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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 2 minutes ago, Fusilier said:

    Effectivement, ça ne joue pas sur l'élection. Mais,  puisque la mobilisation de l'électoral républicain est mise en avant comme une réussite de l'orange,  il me paraissait de bon ton de souligner que de l'autre côté c'est pareil, tout en augmentant le distances.  D'ailleurs, les votes "perdus"  c'est aussi valable pour les républicains.  Faut aussi regarder les votes dans les différents Etats, par exemple AU Texas les distances ne sont pas si énormes et tous les votes n'ont pas été dépouillés; 

    D'un certain point de vue, et pour essayer de me détacher de la "horse race" et du résultat de cette élection, le facteur qui me semble à surveiller, ou à essayer de débroussailler, consisterait à voir quelle est la portion, surtout dans le surcroît de voix exprimées, de vote tribal dans le résultat final: combien de gens en plus ont voté dans l'esprit "avec nous/contre nous". Le niveau d'enthousiasme ayant été très faible côté démocrate (plus de vote anti Trump que pro Biden ou pro démocrate), et les résultats républicains hors case présidentielle du bulletin ayant été tout sauf dégueulasses (comme ce n'était PAS anticipé), cela veut dire que l'élection a plus tourné autour de Trump (pour/contre: là est l'enthousiasme) et de la situation "covidienne" et ses conséquences (peur, colère.... Qui partent dans tous les sens), avec l'extrême partialité des médias et plates-formes médias sociaux pour pousser très fort dans un sens et empêcher "l'agora" d'être un champ de bataille tendant vers le plus neutre possible. 

    De même, sur le côté du vote GOP, j'aimerais savoir quel est le niveau "d'enthousiasme négatif" qui a pesé dans le vote, à savoir des gens qui sont moins pro-Trump (voire pas du tout) qu'effrayés par l'évolution des démocrates. 

    C'est là qu'on peut avoir plus d'infos sur les dynamiques actuellement à l'oeuvre dans le pays. A cet égard, Trump (moins l'individu et la réalité de sa présidence, au final pas vraiment sortie des normes US, que le croquemitaine/idole construit dans le vaste univers médiatique) est presque un phénomène qui masque en partie ces réalités. 

     

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  2. 15 minutes ago, rogue0 said:

     

     

    2) Même si Trump n'est plus président, je le vois mal renoncer à sa tribune médiatique préférée.
    Je le vois très bien, soit démarrer son propre media, ou plus simplement continuer de gueuler via twitter et conférences d'ex-président.
    Et ce, quels que soient  les souhaits du GOP (qu'il a fréquemment ignoré, surtout les recommendations d'éviter les polémiques)

     

    Une fois qu'il ne sera plus président, Twitter le censurera massivement, comme ils ont déjà commencé à le faire: on n'a le droit de mentir et de provoquer que d'un seul côté de la barrière politique, les GAFA entendent le faire savoir. S'il est probable qu'il va au moins essayer de se reconvertir dans un média d'un type quelconque, c'est pas dit que l'accès lui soit si facilement ouvert: il y aura de la rétorsion, des entraves, des coupures d'accès (aux financements notamment, mais aussi aux licenses légales) sous mille et une formes, et certainement un blocage massif par les boîtes dont un média d'aujourd'hui ne peut se passer, les plates-formes de médias sociaux. Je le vois mal essayer de se lancer sur une plate-forme alt tech, dont la taille est encore trop limitée. 

    Le GOP sera certainement content d'être débarrassé de Trump, mais ils ne le seront que partiellement et, plus sérieusement, ils auront besoin de lui pour un moment, à un certain degré: s'ils croient qu'ils ont quelqu'un, sur les rangs, capables de rameuter du monde comme il le fait, ils se fourrent le doigt dans l'oeil. Même s'ils faisaient un réalignement plus populiste et incluant un certain niveau d'étatisme en matière économique (exit le credo reaganien "pur"), ce qui semble leur seul voie vers le succès désormais, et comme un certain nombre d'élus GOP, surtout les nouveaux, semblent le promouvoir, ça veut pas dire qu'ils ont trouvé quelqu'un capable de porter le message et d'atteindre ce genre de notoriété qui pèse. Ce genre de chose ne se produit pas sur commande. 

    4 minutes ago, Fusilier said:

    Imagine le tableau final, 

    + 4 millions de voix de différence  au niveau national. Les républicains ont augmenté le nombre de votants, mais les démocrates aussi en accroissant la différence de votes au niveau national 

     

    Ironiquement, ces 4 millions de voix ne signifient que peu: faire sur-participer un électorat démocrate en Californie, à NY, dans le Massachussets ou dans l'Illinois, c'est pas vraiment si dur. L'élection va au final se décider sur quelque chose comme 100 000 électeurs au très grand maximum, dans un petit nombre d'Etats pivots, soit ce qui s'est passé en 2016 dans l'autre sens. 

    Sur un plan moins électoral et plus politique, il serait intéressant de pouvoir savoir à quoi ce niveau de participation est plus du:

    - Le Donald lui-même: pour ou contre

    - la campagne anti-Trump (qui mobilise ou inquiète) d'une ampleur, d'une intensité sans précédent, et surtout menée avec la complicité/collaboration active de l'essentiel des médias et plates-formes de médias sociaux (pour moi, le phénomène le plus préoccupant, non parce que c'est pour ou contre un candidat particulier, mais parce que c'est un mécanisme réutilisable à l'envi, sur n'importe quel sujet, et qui semble au service d'une certaine portion de l'élite)

    - les circonstances liées au COVID et à ses conséquences: confinement, peur massive sur la situation économique individuelle et les perspectives de chacun, tensions raciales (largement sur-travaillées au corps par une idéologie sur-représentée dans la "talking class").... Hors ce point exceptionnel, combien y aurait-il eu de votants en moins (là, on est à un surplus de 21 millions de votants par rapport à 2016), avec "juste" les deux facteurs précédents? 

    4 minutes ago, Alexis said:

    Voici une image de Trump Resurrection, dont la sortie est prévue en 2024

    4Budget.png

    Il s'agit du débat électoral entre la 47ème présidente des États-Unis Kamala Harris - au pouvoir depuis 2021 -et le 45ème président :smile:

    La vraie question est de savoir, dans cette représentation, qui est qui? Perso, J'ai plus tendance à voir cette photo avec Harris à gauche (son vrai visage), et un Trump vraiment très mal casté à droite :tongue:

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  3. 3 hours ago, rendbo said:

    article qui m'avait fait tiquer

    je ne sais pas où va ce pays, mais j'espère qu'il n'entrainera pas le monde (que nous connaissons) dans sa chute.

    Ces référendums n'ont pas grande chance d'aller où que ce soit: le fédéralisme est fort, et les dispositions constitutionelles quasi impossibles à bouger, surtout en ces temps de division/polarisation extrême. Bouger les frontières des comtés ruraux de l'Oregon et de l'Etat de Washington pour les rattacher à l'Idaho ne se fera pas, tout comme faire de Porto Rico (voire du District of Columbia) un Etat, ou encore diviser la Californie en plusieurs Etats, avant tout précisément... En raison du problème que ces comtés pointent dans leur militantisme: le fonctionnement du vote, la concentration du pouvoir dans une zone urbaine dominante, s'y opposera, tout comme la frilosité des autres Etats à modifier de telles choses (dépense de capital politique pour un sujet qui ne leur apporte rien, risque de contagion, risque d'impact sur la carte électorale...) au Congrès. 

