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Messages posté(e)s par PolluxDeltaSeven
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Eurofighter
dans Europe
Typhoon en Libye:
-Les avions étaient techniquement capables (i.e. câblés et tests d'emport et de largage effectués) de larguer des GBU-16
-La procédure n'était pas encore opérationnelle dans les forces (personnel en cours de formation, procédures de largages pas encore défrichées etc.)
-L'avion n'était pas capable de désigner et de tirer, et les tirs ont eu lieu avec du buddy lasing.
Et plus important que tout:
-Si les avions switchaient du mode air-air au mode air-sol (l'entrelacement était impossible), il était impossible de revenir au mode air-air à l'époque, qu'une bombe ait été larguée ou pas. Et comme ces appareils étaient quand même dévolus à la DA de base, on préférait les cantonner à de la défense aérienne pendant que les Tornado faisaient (très bien) l'air-sol.
Conclusion: les seuls tirs de GBU par ds Typhoon l'ont été fait pour le "combat proven", parce que le Rafale tirait toute la couverture à lui, et que tant qu'à faire des tirs d'essai, autant les faire là où les machines et les bombes étaient déployés.
Source: presse anglaise et documents parlementaires de l'époque.
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Et bah tu vois, je rectifie l'erreur aussi.
Et je me basais notamment sur des écrits de Jane's (pas si vieux que ça d'ailleurs, donc j'imagine que leurs corrections doivent être assez récentes) qui sont quand même souvent une référence dans la profession, même s'ils ne sont pas parfait. Répéter une erreur 10 000 fois n'en fait pas une vérité, on est d'accord. Mais au bout d'un moment, l'erreur est humaine aussi, et quand on lit 10 000 fois une erreur, citée par des sources habituellement fiables, bah on fini par penser qu'elle est vraie en toute bonne fois. Et tout le monde ne lit pas le chinois dans le texte pour corriger ;) Parce que je me gène pas pour lire les Strategic Defense Review anglaises et australiennes en totalité, dans le texte (et c'est chiant!). Mais pour le Chinois et le Japonais, c'est beaucoup plus difficile d'accès, et c'est d'ailleurs très dommage tant il y a des sources de qualité dans ces deux pays, entre autres.**. D'autant plus que, presse spécialisée ou pas, il y aura toujours des gens plus spécialistes que vous, c'est pour ça que je fais la démarche de venir ici, parce que mes loulous, vous êtes une source aussi fiable (et même bien plus) que beaucoup d'autres ! Bon après, vous êtes aussi vachement exigeants, mais c'est tant mieux, c'est aussi comme ça qu'on progresse.Pour l'AL-31, je me base surtout sur des propos que j'ai pu avoir avec des sources "de première main" au dernier Salon du Bourget, autour d'un certain avion coproduit par la Chine et un pays voisin, si vous suivez mon regard. Après, je sais que ça prête à débat, mais quand des sources internes reconnaissent que les technologies de réacteurs restent difficile à maîtrisées mais qu'ils sont en bonne voie (sous entendu: "c'était un vrai challenge, mais nous sommes plutôt fier des progrès"), j'ai tendance à les croire.
Après, si tu as d'autres échos, je suis toujours preneur, parce que je préfère des avis contradictoires argumentés pour me faire ma propre opinion.** D'ailleurs, en recherche, en sciences politiques, on se plaint beaucoup du manque de sources directes écrites dans d'autres alphabets. On a quelques spécialistes qui parlent russe, chinois ou japonais, mais l'institution ne met pas assez en avant le travail qu'ils fournissent, et ça biaise énormément d'analyses qui se retrouvent de facto sourcées uniquement à travers un unique prisme d'analyse. Dans le journalisme, qui a des contraintes de temps et d'espace
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Vous êtes gentils les gars, mais il s'agit d'un article de vulgarisation, pas d'un mémoire (pour ça j'ai déjà donné!) :P
Les ventes d'armes servent de support pour introduire à la complexité des relations internationales (et je maintiens le "introduire", on est à la surface des choses). Si je dois commencer à expliquer les différentes versions de l'AF-31 et les nombreuses désignations de la famille Sukhoi, je m'en sors pas (déjà quand je dois faire le parallèle MiG-29M/Su-30 vs MiG-35/Su-35, ça me pique un peu). Sans compter que pour la majorité de ces deals, tant que le contrat n'est pas signé, impossible de savoir quelle version exacte est vendue (pour le Su-30 en tous cas).
Pour le Su-35, je croyais que le terme générique des appareils actuellement commercialisés c'était Su-35, que le Su-35BM s'applique aux cellules modernisés au dernier standard et que le Su-35S ne s'appliquait qu'aux cellules neuves russes ?
Après si vous m'assurez que les appareils vendus aux Chinois et aux indonésiens s'appelleront Su-35S, je peux toujours modifier. Mais vu que pour les Su-30 (et en partie le Su-27) chaque version de chaque pays avait sa propre désignation, j'ai préféré ne pas m'avancer.Pour le J-31, les deux tiers de mes sources anglo-saxonnes le désignent sous cette appellation, et j'avoue que je me suis pas renseigné sur ce zinc depuis un moment, donc je pensais qu'on pouvait toujours utiliser les deux (exit J-20 et F-60 par contre, on est d'accord ?). Je croyais que le FC-31 ne s'appliquait qu'à l'exportation (c'est ce que j'écris dans la légende de la photo d'ailleurs), mais je vais corriger du coup.
EDIT: Pour l'AL-31, je ne dis pas que le WS-10 est une copie du AL-31, je dis justement que les productions nationales peinent à atteindre le niveau des réacteurs russes pour le moment. Mais j'avoue en relisant la phrase que ça prête à confusion, je vais essayer de rendre ça plus clair.
EDIT 2: Étrange... J'étais persuadé d'avoir mis les deux désignations J-31 et FC-31 dans la légende du FC-31, justement. Mais on dirait qu'au moins une modification de mon brouillon n'a pas été prise en compte par Wordpress. J'espère que y'aura pas trop d'autres coquilles qui seront passées à travers. Normalement c'est corrigé.
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Bah quoi le J-31 et l'AL-31 ?
Tu préfère FC-31 ?
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Je ne sais pas si c'est vraiment le sujet, puisque l'article ne parle pas QUE du Su-35, mais je me suis dis que ça pourrait vous intéresser. Si j'ai écris des bêtises, n'hésitez pas à m'en faire part.
