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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. Le maire de Londres, Sadiq Khan, qui depuis le début, joue la carte la plus anti-Trump possible et s'en sert d'outil de relations publiques pour booster son image (qui en a besoin vu certains programmes contestés qu'il a lancé.... Et le niveau de criminalité dans la capitales anglaise) a récemment autorisé un groupe militant à faire voler au-dessus de la ville un ballon de 6m représentant la tête de Trump avec un corps de bébé en couches culottes, pendant la visite du président américain. Pas en reste sur le registre de l'humour douteux, un autre groupe a automatiquement réagi à la chose en crowdfundant en une nuit (objectif initial de 10 000 livres) un ballon de même gabarit avec aussi un corps de bébé et la tête de Sadiq Khan. 2 questions sont en suspens: sera t-il possible de fabriquer le truc dans les 6 jours qui séparent la réussite de l'opération de la visite de Trump? Et Sadiq Khan autorisera t-il ce ballon à flotter gaiement aux côtés de celui qu'il a (politiquement et légalement) approuvé? L'humour britannique est mis à rude épreuve. On en tremble. Personnellement, je veux que Lord Buckethead tienne la ficelle des deux ballons et soit l'officiel désigné pour les lâcher..... On peut rêver. 

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  2. 5 hours ago, Skw said:

    Il semble surtout que la ligne rouge n'a pas été tracée à l'encre bleue et on se demande également en quoi elle est orthogonale. Tu croyais nous griller les neurones avec tes deux contrées pommées ?

    Et toi, à répandre de la propagande subliminale: une seule de ces deux contrées est "pommée": l'Eure et Loir; je doute qu'il y ait un seul pommier sur l'île de Pâques.... A moins que, à moins que..... Une base secrète souterraine s'y trouverait, vouée à cultiver des pommiers transgéniques :blink:

    Donc une faute d'orthographe involontaire? I THINK NOT! Vous, môôôssieur, faites partie de la conspiration :wacko:(même si je sais touours pas à quoi elle conspire :huh:, ce qui est irritant), et avez essayé d'induire Alexis, innocent quêteur de vérité :rolleyes:, en erreur, au risque de le faire passer pour un conspirationniste. N'avez-vous pas honte, enfin :tongue:??!!! 

    Bon, maintenant je peux aller prendre mes pilules.... Avec un tilleul menthe. 

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  3. 2 hours ago, Rob1 said:

    De mon côté, j'avoue ne pas avoir la moindre connaissance pour peser ce genre d'influence. Il me semble que les e-mails ont été le sujet n°1 de la période finale de la campagne, avec rebondissement régulier, mettant Hilary sous un mauvais jour (avec démission d'une responsable du DNC à la clé), et sans équivalent de l'autre côté. J'ai du mal à croire que ç'ait été sans conséquences sur le vote, surtout un vote aussi serré en fin de compte.

    Sur la scène "grand-médiatique", oui, ça a compté.... Pour ceux qui s'y trouvent et les minorités (socio-économiques, idéologiques, géographiques) qui les regardent et pour qui ces engueulades entres "insiders" et ces galipettes hautement télégéniques sont tout ce qui compte. Pour beaucoup de monde, surtout les électorats-clés dans ces élections (des groupes et types d'individus spécifiques essentiellement dans 4 Etats, principalement des démocrates désabusés, des abstentionnistes fréquents, des CSP moyennes/basses qui souffrent, des patriotes sans attache politique dominante mais en colère....), dont le comportement s'est défini selon les lignes de "voter ou pas voter", "voter mais cocher/valider ou pas la case présidentielle", "voter pour le business as usual ou la possibilité de secouer le cocotier", "balancer une grenade dégoupillée sur tous ces connards de politiques ou crever la bouche ouverte", pour eux, donc, l'élection se ramène à un ou deux sujets dominants. L'électeur de base ne se fait que rarement l'illusion de voir un programme politique comme un menu à la carte où il peut avoir un large choix d'items. Immigration, travail, "culture wars", santé, mécontentement contre la gouvernance en place. Il votera sur un ou deux de ces sujets et A Dieu vat pour le reste. Pour cela, suivant ce qu'il sait ou pas de tels sujets, il votera avec un mélange d'illusion, de sentiments et de connaissance qui se traduisent par une cote de confiance en une personne: HRC en avait une déplorable longtemps avant l'élection, handicapée en plus par la gouvernance démocrate non seulement nationale, mais aussi, souvent, locale (et dans des coins comme le Michigan, le Wisconsin, l'Ohio, ils ont plus d'expérience dans ce domaine), en partie parce que c'est justifié, en partie parce que c'est la gouvernance en place (donc qui perd du crédit pendant l'exercice).

    Ajoute encore, plus que la gouvernance démocrate, le ton général du discours, la "zeitgeist" médiatico-culturelle et ses travers idéologiques aujourd'hui réellement caricaturaux, qui est trustée par les démocrates/la gauche, et condamne autant le type de population de ces régions qu'elle nie leur problème (vous êtes blanc, et pire encore, vous êtes un homme? Vous êtes donc privilégié, et sans problème, ou alors des trucs ridicules). HRC avait un "ground game" mille fois supérieur à celui de Trump, cad des gens allant faire du porte à porte, organisant des meetings locaux.... Et pourtant n'a pas réussi à convaincre, alors que ce "média" est de loin le plus productif en matière d'efficacité électorale (contrairement à la pub et à tout ce qui passe par l'audiovisuel, qui peut même assez souvent être contre-productif): ça veut peut-être dire qu'il y avait un problème avec la candidate, avec le parti, avec le discours, voire avec les militants eux-mêmes (nombre d'échos indiquant qu'ils écoutaient peu, parlaient beaucoup, donnaient des leçons de morale, jugeaient beaucoup....). 

