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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. Tout cela fait très "mentalité millennial": des abrutis sans culture qui pensent et prétendre "être ouverts à l'autre" et se persuadent que de telles démonstrations vont leur attirer la sympathie alors qu'il s'agit juste d'un délire parfaitement égocentrique. La famille Trudeau a juste fait sa semaine "cosplay in India". Ridicule à souhait, ce qui a été noté dans la presse et surtout sur les médias sociaux, notamment quand Trudeau a posé pour la photo avec Sharuk Khan ((le barbu sans turban sur la 2ème photo), superstar de son état et qui n'a pas senti le besoin de se déguiser.... On a vu passer un grand nombre de commentaires sur les médias sociaux anglophones et indiens du genre "les Indiens s'habillent JAMAIS (cad même pas aux mariages) comme ça, même à Bollywood". 

    Polémique amusante qui cependant couvre le fait que Trudeau a voyagé avec un énorme entourage de sponsors politiques, dont un chef-star de Vancouver (contributeur de campagne), tous défrayés à 100% (cad pas que le voyage) par la princesse. Et les multiples costumes des Trudeaux? Pareil: des commandes spéciales sur mesure sur la carte bancaire nationale. Long séjour grand luxe (cad plus que ce que les visites d'Etat habituelles coûtent.... Beaucoup plus) sur le dos du contribuable, alors que dans le même temps, le budget de la défense (géré par le ministre, présent aussi sur la deuxième photo, avec un turban) trucident les fonds pour les vétérans (l'Etat est actuellement en procès contre des associations de vétérans pour éviter de mettre la main à la poche), mais booste les dépenses pour les études de défense et de l'armée sous une lentille féministe (authentique) et construit des fermes éoliennes sur les bases (utilité débattable). Le tout sous les applaudissements d'une presse traditionnelle qui mange dans la main de Trudeau parce qu'ils sont quasiment tous dans la merde et qu'il est de plus en plus question de grosses subventions aux médias "'qui pensent bien". Je m'étonne franchement (je ne connais pas bien le sujet et son histoire) de voir la presse canadienne si peu critique en général du gouvernement: ça sonne pas trop "liberté de la presse", comme ambiance générale. Parce que pour revenir au voyage en Indie, le point le plus important de l'histoire est qu'il semble que cette visite soit essentiellement une foirade vu le traitement que Mohdi a réservé à Trudeau, dans l'ensemble. 

     

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  2. Ouaaaaah, il a dit merde à Marion Hammer en personne??!! Pour que quelqu'un d'aussi corrompu et méprisant que Rick Scott envoie chier la sainte patronne toute puissante de la NRA, il faut vraiment qu'il ait vu une longue série de signes bibliquement catastrophiques, genre sondages privés dégueulasses, menaces de coupure de financements par des vrais poids lourds corporate, révolte des gros donneurs.... 

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  3. Certains disent qu'il pourrait y avoir plus de mouvement ce coup-là. Pas encore "le grand soir" du Gun Control, mais quelque chose comme des courants de fonds plus puissants qu'à "l'ordinaire" (triste de penser ces massacres comme "l'ordinaire") qui pourraient forcer la NRA, et plus largement le mouvement pro-gun, à revoir la plate-forme dont ils n'ont pas bougé depuis longtemps:

    - le rift entre les membres de la NRA et sa direction est accru par ce genre d'événements et la réaction "officielle" des porte-paroles: c'est l'habitude depuis longtemps, mais ces dernières années, cela a pu se voir de façon plus flagrante. La pertinence de ce point dépend en fait du camp d'en face: plus ils réagissent à l'extrême, se déchaînent sur la rhétorique culpabilisante, manipulent la couverture médiatique, plus ils semblent hypocrites sur les mesures souhaitées (faisant craindre la "pente glissante" de lois en apparence raisonnable qui ouvriraient la voie pour beaucoup plus, via l'empilement de règles se greffant sur ces lois) et plus ils braquent les pro-gun, rendant la conciliation impossible. Si une plate-forme politique bipartisane pouvait se dégager pour éviter ce piège, la direction de la NRA se retrouverait en porte-à-faux, surtout si sa position est moins solide. Rappelons que la majorité de son financement ne dépend PAS des membres, depuis les années 80-90, mais des fabricants d'armes et de tous ceux qui ont un intérêt au commerce des armes et à toute l'économie qui va avec (et donc tout un tas de gestionnaires de fonds à Wall Street). C'est à ceux-là que Wayne Lapierre répond, pas aux 5 millions de membres dont la grande majorité est depuis longtemps favorables à des règles plus strictes (selon des modalité diverses, évidemment).

    - la position de la direction de la NRA et des têtes dirigeantes du lobby pro-gun pourrait être affaiblie par l'effet générationnel (de long terme): si le mouvement de jeunesse qu'on voit depuis une semaine devient un fait plus permanent, cela s'ajoutera (en donnant un visage, des militants, plus de coordination, plus de punch politique et de moyens de pressions) à la tendance générale qui a vu le taux de possession d'armes à feu se réduire à un tiers des ménages. Beaucoup de gens n'ont jamais touché un flingue, et sont eux-mêmes descendants d'une ou deux générations de gens n'ayant jamais non plus touché un flingue. La tendance culturelle est lourde, même si évidemment elle a ses disparités géographiques et culturelles (très vastes), en une ère de protestation et de circulation très rapide de l'info qui permet un militantisme et une coordination infiniment plus importantes (notamment, par exemple, pour spotter les élus hypocrites sur leurs positions et leurs financements et les humilier publiquement, ou organiser des actions contre les entreprises faisant du business avec le lobby pro-armes). L'effet corollaire peut aussi être de polariser toujours plus le débat jusqu'au point de blocage complet et d'absence totale et permanente de confiance même sur les plus petites choses, mais, encore une fois, la tendance démographique est là.

    - ces derniers jours, diverses entreprises, surtout des banques, ont arrêté toute coopération ou association avec la NRA: c'est pas (encore?) énorme, et ça s'est déjà vu après des massacres antérieurs, mais là ça a été plus rapide, et avec des boîtes significatives (banques régionales par exemple). Et là, ça commence à entrer en territoire délicat pour le lobby pro-gun, si corporate America commence à devoir faire des arbitrages tranchés et à ne plus pouvoir jouer sur tous les tableaux (effet de la tendance démographique alliée avec un mouvement plus organisé, plus permanent à grande échelle, et plus militant et intransigeant), résultat de la politisation croissante de la consommation et de l'évolution des politiques d'image à l'heure des médias sociaux. 

