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Messages posté(e)s par Akhilleus

  1. il y a une heure, MoX a dit :

    Constat posé par le journaliste russe Iliya Shepelin : la communication destinée à la province russe est différente de celle diffusée sur Moscou, et ce, sur une émission nationale du service publique.

    Notamment, le reportage sur le père s'achetant une lada neuve avec la prime reçue suite au décès de son fils, ou encore les remises "d'appartement" aux blessés (amputés) de guerre, sont montrés à la province, et omis à Moscou (on parle du développement d'un sujet au sein d'une même émission).
    Concrètement, l'opinion moscovite serait probablement choquée par cela, au contraire de la province profonde où le niveau de vie (et ce mélange de désespoir/abandon/abrutissement qui touche une bonne portion de la population) fait que "donner un fils pour recevoir une voiture", c'est presque un calcul correct.

    Bref, cela me conforte dans l'idée que les citoyens de province (russes et une bonne partie des minorités ethniques), c'est à peine mieux que les serfs en leurs temps ... sacrifiés et sacrifiables. Ce sont eux les premières victimes de Poutine.

    Mouais. Et pourquoi pas des esclaves puisque slaves pendant qu'on y est

    Sociologiquement, je me permets de rappeler que dans toutes les armées, les biffins viennent majoritairement des classes inférieures qui sont depuis les années 2000 plus nombreuses en péri urbain et province que dans les grandes capitales

    cf le recrutement US (déjà au Vietnam) par exemple mais aussi britannique (pas s'étonner qu'il y'a plus de Liverpoolien et Glasgowiens que de Londoniens dans leur infanterie)

    Par contre l'info est intéressante parcequ'elle confirmes que la classe moyenne de Moscou et St Petersbourg est un peu protégée.

    Encore que je ne sais pas qui a mis un article sur le "ramassage" des recrues à la sortie du metro ou des arrêts de bus y compris à Moscou. Les passes droits des étudiants par exemple seraient en train de sauter

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  2. il y a 19 minutes, Fusilier a dit :

    Je connaissais la limitation pour les missiles de croisière à l'export, qui est de 300 km. Pour les missiles balistiques j'ignore s'il y a un protocole et la distance.  Est-ce que la Russie est signataire de ces traités? Il me semble qu'il est question de missiles pour la Biélorussie. 

    Quoiqu'il en soit, je ne sais pas si cela s'applique entre alliés, par exemple entre membres de l'OTAN ou de l'UE  

    Le MCRT c'est tout engin avec une charge de 500 kg et une portée à partir de 300 km (mon erreur pour le 280 km)

    Ca ne concerne pas les membres de l'OTAN entre eux (on a exporté des Scalp Naval en Grèce) mais l'Ukraine n'en fait pas partie

    La Russie est membre du programme et signataire du protocole me semble-t-il

  3. Citation

    Vadym Skibitsky a souligné que son armée va bientôt disposer de missiles guidés américains MGM-140 ATACMS d’une portée de 300 kilomètres

    uh uh ....

    En plus il me semble que ca irait à l'encontre des traités de non prolifération ballistique limitant les portées des missiles exportés à 280 km

    On va me dire qu'on s'en fout, c'est la guerre ..... on s'en foutra moins quand tout le monde va fournir à tout le monde des missiles de portée intermédiaire ....

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  4. il y a 34 minutes, Rivelo a dit :

    L'info ici je pense est que les US livrent des Abrams dans leur version actuelle directement des stocks opérationnels de l'US Army (d'occasion, reportant à plus tard la rénovation au standard SEPv3). Ce qui veut dire que l'on peut s'attendre à des livraisons rapides. "L'arsenal de la démocratie" dans toute sa puissance.

    Nan 'est pas ça

    Ils ont reçu une série de véhicules d'entrainement pour acclimater leurs équipages aux futurs SEPv3 qu'ils ont commandés

    Ils recevront aussi des M1A1 qu'ils revaloriseront après mais ils vont bien recevoir des SEPv3 en premier
     

    Citation

     

    Mais attends, c'est toi qui dit :

    "Ils attendent déjà le batch d'Abrams qu'ils ont commandé en commande net avant le conflit.... début de livraison pas avant 2023 je crois"

    Tu parles de quel contrat alors ?