    Des "révélations" sur des emails ont peu d'effet face à de tels facteurs dominants, surtout auprès d'électorats qui ne sont pas des geeks d'infos, professionnels et/ou CSP+ citadins des côtes, branchés à H24 dans la bulle médiatique. Et même si c'était le cas, il faut bien qu'il y ait eu un problème bien plus grave chez HRC/les démocrates (et les républicains pendant la primaire) pour que ce hurleur de carnaval ait pu se retrouver à portée de tir de la "super candidate déjà élue par anticipation avec tous les avantages dans sa poche". Sérieusement, y'en a encore qui se demandent comment Jospin s'est pris sa gamelle en 2002? Parce que tout d'un coup, y'avait une vague de racisme écrasante? Ou y avait-il un problème dans les partis "de gouvernement"? Y'a un moment où l'argument du "vote utile" ne marche plus parce que trop de monde en a assez, et n'ont pas d'autre exutoire. Que Trump ait pu ratisser plus qu'un électorat d'ultra-droite en colère (peut-être 10 à 15% de l'électorat en poussant la définition au plus large possible) et des républicains votant tribal, ceux voulant la Cour Suprême (cad le vote religieux, un petit tiers de l'électorat républicain actif, soient 10% de l'électorat votant) et ceux ne pouvant se résoudre à HRC malgré tout leur dégoût de Trump (ça ferait quoi? Mettons la moitié du reste), qu'il ait pu faire ça au lieu de se contenter de ce que j'estimerais finalement autour de 35%  de l'électorat votant (avec une abstention encore plus forte qu'à l'ordinaire), cela est plus que majoritairement imputable au camp d'en face. Pas aux Russes, pas à une galipette médiatique de dernière minute, pas à la propagande de Breitbart ou aux Illuminati. 12 à 20% des électeurs Sanders ont voté Trump, et 20 à 25% des électeurs de Trump étaient des non républicains pouvant pas le blairer.... Ca devrait dire quelque chose. Mais apparemment pas aux démocrates, et surtout pas à Clinton. 

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  4. 13 minutes ago, Alexis said:

    Coïncidence ?

    Je ne crois pas...

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    Mmmmmmmmf, l'occurrence est en effet fort étrange.... Quelqu'un est allé enquêter? Cette personne est-elle encore seulement en vie, après avoir approché un tel secret? Comment cela a t-il pu rester hors de l'arène publique si longtemps? Au prix de quelles horreurs sans nom? 

  5. 19 minutes ago, Rob1 said:

    C'est vrai, mais dans ton messages tu oublies quelque-chose qui me semble le plus important : la fuite des emails du DNC, ces mails piratés par les Russes, qui ont atterri miraculeusement chez Wikileaks, et dont on a parlé toute la campagne ou presque.

    J'avoue avoir un biais fort sur ce genre de choses (et pareil si c'était arrivé à l'autre parti): si c'est la vérité, et si c'est important pour l'électeur, je me fous un peu (sans doute trop) de savoir comment c'est arrivé sur la table. La lumière du jour est le meilleur nettoyant pour la saleté. Je sais bien que les méthodes et processus pour arriver à un petit morceau de vérité comptent beaucoup, mais pour un truc de ce genre, j'ai du mal à condamner la chose. Mais je n'ai toujours rien vu de convaincant disant que ça a pesé lourd dans la décision de vote, ou de non vote, de suffisamment d'électeurs: dans les 4 Etats qui furent de fait le "swing vote" (et dans bien d'autres), les motivations étaient à mille lieues de telles préoccupations, et l'impopularité de Clinton et/ou du DNC remontaient à bien plus longtemps, de même que le dégoût de la politique (ou au moins de ses acteurs établis) et l'envie maladive de changement, quelle qu'en soit la nature (une envie sur laquelle a surfé Obama.... Et dont il n'a fait que parler, sans changer grand-chose, même quand il en avait le pouvoir effectif). Les emails étaient un bon truc pour exciter les activistes trumpistes dans des meetings, mais un électorat, c'est beaucoup plus vaste que le public d'un meeting, et sa partie indécise (pour qui voter? Faut-il même aller voter?), surtout dans une zone en difficulté, ne se séduit ou dégoûte pas avec des histoires de Russes ou d'emails. 

     

  6. 1 hour ago, Shorr kan said:

     

    Il n'est à la tête d'aucun pays européen ni n'exerce pour l'instant aucun mandat, mais pour moi il a l'étoffe des grands............roulement de tambours............

      Hide contents

     

    .......et ce n'est autre que Lord Buckethead , ou seigneur à la tête de seau en français.

     

                                                                               6-13-2017-1-42-54-AM-2831475.jpeg

     

     

    I approve this message, I approve of this candidate. Naturalisons-le et mettons-le sans réserve à la présidence absolue et autocratique des destinées de l'Europe. 

    [Mode machiavel/old style ON]

    Et comme on ne connaît pas son visage, s'il fait chier, on peut remplacer celui qui se trouve sous le seau....Seul le seau compte :sleep:! Allez hop, revenons au temps civilisé des tyrannies tempérées par l'assassinat. Avec ici l'avantage que l'assassinat resterait connu d'un tout petit nombre seulement, le "visage" public ne changeant pas. C'est important la continuité gouvernementale.... Si, si. 

    [Mode machiavel/old style OFF]

     

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  7. 4 hours ago, Boule75 said:

    @Tancrède : parler de "collusion" semble effectivement aller bien loin dans cette affaire, et d'ailleurs c'est, si je ne m'abuse, presque exclusivement le camp Trump qui utilise ce terme. Il me semble que les gens sérieux utilisent "interference", y compris la commission sénatoriale ; "collusion" est un buzzword Trumpiste destiné à la propagande négative (voir NO COLLUSION).

    Si on parle d'interférences, donc, c'est beaucoup plus clair, et beaucoup moins contestable, et si Mueller va au bout sans se faire assassiner ou virer, s'il y a procès, ce qui est c'est tout sauf sûr, on devrait avoir confirmation de l'essentiel des informations sorties depuis l'élection. Il y a certes les démarches exploratoires pour pirater les machines de votes, mais il y aussi tout le pan des désormais nombreuses rencontres entre l'entourage de Trump (plein de monde) et les russes, aux states ou à l'étranger, et évidemment tout ce qui est sorti via Wikileaks, les Guccifer et autres, les courriels de Podesta, ou du DNC, etc...

    En fait d'interférences, les russes ont trouvé un terreau particulièrement fertile sous la forme des opposants fanatiques à Clinton, Trump inclus, et ont concouru à les alimenter en dirt, buzzwords et, marginalement certainement, par quelques informations et campagnes via les réseaux sociaux. Nier que les russes aient pris le Trump Train Wreck en marche, sans y croire vraiment, sans que ça leur coûte très cher, et essentiellement dans l'objectif de nuire à Hillary Clinton en rajoutant leurs petits moyens aux moyens considérables déployés par les Rep's sur place, ça me semble doucement absurde.

