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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 18 minutes ago, Rivelo said:

    Objection votre Honneur ! Ce n'est pas la raison originelle du bicamérisme. Le Général de Gaulle l'a exprimé à sa manière : « Le premier mouvement d'une assemblée ne comporte pas nécessairement une clairvoyance et une sérénité entières. Il faut donc attribuer à une deuxième assemblée, élue et composée d'une autre manière, la fonction d'examiner publiquement ce que la première a pris en considération, de formuler des amendements, de proposer des projets. » 

    Si les révolutionnaires français ont mis en place en 1795 un Conseil des Anciens (ancêtre du Sénat) pour flanquer le Conseil des Cinq-Cents (ancêtre de l'Assemblée) dans la constitution de l'an III (1795), ce n'est pas pour représenter les territoires mais pour retrouver un certain équilibre et une certaine modération après la conclusion tragique et sanglante de la Terreur. On faisait confiance à l'âge et au coté notable de province des Anciens pour rendre impossible une nouvelle tyrannie montagnarde.

    Et le système fut perfectionné avec le Tribunat et le Corps Législatif: l'un discute les lois sans les voter, l'autre les vote sans les discuter (et le "Sénat conservateur" fait le contrôle de constitutionnalité plus diverses attributions de nominations et de gestion d'urgences). Aaah on savait y faire dans le temps :happy:

     

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  2. 27 minutes ago, Boule75 said:

    Le service Europe du Monde a eu la brillante idée de traduire un bon bout du discours du Président italien lorsqu'il a pris acte du retrait du Président du Conseil putatif (et inconnu) désigné par les deux partis.

    Sergio Mattarella : « Si on veut discuter de l’euro, il faut le faire ouvertement »

      Reveal hidden contents

    Extrait du discours du président italien Sergio Mattarella, dimanche 27 mai : « Il s’est dégagé une majorité parlementaire [aux législatives du 4 mars] entre le Mouvement 5 étoiles et la Ligue qui, même opposés pendant les élections, sont parvenus à une entente après un grand travail sur le programme. J’ai attendu le temps qu’ils m’ont demandé pour arriver à un accord de programme et pour le faire approuver par leurs bases respectives de militants. Personne ne peut donc soutenir que j’ai fait obstacle à un gouvernement défini comme un gouvernement de changement.

    J’ai partagé et accepté toutes les propositions pour les ministres, à l’exception du ministre de l’économie. La désignation du ministre de l’économie constitue toujours un message immédiat de confiance ou d’alarme pour les opérateurs économiques et financiers. J’ai demandé pour ce ministère un représentant politique de la majorité cohérent avec l’accord de programme (…) qui ne soit pas vu comme le soutien à une ligne qui pourrait provoquer la sortie inévitable de l’Italie de l’euro. Face à mes sollicitations, j’ai enregistré avec regret une indisponibilité pour toute autre solution et le président du conseil m’a remis son mandat.

    L’incertitude à propos de la position de l’Italie sur l’euro avait mis en alerte les investisseurs et les épargnants italiens et étrangers qui ont investi [dans les titres d’Etat et les entreprises du pays]. La forte hausse du spread – l’écart entre les taux d’emprunt à dix ans allemand et italien –, chaque jour, augmente la dette publique et réduit les possibilités de l’Etat pour de nouvelles interventions sociales.

    L’adhésion à l’euro est un choix d’une importance fondamentale pour les perspectives de l’Italie et de sa jeunesse. Si on veut en discuter, il faut le faire ouvertement. J’ai été informé de demandes de forces politiques d’aller à des élections rapidement. C’est une décision que je me réserve de prendre sur la base de ce qui arrivera au Parlement.

     

    Il pense pouvoir éviter de nouvelles élections et travailler avec l'actuelle majorité, quand il dit encore "se réserver" cette prérogative ? Impossible de savoir ce qu'il se passe en coulisses entre les mouvements populistes et la présidence, mais ça semble douteux. Ce serait une porte de sortie commode si c'était possible, mais l'annonce potentielle de l'arrivée de "Mr Ciseaux" à la tête d'un gouvernement technique a eu son effet là où il devait l'avoir (marchés financiers, Bruxelles, Berlin); se dépatouiller de ce geste porte ses propres problèmes. Je ne connais pas assez la procédure italienne, mais il semble que la proposition de juger le président pour "haute trahison" (traduction: confrontation politique) ne peut pas aller loin, malgré la majorité absolue des 2 mouvements au parlement. Le jugement rendu ne peut déboucher que sur une mise en accusation devant la Cour Constitutionnelle (qui elle, n'est PAS populiste), donc essentiellement, ils ne peuvent que lui taper sur les doigts, sur le plan concret, et créer une atmosphère politique encore plus polarisée, sur le plan de l'image. Rien de plus. En revanche, s'il y a élections en septembre-octobre (je ne connais pas les délais recommandés par la constitution) et qu'ils re-gagnent, la carrière du président est finie, et soit il s'écrasera et nommera qui Lega et M5S veulent (s'il aime bien vivre au Quirinal), soit il sera remplacé par un élu populiste, ce qui doit foutre les jetons à l'establishment italien et aux élites européennes. 

