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Messages posté(e)s par PolluxDeltaSeven

  1. il y a 36 minutes, Boule75 a dit :

    Sur ce point précis, je suis quand même dubitatif : le LHA est resté sans PA l'accompagnant parce qu'il y avait suffisamment de chasseurs US basés à terre autour du Golfe, non ? Connaissant un peu ces chers Yankees, j'ai un peu de de mal à les imaginer risquer un porte-avion, même "petit" (ou même deux "petits"), seul(s) face à n'importe quoi susceptible d'envoyer un ou deux avions les bombarder.

    Le LHA n'était pas seul, il y avait d'autres navires d'escorte, évidemment.

    On peut penser ce qu'on veut des US, et du fait qu'ils ne prennent jamais de risque, mais si, par exemple, une de leurs ambassades située à 400km à l'intérieur des terres est attaquée, ils enverront ce qui leur semblera le plus rapidement disponible. S'il s'avère que c'est deux paires de MV-22 soutenus par une ou deux patrouilles de F-35B (avec éventuellement un soutien d'AWACS s'il y en a un en permanence dans le coin), ils le feront, ils n'attendront pas que les CVN se déplacent ou que l'USAF postée à 1200 bornes ne se mette en branle.

    Et si les choses pètent en Asie du Sud Est et que leurs CVN sont envoyés là-bas, s'ils doivent intervenir en Afrique ou en Amérique du Sud pour une opération spéciale un peu lourde, ils ne se priveront pas de le faire avec ce qu'ils ont à disposition.

    Une vingtaine de F-35B avec un navire AEGIS en soutien, c'est mieux défendu que ce qu'ils sont prêt à envoyer à J+1 en secours d'un allié. S'ils sont prêt à prendre ce risque avec des avions de l'USAF, pourquoi pas avec ceux des Marines ?

    Citation

    Ah quand même... ! Tu penses que son informatique, ses capteurs, ses comm's discrètes, sa furtivité moins bourrine que celle des Growlers, n'apporteront rien ?

    Je ne dis pas ça.
    Je dis que les missions actuellement dévolues aux CVN peuvent être accomplies avec le couple Super Hornet / Growler. Le F-35C, un UCAV ou un X-Wing leur apporterait sans doute des capacités supplémentaire (tout comme ils apporteraient des capacités supplémentaires à notre Marine Nationale), mais leur contrat opérationnel peut être rempli avec les avions actuels (tout comme le contrat opérationnel de la Marine Nationale peut être rempli avec des Rafale).

    Du côté des LHA, la situation est différente, puisque ce qui était possible auparavant (assurer la couverture des CH-46 avec les Harrier) ne l'est plus aujourd'hui (assurer la couverture des MV-22 avec ces mêmes Harrier), nécessitant effectivement une présence systématique d'un CVN. Alors même qu'en opération, sur un théâtre donné, le contexte tactique ou les conditions météos, par exemple, peuvent très bien imposés que le groupe amphibie soit assez éloigné du CVN.
    Pour le coup, s'ils veulent retrouvé leur capacité d'autrefois, amélioré par l'augmentation des moyens techniques, ils ont besoin du F-35B.

    Bien plus que la Navy, qui a toujours financé le X-47 comme roue de secours en cas d'échec du JSF.

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  2.  

    il y a 42 minutes, Boule75 a dit :

    En m'avançant beaucoup - je ne m'estime pas du tout compétent sur ce sujet là - je me permet de poser une question quand même : à quoi sert la version B ?

    A été dit plus haut qu'il fallait abandonner l'idée des terrains sommaires (logistique impossible, nécessité de pistes préparées, avion trop cher pour le soumettre à des risques "de première ligne") ; c'était déjà mon avis avant, je retiens ce point.

    L'usage du B est donc restreint aux America et autres "ponts courts". Mais, depuis ces plates-formes, il ne pourra pas a priori assurer de permanence opérationnelle et de veille "en l'air", du moins pas si on parle d'une PO 24/24 et avec un seul class America. Même si on imagine des F-35B ayant résolu leurs soucis de jeunesse, combien faudrait-il de classes  America côte à côte pour avoir toujours un F-35B en l'air ? Est-ce nécessaire ou fais-je fausse route ?
    Une ou deux frégatte AA suffisent-elles ? Prenons la Lybie de Khadafi comme étalon de capacités, mais plus loin de la Corse : y aura-t-il toujours un vrai porte-avion pour assurer la couverture du porteur de F-35B ?

    Mon hypothèse, c'est oui.

    Et du coup je ne vois pas à quoi sert le F-35B, ce qu'il apporte : ce qu'il pourra faire serra toujours assuré, en mieux, par le C et les autres zincs de la Navy (et des marines !), qui seront de toutes façon là. Alors ??