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@ pascal:
Je parle surtout des alliés hors OTAN. Mais même dans l'OTAN, certains choix se font en alignement total à la posture américaine, parce que les RETEX sur lesquels les choix se font sont ceux des US et de l'OTAN au sens large. Mais c'est complètement compréhensible, et il n'y a aucun jugement de valeur dans l'analyse que je fais (qui est un résumé TRÈS grossier de la réalité qui est bien plus subtile en fonction des pays, des périodes et des enjeux contradictoires et débats internes, évidemment !)
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Il y a 4 heures, DEFA550 a dit :
C'est pas comme si on avait des pilotes en échange avec des forces étrangères pour avoir plusieurs sons de cloche.
Mais bon. Ceux qui n'ont jamais mis leur cul dans un baquet en savent sans doute davantage.
Quand je dis "on", je veux dire la structure Armée de l'Air, voire le complexe militaro-industriel (qui n'a pas le même sens ni les mêmes conséquences en France qu'aux USA).
Il y a des pilotes français qui ont testé des HMD en échange, j'ai même pu en discuter avec l'un d'entre eux qui en avait un excellent ressentis, mais ce n'est pas ce qu'il pense ou ce qu'il en a fait remonter à ses supérieurs qui fera changer durablement les choses.
Si on écoutait systématiquement l'avis des professionnels et des opérationnels, les choses seraient bien différentes, mais aussi bien coûteuses.J'adore les pilotes, leurs points de vues et ce que j'apprends en parlant avec eux, mais ce sont structurellement des techniciens, des spécialistes dans leur domaine et uniquement leur domaine, la plupart du temps. Le pilote qui a kiffé sa race le HMD sur F-16 n'a jamais eu à s'éjecter avec, et n'a ni les compétences ni les attributions pour calculer si les avantages du HMD pour l'ensemble de la flotte compensent ses inconvénients.
L'opinion des pilotes ne compte pas pour rien, loin s'en faut ! Mais l'opinion de "ceux qui n'ont jamais mis leur cul dans un baquet" (ceux qui font de la gestion de risque humain, de la gestion financière, de la logistique, qui priorisent les évolutions etc etc.) compte souvent tout autant. Et c'est la composition de toutes ces opinions, dans une "culture opérationnelle" (une sorte de culture d'entreprise portée sur une force armée) propre à la France, qui fait que notre outil militaire est aussi efficace avec des moyens réduits par rapports aux grandes armées de ce monde.
Pour reprendre ma phrase que tu cites pour la commenter: "Mais on est sans doute structurellement incapable de voir ce que ça pourra nous apporter, tant qu'on aura pas essayé."
La structure de pensée française, cette culture opérationnelle basée avant tout sur le RETEX et non pas sur la copie arbitraire de choix étrangers (ce que font beaucoup d'alliés des américains, faute d'OPEX et donc de RETEX propres), n'est pas conçue pour privilégier l'innovation pour l'innovation. En cela, elle est structurellement incapable de faire abstraction des défauts CERTAINS d'un système au profit d'avantages SUPPOSÉS de ce même système.
Et, pour être tout à fait sincère, je ne pense pas que ce soit un défaut en soi.
Je n'ai pas d'opinion pour ou contre le HMD personnellement, j'explique juste pourquoi, à l'heure des contraintes budgétaires, ce système a sauté et pas un autre.D'autres forces armées (et complexes militaro-industriels, c'est inextricable), dans d'autres pays, ont des cultures différentes, avec un fort attrait pour l'innovation technologique, qui s'explique pour d'autres raisons et d'autres façons. Sans entrer dans les détails, citons deux exemples similaires, mais qui divergent légèrement:
1) Les USA, qui voient dans leur stratégie des moyens une façon de booster l'innovation technologique pour l'ensemble du tissu industriel national. Ce qui fait que l'innovation technologie, même au prix (TRÈS) fort, va primer sur les RETEX (cf. la volonté de l'USAF de tuer le A-10 au profit du F-35)
2) Le Japon, qui voit dans la haute teneur technologique de ses forces armées une vitrine du savoir faire national et une immense symbolique de fierté et d'indépendance. Les technologies sont rarement développées explicitement pour le secteur militaire, mais ce dernier tient systématiquement à disposer des moyens les plus avancés. On est quelque part entre le modèle "français" et le modèle "américain".Et quand on regarde en détail le programme Rafale, mais aussi le Leclerc ou nos SNA, on se rend compte de l'intrication entre philosophie d'emploi et de culture industrielle.
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- C’est un message populaire.
Encore une fois, sur le HMD comme sur d'autres équipements, on en revient à une question de culture et de philosophie.
Les forces armées françaises sont traditionnellement propices à privilégier les solutions qui vont de la demande à l'exécution. On émet un cahier des charges extrêmement précis basés sur les RETEX des différents OPEX, et on sélectionne le produit qui répond le plus justement possible à ce cahier des charges. (et ensuite, généralement, on se rend compte que ça coûte trop cher et on réduit les capacités demandées, mais c'est un autre débat).
Globalement, on se retrouve avec des systèmes sur mesure. On refuse de payer 5% de plus, même pour avoir 10% de capacités en plus, si ce n'est pas ce qu'on a demandé au départ. Et on refuse de se passer de 10% de capacités jugées nécessaires, même si ça nous permettait d'économiser 20% du prix final.
En moyenne, c'est une philosophie qui est permis par deux choses:
1) Le fait que nous sommes un pays producteur d'armement, ce qui fait que l'on peut développer et produire notre propre matériel sur mesure. D'ailleurs, historiquement, de nombreuses industries d'armements majeurs étaient tout ou partie nationales.
2) Le fait que nous sommes traditionnellement un état très régalien en ce qui concerne l'industrie de la défense. Le complexe militaro-industriel n'a historiquement pas le même pouvoir sur les processus de décision (notamment d'acquisition) qu'aux USA par exemple (cf. ce que je disais plus haut sur les industries de défense nationalisées)Bon, encore une fois, ça c'est la théorie dans les grandes lignes. Dans la réalité, les problèmes de développement des programmes militaires font qu'on est souvent obligé de réduire les demandes à la baisse, mais c'est quelque chose de systématique dans tous les programmes militaires du monde, quelle que soit la philosophie de départ. Parce que, in fine, la France est sans doute l'un des (sinon LE) pays occidentaux qui gère au mieux ses dérives budgétaires en matière d'acquisition d'armements, même s'il y a forcément quelques débordements sur certains programmes. Ça c'est le gros GROS avantage de la culture française en matière d'acquisition d'armement. Même si c'est quand même en train de changer dans certains secteurs, avec l'européanisation grandissante depuis la fin de la guerre froide.