    Rien ne dit comment ces facteurs joueront, ni si la tension post-tragédie durera plus que d'habitude, mais ces 3 éléments me semblent de nature à impacter de façon croissante cette patate chaude de la politique US, suffisamment pour au moins bouger les lignes et les règles de cet affrontement bloqué depuis 20 ans. 

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  4. 13 minutes ago, Alexis said:

    L'auto-citation est un plaisir auto-référent, pour ne pas dire solitaire. icon_mrgreen.png

    Sur ce, je passe - rapidement - à un autre sujet :

     

    Que tu dis ! Et si on faisait le contraire, en virant les gauchistes incapables et en engageant de vrais durs ?

    T'as jamais vu Un Flic à la Maternelle ?

     

    Pas seulement un dur: un professionnel de l'éducation....

    tumblr_nhj3ztVRYm1r6o5ouo1_500.png080912-r-lee-ermy.jpg

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  5. 4 hours ago, Alexis said:

     

    [Mode NRA ON]

    C'est précisément pour cette raison qu'il faut que chaque prof soit armé ! Ainsi, même en cas de défaillance personnelle, il y aura toujours au moins un(e) brave Américain(e) prêt à rejouer "Règlements de comptes à OK Corral" #ConcealedCarryForAllNOW

     

    Un chiffrage amusant sur ce sujet qui pourrait bien devenir une revendication authentique de la droite américaine, à savoir armer une proportion donnée de profs entraînés à un certain degré de maîtrise des armes (et de gestion de crise? Management du stress en situation?). Cela semble hautement irréaliste, ne serait-ce que parce que la profession est largement anti-flingues, souvent très à gauche, et pas vraiment encline à jouer le jeu d'un gouvernement républicain, surtout sur ce sujet. Outre, évidemment, les contraintes concrètes: peu de parents d'élève sont enthousiastes à l'idée de savoir qu'il y a beaucoup d'armes dans les écoles, avec des personnels dont on peu douter de l'entraînement, qui paiera pour les flingues et les entraînements (et rappels réguliers), que faire en cas de tuerie, quand les flics débarquent (et pourraient avoir du mal à savoir qui est qui).... Le chiffre amusant? Il y a plus de 3,5 millions de profs d'écoles aux USA (profs d'universités non comptés): 20% (proportion donnée par D Trump, qui a aussi évoqué 40%) qui seraient armés et entraînés (avec invocation d'un nombre providentiel de vétérans dans leurs rangs? Ouais, dans un métier à 80% féminisés et produit pour l'essentiel par des universités très "liberals", y'a des chances que les vétérans, surtout d'unités de combat, abondent), ça fait donc autour de 700 000 personnes au minimum. Ca fait un certain nombre de flingues (qu'il faudra aussi contrôler régulièrement d'une manière transparente, légale et capable de produire de la confiance) et surtout beaucoup d'entraînements, en plus des nécessaires bonus et/ou primes de risques pour les volontaires (si tant est qu'il puisse y en avoir assez): qui paiera? L'Etat fédéral? Les Etats? Les localités? D Trump, jamais en panne d'une improvisation débile, a évoqué un bonus de 1000$ (par an? Ca semble ridicule. Par mois? Ca devient énorme pour un budget); vu l'effectif évoqué, ça fait un surcroît de dépense de 700 millions juste pour cet item, probablement par mois.... Et L'administration Trump a, par le dernier budget voté, tronçonné les fonds pour l'éducation, NOTAMMENT (c'est dans les items listés) la sécurité des écoles. Donc c'est pas de l'Etat fédéral que ces trucs viendraient.... Sans parler de l'irréalisme foncier d'un système qui entraînerait des centaines de milliers de profs pour un événement qui n'arrivera probablement jamais pour la plupart d'entre eux, et une seule fois pour l'extrême minorité sur qui la chose tomberait: le nombre d'heures (annuelles, en plus de la formation initiale) nécessaires d'entraînement pour obtenir une capacité correcte à opérer (seul et en groupe) armé dans une école d'élèves paniqués, et à se coordonner avec la police pour éviter un autre genre de tragédie, serait-il même compatible avec des horaires de profs? 

    Et avec ça, les propositions républicaines, depuis longtemps, incluent un surcroît de sécurisation des écoles par du hardware et du design (compartimentation des locaux, détecteurs, blindages ici et là, des pièces sécurisées où se réfugier....).... Ca devient vite TRES cher tous ces trucs. 

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  6. 46 minutes ago, rogue0 said:

     

    A ce sujet, quelqu'un a un avis cinématographique sur Black Panther?
    (genre @Tancrède à tout hasard :tongue:)

    Hors polémiques, politique d'Hollywood, j'ai l'impression que le film fait un carton, et pas seulement aux USA.

    box office

    https://www.vox.com/culture/2018/2/20/17029156/black-panther-international-overseas-box-office-black-films-hidden-figures-proud-mary

    une critique:

    https://www.vox.com/culture/2018/2/15/17008196/black-panther-review

    Pas encore vu. Ceci dit, j'éviterais de me fier à une quelconque critique de sites/magazines comme Vox, Salon, Buzzfeed, VICE, le Huffpo et d'autres, surtout dans les rubriques société, culture.... Et encore plus quand ceux qui y interviennent essaient de se donner des airs sérieux en parlant de l'aspect business (auquel ils ne connaissent rien). C'est très idéologique, instrumentalisant une interprétation très sélective et biaisée de la réalité (ou même en la réinventant tout connement) pour favoriser la seule chose qui les intéresse: pousser une trame narrative pré-établie de "critique sociétale" selon des axiomes ingurgités de force dans les cursus inutiles des facs dont ces gens sortent. Depuis que la presse est en déclin, ces rubriques (et souvent ces journaux) ne sont plus vraiment des centres de référence, et n'ont plus les moyens de payer le personnel très cher, surtout dans les trucs annexes comme la critique de films qui, en conséquence, est faite par des glandus avec aussi peu d'expérience et de savoir sur leur sujet qu'ils ont d'énormes prétentions à tout savoir, et tout pouvoir "critiquer". Et quand on parle de cinoche en général, et de films d'action/super héros en particulier, tu peux être sûr d'une chose: ils n'y connaissent rien, ne s'y intéressent pas du tout, et, le plus souvent, méprisent cet univers de geeks (ils se prennent tous pour de grands "littéraires" et têtes pensantes). 