    Tout repose dans le "de toute façon là".
    Je me permets de poser la question: qu'est-ce qui le prouve ? D'autant plus que, comme le rappelle Fusilier, la permanence opérationnelle au M-O a récemment du être réalisée par un navire amphibie justement !

    Les CVN américains ne sont pas extensibles à l'infini. Il y a actuellement 10 CVN en service aux USA. Aujourd'hui, seulement deux sont déployés en opération (le Stennis devant les Philippines et le Truman dans le Golfe Persique). Entre ceux en indisponibilité totale (coque ouverte, ou presque) et ceux qui doivent repasser toutes leurs qualifications, seuls trois autres porte-avions sont disponibles en réserve actuellement.
    Ça fait 5 porte-avions, ça à l'air beaucoup, mais pour couvrir toute la planète, c'est peu.

     

    Le F-35B ne va pas remplacer les Harrier à missions égales, puisqu'il sera adapté à de nouvelles menaces et de nouveaux usages. Le F-15E ne remplace pas le F-111 dans toutes ces missions de pénétration, de la même manière le F-35B ne remplacera pas le Harrier dans toutes ses missions de déploiement avancées (rarement utilisées par l'USMC dans la pratique).
    Par contre, il apportera des capacités inédites à la Navy. Des exemples viennent d'être donnés, mais on peut en imaginer d'autres.
     

    En l'absence de porte-avions (ce qui n'est pas de la science-fiction, l'exemple vient d'être donné au MO), on peut très bien imaginer qu'on fasse appel à un LHA pour intervenir d'urgence sur une situation de crise, libération d'otages, frappes "préventives" etc. Une paire de LHA et leur escorte aura une capacité opérationnelle équivalente à celle du CDG (qui n'assure pas de "veille en l'air" 24H, et certainement pas sur ses Hawkeye d'ailleurs) à bien des égards.
    Mais il faut bien voir qu'il s'agit plutôt de voir la complémentarité LHA/CVN comme nous, en France, nous voyons la complémentarité BPC/CDG: ce n'est pas le CDG que l'on a envoyé en Somalie, ça restait une opération aéro-maritime pour autant. Sauf que le couple V-22/F-35B permettra de réaliser ce genre d'opération bien plus loin à l'intérieur des terre que n'importe quel couple hélo transport/hélo gunship ou Harrier ne le fera jamais. C'est un choix, ou en tous cas, une évolution capacitaire.

    Mais au delà de toute question "exotique", il faut bien voir un fait très très TRES simple: les MV-22 opérés depuis les ponts plats ont un rayon d'action au combat supérieur à celui des Harrier sensés assurer la protection des opérations aéroportées. A partir de là, le F-35B se justifie de lui-même.
    Mais l'argument ne s'arrête pas là: le MV-22 offre des capacités unique de pénétration, tant en terme de mobilité que de rayon d'action et de vitesse d'exécution, ce qui implique qu'il lui est bien plus facile d'opérer au coeur du dispositif de défense adverse que les hélicoptères qu'il remplace (CH-46 par exemple). Ce qui implique qu'il est bien plus susceptible de se confronter à des menaces sol-air et air-air nécessitant un véritable chasseur bombardier (équipé en BVR, armes de précision et capacités SEAD) que les appareils qu'il remplace.
    A partir de là, le F-35B se justifie bien plus que le F-35C (qui, lui, peut voir ses missions remplies par le couple Super Hornet / Growler).

     

     

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  3. Citation

    Alors, pour retomber sur nos pieds, je ne suis pas certain que l'on puisse tirer des lignes de causalité, aussi directes que ce tu sembles le suggérer,  entre l'apparition de nouveaux matériels et le nouveau format d'intervention / déploiement de la Navy (Marines inclusive) Par exemple, le changement des America, peut être lu comme une nouvelle lecture stratégique : prévoir des actions plus lourdes que celles envisagées dans les années 90.

    Oui en effet, c'est une lecture tout à fait possible également.
    Il faut dire aussi que depuis la fin de la guerre froide, l'outil "opérations spéciales" s'est particulièrement rôdé, et dans un contexte de budget fini et pas extensible à l'infini, les tensions apparaissent entre la nécessité de développer des outils "spéciaux" spécifiques et l'apparition d'une menace chinoise bien plus conventionnelle qu'il convient de contenir.
    Un des gros points de friction se situe au niveau de l'attribution des moyens, quand les outils dédiés aux opérations spéciales et aux conflits dissymétriques finissent par devenir si conséquents qu'ils empiètent sur les moyens conventionnels. Dans ce cadre là, on peut voir aussi le recul sur la classe America comme du pur pragmatisme, un outil polyvalent restant globalement plus efficient dans le contexte actuel qu'un outil spécialisé.