     

    En passant, nouvelle itération du biais cognitif décrit l'autre jour : on parle d'un comité parlement assez sérieux, bi-partisan qui prend des positions argumentées - à mille lieux les délires mensongers de son homologue de la Chambre des Représentants cornaqué par Nunes - un Comité, enfin, qui n'a pas encore rendu ses conclusions définitives et qui est dirigé par un Républicain. Et ce que tu en retires en tout et pour tout, c'est "les Démocrates sont des cons". Allez comprendre... :ph34r:

    C'est ce que tu retiens de ce que j'ai écrit :huh:? J'essaie personnellement de voir ce qui marche et ce qui marche pas électoralement, et je pointe particulièrement, côté démocrate (ou plutôt du côté de la direction démocrate, le parti semblant de plus en plus en flux/conflit), l'obsession sur une instrumentalisation du sujet russe qui semble plus contre-productive qu'autre chose, et ce avant tout parce que ça semble leur permettre d'éviter l'introspection dont ils auraient eu besoin AVANT de choisir Clinton, ou PENDANT les primaires... Et qui a partiellement lieu maintenant, hélas sous de mauvais auspices (confrontationnel, idéologique, mené par des groupes d'excités et sur fond de colère peu encline à écouter) à force d'avoir été étouffée par "le haut". Un "haut" qui s'obsède sur les mauvais sujets et s'aliène du monde (voir les chiffres d'adhérence ou popularité du parti depuis l'élection, particulièrement chez les jeunes adultes et les jeunes: c'est pas brillant, voir pour certaines catégories, c'est l'exode). 

    Que le GOP soit pourri et con, c'est un fait, et ça fait des années que j'ai posté abondamment dessus: pourquoi, à la minute où je pointe 2-3 trucs sur les démocrates, ai-je soudain un "biais cognitif" qui ferait de moi quoi? Un pro-Trump? Je suis en train de voir une évolution en accéléré de la scène politique américaine, ainsi que de leur scène médiatique, mais quelque part, faudrait juste dire que c'est le GOP les méchants? Pourquoi pas "tous méchants", "tous cons", "tous pourris" (je fais pas de fausses équivalences, et les gradations sont difficiles), tous jouent à un jeu d'hypocrites et de dupes parce que c'est de la politique, et à un jeu de corruption parce que tous en croquent, même si selon des modalités différentes? 

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  8. 6 hours ago, Alexis said:

    Très intéressant. Cela montre Helmut Kohl comme une variation sur le thème du responsable européiste convaincu que la nation c'est la guerre, donc corseter ou idéalement défaire les nations ce serait la paix. Ce qui n'est pas une vraie surprise certes, mais l'étude détaillée du cas Kohl dont le rôle fut crucial au moment non seulement de la réunification mais surtout de la transformation de la CEE en UE et de la marche vers l'euro est instructive.

    Avec vingt ans de recul, on peut remarquer que :

    - En plus de l'erreur fondamentale, classique parmi les européistes, qui consiste à inverser cause et conséquence "C'est l'UE qui a fait la paix en Europe" alors que c'est bien la paix générale qui a rendu possible de faire l'UE

    - Jointe à l'aveuglement sur les causes de la fermeture du dernier cycle de guerres européen, c'est-à-dire l'écrasement du bellicisme allemand, la prépondérance de deux puissances intéressées à conserver plus qu'à conquérir URSS et Etats-Unis, et la dissuasion nucléaire pour forcer et garantir leur prudence

    - Il faut encore noter une erreur complète de diagnostic sur l'Allemagne, dont on pouvait certes dire il y a un siècle qu'elle était trop petite pour dominer l'Europe et trop grande pour ne pas y tendre, mais qui a changé depuis sous l'effet des guerres et de la démographie : démographiquement et économiquement elle ne représente guère plus qu' "une France un tiers" et sa jeunesse à peu près autant que celle de la France. Dans les années 1930, c'était deux fois et 2,5 fois respectivement. Et il faudrait encore parler de l'ascension de pays comme l'Italie et l'Espagne, et des autres

    - Et encore une erreur catastrophique sur la solution, puisque l'euro censé limité la puissance de l'Allemagne et favoriser l'entente entre Européens a abouti au résultat diamétralement inverse. D'une part le fait que la gestion de l'euro a été pensée sur le modèle germanique - pour lever les méfiances allemandes qui étaient grandes à l'époque contre l'idée d'une monnaie unique - a donné un avantage économique à l'Allemagne, l'euro qui n'est qu'une cote mal taillée pour des pays comme France et Italie est bien ajusté au contraire pour un pays comme l'Allemagne. D'autre part la rigidité des choix politiques européens, du fait des traités, donne en pratique à l'Allemagne - le chef de file des pays qui n'ont pas à se plaindre de ces choix - le pouvoir et le rôle de toujours refuser ou limiter à quia des adaptations de ces choix... ce qui génère un ressentiment anti-allemand non négligeable (ce sont des "nazis"), symétrique du mépris assez répandu pour les "sudistes", "Latins" et autres "cochons" (PIGS). Bref, le résultat est bien d'organiser la mésentente à échelle continentale ! Et la question de la migration de masse, jointe à celle de l'euro, n'est pas faite pour améliorer les choses

     

    Cela me semble un peu dur. Kohl était un homme d'Etat rusé - beaucoup le sont - qui se souciait d'emmener le peuple là où il voulait qu'il aille, bref de faire partager sa vision. Ce sont bien les Allemands qui l'ont élu et réélu, de même que ce sont les Français qui avaient élu et réélu Mitterrand, etc.

    Le problème de Kohl n'était pas sa ruse. C'était l'erreur fondamentale de son projet. Qui était aussi celle de Mitterrand :

    - "Je ne crois pas qu'à notre époque la France, hélas, puisse faire autre chose que passer à travers les gouttes" - à Chevènement en 1979

    « La France est notre patrie, l'Europe est notre avenir. » - élections européennes de 1989, c'est-à-dire que la France n'a pas d'avenir

    - Enfin la méfiance voire la crainte qu'il conserva toujours au sujet de l'Allemagne, derrière les protestations d'amitié... se montrant en cela moins lucide et moins moderne que De Gaulle lequel avait compris que la surpuissance allemande appartenait au passé

    Quand on se rend compte qu'à l'époque, ces choix ont été faits et/ou préparés en Europe avec des types comme Mitterrand, Kohl et Andreotti..... De purs sphynx roublards comme pas deux et maîtres de leur jeu.... Il y a bien des raisons de ne pas les blairer et d'être en désaccord avec leurs choix, mais côté profondeur et habileté, ils sont durs à battre.... Et le contraste avec ce qui est disponible aujourd'hui est certain. 

