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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. https://www.reuters.com/article/us-iran-nuclear-currency/iran-currency-extends-record-fall-as-us-sanctions-loom-idUSKBN1KJ0DY

     

    L'économie iranienne serait au bord du gouffre, alors que les USA s'apprêtent à imposer un nouveau round de sanctions, notamment un avertissement à nombre de pays importateurs de pétrole iranien d'arrêter d'acheter leur fuel à Téhéran à partir de novembre, sous peine de sanctions financières. Dimanche dernier, la monnaie iranienne a plongé de plus de 10%, alors même qu'elle a déjà perdu la moitié de sa valeur depuis avril. 

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  2. D'après ce que j'ai compris, les imprimantes 3D capables de fabriquer quelque chose d'un peu sérieux sont, en tout cas pour l'instant, au-delà de 100 000$ la pièce, et ne permettraient pas de produire quelque chose de même un petit peu comparable à ce qu'on trouve dans de vraies armes industrielles en termes de qualité. A comparer avec un AR-15 à 1500$ ou moins dans les Etats où on peut en acheter. Comme le dit Gally, tout ce qu'on peut réellement obtenir et qui peut poser problème aujourd'hui et même pour l'avenir visible, ce sont des armes pouvant tirer quelques coups au mieux, et dont le seul avantage qui fait peur est d'être non traçables, ce qui n'est en fait pas vraiment un problème vu l'abondance, aux USA et ailleurs, de flingues illégaux (cad venant de sources autres que le marché légal) voire fabriqués clandestinement (mais de façon "traditionnelle"). Et la question des matériaux semble appelée à demeurer encore un bon bout de temps vu que certaines pièces doivent être faites en métal (et du bon), ce qui écarte, aussi pour un bon moment, le problème de leur détection. Certaines choses dépendent donc de l'évolution à venir de la qualité des matériaux que ces machines pourront cracher, mais là y'a pas de grand mystère: plus ces matos seront de qualité, plus cela voudra dire une machine vraiment chère pour un bon bout de temps. Les alternatives existant aujourd'hui pour se procurer des armes illégales fonctionnant correctement sont, aux USA et ailleurs, beaucoup trop nombreuses pour que l'impact de l'impression 3D soit réellement alarmant. Faudra attendre le moment où une machine ne coûtant pas plus que l'imprimante normale pourra produire quelque chose de comparable à une arme industrielle pour le prix de quelques kilos de pâte à modeler, pour avoir à se poser de vraies questions. 

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  3. 2 hours ago, Skw said:

    Impact sur le climat régional actuel et à venir, notamment en raison de la modification des couverts et des échanges surface/atmosphère. En outre, conséquences probablement très lourdes, mais relativement difficilement à établir, sur la santé humaine étant la dégradation de la qualité de l'air (émission de carbone suie, carbone brun, CO2, ozone, composés organiques volatiles; production d'ozone et de particules secondaires, etc.)

    Déjà que les zones urbaines du centre et du sud de la Californie ont une qualité de l'air dégueulasse.... Los Angeles doit vraiment être insupportable ces temps-ci. 

  4. Je ne savais pas dans quel fil mettre ce truc là.... Mais plus que beaucoup de choses à propos des budgets, du matos ou d'autres sujets de préoccupation habituels, celui-là m'a fait flipper:

    http://www.opex360.com/2018/07/30/selon-haut-comite-devaluation-de-condition-militaire-cohesion-seffrite-armees/

    Vu d'ici, ça sonne comme un des trucs les plus à craindre: des unités qui n'en sont plus vraiment, principalement par impact des changements de mentalités. 

  5. 1 hour ago, Skw said:

    N'y a-t-il pas non plus une part non négligeable du pognon qui partirait dans les affaires légales ? Il me semble qu'il y a eu une certaine judiciarisation des rapports entre instances universitaires et étudiants, sachant notamment que beaucoup d'entre eux viennent de familles acculturées au traitement récurrent des différends devant les tribunaux ?

    Disons que ça tend à aller dans le budget administratif, l'essentiel de tels frais correspondant à des personnels spécifiques embauchés (attribués à cette "classe administrative et de soutien" des campus) et au coût de leurs activités (locaux, salaires, heures sups, matos, frais....). au global, des professions inutiles (les "conseillers" en tous genres, les "spécialistes" des affaires de "diversité" de "biais et sensibilité"...) voire contre-productives, des sureffectifs.... 

  6. 5 minutes ago, Picdelamirand-oil said:

    400% d'augmentation par rapport au début des années 80.... Inflation déduite et les profs sont payés comme de la merde!!!!

    Faut bien payer pour les installations de luxe qui s'empilent les unes sur les autres dans le cadre de la compétition hallucinante des universités entre elles (et des systèmes de copinage qui encouragent cette course à l'absurde parce que toutes les parties intéressées y trouvent leur compte), pour encourager les étudiants à faire moins ou autant qu'avant en plus de temps (il peut apparamment être mesuré que beaucoup de diplômes, à qualification équivalente, s'obtenaient plus vite il y a encore 20-30 ans) et donc rester plus longtemps (plus d'effectif sur campus à nombre de diplômés équivalent.... En plus de l'inflation énorme du nombre d'étudiants: le marché est porteur), et surtout, surtout, pour payer la désormais énorme classe d'administrateurs et staff de "soutien" qui est passée, en 40 ans, d'une petite minorité d'un campus (pas plus de 30-40% du staff académique) à une très large majorité..... Et une majorité en moyenne très bien payée (les salaires du top sont très comparables à ce qu'on trouve dans des grandes boîtes). A l'inverse, les profs ont vu statut et paie se dégrader, en proportion (pas suivi l'inflation et les changements de coûts de la vie en général) et en absolu, ce dernier point notamment parce que l'essentiel d'entre eux (jusqu'à 85%) opère désormais en tant que "adjunct professor", le statut le plus pourri, avec des salaires de fait très en dessous du seuil de pauvreté, et pas ou peu d'avantages en nature (logement de fonction, défraiements....). A l'inverse, le "top 1%" des enseignants, les "tenured professor" (chaire à vie) touchent le jackpot. Beaucoup des travers actuels des universités américaines et d'autres pays viennent de ces évolutions; autant encourager les petits cons inutiles à être gauchistes, ultra-outragés par tout et son contraire, militants à temps plein, pendant qu'on leur suce la moëlle: en plus, ça permet au personnel, souvent sur les mêmes lignes idéologiques, de se donner une bonne image et d'être admis dans les bons réseaux. 

