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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 2 hours ago, Chronos said:

    On verra ce qui en sortira.

    Soit le modèle économique de la salle de cinéma de grande chaîne est mort et enterré parce que la population sera repassée au "petit écran" (vu la taille de l'écran télé moderne + chromecast ou équivalent ça sera pas du 4/3 cathodique des années 90 non plus....). .

     

    Pas seulement le petit écran et les services streaming, comme raisons: saleté et aspects emmerdants des packs d'humains serrés dans un espace confiné (hors du seul contexte pandémique) jouent un rôle, comme le déplacement et toutes les emmerdes qui y sont liées, le prix pour une prestation limitée et contraignante....

    Pour l'hypothétique business model à trouver, j'ai l'impression qu'ils le cherchent depuis un bail: ça fait 20 ans que le pouvoir des studios (hors de Chine où 2-3 réseaux tiennent tout le marché et négocient en force) est écrasant et force à augmenter les dépenses (qui resurgissent sur le prix) tout en prenant toujours plus de la recette. Les nachos, haribos et boissons, couplés aux salaires et horaires de merde de personnels de salle en nombres décroissants ont été le pis aller qui faisait survivre un marché déjà structurellement déclinant hors des marchés en fort primo-développement (tels la Chine). La pandémie en général a accéléré à un point avancé ce qui était déjà en cours. Le confinement proprement dit a créé plusieurs mois de coupure pure et simple dans les revenus, sans grande diminution des coûts fixes, soit l'équivalent d'un coup de poignard au foie en plus de la sous-alimentation. 

    A moins qu'une masse d'angel investors, ou des Etats, s'en mêlent (pour quelle raison? Quelles perspectives de retour à l'équilibre? Pour combien de temps ça prolongerait l'agonie?), l'effet va être vraiment important, très vite. On a en plus toute une floppée de "gros" films (les seuls qui déplacent les masses rentables dans les salles) qui ont été reportées, une autre floppée dont le tournage a été retardé (et attends toujours, le plus souvent... Ca veut dire une période de "classe creuse" dans le futur à 1-3 ans), et encore une autre qui a été annulée. C'est d'autant moins de recette attendue pour un long moment. Et maintenant les studios se concentrent sur le streaming/VOD, et vont prioritairement concevoir leurs produits pour ce média: budgets/recettes attendues calibrés pour, formats et cinématographie aussi, délais, structures de coûts... Tout va être d'abord adapté pour le petit (mais plus si petit) écran. 

    La question  de la reprise à une échelle significative de grosses productions pour la salle, dans les mois qui viennent, va aussi tout simplement dépendre.... Du nombre de salles dont on pense qu'elles vont survivre à l'année qui vient. 

    Quote

    Ou alors relance dans le même registre de concert avec l'HORECA. Un combo film/brasserie ça serait assez intéressant en fait .

    C'est à mon sens ce qui a des chances de pouvoir se développer, dans un secteur reformaté:

    - "milieu de spectre": petites salles qui offrent des prestations plus "communautaires". Et là, les bars/restaus, voire hôtels, peuvent avoir un avantage au moins initial avant que des trucs plus spécialisés, hypothétiquement, n'apparaissent

    - "bas du spectre": une sorte de système "Uber/Air BnB cinoche": des gens avec des pièces pouvant accommoder des groupes réduits organisant des séances VOD à financement collectif (pour voir un nouveau produit) et proposer du "convivial", ou des groupes de fans faisant des réunions physiques pour de tels trucs, entre inconnus, sous l'égide d'un opérateur online "garant" (pour la sécurité, les transactions d'achat...).

    - "haut du spectre": des vrais cinoches, beaucoup plus rares, proposant une prestation hyper pointue et poussée (modalités à voir: Opéra-like? Séances avec discussions après? Options de visionnage/expérience nouvelles et satisfaisantes?), avec ticket d'entrée cher et un aspect "événement social" plus haut de gamme/recherché. 

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    les softdrinks surfacturés avec contrôle des sacs à l'entrée pour s'assurer que personne n'ose amener une bouteille d'eau avec lui plutôt que sur la projection de films eux-mêmes.

     

    Ca sent l'expérience... J'ai vraiment pas été dans une salle de cinoche depuis un bail: ils fouillent les sacs? Et vous font les poches aussi? Merde! Je pourrais plus arriver avec mes sachets Haribo? 

