par des réservoirs supplémentaires pour l'USAF. C'est d'ailleurs un tel concept que préconisaient les cabinets de conseil et les spécialistes du Pentagone à la fin des années 90. C'est Lockheed Martin qui a vraiment milité pour que le JSF soit réellement interarmes et regroupe aussi la Navy, qui à l'époque hésitait vraiment à intégrer le programme (mais ne voulait pas se laisser dépasser technologiquement par les deux autres armes)-
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Le 20 mai 2016 à 02:53, Fusilier a dit :
La "justification" du convertible dans les assauts -distance des plateformes à la côte bécause défenses et toussa- met en lumière le caractère inopérant, ou du moins les limites, du concept. Le flux logistique pour un simple brigade Marines, est de l'ordre 1000 t / jour ; Supposant une plateforme d'assaut et logistique à 60 /100 nautiques (pour rester dans la problématique menaces) et une action dans la profondeur de 100 bornes, ça doit faire dans les ~ 500 /600 bornes A/R , au pif 142 rotations à mettons +/- 2 h par rotation , soit 12 appareils 24 /24 h; faut ajouter les pertes, les pannes, les temps de maintenance. Au minimum, la dotation de deux América pour soutenir uniquement le flux logistique, sans participer à la manœuvre tactique. Dans le même sens, et retomber sur nos pieds, on peut douter de la capacité de 20 F35 (dotation de 2 America) a assurer la couverture de tout ça, appui au sol, défense des plateformes , couverture du flux, C'est à grands traits, mais d'ici 2050, ça sera la même chose... L'America, trot tôt, ou une impasse...
Analyse pertinente uniquement si on pense encore en terme de brigades et de flux logistiques conventionnels. Encore une fois, ces problématiques existent encore et existeront toujours en 2050, et il y a d'autres classes de navires prévus et actuelles pour gérer des débarquements massifs.
Mais les America, comme d'autres navires (je pense au T-ESB-3 et 4 notamment), sont conçus dans une optique complémentaire, plus orientée "forces spéciales lourdes" (même à l'échelle US), afin d'assurer la protection mobile et rapide des groupes plus importants en cas de conflits majeurs, ou pour effectuer d'autres types d'opérations ponctuelles mais décisives dans la profondeur. Le genre d'opérations qui nécessitaient un CVN jusqu'ici.Peu importe que le concept soit fiable ou pas, le fait est que le Pentagone y croit, même si ce n'est qu'à la marge. D'une certaine manière, c'est toujours la même question depuis les années 1970, celle de savoir s'il est nécessaire pour l'US Navy d'avoir une classe de navire intermédiaire entre les porte-avions lourds et les navires amphibies purs.
Le F-35B offre cette capacité intermédiaire, avec ou sans la classe America initiale d'ailleurs. Une capacité similaire à celle des CV européens, suffisante pour commencer une intervention dans l'attente des CVN, ou pour accomplir certaines missions spéciales ou évacuations musclées sans faire appel aux CVN du tout.
Je ne cherche pas à dire si la classe America est utile ou pas.
Je dis juste que dans l'optique actuelle et la prospective à moyen terme du Pentagone, le F-35B a une place, une vraie place qui se justifie, bien plus que n'importe quel Harrier amélioré. -
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Il n'y aurait eu quasiment rien de commun entre le F-22 et ce que voulait la Navy. D'ailleurs elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Au départ une sorte de dérivé à géométrie variable du F-22 pour remplacer le F-14, puis un dérivé de ce dérivé orienté vers la frappe au sol, puis ensuite peut-être que, effectivement, la géométrie variable ça servait à rien, etc etc.
Le NATF n'avait aucune justification après la chute de l'URSS, il aurait été bien trop coûteux et complexe à acheter et opérer.
La Navy n'aurait jamais pu conserver ses CAW si elle n'avait pas fait le choix du Super Hornet. Ce choix, elle l'a assumé jusqu'au bout: un avion à prix fixe, abordable, et doté des meilleurs systèmes électroniques et armements, pour pouvoir remplir en nombre ses CVN et justifier le plus de CBG possibles. Quand il s'est avéré que le Super Hornet ne répondrait pas au cahier des charges, la Navy a pris acte, et au lieu de dépenser une blinde pour corriger les problèmes et obtenir un avion qui répondait aux besoins en coûtant 50% plus cher, elle a accepté pleinement les défauts de l'appareil et en a même rajouté une couche en commandant plus de Super Hornet pour compenser leurs défauts, permettant de réduire d'autant le coût unitaire des dernières variantes.
Bref, elle a fait tout ce que le programme JSF ne fait pas, avec un pragmatique à filer un arrêt cardiaque à tout bon général de l'USAF qui se respecte. -
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- C’est un message populaire.
En fait, tous les arguments contre mon argumentaires, je pourrais les tenir moi-même, rassurez vous.
La différence, c'est que je me place dans l'optique actuelle du Pentagone, pas des différentes armes prises individuellement (savoir qui de la Navy ou des Marines tient le kiki de l'autre, on s'en contre-fout: la Navy ne choisi pas plus ses théâtres d'opération et la stratégie US que l'USMC seul), qui est une optique à long terme. La prospective est une affaire de comités, de compromis et de sacrifices. Si on devait demander aux officiers et aux hommes du rang, ils vous demanderaient les systèmes dont ils ont besoin pour les guerre d'aujourd'hui. Ce qu'essaie de penser le Pentagone, et c'est là où le F-35 joue un rôle, c'est la guerre dans 20 ou 30 ans.Le F-35 sera en service au delà de 2050, et à cet horizon là, les convertibles devraient être le fer de lance des assauts héliportés, et les assauts héliportés devraient avoir pris un rôle de plus en plus important face aux débarquements conventionnels. Ces derniers ne disparaitrons pas et, clairement, le design de la classe America sans radier était une erreur, un design apparu beaucoup trop tôt, qui n'avait de sens qu'en complémentarité avec des moyens de débarquement lourds plus orientés vers les véhicules (concepts ESD/MLP) qui ne seront pas acquis en grand nombre, ni utilisés dans leur fonction initiale. Mais ça ne veut pas dire qu'à long terme ils ne retourneront pas à cette logique de différenciation des vecteurs en fonction de leur rayon d'action tactique et, donc, de leur portée stratégique.