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  9. 53 minutes ago, rogue0 said:

    Petite brève rapide : un autre rapport intérimaire est sorti de la commission au renseignement du Sénat
    (note, c'est la seule commission qui travaille encore en mode "bipartisan" Dem + GOP et non sabotée par Nunes).

    https://www.burr.senate.gov/imo/media/doc/SSCI ICA ASSESSMENT_FINALJULY3.pdf

    http://thehill.com/homenews/senate/395408-senate-intel-committee-no-reason-to-dispute-ic-assessment-of-russian-election

    Il répond à la question :
    Est-ce que le rapport des SR américains du 06/01/2017 sur les interférences russes (pour faire élire Trump) était-il impartial, professionnel, et juste ?
    (selon les attaques quotidiennes de Nunes/et Trumpistes sur le FBI et les SR, évidemment non)

    Pour faire court, la réponse unanime de la commission est oui (tonton Poutine préférait Trump et a tenté de le faire élire)
    Et n'a aucune raison de douter de la conclusion des SR .
    Par contre, la commission ne répond pas aux accusations de collusion active (cad coordination russe-campagne Trump), qui est du ressort de Mueller

    J'ai fait un pari perso sur la réponse des trumpistes face à ce rapport : enterrement, enfumage, attaques personnelles sur la commission, ou badaboum de diversion.
    Je parie sur l'enterrement et le badaboum.
    Je vais chercher le popcorn :dry:

    Je crois assez peu à l'idée de collusion: même la décision de Trump de se présenter à l'élection fut un truc improvisé, et personne, camp Trump compris, ne lui donnait 1% de chance de survivre aux premiers stades de la primaire républicaine. Un service de rens n'aurait jamais parié sur lui, et c'est d'ailleurs ce qu'on a pu apprendre de ce qui s'est passé du côté russe.... Ils ont pris le train en marche, avec très peu de moyens, et ont en essence fait du trollage pendant un bail, ne commençant à foutre des moyens un peu significatifs que tard dans la course, en fait après que Trump ne soit devenu le candidat désigné du parti. Et même là, malgré ce que la presse américaine veut faire croire des "capacités" russes, c'est resté essentiellement de l'artisanat même pas super élaboré. Que les Russes aient fait quelque chose, c'est certain, mais que ce quelque chose ait réellement compté dans l'élection, c'est plus que douteux; quand on voit que les médias n'ont trouvé à s'en prendre qu'à quelques pages facebook et quelques vidéos youtube qui ont à peine été fréquentées, et en plus en grande partie APRES l'élection, ça fait un peu réfléchir. Alors oui, les Russes ont foutu quelques dizaines de millions dans un trollage exacerbant une polarisation agressive de la scène politique américaine (qui n'en avait pas réellement besoin: ils peuvent se haïr tout seuls, merci Vlady), mais qu'ont-ils fait là que les Ricains eux-mêmes n'ont pas fait depuis très longtemps avec un tas d'autres pays (Joe Biden vantant encore récemment, devant des étudiants, de l'action US qui avait changé élection et décisions gouvernementales en Ukraine, par exemple)? C'est le jeu, au final, aussi débectant que ça nous paraisse. Les seules questions utiles sont: ont-ils pesé dans l'élection? Là, vu les sommes engagées dans l'élection US (plus de 5 milliards -qu'on peut tracer- dans le cycle électoral, rien qu'en pubs) et le degré d'investissement de la population, je crois qu'on peut dire assez facilement "non". Mais continuer à en parler évite aux Clintoniens de se demander comment un clown de la télé réalité, plus impopulaire encore que HRC, a pu n'être pas distancé de 10 ou 15% par une politicienne pro à l'image de marque plus qu'établie, beaucoup plus d'argent et tous les astres alignés pour elle; faudrait quand même pas essayer de voir ce qui va pas dans les partis US. Autre question qui compte; y'a t-il eu collusion? J'ai du mal à le croire, vu l'étroitesse de la fenêtre de tir, et plus encore la bande de pieds nickelés qui constituait l'équipe Trump: s'ils avaient pu, je n'ai aucun doute qu'ils auraient collaboré, comme on a pu le voir avec l'épisode du fils parlant à "l'avocate" russe, mais cette équipe aurait franchement eu du mal à organiser une bataille de pelochons dans un bordel. Alors les imaginer en train d'avoir une collaboration soutenue avec une puissance étrangère à l'insu des services de rens.... Ooouuuaaaaiiiis. C'est peut-être biaisé, mais j'y crois pas trop. 

    M'enfin, tout ce qui compte pour le parti démocrate, c'est de continuer à avoir ce truc à agiter pour hurler dans les médias, pointer des doigts et dire que Trump est le caniche de Poutine. Ce dont, apparemment, la grande majorité de la population votante n'a qu'assez partiellement quelque chose à foutre. C'est assez navrant par beaucoup d'aspects (notamment parce que cela évite de trop fouiller les rapports, surtout financiers, aisés de nombre de candidats avec des puissances étrangères), mais je ne suis pas sûr, au final, que la démocratie soit en danger à cause de cela: je vois en revanche une forte instrumentalisation du sujet à l'ouest pour taper sur un tas de libertés et imposer beaucoup de contrôles, surtout sur l'activité en ligne et les communications en général. Le seul truc que je trouverais réellement préoccupant pour les ricains, ce sont les tentatives, vraisemblablement russes, de pirater des machines à voter, parce que vu la façon dont c'est organisé aux USA (essentiellement du ressort des comtés, soient des entités de peu de moyens), ça offre beaucoup trop de vulnérabilités. 

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  10. 41 minutes ago, Chronos said:

    Le commerce international est une compétence exclusive de l'Union, qui a également un rôle fondamental dans la détermination des normes techniques pour à peu près tout. Cela veut dire que les spécialistes nationaux qui auraient été engagés par une administration anglaise se trouvent prioritairement à la Commission, qui va chercher à les engager. Idem pour les lobbyistes du secteur, qui vont se déplacer là où la décision se prend (i.e., à Bruxelles). Pour le Royaume-Uni, ceci est un réalité depuis 1973, soit 40 ans. Les spécialistes présents dans les administrations n'ont donc pas été remplacés au niveau national ou beaucoup moins car l'Union s'en charge et les gens compétents sont partis là-bas.

    Le résultat est que les administrations nationales sont moins outillées pour négocier seules dans ces matières et que le partage de la charge de travail avec des citoyens européens issus d'autres Etats membres implique qu'il manque des spécialistes anglais dans certains domaines, probablement (je doute que cela soit en finance et pharma toutefois).

    L'objet de l'UE est notamment de regrouper les forces dans ces domaines, ce qu'elle est parvenue à faire. En outre, l'étendue des matières traitées et leur complexité n'a cessé de s'accroître durant le demi siècle passé ce qui implique qu'il faut plus de monde spécialisés dans toute une variété de sujets pour ne serait-ce que disposer de l'information nécessaire à la prise d'une décision (sans préjudice de sa pertinence). 

    C'est très différent du cas de l'administration Trump qui recrute sciemment des incompétents par idéologie, mais aussi par défaut car le personnel capable n'a pas envie de la servir.