Par contre, cette culture présente au moins un défaut MAJEUR, un élément qui est d'ailleurs parfois répété ad nauseam jusqu'à la caricature: le manque d'adaptabilité anticipatrice.
Ce que désigne ce terme barbare, c'est en fait un défaut d'imagination. Une certaine incapacité à se projeter dans les conflits futurs, à penser en dehors du sacro-saint RETEX. Pour beaucoup d'analystes, c'est un des gros défauts structurels de la stratégie des moyens française par rapport à ses homologues, italiennes, allemandes ou anglaises par exemple. Il n'y a pas de gras dans les équipements des forces armées françaises, ce qui en fait un des outils les plus aiguisé, efficace et précis d'Europe, en tous cas depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais il n'y a pas non plus de marge de manoeuvre. Pas de "et si", de "on sait jamais, ça pourrait servir", qui permettrait de s'adapter le cas échéant à une toute nouvelle menace, ou à une menace mal anticipée.
Cependant, ce "défaut structurel" est très fortement nuancé par ceux là même qui l'évoquent. Et ce, à nouveau, pour deux raisons, auquel je rajouterais personnellement une troisième:
1) Tout bien pesé, la solution française est globalement très efficace, et plus efficiente que celle des homologues cités ci-dessus. D'autres forces armées ou corps armés alliés opèrent selon un schéma similaire, avec d'excellents résultats opérationnels (citons les forces aériennes néerlandaises et belges par exemple).
Parce que le gros avantage d'avoir un outil aiguisé, efficace et précis, c'est que même si le matériel est configuré sur mesure en fonction des conflits passés et pas des conflits futurs, les hommes, eux, sont foutrement plus efficients !!** Et si on a vraiment besoin du "petit plus" apporté par telle ou telle nouvelle technologie qu'on n'avait pas jugé bon d'adopter, on aura toujours un ou deux alliés dans la coalition qui en sera équipé (quitte à passer pour des cons avec nos raids à la bombe lisse en Irak et nos missiles Fox 1 tous neufs au dessus de la Yougo, quand tout le monde arborait déjà du Fox 3. Mais notre valeur était ailleurs)2) Les temps changent. La Guerre Froide est terminée, et avec elle nos besoins traditionnels, et nos moyens importants. La culture commence à changer en France, notamment au sein du COS qui est une véritable couveuse à idées nouvelles, mais aussi chez les industriels, qui tentent de proposer des matériels nouveaux, plus économiques, plus fiables, et mieux adaptés aux besoins des conflits futurs. Après, certaines armes sont plus susceptibles de les écouter que d'autres (je pense à la manière dont l'Armée de l'Air refuse de ne serait-ce qu'envisager les roquettes guidées parce que le RETEX de 91 avait montré que "les roquettes, c'est terminé", sans voir que les nouveaux systèmes sont de vrais missiles ! Mais bon, les vieux clichés et les résiliences culturelles ont la vie dure).
3) La chance éhontée. Cet argument est de moi, je n'ai vu aucune publication à strictement parlé là-dessus, mais j'ai assez trainé ma bosse et parlé aux opérationnels pour avoir une idée bien forgée là-dessus. Les militaires en parle en off, mais quasiment jamais si je sors mon étiquette journaleuse ou de chercheur. Globalement, non seulement on a eu de la chance, mais on pari encore et toujours là-dessus. Pour faire avancer les choses en France, il faut perdre une dizaine de gars dans les montagnes afghanes, ou un Mirage 2000N-K2 au dessus de la Yougoslavie, parce que tant que c'est pas arrivé, le RETEX n'a pas apporté la preuve absolue qu'il faut x soutien d'hélicoptère ou y lance-leurres par bombardier.
Et, globalement, on a quand même une PUTAIN de chance de malade ! On aurait pu perdre bien plus, que ce soit en Côte d'Ivoire, en A-stan, en Somalie ou même en mer.
Un officier de marine, qui avait fait sa carrière sur FASM, m'a dit un jour, alors qu'on parlait des nouveaux bâtiments furtifs : "Un jour on va perdre une frégate à un milliard parce qu'on a pas voulu mettre quelques millions dans un SIMBAD ou une conduite de tir automatique pour ses 20 mm. Si un jour on emmène ces bateaux dans un vrai combat, on les perdra pour une connerie comme ça... On a une marine à usage unique maintenant, c'est comme ça..."
Et quand on voit comment on tire sur la corde avec les OPEX en ce moment, il faudra faire extrêmement gaffe à ce qu'on atteigne pas le point de rupture pour l'Armée de l'Air, surtout si on doit aller frapper en Libye à nouveau.Tout ça pour dire quoi ?
Que si on ne veut pas de HMD, c'est parce que culturellement, on est habitué à voir les inconvénients que ce système va avoir sur nos procédures actuelles qui sont bien rodées et efficaces. On voit ce que ça va nous enlever.
Mais on est sans doute structurellement incapable de voir ce que ça pourra nous apporter, tant qu'on aura pas essayé.
** ça me rappelle une vieille blague entendue dans deux variantes différentes par un pilote français et un italien.
À un pilote russe, on dit: "Youri, voilà la liste des 40 scénarios d'attaque différents. T'embête pas à l'apprendre, c'est la station au sol qui te dira quoi faire, quand et comment".
À un pilote américain, on dit: "John, les Russes ont 40 scénarios d'attaque. Voilà la liste des 40 procédures permettant de parer à leurs attaques, tu passeras ta carrière à l'apprendre par coeur, sans jamais improviser."
Et à un pilote français on dit: "Paulo, voilà la liste des 40 scénarios d'attaque russe, et les 40 parades américaines. Démerde toi comme tu veux, figures libres, mais tu dois faire mieux que les ricains d'ici demain aprèm. Bonne soirée"-
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- C’est un message populaire.
Il faut arrêter avec les discours de fanboy. Même si tout ce que dit cet article est vrai, pourquoi chercher à sur-analyser chaque mot. Vous croyez vraiment que c'est la première fois que le Typhoon bat le Rafale ? Y compris en dog-fight ?
Le Typhoon se défend très bien, de mieux en mieux, et tout dépend aussi de qui il a en face. Franchement, vue la genèse des deux programmes, ç'aurait été un petit miracle que le Rafale arrive à faire jeu égal avec le Typhoon en combat aérien. Et bah vous savez quoi ? Le miracle a eu lieu. Et la plupart du temps, il est même dépassé.