    J'ai un copain assez connaisseur qui panique beaucoup plus sur le sujet que moi, arguant que là, c'est le principe même de l'UE qui se joue en Italie: l'Allemagne ne lâchera jamais du lest sur les aspects économiques/financiers/monétaires, et si elle veut jouer sur les sujet des migrants (un moyen d'enfoncer un coin entre Lega et M5S), elle va devoir aller à l'épreuve de force directe avec les pays d'Europe centrale/orientale pour avoir quelque chose à lâcher aux Italiens, ce qui veut dire des menaces directes sur les fonds structurels et l'accès au marché et aux financements allemands (pour leur faire accepter des migrants actuellement en Italie... Plus ceux qui vont arriver cet été). En soi, dans ce scénario, c'est l'Europe autoritaire à nu. D'autant plus ironique quand on voit la réalité de la "vertueuse" situation financière allemande: les actions de la Deutsche Bank sont maintenant des junk bonds (et la faillite pourrait arriver bientôt), la masse de dette publique allemande planquée dans des institutions "non maastrichiennes" (cad les banques des länders et quelques autres structures... L'équivalent étatique du hors bilan) atteint des sommets... Mais l'Allemagne ne cède pas et condamne moralement les autres. Et là, on en est au point de divergences d'intérêts qui force des confrontations de plus en plus directes, avec des menaces de plus en plus brutales et des méthodes toujours plus autoritaires. 

    Je pense qu'il exagère (le copain), mais je ne sais pas trop sur quel pied danser. Faudrait arriver à mesurer les espérances électorales des deux partis populistes en cas de nouvelle élection, la continuité de leur capacité de mobilisation.... Là, le président italien essaie juste de gagner du temps, rien d'autre: il espère que quelque chose va arriver pour changer la donne, que les mille et une tactiques des partis traditionnels (que j'ai évoquées plus haut) rogneront/handicapperont suffisamment M5S et Lega pour les empêcher de conserver un avantage absolu en sièges et dans l'opinion, que les délais (2ème élection en un an) limiteront la participation (renforçant proportionnellement le vote des plus aisés et/ou inquiets)... Et là, je manque de biscuits pour évaluer les aspects concrets de l'opinion italienne en condition électorale, et leurs évolutions. 

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  3. 8 hours ago, Alexis said:

     

    Toutes questions valides sans doute, mais il me semble que les réponses sont assez claires :

    Si le résultat électoral pouvait être faussé dans des proportions suffisantes, il l'aurait déjà été

    - Si travailler l'opinion sans autre argument que "nous avons utilisé une astuce de droit constitutionnel pour annuler votre vote, maintenant faites-nous confiance" donnait de bons résultats, ça se saurait

    - Si les votes pour Lega et le M5S étaient un feu de paille, il serait déjà éteint

    - Si les troupes de la Lega, ou celles du M5S, étaient très réticentes à une alliance avec l'autre parti, leurs militants ne l'auraient pas approuvée à 90 ou 95%

    Surtout, surtout, Mattarella et les autres négligent la dynamique. Notamment à laquelle on peut s'attendre dans les opinions d'un peuple qui vient de se voir adresser le plus brutal et le plus évident des Vaffanculo.

     

     

    - des proportions suffisantes par rapport à quoi? La majorité absolue? C'est le plus souvent un fantasme. Je ne dis pas que le trucage domine, juste que ça aide à gagner quelques % ici et là, quelques sièges ici et là. Dans certaines circonscriptions, c'est plus que suffisant, et dans un parlement où chaque siège compte, voire peut devenir capital, ça a toujours son petit effet. Mais effectivement, dans l'ensemble, ça ne masque pas des vents dominants à l'échelle du pays, on sera tous d'accord là-dessus.

    - Je pensais moins à "travailler l'opinion" dans le sens indiqué que "faire peur à suffisamment de gens au milieu" (5-10%?), "donner une deuxième chance à la base europhile/prudente de se remobiliser", et/ou "dégoûter suffisamment de vote protestataire moins convaincu par l'un des deux partis populistes que enragé en général" pour démobiliser: voter fait chier beaucoup de monde, surtout si ça implique de le faire plusieurs fois dans un laps de temps court (plus les petites tracasseries qu'on peut trouver dans des circonscriptions jugées "dangereuses" pour limiter l'accès au vote, ralentir les flux....) et qu'on casse l'espoir que ça ait un effet. Souvent, ça rogne quelques %, ça décourage des gens (parfois suffisamment dans X circonscriptions). Bref, une stratégie de cumuler les petits facteurs qui peuvent rogner l'adversaire et un peu booster votre camp. Ce qui est aussi plus aisé dans un contexte où les médias tendent à être pour vous (europhilie dominante dans ces sphères), où l'accès au fric est nettement plus garanti dans un camp que dans l'autre (y compris de l'argent et des moyens étrangers). Les gens normaux, surtout dans des mouvements comptant beaucoup sur la mobilisation populaire et les volontaires (comme activistes "concrets" et online, vecteurs de message....), n'ont pas que ça à foutre, les pros de la politique et des médias, surtout au coeur du "système" n'ont vraiment que ça à branler. 