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  2. 10 minutes ago, debonneguerre said:

    Je ne sais pas de quand datent réellement ces images. Intéressant le terrassement des azéris pour faire circuler les unités à l'abri

     

    Oui, au début, j'avais du mal à comprendre l'image: ça semblait fantasmagorique, avant que je puisse commencer à percevoir l'échelle de la chose (cad avec un humain visible pour comparaison). 

     

  3. 4 minutes ago, nemo said:

    Mon point de vue est sans doute différent. J'ai lutté toute ma vie contre un aspect ou un autre de cette hégémonie culturelle et  ce dès l'adolescence. En voir une couche de plus se mettre en place me surprends certes pas...

    Je m'intéresse plus à l'arène où se passe la dite hypocrisie, essentiellement les médias dans toutes leurs formes actuelles, et ce qui commande à leur évolution. J'ai cependant eu l'impression, depuis plusieurs décennies, d'une accélération de la dite évolution, d'un point où il y avait plusieurs hypocrisies concurrentes (le propre d'un certain niveau de pluralisme qui rencontre des impératifs politiques/pratiques de formatage du discours et de réalisme/fatalisme sur la façon d'organiser et promouvoir une opinion) à un où il n'y en a plus qu'une. Déjà que j'ai arrêté de regarder la télé il y a une douzaine d'années maintenant parce que les discours concurrents devenaient particulièrement formatés, stéréotypiques, caricaturaux, avec une recherche d'opposition encore plus conne et stérile qu'auparavant, le tout promu par des personnalités qui étaient adaptées comme jamais à la chose (pour qui le niveau d'hypocrisie requis était tout naturel), ce qui impactait réellement mon humeur...

    Mais là, on atteint des niveaux phénoménaux, aidés par le matraquage tous azimuths que seul le nouvel environnement média peut fournir. Et la voix portée est si unilatérale que c'en est terrifiant, renvoyant à des époques qui commencent à ne pouvoir se comparer qu'à des régimes totalitaires/théocratiques (en forme encore "modérée", mais avec tous les ingrédients et de nouveaux moyens). Le tout vendu par une "clérisie" insupportable. Plus que Gramsci, je renvoie à la critique de Raymond Aron sur le sujet. 

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  4. Just now, nemo said:

    Tu dois connaitre Gramsci et la notion d'hégémonie culturelle, il avait déjà dit l'essentiel sur le sujet...

    Yep, mais je pointais surtout que c'est une chose d'étudier la théorie de la chose, et une toute autre de voir le phénomène en action, surtout quand il s'agit de regarder en live un politicien, un communicant, un chef d'entreprise, un militant ou, aspect le plus souvent irritant de la chose, une quelconque célébrité (généralement pas très maline), débiter ces conneries préformatées et recevoir un "signal boost" massif ainsi qu'une vague de validation. Et de voir tant de gens applaudir à ce qui va concourir à les foutre plus dans la merde. 

     

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  5. 10 minutes ago, Wallaby said:

    Est-ce que ce n'est pas une grande constante anthropologique, que la caste supérieure s'autoproclame "pure", "sans péché", et relègue les fonctions réputées impures, pourtant nécessaires à la société, aux castes inférieures ?

    Je pense aux Burakumin japonais, aux "intouchables" indiens, etc...

    Dans la division mondiale du travail, les pays les plus riches s'arrangent ainsi pour que les activités carbonées (le "péché" dans la religion-idéologie des élites mondialisées actuelle) soient prises en charges par d'autres pays, en "s'en lavant les mains".

    Oui, mais, reliquat de naïveté sans doute, je continue à m'étonner de deux phénomènes:

    - le niveau d'hypocrisie qu'il faut, et l'aspect massif (donc le consensus dans tant d'instances décisionnelles, et une portion de population mi complice mi dupe) de l'effort réalisé, pour vendre toutes ces conneries mensongères qui ne font rien pour la cause proclamée comme seule religion acceptable, voire créent plus de problèmes

    - le fait que ça passe sans contestation/effort antagoniste d'une ampleur même un minimum comparable: toute opinion contraire, toute critique (même très relative) est si marginalisée sur la scène publique que c'en est spectaculaire (et je ne parle pas d'une querelle binaire entre les "bons scientifiques" et les "climate negationnists"). Même sur la scène scientifique, où tant d'opinions divergentes sur ces sujets existent, tant de critiques et d'objections, il y a une orthodoxie imposée par un lobby (de fait) minoritaire (

    Idéologie, orthodoxie, religion.... On peut appeler le phénomène comme on veut, mais c'est une chose de les étudier rétrospectivement à d'autres moments de l'histoire, et c'en est une toute autre de les voir en action. 