     

    46 minutes ago, elannion said:

     

    Ps: Quelle valeur vous accorder à trillon ? Celle française (à savoir 10^18 mais ça me paraît complètement énorme) ou l'américaine ( 10^12 qui reste énorme cela dit. 5000 $/habitants US !) 

     

    Comme indiqué plus haut: un trillion de dollars = mille milliards de dollars. Beaucoup de dragibus. 

    Quote

    érieux c'est quoi l'avenir à 10/15 ans des  US ?

    Pour faire un parallèle historique avec l'Empire Romain, je renvoie à la Crise du IIIème siècle. C'est vraiment ce qui leur (et nous, du coup, et en fait à tout le monde) pend au nez. 

     

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  7. 3 hours ago, Picdelamirand-oil said:

    C'est quand même 10 fois ce qui est consacré à l'éducation. Oui oui par l'état fédéral j'ai compris.

    Il n'y a pas d'Education Nationale aux USA: les Etats, comtés et localités s'occupent de cela: la seule fonction du Secrétaire à l'Education est un certain niveau d'harmonisation des systèmes, de prescription de certaines normes, d'intermédiation avec les autorités d'Etat, plus quelques expérimentations et sponsorisation. Il faut noter aussi qu'au niveau fédéral, une énorme dépense d'Education vient de ce secrétariat: la garantie des emprunts étudiants, ou leur subvention directe (ce qu'on appelle les "Federal Pell Grants"). Cela a dépassé le cap des 30 milliards annuels pour près de 8 millions d'étudiants, des chiffres en baisse par rapport aux années Obama (plus de 40 milliards en 2011), mais en énorme hausse par rapport à la décennie précédente (moins de 14 milliards en 2007), le hic étant que la grande majorité de l'augmentation a juste été faite pour suivre la continuelle explosion des coûts de l'enseignement supérieur, beaucoup plus que pour soutenir plus d'étudiants. Et même cela n'a pas été suffisant, tant ces coûts augmentent vite depuis plus de 30 ans (+400% par rapport au début des années 80.... Inflation déduite). Et si ce montant de 30 à 40 milliards paraît "petit", il faut souligner qu'il s'agit de l'allocation annuelle: c'est l'arbre pourri qui alimente un système éducatif moisi, devenu une rente prédatrice autorisant les pires excès et bénéficiant à de petits groupes de banquiers, prestataires, lobbyistes, et surtout, à la classe administrative des universités, qui se partagent cette manne et n'a aucun compte à rendre pour elle.... Parce que la forêt qui est cachée par cet arbre pourri, c'est la somme totale de dette étudiante, aujourd'hui autour d'1,5 trillion, et augmentant vite, de laquelle, point d'orgue de ce système de rente de service public (où les universités sont soit des prestataires publics, soit des contractants privés, à but lucratif ou non), les emprunteurs n'ont pas le droit légal de se dépatouiller. Il leur est en effet interdit de se mettre en banqueroute personnelle pour mettre fin à cette dette. Ils sont donc des péons à vie. Avec les compliments des facs, des banques, des Etats et du gouvernement fédéral. Dans un système qui produit beaucoup trop de diplômés, à un coût et un prix beaucoup trop élevés.

    Ce que la plate-forme actuelle des démocrates demande, c'est de multiplier ce budget, voire de rendre l'éducation supérieure gratuite. Dans le système actuel, et surtout dans la structure de coût actuelle, ça reviendrait à faire l'équivalent avec l'éducation de ce que la droite fait avec la dépense militaire: un léviathan pas/peu réformable, sans comptes à rendre, gaspillant l'essentiel de son énorme budget dans des productions peu compétitives/profitables (cad, une proportion très élevée d'étudiants qui servent à rien et ont perdu des années pour ne rien savoir faire qui se vende), mais entretenant une vaste clientèle d'obligés (le système) qui non seulement renvoie l'ascenseur financièrement, professionnellement et socialement (campagnes électorales et lobbying, jobs pour les copains entre deux mandats, carte de visite et accès....), mais en plus fait le boulot de propagande et de bourrage de crâne (ce qu'on voit aujourd'hui dans des universités désormais très idéologisées, et le plus souvent à sens unique et sur un ton extrême). La version "lib-tard" du Pentagone, quoi. 

    Et on attend toujours de voir ce dernier se réformer, malgré tous les rapports qui disent que la même chose pourrait être faite avec 20% de dépenses en moins (les fameux 120 milliards de "gras", plus la réforme du système d'acquisitions). La récente augmentation trumpienne du budget militaire va donc en essence accroître les problèmes du DoD plus qu'elle ne va réellement accroître la capacité militaire. En tout cas, cette dernière n'augmentera pas proportionnellement au budget. La mentalité "dollar for defense" dans ce qu'elle a de plus obtus. Et en attendant, pour rester dans mon parallèle entre Armée et Education, une chose est sûre: profs et soldats sont payés comme de la merde, et vivent de plus en plus difficilement, surtout quand ils sont dans ou près de grandes agglomérations. Oups! Mais où va donc tout ce fric? 