     

    Le batch de 250 SEPv3 est arrivé ? non

    Il s'agit ici d'une série de transformation opérationnelle des équipages

    Les livraisons des engins en ligne n'est pas encore faite. Elle sera peut etre accélérée ou pas (à voir dans les semaines qui arrivent) mais pour l'instant elle est toujours prévue en 2023 (une fois les équipages et les maintenanciers entrainés)

  5. il y a une heure, Banzinou a dit :

    Le S-400 est évalué actuellement, les avions ukrainiens opèrent toujours dans l'est de l'Ukraine, alors sans doute que les conditions ne sont pas optimales pour le S-400 (peut être la raison d'en avoir déployé dans l'est) mais c'est ce qu'on voit.

    Alors si, ils ont peut être abattu leur propre Su-34 hier.

    Pour le S-300, je me base sur l'exemple syrien et arménien, là pareil, on doit également un tir ami contre un Il-20 russe (bon c'était un S-200) mais une incapacité a détruire les F-16 israéliens.

     

    3 jours après, les premiers sont bien arrivés en Pologne

     

    Des fois, sérieusement, renseignez vous sur le contexte de ce que vous postez :rolleyes:

    C'est même dit dans le tweet

    Batch (d'entrainement) faisant partie des 250 SepV3 commandés en Avril 2022 dont la livraison doit s'étaler jusqu'en 2023

    116 M1A ayant été commandés en plus il y'a quelques jours en remplacement des Twardy

     

  6. il y a 41 minutes, Ciders a dit :

    C'était ironique hein ? :facepalm:

    Mais clairement, comme le disait Froissart en son temps, les foyers russes regorgent de biens ukrainiens. Je me demande comment ça réagirait si c'était l'inverse.

    A se demander si c'etait vraiment ironique et si certains d'entre vous ne prennent pas un malin plaisir à remonter toutes les m***erdes de la propagandes ukrainienne

    Parceque effectivement quii croierait à part une paire de "i want to believe" que l'on puisse envoyer des frigos depuis une zone de guerre à travers toute la Russie jusqu'en Sibérie

    Déjà qu'avec une poste qui fonctionne normalement ....

    Mais là, serieusement, vous donnez des points der classement de recherche à des posts merdiques au possible

  7. Il y a 11 heures, Vince88370 a dit :

    Techniquement c'est faisable 2 S400 y arriverai mais faut avoir le matériel et surtout que sa suive économiquement. Lancer des missiles hors de prix pour arrêter des roquettes c'est compliqué. 

    C'est là que l'on voit que les canons anti aérien aurait peut être leur intérêt tactique dans se genre de situation. Après personne n'a essayé d'arrêter des roquettes avec des obus du coups c'est difficile de dire si c'est faisable ou pas..

     

     

    Je redis ce que je disais

    Les israéliens avec Iron Dome (système fait pour intercepter les roquettes) tirent 2 missiles par cibles

    Pour un panier entier de HIMARs il faudrait au minimum 3 lanceurs soit pret de la moitié d'un bataillon complet ...........

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  8. Il y a 11 heures, gustave a dit :

    Cela démontre que ce ne peut pas être une réponse efficiente à des salves de HIMARS, pas que le S400 ne peut pas intercepter un tir de HIMARS.  
    En revanche il ne me semble pas que les S300 ou S400 aient jamais eu pour mission d’intercepter des roquettes, fussent elles à longue portée.

    Que l’on reproche cela à des Pantsir ou Tor serait moins incohérent techniquement, pour autant que leur nombre et leur portée leur permettent de couvrir l’ensemble des zones potentiellement visées. Autant dire que c’est peu probable !

     

    Ca aussi....

    Mais le tout mis bout à bout fait que les assertions contre les Sxx me paraissent du psyOps plutot qu'autre chose dans ce cas là

    • Upvote (+1) 1
  9. il y a 47 minutes, gustave a dit :

    Étant donné la célébrité toute récente du HIMARS et la place du S400 dans l’AIDS russe je pense qu’il s’agit soit d’intox pure soit d’un prétexte à un règlement de compte.