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  6. 7 minutes ago, Wallaby said:

    https://reporterre.net/Le-modele-ecolo-scandinave-n-existe-pas (12 octobre 2020)

    Les médias parlent de « dissonance cognitive » et de « schizophrénie ». La Norvège est le plus gros producteur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest : « Le secteur [pétrolier] emploie 6 % de la population active, et représente presque la moitié des exportations. » Le décalage entre discours et réalité est illustré par l’affirmation d’Ola Elvestuen : « Nous sommes responsables du CO2 que nous émettons, pas de celui généré par nos exportations. »

    Je vois beaucoup d'hypocrisie dans la façon dont ce "modèle" imaginaire est vendu et utilisé comme argument politique, dans et hors de ces pays (qui ont par ailleurs 3 modèles très distincts, pour qui se préoccupe du "détail"): sur le plan écologique, ils constituent par exemple une des incarnations de la fausse politique "verte" vendue partout en occident, qui se fonde essentiellement sur l'outsourcing des fonctions polluantes (production de biens matériels notamment, production de ressources énergétiques polluantes quand il y en a de dispo sur place), et un énorme effort de relations publiques pour masquer ce qui dérange dans le modèle (les problèmes environnementaux et l'inefficacité macro-économique des "renouvelables" en tête). L'Allemagne et le Canada sont aussi en tête de liste de cette hypocrisie, avec un fantastique effort de com pour vendre le "vert" de diverses façons, et diaboliser tout ce qui n'accepte pas l'orthodoxie telle qu'elle est formulée, mais une réalité bien différente: corruption du secteur de l'énergie "verte", désormais conséquente, recours accru de fait aux hydrocarbures (un point caricatural en Allemagne dans le cadre de l'abandon du nucléaire).... L'essentiel des "résultats" de ces politiques vertes est donc soit d'exporter la production des choses polluantes dont on veut continuer à profiter (souvent parce qu'il n'y a pas réellement d'alternative), soit de mentir sur l'ensemble du concept (triturer les données, triturer la façon dont on comptabilise et classifie, jouer avec les définitions, foutre un effort massif de com sur tel ou tel point pour museler et tromper...).

    Avec pour résultat, effectivement, de ne pas vraiment changer l'équation écologique fondamentale, qui est globale et non locale (Chine, Inde et autres continueront à accroître leurs pollution et bilan carbonepour les décennies à venir, tant pour leur développement que pour notre consommation), et de taper toujours plus dur sur les "basses" classes moyennes et ouvrières de nos pays dits développés, pour lesquelles l'accès à des jobs qui paient un tant soit peu sera toujours plus limité et insatisfaisant, en bonne part parce qu'ils seront au moins autant exportés qu'automatisés/rendus obsolètes. Avec un remplacement par des nouveaux qui continuera à être extrêmement insuffisant, alors même que le coût de la vie continuera à augmenter. 

    Les pays scandinaves eux-mêmes sont de moins en moins en mesure de soutenir leur modèle social (Suède, Danemark), même si la Norvège a encore le matelas des hydrocarbures pour faire mieux; et les récentes vagues d'immigration n'ont pas aidé, en accroissant la proportion de leurs populations située au bas de l'échelle et qui, disproportionnellement, ne peut contribuer à hauteur de ce dont elle a besoin. 

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  7. 3 hours ago, Shorr kan said:

    Sur Yelp, ça me rappel cette scène dans Sangs Froid/Cold Pursuit avec Liam Neeson :laugh:

     

    Je note que, depuis un certain temps, tes posts ont absolument tous le même texte, quel que soit le topic: la paire de seins dans ton avatar... Etrange :huh:. Vu que ça ne peut évidemment pas être une simple impression de ma part, que cela ne peut en aucun cas venir de moi (vu que tout un chacun achète Playboy pour les articles: c'est axiomatique, ça ne souffre pas contestation), j'en déduis que c'est ta faute, et que ça veut dire que tu prépares quelque chose :dry:. Il y a un plan derrière cette répétition. 

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  8. On 10/15/2020 at 8:03 AM, Kiriyama said:

    Mais est-ce que sans le Covid, Disney aurait quand même bu la tasse ? 