La logique que sous-tend la montée des tensions en Mer de Chine est double: renforcer les moyens amphibies conventionnels pour pouvoir intervenir sur n'importe quel point de l'arc d'intervention chinois d'une part, mais également développer pour le plus long terme des moyens de frappe amphibies à longue portée, avec un véritable soutien d'aviation pour des interventions vers le continent. C'est exactement la même logique qui pousse la Navy à retourner sa veste en matière de drones, à laisser tomber les UCAV trop vulnérables et à demander des UAV de ravitaillement pour garder sa flotte aussi loin que possible des systèmes d'interdiction de théâtre développés en Chine.
Et pour ces moyens à longue portée, il faut d'une part des convertibles capables d'aller vite et loin, mais aussi des appareils de soutien capable de pénétrer les défenses adverses, d'opérer en réseau, ce qui implique une grosse dose de furtivité dans la logique américaine.Si vous me demandez à moi ce que je pense du F-35, je vous répondrais que c'est une bouse et une erreur.
-Ce que l'USAF voulait au départ, c'est un avion léger, discret mais pas furtif, équipé de réacteurs existants (si possible un unique réacteur de F-22, à défaut la même propulsion que le Super Hornet), d'un dérivé plus léger du système d'arme du F-22 (AESA, suite ECM/ECCM interne etc.) et d'une fuel fraction plus avantageuse que le F-16, pour lui permettre d'opérer loin et surtout longtemps (ça ne vous rappelle pas un certain delta-canard tricolore dans la fiche programme ?). L'appareil devait constituer le remplacement des F-16, avec 300 à 400 F-22 pour assurer leurs arrières.
-Ce que la Navy voulait, c'était un vrai biréacteur lourd, de la classe du F-22, pour remplacer vers le haut le Tomcat et l'Intruder, le Super Hornet se contentant de remplacer vers le gaut le "low end" que représentait le Hornet. Avec la fin de la guerre froide, le programme a été annulé et la Navy était prête à se contenter de beaucoup plus de Super Hornet, plein, tout en pensant directement à l'étape d'après, l'UCAV furtif.
-Ce que l'USMC voulait, c'était plus de portée, du supersonique et une plus grande capacité d'emport. La furtivité n'était pas une requête initialement, l'USMC ayant une vraie culture de la guerre électronique, ils évaluaient la possibilité de systèmes de brouillage interne ou d'une version dédiée à la pénétration (histoire de remplacer Hornet, Prowler et Harrier avec la même celluleEt franchement, ils auraient du se contenter de ça. BAE aurait été ravis de développer un Harrier III (ou peu importe son nom) supersonique avec un avionneur US, et l'USAF aurait largement pu se contenter du MRF tel qu’initialement prévu (un remplaçant au F-16 avec un moteur F119).
La clé de tout se bordel, c'était la Navy. Il est plus simple techniquement de faire un avion commun USMC/USAF que USMC/US Navy, aussi étrange que ça puisse paraître de prime abord. Sur le plan opérationnel, la Navy aurait été prête à se passer du F-35C, mais ça ne plaisait pas à tout le monde à l'amirauté, dans les guéguerres intestines concernant les attributions de crédit.
Mais en l'occurrence, ce que moi je pense du F-35, on s'en contre-fout. Le F-35 n'est pas une mauvaise cellule, je maintiens mon propos. Il a des mauvais sous-systèmes, sans aucun doute, et un très mauvais management, Bruno sera bien plus à même que moi de parler de cette partie là du problème, mais en soi l'avion n'est pas mal dessiné.
Le Super Hornet est mal dessiné lui !! Le F-35 est juste la meilleure solution aérodynamique possible sortie d'une fiche programme merdique.
On lui chie dans les bottes, mais personne ne lui a demandé d'aller à Mach 2, je doute franchement qu'il vole très souvent en supersonique, mais il volera loin et longtemps, il emportera une charge plus que raisonnable, il disposera de capteurs state of the art, d'une grosse réserve de puissance...
Mais il faut juste arrêter de croire que c'est un avion multirôle. C'est un appareil d'attaque au sol qui sera sans aucun doute très performant dans cette tâche, et apte à assurer sa propre défense.
C'est, en gros, le A-12 Avenger II parfait !Pour moi, le F-35 n'est pas mauvais, ce n'est juste pas l'avion que le marketing de Lockheed Martin a essayé de nous vendre (Tiens, ai-je précisé que c'est sur suggestion poussée de Lockheed Martin que la fusion des programmes des trois armes dans un programme conjoint a vu le jour ? Surprenant hein ?).
Si le F-22 était encore en production, on aurait sans doute beaucoup plus insisté sur les capacités de bombardement du F-35 que sur sa capacité à dogfighter des F-16. Personnellement, j'attends de voir les performances en autonomie, en confort de vol, en charge de travail pour le pilote, d'une patrouille de 2 F-35A en pénétration basse altitude avec un plein chargement de SDB et quelques AMRAAM pour l'autodéfense. Je doute fort qu'on ait énormément de reproches à faire à la cellule pour ça. Après, qu'il lui faille 20 ans pour être opérationnel parce que les Américains gèrent leurs programmes complexes comme des brêles (soyons honnête, et c'est une réalité sociologique, ce sont surtout les Français qui sont historiquement doués pour gérer à moindre frais des programmes complexes, ça rend la comparaison peu flatteuse).Après, vous faites bien comme vous voulez ;) .Mais dans quinze ans, quand on demandera à un pilote de chasse de l'USMC s'il préfère assurer la défense rapprochée d'un groupe de MV-22 en pénétration à 700 bornes de son amphib' avec un F-35B ou avec un hypothétique Harrier III 'achement moins cher que le F-35B, je doute franchement qu'il choisisse l'option 2, même si son F-35B est toujours pas capable en 2026 de remplir la moitié des missions qu'il aurait du remplir à cette date d'après le calendrier initial.
