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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 57 minutes ago, Gibbs le Cajun said:

    Enfin cela ce greffe sur les pb que tu mets en avant Tancrède, une baisse de l'attractivité du métier de soldat en GB .

    Oui, mais j'étais moins sur les facteurs "mode de vie moderne" que sur ceux de la baisse d'attractivité par la faute des forces elles-mêmes: mauvaise stratégie de GRH et de com (débouchant, anecdotiquement, sur des spots superficiels et mal ciblés, la partie la plus visible du phénomène), problèmes multiples et multicouches dans le recrutement, la gestion des carrières et de l'activité, et la fidélisation, nouvelles modes de gestion des personnels (selon la "diversité", avec multiplication de nouveaux types de "soutien" et management des spécificités, plus cette idée d'armée plus "soft").... A eux seuls, ces facteurs "auto-générés" posent problème. Ensuite vient ce faux exutoire de la "diversité" s'attaquant aux mauvaises cibles (les groupes ethniques/religieux et les femmes, soit une mauvaise segmentation des bassins de recrutement) de la mauvaise manière, avec un fort probable impact sur ce qui reste encore le pool principal (hommes, surtout blancs). 

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  2. 13 minutes ago, collectionneur said:

    Article de Bruxelles 2 sur cette histoire de convoi; il s'agit de 6 automoteurs M109 venant de Pologne :

    https://www.bruxelles2.eu/2018/01/11/des-chars-us-pris-en-flagrant-delit-de-non-respect-du-code-de-la-route/#comment-70150

    Le récit fait par la police du Land de Saxe vaut son pesant d’or… Le contrôle des policiers s’est avéré très positif. Il relève même d’un vrai festival en matière de manquement à la circulation des poids lourds, puisqu’au moins quatre chefs d’infractions ont été relevés par les policiers. 1° les semi-remorques utilisées par la société étaient tous inappropriés. 2° Les documents et les dispenses nécessaires manquaient. 3° La charge était trop large et, surtout, beaucoup trop lourde, jusqu’à 16 tonnes. En « surcharge » selon la police. 4° certains des routiers avaient dépassé leurs temps de conduite et de repos.

    Après avoir dressé cette « longue liste » de PV, les pandores ont « interdit la poursuite du voyage jusqu’à ce que les véhicules appropriés soient disponibles, les autorisations nécessaires et toutes les conditions requises ». La direction du Land « va s’occuper de l’affaire » dorénavant. Et des « amendes appropriées seront infligées aux chauffeurs routiers et aux routiers concernés ».

    Commentaire : cette aventure pose la question du transport des biens militaires. D’une part, les forces armées qui transitent sur les routes « civiles » se doivent de respecter toutes les règles du code de la route (et doivent le faire respecter à leurs cocontractants), notamment les temps de repos. D’autre part, dans quelle mesure ces règles ne peuvent-elles pas être aménagées pour les convois militaires, dans certaines circonstances. Quid du contrôle…

    Cela devient risible, il n'y a pas de camps sécurisé ou gardé le convoi lors des arrêts ?

    Les flics ont emmené les M-109 à la fourrière en attendant :rolleyes:

    Sans rire, comment ça se passait du temps de la guerre froide? Les éventuels renforts américains et anglais devaient arriver où? Rotterdam, Brême et Hambourg, j'imagine, plus peut-être un transit complémentaire par le Havre. Et de toute façon, vu la carte des garnisons, amener les troupes en Allemagne sur la frontière devait bien être prévu: qu'est-ce qui a changé? L'OTAN s'est complètement déconnecté de ces sujets depuis 91? La législation routière a changé à ce point en Allemagne? La réorientation de l'OTAN vers une armée expéditionnaire (quasi exclusivement vers le Moyen Orient et l'Asie centrale) a été totale, au point d'écarter toute préoccupation orientale pendant 25 ans? 

  3. 18 minutes ago, Fusilier said:

    @Tancrède  Il faudrait savoir en détail quels sont les postes en déficit: est-ce les unités de contact ou les soutiens. 

    Et de la même façon, quel est le turnover, pour savoir si l'âge/expérience moyens en unité (surtout des sous-offs et officiers "de contact") diminue ou non. C'est un lourd indicateur qualitatif. 

  4. Ils doivent avoir un mal fou à recruter ces jours-ci. L'un des corollaires de ce genre de recrutement, si tant est qu'il attire même les candidats voulus, est que, outre le fait qu'il correspond souvent à une réduction sotto voce ou de facto des critères à remplir, il s'accompagne immanquablement d'une augmentation de jobs administratifs et "de soutien" pour accommoder ainsi la "diversité" et surtout aider à couvrir le cul de l'armée en cas de litige: coaching en "sensibilité raciale/de genre", spécialistes (dont des juristes) là pour policer les unités et gérer les problèmes.... Bref, alourdir disproportionnellement le back office pour essayer d'arrondir les angles autour de ce qui restera un recrutement très minoritaire, voire anecdotique, mais qui prendra de ce fait beaucoup de place, notamment en alourdissant les procédures, intervenant plus dans les interactions quotidiennes, contrôlant un plus grand nombre de trucs considérés auparavant comme allant de soi, diminuant la dispo (plus d'heures pour des tâches et "entraînements" à la diversité/tolérance, des contentieux) et la motivation (surtout quand, dans la réalité, ce genre de truc veut dire "homme et blanc = suspect par nature").... Ca et l'inflation administrative concourt de l'accroissement des coûts des armées à efficacité égale ou inférieure, homme par homme, unité par unité. 