    Mais c'est aussi un problème plus large de l'époque: une sorte "d'oppression" géographique des zones moins densément peuplées, de nombre de villes moyennes et même de certaines grandes (qui n'ont pas économiquement le vent en poupe) à un degré sans précédent par un nombre somme toute limité d'aires urbaines disproportionnellement attractives/puissantes qui surconcentrent les flux de capitaux d'investissement et une population (par ailleurs très divisée économiquement genre "a tale of two cities") dont la taille permet d'imposer les impératifs de la dite agglomération aux dépends de tout le reste du territoire concerné. En Californie et à NY, c'est cruellement caricatural. 

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  4. 3 minutes ago, rendbo said:

    ça aide aussi de parler une langue qui ouvre directement sur de possibles marchés internationaux...

     

    Ca aide certes, mais honnêtement, entre les productions de la BBC jusque récemment (quand ils sont passés, il y a quelques années, du côté woke de la Force... Pire que le côté obscur) et ce que leur cinéma arrivait à sortir assez régulièrement (avec leur réseau du Commonwealth), y'avait, y'a encore, pas photo entre la prod britiche et ce qu'est devenue la prod française. 

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  5. 16 hours ago, TarpTent said:


    Et bien moi je dis « tant mieux ». Tannt mieux que les studios forcent absolument dans cette direction, parce que l’on a tellement fait d’Hollywood l’alpha et l’omega de « notre » culture qu’il serait plus que temps qu’elle commence à nous débecter sérieusement et qu’elle perde suffisamment de crédit à nos yeux pour qu’enfin on revienne à une culture plus européenne.
     

     

    :laugh:!!! C'est un peu l'idée de voir un monde du divertissement plus multipolaire, même s'il y a des chances que cette multipolarité se fasse sur des plates-formes US, Netflix en tête, le streaming ayant cependant cet avantage de pouvoir décentraliser la production avec des accords d'associations sur tous les continents, et moins d'inféodation au centre physique de la production audiovisuelle aux USA. Et la chose semble s'être accélérée avec COVID, étant donné que l'arrêt complet des prods US a entraîné un flux de capitaux d'investissement un peu partout, et surtout en Europe... Mais le reconfinement met ça en suspens, peut-être (sauf les Tchèques, qui semblent avoir adopté un dispositif très flexible à cet égard). 

    Quote

    Une des gangrènes culturelles, c’est le remake. Cette maladie qui consiste à reprendre avec ses propres moyens et ses propres standards pour les mettre au goût de son pays plutôt que d’accepter le regard culturel de l’autre et l’apprécier pour ce qu’il est, avec ses différences, et dont Hollywood s’est fait le champion (pour mieux nous les refourguer ensuite de force, y compris au pays d’origine de l’oeuvre.)

    Et ils ont foiré tellement de remakes qui se sont bananés... A se demander pourquoi ils continuent. Mais c'est difficile de comprendre la mentalité "ruée vers l'or"/économie de casino qui règne dans ces milieux tant qu'on ne l'a pas vue pratiquée: l'obsession pour un succès est telle qu'ils peuvent tenter 1000 trucs foireux, en dépit du bon sens. Un fort taux d'échec est normal dans le ciné, mais là on est bien au-delà de la rationalité économique, et l'argent facile des dernières décennies n'a pas amélioré cette tendance... La crise présente va sans doute avoir un impact vers plus de rationalité dans l'investissement, mais pour ce qui est de la créativité et de la capacité à bien sélectionner les projets (et les mener), ça, c'est autre chose. 

    Mais ouais, remake, mais aussi "réinterprétations'" ("James Bond, mais vu sous l'angle de Moneypenny, qui en fait résout tout pour lui en coulisses et est tellement meilleure en tout que ce con de mâle chauvin"), suites, prequels, spin-offs.... Créativité zéro, productions faites en comités cherchant à foutre tout et son contraire dans un projet suivant les directives marketing et de "conseillers culturels", volonté de suivre ce qu'un petit milieu croit être "la tendance" (le mot "relevant" est le plus important à Hollywood), hype artificielle sur des acteurs/réalisateurs/thèmes/scripts, envie maladive et obsessionnelle que tout devienne une "franchise" (ce qui fait prendre des décisions très connes et perdre de lourdes sommes).... Voilà l'équation. 

    Mais faut aussi avouer que les productions européennes, et on va regarder surtout en France, ont un peu lâché dans les années 70-80: certes, la concurrence ricaine a eu un impact lourd, mais l'enfermement culturel, l'absence d'ambition, la suffisance, voire la prétention, d'un très petit milieu entriste, ont beaucoup fait de mal à la production audiovisuelle du pays, et pour très longtemps. Les Anglais, de la même taille que nous, ont mieux réussi, du moins jusque récemment, à continuer à avoir de l'ambition, trouver des moyens, et sortir de vrais grands succès internationaux régulièrement. 

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  6. La marque de fabrique et le succès de Bond, c'est précisément ce qui est condamné par tous le "camp du bien" surreprésenté dans les médias: la "masculinité toxique". Un Bond métrosexuel, c'est la mort du perso. Un bond qui n'est pas un loup solitaire avant tout, c'est la mort du perso: il bosse pas en équipe hors de quelques moments dans un film, à l'occasion. Si on lui adjoint un équipier, qui plus est une nana, c'est la mort du perso. Si en plus on fait tout, comme c'est la mode, pour le diminuer afin de mettre la dite nana (comme d'hab, la nana avec une tête de moins et qui pèse la moitié du poids du gars va faire valser des armoires à glace... Suspension of disbelief en manque de stéroïdes) sur un piédestal, c'est la mort du perso. Et si on fait de 007 juste un matricule à transmettre à une autre incarnation... C'est la mort de devinez quoi? La franchise entière, merci d'avoir participé.

    Cette idée de 007 mantle/007 title comme un truc qui se transmet, un "relais" qui se passe, ça n'a jamais beaucoup marché hors de quelques exemples isolés très spécifiques (et le Dr Who ne compte pas: lui, c'est vraiment TRES spécifique). Un personnage est un tout réunissant des conditions uniques pour marcher et continuer à marcher. La croyance selon laquelle tout peut pondre des spin-offs ou se transmuter indifféremment semble vraiment une maladie contagieuse dans les studios. Il leur faut combien de gadins et de franchises perdues pour s'en rendre compte? Mystère. 

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  7. 16 minutes ago, Niafron said:

    Soit dit en passant, FOX ne semble pas trop faire le jeu du génie très stable.

    Quelqu'un a une hypothèse sur le pourquoi du comment?

    Parce que FOX n'est pas, et n'a jamais été pro-Trump: c'est une chaîne corporate, qui était là longtemps avant Trump, et sera là longtemps après lui, et continuera, comme les autres chaînes, à jouer le jeu politicien de la façon qui se conforme à ses intérêts commerciaux et à l'intérêt de ses alliés politiques. Donc elle a joué le jeu Trumpien dans la mesure où ça lui convenait quand ça lui convenait et comme ça lui convenait. Pas plus. Comme les autres chaînes, surtout du câble (terme qui perd de son sens maintenant), elle est une chaîne par et pour une certaine portion de l'establishment, jouant sa part dans les guéguerres "internes" de l'establishment. Pour ceux qui ont fait attention, il y a eu de multiples rifts entre Fox et Trump depuis avant qu'il soit élu, certains ponctuels, d'autres structurels. De ce point de vue, Fox a été nettement moins alignée sur Trump que MSNBC et CNN l'ont été sur le parti démocrate. 