    Dans le cadre de la stratégie globale américaine, les ponts-plats embarquant des F-35B et des V-22 deviendront, qu'on le veuille ou non, des "mini-porte-avions", bien plus qu'ils ne l'ont jamais été du temps du Harrier et des hélicoptères conventionnels. Je ne dis pas que leurs missions fondamentale va changer, je dis juste que ces nouveaux avions représentent une évolution qui leur permettra de continuer à remplir ces missions dans un contexte futur plus exigent en terme de réactivité et de mobilité. C'est la seule chose que j'affirme, même si c'est autant une conviction personnelle qu'une analyse objective.

    Pour coller au sujet du topic, la question qui se posait s'était de savoir s'il y avait des alternatives au F-35, que ce soit au départ du programme, ou aujourd'hui.
    Je dis personnellement que le F-35B va apporter une vraie rupture opérationnelle pour les opérateurs de Harrier actuels, puisqu'il permettra de sortir des seules opérations littorales (en autonomie) pour offrir des possibilités de frappe et de défense dans la profondeur, que ce soit vers la terre ou vers la mer. Croire que le F-35B ne servira à rien à l'USMC parce qu'il a des capacités différentes des Harrier actuel est, à mon sens, une erreur.
    Après, on parle de la classe America et de l'USMC, mais la réflexion serait la même avec le Cavour ou les CVF britanniques. Des appareils comme le F-35B ou le V-22 offrent des capacités de frappe dans la profondeur, et une menace (deterrence) hors de portée des Garibaldi ou Invincible couplés au Harrier, indépendamment des capacités amphibies des navires en question. Certes, le F-35 n'offre pas les capacités d'appui-feu à l'ancienne des bons vieux Harrier, mais c'est le cas à chaque changement de génération d'appareils.

    Le Rafale n'est pas capable de tirer des roquettes comme les bons vieux Etendard et Jaguar qu'il remplace. Mais à côté de ça, le couple Rafale/Tigre reste bien plus efficient que le couple Jaguar/Gazelle par exemple, pour caricaturer un peu le propos.

  4. C'est l'idée. Ce n'est pas l'abandon des concepts de débarquement précédents, juste l'émergence de capacités nouvelles offertes par des vecteurs nouveaux.
     

    Avec nos BPC et nos Tigre, nous avons tenté une opération de libération d'otage en Somalie. Avec un America, des V-22 et des F-35, le Pentagone veut s'offrir la possibilité de réaliser la même chose mais à bien plus grande échelle, bien plus loin derrière les lignes ennemies, et face à un ennemi doté de moyens bien plus importants, sans avoir besoin de faire intervenir un CVN.

    Evidemment, il est possible de faire la même chose depuis n'importe quel porte-aéronefs équipé de radier (avoir deux flottes distinctes était à mon sens une erreur dans le contexte actuel), mais il n'est pas possible de réaliser de telles missions sans un appareil de transport doté d'une grande autonomie (MV-22), qui lui même doit être escorté et éventuellement précédé par un appareil plus capable que le Harrier (en l'occurence le F-35B).

     

    A mon sens, le vrai noeud du problème, je l'ai déjà dit, est la version navale F-35C.
    Il aurait été tout à fait possible de réaliser un JSF bien moins complexe sans les exigences de la Navy. Il aurait alors "suffit" de construire un appareil STOVL pour l'USMC, dont on aurait remplacé les systèmes de sustentation par des réservoirs supplémentaires pour l'USAF. C'est d'ailleurs un tel concept que préconisaient les cabinets de conseil et les spécialistes du Pentagone à la fin des années 90. C'est Lockheed Martin qui a vraiment milité pour que le JSF soit réellement interarmes et regroupe aussi la Navy, qui à l'époque hésitait vraiment à intégrer le programme (mais ne voulait pas se laisser dépasser technologiquement par les deux autres armes)

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  5. Le 20 mai 2016 à 02:53, Fusilier a dit :

    La "justification" du convertible dans les assauts -distance des plateformes à la côte bécause défenses et toussa- met en lumière le caractère inopérant, ou du moins les limites, du concept.  Le flux logistique pour un simple brigade Marines, est de l'ordre 1000 t / jour ; Supposant une plateforme d'assaut et  logistique à 60 /100 nautiques (pour rester dans la problématique menaces) et une action dans la profondeur de 100 bornes, ça doit faire dans les ~ 500 /600 bornes A/R , au pif 142 rotations à mettons  +/- 2 h par rotation , soit 12 appareils 24 /24 h; faut ajouter les pertes, les pannes, les temps de maintenance.  Au minimum, la dotation de deux América pour soutenir uniquement le flux logistique, sans participer à la manœuvre tactique. Dans le même sens, et retomber  sur nos pieds, on peut douter de la capacité de 20 F35 (dotation de 2 America) a assurer la couverture de tout ça, appui au sol, défense des plateformes , couverture du flux,   C'est à grands traits, mais d'ici 2050, ça sera la même chose...   L'America, trot tôt, ou une impasse...   