    Il y a vraiment un point à présenter l'effet par défaut de ce genre de campagne: par opposition, beaucoup de ceux qui ne sont pas dans la cible de telles campagnes adressant le public via la catégorisation par sexe/ethnie/religion risquent d'avoir une réaction opposée, alors qu'ils constituent de loin le premier bassin de recrutement. Cibler ainsi est complètement à côté de la plaque dès le départ, et probablement contre-productif à terme (sans compter l'effet limité de campagnes de pub vidéos, à l'impact faible sur le recrutement, mais fort culturellement): comme dit dans l'article, invoquer le dépassement, la "vie pas comme les autres", l'aventure, le danger, le défi, le combat, marche encore (même si possiblement pas assez au regard des objectifs), et surtout beaucoup mieux pour ce métier particulier (et encore plus quand il s'agit d'attirer le public voulu). 

    Ca sent plus comme un acte en désespoir de cause que comme une stratégie pensée..... Et/ou la volonté d'une bande de technocrates pensant pouvoir obtenir les résultats qu'ils veulent via de telles méthodes "top down" (préférence pour la pub télé, mépris du porte à porte et surtout de la remise en question de la GRH). 

     

    Je me demande aussi à quoi ressemble réellement la troupe quand l'armée est dans une telle situation de déficit chronique de recrutement et de fidélisation des troupes: généralement, les meilleurs partent les premiers (démotivés, ne voyant pas d'avenir, découragé face à une lourdeur administrative accrue et des contrôles de conformité aux impératifs politiciens du temps -budgets, moeurs....), ce qui, si la situation perdure, finit par sérieusement impacter la qualité de l'encadrement et de la troupe (proportion de bras cassés, planqués, procéduriers, lèches-culs.... En augmentation dramatique) et, au global, polluer l'institution à un niveau profond. 

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  5. 3 hours ago, Skw said:

    Avec ce que fume le futur vice-président, pas sûr que celui-ci soit en mesure de se dresser face à quoi que ce soit.

    Tu le confonds peut-être avec Snoop Dog, réputé pour sa consommation de marie-jeanne (dans la même catégorie que celle de Willie Nelson et Dave Chapelle:laugh:, cad stratosphérique) et encore dans l'actualité people. Coolio, c'est un "one hit wonder" des années 90 (Gangsta's Paradise) dont tout le monde se fout. 

    15 hours ago, Alexis said:

    La présidentielle américaine de 2020 - certains se préparent déjà.

    Ou plus précisément certaine. Et non, il ne s'agit pas d'Oprah Winfrey. Mais de quelqu'un de... oserai-je le dire, plus sympathique. Je veux dire, pas une milliardaire arrogante. :smile:

    Bien sûr, cette candidature est forcément une opération publicitaire ? Eh bien... oui et non. D'une part la dame avait vraiment une cause à défendre. D'autre part, elle semble commencer à se demander... après l'expérience du Donald, sait-on jamais ?

    Le programme inclut : assurance maladie universelle, légalisation de la marie-jeanne, énergie renouvelable, libéralisation de l'immigration...

    Le slogan : Make American F*cking Awesome Again. Ce qui, chacun en conviendra, va plus loin que simplement "Great Again"

    Bon, maintenant vous êtes prêt à aller voir leur site :happy:

    Je recommande en particulier les responsables pressentis pour le Secrétariat d'Etat à la Santé, ainsi que pour les Relations Etrangères. Rien qu'à les regarder, j'ai l'impression d'une grande compétence.

      Reveal hidden contents

     

    Porn Star Cherie DeVille and Rapper Coolio Announce White House 2020 Bid

    Frustrated with the state of American politics, porn star and physical therapist Cherie DeVille says she's running for president in 2020 with the rapper Coolio as her running mate.

    "If our criteria now for becoming a political official is minor celebrity, I have that," DeVille told The Hill on Tuesday. "I feel like I can be [what] the American people—for better or for worse—want, which is interesting news, scandalous news, you know, not 'boring' political news. But at the same time [I can] do what the American people really need" by being "a person with integrity, and having someone listen to the people."

    (...) So...this has to be a publicity stunt, right? In the same genre as Kid Rock's potential Senate bid?

    Yes and no. DeVille and Coolio have certainly been playing up the camp and kitsch factors so far. And DeVille—who earned a doctorate and ran her own physical therapy business before launching a porn career in her 30s—does not seem delusional about actually getting elected.

    (...) In the course of making that point, however, "it's evolved into a real and realistic run for president."

     

     

    ... Quoi ? Pourquoi je n'ai pas mis ce post sur le fil Criailleries ? Mais parce que c'est ça l'avenir de la politique américaine, Messieurs !

    (et je suis au moins en partie sérieux)

    Make America HARD again! Je suis pour cette campagne et attends beaucoup du "ground work" de sa candidate, soit la façon dont elle va convaincre les gens, au porte-à-porte, de voter pour elle.... Un à un. Surtout quand elle dira, d'un air coquin, en sortant d'une telle séance de "political retail" (politique au détail), dans ses slogans: "I approve this message". 