    Qui plus est, la franchise Marvel, tout comme SW, semble avoir évolué vers l'orientation politisée du marketing (pas encore du produit) ces derniers temps, parce que ça semble vendre beaucoup plus en favorisant justement les empoignades entre excités de tous bords qui sont autant de polémique et de buzz, donc de pub virale qui fait leur boulot pour eux. Le business model? Le débat Trump-Clinton: tous ont vu le buzz que ça a fait sur le moment et, plus généralement, l'impact de la polarisation extrême de la sphère internet et, dans une moindre mesure, de la société en général, au point de tout politiser, jusqu'aux produits de consommation les plus anodins dans bien des cas. Quand un public est dans cet état, on surfe sur ce mode de médiatisation. Je serais prêt à parier que nombre d'agences engagées par Marvel pour le marketing de ce film (qui a du coûter autant que la prod) avaient des gars opérant sans relâche sur les réseaux sociaux, dans plein de langues, pour jouer les trolls alt-rights, conservateurs ou libertariens, aussi bien que les enragés SJW, essayant d'aiguiller et d'enrager autant de monde que possible. 

  7. 16 minutes ago, collectionneur said:

    Question, du temps de la prohibition et d'Al Capone, le Congrés n'avait pas bloqué la vente au public des fameuses ''mitraillettes'' Thompson utilisé par les gangs ? J'ai lu cela il y a des années, mais je trouve pas de référence.

     

     

     

    J'ai pas de source là, maintenant, mais je l'ai lu aussi assez souvent: aux lendemains de la 1ère GM, l'apparition de nombreuses armes nouvelles à haute cadence de tir et leur abondance vu la taille des productions et stocks de guerre, ont rapidement abouti à un consensus politique sur la nécessité d'interdire ces trucs, ce qui n'a fait broncher aucun groupe pro-2nd Amendement à l'époque. 

     

    Petit check rapide: l'arme a été en fait parfaitement légale au niveau fédéral jusqu'en 1934, qui fut l'année de la première grande législation fédérale sur les armes à feu, le National Firearms Act, voté juste après la révocation du Volsteadt Act (la prohibition) et reconnaissant les problèmes liés à trop de vacuité et de diversité dans la règlementation des armes à feu (notamment les horreurs telles que le massacre de la St Valentin de 1929) Auparavant, depuis le début de l'histoire des USA, et hors la Constitution et ses Amendements, tout ce qui concernait les armes à feu avait émané soit de la Cour Suprême, soit des cours de justice et assemblées des Etats. Le NFA de 1934 établit ainsi des catégories d'armes à statut spécifique (comme la Thompson et autres mitraillettes, mais aussi les fusils auto, fusils à pompe et d'autres), imposant un registre national pour les propriétaires existants (et une taxe), ainsi qu'un ensemble de restrictions pour leur acquisition et leur usage, le tout sous les auspices de l'ATF. 

    La 2ème grande législation nationale (et la dernière en date d'ampleur significative, en fait) date de 1968, après les "grands" assassinats des années 60 (les deux kennedys, Malcolm X, MLK): ce fut le Gun Control Act, qui visait à encadrer le commerce des armes entre Etats en le limitant à des acteurs établis et surveillés (vendeurs, importateurs et frabricants légitimes), et à empêcher l'accès de certains individus aux armes à feu. Après l'assassinat de Lennon et la tentative d'assassinat sur Reagan vint le Brady Handgun Violence Prevention Act de 1993 qui établit le national background check system aujourd'hui si discuté tant son implémentation semble peu fonctionnelle. 

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  8. Le panel dans son entier était un piège médiatique: je n'approuve aucunement du parti républicain dans sa présente itération (et depuis un bon moment, en fait depuis son tournant hyper-idéologique et absolutiste majeur des années 80-90.... Les démocrates ayant depuis quelques années copié la méthode) et certainement pas de la direction de la NRA, mais ce faux "town hall meeting" était vraiment une arnaque démagogique calculée par CNN. Malgré la présence de quelques habitants pro-2nd Amendement (et pas anti-gun control), les dés avaient été pipés dès l'abord par la chaîne, étant donné qu'il s'agit d'un district (et d'un comté, dans une moindre mesure) hyper démocrate, et que les organisations convoquées (qui ont exercé un fort contrôle sur qui était dans l'audience) étaient toutes radicalement anti-flingues ou pas loin, et anti-parti républicain. Si on ajoute l'usage de l'émotion aux dépends de tout débat raisonné, la démagogie destinée à jouer sur les passions, le partisanisme à peine déguisé chez les organisateurs (les journalistes ont développé depuis longtemps un art poussé de la mise en scène -voire de la pure scénarisation- qui n'en a pas l'air), on obtient un résultat qui ne peut souffler que dans un sens à l'antenne, n'accepter aucune autre vue que celle de la douleur (légitime) du moment, nier toute expertise si elle ne va pas dans le sens de la narration, et, au final, qui ne peut que revenir à cette bonne recette de tout démagogie: désigner des méchants hyper-méchants, voire démoniaques, à conspuer, et un "camp des anges" qui peut dès lors dire n'importe quoi. L'intervention de Bill Nelson en particulier m'a frappée, étant donné que sous sa formule en apparence innocente d'interdiction de certaines armes, les termes employés définissent si peu clairement les dites armes (je crois qu'il parle de "semi automatic weapons") qu'il pourrait aussi bien avoir dit "n'importe quelle arme". Et de là évoquer la confiscation (le croquemitaine des propriétaires d'armes à feu aux USA), ce qui est soit une énorme connerie d'un politicien essayant de surfer sur la chose pour sa prochaine élection, soit un représentant  du lobby anti-armes qui pense que le mouvement a atteint un seuil critique suffisant avec cette tragédie et la réaction qui l'accompagne pour commencer à parler ainsi. Si c'est le premier cas de figure, c'est vraiment débile parce que ça ne pourra que braquer tous les pro-2nd Amendement, même ceux qui veulent désespérément de vraies améliorations dans le domaine du gun control. Autre possibilité, il joue l'éternelle carte démocrate de ne jamais vraiment s'attaquer au problème sérieusement, pour le garder comme l'éternelle matraque à employer contre la posture républicaine (et faudrait pas que cette corne d'abondance s'arrête de produire, hein?).... Ce qui a pour résultat de contribuer largement (tout comme la posture républicaine de l'autre côté) à toujours plus de radicalisation des bases et de recrutement. Business as usual. 