    J'ai déjà abordé le problème quelques pages avant

    Un simple calcul indique que le S400  ne peut pas intercepter un tir de HIMARS

    C'est tout bêtement mathématique (4 missiles par lanceur Sxx vs 6 roquettes pour le HIMARS) même avec un pk de 100%

    • Merci (+1) 2
  10. il y a 14 minutes, Mangouste a dit :

    Ma question concernait la totalité de l'unité. Nouveau régiment à partir d'une majorité de recrues ?

    C'était la base des armées non pro de l'OTAN jusquà la fin des années 2000. Les recrues étaient formées en régiments en 4 à 6 semaines (4 semaines pour le certificat GV, 2 semaines pour la spé en compagnie)

    Certes à la sortie ca n'en fait as des foudres de guerre. On considérait le régiment totalement ops au bout de 6 mois après moults exercises.

    Mais après le mois de classe et la formation spé tu étais censé être capable de tenir la ligne, servir une arme collective conduire un APC ou mettre un mortier en batterie correctement

  11. à l’instant, Métal_Hurlant a dit :

    hum hum... Je me demande quels sont les effectifs russes sur place si les géorgiens se lançaient dans une reconquête des territoires perdus... Mais c'est juste une hypothèse d'école.

    Limités

    La 58th Armée (district militaire du Caucase) ayant été déployée en totalité ou presque en Ukraine

    Par contre toute tentative est une recette a se faire transformer ses villes en Irpin/Butcha/Marioupol II

    Les Georgiens n'ayant pas grand chose en terme de DA et défense anti ballistique

  12. il y a une heure, Berezech a dit :

    Pas mal des unités d'infanterie (de qualité) doivent être étrillées après la longue séquence pour prendre Sievierodonetsk/Lysychansk (18 avril - début juillet), il faut faire un peu tourner, et envoyer des renforts dans le sud. Recombiner des trucs pour avoir des unités de marche had hoc capables d'attaquer. Pour l'instant les russes ont pas vraiment sécurisé leur avance à l'ouest de Lysychansk vu la fluidité de la situations (ils tiennent la centrale mais en gros le reste à l'ouest c'est du no man's land) et vu que l'EM ukrainien rapporte des bombardement dans cette zone, on peut tranquillement dire que Siversk n'est pas tombée pour l'instant.
    Côté nord de Sloviansk les ukrainiens ont visible créé une killbox très efficace à Borodychne et tiennent leurs positions plus à l'ouest. La situation a l'air un peu plus fluide dans la forêt à l'ouest de Krasnopilia. Les attaques limitées des ukr à l'ouest d'Izioum ont sans doute fixé pas mal de forces russes.
    Par ailleurs accumuler assez de MdC (pour frapper dans la profondeur) et de munitions d'artillerie pour la prochaine phase qui est assez complexe à planifier vu qu'elle va sans doute reposer sur le même plan : percer un point d'appui fort, créer un saillant, le réduire par l'artillerie.

    Si j'étais le commandement russe j'essaierai de cibler le front au nord d'Avdivka le long de la H20 pour forcer les ukrainiens à évacuer la ligne Siversk-Bakhmut sans combattre. Mais aucune idée de l'état de préparation des Ukr sur cet axe.

    Il y'a quelques vidéos d'entrainement de nouvelles unités russes qui sont sorties (notamment de l'Infanterie de Marine de la flotte du Pacifique) en attente de transfert

    Formation débutée fin Juin début Juillet, a 4-6 semaine ca veut d'ici 10 jours

    Si c'est le cas ama pas d'opération majeure avant ce délai de recompletement

  13. il y a 37 minutes, Métal_Hurlant a dit :

    Je l'ai évoqué page précédente ; ça a bien énervé Akhilleus (la chaleur sans doute...)

    Tu n'as pas compris

    Ce n'est pas le post qui m'a "énervé" c'est la manière de poster

    Ca fait plusieurs fois qu'on te prend à faire des en têtes de posts qui sont ton interprétation pour ne pas dire ta "traduction" personnelle (alors que ce n'est pas du tout ce qui est dit dans le twit que tu relais)

    Au bout d'un moment c'est à se demander si c'est pas fait exprès et quand c'est fait exprès c'est du troll

    C'est plus clair comme ça ?