     

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  8. 44 minutes ago, Akhilleus said:

    Causes/Conséquences : Floride perdue pour ce salaud de rouge de Biden :sleep:

    Moins Biden par lui-même que la portion "progressiste" (un mot assimilé à "socialiste" en Amérique latine) du parti démocrate, qui, depuis quelques années, a le vent en poupe et parle le plus fort dans la gauche américaine, avec beaucoup de leaders du parti qui en ont adopté, au moins en surface, la rhétorique et les axes de gouvernance préférés. Kamala Harris, en particulier, et même si elle est essentiellement une girouette qui adopte d'une minute sur l'autre (et pas très adroitement), la rhétorique qui semble la plus avantageuse, en est venue à bien représenter ce leadership démocrate qui semble très influencé par cette "gauche de la gauche" très revendicative qui semble commander la zeitgeist actuelle dans les médias et sur les médias sociaux. 

    Et ce alors que, même s'ils sont tribalement alignés sur le parti démocrate, les noirs et latinos américains sont, dans leur grande majorité, de mentalité très conservatrice sur le plan sociétal et, souvent, économique (les noirs sont de loin le groupe ethnique/ethnoculturel le plus homophobe, par exemple, suivis par les latinos). 

    mais ces associations soulignent à quel point Biden était le moins mauvais candidat pour les démocrates en tant que, pour ainsi dire, le seul à réellement pouvoir attirer le plus possible du vote "pas Trump". Essentiellement parce qu'il est une coquille vide, mal définie, associée à une personnalité vendue comme plutôt sympa. Les démocrates se font sans doute des illusions s'ils croient que leur branche "progressiste" est si populaire que ça en dehors d'un certain électorat (majoritairement blanc, urbain et aisé) estimé à 8-10% de la population (mais évidemment bien plus, en proportion, au sein du parti démocrate, et encore plus, en proportion des effectifs activement militants). C'est une minorité, mais une minorité très active, très organisée, présente (voire dominante) partout dans les institutions médiatiques/culturelles, et disposant d'énormes moyens (sur le marché des donations politiques, ils ont pris un énorme avantage cette année dans tous leurs avatars, BLM en tête)... Et une minorité qui fait peur à, irrite ou dégoûte, pas mal de monde un peu partout.... Y compris dans les minorités ethniques. 

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  9. On 11/5/2020 at 12:04 PM, Shorr kan said:

     

     Ce qui démontre le caractère bancal de la catégorie "latino".

     

    Les catégories censitaires ethnoraciales aux USA sont complètement absurdes, mais le discours politique et médiatique, surtout celui des dernières décennies, s'est en grande partie construit dessus, au point de l'imposer dans nombre de modes de pensée, au détriment de facteurs plus pertinents (notamment les catégories de revenus/la classe sociale -Ce qui était en partie le but, pour de bonnes et mauvaises raisons- la géographie physique et humaine, le type d'habitat et de milieu socioprofessionnel, le niveau de pratique religieuse...) qui sont presque inexistants au-delà d'un niveau très superficiel dans les façons de penser et discuter politiquement et culturellement. 

    Ainsi, il faut de plus en plus différencier les "afro américains" (au point que de nouveaux termes sont pour ainsi dire à l'essai, afin de mieux spécifier les Américains noirs "historiques" descendants d'esclaves) des "noirs", qui incluent désormais une conséquente portion de noirs latinos, mais surtout de migrants de fraîche date venus d'Afrique et des caraïbes, qui ne rencontrent aucun des problèmes disproportionnellement présents dans la minorité noire "historique": ces migrants sont plus riches que la moyenne (y compris des blancs: les Nigérians, en particulier, sont tout en haut de la pyramide), plus éduqués (et très à cheval dessus), avec des cellules familiales intactes, fortement communautaires (= systèmes de soutien mutuel) et contraignantes/disciplinées. 

    De même, les "latinos", "hispaniques" (voire le terme débile de "LatinX" qui est utilisé partout dans les médias et médias sociaux mais l'est par même pas 1 à 1,5% de la population hispanophone), sont une catégorie tout aussi absurde, tant les comportements et profils sont diversifiés sur tous les plans. Statut migratoire, distance à la date de migration de la famille (en années, en générations), pays d'origine, ethnie, CSP, lieu d'implantation, niveau d'organisation communautaire.... Induisent par trop de différences. Et quand on parle des Cubains et Vénézuéliens, entre autres, on parle de groupes qui auront une réaction épidermique si quelqu'un murmure des mots comme "social démocratie" ou "socialisme". Les Mexicains d'immigration récente (30 dernières années environs) sont, à tout prendre, le groupe le plus à part dans l'ensemble qu'on appelle "latinos".  Et ce sont les représentations de ce groupe/méta-groupe qui sont utilisées dans le discours ambiant (médias, universités, stéréotypes, discours de campagne, surtout démocrates) pour peindre le vaste ensemble sud et centre-américain. 

    Les "blancs" eux-mêmes sont absurdement appelés ainsi comme s'ils représentaient un ensemble monolithique ou cohérent, qualifiable par des éléments de discours qui renvoient essentiellement à la façon dont une certaine portion de la population WASP se présentait, et/ou était perçue, il y a maintenant de nombreuses décennies. 

    C'est essentiellement une façon de voir qui est au-delà du simplisme (aidé par le système administratif), et surtout aussi essentialiste que déterministe, ce que les universités (et donc les gens qu'elles forment, donc les médias et les politiques) encouragent maintenant au-delà de l'absurde. Mais, et c'est surtout vrai dans la population noire "indigène", cette représentation du pays, et d'une certaine façon du monde, a un certain degré de pénétration, dont l'un des effets majeurs est, avec des facteurs endogènes (dans la façon dont l'électorat noir s'est organisé et a fonctionné ces dernières décennies), de très fortement contingenter des pans significatifs de la population, complètement imprégné de telles trames narratives. Le niveau de racisme et d'entrisme (qu'on n'a pas le droit d'appeler racisme, si ça vient pas de "blancs") dans la population noire "historique" est de loin le plus élevé (si bien que dès qu'on a des sondages par groupe ethnique, tous désignent les noirs comme les plus racistes et antisémites aux USA), reflet d'un certain enfermement qui, par des circonstances uniques au pays, les a conduit a faire, littéralement, de leur couleur de peau (et de ce qui va avec) une opinion politique, voire une quasi-religion. Tout n'y est pas monobloc, évidemment, et par bien des aspects, cette emprise a des craquelures (comme, apparemment, l'élection vient de le prouver partiellement), mais c'est encore très puissant, et sans doute appelé à le rester encore un moment, surtout avec le niveau d'encouragement que cela reçoit, non plus seulement via des institutions plus limitées, mais aussi par l'explosion d'une sphère médiatique plus ou moins dédiée à la chose, et à un récit assujetti à cette façon de voir sur presque tous les autres médias. Je viens de lire quelques tweets de personnalités noires commentant l'élection: si un blanc disait un dixième de ce qui s'y dit, il pourrait légitimement être qualifié d'aspirant nazi. Mais comme ce sont des noirs américains, c'est appelé "antiracisme" et considéré comme vérité transcendante.