    - "Si les votes pour Lega et le M5S étaient un feu de paille, il serait déjà éteint" + "Si les troupes de la Lega, ou celles du M5S, étaient très réticentes à une alliance avec l'autre parti, leurs militants ne l'auraient pas approuvée à 90 ou 95%".... Dans le cadre d'une nouvelle campagne où les incompatibilités seront exposées et travaillées? Ce n'est évidemment pas un tir garanti, mais c'est un angle à travailler, et une campagne électorale, c'est comme le temps en politique: c'est l'éternité, avec un certain côté "rien ne vas plus, tout peut arriver". Et les fissures au sein des camps peuvent être travaillées, comme on le voit côté droit avec le possible rift Lega/Berlusconi. Des coins peuvent être enfoncés entre Lega et M5S, mais aussi au sein de ces deux morceaux qui ne sont pas monolithiques. 

    Mon point n'est pas de démentir la colère et la force des mouvements populistes en Italie, là, mais de signaler qu'il y a beaucoup de coups à jouer pour leurs opposants, tant en multipliant les tactiques pour rogner l'adversaire qu'en forçant une stratégie de division des composantes de l'alliance populiste (entre les deux mouvances, et au sein de chaque mouvance) et de travail sur certains pans d'opinion moins décidés (à voter tout court, ou à continuer à voter populiste). Une deuxième élection dans l'année: quelle chance, par exemple, que ce simple fait induise par lui-même X% de participation en moins? Quand la participation se dégrade, ce sont les moins aisés, les plus vulnérables (donc une partie des plus mécontents), qui se découragent disproportionnellement plus. 

  4. Piouuuuuuu:

    - si l'un des deux partis freine, l'affaire est finie, et l'alliance aussi. Une nouvelle élection est inévitable en l'état, à moins d'une très improbable alliance de revers de la part d'un des deux

    - si l'alliance va dans ce sens, on a la potentielle crise constitutionnelle. Je ne connais pas assez le système italien ou la procédure parlementaire, surtout dans un tel cas, mais le débat est clairement plus politique que juridique, auquel cas, y'a des oreilles qui vont saigner. S'ils poursuivent et qu'ils gagnent, le président est dégagé, la primauté parlementaire est écrasante, et ils auront un gouvernement. S'ils perdent, c'est le blocage, avec probablement de nouvelles élections rendues inévitables à moins que quelqu'un veuille jouer l'épreuve de force avec des moyens autres que purement procéduraux

    - un deal de dernière minute arrive, avec une des deux parties qui s'écrase avant que ça n'aille plus loin. Si l'alliance se maintient, y'a peu de chances que ce soit de leur côté que ça arrive. Donc de ce point de vue, la balle est du côté du président: ont-ils de quoi lui faire peur? 

    Le tribunat de la plèbe versus le patriciat... Round 2? J'ai envie de tous les voir se foutre en toge et se mettre sur la gueule sur la Piazza del Popolo...

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  5. 18 minutes ago, Rivelo said:

    L'élite a toujours eu peur que la populace (potentiellement majoritaire) prenne le pouvoir et la populace a fait plusieurs fois la révolution pour s'en emparer. Nos constitutions démocratiques sont le résultat de la "paix de compromis" entre ces deux camps et sont basées sur une sorte de compromis historique (ok pour donner le pouvoir à la majorité, mais avec des garde-fous sur certains sujets, et l'ordre social doit être maintenu). Rien à voir avec l'Europe, c'est beaucoup plus ancien...

    Ici, il faut être clair, c'est une histoire d'argent : une sortie de route financière de l'Italie, c'est des centaines de milliards de dette qui ne pourront pas être remboursé, des gens très riches en Italie qui perdront beaucoup d'argent ou de pouvoir d'achat et des millions d'épargnants plus ou moins gros dont le pécule est menacé. Ce que le président a dit avec des mots très policés aux mouvements populistes en se faisant l'interprète de ces gens là, c'est "Touche pas au Grisbi, pov' c*** !".

    On sait tous que c'est en bonne partie de cela qu'il s'agit, mais je m'interrogeais sur l'aspect politique général de la chose, en ce sens que là, c'est presque sans faux-semblant, quasiment à nu et écrit en grandes lettres fluos; ironiquement, c'est à Rome que cela arrive, le lieu même où cela s'est iconiquement déroulé il y a bien longtemps en des termes très clairs, entre le patriciat (constituant alors la totalité du Sénat) et la plèbe. C'est vraiment presque la fin du Magicien d'Oz, quand on écarte le rideau pour voir la vérité du petit arnaqueur chenu avec sa machine à projeter son image. Le fait qu'on en soit à ce point d'évidence est en soi ce qui indique qu'on arrive potentiellement en territoire TRES dangereux. Raison pour laquelle j'ai rappelé le potentiel (je sais pas s'il a augmenté ou s'il est retombé depuis l'élection) pouvoir de rue et de mobilisation électorale des partis populistes, et pour laquelle j'ai posé cette liste de questions: 

    Quote

    Dans quelle mesure les partis "traditionnels" espèrent-ils une redistribution des cartes plus conforme à leurs préférences? Dans quelle mesure se disent-ils qu'un délai pour travailler l'opinion peut les servir plus qu'il ne servira les partis et sentiments populistes? Les sentiments populistes peuvent souvent être de courte durée, pas tellement dans leurs raisons profondes, mais dans leur manifestation et dans leur ampleur: une élection fiévreuse peut les porter haut et loin, mais la tension nécessaire peut n'être pas si facle à reproduire pour approcher la mobilisation voulue, et obtenir les marges de victoire nécessaires. Les Italiens sont-ils suffisamment en colère? La perspective d'un duopole des deux groupes antagonistes ne risque t-elle pas de saper la motivation d'une partie de leurs troupes? Le temps de flottement laissera t-il d'autres forces, extérieures à l'Italie, s'impliquer plus lourdement?