Et soyez sûr qu'il n'en sera pas capable. Selon le calendrier initial, le F-22 en 2010 aurait dû être capable d'embarquer 4 AIM-9X dans les soutes latérales en remplacement des 2 Sidewinder d'ancienne génération, il aurait du bénéficier d'un viseur de casque, de radar AESA latéraux, d'un FLIR/IRST intégré dans le museau, et emporter le remplaçant de l'AMRAAM, disposant de la portée du Phoenix avec un kill ratio bien supérieur à tout ce qui se faisait avant. Des choses qu'il n'est toujours pas capable de faire aujourd'hui, d'ailleurs.
Je ne vais pas vous convaincre que le F-35 est un bon appareil, je ne le pense pas moi même. C'est juste que si on prend tous les paramètres ensembles, politiques, opérationnels, techniques et industriels, le F-35 s'avère inévitable. Il est la singularité vers laquelle le complexe militaro-industriel devait forcément arrivé, portant en lui ses propres justifications autant que la limite même du système qui lui a donné naissance.
J'aimerais vous dire qu'il permettra une remise en cause complète du fonctionnement militaro-industriel de la défense US, mais ce n'est pas le cas. Tout au moins, la remise en question par le politique sera partielle, et ce sera déjà un grand pas en avant pour les USA.-
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- C’est un message populaire.
J'aime bien refaire le monde, le F-35 est le sujet idéal pour ça.
Au tout début du programme, au moment de l'évaluation des propositions de Boeing et LM, certains responsables du programme JSF avaient commencé à comprendre la merde qu'allait devenir le programme. Ils ont essayé de faire passer une solution technique qui aurait pu satisfaire tout le monde ,les deux industriels, les opérateurs et les politiciens... Enfin, c'est ce qu'ils pensaient.
Cette solution était assez simple: partager le marché en deux, entre le X-35 et le X-32. Il y avait plusieurs options, l'une d'elle était d'attribuer le marché USAF au X-35 de LM et le marché US Navy + USMC au X-32 de Boeing (moins furtif, mais ces deux opérateurs y tenaient moins que l'USAF, et la version STOVL aurait été bien plus simple à développer). Les motoristes y étaient aussi plutôt favorable, y voyant une occasion de sécuriser une double production.
Mais il y avait un gros défaut à ce projet: l'image. Politiquement, ça confirmerait que l'idée d'un programme unique ne tenait pas, et que ce "Joint" Strike Fighter était une grande blague. Le risque était trop grand de voir le Congrès finir par se débarrasser d'un des deux programmes, le X-32 en particulier. L'US Navy n'a jamais tenu au JSF, le Super Hornet et un futur UCAV étant à l'époque son modèle préférentiel. Et, à ce moment, on se demandait encore si la "révolution" V-22 n'allait pas imposer un nouvel avion de soutien aérien convertible pour l'USMC.
Bref, c'était risqué, mais Boeing se doutait fort qu'il ne remporterait pas le JSF, et était prêt à prendre ce risque. Mais bien sûr, Lockheed Martin, qui était à peu près certain de remporter le pactole, a tout fait pour que ce partage du marché ne se fasse pas.
Et l'argument suprême était celui qui a toujours fonctionné aux USA: les avancées technologiques. Le concept de LM était celui qui allait générer le plus de retombées en matières de R&D. Ce qui sous-entend qu'il allait coûter le plus cher, mais on s'en fout: le Pentagone a toujours financé à TRES grands frais des avancées technologiques majeur à travers les programmes militaires. Une façon de fournir des subventions en tous genre à leurs industriels en détournant les accords internationaux en ce sens.
Bref, le projet de LM était le plus complexe, le plus risqué, le plus coûteux, et c'est POUR ÇA que le marché leur a été intégralement reversé.Ce n'est pas un défaut du système américain, ce n'est pas une erreur, c'est le fonctionnement même du complexe militaro-industriel américain !!
Sauf que là, LM a graisser bien plus de pattes que d'habitudes, et le Congrès commence à se rendre compte que les avantages de ce systèmes ne compensent plus les inconvénients. En grande partie, ce problème est dû au fait que la composante qu'à toujours ignoré le complexe militaro-industriel US pendant la Guerre Froide, la composante "temps", est aujourd'hui beaucoup plus critique qu'à l'époque. Je m'explique: les programmes sont de plus en plus long et complexes, et les retards de plus en plus importants. Concernant le F-35, l'aspect critique de la chose est que les avancées technologiques qu'on pourrait être en droit d'attendre du programme vont être si longues à arriver, que leur coût n'en sera pas justifier. Northrop Grumman, à travers ces différents programmes de drones et d'appareils expérimentaux, effectue certaines avancées technologiques plus rapidement que LM et à bien moindre frais, et ça le Congrès, le Pentagone, et les industriels eux même, finissent par s'en rendre compte.
Si le Pentagone voulait vraiment remettre les choses à plat (et il ne le veut pas vraiment), la solution ne serait pas de scinder le programme en deux, mais de tout arrêter et de tout séparer. Un F-35 light pour l'USAF, des Advanced Hornet pour l'US Navy, et des convertibles ou plus d'hélicoptères pour l'USMC.
Mais même ça, ce ne serait pas une bonne solution.
Malheureusement pour nous autres détracteurs du F-35, il faut bien admettre que le F-35 EST la solution. La cellule n'est pas mauvaise, qu'on le veuille ou non. Les sous-systèmes sont plutôt bons, si on met de côté les gros problèmes de moteurs de la version STOVL. Le vrai soucis sur le F-35, c'est son management, et son système informatique centralisé. Les Russes ne s'y sont pas trompés, et ils comptent (je crois que ça n'a pas changé) livrer les premiers T-50 avec des équipements dérivés du Su-35, le temps qu'un système d'arme vraiment moderne soit rôdé.