    'Fin bon; qu'est-ce que les ricains ne feraient pas pour un peu de publicité et booster leur business... 

     

    Ceci dit, j'ai gogolé rapidement le nom de l'actrice avec le mot "president"..... Et le nombre de hits est si bas que je me demande vraiment comment Alexis est tombé sur un tel sujet: faut vouloir trouver ça pour tomber dessus:dry:....

  6. 17 minutes ago, Alexis said:

    Autrement dit, il était contre le métissage, très contre... plus précisément, il était tout contre :laugh: !

     

    Copyright Sacha Guitry: toi, tu vas te prendre un procès aux fesses! 

    Quote

    Sally Hemmings, dont tous les enfants ont été affranchis par Jefferson, certains de ces enfants ayant avec lui une ressemblance "frappante".

    Ah, je ne pourrais jamais faire autrement que me rappeler d'elle sous les traits d'une toute jeune Thandie Newton dans le magnifique (mais un peu sans queue ni tête) Jefferson à Paris de James Ivory..... Avec Nick Nolte en Jefferson, donc je préfère pas imaginer la tête des gamins :laugh:

    Quote

     

    C'était l'époque. Qui sait si telle de ces choses qui paraissent aujourd'hui "naturelles" à la majorité d'entre nous ne sera pas considérée scandaleuse ou monstrueuse à une autre époque, au point que l'on se demande "Mais comment ont-ils pu ?"


     

    Ca fait justement partie de ces problèmes dans les facs américaines: juger les gens (s'il faut vraiment "juger") selon les critères de LEUR époque n'est même plus un débat (alors qu'il était déjà hautement stupide que ç'en soit un): tout le monde est passé à la moulinette aussi idéologique qu'impitoyable et omnisciente (et vu l'état des études en histoire aux USA, c'est triplement ironique) de la doxa régnant sur les campus. Les Pères Fondateurs étaient donc tous des monstres sans rédemption (mais bon, de toute façon ils étaient blancs et mâles, donc c'était mal barré dès le début). Ah oui, j'oubliais: voir la dernière polémique en date sur le Colombus Day, fête nationale qui a été annulée partout où les démocrates sont au pouvoir: c'est dit, Christophe Colomb était un oppresseur génocidaire et rien d'autre. 

    Parfois, quand je vois ces trucs, ça me donne une idée de ce à quoi pouvaient ressembler diverses périodes: les premiers temps du christianisme montant puis dominant dans l'empire romain, l'iconoclasme, les années 30 en Allemagne, les prémisses de la Révolution Culturelle.... Quand "ceux d'en haut" (ou qui s'apprêtent à s'y trouver) veulent imposer un récit unique. 

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  7. 2 hours ago, Wallaby said:

     

    Revenons à la vision de Jefferson : "Car ici nous n'avons pas peur de suivre la vérité où qu'elle mène, ni de tolérer aucune erreur tant que la raison est libre de la combattre". Si Jefferson revenait aujourd'hui visiter les meilleures universités de notre pays, il serait choqué par la culture de la peur, la prédominance d'erreurs non contestées et les entraves à la raison.

     

    Pffff, s'il revenait, il serait immédiatement conspué, harcelé et assigné en justice pour esclavage, meurtre et violences diverses (être grand propriétaires esclavagiste impliquait des trucs pas très ragoûtants, que Jefferson a décrit dans divers textes..... L'imbécile! Il s'auto-condamne:dry:), harcèlement sexuel et viol (sur sa fameuse esclave préférée et maîtresse dont il a eu une descendance), "white privilege" et oppressions en tous genres, sans même compter les milliers de "micro agressions" qu'il ne manquerait pas de proférer à chaque mot dit et non dit, chaque geste, chaque regard (et sans doute sa coiffure ou un élément de son habillement qui seraient considérés "cultural appropriation" pour une raison ou une autre). 

    Dans l'Université qu'il a fondée et dont il a tracé lui-même les plans du campus et des bâtiments principaux (University of Virginia), beaucoup d'étudiants (et on connaît les groupes: BLM, antifa....) manifestent depuis maintenant plus d'un an pour dégager sa statue et toute trace de son existence dans l'enceinte de l'établissement..... Avec pas mal d'écho dans les services administratifs, formés à la même mentalité, groupés dans les mêmes coteries, fonctionnant avec le même logiciel idéologique... Sans réelle opposition, surtout organisée (avoir la haute main sur le recrutement depuis plusieurs décennies aide à façonner une institution et sa mémoire collective). L'Université recevant des fonds fédéraux et d'Etat, ça a peu de chances de passer (on ne sait jamais, ceci dit), mais que le débat existe et surtout focalise tant d'attention depuis si longtemps à gauche, est beaucoup plus révélateur. 

  8. 40 minutes ago, Chronos said:

     

    Dans un tel contexte, à quoi sert une armée puissante ? Elle ne fera que servir les intérêts du grand frère sans retour garanti (Irak, gestion de l'Afghanistan à la place des américains qui a coûté fort cher pour rien).