     

    Pour la note, et ceux qui se demandent comment on peut lourdement orienter un tel format d'émission dans un sens désiré, les méthodes et stratégies sont multiples, et CNN a déjà été plusieurs fois prise la main dans le sac dans ce registre, le plus célèbre exemple étant celui des débats de la primaire démocratique dont Donna Brazil (une des coupables, et ultérieurement patronne sous influence du DNC pendant l'élection de 2016) a évoqué abondamment le truquage. Implantation de faux membres de l'audience (avec des témoignages -faux- allant dans le sens de la narration voulue) interviewés au moment voulu, choix prédéterminé des membres de l'audience à qui on pose des questions (les plus enragés, militants....), rédaction de scripts à l'avance pour ces gens (dont les question semblent souvent très élaborées et tapant pile là où l'ambiance générale semble aller), déni d'entrée/tri des gens admis dans l'audience, déni de questions par des gens risquant d'être en porte-à-faux avec "l'unanimité" voulue.... C'est un truc auquel les Américains sont assez habitués, particulièrement avec CNN: le message circule généralement assez vite dans un voisinage que la chose sera hyper biaisée, donc que c'est même pas la peine de se pointer, si bien qu'il n'y a qu'une frange d'opinion représentée, et généralement sa partie la plus remontée/radicale, et assez souvent aussi, la plus professionnelle. Bref, c'est la méthode de l'UNEF dans les "débats" étudiants (et la représentativité qui va avec). 

    Encore pour la note, et en référence à mon premier paragraphe, CNN s'est retrouvée dès la fin de l'interview dans une polémique avec un des lycéens pris dans la fusillade, qu'ils ont mis à l'écart après qu'il ait refusé de lire un texte scripté par la chaîne en guise "d'intervention", au lieu de le laisser donner son témoignage et son opinion.... Parce qu'il semble qu'elle n'allait pas dans le sens voulu et que la démarche de la chaîne avait choqué le dit lycéen. Il s'agit de Colton Haab, un membre du JROTC du lycée attaqué (cad l'antenne de prépa militaire de l'établissement) qui a héroïquement couvert plusieurs de ses camarades (allant les chercher dans les couloirs sous le feu, les ramenant dans une salle et, apparemment, les calfeutrant avec des "couvertures/rideaux" en kevlar présentes sur place -dans le centre du JROTC j'imagine, ou la sécurité de l'école). Lui voulait faire son speech (qu'il avait écrit à la demande de CNN), témoigner, et poser des questions, notamment parler de l'embauche de vétérans comme gardes armés dans les écoles (c'est une opinion, on peut la discuter), mais CNN a barré sa question et lui a donné un texte préparé à la place. Il a dit merde, et CNN depuis ne cesse de nier, allant jusqu'à dire, dans leur réponse.... Qu'ils ne l'ont pas fait dans le dit débat et NE L'ONT JAMAIS FAIT (rien que l'affaire Brazile, admise publiquement, devrait leur faire faire attention à leurs formules). 

    Un autre angle de discussion passé à la trappe dans cette émission fut le rôle du shériff de l'endroit qui ne cesse pas de parler depuis l'attentat; comme je l'avais évoqué, ça ressemble plus à du "damage control" pour éviter de se retrouver face à des questions embarrassantes, comme le fait qu'il avait reçu nombre d'avertissements sur le tireur, qu'il avait lu ses posts online faisant des menaces directes, qu'il avait constaté la violence du personnage (notamment contre d'autres lycéens et sa propre famille adoptive) et qu'il était passé 39 FOIS EN TOUT à son domicile sans, apparemment, jamais entreprendre aucune action, même de contrôle de ses armes à feut légalement acquises. Mais le dit shériff a su se mettre les médias dans la fouille, donc fait partie de la narration dominante.... Du bon côté, et peut pointer des doigts accusateurs sur le parti républicain, sur le lobby des armes à feu, sur les lois et les politiques en général.... Sur tout sauf lui. 

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  9. La différence entre les deux tendances de sondage semble pourtant simple: personne n'aime les armes nucléaires (sauf le personnage de Georges C Scott dans Docteur Folamour) et tout le monde voudrait s'en débarrasser, et, dans le cas présent des Français, pas grand-monde ne verrait d'objection à s'en débarrasser si TOUT LE MONDE ailleurs s'en débarrasse aussi. Mais dans un monde où d'autres ont ce bouzin, la majorité semble persister à penser qu'il vaut mieux l'avoir en plan B. Ce qui n'est pas tout-à-fait idiot: la logique de puissance et de standing dans le monde échappe à la majorité (qui s'en fout ou n'y réfléchit pas, ou qui ne veut pas la voir), mais la logique fondée sur la survie et/ou le risque de vulnérabilité absolue (donc de soumission de fait) reste assez évidente. Faut dire que depuis le temps que la chose est présentée comme 'l"assurance-vie" de la nation (et peut-être aussi un moyen de moins dépendre des ricains, même si beaucoup comprennent pas comment), l'investissement en com a bien du laisser une marque. 

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  10. 36 minutes ago, Bat said:

    Bien sûr, ces positions reposent, pour certaines, sur un lot de contradictions et hypocrisies. Mais c'est une donnée réelle, quoiqu'on en pense: si demain on fait un referendum en Belgique (imaginant que le referendum soit rendu possible légalement - c'est une autre question) pour demander "acceptez-vous que l'Union Européenne se construise comme puissance nucléaire militaire", tu aurais sans doute (au moins) 2/3 de "non". Et pareil dans de nombreux autres pays. Et si tu faisais un referendum sur le nucléaire militaire en France, tu aurais sans doute à peu près le même résultat, si on se fie aux sondages indiquant que près des 3/4 de Français se passeraient bien de la bombe: https://blogs.mediapart.fr/jean-marie-matagne/blog/201015/sondage-de-l-ifop-trois-francais-sur-quatre-veulent-abolir-l-arme-nucleaire (même dans le cas français si on pourrait truander en posant une question orientée: "êtes-vous favorable à ce que ces branleurs d'Européens nous paient la bombe atomique qui sans ça nous coûte un bras?" :wink: ).

    Même si on peut estimer que c'est irréaliste, faux-cul ou que sais-je, la politique de ces pays est menées en tenant compte de ces opinions.