     

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  6. 17 minutes ago, Alexis said:

    D'accord là dessus.

    Sachant que Ligue et M5S ont totalisé 49% aux dernières élections, je me permets de risquer une prédiction.

    60% minimum.

    D'un autre côté, les politiques ont accès à des sondages plus fins et plus fréquents, ont en général un meilleur pouls des tendances dans la population et de sa réactivité à certaines questions, voire certains mots-clés.... Et c'est l'Italie, où certaines habitudes électorales ont la vie dure, où les urnes se remplissent ou sont remplacées parfois assez "mystérieusement" dans certaines conscriptions. Dans quelle mesure les partis "traditionnels" espèrent-ils une redistribution des cartes plus conforme à leurs préférences? Dans quelle mesure se disent-ils qu'un délai pour travailler l'opinion peut les servir plus qu'il ne servira les partis et sentiments populistes? Les sentiments populistes peuvent souvent être de courte durée, pas tellement dans leurs raisons profondes, mais dans leur manifestation et dans leur ampleur: une élection fiévreuse peut les porter haut et loin, mais la tension nécessaire peut n'être pas si facle à reproduire pour approcher la mobilisation voulue, et obtenir les marges de victoire nécessaires. Les Italiens sont-ils suffisamment en colère? La perspective d'un duopole des deux groupes antagonistes ne risque t-elle pas de saper la motivation d'une partie de leurs troupes? Le temps de flottement laissera t-il d'autres forces, extérieures à l'Italie, s'impliquer plus lourdement? Il y a une forte parano assez complotiste dans les droites populistes à l'encontre de Geeorge Soros et des activités qu'il sponsorise en Europe et ailleurs, souvent de nature très politique et politicienne, mais il n'est qu'une entité parmi d'autres qui désormais font un actif lobbying dans divers pays, avec des financements quasiment infinis et la complicité d'élites locales (un honnête petit scandale sur ce sujet vient d'éclater au RU). Même si c'est limité, c'est le genre de truc dont on n'a pas besoin, et qui risque de vraiment faire dériver encore plus les conversations vers quelque chose de très malsain. 

    Je note bien qu'on parle déjà d'une nouvelle élection comme d'un fait acquis et peu questionné, alors que je suis toujours assez choqué dans le principe, que l'establishment (certains diront-ils "deep state"?) puisse dire merde, pardon "mierda", au choix populaire, et redéclencher toute la lourdeur, le coût, le stress, le déchirement et la durée d'un processus électoral, sans que ça choque plus que ça dans les médias, là où ça devrait être des pointages de doigts quotidiens jusqu'au jour de l'élection, avec possible proposition de loi pour balancer le président depuis la roche Tarpéienne (qui, comme chacun sait depuis des millénaires, est vraiment TRES proche du Capitole... Et pas si loin du Quirinal). J'aime vraiment pas cette idée que "on revote, et tout sera clair": le vote était assez clair la première fois, depuis quand faut-il revoter pour avoir ses députés? 

  7. 24 minutes ago, Rivelo said:

    Tu sais bien que toutes les constitutions démocratiques ont toutes ce genre de mécanisme pour "tempérer" la dureté de la règle strictement majoritaire par un contre-pouvoir nommé par un processus complètement différent. C'est une première ligne de défense pour éviter les excès, l'ultime défense étant les droits constitutionnels.

    En France, sans remonter à la troisième ou quatrième République, on a le Sénat, élu par un processus indirect, à contre-temps. Son Président est le deuxième personnage de l'Etat. Cette assemblée dispose d'une capacité de nuisance sur l'élaboration des lois et de blocage sur les lois constitutionnelles. En Grande Bretagne, c'est la chambre des Lords (... pour le coup, encore moins "démocratique" par essence) qui joue ce rôle, mettant dernièrement des limites aux marges de manœuvre de T. May sur le Brexit. Même chose aux Etats-Unis avec le Sénat qui a limité la liberté de manœuvre de Trump.

    Mauvais exemple pour le cas du Sénat US: c'est, des deux chambres, la plus démocratiquement élue (en tout cas de la façon la plus clean): pas de tripatouillage électoral et de découpage louche des circonscriptions pour son élection. 

    Quote

    Ce que l'on voit en Italie, c'est une sorte de "crash test" constitutionnel. Le Président italien fait très attention à rester dans la lettre du texte de la constitution. Le risque de sortie de l'euro qu'il met en avant est habile car une grande majorité des italiens souhaitent rester dans la zone euro (... les épargnants là-bas savent ce que c'est l'inflation). Si les électeurs retournent devant les urnes, la question de l'alliance M5S / Ligue et l'éventuel programme commun sera posé, ce sera plus clair pour tout le monde.