Alors franchement, que des pilotes d'intercepteur qui passent l'INTEGRALITÉ ou presque de leur temps à s'entrainer au combat aérien arrivent à nous mettre une branlée, c'est quand même de bonne guerre.Quand au besoin pour un viseur de casque, c'est une question qui mérite d'être posée. Son utilité n'est pas à démontrer. Peu importe que votre SNA et vos DDM soient capables de voir une cible dans les angles ou pas. En combat à vue, où il est vital de distinguer l'ami de l'ennemi, c'est l'oeil qui a le dernier mot. Si un viseur de casque permet de dire à l'autodirecteur de regarder dans telle direction et de largué le missile en une fraction de seconde, plutôt que de devoir faire un allé-retour visuel entre la cible et son symbole sur un écran, plus une manipe pour dire au missile de prendre en charge telle cible plutôt qu'une autre, puis enfin larguage du missile, bah cette fraction de seconde fera la différence entre la vie et la mort.
Tous les pilotes de Rafale a qui j'en ai parlé m'ont dit qu'ils étaient au moins curieux de voir quel avantage ça pouvait apporter en combat aérien.
Mais tous m'ont aussi dit qu'un viseur de casque serait foutrement utile en air-sol, peut-être même plus qu'en air-air !Mais tous m'ont dit également qu'il y avait des choses plus urgentes à apporter sur le Rafale, comme des systèmes de communication améliorés, ou le nouveau PDL par exemple.
Et ça, c'est sans tenir compte des contraintes imposées par un viseur de casque et les risques en cas d'éjection.-
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- C’est un message populaire.
On va peut-être pas épiloguer sur chaque munition multipliée par chaque porteur multiplié par chaque type de cible potentiel ?
Bon, je sais que c'est pas complètement hors sujet, mais vu comme c'est parti, je sens qu'on va se faire 3 pages sur "La GBU-28 sous Rafale, possible ou pas ?" alors qu'on sait pertinemment que ça n'aura jamais lieu.
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Si je dis pas de bêtises, le concept AASM était au départ modulaire aussi sur la partie propulsion. Il était envisagé que l'armement puisse être utilisé comme simple bombe, sans kit de propulsion. J'avoue que je ne sais même pas si le design final prenait encore en compte cette particularité.
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De la même manière, on oublie trop souvent (et la com' de LM essaie de nous le faire oublier) que la furtivité du F-35 sert surtout à augmenter son autonomie, en lui permettant de voler plus haut et de faire moins de zig-zag entre les menaces radars détectées, permettant ainsi d'assommer sa cible à coups de SDB larguées à haute altitude. Bon, du coup, comme il doit être furtif, il doit emporter son carburant en interne, et ses armements, ce qui augmente mécaniquement son poids à vide et sa trainée, ce qui augmente sa consommation, ce qui diminue son rayon d'action opérationnel.
Mais euh bon, hein ! Non mais oh !Dans l'absolu, un Rafale avec SPECTRA, réservoirs externes et capacités de vol tactique en TBA, qui peut donc se permettre de faire de l'évitement, du tir au missile derrière l'épaule (l'AASM est un missile, avec un domaine d'emploi et d'approche de la cible bine plus étendu qu'une SDB) tout en emportant un plein chargement de missiles air-air... Bah finalement, c'est pas si mal !
Un système d'arme dénote une philosophie de conception et une culture opérationnelle propre. C'est tout l'intérêt de construire soi-même son propre matériel, plutôt que de devoir trouver le moins pire (ou le meilleur) dans toutes les solutions proposées sur étagères.
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ON RECENTRE UN PEU LE SUJET LES GARS !!
On peut parler SEAD et DEAD, mais essayons de nous en tenir à cette capacité sur le Rafale, sans partir dans tous les sens.
Le 18/2/2016à05:34, pascal a dit :C'est le seul soucis: des SAM d'une portée limitée, avec des SAM d'une portée supérieure l'AASM aura les pattes courtes. Il faudra adapter tactiques et profils de vol avec des incidences sur le rayon d'action, les timings ...
Les Américains jouent sur le nombre, il y a souvent une paire de CJ "like" dédiés dans la COMAO
Oui, mais c'est la même chose avec le MICA. C'est suffisant contre 95% des cibles (radar ou aériennes), pour le reste on a le SCALP ou le Meteor). Pour les US, c'est la même chose: ils n'iront pas se frotter à des S-300 et S-400 avec des HARM à la portée limitée à 150km (portée opérationnelle encore inférieure), mais essaieront plutôt de saturer au MDC.
Le 18/2/2016à08:41, FoxZz° a dit :Le problème du scalp sur les SAM à longue portée c'est qu'il a de bonnes chances d’être détruit par un adversaire compétant, que ce soit par la batterie elle même, ou par la point defense.
Il faudrait vraiment saturer au scalp, alors qu'avec un missile supersonique qui va à Mach 4, c'est plus facile !
Oui et non, ça dépend de beaucoup de paramètres: où est installée la batterie de SAM, par quoi elle est défendue, comment est-elle approvisionnée, quel est le plan de vol de notre missile de croisière ? Souvent, l'attaque d'un gros site fixe (car défendu) de SAM longue portée se rapproche d'une guerre d'attrition. Les US ont largement les moyens de jouer à ce jeu là. Nous, j'imagine qu'on le fait en mode un peu plus sioux ;)
Je ne suis pas dans le secret des dieux en matière de MDC, mais j'avais pu m'entretenir avec un responsable du programme MDCN à la DGA. Quand je pointais le fait que le MDCN français aurait une portée limitée par rapport au Tomahawk et qu'on en avait acheté très peu, il hésita un peu avant de me répondre quelque chose sur des profils de vol moins directs en TBA, des ECM intégrées, une discrétion accrue, le timing des attaques etc...
Allez savoir, peut-être que les nôtres pourront se faufiler au plus près de la cible ? En tous cas nos SCALP ont l'air quand même considérablement plus furtifs que des Tomahawk classiques.Parce qu'il ne faut pas oublier une chose: du DEAD pour du DEAD, ou du SEAD pour du SEAD, ça n'a aucun intérêt. Si on détruit un radar ou un site de lancement, ou un moyen défensif quelconque, c'est pour atteindre un objectif tactique précis. Si on cherche à détruire tous les systèmes de DA adverse, c'est dans un objectif stratégique précis.
Le but est alors soit de passer à travers les barrières de défense adverse pour atteindre un objectif plus loin, soit de détruire les défense de zone qui cherchent à protéger l'objectif que l'on vise.Quand je parle de SCALP face à un système S-300, ce n'est pas pour attaquer directement le radar de visée, mais pour passer outre la "barrière" du S-300 pour frapper directement l'objectif que cherche à protéger la batterie SAM.