    Un point capital, qu'on retrouve, sous des itérations différentes, en France, et un sujet qui pourrait être traité à soi seul ou aller sur le fil "Europe". De telles conditions rendent en effet difficile de défendre politiquement des forces armées réellement puissantes, cad avec un effort soutenu pour disposer d'une "masse de manoeuvre" projetable conséquente, capable à elle-seule de faire la différence (contre une gamme d'adversaires à déterminer), de tenir dans la durée et de contrôler/sécuriser un certain nombre d'axes de communication et un nombre donné d'espaces (régions d'un pays, pays) territoriaux (dimensionnement à déterminer). Il n'y a tout simplement pas ou ou si peu de vraies motivations politiques fortes et constantes pour faire une telle chose (encore moins dans le contexte européen avec la pression budgétaire), bâtir et maintenir un tel outil. Que la France en ait gardé des éléments tient peut-être presque seulement à la particularité de la présidence (situation institutionnelle) qui tend à garder une telle vision plus vivante et à faire des politiciens qui y parviennent des "semi souverainistes" avec un peu de vision (forcée sur eux pour ainsi dire par la position) assez rapidement une fois qu'ils sont en poste. Si on avait un régime purement parlementaire, peut-être que tout vestige de puissance aurait disparu vite après la fin de la guerre froide. 

    Mais de fait, il y a bien peu d'incitations fondamentale à maintenir ou développer l'outil. Et l'OTAN est un bon cadre pour accroître ce problème en déresponsabilisant les pays par trop de déséquilibre entre la puissance américaine et les autres partenaires (du moins ceux qui n'ont pas un adversaire dangereux désigné et/ou une "frontière chaude" comme la Pologne, les Baltes ou la Turquie). 

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  9. 59 minutes ago, Chronos said:

    Donc si je comprends bien la phrase, ce wage gap* reste un phénomène majoritaire dans la mesure où n'existe plus que dans une majorité de métiers minoritaires ?

    D'ailleurs tu fais allusion à quels métiers ?

     

    En fait je pensais surtout à des données américaines en écrivant cela: un chiffre que j'avais vu passer avec récurrence il y a quelques temps, selon lequel autour de 15% des actifs avaient ou cherchaient un job où ils pouvaient effectivement négocier une part au moins un petit peu significative de leur rémunération. Le reste prend ce qu'il y a, essentiellement au tarif imposé (ou pas loin s'en faut), et, dans l'optique du sujet évoqué, le différentiel hommes-femmes quand il y en a un (c'est assez fréquent) ne se joue absolument pas pour des raisons de discriminations mais sur des facteurs comme le nombre d'heures travaillées (les hommes, surtout s'ils sont pères de familles, tendent à faire beaucoup plus d'heures, surtout passé 30 ans), la dangerosité/saleté/difficulté physique du job (qui tiennent à l'écart l'essentiel des femmes pour des raisons de moindres aptitudes physiques et/ou de choix personnel), ou encore la conformation à différentes conceptions d'un équilibre vie-travail (et de ce point de vue, l'écart hommes-femmes n'apparaît nettement qu'autour de 30 ans, soit l'âge du premier enfant, où priorités, obligations et préférences changent). 

    Mais, comme le signale Shorrky, le "77 cents for a dollar" (ergo les femmes gagneraient 77 cents là où les hommes gagnent un dollar) continue à être le slogan clamé partout (y compris par Obama en 2016) et sur lequel les "gens qu'il faut" entendent imposer des réglementations, faire du lobbying (très bien financé), modeler les esprits (y compris à l'université et, dans bien des cas, avant). Beaucoup de dispositifs liés à ce genre d'idéologie (souvent des parties les plus extrêmes/avec oeillères de la dite idéologie) sont des réalités bien tangibles qui impactent la réalité plus ou moins lourdement: on le voit dans toutes ces histoires "d'antiracisme" et de féminisme notamment, qui se sont invitées (parfois à raison, souvent à tort, mais même quand c'est à raison, le "remède" est rarement bon) jusque dans les politiques de recrutement (quotas de fait....), la GRH et les relations au travail des entreprises. Je ne suis pas sûr que cela soit au final très productif, y compris pour les groupes ainsi "protégés", et ce n'est certainement pas sans conséquence sur ceux jugés "privilégiés" (et qui le sont rarement tant que ça..... Mais surtout restent faits d'individus qui, chacun de leur côté, ont zéro privilèges pour la plupart). Le cas exemplaire du sujet de "l'affirmative action", surtout tel qu'il est pratiqué dans les universités américaines, devrait inciter à plus de modestie de la part de ce genre de militantisme (surtout que le groupe aujourd'hui le plus injustement handicapé par elle n'est pas les blancs.... Mais les Asiatiques). 

    Donc quand je vois des politiques, lobbyistes, activistes.... Commencer à essayer d'imposer la composition des conseils d'administration d'entreprises selon des critères de sexe et de race, d'imposer des quotas de recrutement et/ou des programmes "d'incitations" et "d'éducation (attention George Orwell), y compris dans des professions et secteurs aussi cruciaux que spécifiques (en Australie, il y a actuellement un processus qui aboutira à imposer 50% de femmes chez les pompiers, flics et ouvriers du BTP. Des questions?).... J'ai quelques doutes. 

  10. 28 minutes ago, mehari said:

    Une chose: qu'est-ce qui fait de la biologie, une science de droite? Autant, l'économie, je veux bien comprendre qu'on y trouve beaucoup de libéraux économiques, généralement attachés à la droite (pour leurs opinions économiques du moins) alors que les sciences sociales ont une image de gauche. Mais la biologie?