  14. il y a 48 minutes, Ciders a dit :

    Secondaire ? 400 000 habitants, centre administratif et industriel, bien placé sur les voies ferroviaires. On ne parle pas d'aller taper Amiens, même si oui ce n'est pas Kharkiv ou Lviv.

    Pour le Tochka, question de portée je pense. On est à quatre cents bornes de Mykolaiv.

    Odessa et Kharkiv prennent régulièrement des missiles, comme posté ici. Kiev, c'est plus rare : peut-être le côté symbolique. Ou une bonne défense antiaérienne.

    Entre régulièrement (c'est à dire dans les 1 fois par semaine) et en ringuette pour une guerre des villes, y'a une marge

    Enfin, si tu veux croire que les russes dépensent des missiles pour le "fun" libre à toi .......... mais c'est à l'accusateur de prouver la culpabilité et là, il n'y a rien à part un missile qui a frappé à quelques dizaines de m d'un objectif désigné

    Pour une soit disant guerre des villes restant à prouver c'est et foireux et contre productif.......

  15. il y a 1 minute, Ciders a dit :

    Sauf si tu t'engages dans une "guerre des villes" dans l'espoir de briser la résilience de la population adverse. Auquel cas, la relative imprécision de tes armes limitées en nombre pèse finalement assez peu : pile, tu gagnes, face, ils perdent.

    Pour les pertes, ce genre de choses finit toujours par se savoir, surtout si Occidentaux haut gradés il y a dans le lot. On a des nouvelles d'ailleurs des généraux occidentaux revendiqués comme capturés à Marioupol ?*

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    Oui guerre des villes mais non, aucune logique a frapper une ville secondaire type Vinitsya

    Comme je disais autant frapper Kiev (qui est pourtant relativement epargnée), Karkyiv ou Odessa

    Ensuite, pourquoi utiliser des Kalibrs. Autant balancer du Tochka. Comme tu dis dans ce cas, la précision n'a aucun intérêt

    Bref, autant les russes ne sont pas fin dans leur approche de frappes sur zones urbaines, autant une frappe gratuite (pas la première il y'a eu le mall de je ne sais plus quelle ville ..... a proximité d'un centre de réparation de véhicules...) j'y crois moyen

    Par contre la précision est merdique et ça ils s'en contre foutent, on est d'accord. Les collateraux, c'est pas leur problème

  16. Il y a 3 heures, Ciders a dit :

    C'est Oryx qui disait qu'il attendrait la 38è revendication russe avant de publier la destruction des 12 HIMARS en service.

    Pareil pour les TB-2 ou les MiG-29, ils en auraient démoli trois fois plus que ceux en service. Et je ne parle pas de la frappe sur cet EM à Vinnytsa... sauf si les conférences se passent dans des poussettes.

    Je vais faire mon "poutinolatre" pour certains mais la frappe sur Vinnitsya ne s'explique que sous un intérêt militaire

    Je doute que les russes dépensent des Kalibr limités en nombre et hors de prix juste pour taper un marché très en arrière du front

    A la grande limite, une frappe dite de terreur sur les villes proches de la ligne de front serait plus logique pour forcer les civils a évacuer mais sur une ville éloignée ? Mouais bof .... Dans ce cas là, autant frapper plus largement des symboles comme Kiev

    Donc pour moi (attention, je n'ai pas de boule de cristal c'est de la bête logique) ce qui était visé était de nature cible à haute valeur

    Il y'a eu ratage complet ou partiel visiblement mais il est évident que les ukrainiens n'allaient pas non plus avouer des pertes (de même que des occidentaux) si il y'en a eu

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  17. Il y a 2 heures, Xavier a dit :

    Pourquoi la Russie n'a pas fait en 2014 ce qu'elle fait (a voulu) faire cette année? Car elle n'était pas prête.

    Une invasion comme celle lancée en 2022, ça se prépare, les russes ont mis des mois à faire venir les troupes et matériels aux frontières, sans doute aussi des mois à planifier le scénario et à en mesurer les conséquences. En 2014 ils n'avaient juste rien préparée, ils n'avaient pas 150 000 hommes aux frontières et ils ont fait comme ils pouvaient avec ce qu'ils avaient, c'est à dire les troupes présentes en Crimée, quelques renforts.