    On est d'accord, mais il faut noter que l'opposition au nucléaire, dans le sondage que tu mentionnes, est une opposition GLOBALE au nucléaire militaire, pas un avis sur le maintien de la bombe en France: la question suppose un renoncement global aux armements nucléaires.... Ce qui est évidemment un voeu pieux et ce genre de questions débiles que posent les journalistes qui présupposent que la diplomatie française est suffisamment puissante pour obtenir un traité international de désarmement nucléaire complet, et qui présuppose que puisse être créée une instance internationale capable d'imposer la chose et bénéficiant de la confiance de tous les Etats concernés en la matière. Ce genre de question omet aussi le fait que sans l'arme nucléaire, la France et son influence seraient rétrogradées dans l'ordre mondial. Toutes questions qui ne sont pas posées. Mais si la question était 'la France doit-elle renoncer à l'arme nucléaire SEULE et unilatéralement, laissant les autres faire ce qu'ils veulent", la réponse serait-elle la même? Y aurait-il toujours une majorité contre la bombe? Peut-être, peut-être pas, mais poser la question en précisant ou évoquant autant que faire se peut les conséquences changerait radicalement le débat, parce que suivant la manière de demander, tu peux obtenir tout et son contraire.  

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  11. 3 minutes ago, Bat said:

    J'avais compris :wink: mais je reprends l'idée à l'échelle européenne.

    On peut imaginer une union animée d'une volonté politique propre et forte sans besoin du nucléaire. Et, c'était le cœur de mon intervention, même plus facilement sans. La plupart des membres de l'Union estiment d'ailleurs le nucléaire militaire peu nécessaire, ou problématique, ou sont ouvertement contre.

    A noter que pour la plupart, cette option d'opinion "vertueuse" n'existe que sous l'ombrelle nucléaire américaine, qui leur permet d'être idéologiquement hypocrites (anti-nucléaires parce que ça passe mieux auprès des bien-pensants et des opinions -surtout celles qu'on a travaillées au corps en ce sens-, mais pro-nucléaires dans les faits parce que c'est confortable -et budgétairement pratique- d'être un protectorat) ou pleins d'illusions (surtout après des décennies passées ainsi). La plupart des dirigeants qui condamnent ainsi le nucléaire militaire n'ont jamais vraiment eu (et leurs gouvernements n'ont même plus la mémoire institutionnelle pour) à être confrontés aux rapports de forces brutaux avec des puissances potentiellement hostiles (ou simplement "jouant le jeu") et pas toujours si éloignées. Quelque part, j'imagine que les pays d'Europe de l'est tendent à moins pencher dans ce registre d'opinions. Et si, cas hypothétique, une gouvernance permanente de l'UE commençait à émerger réellement, cad une prenant en charge TOUS les aspects primordiaux d'un gouvernement, sécurité/stratégie en tête, elle adopterait bien vite un changement culturel en la matière, une fois aux prises avec la pleine réalité du "grand jeu". A moins d'entrer pleinement (ce qui serait étonnant vu la taille et la puissance de ce nouvel ensemble) dans la mentalité du protectorat et du "la défense européenne, c'est l'OTAN", même une fois l'UE devenue une vraie entité géopolitique. 

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  12. 10 minutes ago, Alexis said:

    Nan, mais là on commençait à causer entre Françouilles. On n'en était plus à évoquer les Ricains. Faut suivre, mince. :happy:

    Quoi ? Sur quel fil on est ? Euuuuuh...

    Je constate donc une bonne maîtrise du sujet qu'est le francocentrisme/nombrilisme nationaliste.J

    Quote

     

    e vois. Justification très rapidement et précisément exposée, je dirais. C'est comme si tu avais quelque chose à cacher 


     

    Honni soit qui vraiment très mal pense.... Et a des images franchement révulsantes dans la tête. Beeeuuuuuh.... Tu veux me faire rendre mon goûter, ou quoi? S'il faisait plus beau, je te convoquerais demain matin à Vincennes pour m'en rendre raison, tiens. Mais bon, là fait un peu frisquet pour s'ébattre avec des épées. le duel, c'est vraiment un sport de printemps/été. 

    Quote

    (S'enfuit déguisé ... Et non, pas question de s'arrêter dans une auberge à Varenne !)

    Z'êtes en position, les gars? Il a l'air de croire qu'il s'en est tiré? Qui a la camisole? 

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  13. Et vous croyez une seconde que les Américains en général, ou même les gens censément éduqués à CPAC, ont la moindre idée de qui étaient Ste Geneviève, Aliénor, Anne de Bretagne ou même Marie Curie? Sérieusement? Outre l'état de l'éducation américaine, faudrait essayez de se figurer la notion de provincialisme, de nombrilisme nationaliste, d'absence totale de curiosité pour ce qui n'est pas soi-même (individuel ou collectif): les Américains, de toutes obédiences politiques, en sont atteints au dernier degré, même, de façon plus sophistiquée (cad on connaît détails et anecdote, mais tout le raisonnement et la façon de voir le monde est articulé au travers d'un prisme 120% made in USA -et même plutôt made in Washington/NY/LA). 

    Pour la Marine (Le Pen, pas la nationale): simple: jeune diplômé, j'ai fait un stage dans une station de radio. Elle est venue pour une interview, j'ai été forcé de humer le fumet. Et j'ai depuis eu d'autres confirmations par des amis en politique: c'est de notoriété publique dans ces petits milieux, et le sujet de nombreuses vannes.... Elle a la sueur, et l'humeur, mauvaises. 

     

    32 minutes ago, Alexis said:

    "Personnellement" ? On va tout savoir !

    Attention hein... la dame a un compagnon, qui a une certaine carrure. Tu cours vite :tongue: ?

    J'ai aussi une certaine carrure, et assez de pratique martiale.... Autre détail utile: je ne m'approcherai jamais assez, puisque pour que ce genre d'échange ait lieu, faudrait que la cause en soit motivante.... Quelqu'un ici trouve Marine LP motivante? Si oui, cessez tout commerce avec les femmes ou même toute pratique onaniste pendant au moins un an et pensez sérieusement à votre vie. Vous savez que j'ai raison. 