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  8. 50 minutes ago, g4lly said:

    Le classique c'est Oréo ... ou la bouffe pour chat.

    La bouffe pour chats/chiens, faite avec.... Des suppléments aromatiques chimiques et.... De la merde. Et qui donne une haleine dégueulasse aux animaux domestiques. Donnez leur de la vraie viande, des abats, et vous pourrez garder les yeux ouverts et les regarder en face quand ils vous soufflent sur la tronche :rolleyes:

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  9. 20 hours ago, Wallaby said:

    Le graphique montrant la part de l'impôt sur les sociétés dans le PIB, passant de 6% dans les années 1950 à 1.3% aujourd'hui est à mettre en parallèle avec l'évolution de l'impôt sur le revenu, qui avait atteint un taux maximum de 92% en 1952 :

    historic-lowest-and-highest-tax-rates.pn

    source : https://www.efile.com/tax-history-and-the-tax-code/

    C'est à dire que le reagano-clintonisme a inauguré une période nouvelle qui n'a plus rien à voir avec la période Roosevelt-Eisenhower-Johnson.

    Qu'on soit d'accord ou pas, il faut vraiment reconnaître à Reagan qu'il a révolutionné l'Amérique.

    ll faut noter cependant que cela ne reflète pas tout aux USA: la taxation au niveau des Etats se surimpose à ces chiffres, et selon les endroits, elle peut être particulièrement gratinée (typiquement: NY, Californie, Washington State, Illinois, Massachussets, Connecticut) et faire réellement mal au business avec des taux cumulés qui ne dépareraient pas en Europe. Et il faut encore rajouter les impositions plus locales (comtés/paroisses, et villes) vu que les USA sont extrêmement "local government", à un point infiniment plus poussé que par chez nous, même en comparant avec un Etat "fédéral" comme l'Allemagne: les contrastes peuvent être radicaux, et créent des espaces économiques et conditions de marché très différents. Avec comme variable supplémentaire, outre la gouvernance d'un Etat, d'un lieu précis, la faculté de négociation de certaines entreprises avec les autorités locales, qui est clairement abusée par tout ce qui a un poids significatif pour éviter l'impôt, socialiser les pertes et privatiser les profits, refiler le fardeau de nombre d'investissements sur des collectivités locales (d'un échelon ou un autre) souvent surendettées.... Bref, l'impôt fédéral n'est qu'une partie assez réduite de l'équation d'un acteur économique. Pour comparer avec l'Europe, par ailleurs, il faut noter que les USA n'ont pas de TVA (avantage pour eux): certains Etats ont une "sales tax" de niveau variable, mais c'est tout. 

    Mais en l'état, si une administration prochaine se mettait à augmenter le niveau de taxation de façon un peu conséquente (par rapport au niveau pré-Trump, on va dire), de façon à "changer de paradigme" et pas juste grignoter aux marges, le risque dans les Etats très taxés (qui sont essentiellement les plus peuplés, à part le Texas) serait monumental, surtout, encore plus, sur tout ce qui n'est pas une entreprise de grande taille pouvant extorquer des exemptions (petites PME, grandes PME indépendantes, businesses familiaux et TPE....). 

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  10. Un point intéressant sur les réalités de la campagne de 2016, suite à une étude menée sur les profils d'électeurs US dans leurs rapports à Internet, et qui tend, une fois de plus, à battre en brêche l'affirmation toujours martelée dans les médias que les Russes ont effectivement pesé dans l'élection du Donald.

    Note; j'aime bien ce journaliste indépendant. C'est un ancien de Vice et Fusion (depuis racheté par Univision) entre autres, maintenant free lance, qui n'a pas hésité à claquer la porte quand ces organisations ont pris des virages selon lui idéologiques et/ou professionnellement douteux. Il ne se cache pas d'être berniste et un tantinet libertarien (tendance majeur levé à tout ce qui prétend avoir de l'autorité), mais a su garder pas mal de distance avec les tendances actuelles observées à gauche. Cette vidéo vient de sa chaîne secondaire, où il se lâche un peu plus, sa chaîne principale étant réservée à des documents plus travaillés. 

     

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  11. 1 hour ago, Boule75 said:

     

    Milliardaire ou seulement multi-millionnaire ?

     

    Toi, à moins que les agents de la NSA soient remontés contre le Donald, tu vas trop te faire choper pour oser dire ça. T'étonnes pas si ton ordi (ou ton téléphone) se met à planter, si tu chopes un ransomware.... Et si des gens en noir viennent sonner à ta porte au milieu de la nuit pour t'emmener, en calbute, vers un endroit froid et humide. 

    J'dis ça, j'dis rien, hein.... 

     

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  12. Un aperçu utile des soucis prioritaires actuels des Américains entre décembre et juin derniers.... Qui semblent loin des priorités stratégiques de campagne des partis:

    https://news.gallup.com/poll/1675/most-important-problem.aspx

    J'aime surtout les sujets non économiques, parce que la liste de ce qui semble le plus urgent à scander pour les démocrates (ce sont eux qui sont en position d'avoir à conquérir des positions) ne recoupe pas vraiment celle de la population.

    Intéressant aussi, le degré d'importance des sujets économiques comme souci premier, depuis 2000:

    wmkmotuoykmicmb90pmvrw.png

    Malgré tous les problèmes d'inégalités, de revenus insuffisants, de jobs créés trop souvent merdiques, d'endettement lourd (domicile, médical, études, automobile, crédits conso), de certains coûts.... Il semble quand même que les ricains soient assez optimistes sur ce sujet. Dans quelle mesure est-ce une illusion? Dans quelle mesure est-ce Trump qui est arrivé à l'entretenir, au point de s'associer directement à l'idée que l'économie est au beau fixe (risquant donc une claque massive au premier changement de conjoncture)? Dur à dire évidemment, mais la courbe m'a semblé intéressante néanmoins. 