    Analyse pertinente uniquement si on pense encore en terme de brigades et de flux logistiques conventionnels. Encore une fois, ces problématiques existent encore et existeront toujours en 2050, et il y a d'autres classes de navires prévus et actuelles pour gérer des débarquements massifs.
    Mais les America, comme d'autres navires (je pense au T-ESB-3 et 4 notamment), sont conçus dans une optique complémentaire, plus orientée "forces spéciales lourdes" (même à l'échelle US), afin d'assurer la protection mobile et rapide des groupes plus importants en cas de conflits majeurs, ou pour effectuer d'autres types d'opérations ponctuelles mais décisives dans la profondeur. Le genre d'opérations qui nécessitaient un CVN jusqu'ici. 

    Peu importe que le concept soit fiable ou pas, le fait est que le Pentagone y croit, même si ce n'est qu'à la marge. D'une certaine manière, c'est toujours la même question depuis les années 1970, celle de savoir s'il est nécessaire pour l'US Navy d'avoir une classe de navire intermédiaire entre les porte-avions lourds et les navires amphibies purs.

    Le F-35B offre cette capacité intermédiaire, avec ou sans la classe America initiale d'ailleurs. Une capacité similaire à celle des CV européens, suffisante pour commencer une intervention dans l'attente des CVN, ou pour accomplir certaines missions spéciales ou évacuations musclées sans faire appel aux CVN du tout.

    Je ne cherche pas à dire si la classe America est utile ou pas.
    Je dis juste que dans l'optique actuelle et la prospective à moyen terme du Pentagone, le F-35B a une place, une vraie place qui se justifie, bien plus que n'importe quel Harrier amélioré.

  6. Il n'y aurait eu quasiment rien de commun entre le F-22 et ce que voulait la Navy. D'ailleurs elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Au départ une sorte de dérivé à géométrie variable du F-22 pour remplacer le F-14, puis un dérivé de ce dérivé orienté vers la frappe au sol, puis ensuite peut-être que, effectivement, la géométrie variable ça servait à rien, etc etc.
    Le NATF n'avait aucune justification après la chute de l'URSS, il aurait été bien trop coûteux et complexe à acheter et opérer.
     

    La Navy n'aurait jamais pu conserver ses CAW si elle n'avait pas fait le choix du Super Hornet. Ce choix, elle l'a assumé jusqu'au bout: un avion à prix fixe, abordable, et doté des meilleurs systèmes électroniques et armements, pour pouvoir remplir en nombre ses CVN et justifier le plus de CBG possibles. Quand il s'est avéré que le Super Hornet ne répondrait pas au cahier des charges, la Navy a pris acte, et au lieu de dépenser une blinde pour corriger les problèmes et obtenir un avion qui répondait aux besoins en coûtant 50% plus cher, elle a accepté pleinement les défauts de l'appareil et en a même rajouté une couche en commandant plus de Super Hornet pour compenser leurs défauts, permettant de réduire d'autant le coût unitaire des dernières variantes.
    Bref, elle a fait tout ce que le programme JSF ne fait pas, avec un pragmatique à filer un arrêt cardiaque à tout bon général de l'USAF qui se respecte.

  7. il y a 24 minutes, Shorr kan a dit :

    Et à l'adresse de tout le monde, encore une fois je ne suis pas "Khan", mais juste kan.

     

    Non, c'est faux, les modos ne font jamais de HS, c'est bien connu !

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    Gripen

    Le Gripen C reste aussi voire plus capable que n'importe quel F-16 jusqu'au Block 50/52, surtout si on parle de F-16 d'occasion.

    Les CF-5 du Bostwana étaient parmi les meilleurs appareils d'Afrique sub-saharienne, mais j'arrive pas à savoir s'ils sont encore en service ou pas, j'ai des sources contradictoires sur le sujet. Aux dernières nouvelles (2014), ils avaient encore une petite dizaine d'appareils en service.

    Dans tous les cas, leurs forces armées sont plutôt bien formées et équipées pour ce petit pays, mais je ne sais pas à quel point ils auraient réellement besoin de 16 appareils. A voir...