    Amusant aussi de voir, un détail parmi d'autres, la différence de réaction à un film comme Black Panther, qui est essentiellement une vision très américanocentriste et, pour ainsi dire "colonialiste" de l'Afrique, entre les noirs américains (pour qui c'est l'oeuvre la plus conséquente de l'Histoire) et les Africains (où, parfois après une période -souvent sponsorisée par Disney- de grâce, le film s'est fait descendre un peu partout pour cette raison). Un détail, évidemment, mais qui s'inscrit dans un contexte très particulier qui tend à montrer à quel point la population noire américaine historique est autocentrée, auto-référencée, et, pour l'essentiel, la plus affirmée et unie du pays, avec une zeitgeist (du moins dans ses élites et porte paroles) qui est désormais plus influencée par le black nationalism/afrocentrism que par Martin Luther King. 

     

     

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  10. 15 minutes ago, Shorr kan said:

    J'avais juste oublié que les électeurs ne font pas le compte des promesses de campagnes non tenues et qu'il vivent dans le présent, et ne sont sensible qu'aux impressions du moment. 

    Ca, c'est la vision facilement cynique: les électeurs sont structurellement habitués à ne pas croire tant que ça aux promesses électorales, en tout cas pour les élections de ce niveau (pour un maire de ville petite/moyenne, ils tendent à être plus à cheval sur les "détails" et les items politiques stricto sensu). Ils cherchent plus une attitude et un sens de la direction générale dans laquelle un candidat semble aller, soit ce qu'ils peuvent réellement "lire" chez lui à travers tout le tralala, le mensonge, lles coups d'éclat, les saillies, les figures imposées et les promesses et messages creux d'une campagne. La plupart des électeurs tendent à se concentrer sur un nombre limité d'items et de sujets, espérant qu'un ou deux soient adressés sérieusement dans le sens qu'ils préfèrent: peu se font d'illusions pour que beaucoup plus soient traités comme ils le souhaiteraient. Et moins ils sont haut dans la pyramide alimentaire, plus ils sont résignés à un tel état de fait. Un sens général de la direction, et une attitude qui laisse sincèrement penser que le candidat est un peu sérieux dessus. C'est souvent tout. 

    Quote

    La presse fait peut être feu à tir groupé sur lui, mais ça le renforce. Il en tire son énergie. 

    Ca, c'est de la formule générique et abstraite, du grand principe: je suis plus penché sur la réalité pratique où ce mécanismes théorique pourrait fonctionner. Et c'est justement là qu'est l'os pour Trump depuis 4 ans: le terrain où il pourrait faire fonctionner cela lui a été essentiellement interdit, ou déformé à un point tel qu'il ne peut "se vendre", ne peut mettre en valeur ses succès, ou avoir même une fraction de la même chance que ses adversaires de masquer ou minimiser ses échecs, avec en plus des opérateurs médias qui ont activement créé un Trump médiatique fictionnel (matraqué tous les jours et partout) sur lequel ils peuvent plaquer tout ce qu'ils veulent sans possibilité d'être contredits. Médias traditionnels et online, mais aussi GAFA sont de la partie pour lui nier la possibilité de capitaliser autant sur ses succès ou non échecs que sur sa posture d'opposition et de rejet du camp d'en face ou encore sur ce "feu à tir groupé" permanent. Donc je vois mal comment ton mécanisme peut fonctionner en l'absence de possibilité d'aligner ses pions sur ce champ de bataille qui lui est disproportionnellement refusé (au point que c'en est caricatural, jusque sur des points de détail) ou qui est complètement déformé pour surimposer une trame narrative adversariale. 

    C'est pas Parler (l'alternative de Twitter, à la croissance impressionnante, mais encore de taille limitée en comparaison avec le zoziau) et d'autres plates formes "alt tech" qui font la différence, et Fox/Sinclair sont par trop petits pour influencer la masse critique nécessaire. Restent Facebook, et dans une moindre mesure Youtube, mais là aussi, il a rencontré des freins, problèmes et postures activement antagonistes des opérateurs pour limiter sa capacité d'impact. 

    Donc c'est là que je m'interroge sur la façon dont ça marche concrètement. Ou si c'est peut-être encore plus les médias et les démocrates qui ont, par leurs choix et postures, fait plus campagne contre eux-mêmes tous seuls, sans l'aide de Trump ou cette capacité qu'il aurait à se "renforcer" et contre-attaquer (précisément parce que ses possibilités pratiques de contre-attaque sont handicapées par un terrain médiatique lourdement biaisé et antagoniste). Bref, de ce point de vue là, est-ce que son agitation et son discours à lui pèseraient en fait bien moins que le merdage de ses adversaires qui se décrédibilisent tous seuls comme des grands, malgré tous les avantages institutionnels et circonstantiels possibles et imaginables? 

  11. 6 minutes ago, Ciders said:

    C'est apparemment vers quoi on s'achemine depuis le deuxième mandat d'Obama et l'obstruction du Congrès républicain. A l'époque déjà, le budget fédéral était régulièrement bloqué.

    Même chose sous Trump, depuis 2018: faut pas se leurrer, c'est devenu la méthode de non gouvernance américaine de façon sans cesse croissante depuis les années 80, accompagnant la polarisation toujours plus prononcée de la scène politique et la "futilisation" d'une bonne partie de l'activité du Congrès, plus assujetti aux aléas et impératifs de la politique politicienne électoraliste et médiatique qu'aux besoins de la gouvernance du pays. On peut gloser longtemps des causes de cette évolution (beaucoup sont structurelles, et beaucoup sont, à mon sens, liées au système électoral, à l'état de la compétition qui s'y déroule, au système médiatique et aux méthodes de financement de la lutte), mais le résultat est là: le Congrès sert plus de scène à la foire d'empoigne qui fait les personnalités et réputations qu'à gouverner (hors de quelques grands votes nécessaires), l'essentiel de cette activité se faisant plus discrètement via la bureaucratie et les cours d'appels, qui n'ont pas de comptes à rendre mais où pantouflage, lobbying et guéguerres idéologiques peuvent oeuvrer sans l'inconvénient de la démocratie. 

     

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  12. 2 minutes ago, Patrick said:

     

    Il est aussi possible que le camp biden s'en satisfasse tout à fait. En argumentant que puisque trump l'a fait, pourquoi pas eux.
    Est-ce irrecevable?

    C'est même pas simplement recevable: c'est garanti... Comme si les médias avaient découvert avec Trump que le président pouvait gouverner (dans une mesure limitée) par ordonnance: jamais cela n'a fait polémique hors de FoxNews quand c'était Obama qui le faisait, et c'était étouffé par le contexte dominant de la guerre sous Bush. Sous Clinton, c'était déjà tout aussi systématique, mais  là encore, hors Fox (2ème mandat Clinton, quand la chaîne a été créée), cela ne choquait personne. 