    La question se posant pour le RU est plutôt celle-ci : les spécialistes seront-ils écoutés par le gouvernement ? Et vu l'agenda idéologique à mettre en œuvre, on peut en douter.

     

    C'est pas pour rien que les gens les mieux formés étaient massivement contre une sortie... Certains devaient avoir une vague idée des conséquences pratiques :rolleyes:.

     

    Oui, c'est là qu'on se rend compte de façon flagrante des compétences auxquelles les Etats ont sciemment choisi de renoncer.... Mais certains beaucoup plus que d'autres: en France, on a en grande partie aussi perdu ces capacités et services par transfert, mais de ce que j'entends nettement moins que les Gibi, champions du tronçonnage gouvernemental par économie, même si sur le papier (organigrammes gouvernementaux), ça se voit moins, vu qu'eux gardent les noms d'administration et services, et changent ou suppriment tout ce qu'il y a dedans, alors que nous, on fait l'inverse :laugh: (vite un nouvel acronyme pour nommer ce service, cette branche d'un ministère, cette direction, cette agence, ce conseil....). En l'occurrence, de ce que j'entends, au Quai d'Orsay, au Commerce et à la direction des affaires européennes (direction de l'Union européenne actuellement, mais ça change de nom quasi à chaque gouvernement), une partie significative des compétences demeure, notamment l'expertise "d'ensemble", qui permettrait, si besoin était, d'organiser correctement le travail de négo d'un traité commercial, de piloter les équipes d'experts (et de trouver les experts et personnels en général en premier lieu), sous réserve qu'on puisse trouver la masse de manoeuvre nécessaire (cad la faire revenir de Bruxelles) évidemment. De ce point de vue, il semble que les Anglais se soient nettement plus amputés, beaucoup plus près du centre, que nous, qui gardons au moins les servo-moteurs et les terminaisons nerveuses/transmissions (même si sans doute à une échelle réduite). 

    Ca soulève quand même aussi la question de savoir si les traités internationaux de la période récente ne sont pas devenus des bouzins ingérables, impliquant des dispositifs et organismes transnationaux (de facto partiellement souverains) lourds: les bénéfices en sont-ils si grands comparés aux coûts, contraintes et problèmes (notamment la rigidité)? Comme la "pactomanie" des années 20-30, n'en deviennent-ils pas, dans une certaine mesure, des problèmes politiques permanents ou récurrents impactant par trop la politique intérieure des parties prenantes? En cherchant à réguler l'espace international à un point si avancé, n'en deviennent-ils pas eux-mêmes à maints égards un risque pour ce même espace, à l'heure de la mondialisation plus si heureuse? 

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  11. 21 minutes ago, Chronos said:

    Des nouvelles de l'Eurobubble bruxelloise.

    Il semblerait que le gouvernement britannique soit confronté à un tel manque d'expertise en matière de commerce international et d'affaires européennes que n'importe quel anglais ayant fait un stage (fut-il atypique, c'est-à-dire non rémunéré) à Bruxelles (pas nécessairement auprès des institutions, un lobby pourrait, a priori, suffire) est susceptible de négocier des conditions de rémunération réellement attractives auprès de l'administration. Pas mal d'anglais (du moins ceux n'entamant pas la démarche inverse, étant celle de rester) auraient anticipé l'avènement du Brexit et se seraient reconvertis de cette façon. 

    Le gouvernement britannique serait dans une telle situation que des hauts profils continentaux parviendraient également à obtenir des contrats en tant qu'internes ou externes.

    Du moins c'est le bruit courant, à l'image d'une marée montante, dans les cercles des petites mains (bref, celles dans le cambouis et payée au lance pierres...) de tout ce beau monde. Et je commence à l'entendre de suffisamment de sources dignes de foi pour accorder un fond de vérité à la rumeur.

    Cela peut nous donner, à mon estime, une idée de la totale impréparation du gouvernement britannique et de son administration. Cela peut aussi nous éclairer que la capacité du Gvt May (ou de tout autre qui lui succédera) à efficacement négocier quelque chose face à la Commission. Négocier, après tout, nécessite une connaissance préalable du sujet...

    Pareil: j'entends quelques trucs ici et là, dans 2 ou 3 domaines d'expertise particuliers. 

     

  12. 2 hours ago, mehari said:

    Trump: Écoute, Manu, on sait bien que l'UE ne va nulle part. It's a disaster. Mais je pourrais te donner tout ce que tu veux dans un accord bilatéral avec les US. Monnaie unique sous contrôle parlementaire, armée commune, politique étrangère commune, tout. It's gonna be great, fantastic!

    2019: Excédé par le comportement de certains de ses partenaires de l'Est, désormais rejoint par les Italiens et les Autrichiens, et par l'immobilisme allemand sur l'Europe à plusieurs vitesses, Emmanuel Macron déclenche un Frexit et signe un accord bilatéral avec les USA, adoptant le dollar et gagnant un pouvoir de décision à la Fed, au Conseil de Sécurité National et des sièges au Congrès pour voter sur ces sujets.

    2020: Vexés du fait que ces "damn froggies" aient avec les US une relation plus étroite que la Special Relationship, l'UK (ou ce qu'il en reste après la sécession de l'Écosse et de l'Irlande du Nord ayant précédé la création de la République Celte d'Irlande et d'Écosse), le Royaume-Uni décide de frapper un grand coup et devienne un territoire des US.

    2021: les USA et leur plus grand partenaire en Europe disparaissent tous deux, remplacés par les États Unis Transatlantiques de 51 états et quelques territoires au poids politique marginal, dont les plus notables sont Puerto Rico, la Nouvelle Calédonie, la Guyanne et l'Angleterre.

    Et la reine, hein? Que fais-tu de la reine? 

     

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  13. Ca sonne au global comme un cocktail qui ne peut durer: pas d'enfants, pas d'espace, une concurrence accrue pour les jobs dont une part croissante de gens a vitalement besoin, une proportion énorme et sans cesse accrue d'étranger pour qui l'endroit est tout bénef, et surtout des étrangers riches qui font monter les prix et trustent la ressource la plus rare de la cité-Etat, l'espace (avec risque de commencer à faire monter la pression sur les classes moyennes et CSP+ via l'immobilier, et l'emploi).... Une dictature semble plus supportable quand elle a la main relativement légère, un bon niveau d'efficacité là où ça compte au quotidien... Et beaucoup de fric pour arroser.