  8. A mon avis, ça n'aurait pas d'intérêt, ni tactique, ni économique.

    Opérer au fond de l'eau, et développer les moyens pour le faire, coûte extrêmement cher ! D'autant plus qu'on serait de toute manière limité par les profondeur en question: 200m environ, puisqu'on ne risquera pas d'ouvrir trappes et robinetteries plus profond (et déjà là, je suis généreux) et que certains SSK ne descendent pas à 300 de toute manière. Il faudrait un système automatisé, puisque le recours à des plongeurs à cette profondeur serait extrêmement hasardeux.
    Et en se limitant à de telles profondeurs, on reste à proximité d'un plateau continental, voire de la côte elle-même. Quel intérêt alors qu'on peut y faire du ravitaillement en surface sur un ravitailleur couvert par l'aviation et les batteries côtières ? Il serait bien plus logique, efficace et moins cher de développer un ravitailleur "maquillé" en navire civil, si on on veut faire dans le discret.

    Parce que il y a ça aussi: des bases de ravitaillement en eau profonde, ça n'a absolument rien de discret sur le plan acoustique. Imaginons que les réservoirs en question ne sont pas posés sur le fond près des côtes mais maintenus à 200-250m de profondeur par un moyen quelconque en milieu océanique, histoire que ça ai un quelconque intérêt. A de telles profondeurs, dans un milieu homogène océanique, on est  sous la thermocline, ce qui implique que les bruits de pompe, d'amarrage, de transferts, seront entendus sur des distances folles, et parfaitement identifiables.

    Non, franchement, que ce soit sur un plan économique, sécuritaire, opérationnel ou furtif, le must reste les navires de ravitaillement de sous-marins, mobiles, discrets, et plus polyvalents. Et même eux n'ont plus vraiment d'intérêt opérationnel, l'argent nécessaire à leur acquisition et entretien étant mieux investi dans un ou deux sous-marins supplémentaires capable de faire des roulements dans les patrouilles. De fait, l'US Navy (tout nucléaire) n'en a que deux, et seules les marines chiliennes et espagnoles ont encore un navire de soutien pour sous-marin chacune si je ne dis pas de bêtises. Bref, le gros avantage du sous-marin, c'est son autonomie (sa capacité à être autonome je veux dire): dès lors qu'il ravitaille en mer, par quelque moyen que ce soit, il est vulnérable, donc on évite autant que possible.

  9. Alors, j'aime beaucoup le A-10, vraiment.

    Mais je pense que beaucoup, y compris au Sénat US et dans l'USAF, se trompent de débat.

    Si le A-10 mérite d'être sauvé (ou en tous cas, de ne pas être retiré), ce n'est pas pour les qualités que l'on pourrait croire. Ce qu'on met en avant chez lui (sa robustesse et son canon, principalement) ne sont pas les VRAIES raisons qui font qu'il mérite d'être conservé encore un peu, et que les troupes au sol l'aime bien.

    Les vraies qualités du A-10 sont tout autre:
    -L'avion est déjà disponible et coûte peu cher à opérer
    -Il dispose d'une bonne capacité de loitering au dessus d'un TIC
    -Le tout avec une bonne capacité d'emport en munitions de précision
    En points anecdotiques, on peut effectivement rappeler que son canon est très pratique pour du Show of Force, mais de moins en moins réclamé pour des frappes dans les conflits actuels, et de plus en plus dangereux pour l'avion qui s'expose au tir adverse.

    Par contre, ces défauts sont aussi tout à fait réel:
    -L'avion coûte cher à moderniser
    -Il est lent, et met du temps à arriver sur zone. Que les TIC demandent un support de A-10 en se disant qu'il vaut mieux avoir au dessus quelqu'un qui tient longtemps, c'est une chose. Mais si on leur dit qu'il faut 20min au A-10 pour les rejoindre et seulement 12min à un F-16, ils prendront le F-16 (si A-10 et F-15E sont les avions CAS "préférés", c'est avant tout pour leur autonomie sur zone et leur emport, je me répète)
    -Il reste limité à un spectre de missions assez réduit.

     

    Le débat mérite d'être vif, et l'un dans l'autre, je pencherais plutôt pour une conservation des A-10, maintenant que la modernisation est plus qu'engagée de toute manière. Mais il y a certains points que j'aimerais soulever, et qui vont dans le sens de l'USAF pour certains, et de l'ensemble des enjeux US pour d'autres.