    Je ne sais pas de quel poids et image bénéficie l'actuel président italien par lui-même (parce que la fonction ne confère pas à son titulaire un quelconque poids politique en Italie), mais s'il veut la jouer ainsi, il a intérêt à avoir beaucoup d'amis très puissants pour avoir un impact médiatique dépassant celui des deux partis populistes. En termes simples, il se pose en barrage absolu à ces deux partis fraîchement élus par le peuple, donc de bien des façons, en barrage absolu au peuple. C'est certainement ainsi que les 2 alliés de circonstances vont la jouer, au nord (Lega) et au sud (M5S), avec de leur côté la masse de volontaires pour battre l'estrade et aller parler dans la rue (plus puissant que la télé) et sur les médias sociaux. 

    Je signalais juste que ça me choque assez profondément dans le principe que, le peuple s'étant exprimé pour la base de la vie démocratique qu'est l'élection (pas un référendum consultatif, pas un sondage, même pas un référendum en bonne et due forme sur une question particulière), un seul type non élu puisse empêcher la formation d'un gouvernement ET déclencher une élection. Ca a un côté assez dangereux pour la démocratie que de nier l'existence d'une majorité (aussi improbable soit-elle) juste sortie des urnes. Considérant l'effort important qu'est une élection, en faire quelque chose de trivial est, je trouve, dangereux. Et les citoyens pourraient ne pas apprécier d'avoir à se payer l'attente, l'incertitude, la non-gouvernance et le déni (effectif pour les électeurs populistes, potentiel pour les autres) de leur opinion dès lors qu'elle ne cadre pas avec ce que l'establishment préfère. Ca favorise le report des espoirs et des militantismes dans la non constitutionnalité: l'activisme online et dans la rue, voire la désobéissance et la désaffection, si on a de la chance  (et plus de populistes aux élections), et des débordements de toutes sortes, voire une structuration plus ample et agressive de mouvances dures, si on a moins de chance. 

    Hé, mais qu'on se rappelle.... L'Europe, c'est la paix. Même si on doit vous l'enfoncer dans la gueule à coups de rangers. Vous allez vous aimer les uns les autres bordel de merde! 

     

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  8. 6 minutes ago, Alexis said:

    Ce n'est pas anticonstitutionnel, c'est vrai.

    Il faut quand même remarquer que le président de la République en Italie a incomparablement moins de légitimité populaire que chez nous, parce qu'il est élu indirectement. Ce sont les députés qui ont la légitimité la plus forte, parce que ce sont eux que les citoyens choisissent et pour qui ils votent.

    Nous parlons donc d'une situation où un vote plus récent et plus légitime est au moins partiellement émoussé voire bloqué par une instance qui n'est pas directement issue du vote, elle a été élue indirectement et plus anciennement.

    La légitimité de tout ça... euh :dry:

     

    Là d'accord. Même avec les doutes que je viens d'exprimer, il reste que tout ce que Mattarella peut faire est d'imposer un gouvernement "technique" - entendre, bien dans la ligne - pendant quelques mois, le temps d'organiser de nouvelles élections. En fin de compte, le dernier mot devrait donc rester au peuple.

    Sauf si, ayant constaté la victoire plus étendue encore de Lega et M5S qu'annoncent les sondages, Mattarella décide... de continuer à bloquer :mellow: ?

    Ce n'est pas exclu. Après tout, "ce ne serait pas anticonstitutionnel"... et à partir du moment où une règle quelconque peut être détournée au bénéfice de la Ligne directrice de l'UE, un dirigeant européiste va t il se retenir d'en profiter ?

    D'où la possibilité de crise constitutionnelle, qui existe déjà maintenant, avant une hypothétique seconde élection. Le problème d'un tel blocage, ce sont les munitions que chaque camp a pour pousser son avantage, qui sont de nature bien plus politique que légale, vu que justement, c'est la légalité qui pose problème et que la légitimité n'est pas vraiment une force opérative en termes de mécanismes de gouvernance. Si Lega et M5S essaient de la convertir en outils pratiques, c'est là qu'on pourrait voir des étincelles commencer à jaillir du pavé italien. Je ne sais pas s'ils sont prêts à user de ce ressort, en tout cas à ce stade, ou s'ils en ont la capacité (au niveau de mobilisation requis), et ça pourrait se retourner contre eux en effrayant des électeurs, si la crise durait un tant soit peu longtemps. Donc à employer avec prudence, surtout pour une coalition de deux éléments si opposés par nature. Mais personnellement, si j'étais italien, je trouverais assez choquant de voir mon vote envoyé aux chiottes par un non élu. Comme si y'avait une loi pour certains partis, et une loi pour d'autres. 

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  9. 31 minutes ago, Ciders said:

    Il use de ses prérogatives reconnues comme telles par la Constitution. Ce n'est pas anti-démocratique. Pas moins que l'article 49-3 chez nous en tout cas.

    Mais si le peuple veut vraiment de cette alliance entre les deux extrêmes, qu'il le dise clairement. Et qu'il assume ensuite.

    Depuis quand y'a t-il besoin d'une deuxième élection pour confirmer un vote? Je comprendrais la remarque s'il s'agissait d'une démocratie directe, mais ce n'est pas le cas. Il semble y avoir simplement un blocage, voire potentiellement une crise constitutionnelle si les parties en présence veulent la jouer ainsi. Le président semble cependant n'avoir que la légalité pour lui, pas la légitimité: en tout cas moins de légitimité que des partis élus directement par la population, et tout frais sortis du scrutin. 