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  14. 35 minutes ago, Alexis said:

    La Conservative Political Action Conference de 2018, jeudi 22 février prochain, aura une invitée francophone, en la personne de Marion Maréchal-Le Pen. "Retirée de la vie politique" (:dry: ?) la Française parlera :

    - après le vice-président américain Mike Pence,  mais

    - avant la conférence "Quelle est la plus grande menace pour les Etats-Unis a) Chine b) Russie c) Etats-voyous d) Tous ceux-là" qui promet d'être intéressante avec la participation notamment du modéré, raisonnable et pacifique John Bolton

    La France s'exporte aux Etats-Unis.

    Et l'avantage des échanges culturels comme politiques, c'est l'enrichissement mutuel. Nul doute que dans l'hypothèse où Marion aurait à nouveau un rôle politique à l'avenir - c'est très peu probable... mais sait-on jamais d'un autre côté, hein ? - elle saura mettre à profit ses liens avec des personnes si attachées au bien commun, à la paix et à l'indépendance de tous les pays surtout la France par rapport aux Etats-Unis.

     

    Pas (totalement) cons à CPAC: y z'ont pris la jolie LePen, pas celle qui pèse encore quelque chose mais ressemble à (et sent comme -je peux confirmer personnellement) une poissonnière en fin de journée. Mais bon, que pouvait-on attendre d'autre de factions politiques dont certains membres ont comparé la petite Marion à Jeanne d'Arc (à mon avis surtout parce que ça doit être la seule femme française historique qu'ils connaissent)? 

     

  15. On 2/6/2018 at 11:28 PM, TarpTent said:

    Je ne sais pas si vous avez vu passer cette info, mais une nouvelle série Star Wars est prévue, qui sera écrite par les créateurs de Game of Thrones.

    La présidente de Lucasfilm Kathleen Kennedy a notamment déclaré : "la maîtrise (de Benioff et Weiss) pour créer des personnages complexes, une profondeur de narration et une mythologie riche vont donner un nouvel horizon et de l'audace à 'Star Wars' de manière incroyablement captivante". 

     

    Si l’on en sait rien de plus pour le moment, Disney a quand même précisé que les épisodes de la série seraient « distincts de la saga Skywalker et de la quatrième trilogie "Star Wars" ».

     

    https://www.challenges.fr/top-news/une-nouvelle-serie-star-wars-par-les-createurs-de-game-of-thrones_565664

    Kathleen Kennedy est le diable et la mort de tout ce qui est bon dans Star Wars (ce qui bien sûr, avant elle, était TOUT.... Sauf Jar Jar et les Ewoks), en prélude à la mort de la franchise. 

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  16. 57 minutes ago, Wallaby said:

    http://www.zeit.de/news/2018-02/20/eu-droht-usa-mit-strafzoellen-auf-whiskey-und-motorraeder-180220-99-157928 (20 février 2018)

    Suite aux mesures américaines considérées comme enfreignant l'OMC, l'UE envisage des mesures de rétorsion en taxant les motos (Harley Davidson), le bourbon, les pommes de terre, les tomates, le rhum et le jus d'orange américains.

    Selon le reportage de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la liste de Bruxelles contient des produits présentant un intérêt économique pour les circonscriptions des partisans du président Donald Trump. Le fabricant de motocyclettes Harley-Davidson, par exemple, est basé dans le Wisconsin, l'État d'où vient le porte-parole républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan. Le whisky Bourbon est principalement produit au Tennessee et au Kentucky - le berceau de Mitch McConnell, leader majoritaire au Sénat.

     

    Si tu veux faire mal au Wisconsin, tu tapes au coeur: le fromage.... Question: a t-on en Europe des importations de fromages du Wisconsin? Quelque part, je doute, mais on sait jamais. 

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  17. 1 hour ago, Scarabé said:

    Merci Trancéde

    Donc si je comprend bien les boulets rebondissaient sur sol sec neutralisant plusieurs hommes en coupant bras jambe ou tête voir tuant les chevaux. Et sur sol boueux comme à Waterloo ils s'enfonçaient dans la boue et n'avais pas beaucoup d'effets c'est bien ça? Parce que tout les rapports sur Waterloo disent que l'artillerie française a été inefficace a cause de la pluie.  Ou alors les artilleurs avaient du mal pour déplacer les canons dans la boue ? Voir allumer les mèches sous la pluie ?

    Tout cela et plus... Notamment la configuration du terrain qui avantageait la défense, la majorité des effectifs de Wellington étant derrière la "ligne de crête" (façon de parler dans ce relief de campagne) des collines en face de la Belle Alliance (où se trouve Napoléon et devant laquelle se trouve la Grande Batterie), et une bonne partie du reste étant embusquée dans les fermes fortifiées servant de points d'appui/fixation (Hougoumont étant en plus dans un coin boisé). L'historiographie de comptoir britannique a fait de ce positionnement une tactique innovante (sérieusement, ça a été tellement répété que la plupart y croient: il a inventé le fait de se planquer derrière le relief :sleep:), à coups de postulats très sérieux sur cet usage de la "reverse slope".... No comment. Quand  les obusiers ont pu être amenés à portée, ils ont commencé à faire du dégât sur ces troupes planquées (tir courbe), mais y'en avait pas assez de dispo. Ca a commencé à saigner pour ces mêmes troupes quand la Haye Sainte a pu être prise et quelques pièces amenées devant: le relief était ouvert de cet endroit, et là, les carrés ont mangé.... Mais c'était un peu tard, et à ce stade, y'avait plus de réserves, toutes étant bouffées par l'endiguement des Prussiens. 


     

    Quote

     

    En tout cas tout les films sur les batailles napoléoniens montre des tirs d'artillerie qui explosent mais en faite c'est faut 


     

    Y'a souvent un effet de dramatisation visuelle, mais un boulet de bon calibre qui arrive avec une bonne réserve de puissance sur de la terre meuble et suffisamment sèche, ça doit soulever une bonne vague de terre à l'impact, si l'angle est bon, il me semble. Et dans la boue, ça doit faire des beaux "flocs" qui feraient la joie des enfants aimant rentrer tout sales. 