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  13. 6 hours ago, Wallaby said:

    https://www.thedailybeast.com/meet-the-us-officials-who-now-lobby-for-china (23 juillet 2018)

    Liste des lobbyistes qui agissent pour le compte de la Chine aux Etats-Unis :

    Charles Boustany, ancien représentant de Louisiane

    John Boehner, ancien président de la chambre des Représentants

    Jon Christenson, ancien représentant du Nebraska

    David Firestein, ancien diplomate, universitaire

    Mike Holtzman, ancien employé du Département d'État sous Colin Powell

    Randall Phillips, ancien de la CIA

    Donald (Andy) Purdy Jr. ancien employé de la Maison Blanche sous G W Bush, spécialiste de cybersécurité

    Clark T. Randt, Jr. ancien ambassadeur des Etats-Unis à Pékin

    Matt Salmon, ancien représentant d'Arizona

    James D. Wolfensohn, ancien président du groupe de la Banque Mondiale

    Je m'interroge sur le cas de John Boehner, parce qu'outre ce job, il est aussi notablement devenu, après avoir été un bion conservateur totalement opposé à la chose quand il était un élu, le chef de file des lobbyistes en faveur de la légalisation du cannabis, évidemment rémunéré par les producteurs et distributeurs légaux (dans divers Etats autorisant la chose à un degré ou un autre) des cigarettes qui font rire et barres chocolatées avec arôme spécial :rolleyes: (classifiées sous l'innocent vocable de "edibles" aux USA -"comestibles"). 

    L'un explique t-il l'autre? Il serait honteux, HONTEUX, messieurs, de présupposer une mentalité de mercenaire chez les ex-politiques (mais est-on jamais réellement un "ex" dans ce domaine?) devenus lobbyistes, et méprisable, MEPRISABLE, messieurs, de pointer du doigt la possible forfaiture d'un ex-élu vendant les intérêts de son pays pour "quelques" billets verts. Non, il me semble plus logique de croire que le job de lobbyiste pour l'industrie de la Marie-Jeanne légale a conduit l'ex-porte parole des gens de couleur orange (depuis remplacé par un autre, aujourd'hui dans le bureau ovale) à tester un peu trop sa marchandise, ce qui l'a ensuite poussé dans les bras d'un représentant du gouvernement chinois qui passait par là et a vu l'aubaine. 

    Donc une pure coïncidence. Ou comment on finit premier dans un concours de circonstances. 

     

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  14. 4 hours ago, Rob1 said:

    J'ai du mal à être aussi positif sur Wikileaks... Les fuites utiles restant dans l'ombre de celles qui ont du mal à se justifier de lancer des alertes (cf. les câbles du Département d'Etat et les War Logs). Ca me laisse l'impression d'un média qui ne se préoccupe en fait pas vraiment de bonne foi d'éviter un danger mais veut obstinément rendre public tout ce qu'il peut.

    La presse était-elle outrageusement pro-Hillary, ou opposée à ce qu'un type inapte occupe la fonction de président ? J'ai surtout eu l'impression qu'il faisait l'unanimité contre lui.

    La différence avec les autres médias, pour moi, c'est que WikiLeaks n'a pas hésité à servir de façade pour une opération étatique de déstabilisation. En outre, Assange a prétendu qu'ils connaissaient la source des mail et que ce n'était pas la Russie (outre la diversion sur Seth Rich), alors que la dernière inculpation de Mueller montre que WL a été en contact direct avec "Guccifer 2.0".

    Cette vision fait certainement partie de l'équation globale, raison pour laquelle le sujet me dérange et je ne peux que signaler que je PENCHE du côté de Wikileaks sans être un fan absolu, sur ce sujet. Je penche en fait plus sur la nécessité d'organisme tels que Wikileaks, et ce encore plus quand je vois ce qu'est devenue la presse pendant la décennie écoulée, sachant que le point de départ n'était déjà pas folichon pendant les années 2000: quand je lance des comparaisons avec d'autres médias, je suis sérieux, et je prends comme exemple le comportement des médias US avant, pendant et après (pendant quelques temps) le déclenchement de la guerre en Irak. La somme de mensonges, d'à plat-ventrisme devant le pouvoir, de nationalisme aveugle et complaisant, de mises à l'index de toute parole divergente (et de couvrage de cul collectif des années plus tard), d'obéissance pure et dure aux affirmations et communiqués venant de l'exécutif.... Fait frémir. Et dans ce registre, FoxNews n'était qu'une voix de plus qui hurlait avec les loups; c'était pas mieux en face. Et tout cela était bien avant que l'impact d'internet ne se fasse réellement sentir sur le secteur. 

    Par ailleurs, la grande facilité avec laquelle le secret-défense est invoqué (aux USA encore plus que chez nous) fait que la démocratie, comme sur tant d'autres sujets, se trouve sans position intermédiaire réellement satisfaisante: ou on a des gens qui cassent les règles comme wikileaks (avec toutes les critiques légitimes que cela implique), soit on a le silence, voire l'à plat-ventrisme. La législation et le comportement adopté envers les "whistleblowers" ("sonneurs d'alarme" en français?) et leur évolution sont à cet égard tout aussi dérangeants. Il ne me semble pas si aisé de choisir l'une ou l'autre position à 100%, et par défaut, je penche plus vers ce qui laisse au moins une chance d'avoir l'info et de la tirer au grand jour, même si cela induit l'existence d'acteurs qui, comme wikileaks, tireront sur la corde, se planteront, voire seront les idiots utiles de quelqu'un à l'occasion (si ce n'est même des complices). Et j'avoue que dans le cas de wikileaks, j'en reste sur le point qu'ils n'ont pas publié de fausse info. Après, il appartient à nos sociétés et à nos arènes publiques de n'être pas aussi vulnérables et susceptibles à des opérations d'intox et de manipulation au départ. Si le débat était un peu plus sain, il serait infiniment moins vulnérable à de telles piqûres de moustiques. Mais dans le cas de l'élection de 2016, j'attends toujours qu'on me montre que les Russes ont réellement pesé dans la balance, avec leur micro-investissement pour l'essentiel foireux en terme d'influence significative sur l'opinion américaine. C'est très affirmé, et aucunement prouvé. Et je doute très fortement que les électeurs indécis et/ou frustrés du Wisconsin, de l'Ohio, du Michigan et de Floride aient été très susceptibles aux histoire d'emails de HRC: ils ont d'autres priorités, le plus souvent bien plus terre à terre. Sans compter ce que je continue à signaler: comment un candidat comme HRC a pu se retrouver à portée de tir électoral de quelqu'un comme Trump? 