    Ce que l'USAF met en avant, c'est qu'elle ne peut pas tout faire et tout financer. Ce n'est pas elle qui a choisi un programme conjoint pour le F-35, et elle doit endurer les dérives budgétaires du JSF encore bien plus que les autres branches, dans l'absolu. Si les politiques et les lobbies (c'est la même chose) de LM ne veulent rien lâcher, il faut trouver l'argent ailleurs.
    Et le A-10, même s'il est l'avion le plus économique à opérer et qu'il est utilisé partout, est le choix logique. Pourquoi ? Et bien justement, le fait qu'il soit utilisé partout nous offre une belle occasion de comprendre. Actuellement, des A-10 sont déployés en Mer de Chine pour patrouiller au large des Philippines. Oui oui, ils sont utiliser pour faire du contrôle aéro-maritime... Sans radar, sans missiles BVR, sans armement anti-navire... Certain ont envie d'y voir la preuve que le A-10C est plus versatile qu'on ne pourrait le croire, puisque l'USAF lui fait confiance pour remplir cette mission.
    Mais rien n'est moins vrai. Les A-10 sont là-bas parce qu'ils y étaient déployés pour un exercice, et qu'on a prolongé leur présence sur place parce qu'ils étaient la seule unité disponible. Parce que oui, en vrai, l'USAF est à flux tendu en ce moment, puisqu'elle se déploie sur trois théâtres d'opération dont deux non-déclarés en continuant sur son fonctionnement "peace time", bref, c'est la merde pour eux comme pour nous.
    Ce que l'USAF met en avant, c'est que quitte à retirer du service des unités de combat, elle préfèrerait retirer des unités de A-10 certes très utiles en A-stan ou au Levant grâce à sa capacité d'emport et de loitering mais pas foutu d'être crédible plus de 20min au combat sur le front Ukrainien ou en Mer de Chine, plutôt que d'être contrainte, comme McCain le propose, de retirer des unités de F-16 capable de service sur TOUS les théâtres, y compris au Moyen-Orient.

    Surtout que si ce qu'on veut ce sont des moyens de loitering avec une grosse capacité offensive, c'est pas ce qui va manquer ! Il y a deux nouvelles versions du Hercules Gunship qui arrivent en ligne en grande quantité, et les drones continuent de remplir le ciel de manière exponentielle.

     

    Le vrai problème, ce n'est pas d'être pour ou contre le A-10. C'est d'accepter ou pas que le F-35 draine tous les crédits d'équipement. Mais ça, l'USAF et le Pentagone n'ont pas le choix, politiquement, on les tient par les couilles sur cette question.
    Alors oui, le A-10 a été de tous les conflits et a fait du super super CAS partout, et continu d'en faire. Mais c'est parce qu'il était déjà là ! Comme le B-1B et le B-52 d'ailleurs !
    Mais s'il faut retirer des unités du service tout en préparant un conflit potentiel en mer de Chine, bah oui, en toute logique, le chasseur de char doit dégager, et fissa !

     

    Surtout que s'ils en arrivent là, les A-10 n'iront pas loin, justement. Des rumeurs assez sérieuses parlent de les "vendre" à pas cher en remplacement des Bronco aux Philippines (enfin bon, faudra voir la politique du nouveau El Jefe local) et en Indonésie après leur retrait, permettant d'avoir quand même cette force de frappe à dispo dans le coin si ça devait dégénéré façon guerre régionale.

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  10. Pour les mêmes raisons qu'au Koweit, le Typhoon garde toutes ses chances en Malaisie !

    Contrairement au Rafale, il n'envoie pas d'image très offensive, ce qui est toujours rassurant pour les voisins. Et son système d'arme reste très crédible dès lors qu'on parle de configurations défensives, justement: grosses configurations air-air, configurations Brimstone très versatiles face à des menaces terrestres et maritimes...
    Bref, il se place idéalement entre les conceptions russes (l'aviation est avant tout une artillerie déportée pour l'air-sol, et une batterie SAM ultra-mobile pour l'air-air) et les conceptions occidentales (l'aviation est un vecteur de déploiement de force à longue portée à la dimension stratégique et diplomatique indéniable). Et pour beaucoup de petits pays qu font face à des montées en puissance de géants régionaux, ça reste opérationnellement un très bon choix.
    D'autant plus que c'est un avion beaucoup plus classique et moins avancé que le Rafale dans sa philosophie de conception, ce qui implique qu'il est plus simple à prendre en main et à opérer pour des armées qui maitrisent mal les outils numérique du champ de bataille et les démultiplicateurs de force.

    Et il me semble que ce sont les Britanniques qui sont à la manoeuvre en Malaisie, et que, contrairement à l'Inde, ils ne seront pas obligés de marcher sur des oeufs dès lors qu'il s'agira de distribuer des pots de vins.
    Si on ajoute à ça les reports du contrat Rafale en Inde... Mouais... Je débouche pas le champagne tout de suite pour le Rafale.