Bref, je ne vais pas revenir là-dessus.Ce que je vais juste rajouter, c'est que le F-35 n'est aujourd'hui plus un avion non-désiré. Les trois armes se sont alignées, par conviction ou dépit, mais tout le reste de leur structure s'organise progressivement autour de l'idée du F-35.
-L'USAF sait que tous ses crédits d'équipement en matière d'avions de combat sont détournés au profit du développement du F-35. Ils n'ont pas le choix, et ils veulent que les choses aillent aussi vite que possible.
-L'US Navy a laissé tombé l'idée d'un UCAV comme solution de replis. Les temps ont changé, et ils ont bien conscience que s'ils doivent intervenir un jour en Mer de Chine, ce ne sont pas des UCAV fragiles et aux liaisons de données potentiellement compromises qui leur sauvront la mise. Leur futur UAV sera chargé de ravitailler en vol leurs strikes et d'assurer la protection électronique et la surveillance aéromaritime du GAN. Le F-35C reprend alors toute sa place dans leur dispositif, surtout qu'ils ont réussi à convaincre l'USMC d'opérer quelques Squadrons de F-35C pour les missions de CAS et frappe nocturne. Mais le soutien à la Navy pour le F-35 est aujourd'hui majoritairement tourné vers le F-35B, dans ce contexte de tensions en Mer de Chine.
-L'USMC a très vite adoré l'idée du JSF furtif. Ce n'est pas parce que leurs AV-8B font du CAS au plus prêt des troupes, en soutien à des débarquements, qu'ils souhaitent que ça dure pour les 3 décennies à venir.
Le combat amphibie change radicalement aux USA. On oublie vraiment la révolution que représente le V-22 dans la pensée amphibie américaine. Avec leurs nouveaux appareils de transport convertibles, leurs nouvelles classes de navires amphibies intégralement tournés vers l'aéromobilité, sans radier, l'idée n'est plus de fournir un débarquement massif en un point donné, mais de pouvoir attaquer directement derrière les lignes ennemies, sur un front très large, avec des troupes mieux équipées, plus mobiles, et soutenues dans la profondeur par des moyens adéquats.
Et le F-35B avec sa capacité de frappe furtive au premier jour et sa grande autonomie (par rapport au Harrier), joue un rôle décisif dans cette nouvelle stratégie.L'US Navy ne voit plus cela d'un mauvais oeil. Au contraire, les navires chargés de F-35B pourront jouer le rôle de mini-CVN pour de la gestion de crise mineure tandis que les vrais porte-avions iront s'occuper des "vrais" problèmes.
Certaines rumeurs disent même que quand l'US Navy aura assuré son retour stable à 11 ou 12 CVN (c'est pas là dans la semaine), ils pourraient même s'autoriser à mettre des rampes sur leur classe America (ouais, on dit ça on dit ça...)-
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Le Gripen C reste aussi voire plus capable que n'importe quel F-16 jusqu'au Block 50/52, surtout si on parle de F-16 d'occasion.
Les CF-5 du Bostwana étaient parmi les meilleurs appareils d'Afrique sub-saharienne, mais j'arrive pas à savoir s'ils sont encore en service ou pas, j'ai des sources contradictoires sur le sujet. Aux dernières nouvelles (2014), ils avaient encore une petite dizaine d'appareils en service.
Dans tous les cas, leurs forces armées sont plutôt bien formées et équipées pour ce petit pays, mais je ne sais pas à quel point ils auraient réellement besoin de 16 appareils. A voir...
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A mon avis, ça n'aurait pas d'intérêt, ni tactique, ni économique.
Opérer au fond de l'eau, et développer les moyens pour le faire, coûte extrêmement cher ! D'autant plus qu'on serait de toute manière limité par les profondeur en question: 200m environ, puisqu'on ne risquera pas d'ouvrir trappes et robinetteries plus profond (et déjà là, je suis généreux) et que certains SSK ne descendent pas à 300 de toute manière. Il faudrait un système automatisé, puisque le recours à des plongeurs à cette profondeur serait extrêmement hasardeux.
Et en se limitant à de telles profondeurs, on reste à proximité d'un plateau continental, voire de la côte elle-même. Quel intérêt alors qu'on peut y faire du ravitaillement en surface sur un ravitailleur couvert par l'aviation et les batteries côtières ? Il serait bien plus logique, efficace et moins cher de développer un ravitailleur "maquillé" en navire civil, si on on veut faire dans le discret.Parce que il y a ça aussi: des bases de ravitaillement en eau profonde, ça n'a absolument rien de discret sur le plan acoustique. Imaginons que les réservoirs en question ne sont pas posés sur le fond près des côtes mais maintenus à 200-250m de profondeur par un moyen quelconque en milieu océanique, histoire que ça ai un quelconque intérêt. A de telles profondeurs, dans un milieu homogène océanique, on est sous la thermocline, ce qui implique que les bruits de pompe, d'amarrage, de transferts, seront entendus sur des distances folles, et parfaitement identifiables.
Non, franchement, que ce soit sur un plan économique, sécuritaire, opérationnel ou furtif, le must reste les navires de ravitaillement de sous-marins, mobiles, discrets, et plus polyvalents. Et même eux n'ont plus vraiment d'intérêt opérationnel, l'argent nécessaire à leur acquisition et entretien étant mieux investi dans un ou deux sous-marins supplémentaires capable de faire des roulements dans les patrouilles. De fait, l'US Navy (tout nucléaire) n'en a que deux, et seules les marines chiliennes et espagnoles ont encore un navire de soutien pour sous-marin chacune si je ne dis pas de bêtises. Bref, le gros avantage du sous-marin, c'est son autonomie (sa capacité à être autonome je veux dire): dès lors qu'il ravitaille en mer, par quelque moyen que ce soit, il est vulnérable, donc on évite autant que possible.