En gros, l'attaque frontale par saturation (qui marche très très bien dans le cas des US par exemple. Ils auront toujours plus de SDB à balancer à la gueule d'un site de SAM que le site de SAM n'aura de missiles pour les intercepter) est loin d'être la seule solution. Le Rafale est parfaitement équipé, dans une optique de conception française, pour gérer l'évitement d'une part, et l'auto-défense anti-radar de l'autre.Le 18/2/2016à10:42, DEFA550 a dit :La destruction, c'est du DEAD. C'est plus définitif que du SEAD qui peut se contenter de rendre les défenses temporairement inopérantes.
Tout à fait. Après, on peut très bien tasker pour du SEAD (détruire les radars actifs par exemple) et se retrouver à faire du DEAD (en repérant et détruisant les lanceurs, voire les stocks de missile ou les PC de contrôle de tir). J'avoue que je connais pas en détail les procédures françaises, d'autant plus qu'elles ont du considérablement être réécrites ces dernières années si j'en crois ce que les pilotes m'en ont dit.
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- C’est un message populaire.
il y a une heure, ARPA a dit :Je crois que c'était avec des bombes "classiques". Le Rafale trouve le radar grâce à ses capteurs et il largue ensuite une bombe dessus. De préférence il faut une AASM qui permet de rester à distance de sécurité, mais c'est juste "un peu" plus dangereux de faire avec des bombes classique.
On n'a pas développé de missiles spécifique (comme un dérivé du Météor) pour assurer cette mission.
Et je pense sincèrement qu'on en a pas besoin.
Le gros GROS intérêt du Rafale, son côté omnirôle qui a souvent été mal compris, ce n'est pas de pouvoir faire n'importe quelle mission, c'est de pouvoir faire TOUTES les missions dans le même vol. Et ça, c'est grâce à l'ensemble de son système d'arme, MICA, AASM et Damocles inclus (oui, on entend souvent parler des défauts à courte portée du Damocles, mais rarement de ses qualités à très longue portée).
Je donne un exemple (fictif, je précise):
Il faut intervenir en Egypte pour éviter que la ville de Marsa Matrouh tombe aux mains d'une colonne ennemie venue de la frontière libyenne. Bref...
On fait décoller 4 Rafale armés de 6 AASM-Laser et 6 Mica chacun (oui, j'ai ouvert le point 3, je fais ce que je veux), avec un soutien d'AWACS, d'une FLF au large et de ravitailleurs, afin d'attaquer la colonne adverse.
La force de frappe dépasse les côtes siciliennes quand la FLF détecte une demi-douzaine d'échos en surface, des vedettes rapides et une frégate légère vraisemblablement venues attaquer la ville par la mer, ainsi que deux radars de contrôle de tirs pour SAM moyenne portée (mettons une quarantaine de km) mobiles présents dans la colonne.
L'AWACS change les priorités de mission, 2 Rafale sont taskés pour attaquer les vedettes et la frégate à distance de sécurité. 4 navires, dont la frégate, sont coulés par AASM à guidage laser, la FLF en détruisant un autre patrouilleur, le dernier fait demi-tour.
Les deux autres Rafale attaquent la colonne, mais avec pour objectif principal de faire du SEAD, afin de laisser le passage libre à la vague suivante. Cinq AASM sont tirées à 50km de distance, détruisant les deux conduites de tir et les deux lance-missiles. Une demi-douzaine de bombes seront larguées sur le reste de la colonne, histoire de marquer le coup.
Pendant tout ce temps, les pod Damocles/Thalios enregistrent la bataille, permettant de fournir évaluation des dommages et reconnaissance pour missions ultérieures.Maintenant, faites le même scénario avec des F-16 équipés de 4 missiles air-air, d'un pod Sniper et de GBU-49 sur emports triples. Si en arrivant à proximité du théâtre des opérations on leur annonce qu'ils doivent reconfigurer en mode anti-navire ou anti-radar, ça ne va pas être la même histoire ! Face à une frégate équipée de défense aériennes de zone et des batteries SAM modernes, les appareils auront besoin de retourner à leur base pour être reconfigurés, avec missiles anti-radar (HARM ou son successeur) et armements anti-navires (SDBII j'imagine pour le F-16, le AGM-158C n'est prévu que pour le B-1B dans l'USAF pour l'instant).
Avec le Super Hornet, le scénario serait un peu différent, puisqu'il a concrètement été conçu pour embarquer à demeure une paire de missiles anti-radar, aussi naturellement qu'il embarque des missiles air-air en bout de voilure. Mais on voit avec le Super Bug que les armements spécialisés, aussi efficaces soient-ils, n'ont pas que des avantages. c'est fromage ou dessert, ou, dans le cas du Super Hornet, HARM ou AMRAAM, puisqu'en configuration CAS le SH ne peut embarquer qu'un unique missile BVR et une paire de missiles d'auto-défense aérienne si on décide de le doter de ces deux missiles anti-radar.
Bon, à ça se rajoute tout un tas de problèmes de conception du Super Hornet qui l'empêche d'emporter un bidon de voilure du même côté que le PDL, d'emporter des armements sur un certain nombre d'emports multiples etc etc. Mais c'est pas la question.Bref, autant ça avait du sens de développer un pod de reco longue distance, autant ça avait éventuellement du sens de commander du METEOR dans un cadre multinational (et je pense qu'on a bien fait de pas en prendre plus), autant payer (cher) pour développer un missile anti-radar dédié, ce serait stupide.
Nos AASM sont capable de traiter la plupart des sites SAM mobiles, courte et moyenne portée, parfois bine plus efficacement que le couple F-16CJ/HARM d'ailleurs (ce qui a décroché quelques mâchoires chez nos alliés d'ailleurs). Pour les sites plus lourds, demandant des munitions dédiées à cette tâche, on a le SCALP. C'est un peu over-kill, mais ça sera toujours moins cher que développer un armement spécialisé.-
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Mirage 2000 D
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Le 2/1/2016à14:13, Oxcart a dit :Hmmm...Dur choix... C'est surement le Mirage 2000 I/TI Indien, qui est une sorte de mix de Mirage 2000-9 et de Mirage 2000-5Mk2.
Les Mirage 2000-9 restent plus "capables" que les 2000I/TI indiens: radar plus performant, suite ECM/ECCM plus puissante, structure renforcée etc. J'ai récemment pu en savoir un peu plus que ce qui est habituellement disponible en sources publiques sur le -9, et il cache bien son jeu le bestiaux (je vous calme tout de suite, pas de rayon de la mort non plus!).
