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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 23 hours ago, Chronos said:

     

    Aurais-tu des informations plus précises et détaillées sur la Scandinavie ? Ta déclaration semble sans appel alors que les universités scandinaves ont au contraire une assez bonne réputation en termes de qualité de la formation.

    Je parle des Humanités en particulier, pas de "'l'enseignement" en général, avant toute chose: les disciplines techniques, moins perméables à diverses formes de discours idéologique/interprétatif, se portent très bien, quoique -et ce serait plus vrai aux USA pour diverses raisons (dont le modèle économique qui encourage les facs à prolonger les études très payantes), mais je cherche sur ce sujet- je lis ici et là pas mal de trucs sur le fait qu'on aurait tendu, ces dernières décennies, à faire en 4 ou 5 ans ce qui était jadis fait en 3. Ensuite, je ne l'ai peut-être pas exprimé assez clairement, mon autre caveat est que j'envisage ici les études supérieures en relation à leur coût, soit la rentabilité de l'investissement: le jugement sur le bénéfice des études est donc porté en ce sens, si bien qu'il est par exemple devenu d'usage en terre anglo-saxonne (là où les études tendent à être payantes et très chères, impliquant un niveau souvent significatif d'endettement) de pointer du doigt les diplômés (et surtout les diplômées, vu que les femmes sont démographiquement très majoritaires dans ces filières) de "gender studies", sociologie, psycho, littérature qui se retrouvent avec un monceau de dette et aucun job permettant de les payer. 

    Voilà pour le cadre: pour le contenu des disciplines pointées, je me réfère en fait à un certain nombre d'enseignants plus ou moins connus qui s'élèvent depuis longtemps pour certains, mais surtout depuis une petite dizaine d'années, contre l'évolution non seulement des universités (surtout nord américaines), mais aussi des filières et matières elles-mêmes, de l'approche autant que de la méthode, des contenus choisis et omis autant que de "l'esprit" qui présiderait à cette définition des programmes et à la façon de les enseigner, que beaucoup croient très liés au militantisme très idéologique constaté dans le monde universitaire et à une forme de "zeitgeist" chez leurs anciens, qui teinte fortement le débat actuel sur certaines questions (race, sexe, religion, capitalisme....) souvent résumées/résumables sous l'expression ombrelle de "Social Justice". Très loin même des pires soixante-huitards, sauf peut-être les plus idéologiques, "diplômés" sont ainsi pointés du doigt par les enseignants que je mentionne comme étant peu aptes au dialogue, peu ouverts à d'autres opinions, extrêmement braqués sur le très étroit faisceaux d'opinions qui leur ont été enfoncés dans le crâne, et, plus grave que tout, assez ignorants en général de tout ce qui ne cadre pas exactement avec ce que ces profs qualifient de "dogme". J'ai essayé de couvrir un assez vaste panel de profs, des plus militants de longue date (années 70) aux plus récents (dont certains pourraient être vus comme appartenant à cette nouvelle "église", jusqu'à ce qu'ils disent le mot de trop), afin d'éviter autant que faire se peut de me laisser trop convaincre par des aigris, les habituels tenants par principe du "c'était mieux avant"... Et j'ai pas mal samplé les formes de discours qu'on entend chez les étudiants actuels (évidemment surtout les militants, qui s'expriment plus) et leurs meneurs dans le corps enseignant. 

    Si ces choses semblent plus relever de la réalité nord américaine, et anglaise, c'est important parce que leur influence sur les universités scandinaves est apparemment énorme. Un professeur d'économie (migrant kurde) suédois décrit ainsi à quel point étudiants et profs dans un certain nombre de disciplines importent directement les points et méthodes de discours des facs américaines (à tel point que la question raciale à l'américaine est devenu intégralement part de leur discours et de leur formation). Plus largement, tous ces critiques tendent à pointer du doigt un degré ou un autre d'idéologisation de l'enseignement, de négation de grands principes de bases de l'enseignement (et de pans entiers et fondamentaux du savoir censément nécessaire), de partialité extrême et souvent politisée des profs, d'absence totale de diversité d'opinions (et les méthodes pour empêcher qu'il y en ait), de multiplications des cursus et diplômes un peu douteux, de politisation univoque de l'administration des universités (et de leurs autorités de tutelle).... Bref, des choses qu'on a toujours pointé, d'autres plus nouvelles, mais à un degré sans cesse croissant et franchement inquiétant, assez souvent. Pour illustrer: je lisais hier une interview de la nouvelle secrétaire d'Etat "à la condition féminine" -ou un truc du genre- et il n'y avait pas une seule de ses réponses qui n'était pas infectée de certitudes, de mots et formules issus de la quasi novlangue de cette "philosophie", qui est exactement la même en terre scandinave (même si tout y a été poussé dix crans plus loins), aux USA, au Canada, en Angleterre.... Le côté inquiétant dans la chose, plus encore que le fait qu'une idéologie émerge (ce que les lieux d'enseignement produisent toujours) ou qu'elle prenne à grande échelle, c'est l'univocité et l'intolérance du mouvement, qui a graduellement empêché toute voix dissonnante de se maintenir. Et c'est là que le bât blesse le plus selon les professeurs "résistants" (dont certains commencent à être entendus, notamment via les nouveaux médias), parce qu'outre les divers moyens (institutionnalisés ou non) d'empêcher l'autre de parler, la chose a été poussée au point d'empêcher la variété dans l'enseignement des matières elles-mêmes. J'ai ainsi quelques descriptions d'étudiants en Histoire (matière qui a "résisté" plus longtemps que d'autres) qui n'apprennent pas l'Histoire, n'ont pas de vision structurée (ou si possible plusieurs) de l'histoire humaine, mais juste des collections de chapitres sur-traités (et pas de façon neutre ou variée), du genre des choses qu'on pointe en France sur les manuels d'histoire qui se déchaînent sur l'esclavage, la colonisation, le méchant capitalisme ou la condition féminine, plus des trucs sur quelques autres civilisations choisies, et omettent toute continuité dans l'histoire de France, dégagent ou minimisent beaucoup de figures, sujets et périodes fondamentales.... 