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Alors, j'aime beaucoup le A-10, vraiment.
Mais je pense que beaucoup, y compris au Sénat US et dans l'USAF, se trompent de débat.
Si le A-10 mérite d'être sauvé (ou en tous cas, de ne pas être retiré), ce n'est pas pour les qualités que l'on pourrait croire. Ce qu'on met en avant chez lui (sa robustesse et son canon, principalement) ne sont pas les VRAIES raisons qui font qu'il mérite d'être conservé encore un peu, et que les troupes au sol l'aime bien.
Les vraies qualités du A-10 sont tout autre:
-L'avion est déjà disponible et coûte peu cher à opérer
-Il dispose d'une bonne capacité de loitering au dessus d'un TIC
-Le tout avec une bonne capacité d'emport en munitions de précision
En points anecdotiques, on peut effectivement rappeler que son canon est très pratique pour du Show of Force, mais de moins en moins réclamé pour des frappes dans les conflits actuels, et de plus en plus dangereux pour l'avion qui s'expose au tir adverse.Par contre, ces défauts sont aussi tout à fait réel:
-L'avion coûte cher à moderniser
-Il est lent, et met du temps à arriver sur zone. Que les TIC demandent un support de A-10 en se disant qu'il vaut mieux avoir au dessus quelqu'un qui tient longtemps, c'est une chose. Mais si on leur dit qu'il faut 20min au A-10 pour les rejoindre et seulement 12min à un F-16, ils prendront le F-16 (si A-10 et F-15E sont les avions CAS "préférés", c'est avant tout pour leur autonomie sur zone et leur emport, je me répète)
-Il reste limité à un spectre de missions assez réduit.Le débat mérite d'être vif, et l'un dans l'autre, je pencherais plutôt pour une conservation des A-10, maintenant que la modernisation est plus qu'engagée de toute manière. Mais il y a certains points que j'aimerais soulever, et qui vont dans le sens de l'USAF pour certains, et de l'ensemble des enjeux US pour d'autres.
Ce que l'USAF met en avant, c'est qu'elle ne peut pas tout faire et tout financer. Ce n'est pas elle qui a choisi un programme conjoint pour le F-35, et elle doit endurer les dérives budgétaires du JSF encore bien plus que les autres branches, dans l'absolu. Si les politiques et les lobbies (c'est la même chose) de LM ne veulent rien lâcher, il faut trouver l'argent ailleurs.
Et le A-10, même s'il est l'avion le plus économique à opérer et qu'il est utilisé partout, est le choix logique. Pourquoi ? Et bien justement, le fait qu'il soit utilisé partout nous offre une belle occasion de comprendre. Actuellement, des A-10 sont déployés en Mer de Chine pour patrouiller au large des Philippines. Oui oui, ils sont utiliser pour faire du contrôle aéro-maritime... Sans radar, sans missiles BVR, sans armement anti-navire... Certain ont envie d'y voir la preuve que le A-10C est plus versatile qu'on ne pourrait le croire, puisque l'USAF lui fait confiance pour remplir cette mission.
Mais rien n'est moins vrai. Les A-10 sont là-bas parce qu'ils y étaient déployés pour un exercice, et qu'on a prolongé leur présence sur place parce qu'ils étaient la seule unité disponible. Parce que oui, en vrai, l'USAF est à flux tendu en ce moment, puisqu'elle se déploie sur trois théâtres d'opération dont deux non-déclarés en continuant sur son fonctionnement "peace time", bref, c'est la merde pour eux comme pour nous.
Ce que l'USAF met en avant, c'est que quitte à retirer du service des unités de combat, elle préfèrerait retirer des unités de A-10 certes très utiles en A-stan ou au Levant grâce à sa capacité d'emport et de loitering mais pas foutu d'être crédible plus de 20min au combat sur le front Ukrainien ou en Mer de Chine, plutôt que d'être contrainte, comme McCain le propose, de retirer des unités de F-16 capable de service sur TOUS les théâtres, y compris au Moyen-Orient.Surtout que si ce qu'on veut ce sont des moyens de loitering avec une grosse capacité offensive, c'est pas ce qui va manquer ! Il y a deux nouvelles versions du Hercules Gunship qui arrivent en ligne en grande quantité, et les drones continuent de remplir le ciel de manière exponentielle.
Le vrai problème, ce n'est pas d'être pour ou contre le A-10. C'est d'accepter ou pas que le F-35 draine tous les crédits d'équipement. Mais ça, l'USAF et le Pentagone n'ont pas le choix, politiquement, on les tient par les couilles sur cette question.
Alors oui, le A-10 a été de tous les conflits et a fait du super super CAS partout, et continu d'en faire. Mais c'est parce qu'il était déjà là ! Comme le B-1B et le B-52 d'ailleurs !
Mais s'il faut retirer des unités du service tout en préparant un conflit potentiel en mer de Chine, bah oui, en toute logique, le chasseur de char doit dégager, et fissa !Surtout que s'ils en arrivent là, les A-10 n'iront pas loin, justement. Des rumeurs assez sérieuses parlent de les "vendre" à pas cher en remplacement des Bronco aux Philippines (enfin bon, faudra voir la politique du nouveau El Jefe local) et en Indonésie après leur retrait, permettant d'avoir quand même cette force de frappe à dispo dans le coin si ça devait dégénéré façon guerre régionale.
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Pour les mêmes raisons qu'au Koweit, le Typhoon garde toutes ses chances en Malaisie !
Contrairement au Rafale, il n'envoie pas d'image très offensive, ce qui est toujours rassurant pour les voisins. Et son système d'arme reste très crédible dès lors qu'on parle de configurations défensives, justement: grosses configurations air-air, configurations Brimstone très versatiles face à des menaces terrestres et maritimes...