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  10. 11 minutes ago, Patrick said:

    Et bien Tancrède, tu te mets à utiliser les vannes pourries de l'alt-right sur le "soy milk" et les "soy boys" maintenant? :unsure:
    C'est l'une des moins inspirées en plus.
    http://knowyourmeme.com/memes/soy-boy

    C'est juste un truc récurrent d'un auteur de comics américain qui, depuis qu'il s'est pris une campagne de harcèlement online (avec doxxing, lobbying pour son renvoi de DC Comics...), se lâche sur Youtube en jouant les satyres sur l'impact des SJW dans la production de divertissement (tous médias). Il est en mode ironique/parodique permanent, et en sort quelques bonnes. J'avoue que quand j'utilise cette expression, je pense surtout à son ton et à l'occasionnelle poilade qu'il me procure, parce qu'en soi il est vrai, à froid, sans avoir ses commentaires en tête.... C'est pas une très bonne formule. Mais j'avoue quand même qu'il y a un peu de pertinence pour ce film.... Quand on fait la comparaison entre le bébé aseptisé qui joue Solo, et Harrison Ford (qui, comme chacun en a l'intuition automatique en le voyant, ne mange que de la viande fraîchement tuée et ne boit que du whisky depuis le jour de sa naissance; la bière, avec du piment-qui-tue, c'est juste pour se laver les dents). 

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  11. 18 minutes ago, Conan le Barbare said:

     

    - le Run de Kessel commence très bien et s'arrête brutalement... en mode "quoi !? c'est tout !? Vous pouviez pas prendre 10 minutes en plus pour le développer plus que ça !?"

     

    Tu viens de me décider à ne pas voir ce film: le raid sur Kessel doit à tout jamais rester un mythe non expliqué, et surtout pas vu. La référence n'en est ainsi que plus puissante, l'image jamais gâchée. Hop, c'est décidé. Oublié Soylo; a soy war story

  12. 37 minutes ago, rogue0 said:

    Un rebondissement dans le feuilleton du prochain gouvernement :

    Giuseppe Conte, pressenti comme nouveau premier ministre (ou homme de paille?) a vu son CV épluché par la presse...
    Et la plupart des diplômes semblent ... douteux pour rester poli :dry:

    https://mobile.lemonde.fr/europe/article/2018/05/23/en-italie-la-coalition-antisysteme-a-la-merci-d-un-cv-bidonne_5303150_3214.html?xtref=https://news.google.com/

    Visiblement, le vetting semble aussi léger que celui de la Maison Blanche de Trump.:rolleyes:

    Quoi????!!!!! Il n'est pas diplômé de la Trump University?????!!!! Ou à tout le moins de sa déclinaison italienne, la Berluscademy (cri de l'équipe de sport: "bunga, bunga!")????!!! C'est un scandale: comment peut-il être anti-élite s'il n'a pas payé son écot à ceux qui possèdent le label officiel anti-élite? C'est pas comme ça que ça fonctionne, le vrai anti-élitisme certifié en bonne et due forme: demande aux lobbyistes de Washington comment marche le nouvel anti-élitisme depuis janvier 2017. Ils ont compris, eux, et ils sont maintenant labellisés anti-élites comme il faut, eco (non)-friendly, durables, sans gluten, sans sucre, diversity (of interests)-friendly.... Namého, c'est pas pour les resquilleurs, l'anti-élitisme. 

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  13. 6 minutes ago, mehari said:

    Quelle importance que Lando soit pansexuel? Tant qu'on essaie pas de me fourguer un film (ou comics, roman, etc.) sur son coming-out ou sa liaison secrète avec l'Amiral Ackbar, je me fous pas mal de la vision qu'un scénariste peu avoir de l'identité sexuelle d'un des personnages (tant que ça n'entre pas en conflit avec le lore actuel bien entendu...)

    Avouons qu'il peut être un peu problématique que la sexualité devienne une part de l'univers et de la conversation SW, univers tous publics s'il en est, et fait avant tout pour faire rêver les enfants. Plus encore, la manière dont le sujet de la sexualité est aujourd'hui discuté et implanté dans SW est très politisée, et l'emploi de ce sujet est fait à dessein, pour promouvoir un agenda. Et de manière pas du tout subtile et très insistante. 

    Ajoutons à cette "pansexualité" nouvellement trouvée pour Lando, qui incarne depuis l'épisode V (sans que ça ait à être montré ou dit ouvertement, sans qu'il y ait besoin de faire de la pub dessus ou de signaler sa vertu en décrétant ses goûts), le suave homme à femmes un peu classieux un peu canaille, l'autre développement des dernières semaines: l'androïde sexué. Apparemment, un androïde et personnage des films à venir sera non seulement féminin, mais en plus se sera "auto-construit" ("because she need no man... Girl Power"), et des spéculations vont bon train pour se demander si la pansexualité de Lando ne rencontrera pas les ouvertures de ce droïde entreprenant..... Aux oreilles de qui ça sonne Star Wars? 