    Au final, les milieux universitaires, surtout dans le monde occidental, sont de très petits cercles (assez fermés, en plus) de "gens qui se comprennent" au sein d'une même matière ou de champs voisins; et dans certaines matières, ces cercles tendent avec le temps à produire un groupe dominant. Ce que je lis tend à pointer l'absolue dominance d'un certain groupe ces dernières décennies. Alors dans l'analyse de la chose par ces professeurs critiques et/ou révoltés (qui couvrent un assez large horizon sur le plan phislosophique/politique), on pourra trouver beaucoup d'allusion au "post marxisme"/à la "postmodernité", au féminisme idéologique et aux "gender studies" (voire la polémique qu'on s'est payée en France sur la "théorie du genre"), à la "critical theory", à "l'intersectionnalité", au déconstructionnisme.... Et ils pointeront du doigt le rôle important de certains individus dans l'histoire de cette idéologisation de l'université (Foucault et Derrida en prennent souvent plein la gueule.... Certainement pas toujours à tort). Mais dans l'ensemble, la critique est assez justifiée, et pointe les mêmes phénomènes, allant dans le sens de bilans comparables, notamment sur la valeur des diplômes dans les Humanités et une partie des sciences dites sociales, ou encore la facilité de la notation dans certains cursus (et une discrimination idéologique via ce biais pour favoriser des "bons élèves" -et des "bons profs"- choisis sur des critères autres que le mérite), la méthode d'enseignement (favorisant la répétition, la conformité et l'obéissance plus que la performance: un exemple typique est l'emphase extrême sur le contrôle continu et l'assiduité au détriment de l'examen.interro). Et les pays scandinaves sont fréquemment pointés du doigt comme étant l'un des endroits où le phénomène est le plus abouti (multiculturalisme béat/abêtissant, "PC culture"....). 

    C'est évidemment en partie de l'opinion (raison pour laquelle je multiplie le nombre de commentateurs lus -et non connectés entre eux- autant que possible), cela parle d'un phénomène diffus, avec divers degrés de développement, mais aussi de comportements et fonctionnements bien concrets, et, surtout de différents niveaux d'influence politique et médiatique (deux arènes où le débat est tenu/muselé/encadré par cette mentalité) qui en découlent. Au Canada, récemment, ce sont tout un tas de débats qui ont explosé sur la liberté d'expression. En Suède, l'importance croissante de la question migratoire a mis en évidence la façon dont le sujet est débattu (et souvent empêché/contraint), à la grande colère de beaucoup qui pointent justement la "mentalité unique" chez les "élites" dirigeantes et "parlantes" qui semblent plus que jamais à côté de la plaque et déconnectés du réel tel que vécu côté sol. Et cette mentalité se forme quelque part. 

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  2. Un article qui date un peu (l'an dernier), mais utile pour qui veut connaître les tarifs en vigueur sur Capitol Hill: 

    http://www.motherjones.com/politics/2016/10/drug-industry-pharmaceutical-lobbyists-medicare-part-d-prices/

    Pourquoi, malgré une forte majorité chez les électeurs des deux bords (93% des Dems, 74% des Reps), le gouvernement (pour Medicare) n'a pas la possibilité de négocier les prix des médicaments et traitements avec l'industrie pharma.... 

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    But critics say it’s no mystery, given the enormous financial influence of the drug industry, which rivals the insurance industry as the top-spending lobbying machine in Washington. It has funneled $1.96 billion into lobbying in the nation’s capital since the beginning of 2003 and, in just 2015 and the first half of 2016, has spent the equivalent of $468,108 per member of Congress. 


     

    Un élu de la Chambre basse représente donc un investissement direct de 468 108 dollars pour 1 an et demie (et c'était avant le cycle électoral de 2016, qui a coûté disproportionnellement plus), sans compter les promesses éventuelles de jobs (ou assimilés, genre les mettre sur le circuit des speechs payants....), et le "dark money" qui se déverse autrement: par les 501(c), par les SuperPACs.... Et l'ensemble de l'écosystème de soutien à une cause, un parti, un institut/fondation.... Tous médias qui permettent de mettre en oeuvre une stratégie globale destinée à influencer les électeurs, les médias proprement dits et les législateurs afin d'obtenir les politiques (ou non politiques) que l'on désire, avec résultats garantis. Récemment, on voyait un ancien Minority Leader démocrate, toujours actif en politique (dans ces rôles mal identifiables par le public: ni à proprement parler membre des instances du parti, ni élu, mais "actif" et "influent") garantir, dans un meeting avec des dirigeants de l'industrie pharma, que jamais un système de couverture universelle, et surtout un système "single payer", ne verrait le jour (et avec un grand sourire et un rire de connivence). Et Nancy Pelosi, qui nie avoir à quitter son poste face à une opposition interne en partie seulement liée à "l'aile Sanders" et vante son bilan (se prétendant "a master legislator" -quoiqu'on cherche encore ce qu'elle a réussi dans ce domaine à part Obamacare.... Qui ne étrangement :rolleyes:porte pas son nom- et vantant surtout.... Son bilan en tant que leveuse de fonds, principalement du big business), apportait aussi récemment les mêmes garanties, décrétant que toute réforme en ce sens était "irréaliste" et "impossible". Toujours dans l'actualité récente, la Californie s'apprêtait à faire passer une loi visant à créer une couverture universelle/single payer dans l'Etat, et il semblait bien qu'assez de votes pouvaient être trouvés, au moins pour garder le projet en vie et le travailler plus.... Mais on ne le saura pas, puisque le Speaker de la Chambre californienne (très sponsorisé par les pharmas) a bloqué toute mise au vote, tuant le mouvement. Encore dans le même registre, le très en vue sénateur Cory Booker (NJ, très favorisé par l'establishment démocrate) a bloqué à plusieurs reprises des amendements de Bernie Sanders dans le domaine de la santé (notamment acheter des médocs américains.... Au Canada, qui lui négocie les prix et obtient les trucs à 20%dtout en s'en défendant et en alignant les excuses publiques honteusement fausses dès lors qu'on lui a fait remarquer que ses actions avaient été vues et discutées sur les médias sociaux. Il est aussi un enfant chéri des pharmas, même s'il "équilibre" la chose en étant une cible prioritaire des investissements politiques de la Silicon Valley et du secteur tech. 