Bref, il se place idéalement entre les conceptions russes (l'aviation est avant tout une artillerie déportée pour l'air-sol, et une batterie SAM ultra-mobile pour l'air-air) et les conceptions occidentales (l'aviation est un vecteur de déploiement de force à longue portée à la dimension stratégique et diplomatique indéniable). Et pour beaucoup de petits pays qu font face à des montées en puissance de géants régionaux, ça reste opérationnellement un très bon choix.
D'autant plus que c'est un avion beaucoup plus classique et moins avancé que le Rafale dans sa philosophie de conception, ce qui implique qu'il est plus simple à prendre en main et à opérer pour des armées qui maitrisent mal les outils numérique du champ de bataille et les démultiplicateurs de force.Et il me semble que ce sont les Britanniques qui sont à la manoeuvre en Malaisie, et que, contrairement à l'Inde, ils ne seront pas obligés de marcher sur des oeufs dès lors qu'il s'agira de distribuer des pots de vins.
Si on ajoute à ça les reports du contrat Rafale en Inde... Mouais... Je débouche pas le champagne tout de suite pour le Rafale.(Ceci étant dit, je note avec un plaisir sadique non dissimulé le fait que le Super Hornet se soit encore fait remballé par un client historique du Hornet, ce qui dénote encore une fois à quel point cette nouvelle mouture du Hornet a du mal à se démarquer substantiellement de son prédécesseur. Et pourtant, je vois bien Boeing revenir à la charge sur ce marché.)
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L'Inde
dans Asie / Océanie
Il y a 10 heures, bubzy a dit :Et bien Pollux ! Tu perds ton pragmatisme légendaire là !
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème en Inde, mais la flotte de mirage 2000 a été relativement épargnée par les accidents, même si il y en a eu deux coup sur coup. Si on retire les vieux avions qui sont responsables de la plupart des accidents ils doivent avoir un taux assez similaire Aix flottes occidentales.
De plus dassault a toujours réussi a vendre sur place, et il ne le feront pas à perte. Oui c'est lent... Mais on va y arriver. Aller, quand ça sera fait, tu m'invitera ai resto va!
Non mais je râle je râle, ça fait parti de ma légende ça aussi, avec mon franc parlé ;)
En vrai, c'est juste que les contrats d'armement en Inde ont de quoi rendre dingue n'importe qui. C'est vraiment comme regarder la maison des fous des 12 Travaux d'Asterix, c'est épuisant !
Je sais bien que c'est leur façon de fonctionner, et qu'au final ça va prendre du temps mais que ça se fera. Mais voir des gens qui perdent 1 ESCADRON PAR AN, avec déjà un déficit de 10 escadrons par rapport à leurs prévisions, continuer de vouloir gratter du pognon (qu'ils perdent mécaniquement sur les taux de change, plus le temps passe) et des concessions en matière de sécurité... C'est juste... C'est un peu comme essayer de comprendre la physique quantique en étant bourré un lendemain d'enterrement de vie de garçon quoi ! :D :D
Le problème, c'est que le cas de l'exportation à l'Inde représentait un neuvième de mon mémoire de M2, mais a bien du représenté le tiers de mes recherches préalables tellement c'est un foutoir ! Pour le coup, je m'en suis beaucoup moins bien tiré qu'Asterix et Obelix ! Gaaaahhh!Plus sérieusement, ce qui me fait peur dans cette histoire, c'est la double volonté indienne de vouloir rendre Dassault responsable de l'ensemble de la qualité du produit sur sa durée de vie, tout en voulant obtenir au fur et à mesure la production des pièces détachées, avec le moins de contrôle possible de Dassault sur ces éléments là. Ce qui conduit leurs flottes de MiG-21 (et dans une moindre mesure MiG-27 et Jaguar) à autant se planter, c'est parce qu'ils se sont mis à produire leurs propres pièces détachées, en sachant pertinemment que c'était une aberration en termes sécuritaires, mais que c'était pour le "greater good" de l'industrie et de l'économie locale...
Mouais...(Non mais cherchez pas, j'ai une dent contre la politique industrielle indienne, et je suis aussi objectif là-dessus que sur les performances du Super Hornet, pour vous dire le NIVEAU de la mauvaise foi qui m'anime !! Je suis un cas désespéré !)
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- C’est un message populaire.
- C’est un message populaire.
L'Inde
dans Asie / Océanie
ça va faire 15 ans (bordel...) que je dis que celui qui remportera le contrat en Inde aura perdu la compétition, et plus le temps passe, plus je suis fier de voir que Dassault ne lâche rien et s'acharne à essayer de leur foutre un peu de plomb dans la tête.
De toute manière, la bureaucratie indienne et son inertie les perdra un jour. Quand ils devront stopper une invasion de croiseurs klingons chinois avec des MiG-21 rafistolés à la duck tape, peut-être qu'ils se diront qu'ils auraient mieux fait de se bouger le cul plus tôt.
Bref, je m'énerve, mais quand je vois un tel niveau de magouille et d'incompétence. Ce qu'ils essaient de négocier comme ristourne depuis un an, ils l'auraient économisé 3 ou 4 fois simplement en jouant sur les taux de change !
Franchement, signer en Inde, si c'est pour voir un crash de Rafale tous les deux mois faire la une de la presse spécialisée, avec un procès contre Dassault à chaque fois, autant refiler le bébé aux Russes ou aux Américains !-
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L'option nucléaire, on en parle depuis quelques pages déjà.
D'ailleurs, même si on n'a toujours aucun détails sur la propulsion des Shortfin Barracuda, on peut aussi envisagé que ce qui était un défaut sur les sous-marins japonais (fiabilité des batteries) peut ne pas l'être sur un sous-marin DCNS. Je ne m'y connais pas plus que ça, mais j'imagine qu'un grenadage aura des conséquences tout aussi fâcheuses (a minima) sur une chaufferie nucléaire que sur des batteries, non ?