     

    @Tancrède Quand tu parles de "féministes" dans tes posts, et spécialement sur les US et leurs université, parles-tu du même même mouvement qui lutte pour/défend l'égalité des sexes (via les demande d'égalité des traitements salariaux par exemple) ou dénonce le harcèlement envers les femmes ou d'une branche ou d'un mouvement plus extrême qui s'autoproclame féministe?

    Il ne vaut mieux pas rentrer là-dedans, ce serait un topic à soi tout seul, mais oui, je fais référence à la nébuleuse de mouvements et organisations (c'est pas vraiment unifié et structuré globalement, plus un courant d'idées) qui prétendent oeuvrer sur ces choses qui ont pour la plupart été acquises depuis longtemps (le "wage gap" -là où les gens peuvent effectivement négocier leur salaire, soit une minorité des emplois- est un mythe qui a été dégommé à répétition, mais que les mêmes candidats continuent à balancer: pour les moins de 40 ans, diplômés et en zone urbaine, ça fait maintenant un moment qu'il y a même un wage gap inversé -légèrement), mais persistent surtout à demander toujours plus et à s'implanter dans l'air du temps, modifiant l'enseignement. idéologisant absolument tout à l'aune de postulats hautement partials et dont nombre de conséquences sont assez dramatiques. Ce qu'on voit comme les caricatures groupusculaires de féministes a néanmoins transmis beaucoup d'éléments à ce qui est considéré comme le féminisme "mainstream", celui qui est désormais présent dans une bonne part de la société (et dans une part énorme des diplômés de l'enseignement supérieur) sous une forme de standard culturel. 

    15 minutes ago, cracou said:

    Tancrède attention, il y a du bon et du mauvais dans tes données.

     

    Ils sont un peu auto proclamés et ont comme soutien un prix nobel de 90 ans. Ce n'est pas que ce que tu dis soit faut mais... l'étude est présentée justement par des gens qui font leur beurre de mettre en évidence ce problème....

     

    C'est pourquoi j'ai précisé que ce n'est qu'un élément parmi mille autres et qu'il ne faut pas s'arrêter à ça. Mais sinon quoi? A chaque fois qu'on poste quelque chose on doit se fendre d'une dissert complète et d'une bibliographie exhaustive? On fait ce qu'on peut dans le très court laps de temps qu'on a pour les conversations sur ce forum. J'ai pris le truc parce qu'il avait des graphes génériques, mais un premier pas pour découvrir plus est d'aller voir les productions d'un des fondateurs de l'Heterodox Academy (pas du tout conservateur ou même légèrement à droite), Jonathan Haidt (PHD en psychologie sociale et culturelle). A droite, on peut voir des gens comme Thomas Sowell (à prendre avec des pincettes) ou Christina Hoff Sommers, à gauche, on trouve Camille Paglia, Laura Kipnis, Jordan Peterson (qui a le vent en poupe médiatiquement ces derniers temps, suite à des controverses sur ce type de sujet avec les courants dominants des médias, de l'enseignement et de la politique au Canada) ou encore Sam Harris. 

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  11. 1 hour ago, Ciders said:

    Qu'est-ce que je disais plus haut ? Et le pire, c'est que 35 % des Américains le croient volontiers.

    Je ne crois pas que ce soit à ce point là: il faut, à bien des égards, regarder tous les sondages possibles qui découpent les audiences et clientèles politiques, qui sont rarement faites d'un seul bloc, ou même de 2 ou 3, quand il s'agit des opinions et interprétations sur un programme ou un personnage. De tels blocs existent quand on parle de discipline de vote, de comportement tribal.... Mais pour ce qui concerne le registre de la croyance, de l'avis personnel.... C'est loin d'être aussi catégorique: la majorité du soutien hardcore/indécrottable de Trump vient des "deplorables" (difficiles à situer avec précision sociologiquement -beaucoup moins ethniquement) et des évangélistes blancs. Il peut certes y avoir beaucoup d'endoctrinement (incluant l'autoendoctrinement) et de connerie pure et simple, il peut aussi y avoir cet élément culturello-religieux profondément implanté à un niveau pavlovien dans la mentalité protestante américaine selon laquelle le succès = la bénédiction divine = la vertu et le mérite (ce qui fait admirer beaucoup plus qu'ailleurs le succès par et pour lui-même), mais il est aussi illusoire de se persuader que l'intégralité de ces 35% a forcément une haute opinion de Trump (rappelons que 35% des adultes, ça peut te faire une majorité confortable à l'élection présidentielle vu le taux de participation et l'extrême polarisation de l'électorat).

    Combien sont juste des conservateurs "ordinaires" et des républicains se tenant au "patriotisme de parti" ("parti-otisme/autisme :tongue:?) et/ou ne pouvant se résoudre à soutenir le parti d'en face (ce qui, dans un système si profondément bipartite, revient à rester dans son camp, sans solution intermédiaire sinon l'abstention..... Souvent vécue chez les militants convaincus comme céder quelque chose à l'ennemi)? Combien suivent juste leur groupe, quelle que soit leur conviction? Combien se disent que s'ils ne font pas tout pour le Donald, c'est ceux d'en face qui vont s'imposer, et que ceux-là sont bien pires? Combien ne continuent à soutenir Trump que parce qu'ils n'attachent au fond d'importance (ou n'ont pas l'impression de pouvoir obtenir plus d'un politicien) qu'à un ou deux sujets que Trump couvre (cf les postes de juges et juges d'appel fédéraux pour les évangélistes) plus ou moins, ou laisse espérer qu'il va couvrir?