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  14. Du possible changement lourd en vue pour la fin de l'année: 

    https://www.thetimes.co.uk/article/tory-mps-prepare-for-snap-autumn-election-as-theresa-may-hit-by-brexit-deadlock-3ppzg9l3r

    La situation politique semble en fait simplement intenable au RU, avec une majorité introuvable sur le sujet du Brexit, et une situation qui déchire le parti conservateur, si bien qu'une nouvelle élection générale pourrait très rapidement devenir la seule solution, quoiqu'en aie Theresa May. Avec une Chambre des Lords qui joue l'obstruction absolue au Brexit (qui pourrait induire un nouveau référendum), plus les blocages au sein de l'Union (Ecosse), un parti divisé, un jeu d'équilibriste entre le pays et l'UE.... La position de May est simplement intenable. Si une nouvelle élection devenait l'ordre du jour, il s'agirait de fait d'un nouveau référendum sur le sujet du Brexit, que les électeurs en aient conscience ou non. Les tendances d'opinion ne semblent pas avoir beaucoup changé par rapport à l'an dernier, et beaucoup dépendrait de la participation, des sujets mis en avant lors d'une très courte campagne (et ceux qui prendraient dans l'opinion), mais aussi des candidats que les partis, surtout les tories (plus de Brexiteurs ou de Remainers), foutraient dans la course. 

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  15. 4 hours ago, jean-françois said:

    De ma vision de chose, le fond du problème est quand même lié fortement au harcèlement scolaire, harcèlement qui me semble particulièrement fort aux USA ( je dis bien qui ME semble, je n'ai pas d'idée de ce qu'il en est ailleurs et en France ).

    Quand vous regardez le profil de tireur, ce sont souvent des jeunes avec très peu de relation, isolé dans l'école et marginalisé. Mon épouse qui a fait une école aux USA un an a bien vu ce phénomène, et les moyens modernes ont dû accentuer fortement la pression. Et là, comme l'a dit plusieurs fois Tandrède, la facilité de l'accès à des armes fait que le passage à l'acte pour des actions lourdes est plus aisé.

    Mais bon, changer cet "habitude" des écoles américaines me semble difficile tant cela semble culturellement installé et surtout que personne n'est parle.

     

    J'ai vu passer, la semaine dernière, une info selon laquelle il y avait une très nette différence de sécurité et de récurrence de ce type d'incidents, ou de moins graves mais correspondant aussi à un élève pétant les plombs, entre les écoles aux USA, suivant leur taille: c'est un truc qu'on oublie, mais beaucoup de collèges/lycées aux USA sont énormes par rapport à nos standards moyens en Europe (1500 élèves ou plus est un cas fréquent), surtout en zone urbaine ou vastes banlieues pavillonnaires. Les écoles plus petites, avec quelques centaines d'élèves "seulement" (dans les 300-400 je crois, dans l'article que j'avais vu) avaient disproportionnellement moins de problèmes. J'imagine que c'est évidemment discutable, et que de toute façon, ce n'est qu'un critère parmi d'autres dans un sujet qui est quoiqu'il arrive multi-causal, mais ça semblait assez pertinent. 

    C'est d'autant plus un sujet à travailler que même si les armes n'étaient pas sur la table, on devrait se poser des questions avec les couteaux (léthalité potentielle réduite, mais réelle, et si on est dans une société qui fait croître le nombre de détraqués potentiels....), mais aussi avec d'éventuelles bombes ou cocktails molotov ou autres joyeusetés dont les modalités de fabrication et d'usage sont désormais largement accessibles en ligne, et les composants disponibles au coin de la rue. 

    Je mettrais ce problème en parallèle avec un autre phénomène aux USA, aujourd'hui moins fréquent, mais il y a encore 2-3 générations, très présent pour une bonne partie de la jeunesse rurale du pays: les écoles avec des râteliers à flingues. On peut encore en trouver jusque dans le nord de la très gauchiste Californie, dans le vieux sud et les Apalaches, dans les Rocheuses, dans l'ouest du New Jersey (autre Etat très "liberal").... Et dans ces coins, il n'y a jamais eu, ou presque, un incident ou une tragédie. Ce sont des coins où beaucoup d'élèves vont à la chasse après les cours, où la chose fait partie de la culture normale de l'endroit. En ampleur, c'est aujourd'hui plutôt anecdotique (en tout cas très minoritaire), mais c'est aussi à méditer: de plus petites écoles, dans un environnement de communautés plus réduites où le plus grand degré de familiarité induit un "contrôle social" de fait par la familiarité, la fréquentation au quotidien et les normes, dites et non dites, d'un groupe plus homogène (au moins culturellement) et durable, tout cela a un effet réel par rapport à l'environnement plus "déshumanisé" et assez industriel des énormes écoles d'une zone urbaine plus anonyme, avec un turnover plus important. Est-ce reproductible, certainement pas complètement tant les différences sont grandes. Mais y'a des ingrédients. 

    Personnellement, je pense aussi que beaucoup de problèmes sont dus à ce qui a été fait à l'éducation des enfants, surtout des garçons, depuis 30-40 ans: ces tueries scolaires sont essentiellement une nouveauté des 30 dernières années, par leur fréquence. On devrait aussi se demander pourquoi: les flingues étaient encore plus fréquents aux USA il y a 2 générations (moindre nombre global, mais plus grand nombre de foyers en ayant, avec moins de contraintes légales pour leur sécurité et moins de possibilités de contrôle), et une proportion plus grande de la population grandissait avec.... Et les tueries scolaires n'existaient quasiment pas, alors qu'elles sont devenues aujourd'hui un événement hebdomadaire.... 