    Le fait est que, et les conservateurs traditionnalistes et convaincus (cad attachés aux principes constitutionnels) le pointent du doigt dans l'indifférence générale depuis plus de 5 décennies, la branche législative aux USA s'est (en grande partie volontairement), déchargée de ses responsabilités au profit des branches exécutives et judiciaires (par nature plus technocratiques et arbitraires) depuis bien longtemps, préférant verser dans la démagogie et l'affrontement systématique de façade pour faire de la politique politicienne, tandis qu'une part sans cesse grandissante de la réalité du pouvoir a été accaparée par la bureaucratie (quand on dit "exécutif", c'est moins la présidence que les grandes agences fédérales) et des juges (fédéraux: les nommés à vie qui donnent le la) sans comptes à rendre. Avec les ordres exécutifs du président sur certains points qui font plus les choux gras d'une presse bien plus attachée aux batailles tribales symboliques (à plus forte charge émotionnelle, donc vendeuses) qu'aux réalités d'une gouvernance qui échappe par trop au processus politique et démocratique. 

     

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  13. 1 minute ago, Hirondelle said:

    Tu l’as suggéré, non : vote protestataire et peut-être (je ne suis pas sûr du tout) approbation de sa politique internationale ?

    Et puis Biden est peut-être le repoussoir parfait pour l'électorat qui pouvait être tenté par le vote Trump : trop patricien, trop âgé..?

    Pour Biden: au contraire, je pense qu'il était la meilleure carte que les démocrates avaient à jouer dans les circonstances dont ils disposaient, cad avec des médias qui leur passent tout, refusent toute attitude adversariale (cad refusent de faire du journalisme), couvrent tout problème pour le parti et font la propagande du candidat pour lui, qui a pu se contenter de rester dans sa maison et faire campagne le moins possible (donc merder le moins possible) tout en restant dans toutes les consciences avec une image associée (et fausse, et très travaillée en ce sens) de père tranquille plutôt sympa. En revanche, je crois franchement qu'ils ont merdé en choisissant Harris comme colistière, même si c'était sans doute une chose obligatoire relativement aux intrigues, guéguerres et luttes d'influence internes au parti: elle n'apporte rien, n'a aucun charisme, n'a aucune conviction (au point que ça se voit), embrasse tout et son contraire (et plutôt maladroitement), et ne soulève aucun enthousiasme (voire le contraire) dans ce qui est censé être son segment démographique. 

    Pour ce qui est de la politique internationale, cela a rarement été un facteur conséquent de vote pour les Américains depuis le Vietnam (et la fin de la conscription). Même en 2008, ce n'est pas une promesse de retrait d'Irak qui a aidé en quoique ce soit la candidature d'Obama. 

    Just now, Héliphas said:

    Comparaison vaseuses : Fillon :

    scandale financiers, affaires machin bon score éléctorale. 

     

    Les casseroles, les gens s'en moque en fait. 

    Jusqu'à un certain point, les "casseroles" (quelle que soit la variété des réalités que cela recouvre) ont un impact limité parce qu'une grande part de l'électorat est plutôt cynique/fataliste à ce propos: ils pensent, et savent, que c'est pas celui qui est pointé du doigt comme le plus pourri qui l'est nécessairement (ou en tout cas que l'autre l'est beaucoup moins), et que ça va avec le statut de politicien. Et vu que les choix sont toujours très limités, ce genre de critères est passé par pertes et profits. Il peut être opérant dans les primaires ou les premiers tours d'une élection (pour les pays qui en ont), mais pas après. 

    Just now, Berezech said:

    Même analyse que Kershaw faisait de l'adhésion du peuple allemand à Hitler, Hitler n'était pas particulièrement intéressant ni charismatique, mais il avait trouvé le discours qui résonnait avec les aspirations profondes d'une grande partie de son peuple.

    Ils a trouvé les mots qui résonnent dans la conscience de beaucoup d'américains. Et il y a désormais un Trump, au delà de Trump lui même,  l'incarnation d'une certaine idée, une dignité à reconquérir, qui résonne avec la culture américaine. (Make america great again)
    C'est un mensonge, un beau mensonge, mais ça justifie que des millions d'être humains veuillent bien y croire. Couplé à l'existence d'un système oligarchique, de la corruption, et à une pauvreté croissante de la population, ça peut marcher (un temps) comme programme politique.
     

    Ouais, je vais avoir mon moment d'économiste autrichien: il faut mener une politique de l'offre.... Sur le marché politique :tongue:. Lutter contre ce cartel de 2 boîtes contrôlant tout! Faut créer plus de boutiques sur ce marché fermé! Libéraliser, déréglementer, quoi. C'est ça, le vrai problème de la politique américaine: ils ont pas eu droit aux années 80 thatchéro-reaganiennes, en fait :laugh:! Ils en sont encore aux cartels-syndicats des années 60-70, façon Royaume Uni, avec blocages permanents, ruptures de service et coupures d'électricité toutes les semaines. 

  14. 2 hours ago, Chronos said:

    Quant à la considération que ces officiers supérieurs, arborant déjà les œillères d'un esprit de classe en temps de paix, pouvaient avoir en temps de guerre vis-à-vis de la troupe, je ne me fais pas trop d'illusions.

     

    A quand une adaptation Netflix d'une biopic de Cadorna, peut-être le plus exemplaire (du moins à l'ouest) et persistant dans ce registre? 

     

  15. 30 minutes ago, Alexis said:

     

    Suite à quoi les médias et les démocrates ont fait caca. Ils ont dit que c'était très grave, dangereux pour la démocratie, quand Trump en sort une grosse - ce qui arrive souvent - c'est forcément la dictature en marche, Adolf qui revient et la mort du petit cheval.

     

    C'était aussi mon impression générale sur le bilan de la journée... Ceci dit, on sait d'où Trump poste une bonne partie de ses tweets. Donc quand il fait un "gros" tweet, ça veut dire qu'il a démoulé un gros cake? 

     

    8 minutes ago, Alexis said:

    Ai-je conclu trop vite ?

    La remontée de Biden dans le Michigan est spectaculaire, plus que je ne l'imaginais possible, il n'a plus que 1,3 point de retard, et il reste encore 13% des votes à compter. A ce rythme, il pourrait emporter cet État !

    Alors, si Nevada et Wisconsin sont gagnés aussi, ce qui semble possible... son compte arriverait à 270 !

    Il reste encore un chemin, même étroit, pour renvoyer Trump à la vie civile.

    Le soupense reste insustenable... ou le contraire

    Les démocrates, en moyenne, votent plus tard dans la journée, et tendent à être plus majoritaires en agglomérations, surtout "centrales". Donc oui, il n'y a rien à claironner pour encore un moment. 

     

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  16. 21 minutes ago, FATac said:

    Petit HS :

    Je n'ai jamais regardé. C'est bien comme série ? J'ai des soirées sans sport ni réunions associatives à occuper ce mois-ci ...

    Je recommande personnellement beaucoup plus de regarder la vieille série anglaise du même nom, dont la désormais plus célèbre version américaine est "l'adaptation". Beaucoup plus cynique et drôle, bien mieux écrite, moins sentimentaliste/mélodramatique (à l'américaine), avec bien plus de saveur. 

     

    Sinon, il s'est passé quelque chose aux USA, hier? C'était un jour spécial :rolleyes:? J'ai absolument rien suivi depuis plusieurs jours, ça aide à dormir comme un bébé.... Et ça évite de se stresser sur des trucs sur lesquels on n'aura pas de certitudes, et surtout de vérité quand aux réalités sous-jacentes (manoeuvres, bluffs, manipulation, corruption du processus, collaboration complète des médias avec des forces politiques...), avant un moment. 