Mais les 2000 I et TI sont effectivement plus "modernes", dans le sens où leurs équipements sont plus récents (mais, donc, pas forcément plus performants).Après, il y aussi la question des armements intégrés, et les productions faites sur mesures pour les EAU et le 2000-9 en particulier sont très très intéressantes, même si on a du mal à savoir concrètement ce qu'elles valent.
Quand à l'avenir des -9, les EAU, comme le Qatar et le Koweït, envisagent de renforcer sa force aérienne et pas seulement de la moderniser. Les Rafale du Qatar ne vont pas remplacer les -5 mais les compléter (les -5 pourraient bien être équipés de capacités air-sol supplémentaires), idem pour les Typhoon (ou Super Hornet ???) au Koweit qui ne vont pas remplacer les Hornet. L'idée derrière se renforcement des capacités aériennes locales c'est :
-D'une part de pouvoir contrer ce que les régimes sunnistes ressentent comme une menace iranienne, avec la possible complétion de l' "Arc Chiite" une fois la guerre contre Daesh terminée.
-D'autre part de compenser le déclin militaire américain relatif (pivot vers l'Asie-Pacifique) ET absolu (la séquestration qui continue de se payer aujourd'hui, et le gouffre F-35). La doctrine Obama vise quand même à responsabiliser les alliés Européens et Moyen-Orientaux sur le fait que les USA ne pourront pas toujours faire tout le ménage en Méditerranée et sur la péninsule arabique.
Dans ce cadre là, les EAU pourraient tout à fait laisser tomber l'idée de remplacer les Mirage par des Rafale et simplement commander des Rafale sur étagère, ou plus de F-16E (même si au fond les EAU comme le Qatar aimeraient bien s'équiper de F-15SA ou similaires, pour la partie US de leurs achats, mais ça leur est refusé pour l'instant)Ceci dit, les USA ne sont pas la seule puissance en déclin relatif dans le coin. L'Arabie Saoudite est en net retrait pour tout un tas de raisons que je ne vais pas détailler ici, mais le Qatar et les EAU tentent de renforcer leurs postures diplomatiques, théologiques (pour le Qatar) et militaires dans la région. Dans ce cadre là, on pourrait très bien voire les EAU refiler à bas prix (voire pour rien) leurs Mirage 2000-9 à un autre pays de la région (Irak et Egypte en tête) en cas d'achat de Rafale, afin de renforcer leur posture de mécène et de consolider leurs positions diplomatiques (sans compter que la France verrait d'un bon oeil un renforcement de cette capacité de "financement" des armées locales par les EAU, le mécénat saoudien devenant de plus en plus dérangeant d'un point de vue diplomatique)
Pour moi, l'option d'un achat de Rafale en complément des Mirage est aujourd'hui aussi crédible qu'une revente des Mirage en Irak par exemple.-
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Mirage 2000
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Un pilote de Rafale m'a confirmé (à l'époque) qu'ils ne l'avaient pas, que la reconnaissance de cibles se faisait via l'OSF, plus précis et surtout plus discret.
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Mirage 2000
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Je sais que le Rafale ne l'a pas, que le RDI l'avait, mais pour le RDY, j'ai un gros doute... Oui, je sais, je fais pas avancer le chmilblik
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- C’est un message populaire.
Pour la verrière sans montant, c'est un sujet assez intéressant de sociologie du milieu militaire, pour explorer l'importance des philosophies de conception, des cultures d'emploi du matériel et, plus largement, du rapport culturel à la technologie. C'est un domaine qui est assez bien défriché: même si je n'ai jamais rien lu directement sur la question de la verrière, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec des spécialistes de la question, qui étaient d'accord avec mon analyse.
Je vais pas rentrer dans le blabla technico-scientifique à deux balles (ou un peu plus hein, on a fait des études ! :P), mais pour résumer en quelques points:
-La verrière monobloc n'est pas un concept nouveau: réduire les montants, et de manière générale les gênes visuelles pour le pilote, a longtemps été un point crucial pour les ergonomes travaillant dans l'aéronautique militaire, avant même l'ère des chasseurs à réaction. Ainsi, tout bourrés de technologies de pointes qu'ils étaient, et malgré leurs ressemblances et leurs divergences radicales en terme de conception, ce qui choquait le plus les pilotes qui passaient du F-15 au F-14 et vice-versa, c'était l'absence de montant sur le pare-brise du F-15 et l'aspect "haut perché" de la verrière, et le sentiment de "modernité" qui s'en dégageait donc. On "entrait dans" un Tomcat, on "chevauchait" un Eagle.
-La question de la suppression du montant principale, elle, a été soulevée avec l'apparition du F-16. Et, pour le coup, il s'agissait plus d'un tropisme culturel que d'une véritable avancée opérationnelle. D'une part, au moment de la conception, pilotes et ingénieurs avaient la sensation que c'était l'évolution logique vers un avion ergonomiquement plus moderne (le mot sensation est crucial dans cette phrase). Pour les concepteurs de l'avion, il s'agissait surtout de jouer la "carte technophile" bien connue des décideurs de l'USAF: si ça semble moderne, que ça a le goût de la nouveauté, l'odeur de l'inédit et le parfum du futur, c'est que ça doit être plus mieux, non ? Mais surtout, ça jouait à fond la carte du concept même du F-16: un avion petit, léger, doté d'une avionique minimaliste, qui devait surtout être un dog-fighter de l'extrême.
Et, pour ce rôle, il y avait tout un tas d'arguments qui se dégageaient en faveur de la verrière monobloc. Est-ce que ces arguments étaient marketing, opérationnels, ou autre? Un peu des deux sans doute, et ce n'est pas à moi de le détailler. Tout juste note-t-on, et c'est ça qui est intéressant, que ces arguments (sans doute valables) ont complétement étouffés ceux qui jugeaient un peu plus sévèrement la verrière monobloc. Parce que revenir en arrière, c'est contredire le sacro-saint principe de l'avancée technologique permanente.
Du coup, pour le prochain appareil de l'USAF, le F-22, on est resté sur du monobloc. Ceci étant dit, pour le Raptor, il faut surtout voir dans la verrière monobloc un avantage en terme de furtivité plus que toute autre chose. Mais n'empêche que: monobloc = le tur-fu, et on ne remet pas ça en question (sauf dans la Navy, parce que la Navy elle fait rien qu'à pas croire en la 5ème génération hey l'ôt' !)-Mais deux éléments permettent avec une certaine objectivité de remettre en question les avantages du monobloc. Ou en tous cas de se rendre compte que ces avantages ne permettent pas pour l'instant de contrecarrer ses inconvénients, en tous cas pas pour tout le monde.