    Dans ce dernier cas, on notera l'importance extrême aux USA des "culture wars", ces affrontements irrationnels ou semi-rationnels, mais aussi extrêmement tribalisés (= on se range avec son camp même si on est en désaccord, parce que l'ennemi est là), sur un tas de sujet comme l'avortement, les aides sociales, la marie-jeanne, la place de la religion et de la famille, les universités et l'éducation publique, les flingues.... Et où les positions sont depuis longtemps incompatibles avec tout vrai débat, faites pour se clasher stérilement et violemment à la moindre occasion (ce qui renforce encore plus les tribus et aggrave le cercle vicieux). Et ça, Trump, malgré ses limites, l'a bien compris: jouer à fond, et uniquement dans le registre des sentiments, de ces sujets, permet de garder mobilisée sa base bien au-delà de ce que la rationalité justifie. Les "culture wars" sont LE domaine qui pèse le plus lourd dans l'inconscient des électeurs, qui vous rangent dans un camp, pour ou contre vous. C'est de loin l'ingrédient le plus puissant de la politique américaine (à moins de pouvoir pondre une narration brève et parlante sur les sujets économiques, ce que Sanders a commencé à faire), et un pour lequel une part énorme du public, mais surtout des médias, est toujours prête à plonger. C'est divisif, c'est passionnel, c'est subjectif et impossible à résoudre, c'est violent. Mais avec ça, on tient une proportion conséquente de gens par les couilles. Et dans ces domaines, une partie de la gauche fait peur et/ou suscite le mépris de bon nombre d'Américains (y compris à gauche): cette masse (à degrés de radicalité divers) de bien-pensants fanas d'ingénierie sociale et de formes autoritaires de changement social et d'emprise de la sphère publique sur le débat, les études et la vie privée (la droite a aussi sa version), souvent caricaturalement incarnée par les excès étudiants (qui tendent à devenir mainstream), "d'identity politics" et de "PC culture". Et beaucoup de monde s'abstient de voter démocrate ou de voter tout court à cause de cela. 

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  12. Oui, c'est très limité en tant que tel (y'a un article en lien ceci dit, venant d'une association récemment constituée -d'ailleurs par des gens initialement plus de gauche- pour mettre en évidence les dérives dénoncées de l'université), mais c'est un indice parmi beaucoup d'autres: là, il avait l'avantage d'être rapidement visuel via un graphique. Toutes les données ne sont pas quantifiables, ou pas aisément. Cependant, il faudrait aussi noter que quand la disproportion devient si caricaturalement significative, ce n'est pas neutre sur la réalité des milieux universitaires, et ce n'est pas sans impact sur la recherche (qui peut devenir souvent une série de conclusions en quête de preuves), sur la capacité d'autocritique (et le "groupthink"), sur les priorités (de recherche, de budgets....), sur le recrutement,  les pressions en interne (et la politique en général des universités), les déviances "naturelles" (portées à un paroxysme).... Surtout dans des domaines aussi sensibles aux a prioris que les sciences sociales et les humanités. 

  13. https://heterodoxacademy.org/problems/

    Quote

    But things began changing in the 1990s as the Greatest Generation (which had a fair number of Republicans) retired and were replaced by the Baby Boom generation (which did not). As the graph below shows, in the 15 years between 1995 and 2010 the academy went from leaning left to being almost entirely on the left. (The 12% in the red line for 2014 is mostly made up of professors in schools of engineering and other professional schools; the percent conservative for the major humanities and social science departments is closer to 5%. For more data on these trends and the rising imbalance, see Gross & Simmons, 2007; Inbar & Lammers, 2012; see latest study,Langbert et al. 2016, here; see many older links here).

    HERI-graph-left-tilt.png

    Quote

    Data from Higher Education Research Institute, based on a survey of college faculty conducted every other year since 1989. Plotted by Sam Abrams.

    Notons que le terme "moderate" est particulièrement vague aux USA (avec des partis-ombrelles couvrant des champs incroyablement larges) et reflète particulièrement mal les tendances et opinions sur des sujets spécialisés tels que ceux traités dans les humanités et sciences sociales. Les tendances décrites ne reflètent pas non plus le niveau d'emprise (la sauce politique interne des universités) des factions incriminées sur les cursus et programmes, sur le recrutement et la gestion des carrières, sur la vie étudiante et la gestion des établissements, domaines où les dites factions pèsent disproportionnellement. 

    On notera aussi que quelques établissements (pas nombreux) échappent en partie à la règle pour ces domaines des Humanités et des Sciences Sociales, notamment l'Université de Chicago (vraiment très partiellement, vu que c'est quand même de celle-là que sont venus des trucs comme la "glaciologie féministe" et que d'autres joyeusetés du genre ont pignon sur rue: "philosophie féministe" et "biologie féministe" y ont leurs émules). 

     

    Pour le Royaume Uni

    Quote

    Percentage of academics supporting the Conservatives and major left-wing parties over time.