     

    (Ceci étant dit, je note avec un plaisir sadique non dissimulé le fait que le Super Hornet se soit encore fait remballé par un client historique du Hornet, ce qui dénote encore une fois à quel point cette nouvelle mouture du Hornet a du mal à se démarquer substantiellement de son prédécesseur. Et pourtant, je vois bien Boeing revenir à la charge sur ce marché.)

  11. Il y a 10 heures, bubzy a dit :

    Et bien Pollux ! Tu perds ton pragmatisme légendaire là !

    Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème en Inde, mais la flotte de mirage 2000 a été relativement épargnée par les accidents, même si il y en a eu deux coup sur coup. Si on retire les vieux avions qui sont responsables de la plupart des accidents ils doivent avoir un taux assez similaire Aix flottes occidentales.

    De plus dassault a toujours réussi a vendre sur place, et il ne le feront pas à perte. Oui c'est lent... Mais on va y arriver. Aller, quand ça sera fait, tu m'invitera ai resto va!

    Non mais je râle je râle, ça fait parti de ma légende ça aussi, avec mon franc parlé ;)

    En vrai, c'est juste que les contrats d'armement en Inde ont de quoi rendre dingue n'importe qui. C'est vraiment comme regarder la maison des fous des 12 Travaux d'Asterix, c'est épuisant !

    Je sais bien que c'est leur façon de fonctionner, et qu'au final ça va prendre du temps mais que ça se fera. Mais voir des gens qui perdent 1 ESCADRON PAR AN, avec déjà un déficit de 10 escadrons par rapport à leurs prévisions, continuer de vouloir gratter du pognon (qu'ils perdent mécaniquement sur les taux de change, plus le temps passe) et des concessions en matière de sécurité... C'est juste... C'est un peu comme essayer de comprendre la physique quantique en étant bourré un lendemain d'enterrement de vie de garçon quoi ! :D :D
    Le problème, c'est que le cas de l'exportation à l'Inde représentait un neuvième de mon mémoire de M2, mais a bien du représenté le tiers de mes recherches préalables tellement c'est un foutoir ! Pour le coup, je m'en suis beaucoup moins bien tiré qu'Asterix et Obelix ! Gaaaahhh!

     

    Plus sérieusement, ce qui me fait peur dans cette histoire, c'est la double volonté indienne de vouloir rendre Dassault responsable de l'ensemble de la qualité du produit sur sa durée de vie, tout en voulant obtenir au fur et à mesure la production des pièces détachées, avec le moins de contrôle possible de Dassault sur ces éléments là. Ce qui conduit leurs flottes de MiG-21 (et dans une moindre mesure MiG-27 et Jaguar) à autant se planter, c'est parce qu'ils se sont mis à produire leurs propres pièces détachées, en sachant pertinemment que c'était une aberration en termes sécuritaires, mais que c'était pour le "greater good" de l'industrie et de l'économie locale...
    Mouais...

    (Non mais cherchez pas, j'ai une dent contre la politique industrielle indienne, et je suis aussi objectif là-dessus que sur les performances du Super Hornet, pour vous dire le NIVEAU de la mauvaise foi qui m'anime !! Je suis un cas désespéré !)
     

    • Upvote (+1) 4
  12. L'option nucléaire, on en parle depuis quelques pages déjà.
     

    D'ailleurs, même si on n'a toujours aucun détails sur la propulsion des Shortfin Barracuda, on peut aussi envisagé que ce qui était un défaut sur les sous-marins japonais (fiabilité des batteries) peut ne pas l'être sur un sous-marin DCNS. Je ne m'y connais pas plus que ça, mais j'imagine qu'un grenadage aura des conséquences tout aussi fâcheuses (a minima) sur une chaufferie nucléaire que sur des batteries, non ?

    Niveau sécurisation de la propulsion, j'imagine que DCNS a une expertise que n'ont pas forcément les chantiers japonais.
    Simple supposition

    • Upvote (+1) 1

    AASM

    Dans leurs rêves humides le prix similaire à la GBU-49, en coût unitaire en tout cas.
    Après, en coût opérationnel, on s'en rapprochera un peu plus sans doute, et selon l'armée et l'utilisation qu'elle fait de ses bombes (nombres de CAP par rapport au nombre de munitions larguées etc.), l'AASM pourra même devenir un produit très concurrentiel vu les avantages qu'offre la munition française. Mais SAGEM n'aura jamais les économies d'échelles deRaytheon sur sa GBU-49, faut pas rêver.

    • Upvote (+1) 2
  13. Effectivement, ça reste assez flou tout ça.
    Tout ce qu'on sait, si on met de côté les propos de M&M, c'est que la Marine Australienne a demandé à ce que l'autonomie et l'endurance de ses nouveaux navires soit similaire à celle de la classe Collins. Or, ces derniers n'ont pas d'AIP. La Navy avait pensé à l'intégrer, mais ils ont estimé que les remontées snorchel ne représentaient que quelques minutes toutes les 24h.