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    — There are far more lobbyists in Washington working for drug manufacturers and wholesalers than there are members of Congress. Last year the industry retained 894 lobbyists to influence the 535 members of Congress, along with staffers and regulators. From 2007 through 2009, there were more than two drug industry lobbyists for every member of Congress.

    — For each of the last 13 years, more than 60 percent of the industry’s drug lobbyists have been “revolvers”—that is, lobbyists who previously served in Congress or who worked as congressional aides or in other government jobs. That raises suspicions that lawmakers and regulators will go easy on the industry to avoid jeopardizing their chances of landing lucrative lobbying work after they leave office.

     

    Nous, on n'a que le pantouflage: les ricains, plus avancés, on la "revolving door": on peut faire des allers-retours entre le Capitole et le lobbying. Sans arrêt. Sans délais. 

     

    A qui profite le crime? Le plus? 

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    Qui, qui, qui donne? Et comment investir dans ce secteur qui fait de Washington la ville au plus haut PIB/tête aux USA?

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    Evidemment, on ne parle là que des dépenses au niveau fédéral. Il y a aussi les Etats qui font partie de la stratégie. 

    Mais il faut aussi, si besoin est, pouvoir bloquer les trucs au Sénat, où peuvent se déclencher des audiences publiques gênantes, et évidemment des projets de loi..... Donc ils font partie des cibles. 

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    Five Democrats who are leading opponents of the status quo—US Representatives Welch, Schakowsky, and Elijah E. Cummings of Maryland, along with Sens. Durbin and Amy Klobuchar of Minnesota—each have introduced price negotiation bills (HR 3061, HR 3261, HR 3513, S 31 and S 1884) during the current, 114th Congress. All the measures have stalled in committee.

    Schakowsky, a House Democratic chief deputy whip, said under Republican control in her chamber, “I think it is virtually impossible for this to ever go to hearings and markups.”

    Take, for example, the bill that Welch introduced in the House on July 14, 2015. Within a week, it was referred to two health subcommittees, where it has sat ever since.

     

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    Lawmakers on committees where Part D bills ordinarily go—the Finance Committee in the Senate, and the Energy and Commerce Committee as well as the Ways and Means Committee in the House—tend to be well funded by the drug industry.

    Mais les Sénateurs sont plus rares, et leur pouvoir en commission est plus souple et discrétionnaire, donc.... C'est plus cher:

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    For instance, Sen. Richard Burr (R-N.C.), who sits on the Finance Committee, has received more money from the industry since 2003 than anyone else currently in Congress, $1.3 million. Close behind is Senate Finance Chairman Orrin Hatch, (R-Utah), who has gotten $1.18 million. (The other members of the million-dollar club are Rep. Fred Upton (R-Mich.), House Energy and Commerce chairman, at $1 million, and former House Speaker Boehner, at $1.21 million.)

    Burr also is the Senate leader so far in the 2015-16 political cycle, collecting $229,710 from the drug industry

     

    Pour un peu.... On se rematerait le discours final à l'Assemblée de Gabin dans Le Président.....Garanti contre l'obsolescence. 

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  3. 56 minutes ago, Kiriyama said:

    Le pari économique de Macron, à lire ici.

    Avec cette phrase clé :

    Attirer les activités financières relève d’un pari, d’une conception de l’économie : miser sur la finance pour la croissance. Jezabel Couppey Soubeyran le décryptait récemment pour Marianne : « Du fait du cycle électoral, les gouvernements ont intérêt à l’emballement financier, qui booste la croissance à court terme. Mais l’explosion inéluctable ruine les maigres fruits passagers pour finalement installer la stagnation séculaire dans laquelle nous enferme l'enchaînement des crises financières », martèle cette maître de conférence à Paris I, auteure en 2016 du remarqué Blablabanque.

    Ou comment encore plus déconnecter le PIB et son évolution de la richesse circulant effectivement pour 99% des habitants d'un pays, et ce qu'on appelle caricaturalement "l'économie réelle". Mais tant que ça permet de donner des chiffres de croissance plus cools.... Et qu'on peut en plus être créatif avec la définition du chômage officiel, l'autre statistique publiée qui a de l'attention... Tout est bon pour la com' politique et les statistiques qu'on en tire, qui deviennent effectivement avec ce genre d'usage, la forme la plus élaborée du mensonge. 

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  4. 29 minutes ago, Alexis said:

    Très intéressant en effet.

    Je prends les chiffres ci-dessus avec des pincettes assez grosses tout de même. Que signifie au juste "disposable income", le revenu disponible, prend-il notamment en compte les systèmes d'assurance diverses - santé, retraite, chômage - que les salariés européens et en tout cas français ont déjà payé lorsqu'ils reçoivent leur salaire, c'est-à-dire que les cotisations qu'elles soient salarié ou employeur, mais de toute façon des contributions payées sur le travail des salariés, donnent bien l'accès à des services qui font en réalité partie intégrante du revenu - ils sont déjà "pré-achetés", ou encore c'est un achat obligatoire. Et il faudrait encore rajouter le coût de l'éducation des enfants, éducation supérieure notamment.

    En d'autres termes : le "disposable income" calculé pour les foyers américains a-t-il bien été amputé des montants à payer pour assurance santé de bon niveau, assurance retraite privée, assurance chômage itou, et le montant à épargner pour permettre à deux ou trois enfants de faire des études supérieures :huh: ?

     

    Edit : Un élément de réponse à cette question, dans la page de Pew concernant la méthodologie de l'étude, ce passage décrivant les données pour les Etats-Unis

    Le revenu disponible prend bien en compte les revenus, l'assistance publique, enlève les impôts et les contributions à la sécurité sociale... mais il ne tient pas compte du fait que les salariés européens ont déjà payé l'accès à un système de santé correct, leurs contributions au système de retraite et à l'assurance chômage ainsi que le coût de l'enseignement supérieur auquel leurs enfants pourront accéder - s'il font ce qu'il faut pour.

    Cette étude surestime donc largement le niveau de vie réel de la classe moyenne américaine.