Niveau sécurisation de la propulsion, j'imagine que DCNS a une expertise que n'ont pas forcément les chantiers japonais.
Simple supposition-
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Dans leurs rêves humides le prix similaire à la GBU-49, en coût unitaire en tout cas.
Après, en coût opérationnel, on s'en rapprochera un peu plus sans doute, et selon l'armée et l'utilisation qu'elle fait de ses bombes (nombres de CAP par rapport au nombre de munitions larguées etc.), l'AASM pourra même devenir un produit très concurrentiel vu les avantages qu'offre la munition française. Mais SAGEM n'aura jamais les économies d'échelles deRaytheon sur sa GBU-49, faut pas rêver.-
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Effectivement, ça reste assez flou tout ça.
Tout ce qu'on sait, si on met de côté les propos de M&M, c'est que la Marine Australienne a demandé à ce que l'autonomie et l'endurance de ses nouveaux navires soit similaire à celle de la classe Collins. Or, ces derniers n'ont pas d'AIP. La Navy avait pensé à l'intégrer, mais ils ont estimé que les remontées snorchel ne représentaient que quelques minutes toutes les 24h.Je trouve ça aussi étonnant qu'ils n'aient pas cherché à améliorer ce point sur la nouvelle génération, donc il est possible qu'ils aient demandé un AIP en plus de ce qui se faisait déjà sur les Collins ? Bref, je doute qu'on en sache plus tout de suite de toute manière.
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Elle est annoncée comme similaire à celle des Collins actuels.
L'Australie a des besoins très particuliers. En gros, ils se contre-foutent des longues patrouilles à 3 ou 4 noeuds, ils préfèrent une utilisation de type "Hit & Run" plutôt typique des SSN... sauf que leur opinion publique (et leurs compétences en RH) leur interdisent les sous-marins nucléaires.
Donc plutôt qu'un AIP, ils préfèrent consacrer le volume à plus de batterie et des DA plus nombreux/efficients afin de pouvoir naviguer vite et longtemps à grande vitesse, quitte à remonter plus souvent à immersion périscopique qu'un SSK équipé d'AIP.
Ce sont des choix doctrinaux qu'il convient d'assumer, puisqu'ils ont des avantages et des inconvénients.Encore une fois, avec 12 sous-marins à construire sur 20 ans, ils auront toujours le temps d'avoir les RETEX des 2 ou 3 premiers de la classe pour modifier les 4 ou 6 derniers navires avec un AIP (voire une propulsion nucléaire, l'option reste évoquée par l'amirauté) si le besoin s'en faisait sentir. Le fait que DCNS ait des compétences sur l'ensemble de ces modes de propulsion a d'ailleurs pu contribuer au choix de DCNS.
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- C’est un message populaire.
- C’est un message populaire.
Le 30/04/2016 à 22:57, P4 a dit :Non, c'est simplement que 30% de la valeur du contrat nous échappe alors que pour l'armement des Tigres le % est minime.
Mais y'a que dalle qui nous échappe !! Cette partie du contrat n'a JAMAIS été à notre portée ! Ce sont DEUX contrats différents: un contrat pour le SdA et SdC d'un côté (qui n'est pas encore attribué, entre LM et Raytheon), et un contrat pour les coques, la propulsion, les sonars, la formation des équipages, l'entretien des navires et leur construction de l'autre.
Et DCNS a remporté ce dernier contrat, au passage en volant probablement la partie sonar qui aurait pu aller aux Américains sur la proposition japonaise d'ailleurs (ces derniers étant frileux à l'idée de vendre leurs propres sonars).Il faut vraiment être un râleur de base pour critiquer ça. Si on gagne, c'est nul, si on perd, c'est nul, c'est jamais bien sauf si on vend le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière en même temps.
DCNS a bien conscience des enjeux stratégiques que représente ce contrat. Il s'agit de la première vente de leur concept "SMX Ocean", ils montrent leur capacité d'adaptation aux besoins du client sur un marché hyper-concurrentiel, ils renforcent leur présence dans la zone Asie-Pacifique, et ils savent très bien qu'ils en retireront d'autres bénéfices sur d'autres marchés, qui eux verront sans aucun doute des navires 100% français.
Si on suit ce point de vue, on a plus qu'à dire que Navantia a fait une très mauvaise affaire en leur exportant des frégates de défense aérienne, puisque ces dernières embarquent un AEGIS et des missiles Standard, et que du coup 35% de la valeur du contrat "échappe" à l'industriel espagnol, et que ç'aurait été 'achement mieux pour l'industrie européenne que les Australiens achètent directement des Arleigh Burke aux US.
Alors certes, l'industrie Espagnole n'est pas capable de produire l'équivalent de l'AEGIS, contrairement à l'industrie française qui est capable d'armer des sous-marins. Mais à partir du moment où le client à comme exigence que les navires achetés embarquent l'AEGIS ou qu'ils embarquent des torpilles US, et bien l'intégrateur n'a pas vraiment le choix. Soit il tente de récupérer les 70-80% du marché qu'il peut, soit il laisse la place à la concurrence qui ne se fera pas prier.DCNS n'a pas laissé échapper 30% du contrat, il avait juste le choix entre récupérer 70% du contrat (en réalité sur la durée totale on est sans doute plus proche de 80-85%) ou rien du tout. Il aurait été IMPOSSIBLE de forcer l'Australie à prendre un autre système d'arme. Et, très sincèrement, ils auraient été sacrément cons et suicidaires d'adopter autre chose qu'un SdC et des armements américain vues comment les choses évolueront en cas d'escalade dramatique dans la région.
Ce n'est pas la même perspective du coup.
il y a 8 minutes, FoxZz° a dit :Je suis septique quant à la possibilité de convertir un shortfin barracuda de SSK à SSN. Il y a quand même pas mal de différence entre les deux, notamment sur la taille, et j'imagine l'aménagement intérieur, le circuit électrique, etc.