    L'influence et le danger attribués à Wikileaks et des organismes comparables sont des paravents, des déflections par des groupes, agences et individus incapables de faire face à leurs merdes, et qui n'ont que trop peu de comptes à rendre en général, ce en quoi les médias les aident beaucoup plus qu'ils ne les dérangent. Alors si ça prend un truc comme wikileaks pour gratter un peu de temps en temps, je dis amen, à défaut d'autre chose. 

    Quote

    La presse était-elle outrageusement pro-Hillary, ou opposée à ce qu'un type inapte occupe la fonction de président ?

    Beaucoup plus nettement pro-Hillary qu'anti-Trump: j'ai assez baigné dedans depuis 10 ans pour voir la différence, et assez lu d'analyses pour voir les virages pris. Ca, et la composition des rédactions, les affiliations sociales, les réseaux dominants.... Ca parle. Après, on peut sans doute dresser des nuances entre qui était "purement" pro-Hillary, et qui était pro-establishment/"business as usual", entre qui était démocrate/progressiste/liberal pur et dur, et qui était hillariste/"I'm with her". Mais en ce qui concerne l'anti-Trumpisme qui fait voter des non votants, qui fait passer des républicains dans le vote démocrate.... Y'a pas eu beaucoup de trace de ça, même dans les rédactions: les conservateurs/républicains/néocons qui ont essayé de faire vivre l'anti-trumpisme de droite (notamment autour de gens comme Bill Kristol -très à droite- ou David Frum -très au centre) n'ont pas rassemblé de quoi remplir un minivan. 

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  15. https://www.thestar.com/news/gta/2018/07/23/what-we-know-and-dont-know-about-the-danforth-shooting.html

    Un "tireur fou", Faisal Hussain, s'est lâché dans les rues de Toronto (quartier de "Greektown"), tuant deux personnes, dont une petite fille de 10 ans, et en blessant 13 autres. Il a lui-même été tué ensuite par la police. Il ne semble pas y avoir de motivation ou de connexion terroriste dans cet acte, à ce stade. Le fait que homme était connu de la police, que sa famille ait publié rapidement un communiqué étrangement professionnel, et que l'agence canadienne de renseignement C-SIS participe à l'enquête aux côtés de la police, aide à faire jaser les conspirationnistes et les médias de droite (tout aussi sensationnalistes et putaclics que ceux de gauche) pour essayer de suggérer l'intention terroriste, essentiellement à cause des origines ethniques et affiliations religieuses du criminel. Mais, en tout cas pour l'instant, il y a bien trop peu d'éléments pour aller dans cette direction. 

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  16. 3 hours ago, Wallaby said:

    http://www.footmercato.net/autre-championnat/la-federation-allemande-repond-a-mesut-ozil_232401 (23 juillet 2018)

    « C’est avec le cœur lourd et après avoir beaucoup réfléchi aux récents événements que j’ai décidé que je ne jouerai plus avec l’Allemagne au niveau international tant que je ressentirai ce racisme et ce manque de respect. (...) Le traitement que j’ai reçu de la part de la fédération ne me donne plus envie de porter le maillot allemand ». Via un communiqué officiel publié dimanche soir, Mesut Özil communiquait sa décision d’arrêter de porter le maillot de la sélection allemande.

    https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/L-allemagne-divisee-apres-l-annonce-de-retraite-internationale-de-mesut-ozil/925060 (23 juillet 2018)

    En Allemagne, la polémique enfle après l'annonce de retraite internationale de Mesut Özil, blessé par les critiques reçues avant en pendant le Mondial concernant ses origines. Si la Turquie a globalement soutenu la décision du joueur d'Arsenal, saluant son «combat contre le fascisme», la réaction s'est avérée bien différente outre-Rhin. Lundi matin, la presse allemande s'en est prise de manière assez virulente au joueur.

    Dans son édition du jour, Bild dénonce une «démission faite de jérémiades décousues» et reproche au champion du monde 2014 de soutenir «un despote» qui cherche à imposer une «dictature islamiste».

    La ministre de la justice allemande, Katarina Barley, a de son côté estimé qu'il s'agissait « d'un signal d'alarme lorsqu'un grand joueur de foot allemand comme Mesut Özil ne se sentait plus représenté dans son pays à cause du racisme ».

    C'est un parallèle historique, mais ce que je vois aux USA devient tout aussi vrai ailleurs, à savoir la politisation de tout dans le système médiatique moderne qui dépend à un degré extrême du niveau quotidien de polémique et d'outrage qu'il arrive à promouvoir pour essayer d'obtenir les clics nécessaires au maintien de son goutte à goutte.... Un phénomène si important, si massif, si permanent depuis maintenant plus d'une décennie et l'avènement d'internet comme fait dominant de l'arène médiatique, et des médias sociaux, qu'il en est venu à impacter nos consciences, nos habitudes, nos manières de penser et de percevoir le monde, aidé il est vrai par une idéologisation croissante de pas mal de gens (avant tout dans les médias) pour diverses raisons (évolution et tendances de l'éducation, réponses aux grands problèmes et angoisses du temps....), la masse critique d'influence et d'organisation atteinte par certaines mouvances (démultipliée par le pouvoir procuré par internet, qui démocratise nombre de choses jusqu'ici rares et chères) et les sujets de tension dans les sociétés développées (et le niveau que certains ont atteint dans ce registre). 