    Non, en tout cas pas dans l'immédiat: la dette pesait lourd, et les investissements consentis (et ceux aussi importants à venir) pour Disney + aussi, mais les parcs étaient là pour compenser. Pour ce qui est des films, l'urgence à réformer SW était déjà en cours, même si le COVID l'a sans doute beaucoup accélérée, et on pouvait commencer à avoir des doutes sur la capacité de Marvel à performer autant qu'auparavant, étant donné l'achèvement du cycle "historique" avec Endgame (et le départ des persos emblématiques). Pour Marvel, la probable disparition, en tant que poids lourd financier, de la rente ciné des films-événements géants (le gros blockbuster pourrait devenir une rareté, voire une relique, et avec lui ses recettes en milliards et sa capacité à porter une vaste franchise diversifiée), pourrait être un sérieux coup à la rentabilité de la franchise; qui était portée par ce gigantisme permanent (la "série télé la plus chère de l'Histoire", comme on l'a appelée) et la hype que chaque blockbuster permettait (avec l'effet d'entraînement sur un tas de trucs). Mais dans l'ensemble, Disney pouvait largement continuer, y compris à faire de lourdes erreurs: les parcs payaient pour tout. Ils auraient pu cependant, eu égard au poids de la dette et à des problèmes répétitifs (taux de ratés important dans la prod ciné/télé, grogne sociale dans les parcs qui recevait de la pub -notamment boostée par Abigail Disney, actionnaire conséquent et membre éminent de LA famille historique), commencer à encourir une certaine frilosité des investisseurs et un mécontentement des actionnaires en raison de retours pouvant commencer à baisser, mais au global, ils étaient assez tranquilles et pouvaient se permettre d'être optimiste. 

    il y aura maintenant, cependant, outre l'énorme problème né du COVID, un questionnement sur ce qui vient de devenir le pilier de la nouvelle stratégie, le streaming: les chiffres affichés pour le démarrage de Disney +, l'offre commune avec les 2 autres services de la maison (Hulu et ESPN), peuvent être tout aussi illusoires que, souvent, la comptabilité publiée de Disney. En effet, les 65 millions d'abonnés (sur les 3 services) annoncés dans le premier mois profitent d'un énorme effet d'aubaine initial lié à beaucoup, beaucoup de discounts et d'offres gratuites inclues dans les diverses formes de packaging qui ont accompagné le lancement, notamment une option gratuite ou tarif réduit avec l'offre du fournisseur d'accès Verizon (l'un des plus gros aux USA), dont l'expiration pourrait taper très lourd dans le nombre d'abonnements annoncé (comptés comme payants, mais de fait gratuits... Avec fort risque de départs quand il faut commencer à raquer). Le silence sur les chiffres depuis peut, ou non, laisser penser qu'une fois ce moment passé, le nombre d'abonnés, ou la progression des abonnements, ou le taux de fidélité, ou plusieurs de ces choses, n'est pas à la hauteur des attentes.

    C'est désormais un marché hyper concurrentiel que TOUS les acteurs du secteur veulent absolument occuper, et où ils concentrent leurs investissements, tant le niveau de priorité en est devenu caricaturalement important. Et Netflix a plusieurs longueurs d'avance, tandis qu'Amazon Vidéo a un avantage bâti dans son offre même (on y est abonné simplement en étant membre d'Amazon Prime, le service internet payant le plus souscrit au monde, ou pas loin s'en faut). Et il reste à démontrer à combien de services les consommateurs sont prêts à s'abonner 1) durablement (pas en faisant un mois ici et là) et 2) en même temps: à 10-15 dollars/euros/mois et par service, quel est le plafond moyen? Les anciens bouquets câbles/satellites/TNT offraient un bien plus large panorama de l'ensemble d'une offre sur un marché que 2 à 3 de ces services. S'il faut souscrire à 4 ou plus pour couvrir un spectre similaire dans le nouveau paysage audiovisuel, le consommateur moyen, en tout cas aux USA, va regretter ce que feu son abonnement au câble lui proposait. Surtout quand youtube & co lui fournit gratuitement l'essentiel de ce qu'il veut voir hors de la fiction pure. 

    Disney est un cas archétypique d'une entité dont à peu près tous les éléments qui étaient ses forces en faisant l'acteur dominant du marché du divertissement en début d'année... Sont devenus les faiblesses en faisant peut-être le plus vulnérable/fragile des géants de ce même marché actuellement. Les parcs, hôtels et croisières, immensément rentables, sont maintenant des gouffres à fric sans rentrées. Marvel, LA plus profitable des franchises multimédia de l'histoire, a maintenant perdu sa dynamique qui dépendait étroitement de 3 sorties de blockbusters liés chaque année dans un maximum de salles de ciné. SW est à peine entrée en convalescence, et rien d'autre ne peut sortir au ciné, alors même que les coûts n'ont pas diminué pendant la période et que l'endettement s'est énormément alourdi et que la demande sera maintenant moins solvable pour au moins plusieurs années. 