    Mais outre les problèmes mentionnés, je me demande comment la majorité de la population va vivre ces changements, quand elle est celle qui contribue le plus aux conditions vantées comme idéales de Singapour (surtout pour l'activité économique), non seulement par l'impôt, mais aussi par la conscription: les forces armées, et leur crédibilité par rapport à l'environnement (cad des grands adversaires/emmerdeurs potentiels), reposent sur l'unité nationale, la volonté de participer/contribuer ET le nombre que seule la conscription peut fournir (une armée pro, à budget égal, procurerait nettement moins de capacité, et surtout de résilience potentielle: de bonnes unités de pointe, mais pas grand-chose derrière). Si les nationaux en viennent à représenter 60, puis 50% de la population effective de l'Etat, n'y a t-il pas risque de voir de la grogne d'avoir à contribuer beaucoup plus (dont le temps de service et le risque de mobilisation) que tous les habitants qui viennent juste résider et profiter, et ce alors même que les ressources risquent d'être moins abondantes, que le Singapourien se fera de plus en plus rare, et que plusieurs pans de population auront plus de mal à gagner leur vie? Le pays a une certaine rente (notamment via les détroits), mais ça pourrait ne pas être du tout suffisant. Quand à ouvrir grand les vannes de l'immigration avec nationalisation à la clé, ça ouvre une autre boîte de Pandore dans ces contrées où appartenance ethnique et nationale ont encore un sens fort. 

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  14. 48 minutes ago, Boule75 said:

    Ou comment enfumer l'opinion : les Rep's (on va les appeler comme ça : ils ne sont plus républicains depuis quelques années, en fait) montent un fromage à propos d'une photo trop rapidement utilisée par une partie de la presse liberal pour illustrer la politique de séparation des familles.

    • Oui, la dite presse aurait dû user d'une autre photo.
    • Mais il faudrait voir si elle n'a pas été poussée vers la presse pour la discréditer ; ne parlez pas de théorie du complot : les rep's revendiquent ces méthodes, en payant des gens pour tromper la presse et déployer de la contre-propagande derrière. Donc il faudrait vérifier.
    • Mais surtout, et sur le fond, personne ne conteste que la politique de séparation parents-enfants ait eu lieu, le Trump l'a renvendiquée.

    => tout pour esquiver le débat de fond, c'est la tactique.

    Dans la même veine "on sert la soupe à l’extrême droite US sous couvert d'objectivité", je vous présente Le Monde avec ces articles : Le juge de la Cour suprême américaine Anthony Kennedy prend sa retraite et Un premier sommet Trump-Poutine devrait avoir lieu cet été en territoire « neutre ») et vous propose ces quelques corrections objectives.

    Ce ne sont pas des conservateurs au sens classique, qui portent une notion de modération : ce sont des révolutionnaires de droite. Une décision vient par exemple d'être rendue au Texas en matière de charcutage des circonscriptions, qui donne tort aux juges texans et valide un découpage inique des circonscriptions (sur base raciale).

    Tronqué c'est plus visible :

    Merci, Ô Donald ! (qui n'y était pour rien, évidemment)

    Quantité d'information sérieuse : nulle. Mais bravo, Donald !

    Euh... non : les rep's ont la majorité simple, et ont changé les règles pour qu'elle suffise (Le Monde l'oublie, zut !). Donc ça ne va pas être épique. Le seul suspens est côté rep's : vont-ils réussir à forcer tous leurs sénateurs à voter pour le candidat trumpien ?

    C'est vrai mais c'est mièvre : c'était un dévoiement complet de la procédure prévue.

    Et ça s'est faux : les rep's sont désormais loin de nombre de "valeurs traditionnelles républicaines", quoique prétende Le Monde.

     

    Pas vraiment exact sur le point des "élites" du parti républicain: assez peu sont trumpiens, même si évidemment, un certain nombre de candidats, et une petite portion d'élus, sont maintenant des adhérents du leader supremo à la choucroute rouge jaune bizarre sur la tête. Il y a eu trop peu de temps, il y a beaucoup trop peu d'organisation côté Trump, beaucoup trop peu de personnels.... Il y a, en revanche, une trouille phénoménale chez les élus au Congrès qui les montre pour ce qu'ils (la majorité des élus... Des deux partis d'ailleurs) sont réellement: des arrivistes, carriéristes, profiteurs sans la moindre paire de couille à se partager. Côté hauts fonctionnaires et domaine judiciaire, c'est encore plus caricatural: pas beaucoup de trumpiens là-bas, beaucoup de conservateurs allant du "calme" au hardcore, et quelques trumpiens qui pointent le bout de leur nez et, dans la foulée des nominations depuis l'an dernier, ont commencé à se faire quelques places malgré un manque flagrant de qualifications dans bien des cas. Côté gens qualifiés, pas vraiment beaucoup de trumpiens.... Mais beaucoup de silence et d'essais de camouflage et de retenue de respiration quand ils marchent dans un couloir. 

    Mais il faut se rendre compte d'une réalité, quand on dit que le GOP (dans sa base électorale militante) est devenu plus trumpien qu'autre chose: les blocs électoraux fondamentaux demeurent (essentiellement conservateurs -le plus large groupe-, religieux et populistes), mais une composante nouvelle s'est insinuée dans le mix, rendue possible par le Donald, mais aussi par l'époque et les médias.... Une trouille et/ou un dégoût monumental de l'adversaire, aiguillée par la culture médiatique ambiante et les nouvelles façons de communiquer (dont on est encore en train de comprendre à quel point elles constituent un changement majeur, potentiellement létal pour la démocratie, voire la cohésion sociale d'un pays), dont l'effet principal est de pousser au radicalisme les portions les plus politiquement/médiatiquement engagées de la population. Du côté du GOP, cela induit un braquage complet contre ce qui est vu comme la dangerosité des démocrates (qui sont dans un processus assez similaire), contre laquelle, pour bien des raisons et par le simple fait d'être dans la position du leader, Trump incarne le seul rempart considéré comme viable. L'hystérie ambiante, savamment et commercialement entretenue par toutes les parties actives présentes dans le "jeu", fait l'essentiel du reste du boulot. 

    Le débat sur la crise migratoire et la séparation familiale l'illustre bien: politique commencée sous George Bush Jr, elle a donné des images comme on ne les aime pas depuis bientôt 2 décennies, y compris sous Obama (et beaucoup d'images qu'on voit depuis 2-3 semaines viennent de stocks médias pris sous Obama, particulièrement de la crise de 2014-2016), et personne ne rappelle que la contrainte légale de séparer les familles date d'un arrêt de la cour suprême de 2016 qui visait à empêcher d'avoir les enfants en prison avec leurs parents. Sur le plan technique, ICE a appliqué la loi telle qu'elle était à l'issue de l'administration Obama, le retard de Trump à ordonner une action exécutive étant devenu une faute politique parce que le camp d'en face a décidé d'une attaque médiatique massive sur un sujet dont il était autant coupable, ce qui s'est d'ailleurs vu quand, pendant la première semaine du scandale, les démocrate au Congrès ont refusé de voter deux textes (un issu de la MB, un issu du Sénat, chapeauté ironiquement par Ted Cruz) visant à résoudre la situation sur le sujet des familles. La polémique était politiquement trop bonne pour les démocrates pour qu'ils aient intérêt à ce que les choses changent (et nul doute qu'à leur place, les Reps en auraient fait autant). Qu'est-ce que la souffrance des migrants par rapport à une bonne couverture médiatique et une matraque pour taper sur le camp d'en face et avancer la ligne narrative que les républicains sont rien que des nazis? Et la presse veut ce genre de clicks (vu ses audiences, elle a besoin de tels scandales). 