     

    Oui et non: la façon dont j'ai lu le graphe que tu cites est précisément que le "seuil" de 35 294 dollars des Américains, est justement plus élevé parce que, pour obtenir le niveau de vie assimilé à celui d'une "classe moyenne", il faut ces quelques 15 000 dollars supplémentaires (le prix moyens payé par américain pour une assurance santé est d'environs 10-11 000$/an). En d'autres termes, 35 000$/an aux USA = 27 000$/an en France. La référence de l'étude me semble plus être un essai de comparaison genre PPP (donc relativement aux conditions et prix de chaque pays, mais aussi au "statut") entre groupes socio-économiques, bien plus qu'une comparaison de revenus proprement dits. Je ne crois pas que l'idée, ou la pertinence du principe utilisé, aille au-delà du fait de donner des ordres de grandeur sur ce critère évidemment discutable du "disposable income" qui, aux USA, est de fait en partie immobilisé pour des dépenses incompressibles que les Européens tendent effectivement à avoir déjà payé à ce stade, et qui sont dans certains cas outrageusement élevées aux USA en raison des particularités de leur situation et de marchés complètement bloqués/manipulés (assurance santé, études des enfants, dette sur carte de crédit, emprunts auto....). Ce pourquoi, au final, l'analyse de Pew utilise ces différentiels pour établir ce qui fait une "classe moyenne" selon les pays. Evidemment, comme indiqué plus haut, j'avais lu le truc rapidement, donc je mélange sans doute inconsciemment à ce que je sais des USA et produit sans même y penser ma propre interprétation, avec ces ajouts. Mais la façon dont je l'ai lu répond à cette fourchette de revenus vus comme "classe moyenne": tout ce qui est dans cet espace vit pour moi de manière relativement comparable, et les chiffres aux seuils n'indiquent que la fourchette de revenus donnant l'accès à ce club. 

  5. 4 hours ago, SinopeMT said:

     

    La Finlande est aussi le cas particulier parmi les nordiques, on a l'impression qu'il n'y a pas eu de croissance économique globale au cours de la période (et vu la récession depuis 3 ans ce doit être pire maintenant).

    Le poids hallucinatoirement élevé de "l'Etat-Nokia" et l'impact de sa chute depuis une décennie? 

  6. 29 minutes ago, Wallaby said:

    D'autre part on pouvait remarquer sur la carte fournie par Tancrède l'autre jour que l'Etat de Washington était classé en bleu foncé : c'est à dire que le prix du logement y est en moyenne cher.

    Et encore plus parce que, étant une grande ville en vue, et une bonne partie de sa périphérie pavillonnaire y étant associée, toutes deux sont l'objet d'une forte spéculation qui implique ainsi une proportion conséquente de "ghost buildings" et "ghost neighbourhoods",  achetés par des fonds anonymes et de l'argent d'un peu partout, qui font monter les prix au point qu'ils en deviennent sans rapport (de très loin) avec la réalité socio-économique de la région, impactent la qualité de vie pour des portions croissantes de population, impactent les petits commerces.... La confrontation directe entre l'économie mondialisée et l'économie locale/nationale se voit ainsi fortement dans les villes (pour peu qu'on veuille bien regarder ces indicateurs au lieu des habituels) qui deviennent ainsi très duales, entre l'élite "mondialisée"/"modernes" (concepts abstraits, aussi sociaux et économiques qu'esthétiques et psychologiques) et le reste. Ce contraste, quand on compare les villes actives à leur hinterland, est encore plus grand, et si on regarde celui entre ces zones urbaines et les zones rurales, c'est le jour et la nuit. 

    C'est là où l'on voit aussi les grandes limites de la gauche institutionnelle et des "liberals" des grandes villes: ces gens des villes "hip", modernes, mondialisées.... Qui votent Hillary et ne considèreraient jamais voter conservateur, qui sont plus ou moins à fond dans l'idéologie "social justice", surtout dans ses aspects cosmétiques ("racial issues", "gender issues", mariage gay, LGBTQ....), ne se préoccupent guère des questions économiques, en tout cas pas au point de risquer quoique ce soit, et surtout pas de parler trop fort de l'argent en politique, de la place du big business... J'ai lu récemment une série d'articles datant de 2013 qui décrivaient très bien cette évolution dans ce qui est considéré le coeur historique de la gauche aux USA, la région de Boston, son corridor technologique, sa surconcentration d'institutions de recherche et d'enseignement.... Même évolution, avec un maire qui se dit progressiste depuis toujours: gentrification accélérée, explosion des coûts de vie, tapis rouge aux investisseurs à qui on autorise tout, PC culture surdéveloppée, moule de plus en plus unique pour les habitants (jeunes, éduqués, aisés, jobs top niveau) et.... Fermez-la les prolos et dégagez le paysage! 

     

     

    EDIT: ces derniers posts (la page présente, et en fait une partie de la page précédente) informatifs sont un peu sérieux pour le topic, et en fait assez factuels.... Les modos devraient-ils les déplacer sur le fil "USA"? 

     

     

     

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  7. 12 minutes ago, rogue0 said:

     

    C'est un effort désespéré...
    Les frères Koch ont un tel pouvoir de chantage sur les élus Républicains ?
     

     

    Eux et un tas d'autres: un méga donneur républicain texan bien connu a dit la semaine dernière, au nom de ses pairs, lors d'un de ces vastes sommets où les élus viennent voir leurs maîtres, que l'accès à la tire-lire ("piggy bank", dans le texte) serait fermé tant que les dits donneurs ne verraient pas "d'action". ca résume beaucoup non seulement les rapports de force réels et les préoccupations des politiques, mais aussi le degré d'impunité que ces gens ressentent, s'ils ne s'embarrassent même plus de déguiser de telles paroles. 

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    Chaffetz suggested low-income people forego new iPhones and purchase coverage instead.

    “And you know what? Americans have choices, and they’ve gotta make a choice,” Chaffetz said. “And so maybe rather than getting that new iPhone that they just love and they want to go spend hundreds of dollars on that, maybe they should invest in their own health care. They’ve gotta make those decisions themselves.”

    The cost of a new iPhone 7 without a contract is roughly $700. By comparison, the per-capita cost of health care in the U.S. last year was $10,345.

     


     

    Ca fait un bail qu'il l'a sortie, celle-là.... Lui qui geignait ces deux dernières semaines pour un supplément de 30 000$ par an pour les élus (sur un revenu de 178 000 dollars/an), pour qu'ils puissent s'offrir un logement à Washington. 

    5 minutes ago, collectionneur said:

    Mais qui gagne ces fameux frères Koch dans l'affaire ?