    Rude! 

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  9. 23 hours ago, clem200 said:

    On a de vrais chiffres de Disney ?

     

    Nope. Ce qui en soi est un indicateur: si c'était un succès via la VOD (les 30 dollars demandés en plus de l'abonnement à Disney +), on aurait tous les détails, soit directement claironnés, soit en exposé à l'assemblée générale des actionnaires ou à la réunion d'investisseurs qui se sont tenus tout récemment et, par coïncidence, peu après la sortie de Mulan. Les actionnaires sont pas contents, et les investisseurs sont maintenant plutôt  timides, ce qui est la raison pour laquelle Bob Chapek fait en ce moment beaucoup de ramdam autour de ses grandes réformes (30 000 licenciements dans les parcs et plus encore à venir, réorganisation massive de la prod fiction audiovisuelle, centrage sur le streaming et lâchage complet des réseaux de salles...) et lance de grandes visions d'avenir avec beaucoup de marketing.... Pour faire oublier les déficits abyssaux des parcs, qui sont d'ordinaire LA vache à lait de Disney, qui couvre les coûts, déficits et conneries d'autres départements comme les films, domaine à risque par nature qui peut en plus être torpillé par diverses formes de parasitage/décadence. Mais aussi pour couvrir le succès tout relatif du streaming (comparé aux dépenses consenties), d'autant plus ralenti (malgré un démarrage somme toute impressionnant -environs 60-65 millions d'abonnés sur les 3 "chaînes") que la crise économique est maintenant là et bien là, et que l'arrêt des productions se fait sentir vraiment très fort: très peu de nouveaux produits, surtout des attractifs, donc beaucoup de gens qui s'abonnent le font brièvement, juste pour pomper dans le catalogue existant aussi vite que possible et lâcher l'affaire ensuite. C'est un comportement récurrent sur le streaming, mais Netflix l'a mieux géré (avec une avalanche de prod permanente jusqu'à Covid). 

    Pour revenir à Mulan, il y a en plus eu de nombreuses fuites sur les mauvais résultats du film, en plus de l'absence de résultats sur le grand écran aux USA (évidemment) et en Chine, où il a été mal vu et a fait polémique, alors qu'il a aussi fait polémique en occident pour d'autres raisons (le remerciement à l'administration des camps de concentration chinois, le comportement de la star par rapport à HK, l'image ambigue de Disney depuis un moment...). 

    Pour ce qui est du développement de Disney, le problème est que maintenant, ils sont aux abois financièrement, et risquent de l'être pour longtemps: ils n'ont rien pour remplacer le genre de cash que rapportaient les parcs, hôtels et croisières (qui, en l'absence de clientèle ou d'ouverture, deviennent des gouffres à fric mensuels aussi dommageables qu'ils sont des cornes d'abondance en temps normal), ils se sont beaucoup endettés dans les années Eisner avec des acquisitions énormes (Fox/Hulu, Marvel, SW...) et de lourds investissements (dont seul le streaming semble aujourd'hui malin: les immenses sommes investies dans les parcs existants, la création de nouveaux.... Sont maintenant un boulet), et malgré Marvel, la branche ciné n'a pas été un énorme centre de profits. Ce pourrait même être pire avec une majorité démocrate: les 4 dernières années, leurs 2 centres de profits conséquents ont été les parcs.... Et la stratégie fiscale facilitée par la politique du Donald (le orange, pas le canard), qui risque fort de passer à la poubelle. Et, cerise (grosse cerise) sur le gâteau: depuis le début de la crise Covid, ils ont emprunté autour de 20 milliards (du moins ce qu'on sait qu'ils ont emprunté) rien que pour garder la lumière allumée. 

    C'est tout le problème d'un tel mastodonte aussi spécialisé: quand ça va, ça va vraiment bien. Quand le secteur merde, ça va très mal, très vite, et à grande échelle. 

     

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  10. On 10/14/2020 at 4:37 PM, elannion said:

    paradoxalement cela pourrait donner un coup de fouet aux films français (et des autres européens) et asiatiques (notamment coréen).

    Avec la chute programmée du nombre de films US à sortir sur grand écran cela va mécaniquement augmenter la proportion des autres.