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  17. 41 minutes ago, rendbo said:

    Je ne sais pas si tu as plus l'air d'un con dans la queue d'un cinéma déguisé en yoda , ou (déguisé) tout seul dans ton salon... :bloblaugh:

    Dans le premier cas, c'est savoir que les choses sont souvent relatives à l'environnement: tu peux avoir l'air con dans une telle foule.... Mais s'il s'agit d'un film événement SW, y'a aussi des chances que tu sois pas seul dans ton cas, et que d'autres cosplayers soient dans la queue, voire que tout le monde applaudisse parce que la majorité sont des hyper fans de SW. Dans le second cas, ça veut dire qu'il faut croire aux absolus, aux principes les plus abstraits, soit que tu peux avoir l'air con même s'il n'y a pas de témoins. Ayant un reliquat de croyance humaniste aux absolus et idéaux (le vrai, le beau et le bien) vers lesquels on doit tendre, qui existent de façon immanente... Ca veut dire que je crois que tu peux avoir l'air con seul chez toi déguisé en Yoda: poster un selfie te le rappellera.... Ou, entre deux pulsions d'enthousiasme, si tu vas vers un miroir :dry:. Mais bon, chacun ses trips: si tu l'assumes et que ça te donne un bon délire, tu as moins de chances d'avoir l'air con. Ca compte, la confiance en soi... surtout chez ceux qui osent tout :tongue:

  18. 16 hours ago, Desty-N said:

    Pour apporter ma petite pierre au sujet: parmi tous les acteurs du nouveau secteur en vogue, la VOD, on retrouve beaucoup de pure players, que ce soient des nouveaux arrivants comme Netflix ou des historiques comme Warner Bros -HBO. Mais on constate aussi l'arrivée de nouveaux venus, dont le plus actif est sans doute Amazon.
    Le groupe de Jef Bezos n'envisage visiblement pas la fourniture de séries ou de films comme une fin en soi, mais comme un des multiples services destinés à convaincre le consommateur d'adhérer à Amazon Prime. Certains s'abonnent pour la VOD, d'autres pour les livraisons gratuites, d'autres pour la musique ou le jeu en illimité. Cela correspond à une logique de segmentation du marché, en phase avec le communautarisme américain.

    Dans cette optique, je me demande si un accès privilégié à des films et à salles de cinéma ne pourrait pas constituer un service à ajouter à un bouquet existant? L'e succès de UGC illimité prouve qu'un nombre non négligeable de personnes est prête à s'abonner pour aller au cinéma aussi souvent qu'ils le veulent.
    Il ne faut pas perdre de vue qu'au delà du prélèvement mensuel de l'abonnement, des groupes comme Amazon en profitent pour collecter énormément de données sur ses clients. Certains analystes appellent ces informations "le pétrole de demain." Proposer, par exemple, de voir des films en avant-première reviendrait à planter un derrick pour accéder à un nouveau gisement. La nouvelle loi américaine évoquée par @Tancrède , qui autoriserait les studios à posséder leurs propres salles irait dans le sens d'une consolidation poussant le consommateur à évoluer dans un écosystème en vase clos où on saurait tout de lui.

    Par contre, dans ce genre de modèle économique, il faut un sacré savoir-faire dans l'exploitation de données et une sacrée surface financière pour disposer du matériel informatique adéquat. Amazon possède ces caractéristiques, Apple aussi, même s'ils me semblent un peu moins investis dans la VOD (sous réserve). Je crois que la plupart des acteurs historiques du divertissement se trouvent adossés à un gros groupe (Ex Warner Bros filiale de Warner Media) l'exception soulignée par @Tancrède, c'est Disney, ce qui s'avère paradoxal, puisque il s'agit en théorie du groupe le mieux armé pour attirer à lui les assoiffés de divertissement.
    On peut sans doute s'attendre à découvrir un jour une offre "Disney+++", incluant, outre la VOD,  un accès privilégié aux parcs et aux salles de cinéma du groupe. Par contre je ne vois pas comment le groupe aux grandes oreilles pourra valoriser toutes les données qu'il récupérera. Il lui faudrait énormément investir en interne, une option difficile à envisager alors qu'on se trouve en pleine crise économique.

    Dans ce modèle, cependant, le blockbuster pourrait constituer l’événement marquant, susceptible de drainer les foules et de les pousser à s'abonner ...

     

     

    Je ne suis pas si sûr: je peux être d'accord avec les principes d'évolution que tu énonces, ou certains d'entre eux, mais d'autres facteurs sont à l'oeuvre, notamment le fait que les modèles économiques futurs sont encore essentiellement à trouver. La crise de cette année a infiniment révélé et accéléré nombre d'évolutions déjà en cours, et en a amplifié d'autres au-delà de ce qu'une évolution non choquée par le COVID aurait entraîné (notamment la faillite de fait de tous les exhibiteurs, à une heure où le streaming n'a pas encore trouvé sa rentabilité). Tout le secteur en est radicalement changé, et ce alors que, déjà avant la crise et avec le niveau "normal" de rentrées d'argent, les niveaux d'endettement étaient déjà très élevés. L'adossement à d'énormes entreprises attachées à d'autres secteurs moins aléatoires et plus vastes (Comcast, Viacom, ATT, notamment, plus Apple et Amazon) n'aide que partiellement (ces boîtes n'appréciant pas les gouffres à fric). 

    Mais le point est que si les exhibiteurs sont destinés à être (ré)absorbés par les studios/distributeurs, par fusion ou acquisition, on aura désormais un marché beaucoup plus segmenté (il est douteux que les salles "propriétaires" diffusent beaucoup de la production issue de la concurrence, sauf quelques accords ici et là) ne pouvant produire le même effet pour un nouveau produit, surtout un ambitieux: la diffusion d'un nouveau blockbuster dans 5000 salles en Amérique du Nord ne sera plus quelque chose de forcément possible, dans un tel cadre, et c'est d'autant plus probable qu'une reconcentration des différents grands "métiers" du secteur autour de nouveaux "grands studios" plus analogues à ceux qui existaient avant les années 60 (cad producteurs/distributeurs/exhibiteurs, ce que Netflix est déjà intégralement, n'ayant jamais compté sur la diffusion en salle) a, après cette année, et vu les coûts impliqués, peu de chances de voire des réseaux de salles aussi vastes que ceux qui existaient jusqu'en mars. Il est fort possible que, quand la poussière du présent merdier sera retombée (visiblement pas avant l'an prochain, peut-être l'été prochain.... Et après y'aura la plus longue crise économique impactant durablement la demande), l'Amérique du Nord (le primo marché) se retrouve avec la moitié du nombre d'écrans qu'elle avait en début d'année. 

    Ce simple fait implique que la probabilité de rentabiliser un blockbuster de plus de 100 millions de dollars (cad compter sur le double avec les coûts marketing/distribution, donc un point d'équilibre autour de 350 millions de dollars en salles; de même, un blockbuster à 200 millions en prod a un point d'équilibre au-delà de 650 millions en général), qui est déjà réduite en temps normal (on se fixe sur les gros succès, sans voir le taux de réussite moyen), deviendra pour ainsi dire infinitésimale: un risque que peu risquent de prendre, même sur de grosses franchises connues, à moins que certains décident que le gros blockbuster ne soit à considérer d'emblée comme un "loss leader" destiné, comme un défilé de mode, à créer de l'image, de la marque. Cela pourra se faire, mais le blockbuster risque alors de se faire plus rare, plus exceptionnel. 