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  18. Pas à cette époque pour les canons: les boulets étaient pleins. Sinon, il y avait les boîtes à balles/mitraille (essentiellement des boîtes de conserves bourrées de balles/shrapnell-like) qui servaient d'arme anti-personnel à courte portée. Les obusiers et les mortiers tiraient des projectiles explosifs (en fait des boulets creux remplis de poudre) dont l'emploi était délicat, puisque la détonation se faisait avec une mèche et que celle-ci devait être coupée en fonction de la distance à l'objectif visé, des tables de calcul standardisées (par Gribeauval) les aidant en cela (ce qui laissait beaucoup d'impondérables, dépendant notamment de l'humidité ambiante, de la mèche elle-même....). Les deux standards d'obusiers pour la période:

    - obusier de 6 pouces (6,4 inches pour les Anglais) du système Gribeauval

    - obusier de 5 pouces et demie (5,72 inches pour les Anglais) du système An XI (1803): le parc Gribeauval a continué à représenter une grande portion du parc total, donc les deux obusiers coexistaient

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  19. 18 minutes ago, nemo said:

    Sauf que quand tu dis "trou du cul" on comprend pas "gens capable de manipuler les rouages de l'état pour certain but politique précis". C'est d'ailleurs dans ce dernier mot que pêche souvent ceux qui parle d' "état profond" les buts politiques que cet "état" poursuivrait sont rarement clairement préciser.

    Je ne sais pas si "état profond" est le concept qui rend le mieux les phénomènes qu'on observe chez les tazus. Ma principale remarque à ce sujet étant que les acteurs me paraissent multiples et pas vraiment définissable dans une seule ligne politique au contraire de ce qu'on a pu observer pendant longtemps en Turquie par exemple. Je dis pendant longtemps parce que je suis pas sur que la situation actuelle de la Turquie continue aujourd'hui de répondre à ces critères.

    Le simple fait d'une expression aussi réductive a une tendance à présenter le concept plus vaste comme une chose unifiée, monolithique et pourvue d'une intention unique et claire.... C'est tout le contraire quand on parle d'un système, ou plutôt d'un écosystème. Il y a cependant, dans le cas américain, des lignes globales constantes: cet "impérialisme" à l'américaine qui, aujourd'hui, implique un niveau de dépenses militaires et de renseignement hallucinant, l'entretien de forces de projection et d'un réseau de bases invraisemblables, et un multi-interventionnisme constant qui bypasse tous les dispositifs constitutionnels censément en place (mais pas prévu pour cette intention forte et constante de contourner les règles, de les ignorer quand c'est possible) et crée cette "forever war" qui est désormais la marque de fabrique de fait bipartisane à Washington. Le tout étant financé à crédit, au-delà des capacités de financement de long terme du pays. Autre point de consensus nié mais bien réel: la politique fiscale, commerciale et économique. 

    Mais mon point en disant "trous du cul" est de signaler que dans l'esprit de la majorité de ceux utilisant des expressions comme "Deep State", c'est du pareil au même. Et ça alimente grandement les courants anti-élitistes de droite et de gauche, itération d'une défiance sans cesse croissante par rapport aux institutions. 

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  20. 42 minutes ago, Wallaby said:

     

    Le National Interest consacre tout un numéro sur le thème du Deep State. C'est une revue qui tente de rester dans la tradition du bipartisanisme, et donc ce numéro comporte à la fois des articles favorables à l'idée de l'existence du Deep State et des articles qui y sont défavorables. Ce numéro comporte des articles écrits par des Républicains et des articles écrits par des Démocrates. Donc je voudrais plutôt féliciter le National Interest pour cette approche.

    S'agissant du Deep State aux Etats-Unis, Robert Merry, républicain, conservateur, l'identifie au "complexe militaro-industriel" dont se plaignait le président Eisenhower. Paul Pillar, démocrate, pour qui le Deep State est une fiction, ne peut cependant s'empêcher d'évoquer la figure d'Edgar Hoover, même s'il conclut en minimisant la possibilité que cela puisse exister aujourd'hui.

    Qui était Hoover ?

    https://en.wikipedia.org/wiki/J._Edgar_Hoover

    L'un de ses biographes, Kenneth Ackerman, écrit que l'allégation selon laquelle les dossiers secrets de Hoover empêchaient les présidents de le congédier est un "mythe". Cependant, Richard Nixon a été enregistré en 1971, déclarant que l'une des raisons pour lesquelles il n'avait pas viré Hoover était qu'il craignait des représailles contre lui de la part d'Hoover. Le président Truman a déclaré que Hoover avait transformé le FBI en sa police secrète privée :

    Nous ne voulons pas de Gestapo ou de police secrète. Le FBI va dans cette direction. Ils barbotent dans les scandales sexuels et le pur et simple chantage. J. Edgar Hoover donnerait son oeil droit pour prendre le pouvoir, et tous les membres du Congrès et les sénateurs ont peur de lui.

    Harry S. Truman

    Et puis il y a eu les révélations de Snowden. Qu'est-ce qu'a révélé Snowden sinon l'existence d'un Deep State ?

    Le problème de ce terme ombrelle du "deep state" est qu'il s'agit d'une simplification complotiste d'une réalié plus vaste et plus complexe, voire de plusieurs réalités, que tous sentent et voient à divers degrés, mais sur laquelle on ne peut mettre de nom réellement pertinent ou sur laquelle on ne peut projeter une explication unique satisfaisante, tant elle est protéiforme. Derrière ce terme de "deep state", beaucoup de gens mettent des choses au moins partiellement différentes, recouvrant un ensemble de choses et phénomènes plus ou moins varié:

    - l'écosystème politico-médiatique, l'oligarchie régnante qui domine les processus de grandes décisions, d'élections et de débat

    - le système de reproduction et d'entrisme des élites, qui inclue entre autres médias, éducations, réseaux relationnels et accès aux bonnes carrières, ainsi que les "revolving doors" entre privé et public, entre médias et politiques, entre administratif et politique, au sein du monde corporate....

    - la réalité des grandes administrations (civiles et militaires) qui, comme tout monstre bureaucratique, développe une vie propre échapant en partie aux systèmes de contrôle l'asservissant en théorie complètement au politique (pas toujours pour le pire, notons-le): des chapelles en émergent, des méta-chapelles, des écoles de pensées et coalitions d'intérêts et d'opinions poussant le vent des décisions et politiques de long terme dans certaines directions dont il est difficile de dévier.... Mais aussi une puissance propre de lobbying de fait (pas nécessairement par des coalitions de campagne -il y en a aussi-, et plus par un chantage à l'expertise, des pressions sur les décisionnaires, une façon de présenter le cadre des décisions aux élus, la cooptation des recrues et des élus, le jeu de l'influence et des relations....).