    Il sera intéressant de voir l'audience de Kaamelot le film pour voir s'il va bénéficier d'une report de spectateurs (sous réserve que ce soir l'autre décide pas de suicider totalement l'industrie du loisir. . .)

    Par contre je vois absolument pas comment Disney espère survivre d'ici à 5 ans; . . Après le  bust immense qu'est le rachat de la licence SW (et ils sont dedans jusqu'au coup) penser un seul instant qu'une masse suffisante de gens accepteront le payperview (et sacrément conséquent) pour ne serait ce que rembourser les coûts de production. . . 

    ça doit être de sacrés "cador" au board directionnel de Disney. . .:rolleyes:

    J'écoutais justement un professionel français du secteur tout à l'heure, qui disait que les productions et projets de productions recevant le feu vert (et le flouze) avaient explosé en Europe ces derniers mois, principalement via Netflix et consorts. Grosso modo, beaucoup des budgets américains de production se sont exportés pour le moment (vu qu'ils ont déjà raté la rentrée -pas de sorties en grand nombre pour septembre/octobre/novembre- et qu'il n'y a pas de fin en vue), quelques projets se faisant avec des équipes US hors du pays, l'essentiel se faisant avec les productions locales (Europe et Am Sud principalement, mais aussi Corée/Japon et Inde). 

    Disney est en phase de reconstruction de la marque SW, de reconnection avec une fanbase qu'ils espèrent encore atteignable (en nombre suffisant), d'abord à travers The Mandalorian, ensuite via une floppée de projets streaming (dont un encore sous la tutelle de KK -par contrat- dont ils espèrent se débarrasser quand elle sera partie), soit nouveaux, soit refourbis (des projets en cours à la sauce KK), ensuite, quand le terrain aura été travaillé, par les projets de "gros" films actuellement en développement (Lucas/Favreau/Filoni) dont on se demande cependant s'ils auront un vecteur de diffusion capable de payer pour le niveau de coût que cela implique. Mais payer pour l'investissement total consenti jusqu'ici dans SW (beaucoup plus que le seul prix d'achat de 4+ milliards: on doit être bien au-delà de 11, maintenant, avec rien de comparable côté rentrées)) est maintenant un projet de long/très long terme, pas le "cash grab" dont les décideurs étaient certains au début. 

    Quote

    ça doit être de sacrés "cador" au board directionnel de Disney. . .:rolleyes:

    Tellement que Bob Eisner a été de fait remplacé depuis quelques mois. Mais je crois que le rachat de SW est la moindre des choses qui lui est reprochée: celui de Fox (70+ milliards), avec que des coûts et des flops depuis, les fait tiquer beaucoup plus malgré le niveau de cash flow continu qu'offre le catalogue Fox. 

     

    On 10/14/2020 at 7:02 PM, clem200 said:

    Pour Mulan il suffit que 10% de leurs abonnés Disney+ paient pour rembourser la prod

    Pour une famille de 4 personnes ça coûte beaucoup moins chère

    Il suffit.... Et ce n'est pas arrivé. Très loin de là. Malgré une brève annonce par un opérateur internet de chiffres mirobolants: le film est un flop. Au mieux, il aura de la fréquentation quand il deviendra gratuit pour les abonnés, fin novembre. Et ça, ça ne rapporte rien, parce qu'il est maintenant très douteux que ce film soit un facteur d'abonnements supplémentaires. Sic transit... 

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  11. Dans la foulée de Warner et Universal qui ont déjà annoncé des changements dans ce sens, la nouvelle direction de Disney vient de dire que la société se recentrait en priorité absolue sur le streaming (Disney +, Hulu, ESPN), aux dépends de la programmation pour le ciné, dans le cadre d'une réorganisation spécifiquement adaptée à la chose où la diffusion en salle devient une chose de second ordre, subordonnée aux besoins et formats requis pour la diffusion en ligne. La chose suit les protestations répétées des réseaux de salles de ciné qui, après une première session de bras de fer avant l'été avec les studios (qui avait donné l'impression que ces réseaux avaient pu s'imposer un peu), ont recommencé à râler face aux confinements prolongés (surtout dans les Etats les plus densément dotés en salles et rentables), aux diffusions unilatéralement opérées ou annoncées pour le streaming, ou encore (pour les plus "gros" produits) reportées aux calendes grecques (aucun calendrier ferme). Le plus grand de ces réseaux, AMC, dont les difficultés ont été largement commentées depuis avril, est désormais pour ainsi dire annoncé en banqueroute totale pour la fin de l'année, alors même que le 2ème réseau (oublié le nom), qui est aussi le plus important exhibiteur au RU, est en train de déposer le bilan, et que des pétitions de stars se sont multipliées pour demander une aide massive de la part de l'Etat. 85% de chute de fréquentation par rapport à la même période en 2019 feront cela... De même qu'aucun film digne de ce nom sorti en salle ou prévu à l'horizon. 