    Il est plus probable que beaucoup plus d'efforts seront désormais consacrés au fait de faire presque autant, voire mieux, ou en tout cas raisonnablement ambitieux, avec nettement moins de budget par film, soient un coût moyen des grosses prod qui baissera. Netflix semble ainsi avoir trouvé une vitesse de croisière avec des blockbusters type série B à 50-60 millions (Extraction, Triple Frontier, The old guard, Enola Holmes...), les grands projets comme Red Notice (à venir) ou 6Underground ayant disproportionnellement moins de chances d'être fréquents (à 150 millions pièce) sur un service où le but est l'abonnement, pas la recette. La VOD semble très loin d'être capable de compenser la perte du cinéma, pour les grands projets comme pour les moyens (les petits ne sont même pas dans la course), d'autant plus quand le streaming est là et que tout le monde sait qu'il suffit d'attendre un peu pour voir les films diffusés en VOD y débarouler. Les salles offrent au moins certains avantages, au-delà de la primo-diffusion de produits sur lesquels on crée plus ou moins de hype: grand écran et sons, enthousiasme collectif... 

    A côté du modèle Netflix pensé d'emblée et construits sans les salles, on a Disney, qui semble avoir apporté quelques innovations conséquentes pour limiter les coûts de prod tout en donnant un aspect "grand films" à de plus petites production, comme ce qu'on voit actuellement dans la 2ème saison de The Mandalorian, pas tournée en extérieur, mais en studio, pour l'essentiel, avec une nouvelle technologie pour produire un vrai bon décor de fond qui divise le coût de tournage par presque 2, et limite beaucoup les délais en cas de mauvaise météo. Beaucoup des futures productions SW, et par extension beaucoup de ce que Disney fera, surtout pour le streaming, va s'y mettre. 

  19. 44 minutes ago, Kiriyama said:

    Oui, il y a le physique des actrices. Mais les personnages, what the fuck ?!

    Le perso d'Amy Acker aurait pu être bien.... J'y ai cru pendant quelques épisodes avant que ça verse dans le too much vraiment débile (et dans plusieurs domaines); le perso de Sarah Shahi était mauvais, surfait, exagéré et cliché dès le départ, mais il est vrai qu'au stade de la série où elle est apparue, les choses étaient déjà complètement parties en couilles, et l'essentiel de ce qui avait donné de l'intérêt et de la saveur à la première saison était parti, y compris un peu de réalisme... Si on excepte le cliché du perso principal qui se prend des blessures over the top à chaque épisode, continue à avancer en traînant la patte, se tenant le flanc ou l'épaule, et guérit d'un épisode sur l'autre.... Ce que j'ai choisi de voir comme un gimmick façon Die Hard, où le mec a toujours l'air de se dire "je suis trop vieux pour ces conneries", ou "après ça, je prends des vacances". 

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  20. 27 minutes ago, Shorr kan said:

     

    Je pense qu'elle aurait été au goût, de César et Marc Antoine et c'est la seule qualification qui compte pour savoir si elle convient pour le rôle :laugh:

    Quoi? Tu veux la soumettre au "male gaze" et la rendre dépendante d'un homme?! Espèce de patriarche colonialo-phallocrate! 

    Quote

    Il a aussi un bon feeling avec Gal Gadot, qui elle même incarne une WW assez chaleureuse et bienveillante- le contraire de Captain Marvel quoi... 

    C'est le truc avec Gal Gadot: pas franchement une bonne actrice, ou une qui a la moindre variété dans le registre, mais elle est plus que juste jolie: elle dégage cette impression de gentillesse et de chaleur, avec un sourire qui éclaire une pièce... Ou l'écran. Ca compte. Beaucoup. Surtout par rapport aux féministes qui ont l'air de penser qu'apprécier une femme qui sourit, c'est sexiste, et que donc une femme qui sourit est une esclave de la patriarchie (et non, je n'exagère pas: c'est vraiment la teneur du discours, et pas que chez les radicales). 

    Et oui, le contraste avec Brie 'la planche" Larson (Sidonie de son vrai nom), est saisissant: une porte de prison a plus de charisme et de chaleur. 

    Quote

     

    La victimisation  des soldats de cette époque est systématique et je ne pense pas que les poilus eux même auraient été d'accords avec ça. C'était abominable comme situation, bien entendu. Mais c'est exagérément larmoyant, pas très subtile et ça m'horripile. Il y a des moyens narratifs plus efficace pour raconter la misère des gens sans en faire trop.

    à l'inverse les chefs sont représentés comme de pures cons insensibles, pas très économes du sang  de la troupe et des tacticiens assez médiocre. ça a existé aussi, mais c'est pas la majorité du genre non plus. La réalité est qu'ils avaient des marge de manœuvres limités par un type de guerre particulier qui imposait sa dynamique.

    D'une manière générale, la 1er guerre mondiale est très mal traité et les films surtout, ont du mal à retransmettre les points de vues, les façons d'être et de penser des gens qui ont vécu cette guerre.  

    Rien que le degré d'obéissance, la puissance du patriotisme et les niveaux délirants de nationalisme de cette période - sans quoi cette guerre n'aurait jamais pu être aussi féroce et prendre cette ampleur - sont très difficilement concevables pour nous.  à l'époque, quand on te dit de porter un masque tu discutes pas, tu porte ton masque !

     

    Yep, mais le problème est qu'entre la résolution guerrière teintée d'enthousiasme viril (mais réaliste) façon Junger, d'un côté, et le misérabilisme évoqué (surtout dans sa version cinématique exagérée), de l'autre, l'attitude dominante (passé quelques semaines/mois de guerre) est une résolution plus ou moins stoïque, teintée de diverses tendances dépendant du caractère de chacun, et avec d'occasionnelles variations quand survient un événement vraiment différent (type les "mutineries" de 17). Et la "résolution stoïque", la dureté sans emphase, ça a un inconvénient: ça passe mal à l'écran, c'est absolument non spectaculaire et très peu parlant pour le spectateur. C'est un peu la raison pour laquelle Schoendorffer n'a jamais vu un de ses films de guerre devenir un blockbuster. 

    Alors d'accord, on peut peut-être trouver une autre formule (pour la 1ère GM, mais aussi le genre du film de guerre en général) sans le faire à l'américaine où les soldats semblent éprouver le besoin de fondre en larmes ou de concentrer toute la misère du monde une seconde, pour ensuite, apparemment, avoir l'impulsion de hurler en continu quand ils tirent à la mitrailleuse (sans doute que quelqu'un dans la prod pense que c'est "exaltant"), s'interrompant s'il faut recharger/désenrayer pour reprendre le hurlement après (la plus grande illustration de cette trope: le chef des troupes au sol dans Matrix III :laugh:; j'en ris encore).... Mais j'ai pas encore vu une formule qui marche dans ce trip. Même la larmoyance sentimentaliste de Band of Brothers(avec la musique du générique en plus) a fini par me taper un peu sur le système, même si c'était plusieurs crans au-dessus du reste. 