    Moins d'impôts, moins de règles pour leurs businesses, moins de risques juridiques (eux qui polluent beaucoup), moins de contre-pouvoirs des consommateurs/locaux/contribuables normaux, plus de contrôle sur les gouvernants et une satisfaction idéologique (ils sont très versés sur la politique, dans leur petite bulle depuis 40 ans, se disant "libertariens", quand ça les arrange). 

  8. 18 minutes ago, SinopeMT said:

     

    Autant en matière de "cultural appropriation", j'étais au fait via notamment une agression d'un blanc à dreadlocks par une Afro-américaine, autant Evergreen State College est ahurissant.

    Ce qui n'est pas rassurant et que ces mouvements ensuite influencent l'Europe, et dans ces cas-là, c'est une engeance. Cela va-t-il entraîner le déclin de l'éducation américaine et de la puissance américaine pour de bon (je sais que d'après toi elle est déjà bien engagée mais la double pensée du sommet de la pyramide permet de donner le change)?

    A mon sens, en terre anglo-saxonne, ce déclin va aller plus vite, ou se voir plus vite, en raison du modèle économique de l'enseignement supérieur, très coûteux, produisant de faibles retours sur investissement, voire des retours négatifs, pour une majorité toujours plus grande d'étudiants qui se retrouvent avec un monceau de dette le plus souvent impayable ou handicapant pendant des périodes de temps toujours plus longues (c'est aussi vrai au Canada et au Royaume-Uni, en passant), aux âges où on est censé risquer, entreprendre, faire des erreurs, commencer à accumuler du capital.... Le tout dans un contexte économique qui ne laisse de telles opportunités qu'à une part infiniment plus réduite de la population qu'auparavant. Les pays scandinaves, où c'est souvent encore plus catastrophique dans ce registre de ce qui est enseigné (et l'Allemagne, mais je ne connais pas le modèle économique de ses facs), sont moins sensibles à ce phénomène vu que les études supérieures y sont gratuites ou au pire peu chères. Les universités américaines, sauf pour l'archi top du top d'entre elles (et encore: ça dépend du diplôme, des relations formées, et de ce qu'on en a tiré), sont un sésame nécessaire pour la forme (un tampon social) déconnecté de la valeur de ce qui y est enseigné (hors filières "techniques"), et surtout ne valant pas le coût consenti. Faut le dire clairement: tout ce qu'on met dans le registre des "Humanités", et une bonne partie des sciences sociales, ne valent rien depuis 2-3 décennies aux USA, au Canada, au RU, en Allemagne et dans les pays Scandinaves (et par chez nous, c'est pas mieux, mais c'est pas cher): idéologisé au maximum, abêtissant, cela ne forme plus des esprits, des citoyens,  des structures mentales, des cadres de pensée ou des vrais chercheurs. 

    Quote

    Quelles sont les ressources qui me permettrait d'avoir les connaissances de bases dans ce domaine?

    Pour la base "historique": comment les grandes tendances culturelles américaines (en partie traduites dans la géographie, mais aussi présentes un peu partout, de manière plus diluée, selon les groupes étudiés) ont commencé à se constituer à partir des diverses composantes des premières migrations européennes:

    https://en.wikipedia.org/wiki/White_Americans#Culture

    Un aperçu traditionnel et générique des aires concernées, selon diverses visions:

    american-culture-map.png

    tumblr_nas4iyEyCD1s6c1p2o1_500.jpg

    b1898e5d9c4c95f6802358fd6a8ca512.png

    Une analyse qui en vaut une autre:

    http://uk.businessinsider.com/the-11-nations-of-the-united-states-2015-7?r=US&IR=T

    11-nations.jpg

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  9. 7 minutes ago, Alexis said:

    Bonne question. Juste quelques idées :

    - L'influence du Canada voisin, peut-être :happy:

    - Très grande immigration récente en Californie depuis le Mexique voisin, augmentant mécaniquement les inégalités puisque le plus gros des nouveaux venus sont pauvres

    Au demeurant, est-ce une différence tellement criante, ou une simple nuance ? 

    Ce sont des réalités différentes: la Californie, c'est un pays vaste et peuplé en soi, avec donc des réalités beaucoup plus nombreuses et contrastées, moins de moyens proportionnellement par habitant, des contraintes géographiques plus importantes (une bonne partie de l'Etat est aride ou désertique, les zones urbaines sont gigantesques....), des continuités historiques différentes (n'oublions pas par exemple que la richesse à un moment donné dépend en partie de l'accumulation sur des générations).... Les réalités qu'on observe dans les deux Etats au nord de la Californie sont celles de zones infiniment moins peuplées, et très particulières si on se concentre seulement sur les villes de Seattle et Portland qui, comme San Francisco, ont tendance à être CSP++, à concentrer toute leur attention sur les couches favorisées, surtout dans les "professional class" et "creative class" et pour les étudiants, à reléguer en grande banlieue ou en zone rurale leurs couches plus modestes (et celles qui restent en ville subissent beaucoup de contraintes).... Bref, ce qu'on observe dans un tas d'autres coins (notamment le corridor technologique autour de Boston, ou ce qu'on voit à Dallas et Austin au Texas....). C'est la politique "liberal"/democrat version Clinton (et Tony Blair), qui voit la réalité économique, sociale, culturelle et politique s'implanter de façon très contrastée dans la géographie humaine, concentrant l'élite en centre-ville (coexistant plus ou moins avec une portion de prolos et déclassés qui subissent des coûts de vie très élevés mais doivent rester là pour le taf ou l'espoir -souvent vain- d'un futur) et dégageant le reste hors des murs (avec une partie de l'élite, surtout conservatrice, qui continue à préférer la banlieue pavillonnaire, tout aussi exclusive). 

     

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  10. 22 minutes ago, SinopeMT said:

    Lou Ferrego (un catcheur ambassadeur du Montana dans les 90's) etc...

    Tu confonds pas avec Jesse Ventura, ex-gouverneur du Minnessota et ex-catcheur (et vétéran des Underwater Demolition Teams), et encore aujourd'hui personnage haut en couleur du débat public (semi-libertarien, semi-gauchiste, essentiellement inclassable), entre autre dernièrement pour sa prétendue altercation avec feu Chris Kyle (qui prétendait avoir cassé la gueule de Ventura)? 