Le premier, et on n'y pense jamais, c'est le Mitsubishi F-2. Bah ouais, parce que dans la catégorie technophiles invétérés, culturellement, tu fais pas mieux que le Japon. Mais ils ont aussi la fâcheuse tendance à avoir une approche rationnelle de l'avancée technologique ("si ça entraine plus d'emmerdes que d'avantages, c'est que tu fais fausse route", un truc comme ça). Et si même les Japonais retournent à la verrière avec montant pour leur version considérablement améliorée du F-16, ce n'est pas anodin.
Et le second, c'est le F-35. Sa verrière est monobloc, en quelque sorte, puisqu'elle est faite en une seule pièce. Mais un montant a été rajouté très tôt dans la conception, quand il est apparu (avec le RETEX d'un certain chasseur furtif biréacteur du même fabriquant d'ailleurs, tiens donc comme c'est bizarre) que le monobloc était loin de n'avoir que des avantages, surtout pour un avion moins spécialisé dans le combat tournoyant à l'ancienne.-
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- C’est un message populaire.
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Eurofighter
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Je vous la fait simple.
Le Koweït n’achète pas que des avions de combat, il achète une garantie, une assurance vie. Jusque dans les années 80, ils trouvaient intéressant de s'assurer à la fois auprès des Américains (A-4) et des Français (Mirage F1), mais la démonstration de force américaine de 90-91 les a convaincu de mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Rappelons nous que lors de cette guerre, la force aérienne du Koweït a du littéralement s'exiler en Arabie Saoudite, sur des bases fréquentées par les forces américaines, pour pouvoir continuer le combat.
Vu l'absence totale de profondeur stratégique du pays, cet élément n'a JAMAIS été oublié.En 2015, qu'est-ce qui a changé ?
1) Les Américains ont montré qu'ils n'étaient pas tous puissants dans la région, du point de vue des monarchies sunnites en tous cas: ils n'ont pas su stopper l'avancée de Daesh (et, pire, l'avancée des troupes iraniennes contre Daesh en Irak), ils n'ont pas tenu tête à l'Iran, ils ont refusé de soutenir coûte que coûte le régime égyptien pendant sa chute de 2011, ils ont laissé la France mener le jeu en Libye, et l'Arabie Saoudite mener les combats au Yémen
2) L'Arabie Saoudite, puisque c'est elle qui détient la clé du contrat signé avec l'Italie, émerge de plus en plus comme une puissance régionale face à la montée en puissance de l'Iran et la contestation de son hégémonie symbolique par le Qatar. En 1991, la RSAF n'était qu'une gentille supplétive bien obéissante et quelque peu incapable à l'USAF et la RAF. En 2015, elle est une force de frappe et de défense régionale autonome, pleinement opérationnelle, et elle dispose d'une force de frappe régionale immédiate supérieure à celle de la RAF et de l'Armée de l'Air française réunies.Aujourd'hui, acheter du Typhoon, c'est porter une allégeance politique à la famille royale saoudienne dans son opposition au pouvoir qatari, c'est devenir l'avant poste de la RSAF face à l'Iran, c'est s'assurer une pleine communalité de moyens opérationnels et logistiques avec les bases aériennes de repli en territoire Saoudien, sans qu'il ne soit nécessaire d'attendre que ces bases soient occupées par les alliés américains.
Et, à plus grande échelle, c'est le même message que celui que le Qatar a envoyé, ou l'Egypte, ou même l'Arabie Saoudite quand elle laisse filtrer la rumeur d'un intérêt pour le Rafale plutôt que par un second batch de Typhoon. C'est un message adressé par le conseil de coopération du Golfe à Washington: si vous pouvez vous passer de notre pétrole, on peut aussi se passer de vos armes et de votre influence (ce qui est, à long terme, un énorme coup de bluff, mais qu'ils appuient en signant des contrats avec l'Europe, ce qui n'est pas pour nous déplaire).
Merci, bonne nuit, à demain.
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Les réservoirs pendulaires présentent quand même de nets avantages sur les CFT, quel que soit l'avion.
On dit souvent, en terme marketing, que les CFT ont un faible voire aucun impact aérodynamique sur l'avion. Bon, quand les constructeurs disent ça, que ce soit pour le F-16, le Super Hornet, le F-15 ou le Rafale, c'est surtout une façon de dire qu'ils impactent très peu sur la trainée globale de l'appareil (en vol droit, bien rectiligne, dans les conditions idéales. En combat tournoyant, on en reparlera)
Sauf que les performances d'un avion ne s'expliquent pas que par sa trainée, évidemment. En terme de poids, de répartitions des charges, d'efforts structurels sur la voilure etc., les CFT auront un impact évident qui n'est pas négligeable.Du coup, les avantages des réservoirs pendulaires sur les réservoirs conformes (ou la logique "tout interne" des avions furtifs) sont multiples.
Déjà, ils permettent d'adapter la configuration aérodynamique et les performances de l'appareil en fonction de la mission et même en fonction du moment de la mission. On l'a vu lors du récent exercice aux USA, les Rafale volaient avec des réservoirs supersoniques de 1250 litres pour des missions de défense aérienne et d'interception, alors que ceux qui opèrent en OPEX actuellement sortent avec des 2000 litres.
Si on ne s'amuse plus à larguer les bidons externes en exercice (ça coûte cher ces machins), ça reste quelque chose de tout à fait envisageable en opération réelle, les Israéliens ne s'en sont jamais privés d'ailleurs. Ceux qui auront la "chance" d'opérer le F-35 dans quelques années n'auront pas ce choix: ils se taperont leurs gros réservoirs en toutes circonstances, point final. Pour parler de CFT purs, les exercices entre F-15C et F-15E sont assez révélateurs: les appareils sans CFT gardent le dessus quasiment systématiquement, quel que soit l'impact avancé par le constructeur sur la trainée respective des appareils.
Ensuite, ça a été évoqué plus haut, les charges externes situées sous les ailes contribuent à réduire les efforts structurels supportés par la voilure lors des vols en configurations lourdes, alors que les CFT situés au niveau du fuselage augmentent ces mêmes efforts structurels. Alors oui, les CFT trainent moins que les réservoirs pendulaires et du coup entrainent une moindre consommation globale, mais après c'est une question de choix de l'opérationnel.-
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Tu dois confondre plusieurs designs, les seuls projets d'avions STOVL britanniques avec une unique buse arrière étaient des appareils équipés de deux queues, comme le P.1216. Le seul design que je connaisse (enfin, famille de design) avec une seule buse arrière et un fuselage conventionnel datent du tout début des années 1980, dans des études conjointes entre Rolls Royce, BAe et MDD pour le remplacement des Harrier I, pas des Harrier II.