    Je trouve ça aussi étonnant qu'ils n'aient pas cherché à améliorer ce point sur la nouvelle génération, donc il est possible qu'ils aient demandé un AIP en plus de ce qui se faisait déjà sur les Collins ? Bref, je doute qu'on en sache plus tout de suite de toute manière.

    • Upvote (+1) 1
  14. Elle est annoncée comme similaire à celle des Collins actuels.

    L'Australie a des besoins très particuliers. En gros, ils se contre-foutent des longues patrouilles à 3 ou 4 noeuds, ils préfèrent une utilisation de type "Hit & Run" plutôt typique des SSN... sauf que leur opinion publique (et leurs compétences en RH) leur interdisent les sous-marins nucléaires.

    Donc plutôt qu'un AIP, ils préfèrent consacrer le volume à plus de batterie et des DA plus nombreux/efficients afin de pouvoir naviguer vite et longtemps à grande vitesse, quitte à remonter plus souvent à immersion périscopique qu'un SSK équipé d'AIP.
    Ce sont des choix doctrinaux qu'il convient d'assumer, puisqu'ils ont des avantages et des inconvénients.

    Encore une fois, avec 12 sous-marins à construire sur 20 ans, ils auront toujours le temps d'avoir les RETEX des 2 ou 3 premiers de la classe pour modifier les 4 ou 6 derniers navires avec un AIP (voire une propulsion nucléaire, l'option reste évoquée par l'amirauté) si le besoin s'en faisait sentir. Le fait que DCNS ait des compétences sur l'ensemble de ces modes de propulsion a d'ailleurs pu contribuer au choix de DCNS.

    • Upvote (+1) 4
  15. Oula non, il n'y a pas que ça: impossibilité d'emporter des AMRAAM en bout de voilure, impossibilité d'emporter un bidon sous l'aile du même côté que le PDL (mauvaise visibilité du pod), obligation de décaler les pylônes de voilure de l'axe de l'avion (avec toutes les conséquences en matière de trainé et de SER  évidemment), en conséquence: autonomie à peine supérieure à celle du Hornet de base (je crois qu'on est à moins de 10% d'autonomie en plus sur une mission air-sol type, alors que le programme prévoyait 35% d'autonomie en plus) etc.

    Bon, ce n'est pas un bouzin non plus, il fait le job en matière de pénétration, de lutte anti-surface et même en configurations d'interdiction aérienne (la fameuse config Firewall), mais il est très loin de tenir toutes ses promesses.
    En fait, le Super Hornet, c'est mon maître -étalon d'indulgence vis à vis du Typhoon. Quel que soient les défauts de conception d'un avion, ça ne sera jamais pire que ceux du Super Hornet, qui pourtant arrive à faire le job !

  16. Je pense que ça doit être très complexe à rajouter, sachant qu'il y aurait énormément d'éléments à modifier, voire à remplacer tout court.
    Par contre, selon les RETEX du premier et éventuellement second de classe, on peut toujours imaginer que des options supplémentaires (VLS, mais aussi agrandissement des aménagements commandos etc.) puissent être ajoutées aux deux derniers de la classe, mais j'en doute connaissant la culture du RETEX française. Mais j'espère me tromper.

  17. Je suis d'accord. Globalement, le Super Hornet est vraiment l'offre "low cost" de Boeing, et avec tous les reproches que je peux faire à l'avion, il faut bien voir que son prix Fly Away est de 55 millions de dollars, ce qui est relativement peanuts pour un biréacteur de cette classe.
    Mais apparemment ses capacités dynamiques pures, notamment en matière d'accélération, de taux de montée et d'autonomie avec une configuration air-air lourde seraient à peine supérieures (voire carrément inférieures) à celle du Hornet de base, ce qui est un comble (mais compréhensible quand on connait les soucis aérodynamiques de la bête).

    Pour un pays comme la Finlande, qui se retrouve en première ligne face à la Russie et ne peut plus renier ses liens avec le bloc de l'Ouest, le besoin d'un avion polyvalent apte à des missions de supériorité aérienne apparaît comme évident. Ils ne peuvent pas se contenter d'aussi bien que le Hornet actuel, ils devront aller chercher des performances dynamiques et systémiques accrues.
    C'est pour ça que je serais assez curieux de voir à la fois les détails (publics) de l'appel d'offre finlandais et les propositions de Boeing. L'Advanced Hornet résout quand même une bonne partie des problèmes aérodynamiques du Super Hornet en supprimant la majorité des emports sous voilure, je me demande bien quel impact ça aura sur ces performances en interception.

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