    Et le parallèle qui me frappe ici, via un truc aussi superficiellement simple que le sport-spectacle quand il est très populaire, concerne ce qui a pu se voir en d'autres temps sous l'empire romain d'Orient avec les courses de chars (de loin le spectacle le plus populaire dans l'Empire): l'importance de l'audience et des enjeux passionnels (dans lesquels intervenait le politique par les prises de parti pour telle ou telle équipe) en faisait un objet politique, et ce d'autant plus que, à Constantinople, l'hippodrome (comme à Rome) était juste sous les fenêtres de l'Empereur (comme lieux et enjeux de pouvoir, palais et stade étaient liés), les courses étaient directement sponsorisées avant tout par le trône (panem et circenses), mais surtout, en l'absence de consultation populaire, de libre débat ou même de libre parole, les différents entres opinions, factions, frustrées de n'avoir pas ou peu leur mot à dire, peu d'accès au pouvoir, s'exprimaient par le soutien au sport, entre autres catharsis. La religion, surtout à l'époque difficile du christianisme naissant, avec ses myriades de factions, sectes, chapelles, tendances et courants d'opinions (reflets aussi de différents politiques s'exprimant ainsi jusqu'au registre de la métaphysique et l'utilisant pour s'organiser en groupes différents sous un vernis général censément commun -le christianisme), était aussi ce lieu d'expression, de débat et de conflit. 

    Mais à notre époque qui ne croit à rien, où le ciment social/sociétal (ethnie/culture commune à la majorité, religion dominante même si pas/peu pratiquée, référents affectifs et traditionnels, consciences de classe et de profession, patriotisme/nationalisme, engagement citoyen effectif et concrètement ressenti comme le service militaire....) s'est essentiellement dissout sans être remplacé par rien, ce qui fait diverger les groupes sociaux va désormais bien au-delà de simples différents politiques sur la façon de gouverner (qui pouvaient déjà être bien gratinés, voire extrêmes): on parle là bien de tribus, de référents identitaires qui cherchent à s'approprier tout ce qu'ils peuvent de l'espace public, autant dans les opinions et places politiques que dans des lieux, des sujets de conversation, des modes et objets de consommation, des atours et apparences (fiction audiovisuelle et production culturelle, vêtements....) et.... Tout ce qui en fait a de l'audience. Donc y compris le sport, comme on a pu le voir récemment avec ce truc en Allemagne, ou le présentateur du Daily Show aux USA (un sud Africain) se payant une polémique avec l'ambassadeur de France à Washington sur l'origine ethnique de  l'équipe. Tout est prétexte à lâcher les passions identitaires, devenues enjeu dominant des audiences que l'on recherche et que l'on pousse toujours plus dans ces référents considérés comme prioritaires, loin devant ce qui peut encore subsister de res publica, et de plus en plus souvent aux dépends d'elle. Le tout dans une atmosphère où débattre devient un sport extrême et la liberté d'expression, comme l'accès aux grandes plates-formes pour la pratiquer, a tendance à se faire très théorique. 

    A Constantinople, cette manière de politiser absolument tout ce qui peut l'être et de focaliser l'attention de cette façon sur certains sujets, a donné les émeutes de Nika, suite à une course de chars "chaude". Plus de 30 000 morts et une société déchirée. Là, un millionnaire en short fait un caprice et ça devient politique.... Est-on loin de la situation de Constantinople? 

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  17. 34 minutes ago, Chronos said:

    Rhooooo le méchant.

    S'agissant de la bière, j'ai pu constater que nombre d'anglais de Bruxelles se sont convertis à la trappiste sans trop réchigner, bien que l'on puisse entendre, de temps à autre, des rappels de l'existence d'une ... chose appelée "Shandy".

    [Mode militant FN tordu ON]

    Oui, mais ça c'est la bonne immigration: les gens éduqués et civilisés, en petit nombre, qui s'adaptent et adoptent nos coutumes. Là, je parle des hordes de CSP+ britanniques qui déferleraient en masses sur le continent pour combler les vides créés par des industries à haute VA déménageant trop rapidement pour que l'offre de travail dans les pays concernés puisse suivre. Un raz de marée de gens inassimilables qui, en vastes groupes, ne se sentiraient aucunement obligés de s'intégrer et imposeraient leurs moeurs leurs idées, leurs coutumes dans nos pays, ignorant notre identité séculaire, notre bon couscous national et bien d'chez nous, pour imposer la sauce à la menthe universelle, la gravy au petit déjeuner avec des haricots en boîte trempés dans de la sauce tomate.... ET SUR DES TOASTS! Sur des toasts, on n'a pas idée, namého! Et ils imposeraient leurs idées bizarres (imposer l'expérience homosexuelle dans les internats pour jeunes garçons?), refusant l'assimilation et offrant leur allégeance à des leaders tribaux, telle cette vieille femme en costume bizarre qui semble ne jamais porter deux fois le même chapeau et se déplace dans une voiture à chevaux. 

    C'est la fin! Ils reviennent! Vite, trouvez les ADN de DuGuesclin, Jeanne d'Arc, Dunois et toute la bande, pour qu'on les refasse.Et où est Thierry La Fronde ces jours-ci? On a besoin de son moule-burnes! 