Après, tu as pu voir un dessin prospectif d'un projet moins abouti, parce qu'il y a eu de tout et n'importe quoi pour envisager le remplaçant du Harrier II !
Le projet le plus sérieux pour remplacer le Harrier, avant le F-35 évidemment, c'était tout simplement le Harrier III sur lequel MDD et BAe ont planché jusqu'au tout début des années 2000 (un plan B de près en cas d'annulation du JSF). Un Harrier avec deux sections de fuselage agrandies, un réacteur plus puissant (avec une option pour une PCB sur les tuyères avant pour rendre le bouzin supersonique, si nécessaire), et surtout une voilure agrandie avec des réservoirs semi-intégrés pour augmenter la charge utile et l'autonomie du tout.
Ç'aurait déjà été une belle bête.
Ensuite, avec le JSF, l'idée qui aurait été la plus logique, industriellement ET opérationnellement, ça aurait été de partager le marché JSF en deux, ce qui était sérieusement envisagé jusqu'au bout de la compétition. Mais ça remettait en question le principe même du programme, même s'il aurait été possible de faire de sérieuses économies d'échelles en équipant les deux appareils de la même avionique et du même moteur.
La logique la plus économique et opérationnellement rationnelle aurait donc été de refourguer le F-35 à l'USAF et le F-32 à l'USMC, la RAF et la Royal Navy (industriellement il aurait été logique de refiler le marché de l'US Navy au F-32, mais d'un point de vu opérationnel, cela aurait posé moins de contraintes de l'équiper de F-35, même si au fond la Navy se serait bien passé de JSF tout court).Mais bon, le choix a été différent, principalement pour des raisons de politique (et de corruption)
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Eurofighter
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Pour l'hélico de combat, on aurait pu, puisque le projet "solo" de la France était nettement moins ambitieux que le Tigre (une sorte de Super Panther, un peu sur le modèle de ce qu'on a fini par vendre aux Coréens).
Et j'adore le Tigre, vraiment , j'ADOOORE, et les pilotes l'adorent aussi. Mais je reste persuadé, dans un contexte post-Guerre froide, que la solution "a minima" que l'on souhaitait au départ (un Super Panther blindé et armé donc) aurait pu largement convenir, d'autant plus qu'avec une capacité de transport à minima, il aurait pu faire une super machine pour les forces spéciales.
Mais bon, TRES sincèrement, je ne sais pas s'il faut vraiment regretter quand on voit la bête de compétition qu'est le Tigre aujourd'hui. Rien qu'en terme d'autonomie, de domaine de vol, d'autoprotection, on est sur le top du top. Je pense que le débat reste ouvert, mais qu'il n'a pas de réponse absolue dans un sens ou dans l'autre (peut-être quand on aura des RETEX des hélicoptères coréens).
Pour les frégates, quand on voit ce qu'était le projet FREMM au départ et ce qu'il est devenu par la suite, et quand on voit la force commerciale de DCNS, encore aujourd'hui, je pense que oui, on aurait pu se démerder sans les Italiens, d'autant qu'il n'y a quasiment rien en commun entre nos FREMM et les leurs. Au pire, on aurait eu un projet un peu plus petit, entre la FREMM actuelle et la classe Formidable, mais oui, je pense sincèrement qu'on aurait pu se démerder tout seul. Est-ce que ça aurait été MIEUX et moins cher que les FREMM actuelles, je ne pense pas. Mais on n'aurait pas couru la catastrophe et la rupture stratégique non plus. L'Espagne, la Hollande, l'Allemagne fabriquent leurs propres classes, on aurait pu le faire avec les suites électroniques existantes.
Par contre, pour le programme Horizon + PAAMS, c'est une autre paire de manche. Autant les flotteurs on aurait pu se démerder seuls, idem pour l'électronique, mais on aurait sans doute du se retrouver avec des FAA équipées, pas forcément d'AEGIS, mais de missiles NATO/US en tous cas.Pour l'A400M non, clairement, on n'avait plus ni les finances ni l'ensemble des compétences pour faire un tel avion seul. Déjà qu'on avait eu besoin des Allemands pour le Transall, les choses n'auraient pas changé en mieux sur un avion plus lourd.
Il faut bien voir que même quand on a toutes les compétences, on ne peut pas lancer un grand programme d'armement seuls pour deux raisons intimement liées les unes aux autres:
-Le coût total du programme
-Le besoin de le rentabiliser à l'exportationDonc, techniquement, on aurait pu lancer un A400M seuls, et oui, son coût de développement aurait pu être nettement inférieur à ce qu'il a fini par être. MAIS, il serait resté bien plus élevé que ce que la France a fini par payer dans le programme européen actuel, même en développant un appareil seulement à peine plus gros qu'un C-130 par exemple.
Ne reste alors qu'une seule solution: l'exporter massivement pour le rentabiliser.Sauf que, si on a fait cavalier seul, d'autres auront eu la même idée: les italiens ont une bonne industrie dans les avions de transport, les Allemands auraient pu lancer un équivalent à l'avion français, les Espagnols et les Anglais auraient sans doute fait un truc avec les US etc etc.
Donc on le rentabilise comment notre bousin ? On en vend 4 à la Malaisie, 10 en Turquie et 2 en Belgique ?
Tout dépend vraiment du secteur d'activité dans lequel on se place.
Certains équipements stratégiques coûtent cher, qu'on les exporte ou non, tout simplement parce que les volumes d'exportation représentent que dalle au final: on ne vend pas de SNA, les frégates de premier rang une dizaine toutes les deux décennies, quelque chose comme ça etc. On accepte alors que ça va nous coûter une blinde, sinon on rentre sous le giron US. Et encore, malgré leurs longues séries, les navires US ne coûtent pas moins cher que les navires fabriqués en Europe, au final. Donc, sur ce genre de marché, on reste relativement concurrentiels même sans exportation.
Mais pour d'autres programmes très chers également, hélicoptères lourds, transporteurs lourds, chasseurs, UCAV furtifs etc., là ça devient plus problématique si on n'exporte pas. Et, de facto, on n'exportera pas si on fait des programmes chacun dans notre coin, puisqu'on personne n'aura besoin d'acheter ailleurs du coup (ou alors ce sera US).Dans ces cas là, la coopération européenne n'est pas absurde, loin de là.
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Attention à pas dériver sur l'Europe de la Défense, ce n'est pas le topic pour ça ;)