    Mais à l'intérieur du parti républicain, il y a moins de changement que de gens qui font le dos rond, et surtout d'éltes qui s'écrasent, parfois très lâchement. 

     

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  15. 3 minutes ago, rogue0 said:

     

    • Et ne pas oublier un 3ème gagnant:
      (réponse en musique)
      <mode @Alexis ON:tongue:>
    •   Reveal hidden contents

       

       

     

    Ou, plus classe que Terence Hill.... Comment on dit "personne" en latin? Mmmmmmh, jeune homme, avez-vous révisé pour le cour de langues anciennes? Mmmmm? Nemo: arce que le capitaine éponyme, c'est plus classe, et plus porteur de sens sociétal qu'un putain de western spaguetti parodique (et pis c'est français, ça monsieur). 

    Quote

    Je peux enfin te décerner un point Bisounours ...  

    VOOUUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS! Je suis celui avec un soleil! Et toi? 

     

    7 minutes ago, rogue0 said:

    C'est vrai.
    Exemple récent (dans mes archives infowar non postées par excès de criailleries) :
    Suite aux "allégations" de pédophilie sur Roy Moore, défendu par Sean Hannity, une marque de cafetière avait eu l'outrecuidance de retirer ses pubs de l'émission.
    Ce qui déclencha une guerre de boycott bizarre entre les fans (alt-right?) de Sean Hannity / Moore, et le reste du monde ...

    http://time.com/5021237/sean-hannity-boycott-keurig-roy-moore/

    https://www.vox.com/policy-and-politics/2017/11/13/16643884/sean-hannity-keurig-boycott

     

    Ca m'étonne toujours, la réaction corporate face à ces mouvements d'opinion: dans la plupart des cas, ce sont des tempêtes dans un verre d'eau, cad assez peu de monde sur Twitter & Co (au pire, quelques milliers/dizaines de milliers, mais de tels chiffres, c'est rare), et très rarement des consommateurs: ce sont surtout des glandus trop souvent en ligne qui donnent leur avis sur tout et rien, consomment peu de ce qu'ils critiquent, se lassent vite et suivent ce qui trend. Et ce genre de polémique ou boycott, dont les effets sont souvent peu impactants, voire pas du tout, disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus (l'attention allant à la prochaine indignation), sans laisser de trace. Mais beaucoup de compagnies réagissent avec des mea culpa en direct, de grands battages de poitrines avec des larmes et tout et tout, souvent des décisions économiques au moins symboliques (genre ces entraînements foireux à la "sensibilité ethnique", "anti-harcèlement".... Reposant sur de la pseudoscience et prouvés sans effets. Mais aussi des donations, des renoncements à tel ou tel sponsoring...). Elles font bien plus que faire le dos rond: elles cèdent à une polémique à la minute où elle survient, sans doute par crainte que ça ne grandisse, mais dans les faits, ça revient à encourager la chose plus qu'à la calmer. J'imagine bien que beaucoup reviennent sur leurs décisions à la minute où la colère va voir ailleurs (Hannity, par exemple, comme d'autres, a retrouvé ses sponsors quelques semaines après, sans que ce soit crié sur les toits). 

    Je ne sais pas si ce genre de réactions est gérable à terme, surtout si une société, en tout cas sa portion d'hystériques, trolls et permanents sur internet, se structure toujours un peu plus en "clans" et "méta-clans"/factions online, qui réagissent à tout et rien, parfois juste pour faire chier, se faire un nom, "gagner des points" (visibilité, likes, followers....) ou se sentir important. J'ai plutôt l'impression que les départements com et consultants com/marketing, dans leurs services médias sociaux, gonflent leur propre importance par cette surréaction constante qui justifie leur existence et les fait mousser: travers d'une nouvelle profession encore pas bien rôdée? Ratés dus aux boucles extra-courte de cette forme de communication de crise? J'imagine qu'il doit y avoir quelques travaux, études, mémos et dissert dessus. 

     

  16. La multiplication de ce genre de problèmes pose actuellement des questions de deux ordres:

    - la recrudescence de telles instances sur le sujet des opinions politiques et affiliations supposées à telle idéologie, tel courant d'opinion, tel "groupe" électoral et/ou culturel.... Va poser de plus en plus de problèmes au commerce, qui se trouve souvent devoir prendre parti, opérer en damage control parce que tel ou tel événement a été interprété, dans les médias sociaux et/ou les médias, comme ayant un caractère lié à une patate chaude (vraie ou non) politique (voir la récente polémique à Starbucks autour d'un incident supposément raciste, ou celle entourant le PDG de Chick Fill A, toutes deux de pures créations sensationalistes avec de vrais effets politiques et économiques).... Si la consommation et plus encore l'image, parce que ces polémiques sont souvent faites surtout par des non consommateurs) se politise à grande échelle, le business va avoir des problèmes et la chose va encore plus polariser l'opinion et aiguiser la tendance actuelle à la confrontation, parfois physique, comme premier réflexe pavlovien, et à la négation de tout processus d'examen d'un cas invidividuel, ce qui détruit des vies, des commerces, des marques. 