    Le secteur sous sa forme actuelle est désormais en cours d'effondrement, et la chose sera inexorable à moins d'un vrai deus ex machina qui, à ce stade, ne peut qu'être un plan de sauvetage véritablement massif de l'Etat fédéral (les investissements chinois massifs dans les salles sont désormais caducs, et les studios, qui pourraient le faire, n'aideront pas, ou attendront de racheter sélectivement à l'encan), qui ne pourra arriver qu'en cas d'une administration Biden avec majorité absolue au Congrès, cad en janvier (donc sans doute trop tard). Et même là, le marché a peut-être déjà changé de nature en soi, ce qui rendrait ce plan aussi coûteux qu'inutile. Et la chose arrive alors que le business model du streaming/VOD est tout sauf établi: c'est pour l'instant encore un gouffre à fric qui suppose beaucoup d'endettement et ne rapporte pas du tout assez pour ce qui est des très grosses productions, avec un nombre encore non évaluable de places au soleil: on ne sait pas ce que le consommateur moyen est prêt à dépenser en souscriptions multiples, ni ce qu'il est prêt à débourser pour des films en VOD dont il sait qu'ils deviendront accessibles en streaming "normal" quelques mois plus tard, et encore moins quel sera le comportement de consommation dans ce secteur dans les années de crise économique et récupération qui viennent. 

    Mais Disney, le plus gros studio du monde, qui annonce aussi fermement sa réorientation stratégique, c'est vraiment un tournant brutal et massif qui fait plus que confirmer les périphrases et manoeuvres des mois passés par les autres studios: même le bras de fer d'Universal avec AMC fait maintenant pâle figure, et le deal des 17 jours de diffusion en salle contingentés fait maintenant "has been". 

    Vu le caractère essentiel du marché américain, tant pour la rentabilisation en salle que pour ce qui concerne les directions prises par les studios en matière de production, l'impact sur nos salles de ciné et l'offre audiovisuelle sera direct et massif: c'est un problème qui s'exporte sans trop de délais. 

    Si vous avez des actions dans des réseaux de salles.... 

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  12. 2 hours ago, rendbo said:

    bah dans ce cas il feraient mieux de ressortir Terminator 2 ! Ou tiens, un épisode du Seigneurs des anneaux version longue par semaine ! C'est pas comme si il n'y avait pas des supers classiques pleins les cartons.

    C'est pas en présentant rien qu'ils vont attirer le gardon... :sad:

    Dans la stratégie de lente récupération après une trilogie très ratée qui a dégommé la fanbase et durablement endommagé la franchise, Lucasfilm (où Lucas a repris les rênes de facto, avec John Favreau et Dave Filoni en "héritiers" officieux et coéquipiers, sous les auspices du nouveau patron de Disney, Bob Chapek) a ressorti l'épisode V en salles, qui a réussi à faire quelques millions depuis 3 semaines. Pas grand-chose, mais par les temps qui courent, aux USA, faire plus de 3 millions avec un film vieux de plus de 40 ans, c'est pas mal joué. 

    Sinon, en attendant d'avoir des supports viables pour diffuser des nouveaux films (le streaming ou la VOD ne rapportant pas assez pour des gros machins au budget à 9 chiffres), Hollywood se paie de la polémique en ligne: Patty Jenkins, la réalisatrice des films Wonder Woman, a annoncé qu'elle prenait en charge l'adaptation d'une biopic de Cléopâtre (déjà dans les cartons et discutée ici il y a quelques temps) qui sera inévitablement "féministe" (entendez: César, Marc Antoine et Auguste seront des losers/incapables/cruels/salauds, et elle une super héroïne qui sait tout et fait tout.... Mais perd tout quand même à la fin... Sauf réécriture lourde qu'Hollywood pourrait bien oser), et qui sera jouée par son actrice apparemment fétiche, Gal Gadot. Une certaine partie de la twittosphère s'est alors déchaînée contre l'actrice, accusée de génocide et de sionisme nazi (si, si), avec moult menaces et souhaits de la voir mourir de diverses façons très exotiques... Et aussi évidemment, des accusations de la voir voler et "whitwasher" un rôle par nature dévolu à une black :rolleyes:, parce que, outre l'ignorance de l'hellénité de Cléopâtre VII (on va quand même pas leur demander de connaître en plus la différence entre Grecs et Macédoniens anciens), apparemment, pour ces gens, "africain", veut dire "noir", et une dynastie noire (la 25ème) sur 32, ça veut dire que tous les Egyptiens étaient des noirs de Harlem (là non plus, on va pas leur demander de comprendre les différences entre les différentes ethnies et grands groupes démographiques noirs africains). 