    La Russie n'était tout simplement pas prête à voir l'Ukraine connaitre la bascule avec Maïden, la prise de la Crimée a été audacieuse et opportuniste car ils avaient une possibilité d'action vu qu'ils étaient présents sur place.

     

    Pourquoi agir en février 2022 ? Difficile d'apporter une réponse précise. Cependant on ne peut écarter que ce plan était en gestation depuis un certain temps. La Russie a pris la Crimée et d'une certaine façon le Donbass mais ces gains lui ont fait perdre toute l'Ukraine qui prenait de plus en plus le chemin de l'occident. L'Ukraine était dans un processus de réarmement, pas fou non plus, mais un processus qui pouvait menacer le rapport de force dans le Donbass, voir en mer noire (missiles Neptune, drones armés etc...). Des instructeurs occidentaux prenaient pieds, l'option OTAN et UE devenait le chemin futur. Pour Poutine c'est inacceptable, c'est insupportable, pour lui l'Ukraine est russe, son indépendance une erreur.

    La tentation de prendre le gâteau (ou la plus grosse part possible) s'inscrit dans une pensée absolutiste ou au Kremlin on s'est dit qu'il n'y a plus rien à espérer de l'Ukraine, ni un renversement politique, ni un retour dans le giron russe par l'ancien "système". Ils vouent alors une haine viscérale de cette nouvelle politique nationaliste et pro-occidentale de l'Ukraine, ils vont la diaboliser (haine de Zelensky, nazis, génocidaires des russophones....).

    Le vieillissement de Poutine n'est pas à écarter, il a "sa vision" (qu'il transmet à tout le pays voir au-delà) de la Russie et de ce qu'elle doit être dans le monde qui se heurte à une frustration de ne pas y arriver ou même de s'en éloigner. Vouloir assouvir ses besoins idéologiques sont souvent des éléments qui poussent à faire des guerres et d'autres à vouloir y participer. Poutine a sans doute préparé à faire face aux conséquences d'une telle situation, mais je suis convaincu qu'il n'a jamais pensé que ça prendrait cette tournure. On voit que le plan initial visait l'Ukraine dans sa globalité dans un scénario se rapprochant de la prise de la Crimée. Ils voulaient surprendre et ne s'attendaient pas à faire la guerre, le terme "d'opération spéciale" est dans le principe assez révélateur du principe et de la conception de ce qu'ils voulaient faire. La prise de l'Ukraine devait être une vaste manoeuvre militaire sans confrontation sérieuse, une arrivée rapide à Kiev pour renverser le pouvoir, une armée ukrainienne qu'on pensait massée dans le Donbass et qui aurait été prise à revers et encerclée et qui par la décapitation politique aurait abandonnée l'idée de combattre.

    Je pense que pour les russes c'était surtout les réactions internationales qui étaient à craindre. Ils ont testés le risque militaire et on leur a bien fait comprendre qu'on refuserait de s'engager contre eux, donc déjà là on leur a donné carte blanche. Pour le risque de sanctions, les russes n'ont pas choisis l'hiver pour rien, ils ont sans doute parier sur le besoin de gaz des européens pour que ça passe. La Russie pensant faire une action éclair qui ne durerait pas, créant un fait accomplit qui amènerait l'occident à mesurer sa réaction puis à espérer sa lassitude pour que dans X années cela revient à la normale.

    Ce plan pouvait fonctionner, il en prenait le sens, les américains étaient là à évacuer Zelensky et que d'hésitations pour armer les ukrainiens quand la guerre semblait inévitable pour ceux qui savaient même si du côté russe on faisait comme si c'était n'importe quoi, que les services de renseignements américains "imaginaient" des choses. On ne peut nier que ce plan du point de vue russe était bien ficelé, dès lors qu'on prend en compte leurs souhaits à eux. Sauf que les russes n'ont pas compris la situation, avaient de mauvais renseignements, n'ont pas prévus un plan B et se sont laissé emporter par leurs propres convictions et volontés.