    Carl_britishacademia.png

     

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  14. Phénomène d'édition dès avant sa sortie, le livre de Bannon, Fire & Fury, est sorti hier et la plupart des librairies du pays se sont retrouvées aussitôt à court d'exemplaires, commandant une masse supérieure d'exemplaires dès là mi journée. Sur Amazon et iBooks Store, il est de loin en tête des ventes, devenant le phénomène d'édition du moment. La publicité gratuite du bouquin a été massive, et la MB en a rajouté une couche en essayant d'empêcher la publication dans les derniers jours (après la sortie de l'article avec des extraits), offrant ainsi un massif "effet Streisand" à Michael Wolff, l'auteur, qui a multiplié les apparitions sur les plateaux télés. 

    Effet quasi immédiat, les départs de la MB semblent s'accélérer, et beaucoup des staffers jugés sérieux ont confessé (à des journalistes) envisager de partir, s'avouant très inquiets pour la suite de la présidence Trump.

    J'avais mentionné la prédiction en 3 tiers de Bannon quand à la présidence (impeachment, 25ème Amendement ou boîter jusqu'au finish sans pouvoir rien faire).... En fait, faudrait rajouter une 4ème option: un Trump ne pourrait plus gouverner parce que tout le monde le quitte et que la MB est vide. 

     

    Trier le bon grain de l'ivraie, si même il y a du bon grain dans le bouquin, sera impossible, et nul doute que journalistes et société civile vont se déchirer sur le commentaire de l'oeuvre pendant un moment, mais d'ores et déjà, une chose est sûre: les postulats sont trop tentants pour ne pas devenir en eux-mêmes des données de base du débat public, leur donnant une réalité quel que soit leur niveau de véracité, de crédibilité. Comme pour l'histoire des putes pissant sur son lit en Russie: c'est peut-être faux, mais c'est bien trop stimulant pour que quasiment tout le monde ne veuille pas en parler encore et encore, et pour beaucoup, y croire (juste parce que c'est potentiellement réel, mais surtout bien mieux et plus drôle que le réel ordinaire). De ce fait, c'est ainsi que des rumeurs deviennent des "vérités" dans la bulle politique et la part du cerveau des gens qui est dédiée à la politique. En somme, le livre est en train d'arriver à implanter cette vision de la présidence dans les esprits comme une réalité, bien mieux que n'importe quel martelage que les médias assènent depuis longtemps. La seule question est de savoir auprès de quel public, et si une masse critique des publics susceptibles de changer une élection ou un soutien politique (à une cause, des candidats, un vote....) sera atteinte. 

    La politique est perception, et qui manipule les perceptions a le pouvoir.... Michael Wolff va d'ores et déjà faire une fortune (sans aucune rigueur journalistique), mais ceux qui instrumentalisent cet événement médiatique vont-ils transformer cet essai qu'il a marqué  pour eux? Ou cela va t-il juste, passé une période de tumulte, rejoindre la pile du Trump Bashing devenu si habituel? La différence se fera via le lectorat du bouquin (si c'est autre chose que ceux qui détestent déjà Trump). Mais il est toujours sidérant de voir à quel point un texte sans rigueur ou confirmation valable aucune peut avoir un réel impact. 

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  15. 22 minutes ago, Ciders said:

    Ça pourrait aller dans le sens de son narcissisme exacerbé. Il n'y a que les rois et les puissants qui ont peur d'être empoisonnés, pas les petites frappes. Et lui ne se voit pas du tout comme du menu fretin.

    Les démocrates ont réagi ou pas ? Même en envoyant un Gif hein ?

    Non, je pense que tout le monde a du trouver que le gif de McConnell suffisait, et disait tout ce qu'il y avait à dire..... 

    Attention, c'est un truc très dérangeant:

    mitch-mcconnell-gif-1.gif

     

     

    Vous tremblez, vous vous sentez mal à l'aise, vous voulez détourner le regard mais n'y parvenez pas tout à fait? C'est normal. 

     

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  16. 1 hour ago, Patrick said:

    Ça doit bien faire 7 ou 8 ans que ce pseudo "marxisme culturel" (comme définit par les right wingers) a définitivement réussi à pousser les murs et se faire sa place dans les université des états démocrates/libéraux aux US.

    7 ou 8 ans? Ils sont là depuis bien plus longtemps, et dominants dans les humanités et sciences sociales depuis les années 70-80. Depuis les années 2000, ils sont ABSOLUMENT dominants: dans les années 90, il y avait encore un ratio d'environs un prof tendant à droite (toutes variantes confondues) pour 7 tendant "liberal" (déjà une version particulière de la gauche, même si ça reste un terme ombrelle). On a passé aujourd'hui les 1 pour 20, ce qui veut dire qu'il n'y a plus depuis longtemps de diversité d'opinions, en tout cas pas couvrant un spectre très large. Et là-dessus, il y a eu le développement de la classe administrative depuis les années 80 (une des premières causes d'explosion des coûts des études, avec les bâtiments de prestige et les prestations hallucinantes), qui a développé un pouvoir et une présence gigantesques, et a depuis le début été ultra-politisée, mais est devenue radicale dans ce domaine depuis les modifications d'Obama aux mesures entrant sous la définition du "Title IX", à l'origine un dispositif forçant toute université recevant des subventions fédérales -cad quasiment toutes- à réduire le nombre d'équipes de sport masculines et accroître les féminines.... Qui est devenu un fourre-tout réglementaire pour la gauche bien-pensante qui a pu par ce biais caser tout un tas de mesures très politisées (sous influence des lobbies féministes) qui ont radicalement transformé la vie étudiante. Les modifications d'Obama en ont fait quelque chose d'assez terrifiant à bien des égards, en donnant des pouvoirs de facto judiciaires (mais sans beaucoup de contraintes liées à l'habeas corpus) aux corps administratifs des universités (où la charge de la preuve a des standards bien inférieurs à ceux de la justice, le tout manié par des non juristes, qui plus est peu contraints à des règles de procédure: on peut se retrouver condamné sans même savoir qu'on a été accusé....). Ces modifications ont d'ailleurs permis une croissance exponentielle des corps administratifs depuis 2009. 