    - conséquence du fait précédent, mais aussi fait en soi-même: ces chappelles, écoles de pensées, réseaux relationnels/entristes et coalitions, interpénétrés avec les clans politiques, font émerger des hiérarchies de pontes, de caciques, à la puissance bien réelle, qui forment des groupes de pression/décision plus ou moins informels qui, côté positif, "font tourner la machine", et, côté négatif, la font tourner en de multiples instances dans certaines directions favorisées par les opinions de ces petits cercles, et/ou leurs intérêts matériels de court (paiement, statut....) ou long terme (carrière, reconversion), individuels ou de faction/parti. 

    - avec la forte présence du privé (corporate, mais aussi non-profit/idéologique) dans le système de décision politique américain (local, fédéral....), le jeu devient encore plus complexe et toujours moins qualifiable par un terme ou un concept simple. 

     

    De là, on en revient à des termes simplistes, voire du pur conspirationnisme, avec des trucs comme le "deep state" qui, par sa seule formulation, donne l'idée éternelle d'une pièce dans laquelle se rassemble un groupe de gens en costume (voire avec des cagoules) qui décident de presque tout (et apparemment sont toujours unanimes) et ensuite lancent leurs grands rires de méchants de cinéma, tout plein de leur autosatisfaction et tirant sur les extrêmités de leurs moustaches à la prussienne. Si on faisait une enquête sérieuse sur tous les gens employant l'expression "deep state", ou quelque chose d'assimilés (comme on disait "les hommes en noir", les illuminati, "eux/ils", l'oligarchie, les 200 familles....), je ne suis pas sûr qu'on trouverait dans les faits une proportion si impressionnante de conspirationnistes; certainement des gens évoquant par ce terme des réalités diverses, mais la plupart utilisant ce genre d'expression pour mettre un nom simple, rapide et commode qui évite les longs développement pour évoquer la réalité plus générale et complexe de l'écosystème de décision politico-économico-culturel présidant aux destinées du pays sans assez de contre-pouvoirs ou d'opinions divergentes, et qui semble par trop "truquer le jeu" depuis quelques décennies. Ce genre de terme, au final, reflète avant tout, et résume par commodité, la perte totale de confiance dans les institutions, et souvent même dans le système qui les staffe, sélectionne et remplace leurs décisionnaires. 

    Alors oui, "deep state", ça sonne conspirationniste, stupide, même, mais ça va bien plus vite. Mais au final, ça pourrait aussi bien être "trous du culs". 

  21. Quote

     

    Les canons français ont du inspirer les canons US , il y en a un qui porte le nom de Napoléon :


     

    Importé de France, puis produit sous licence aux USA. C'était avant toute chose le canon officiel de l'armée française pendant la majorité du Second Empire. 

     

     

    Aucune idée pour la mortalité moyenne des artilleurs en général ou par métier, mais j'imagine que c'étaient pas les plus planqués (particulièrement l'artillerie à cheval, ou "volante") vu la densité de la contre-batterie à l'époque, et la grande vulnérabilité des servants d'armes à la cavalerie, dès lors qu'il n'y avait plus de couverture d'infanterie (qui, si tout se passe bien, est loin en avant, ne laissant que le minimum derrière, et les réserves étant en retrait). 

    Sur le sujet du recul, j'avoue ne vraiment pas assez connaître la chose: je mesure par exemple que le canon de 12 du système Gribeauval (la superstar des guerres napoléoniennes), distant de 2 générations du canon de 12 dit "Napoléon" (sous-entendu "Napoléon III") utilisé par l'armée française et les armées de l'Union et de la Confédération (et apparemment le préféré des deux camps, malgré l'arrivée de modèles plus récents), pesait plus de 800kgs  (1 et demie avec l'affût), là où le Napoléon pesait 600Kgs (1200 avec l'affût), pour une puissance bien supérieure (progrès de la poudre et de la résistance des matériaux, réduction du "vent" de l'âme du canon) et une plus grande variété de projectiles (notamment les obus explosifs). Mais déjà sur le canon de 12 Gribeauval, le vent de l'âme était le plus réduit de son temps, donc avec un minimum de dispersion de la force de l'explosion. Je ne m'explique pas la réalité du recul: j'ai vu des vidéos où les canons font de véritables bons en arrière, n'ayant que peu de choses pour les freiner. Evidemment, sur un navire, l'effet est amplifié par la houle et l'instabilité générale de la plate-forme (et le besoin absolu de garder la pièce en place et de pouvoir la faire reculer et avancer pour la servir), mais j'ai lu à de multiples reprises les énormes dangers d'une pièce effectuant son tir et pouvant mutiler ses servants (il est aussi vrai que pour la marine, on parle souvent de pièces plus lourdes: le 24 livres -près de 2 tonnes sans l'affût- est le standard des vaisseaux de lignes et frégates lourdes). 

    Quote

    Mine de rien le travail des artilleurs et leur rôle dans les batailles de l'époque devaient pas être de tout repos , l'entraînement rude et discipliné ( des pros comme tu le dis si bien)  tout en devant gérer les chevaux qu'il fallait habituer au bruit , nourrir, soigner . Les risques liés à la poudre étaient aussi un pb à gérer en plus , les accidents ne devaient pas être rare à cette époque. 

    Le canon de 12 Gribeauval devait avoir une cadence soutenue d'un tir/minute: imagine le ballet qui va avec ça. Plus rapide que ce que la vidéo montre, qui est quasiment une cérémonie. 

    Quote

    Une mise en batterie et surtout une remise en route pour quitter une position de batterie ne devait pas être simple avec un attelage , et cela dans des situations où l'adversaire débouler ! 

    C'était une opération complexe, surtout les manoeuvres de positionnement sur le champ de bataille (qui impliquent de bouger le canon sur son affût de la position "route" à la position "tir" et inversement), mais le système mis au point par Gribeauval était une petite révolution, et Napoléon insistait beaucoup sur le niveau d'entraînement des artilleurs, en étant un lui-même. Après, sûr qu'un canon isolé vivait mal une charge adverse, mais rappelons que contre les charges, il y avait les boîtes à balles/mitrailles.... Qui s'y frottait s'y piquait, et il fallait vraiment être assez près et savoir/pouvoir choisir son créneau pour lancer sa charge au tout début du rechargement adverse pour espérer cueillir l'artillerie sans se prendre au moins une volée de mitraille terriblement anti-personnel. Si la batterie chargée était un peu conséquente, elle pouvait tirer par roulement et assurer un feu plus continu rendant l'affaire encore plus délicate. 

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