    [Mode militant FN tordu OFF]

     

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  18. Reporté dans RT vendredi, confirmé par Glenn Greenwald dans The Intercept: il semblerait que le gouvernement équatorien en place, contrairement au précédent, soit plus obéissant envers l'Oncle Sam. Il s'apprêterait à lever l'asile offert à Julian Assange dans son ambassade à Londres. Depuis l'élection de 2016, Assange n'a plus de soutien dans le parti démocrate (en tout cas chez "ceux du haut"), et encore moins avec le battage constant autour du rôle réel ou supposé de la Russie dans l'élection de Trump, tous les élus de gauche un tant soit peu éminents restant sur la ligne de la polémique qu'ils voient comme la plus importante. A droite, Assange n'a pas de soutien notable depuis longtemps, à part les libertariens et peut-être Donald Trump (qui ne bougera pas un doigt, on s'en doute). 

    Est-ce la fin de Wikileaks? On peut fortement douter que le RU refuse l'extradition d'Assange une fois qu'il sera sorti de son refuge, et l'ancien président équatorien décrit son successeur comme à plat-ventriste devant Washington, donc aucune demande ne viendra de ce côté. Techniquement, il n'y a pas grand-chose contre Assange sur le plan légal: il n'y a en cours qu'un mandat d'arrêt de 2012 pour refus de se présenter à une audience sur son histoire de refus d'être extradité en Suède, chose qu'il avait évitée en obtenant l'asile de l'Equateur. Au jour d'aujourd'hui, c'est tout ce qui lui pend officiellement au nez, et le risque n'est "que" de 3 mois de prison (pas forcément ferme) et une amende, et il pourrait même faire valoir son temps déjà servi en prison au RU pour éviter l'essentiel. Mais le risque est que l'engrenage ne l'attende à la sortie: pourquoi, sinon, cette levée de l'asile par l'Equateur? Le Département d'Etat fonctionne mal, mais pas à ce point, et le Département de la Justice, tout comme les commissions d'enquête du Sénat (et Mueller) fonctionnent à plein régime. Assange n'a jamais été accusé d'aucun crime, juste assigné à comparaître pour être interrogé, mais une fois à l'air libre, quelles sont les chances qu'il se retrouve pris par le système judiciare américain, soit un trou sans fond? 

    Je suis tout sauf impartial dans cette histoire: Wikileaks est un étrange objet, très ambigu et difficile à réellement cerner, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'est agi, dans la période récente, d'une source d'information essentielle pour le débat public, et le degré extrême d'agitation de divers gouvernements autour de la question, à lui seul, justifie qu'on s'excite un peu. Assange a des angles morts, et son organisation a montré certains biais et attitudes pour le moins questionnables à certains moments, mais le bilan global, surtout à notre époque, avec tous les problèmes autour des sujets de l'information, du débat et de la liberté d'expression, est plus que positif à mon sens. 

    Ceux qui le voient se demander si Wikileaks n'a pas été pro-Trump en 2016 doivent aussi se demander ceci: ils avaient l'info sur Clinton. S'ils ne l'avaient pas diffusée, ça aurait été favoriser Clinton. Y'avait pas de position neutre dans ce cas. Et ils ont surtout publié des trucs montrant que le camp Clinton avait enfilé Sanders. Il y a quelques échanges douteux avec Don Trump Jr, mais au final, ils n'ont pas été très actifs dans la phase finale de la campagne, et ils restent avant tout un média (pas une plate-forme): ils ont une info, ils la publient. Ils ont moins de moyens d'enquête que de sources bénévoles, donc ils dépendent plus des infos qu'ils reçoivent qu'ils ne peuvent orienter leurs recherches. Mais surtout, si c'était même le cas qu'ils étaient activement partisans (de Trump en l'occurrence), en quoi cela les différencierait du reste des médias? L'essentiel des journaux et chaînes américains était outrageusement pro-Hillary, et ils ne se sont pas privés de déformer la vérité, de la présenter sous des jours très partiels et partiaux, voire de mentir purement et simplement.... A quel moment Wikileaks a publié des fausses infos? Je cherche encore. Quand à leur parti pris pour Trump, je le vois que très partiellement, et très momentanément, au plus (et je vois plus d'anti-Hillarisme, anti-establishment de droite et de gauche). Pour le reste, j'ai pas vu beaucoup de médias se priver de sortir des documents acquis illégalement (type: les dossiers de Snowden) ou de façon équivoque. Donc qu'est-ce qui est exactement reproché à Wikileaks que d'autres n'ont pas fait 100 fois? Ils n'ont pas de ligne narrative, ils ne sont pas alignés sur un parti ou une faction, c'est tout ce que je vois. 

    Et c'est bien là le problème: Greenwald pose la question à ses confrères de savoir s'ils peuvent voir au-delà de leur esprit ultra-partisan, de la ligne narrative qui est aussi bien la leur que celle des entités corporate qui contrôlent leurs médias. Parce que voir un Assange enterré sous des années de procédure pour diffusion de documents classifiés (en aucun cas une nouveauté), voire emprisonné, leur nuira tout autant, pour peu qu'ils s'intéressent aux libertés de la presse. Et, que ce soit justifié ou non, l'accuser d'être partisan (de Trump, cad la réincarnation D'Hitler dans l'esprtit actuel des baveux américains) relève d'un haut degré d'hypocrisie. Le précédent en cas d'extradition aux USA serait terrible pour ce qu'il nous reste de presse. 

     

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  19. 6 minutes ago, Kiriyama said:

    Ce qui est dingue c'est que malgré le manque de crédibilité de Trump, les démocrates n'ont apparemment toujours pas de candidats crédibles à lui opposer pour les prochaines élections. Même si c'est pas pour tout de suite, ce serait bien de voir une figure émerger chez eux pour prendre le relais de Clinton. 