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    A propos des gouverneurs: si je comprends bien les institutions américaines, les gouverneurs sont relativement plus puissants que peuvent l'être nos présidents de région. Ils ont des budgets importants et une vrai autonomie réglementaire sur leurs territoires.

    C'est le jour et la nuit entre nos présidents de région et les gouverneurs américains, qui sont au sens presque plein des chefs d'Etats: les Etats américains sont des entités en bonne partie souveraines (sur l'exact degré, c'est l'un des débats constants de la politique US depuis 2 siècles) là où nos régions sont des subdivisions administratives. Même si tu fondais le préfet de région et le président de région en une seule entité, tu serais encore loin du compte de ce qu'est un gouverneur américain, qui est élu au suffrage universel, est le chef des armées de son Etat (Garde Nationale et State Defense Forces), n'est aucunement dépendant du président.... Le gouvernement de chaque Etat (exécutif, législatif, judiciaire) est autonome et souverain, étant donné que les USA sont, en théorie et en bonne partie en pratique, une réunion d'entités souveraines (initialement les 13 colonies), pas un Etat se subdivisant: au moment de la guerre de Sécession, le patriotisme de chacun pour son Etat était bien plus fort que celui pour les USA (moins vrai dans les nouveaux territoires récemment passés au statut d'Etat ou en instance de l'être). Une bonne partie de cet état d'esprit reste encore aujourd'hui. 

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    e façon plus globale, j'ai l'impression que c'est un poste particulièrement sensible à de la corruption, à la démagogie pure et l'expérimentation hors de toute mesure.

    Pas tellement plus que les autres postes politiques, même si les tarifs sont généralement moins chers que pour l'échelon fédéral, évidemment. Sauf dans les Etats très peuplés et riches. Mais faut bien se rendre comte que, une fois encore contrairement aux régions françaises, il y a une scène politique pleine et entière dans chaque Etat, où les réalités et divisions locales dominent (ce qui, vu de l'extérieur, peut parfois être "pittoresque"), où les ras le bol s'expriment aussi (selon des critères locaux et nationaux) avec des effets plus immédiats qu'à Washington, qui est beaucoup moins sensible aux changements dans le pays voire aujourd'hui en grande partie déconnecté (via la force de son propre écosystème malsain). Il y a au moins 4 grandes "régions culturelles" aux USA, qui correspondent à des univers politiques, sociétaux, différents, et à des groupes de mentalités différents, interagissant selon des logiques propres. On pourrait même accroître ce nombre en se penchant plus dans le détail: ça donne beaucoup de variété dans les scènes politiques qui en découlent dans chaque Etat. 

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    Enfin dernière interrogation: La Californie qui est l'Etat le plus riche de l'Union a pourtant connu une forte instabilité gouvernatoriale (Terminator est arrivé au pouvoir suite à la destitution du précédent il me semble), quelles étaient les raisons d'une telle inefficience en Californie?

    Fortes divisions chez les démocrates (dominants), mais surtout, la distorsion entre la taille et la population de l'Etat d'un côté, et l'insuffisance de ses institutions de l'autre: chaque Etat étant une entité souveraine, il a une constitution, et ces constitutions s'inspirent essentiellement de la "constitution mère" des USA, et plus encore de sa mentalité telle qu'interprétée à l'époque. Beaucoup de contre-pouvoirs, beaucoup d'autonomie de décision locale, une forte aversion au développement administratif, et, plus que tout, un agencement pensé pour une population infiniment plus réduite. Le résultat est que ce document n'est en rien adapté à la gestion d'un Etat de 36 millions d'habitants avec des réalités géographiques, culturelles et économiques très diverses, ainsi qu'une économie et des infrastructures hautement développées et complexes, qui induisent des capacités de décision centralisée nettement plus conséquente, et une plus grande aptitude à former des majorités. Jerry Brown a réussi à retrouver quelques marges de manoeuvres, mais la Californie est structurellement bordélique. Il manque des échelons de gouvernance et une mise au clair de qui doit décider quoi, ainsi sans doute qu'un changement dans les modes de scrutin (et évidemment quelque chose sur l'argent en politique). Au minimum. 

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    Deuxième interrogation: Vu d'ici, l'Etat de Washington et notamment Seattle ainsi que Portland dans l'Oregon semblent être les régions les plus progressistes et libérales tout en étant moins soumises aux excés du PC (Political Correctness), il semble également que les inégalités y sont moins fortes qu'ailleurs: comment expliquer ces différences avec par exemple SF et la Silicon Valley qui sont au contraire une terre de contraste phénoménale?

    Trop dur, trop long à expliquer complètement, et je doute qu'on puisse fournir un paysage complet: réalités (géographiques, sociales, sociétales, économiques, culturelles, historiques....) trop différentes pour que répondre à cette question puisse se faire simplement. Mais Seattle/Portland (qui ne reflètent pas la réalité sociale/sociétale/politique de leurs Etats, où les zones moins urbaines sont très conservatrices) ne sont pas si idylliques, loin de là: faut pas se concentrer sur les centre-villes seulement. Et, excuse-moi, mais ce sont les capitales de la PC culture avec Berkeley: encore le mois dernier, les invraisemblables événements qui ont eu lieu au Evergreen State College devraient en témoigner, tout comme l'histoire des deux nanas (blanches et on ne peut plus "liberals") qui se sont faites fermer leur petit commerce naissant de tacos/burritos parce que, selon une meute hystérique de bien-pensants, c'était de la "cultural appropriation". Portland/Seattle, c'est à fuir, de ce côté là (aussi parce qu'il y pleut 360 jours par an). 

  11. C'est sûr que, notamment dans le paysage politique français, Nicolas Hulot vient de perdre beaucoup de points: amateurisme? Réalisation embryonnaire qu'il n'est qu'une façade sans capital politique propre? S'il continue à foutre son tampon sur ce genre de trucs, sa popularité (très peu convertible en vrai capital politique: la notoriété pure et le capital sympathie générique liés à un ou deux sujets ne sont pas la même chose que l'image et la crédibilité qui font tourner le vent d'une élection) va vite en pâtir et il ne servira alors plus à rien: son "réalisme écologique" va avoir besoin d'au moins une politique réussie dans un domaine important, s'il veut avoir deux sous de crédibilité. 