    Difficile de trouver le style qui parvient à la fois à utiliser le réalisme à son profit (pas juste "être réaliste", mais produire un effet qui parle au plus grand public avec) ET à cracher à l'écran, sans être l'abus de pathos facile plus de l'action hyper exagérée (ou pire encore, le classique hollywoodien de l'action plus de la légèreté prétentieuse, avec vannes cheap au moment du kill, ou encore l'hyper patriotisme débile). Une adaptation d'Orage d'acier (ou d'un récit comparable, mais focalisé sur une autre armée, une autre guerre) qui ne fait pas de compromis pourrait peut-être s'avérer le bon vecteur, puisque se penchant sur des soldats qui ne sont pas juste un micro-groupe d'élite (mais bien des unités de masse, donc représentatives), et qui "en veulent", sans qu'ils ne soient pleins d'illusions. Le problème reste quand même que ce sont presque exclusivement les misérabilistes qui ont écrit largement sur l'expérience de la guerre, et/ou que de ceux qui ont écrit des choses connues dessus qui couvraient plus que la misère humaine, il n'a été retenu que cet aspect. Mais je trouve aussi que l'aspect A l'ouest rien de nouveau/les sentiers de la gloire devrait être compensé par une vision sous l'angle d'orage d'acier. Et ça vaut pour d'autres conflits. 

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  21. 13 hours ago, Shorr kan said:

     

     

    Traduction la tenue en cuire de Scarlett Johansson t'as plus tapé dans l'œil que le décolleté de  Gal Gadot :laugh: 

     

    Calomnie, môssieur! Popaul réagit aussi bien aux deux: aucune discrimination entre les canons! 

    Quote

     

    Moi ce que je n'ai pas supporté, c'est l'omniprésent misérabilisme qui ressort dès qu'on parle de 1er guerre mondiale.

    Presque tout les films traitant de cette période l'aborde sous cet angle, même les bons

    D'accords, c'est l'un des plus grand drame de l'histoire humaine ! Mais cette façon de juger la Der des Ders est la notre, et elle a le défaut d'être très anachronique et unidimensionnelle. 

     

    Je comprends mal le sens de ce passage: tu voudrais représenter l'atmosphère de la 1ère GM comment? L'aspect "courte, fraîche et joyeuse"? Ou fais-tu plus référence à une posture systématique, si ce n'est narrativement de rigueur, selon laquelle tout soldat de la 1ère GM représenté doit être déprimé et fataliste au point d'un cynisme particulièrement noir, par opposition à un "esprit" plus rempli d'allant et d'exaltation dure façon Ernst Jünger qui devrait aussi être représenté (ne serait-ce que pour la variété)? 

    Quote

    Wonder Woman vs Ludendorff, fallait oser en effet....

    Et un Arès con, blablateur comme la pire caricature de vilain faisant son monologue, qui offre toutes les occasions pour se faire dégommer, et qui, tel que présenté, n'offre aucune espèce d'adversité sérieuse, enlevant toute possibilité de tension et de sens des enjeux. Mais à ce stade, on est dans le dernier tiers du film, où les fautes sont bien plus grandes qu'un ou deux personnages très mal écrits: c'est l'ensemble de cette partie qui l'est, de la conception à l'exécution. Et au final, le seul perso qui a un semblant de parcours (character's arc) qui tienne la route (malgré de mauvais dialogues), et une personnalité approchant les 3 dimensions, c'est celui de Chris Pine. 

  22. Disons que pour celui-là, j'ai quelques peurs quand même:

    - le premier n'était pas exempt de tonalités militantes, mais il était surtout, fondamentalement, mal écrit, avec un antagoniste/vilain et un dernier tiers qui étaient tous les deux franchement mauvais, voire atterrants. Critique additionnelle, plus pour ceux qui tiennent à l'Histoire: la description de la 1ère GM m'a fait hurler (et l'emploi des Allemands du 2ème Reich comme "nazis de rechange" n'est que la moindre de mes objections).

    - la politisation affirmée du propos avec le méchant prévu pour celui-ci (joué par Pedro Pascal), qui est une transposition même pas déguisée de Trump tel qu'il se vendait dans les années 80 (et il a peu changé depuis), avec en plus un discours type tel que les médias actuels lui attribuent

    - la tendance affirmée, qui se voit dans toutes les franchises avec des héros "avec pouvoirs" (ou même des héros d'action "normaux"), au toujours plus, à la fuite en avant dans le too much, risque d'être très présente, avec le twist additionnel que quand le héros est une femme, l'expérience confirme que ce renforcement des pouvoirs et traits s'accompagne aussi d'une plus grande invincibilité et perfection (c'est un sujet très étudié: les héros féminins de ces dernières années sont présentés comme parfaits et rarement, voire jamais, réellement "en danger", avec une plus grande emphase sur la validation d'ego et le rabaissement des autres persos, surtout masculins); ce grosbillisme et cette absence de réelle adversité palpable tendent à tuer tout intérêt pour un perso et une histoire, qui devient juste un display d'images d'action sans tension ou enjeux (et où tous les autres persos sont des figurants, parlants ou non), d'effets spéciaux/CGI et de validation cheap. Et là, on a dans les trailers une WW qui attrape au lasso.... Des éclairs! Pour se déplacer dans le ciel. Bonne idée visuelle, mais le "toujours plus" en matière de pouvoirs, le too much quand ces pouvoirs deviennent le deus ex machina permanent, devient vite un tueur d'intérêt. Les limites, les persos secondaires et l'adversité sont ce qui "fait" une histoire et un perso. Pas ce mélange de validation/focalisation sur l'ego d'un perso qui concentre trop de tout dans le film (effet Mary Sue), y est trop le pivot et le centre de gravité d'absolument tout ce qui se passe et se dit. 

     

    J'ai personnellement, sur le même créneau, plus d'intérêt pour Black Widow, même si le trailer a laissé entrevoir l'abus de tropes en vogue: à part quelques trucs too much (pourquoi ont-ils besoin de faire ces grandes scènes où les persos se balancent tarzan-like au bout d'immenses câbles au-dessus de vastes abysses, pour un fight? La baston n'y gagne guère, et le visuel est trop exagéré pour vous river à votre siège), ça me parlait plus.... Mais comme le reste, tout est reporté sine die, et il n'est pas sûr que ce film, et d'autres, soient envoyés direct en streaming: ils sont beaucoup trop chers et donc durs à rentabiliser pour que les studios acceptent autrement que contraints et forcés, et en toute dernière instance, de s'y résoudre: seuls les coûts accumulés et non compensés (et ces coûts courent toujours: emprunts et participations d'investisseurs extérieurs garantissent une pression quotidienne jusqu'à la sortie) finiront par les y forcer, parce que la visibilité sur le retour des salles de ciné, surtout en nombre suffisant, est maintenant plutôt nulle. Personne ne sait combien réouvriront, ni quand, ni combien de gens voudront y retourner, ou encore combien de temps, une fois ce marché réouvert, il faudra à la majorité du public pour se re-risquer dans les salles obscures qui resteront; surtout les publics familiaux et les personnes d'un certain âge, plus les personnes "à risques" et celles qui ont entre-temps perdu l'habitude du ciné et remarqué qu'elles s'en passaient fort bien. 

     

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