A mon avis, le rédacteur de l'article s'est un peu emmêlé les pinceaux. Je ne pense pas que l'option soit de convertir en cas de besoin les SSK en SSN, ça n'aurait pas de sens. Par contre, choisir en cours de route de livrer les 6 ou 4 derniers navires en SSN plutôt que SSK, avant qu'ils ne soient mis sur cale, en payant le prix qui va bien, ça pourrait se faire sans trop modifier les processus industriels concernant le reste du navire.
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Oula non, il n'y a pas que ça: impossibilité d'emporter des AMRAAM en bout de voilure, impossibilité d'emporter un bidon sous l'aile du même côté que le PDL (mauvaise visibilité du pod), obligation de décaler les pylônes de voilure de l'axe de l'avion (avec toutes les conséquences en matière de trainé et de SER évidemment), en conséquence: autonomie à peine supérieure à celle du Hornet de base (je crois qu'on est à moins de 10% d'autonomie en plus sur une mission air-sol type, alors que le programme prévoyait 35% d'autonomie en plus) etc.
Bon, ce n'est pas un bouzin non plus, il fait le job en matière de pénétration, de lutte anti-surface et même en configurations d'interdiction aérienne (la fameuse config Firewall), mais il est très loin de tenir toutes ses promesses.
En fait, le Super Hornet, c'est mon maître -étalon d'indulgence vis à vis du Typhoon. Quel que soient les défauts de conception d'un avion, ça ne sera jamais pire que ceux du Super Hornet, qui pourtant arrive à faire le job ! -
Je pense que ça doit être très complexe à rajouter, sachant qu'il y aurait énormément d'éléments à modifier, voire à remplacer tout court.
Par contre, selon les RETEX du premier et éventuellement second de classe, on peut toujours imaginer que des options supplémentaires (VLS, mais aussi agrandissement des aménagements commandos etc.) puissent être ajoutées aux deux derniers de la classe, mais j'en doute connaissant la culture du RETEX française. Mais j'espère me tromper. -
Je suis d'accord. Globalement, le Super Hornet est vraiment l'offre "low cost" de Boeing, et avec tous les reproches que je peux faire à l'avion, il faut bien voir que son prix Fly Away est de 55 millions de dollars, ce qui est relativement peanuts pour un biréacteur de cette classe.
Mais apparemment ses capacités dynamiques pures, notamment en matière d'accélération, de taux de montée et d'autonomie avec une configuration air-air lourde seraient à peine supérieures (voire carrément inférieures) à celle du Hornet de base, ce qui est un comble (mais compréhensible quand on connait les soucis aérodynamiques de la bête).Pour un pays comme la Finlande, qui se retrouve en première ligne face à la Russie et ne peut plus renier ses liens avec le bloc de l'Ouest, le besoin d'un avion polyvalent apte à des missions de supériorité aérienne apparaît comme évident. Ils ne peuvent pas se contenter d'aussi bien que le Hornet actuel, ils devront aller chercher des performances dynamiques et systémiques accrues.
C'est pour ça que je serais assez curieux de voir à la fois les détails (publics) de l'appel d'offre finlandais et les propositions de Boeing. L'Advanced Hornet résout quand même une bonne partie des problèmes aérodynamiques du Super Hornet en supprimant la majorité des emports sous voilure, je me demande bien quel impact ça aura sur ces performances en interception.
Le F-35
dans Amérique
Posté(e)
Le LHA n'était pas seul, il y avait d'autres navires d'escorte, évidemment.
On peut penser ce qu'on veut des US, et du fait qu'ils ne prennent jamais de risque, mais si, par exemple, une de leurs ambassades située à 400km à l'intérieur des terres est attaquée, ils enverront ce qui leur semblera le plus rapidement disponible. S'il s'avère que c'est deux paires de MV-22 soutenus par une ou deux patrouilles de F-35B (avec éventuellement un soutien d'AWACS s'il y en a un en permanence dans le coin), ils le feront, ils n'attendront pas que les CVN se déplacent ou que l'USAF postée à 1200 bornes ne se mette en branle.
Et si les choses pètent en Asie du Sud Est et que leurs CVN sont envoyés là-bas, s'ils doivent intervenir en Afrique ou en Amérique du Sud pour une opération spéciale un peu lourde, ils ne se priveront pas de le faire avec ce qu'ils ont à disposition.
Une vingtaine de F-35B avec un navire AEGIS en soutien, c'est mieux défendu que ce qu'ils sont prêt à envoyer à J+1 en secours d'un allié. S'ils sont prêt à prendre ce risque avec des avions de l'USAF, pourquoi pas avec ceux des Marines ?
Je ne dis pas ça.
Je dis que les missions actuellement dévolues aux CVN peuvent être accomplies avec le couple Super Hornet / Growler. Le F-35C, un UCAV ou un X-Wing leur apporterait sans doute des capacités supplémentaire (tout comme ils apporteraient des capacités supplémentaires à notre Marine Nationale), mais leur contrat opérationnel peut être rempli avec les avions actuels (tout comme le contrat opérationnel de la Marine Nationale peut être rempli avec des Rafale).
Du côté des LHA, la situation est différente, puisque ce qui était possible auparavant (assurer la couverture des CH-46 avec les Harrier) ne l'est plus aujourd'hui (assurer la couverture des MV-22 avec ces mêmes Harrier), nécessitant effectivement une présence systématique d'un CVN. Alors même qu'en opération, sur un théâtre donné, le contexte tactique ou les conditions météos, par exemple, peuvent très bien imposés que le groupe amphibie soit assez éloigné du CVN.
Pour le coup, s'ils veulent retrouvé leur capacité d'autrefois, amélioré par l'augmentation des moyens techniques, ils ont besoin du F-35B.
Bien plus que la Navy, qui a toujours financé le X-47 comme roue de secours en cas d'échec du JSF.