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  12. 8 minutes ago, Wallaby said:

    J'avais naguère cité ce blogue dans le fil USA à propos du TPP :

    https://blogs.crikey.com.au/croakey/2015/07/24/on-the-risks-to-health-environment-that-must-be-dealt-with-in-the-transpacific-partnership-agreement/ (24 juillet 2015)

    Un responsable d'organisation de professionnels de la santé publique australien, Peter Tait, donne l'exemple d'une firme minière australienne qui a porté plainte contre l'État du Salvador, et lui réclame 300 millions de dollars pour avoir réglementé la qualité de l'eau pour se prémunir de la contamination de l'eau par le cyanure utilisé par cette industrie.

    Tout un programme....

    Dans un registre un peu similaire, l'UE vient, après des années de point mort (avant tout par la France et sa minorité de blocage), de passer une directive sur tout ce qui concerne les perturbateurs endocriniens; tout ce qui concerne les seuils de sécurité dans les produits de la vie courante sera, sur le plan pratique, déterminé/contrôlé par les entreprises du secteur, selon les desideratas poussés par l'Allemagne (et évidemment ses géants chimiques en arrière salle). Une amie bossant pour un groupement de régulateurs nationaux m'a transmis l'info (le genre dont les médias -et en fait quasiment tout le monde- se foutent) dans le fil de sa juste fureur de jeune maman à l'affût sur ce type de sujets éminemment domestiques et touchant directement à la progéniture. Mais pourquoi la France a t-elle soudain cédé, demandera t-on? Evidemment, rien n'est 100% sûr, et je ne crois pas qu'invoquer les mânes d'un Macron inféodé intellectuellement et pratiquement au big business réponde à la question. Disons que les prévisions de déficit public donnent une indication: Mme Allemagne dit "on fermera les yeux cette année si vous faites pas chier sur 2-3 trucs". 

     

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  13. Et se pose là encore cette question épineuse du règlement des litiges entre entreprises et Etats, qui, dans feu (?) le traité transpacifique et plusieurs autres, tend de plus en plus à aboutir à une augmentation du "corporate power": des entreprises peuvent contraindre la politique des Etats, même (et surtout) quand elle est authentiquement pour des questions d'intérêt général. Ce qu'on avait vu à la Coupe du Monde de foot au Brésil, où la FIFA avait imposé la libre consommation d'alcool dans les stades (apparemment interdite au Brésil suite à une longue et douloureuse expérience), devient la norme: les entreprises et organisations transnationales imposent leurs normes et intérêts et les scellent dans la loi via de tels traités. Comment ce sera géré dans le cas cité reste à voir. 

    Tout ça pour vendre des calendos au Japonais qui, comme le reste des Asiatiques de l'est, tendent à avoir de forts taux d'intolérance au lactose..... On veut littéralement faire péter le Japon :tongue:?

     

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  14. 10 minutes ago, SinopeMT said:

    J'avais vu passer cette info, Christie est décidément inénarrable de cynisme, d'incompétence et de mauvaise foi. Mais sa situation politique est telle qu'il est normalement cramé pour de bon après son mandat.

    C'est dans son "style" (il a toujours été très "in your face", et s'est même fait apprécier au début, quand ça allait avec l'illusion qu'il allait bouger les choses), mais il persiste et signe parce qu'à ce stade, il sait qu'il est fini, donc tant qu'à faire, pourquoi s'emmerder? Il est à 15% de "job approval" dans le New Jersey, il a passé l'essentiel de son mandat hors de l'Etat à s'intéresser à ce qui était encore une possible carrière nationale, voire présidentielle, il a des casseroles au cul en pagaille et un Etat qu'il a tout sauf réformé (ayant largement aggravé, notamment, l'entrisme et la corruption); à ce stade, il va pas essayer de faire illusion. 

  15. 8 hours ago, Fusilier said:

    C'est sur que de nos jours il y a moins de militaires pour les garnir et à certains endroits plus rien

    Et en plus, une partie des militaires qu'il y a doit garder les défilés, fêtes et commémorations pour éviter qu'il y ait besoin de plus de commémorations. Foutu monde! 

    Ceci dit.... Cette idée de service national qui continue à être mise en avant.... Ca pourrait servir à mettre des uniformes un peu partout pour le 14 juillet. Ca ferait joli, au moins, à défaut d'être battle ready. 

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  16. 20 minutes ago, Kiriyama said:

    Le problème des sites de streamings c'est qu'il y a peut-être le risque de se faire infecter son PC

    J'y ai déjà été sans m'inscrire et on est envahi de pop-up et programmes qui veulent s'installer. 

    L'avantage du net est qu'effectivement ça permet de retrouver des séries rares introuvables en DVD. J'ai ainsi retrouvé The burning zone, ancêtre de X-Files

    Années 90, série à petit budget donc ça a méchamment vieilli mais ça garde un charme inoui. 

    Je vais chercher Airwolf maintenant. 

    J'ai des sites avec les 4 saisons plus le pilote initial (qui était un film "standard"). Et beaucoup de ces sites sont assez "propres" maintenant. Quelques pop ups parfois (ça dépend du serveur: souvent, il y en a plusieurs au choix pour une même vidéo, parfois non), mais guère plus. 

  17. 11 minutes ago, Kiriyama said:

    @Tancrède

    En général je revends ou donne mes séries DVD.

    Je n'en garde que quelques unes "définitivement". 

    En fait c'est "culturel" que j'ai beaucoup de mal à passer au "tout streaming". 

    Maintenant j'ai des coffrets DVD depuis des années (Jericho, Strike Back...). De temps à autre je regarde un épisode. 

    Mais sur le principe je comprends tes arguments qui sont logiques.

     

    Je comprends cette peur instinctive (de pas pouvoir revoir si l'on veut....); faut passer outre. Il suffit de se faire un bon listing des séries qu'on a aimé, si besoin est avec un petit rappel de ce qu'il y a dedans (ça aide à faire le tri si on croit qu'on veut les revoir), et le reste se trouve en ligne. Je me suis rendu compte il y a pas si longtemps que la plupart des séries des années 90 et même beaucoup des années 80 et d'avant sont disponibles sur plein de sites de streaming (gratuits :rolleyes:). 