    On sait que rien ne s'est passé comme prévu, que l'opération spéciale est devenue une guerre qu'ils n'assument toujours pas, mais qu'ils mènent par obligation. La plan initial a été trop longtemps maintenu, poussant l'armée russe à s'efforcer à faire des confrontations (non prévues) non soutenables. Il a fallu des semaines avant de voir un plan B, mais trop tard, l'échec est là et ne pourra pas se rattraper, les russes ne pourront pas prendre l'Ukraine à la manière qu'ils l'espéraient et ont été contraints à revoir leurs objectifs. Cette guerre a amenée une attrition et d'une certaine façon un affaiblissement du potentiel militaire russe pour plusieurs années. La prise du Donbass est compliquée, le maintien des positions est incertain car rien n'est terminé et en face on se bat avec de la volonté quand les russes cherchent des volontaires prêts à se battre pour de l'argent.

     

    En 2014 la Russie n'était pas prête à Maïden, elle ne pouvait pas prendre bien plus que la Crimée.

    En 2022 la Russie était prête à prendre l'Ukraine, pas prête à lui faire une longue guerre.

    Cette guerre est incertaine pour elle, l'usure est là et se manifeste à de nombreux endroits. Sa concentration sur le Donbass et sa lente progression n'est pas la preuve qu'elle "gère" bien son offensive, c'est un acharnement pour l'obtention d'un gain "politique" servant à sortir la tête haute d'un échec initial qui était bien plus vaste que ce à quoi on assiste. Quand je vois le nombre de personnes qui ont une loupe sur le Donbass pour y voir les "progressions" russes, je me dis qu'on passe vraiment à côté de l'essentiel des ambitions russes et qu'on cherche à voir et vouloir une victoire russe et qu'on se contente de peu en pensant que ce "peu" est le "tout" des ambitions russes dans leur intervention en Ukraine.

    Nous sommes aujourd'hui dans une guerre qui sera longue car dans la situation actuelle, il n'y a aucun gagnants. D'un côté la Russie a échoué dans son objectif principal et si la guerre s'arrête demain, l'Ukraine sera toujours un "problème", aura toujours une politique pro-occidentale, beaucoup plus hostile aux russes et avec une volonté de se réarmer massivement avec l'aide d'autres pays. De l'autre côté l'Ukraine, elle, n'accepte pas la perte territoriale. Il ne peut pas y avoir de négociations ou le gel du conflit comme les russes ont l'habitude de le faire pour les autres quand ils viennent jouer les gendarmes. La Russie est directement engagée dans ce conflit et n'a pas le sifflet dans les mains pour siffler quand elle le veut la fin de la partie et d'imposer ses conditions. En face on ne veut pas lâcher, malgré tous les espoirs russes, chaque missiles tiré sur une ville ne lasse pas la population de la guerre, elle entretient une haine et une volonté de résistance qui rend de plus en plus problématique une possible "occupation".

    Pour conclure mon très long commentaire, je veux dire que la Russie voulait prendre toute l'Ukraine sans faire la guerre et qu'au final ils font la guerre sans pouvoir prendre toute l'Ukraine. Que cette guerre pour une partie de l'Ukraine ne lui est pas du tout assuré et qu'elle pourrait voir émerger bien des surprises sur toute sa durée.

     

    Je mettrais un bémol

    Quid de 2015 alors

    Les sanctions sont déjà la à cause de la prise de la Crimée

    Le conflit dans le Donbass est actif Mais l'armée Ukrainienne non réorganisée est battu 2 fois lourdement et desorganisée par des forces séparatistes appuyées par des forces russes modestes 'même pas le 10e  de ce qui est engagé aujourd'hui

    Pourquoi ne pas poursuivre sur la lancée. Derrière Iliovansk et Debalsteve il n'y a rien a opposer

    D'ailleurs les milieux les plus nationalistes russes ont poussé à cela et criés des cris d'orfraie à l'arrêt des opérations, certains se payant même le luxe de traiter Poutine de traitre .....

    Le conflit gelé convenait semble t il très bien entre 2015 et 2020 au Kremlin

    Et pour le coup après 2015 le rapport de force était nettement en faveur des russes (Armée ukrainienne  non reformée, non réorganisée, non entièrement purgée de même que les SR)

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