     

    Quote

    Quelle célébrité ? Le manque de profondeur de nos médias d'informations associé à une vision à court terme fait que dès le lendemain on est passé à autres choses, évacuant les problématiques, éloignant les spectateurs gavés au pop corn de toute réflexion ou mémorisation. Au final tu es célèbre quoi, 24, 48 heures (et encore)...

    Pour un ado en crise, pour peu qu'il ait ce genre de "célébrité" en tête, c'est souvent suffisant. Surtout s'il n'envisage pas d'être encore en vie après l'événement (même si souvent, ceux qui se voient ainsi "partir avec un bang" se dégonflent si en face, ça se met à tirer aussi): quel que soit le degré auquel cette notoriété concourre à motiver le passage à l'acte, dans l'instant, dans la "rationalité" d'un ado plein d'hormones, de traumas, de complexes, d'impulsions, de rancoeurs, de colères du moment et/ou remâchées, c'est largement assez. 

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  16. 1 minute ago, Alexis said:

    C'est moi, ou cette affaire sent le musc ?

    This smells of Musk :happy:

    Ouais, il a besoin d'amener du fric sur Tesla, qui ressemble de plus en plus, à moins d'un brutal changement, à une arnaque de Ponzi. Alors si la Gibi lançait un programme pour un opérateur privé et qu'il emportait l'appel d'offre, il foutrait encore une bagnole, ou une machine à laver, ou un astrolable, en orbite (avec une photo de quelque chose et une webcam), et après, il prétexterait pendant des années de problèmes de développement tout en demandant plus de thunes. Un business model qui a prouvé qu'il marche très bien. 

  17. Deadpool 2

    Grand fan du 1er (quoiqu'ayant un peu de mal avec ce type de films comiques hyper-centrés sur un personnage omniprésent qui parle tout le temps et commente tout, à la Louis de Funès), je suis nettement moins fan du second. J'adhère très moyennement à l'idée d'une équipe (même si elle sert juste pour une vanne) ou de trop de monde en général, surtout quand trop choisis sur casting démographique, vu que la plupart du temps, ça a tendance à trop "diluer" le personnage principal (moins par le principe que par la façon dont c'est mené). J'adhère aussi moins à l'humour tout le temps référentiel qui risque de très vite dater ce film: j'ai plus de goût pour l'humour "intemporel" (subtil ou pas du tout subtil) recourant le moins possible aux références du moment (une vanne sur Jared Kushner, sérieux?). Et par dessus-tout, qu'on arrête avec les intrigues, et surtout leur résolution, fondées sur le voyage dans le temps. Y'en a trop, ça sert trop de deus ex machina pour scénaristes flemmards, ça permet trop souvent de voir les persos avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière (vu que c'est Deadpool, ce sera aussi le cul de la crémière avec un gros plan sur celui de Deadpool) via un coup de b(r)aguette magique. Alors je sais que le film est avant tout une parodie du genre censée servir de support à des avalanches de vannes, mais il doit y avoir un équilibre assez sain entre une vraie histoire avec de vrais persos en interaction, et la dite avalanche dont le but est de satyriser non seulement les dialogues, actions et scènes-types de films de superhéros, mais aussi la construction de leur récit. Pas facile, mais bon, on est le consommateur final, on n'a pas à pardonner la flemme, la facilité ou la foirade. Surtout dans un film qui n'est pas là pour l'évasion ou l'identification, vu qu'il ne laisse pas de place à l'imagination et veut tout remplir avec le perso et l'humour: s'il ne le fait pas assez bien, il foire son truc. 

    Alors il y a effectivement plein de moments et de scènes drôles, de vrais bon gags pas subtils et tout le reste, mais j'ai vraiment eu l'impression d'un truc plus forcé que le premier, pas du tout inspiré, d'un truc de peinture par numéros où l'on essaie de remplir toutes les cases pré-établies, le parcours imposé censé toucher toutes les catégories démographiques visées par le département marketing en exagérant juste ce qu'on pense avoir été la cause du succès du premier. On fait plus, pas mieux, et quand c'est comme ça, à mon goût, c'est qu'on en fait trop, qu'on essaie trop fort. Et au global, je me suis surpris à moins rire: plus ou moins fréquemment, je sais pas, mais moins ouvertement, témoignant d'un film qui arrive moins à m'arracher un éclat de rire incontrôlable avec larmes en prime. Donc c'est pas emmerdant, c'est pas mauvais, c'est même pas une déception.... Mais c'est plus un produit vite consommé, vite oublié. 

    Voilà mon impression personnelle. 

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  18. 2 hours ago, zx said:

     

    États-Unis. Comment Trump a acheté le silence des femmes

    https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-comment-trump-achete-le-silence-des-femmes

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    Donald Trump avec la playmate Bridget Marks en 1993 à New York. AFP PHOTO

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    J'émets juste une hypothèse.... Avec de l'argent :happy:

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