    Ca fait beaucoup de place, et en plus, si on veut vraiment les avoir en dispo "matérielle", comme indiqué plus haut, il y a beaucoup de trucs téléchargeables. Un ou plusieurs bons disques durs externes, et hop. 

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  18. 5 hours ago, Kiriyama said:

    Personnellement je préfère ça au streaming. C'est important d'avoir un support physique. 

    Sinon, c'est moi ou les nouvelles séries ne comportent généralement que peu d'épisodes ? A peine dix pour Shooter, il y en avait aussi maximum dix pour Strike Back, etc. 

    Le problème, et crois-moi sur l'expérience accumulée (et le nombre de meubles que j'ai été/suis encore forcé d'avoir juste pour ça), empiler les DVD aboutit à une énorme perte de place/un important encombrement, pour une masse de trucs que tu ne reverras jamais ou presque: si tu crois que, au moment de l'achat, tu es suffisamment lucide pour savoir quoi prendre (cad qqchose que tu reverras, même seulement une fois), et surtout quoi ne pas prendre, tu te mets le doigt dans l'oeil (et je me suis mis beaucoup de doigts dans les yeux au fil des années, avant d'arrêter). La grande majorité du stock ne resservira pas, périmera de fait (le support n'est pas très durable) au bout de quelques années, deviendra obsolète face à un nouveau truc.... Et quoiqu'il arrive, même pour ce que tu penses être des perles (et qui en sont souvent authentiquement), ne sera pas réutilisée, ou très peu. 

    Pour les séries, oui, le format 10-12 épisodes tend à devenir une norme qui le dispute aux saisons "complètes" à 20-24 épisodes: c'est moins cher au global, c'est plus souvent faisable par la moindre contrainte de durée/épisode pour nombre de nouveaux acteurs (évidemment type Netflix, Amazon.... Les épisodes de 50 minutes ou plus, ou de 25-30 minutes, sont plus normaux), on peut investir plus par épisode, c'est beaucoup moins risqué pour le diffuseur (chaîne classique ou non), c'est plus accessible à un certain nombre de médias qui n'ont pas les ressources d'un network, et ça concourt aussi d'une stratégie devenue à la mode de "flood the shelves": on produit plus de séries, on les balance à plus grande fréquence, et on accélère et augmente le cycle "trial and error", en s'attachant moins à chaque produit. C'est pour moi pas forcément le bon calcul (pas tellement le format 10-12 épisodes, surtout si tout le monde le fait: les gens ont moins le temps de s'attacher à un produit, "investissent" moins émotionnellement (parce qu'ils savent que les séries sont plus sur la sellette qu'avant), sont saturés par l'offre et l'effet banalisant qui va avec ce flot.... Mais il y a une guerre pour l'attention entre médias de tous types désormais, sur un rythme tout à fait nouveau. Et un flot de fric comme il n'y en a jamais eu auparavant (comme pour le cinéma), par un tas d'acteurs extérieurs au secteur audiovisuel qui ont du cash et peu d'endroits où le placer. Ca limite/relativise les risques des producteurs et studios (ce qui a tendance à rendre con, gaspilleur et pas assez discriminant), et ça incite tout le monde à se lancer dans de grandes "méta" stratégies où des pertes parfois invraisemblables sont acceptées pour créer des "univers" audiovisuels (tentpoles) rassemblant plusieurs séries de films, plusieurs séries, joignant les deux ("télé" -pour ce que ça veut dire maintenant- et ciné)... C'est le nouveau graal, et ce qu'on voit à une échelle démentielle au cinéma (exemple type: le dernier film de Tom Cruise qui vient de bomber sévère, qui s'inscrivait dans une tentative désespérée -et toujours en cours, en dépit du bon sens- de lancer le "DC Dark Universe") existe aussi maintenant à la télé (et bien plus qu'avec ce qu'on avait pu voir via les Experts ou les NCIS). Donc ils essaient des genres, des familles de genres, des adaptations, des reboots et résurrection de concepts ou anciennes séries.... En flots, souvent avec plusieurs séries pour chaque "essai", afin de trouver une audience, d'en attirer d'autres (plus ou moins définies)....

    Bref, pour ça, mieux valent des séries à 10-12 épisodes. C'est souvent la nouvelle version de ce qu'un pilote faisait avant pour une série en format "traditionnel". 

    16 minutes ago, Kiriyama said:

    Sans compter qu'il faut être connecté à internet. 

    Je ne le suis pas toujours. 

    Aaaaah, ça.... Mais y'a plein de sites de streaming (pas forcément toujours très réguliers :rolleyes:) par lesquels tu peux télécharger les trucs. 

    43 minutes ago, rendbo said:

    Pas sur que le streaming t'offre un son 5.1 

    Et ça compte vraiment? Perso, pour 99% de ce qui est diffusé (soyons honnêtes: même beaucoup de trucs qu'on adore ne sont pas des oeuvres inoubliables d'une valeur artistique incommensurable; ça passe le temps, ça offre un bon petit trip, au mieux), je vois pas vraiment l'importance de pouvoir voir la qualité des reflets des gouttes de sueur dans l'ombre de l'aisselle d'un personnage dans un plan panoramique, ou celle de pouvoir clairement entendre la mouche qui pète pendant la tirade d'un héros. 

  19. 32 minutes ago, Wallaby said:

     

    Justement, lorsqu'il dit "I'm still expecting that to happen", il dit qu'il attend toujours la reprise économique. Pour lui elle n'est pas au rendez-vous, cette reprise qui aurait de vrais fruits tangibles dans la vie de la majorité des gens.

    Oui, bien vu: j'ai lu trop rapidement, je me suis mis (moi-même) une autre phrase dans la tête. 

  20. 9 minutes ago, rendbo said:

    Moi je comprend pas ta réponse, "bible belt", que je traduirai par "ceinture de bible", c'est pas la ceinture de chasteté ? je sors vite... :bloblaugh:

    Au cas où ce serait pas de l'ironie, et/ou juste histoire d'avoir la chose en tête (tout le monde n'a pas la géographie humaine des USA à l'esprit), une représentation de la "Bible Belt", cette zone à très forte religiosité moyenne (principalement protestante, principalement de tendance évangéliste):

    BibleBelt.png

    Toute similitude avec l'aire géographique de l'ancienne et défunte Confédération serait purement..... Eeeuuuuh..... 

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