    Ils ont fait un sondage dans les dernières semaines, je ne sais pas à quel point il est biaisé (notamment pour diminuer ou tenir à l'écart des gens comme Sanders).... Biden arrive largement en tête. Les noms qui tournent en général sont le sien, Sanders, Elizabeth Warren, Cory Booker, Kamala Harris et Kirsten Gillibrand. Je ne vois pas vraiment les 3, voire 4 derniers porter une très forte candidature (mais on ne sait jamais ce qu"une campagne peut créer) ni avoir un vaste pouvoir d'attraction sur les indécis, ceux qui se méfient désormais structurellement et agressivement des systèmes en place (dans les partis surtout), les indépendants et même les "nouveaux démocrates"/progressistes divers et variés (la "vague" Sanders et assimilés). Biden reste une inconnue en termes de résultats: il décevra tous ceux qui veulent un visage nouveau, tous ceux qui, à gauche, digèrent mal l'ère Obama (néolibéralisme, inégalités, peu de changement, politique extérieure, écoutes clandestines....), beaucoup de progressistes qui attendent un virage net à gauche, mais d'un autre côté, il a son charme, un nom connu et une image, une assurance, un haut niveau d'expérience CREDIBLE (contrairement à une Clinton qui avait besoin que ses thuriféraires des médias répètent sans arrêt qu'elle savait tout et avait toute l'expérience du monde, elle qui n'a jamais occupé une position sans l'appui d'un nom acquis par son mari et l'approbation de l'establishment, et n'a aucune politique, surtout réussie, à son actif), un certain niveau de connexion et de crédibilité auprès des classes moyennes et populaires blanches.... Mais il est vieux, son image est en partie usée par l'association avec le dernier président (qui a grillé des cartouches), et il est une incarnation éminente d'un establishment démocrate pas particulièrement en odeur de sainteté. A cet égard, Booker, Harris et Gillibrand sont dans la même situation. Donc.... 

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  20. 1 hour ago, Kiriyama said:

    Oui, mais curieusement à l'inverse de la Ford T tu n'as pas d'effet de lassitude vis-à-vis de ces séries alors qu'il existe des alternatives. 

    Ah bon? Qu'est-ce qui te fait dire ça? Mon opinion est plutôt que ces séries, faites pour être attrape-tout, sont celles qui, au milieu de pas mal d'autres essayant d'appliquer les mêmes recettes, ont survécu au processus darwinien qui a lieu pour conquérir le marché de cette portion du grand public qui veut mater une série "confortable", qui veut (consciemment ou non) garder ses habitudes. Pour ce faire, il faut un gimmick (la profession des personnages, un domaine d'expertise plus ou moins réel sur lequel on s'épanche avec une débauche de termes techniques et d'angles de scénario dont il est de peu d'intérêt de les rendre crédibles), un scénario type pouvant avoir mille et une variations (les épisodes), une histoire de plus longue haleine (le fil rouge) donnant un relatif sentiment de continuité, d'enjeux (selon la règle du "McGuffin": tout a l'air gigantesque et menaçant tant que ça n'arrive pas, et quand ça arrive, c'est juste un épisode de plus) et d'attrait sur la durée, et enfin des personnages. Des personnages suffisamment génériques et archétypiques pour que tout le monde puisse rentrer dans au moins un, suffisamment improbables pour que tous ceux qui s'identifient aient cette impression de super-pouvoirs, suffisamment gentillets/sympathiques pour donner ce vague sentiment récurrent de confort en regardant le petit univers douillet de la série, et ayant à l'occasion un petit (très petit) aspect de leur personne qui est torturé (improbablement, pour flatter l'ego) et/ou un problème grave, secret et de longue durée (aussi souvent improbable, voire purement débile) pour simuler quelque chose "d'unique" à ce personnage par ailleurs parfaitement insipide. Les interactions de type "familiales" (caricaturalement, en plus d'être peu plausibles à un tel niveau en situation professionnelle) entre ces persos sont favorisées pour exacerber le côté "cozy" qui fait des guilis à l'esprit fatigué en fin de journée, quand vient le temps de se légumer devant la télé. 

    Toutes appliquent de telles recettes, peu survivent au processsus de sélection, parce que personne ne sait réellement dire comment cette sauce faite d'ingrédients pré-formés et insipides prendra: au final, cela tient peut-être au mix d'acteurs et à leurs interactions, à des petits détails qui font qu'un groupe de persos plaira alors qu'un autre très similaire ne le fera pas, à l'intérêt geekesque pour le gimmick et le type d'intrigues (ou plutôt l'atmosphère particulière qui s'en dégage puisque c'est toujours la même intrigue).... Qui sait exactement? Peut-être que le moment où la série est lancée compte aussi beaucoup: la même série démarrée un an avant ou un an après pourrait peut-être se planter lamentablement là où elle réussit quand elle trouve son "heure H" via beaucoup de hasard, en entrant en résonnance avec un public de taille suffisante. 

    Mais la Ford T n'a jamais lassé (avant que mieux et moins cher n'arrive sur le marché): elle était un produit utile (et même révolutionnaire pour les vastes pans de population qui avaient soudain accès à une voiture) qui ne promettait pas plus qu'elle ne pouvait donner, et ne prétendait pas être plus que ce qu'elle était. Elle a donc eu une looooonnnngue carrière et bien satisfait ses acheteurs. Les séries dont on parle ont une utilité marginale, et ne fonctionnent essentiellement que parce qu'elles ont su survivre au processus de sélection qui vise à prendre la part de marché de notre flemme en fin de journée. Je parierais que l'immense majorité des audiences de ces trucs n'est pas pendue à l'intrigue du jour ou à l'arc de saison, mais juste au tout petit confort flemmard de ceux qui n'attendent rien de leur divertissement qu'un petit moment passé distraitement à légumer et semi-regarder, avec l'occasionnelle update sur la vie des persos. Bref, de la junk food réchauffée pour la semi-déprime routinière du quotidien. C'est pas le repas, c'est pas nourrissant, mais on décompresse comme on peut. 

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