    Ce "marxisme culturel" n'a en fait jamais été absent des campus: il s'agit juste d'une évolution de l'ancienne version qui, devant l'échec du bloc soviétique (manifeste dès Brejnev pour qui se penchait sur le sujet), a juste transféré la méthode, la théorie et le discours du champ économique aux champs culturels et sociaux (race, sexe et orientation sexuelle essentiellement). Les prolétaires sont juste devenus les "minorités opprimées" (définition à géométrie variable), et le patronat est devenu l'homme blanc (hétéro). Néomarxisme, postmodernisme, intersectionnalité, théorie critique, féminisme.... C'est l'essentiel des noms de catégories liées à ces tendances. Et dans la grande tradition coco, la chose a opéré comme une idéologie (d'abord un peu disparate, puis vite toujours plus définie) et un club politisant et noyautant tout ce qui pouvait l'être pour être aussi exclusif que possible. Ce proto-bolchevisme dans la méthode était visible dans les mouvances de gauche dès les années 70 (où des gens comme Paglia, pourtant irréductiblement de gauche, étaient giclés et mis à l'index, souvent qualifiés de charmants épithètes comme "nazis"). Et ce n'est vraiment pas que dans les universités des Etats démocrates: rappelons que si les démocrates ont perdu beaucoup d'Etats depuis une décennie, ils dominent absolument les zones urbaines conséquentes à peu près partout, villes universitaires en tête (je crois qu'à ce jour, il n'y a qu'une seule grande ville républicaine au Texas, et c'est pas une ville étudiante: Houston et Austin, les deux grandes concentrations étudiantes de l'Etat, sont nettement à gauche). 

    Malgré le très fort biais de Rebel Media (avec qui je suis bien plus souvent en désaccord que le contraire), je dois souscrire à ce qui est dit dans cette vidéo: ce prof n'est pas une exception ou un mouton noir, le proverbial "1%" de gens anormaux dans une mer de profs bien intentionnés. Il est assez représentatif; peut-être des franges plus "dures", mais pas beaucoup plus dures dans l'esprit ou les aspirations. 

    C'est fou comme ça fait penser à ce qu'on peut lire sur ce qui se passait dans les universités de nombreux pays dans les années 30 (pour un extrêmisme ou un autre) ou, plus particulièrement, dans l'enseignement chinois pendant la révolution culturelle: on est pas si loin. 

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  17. 4 minutes ago, Rob1 said:

    Évidemment. Mais vu comme il ne peut pas s'empêcher de répondre à ce qu'il perçoit comme un défi, et que même quand il "gagne", il lui faut encore exagérer l'étendue... je ne le vois pas capable d'un tel "second degré" d'attitude.

    Je suis d'accord que perdre aurait été le meilleur plan pour lui. Mais sa candidature à la présidence est le seul projet de sa vie qu'il a franchement réussi. Pas de bol quand même.

    Peut-être parce que précisément il ne comptait pas gagner et n'a donc pas essayé, se contentant de faire n'importe quoi, ce qui a mieux marché que la très artificielle, superficielle, prétentieuse, hors de prix et hypocrite campagne de Clinton, dans un climat où une proportion très importante de la population ne veut plus que tendre le majeur à l'élite politique. 

    Et cela par LE mec qui a réussi à perdre un maximum de fric avec des casinos, à foutre en banqueroute 3 casinos d'affilée dans une ville ayant à l'époque un monopole de fait sur les jeux d'argents sur toute la côte est des USA (les casinos indiens étaient alors balbutiants, mal situés, et moins nombreux à l'est). 

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  18. 13 minutes ago, Chronos said:

     

    Old's Man War au cinéma ?!?!?!

     

    Sur Netflix. 

    Quote

    La marque Starship Troopers ne vaut pas grand chose... Le premier films a bien vieilli, surtout au niveau des effets spéciaux, mais les suites sont nulles et sous financées. Leurs budgets cumulés ne totalisent pas celui du premier, même pas de l'ordre de 50%.

    C'est pourquoi je me demandais pourquoi toutes ces productions s'accrochaient à l'esthétique et aux principes et déviations du film initial: ça vaut pas un kopeck, ça n'a pas fait de chiffre ni créé d'image culte depuis 20 ans.... Qu'est-ce qui empêche le changement sinon le panurgisme le plus méprisable/risible, l'absence de questionnement et/ou la résistance atavique au changement (qui fait persister dans l'erreur)? Les raisons m'intéresseraient, par curiosité anthropologique:laugh:

     

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