    - dans le principe, cela renvoie au sujet de la discrimination dans les affaires: un commerçant a t-il le droit de choisir ses clients, de refuser de vendre un bien/service? Si oui, dans quelle mesure? Le récent cas d'un pâtisser chrétien ayant refusé de faire un gâteau spécialement pour un mariage gay (à un faux couple qui était là pour provoquer l'incident et en faire une affaire judiciaire) est illustratif à cet égard dans sa complexité, et à mettre en parallèle des cas récemment observés de bars ou restaurants ayant refusé de servir, ou fait partir, des clients républicains et/ou pro-Trump. La différence, au moins aux USA, réside apparemment dans le fait qu'un commerçant n'a apparemment pas le droit de refuser son service à quelqu'un sous prétexte de caractéristiques "inchangeables" (sexe, orientation sexuelle, race, pour l'essentiel). Le cas du pâtisser tournait autour du fait qu'il ne refusait pas de vendre ses gâteaux standards et n'avait jamais refusé un client gay, mais qu'il ne voulait pas faire un gâteau sur mesure pour un mariage gay, contre le principe duquel il avait voté, et était, de par sa religion (ce qui soulève entre autres la question de déterminer légalement si la religion est juste une opinion ou quelque chose à part.... Raison pour laquelle elle est mentionnée spécifiquement dans beaucoup de constitutions), ce qui dans sa vision aurait fait de lui un participant actif (en tant que créateur). Dans cette optique, il n'a pas refusé un client gay, il a juste refusé de participer à un mariage gay (c'est le domaine juridique, donc enculer des mouches est la règle), ce qui n'est pas une caractéristique inaliénable d'un individu, mais un choix (personne vous force à vous marier.... A part Bobonne). Dans le cas d'un bar ou d'un restau qui fout dehors un républicain, aucune de ces "caractéristiques inchangeables" ne joue: les opinions et affiliations politiques ne sont pas couvertes par la loi, et donc la discrimination est tout à fait possible, et légale. Ca soulève un autre débat, mais la loi semble assez claire là-dessus. 

     

    Bref, on peut se trouver en face de futurs problèmes massifs pour l'activité économique, sous l'impact des changements de culture et surtout de comportements, entre autres encouragés par les (plus tellement) nouvelles technologies, et risquer de voir les clientèles se segmenter aussi selon des lignes politiques, de voir le "dollar voting" devenir une norme de consommation, d'avoir encore moins de choses unifiant une population (si même des marques iconiques doivent choisir un camp).... On a déjà vu pas mal de signes dans div ers secteurs, comme le fait que Ben & Jerry's est devenue une marque purement "liberal"  consciemment évitée par une partie du public conservateur (pas à des niveaux choquants ceci dit), que plusieurs marques de bières sont ainsi politiquement connotées, ou, surtout, la fréquentation du football dans les stades ou l'audience télé depuis les incidents répétés et très médiatisés de joueurs prenant la pose pour protester la violence policière pendant l'hymne national, alliés à la politisation de la chaîne sportive dominante aux USA, ESPN (abonnements au câble en chute libre et désabonnements spécifiques d'ESPN aussi, baisse marquée de fréquentation des stades....). Au final, ces choses ne sont bonnes pour personne (ouais, je doute que le temps économisé soit remplacé par la lecture de Guerre et Paix ou de traités de sciences politiques). 

    14 minutes ago, Kelkin said:

    Elle n'a qu'a invoquer sa conviction religieuse.

     

    La droite américaine réclame à cors et à cris le droit inaliénable pour les commerçants de refuser de vendre aux homos et aux noirs pour raison de convictions religieuses.

    Pas vraiment: je suis sûr que certaines mouvances réclameraient ce genre de trucs, mais dans l'ensemble, c'est pas vrai. En revanche, il y a une forte position libertarienne, en moyenne plus présente à droite mais pas mal aussi à gauche et chez les divers "indépendants" (où se trouvent une bonne partie des libertariens), qui se méfie beaucoup plus d'actions du gouvernement disant au commerce ce qu'il doit faire jusque dans les plus petites choses, que de ce que les dits commerces peuvent faire dans ce registre, invoquant l'idée, souvent assez juste, que si des gens veulent discriminer de cette façon, ils se tireront une balle dans le pied en se privant de pans de clientèles, et se feront ultimement bouffer par la concurrence, alors même que, surtout dans le cas du commerce de détail, il peut leur être utile de pouvoir refuser des clients (emmerdeurs, dangereux....), y compris pour des raisons de conscience (on est dans le cas de deux subjectivités et consciences: comment arbitrer? Qui est le plus blessé? Celui qu'on force à vendre, ou celui à qui l'on refuse de vendre?), parce que charbonnier a le droit d'être maître chez soi.

    Evidemment, ce raisonnement ne marche réellement que dans les lieux où il y a de la concurrence plus ou moins rapidement accessible, et l'impératif de ne refuser de service à personne a son utilité quand on parle de certains biens et services plus que d'autres (alimentation de base et eau en premier lieu, par exemple), ce qui amène à poser la question de savoir si, même en l'état actuel des choses, la loi faisant équivaloir tout commerce et toute situation a toute sa pertinence. Cela renvoie aussi à la question évoquée plus haut de savoir si la discrimination, donc le refus de service, pour des opinions politiques réelles ou supposées, ou pour d'autres raisons (aspect physique? Habillement? Odeur? Et mille autres trucs), est acceptable, surtout si on parle de biens et services cruciaux dans des zones avec peu/pas d'alternatives, plutôt que d'un putain de gâteau de mariage. Si elle n'est pas acceptable, alors les bars et restaus évoqués sont en tort (dans quelle mesure une opinion est-elle réellement un choix?). Perso, je m'avoue plus libertarien (droit de refuser et pour le commerçant d'être patron chez lui) pour les villes, grandes et moyennes, et pas du tout ailleurs (où le choix n'existe pas, ou très peu), du moins pour des biens et services essentiels. Et incapable de trancher pour une solution unique entre les deux. 

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  17. 13 minutes ago, Alexis said:

     

    Pour paraphraser Talleyrand : on peut faire bien des choses avec un casque à pointe, sauf s'asseoir dessus :happy:

     

    I'm calling Bullshit: au temps de Talleyrand, les Prussiens n'avaient pas de casque à pointe. Il n'a pas pu dire ça. Tu as été repéré, les drones t'observent, les troupes d'intervention sont en route.... 

    tumblr_o2lvt38L0u1v4lxllo1_400.gif

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  18. 40 minutes ago, Alexis said:

    Je traduis en bon français : Caltech est une institution éducative sérieuse, le MIT et Harvard sont des rigolos (How are the mighty fallen!)

    Trop direct et à l'emporte-pièce ? Peut-être, mais certaines choses doivent être dites.

    N'exagérons rien: les trucages des admissions sont une réalité, parfois une très présente suivant les établissements (certains en Californie n'ont que 20 à 25% de blancs, alors qu'ils sont 40% de la population de l'Etat) en raison de la puissance des motivations idéologiques (entre autres). Mais la démographie locale joue aussi fortement: même si les universités prennent des étudiants de tout le pays, et sont même incitées à prendre plus d'étrangers et d'étudiants d'un autre Etat (tarif plus élevé: ceux de l'Etat ont de forts rabais), loin des clichés de la télé, les universités US sont avant tout une réalité locale, en tout cas à l'échelle de l'Etat où elles se trouvent. Et la démographie dit qu'il y a vraiment BEAUCOUP plus d'Asiatiques en Californie que dans le Massachussets (là où se trouve le MIT). 

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