    La connerie interactive, c'est vraiment un grand progrès de notre époque: ça va probablement diviser à fonds les sociétés démocratiques et foutre par terre la civilisation occidentale... Mais putain, qu'est-ce qu'une bonne polémique stupide et haineuse sur twitter peut être distrayante. Ca renvoie à cette grande phrase de feu l'humoriste Georges Carlin: "vous voyez à quel point le péquin moyen est stupide? Imaginez que 50% de la population est plus stupide que lui". 

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  13. 4 hours ago, TarpTent said:


    Disons que, quel que soit le bout par lequel on le prend, - démocrate, républicain, système électoral US, médias, F-35, Covid - , ...
     

    Tiens, le Covid pourrait finalement être un assez bon démonstrateur du problème, dans une démarche de vulgaire vulgarisation :

    - un virus qui se développe et se propage (bon, dans le cas du Covid, il n’a a priori pas été développé par l’homme, lui)

    - la diffusion est lente mais difficile à stopper, sauf à enfermer tout le monde. Sa virulence est variable, mais reste néanmoins élevée en fonction des souches et des périodes.

    - les effets secondaires apparaissent, se multiplient et se sur-rajoutent au problème premier, en accroissant considérablement les symptômes et leurs effets.

    - les effets secondaires deviennent plus létaux que l’évènement générique, et le traitement nécessaire pour les contrer devient considérablement plus lourd, long et incertain à mesure que le temps passe et que les dégâts se font plus en profondeur

    - la surcharge cognitive est réelle, l’hypoxie devient certaine, l’accumulation de faux-signaux et d’alertes contradictoires tend à faire perdre de vue les éléments essentiels à traiter, le système dans son ensemble passe en shut-down et au final, démocrates, Républicains, système électoral US, médias, F-35, infectés Covid, tout le monde suffoque.

    Résultat : Respirateur artificiel pour tous !

     

    CQFD.

     

    On confine tout ou bien ? :D

    (je m’interroge d’ailleurs : ceux qui prônent la guerre civile, ils adhèrent au Léodaganisme, en fait ?!)

    :laugh:!!! Je salue l'admirable effort pour réussie à caser le F-35 dans la discussion: on s'éloigne des fondamentaux, il convient donc de remettre le militaire au coeur de l'action.... Y compris dans ses plus grandes foirades. 

    Bon, faut que je me remette à bosser sur une carte des USA en cas de guerre civile, avec un orbat, des listes d'équipements et leur répartition, les points stratégiques et centres d'approvisionnement: Seattle pour le café est fermement dans le camp démocrate, mais avec un risque de sécession par l'ultra gauche qui pourrait donc contrôler cette ressource essentielle pour le quidam américain; les réserves stratégiques de bagels sont à NY, et celles d'armes individuelles sont dans le vieux sud, tandis que les végans feront tout pour contrôler l'est et le centre californiens où se trouve l'essentiel de la production d'amandes (qui seule permet le lait d'amande sans lequel ils ne peuvent pas vivre, mais dont la production est dans la partie et la population républicaine de la Californie).... Putain, ça va être compliqué cet état des lieux...

    Mais bon, qu'on se rassure: une guerre civile vraiment "physique" aux USA, ça ne sera pas du grand art militaire: des hordes de glandus en surpoids ou d'étudiants malingres et faiblards essayant de manier des armes auxquelles ils n'ont pas été formés, des monceaux de véhicules et équipements militaires si demandeurs en logistique et maintenance qu'ils ne peuvent être entretenus, des autorités même locales non respectées, et un système d'allocations sociales sans doute divisé et paralysé qui fait paniquer une proportion énorme de la population qui ne sait plus quoi faire. Yep, à se demander si ça vaut même la peine de filmer. Le Yémen et le Haut-Karabakh sont certes des théâtres plus petits, mais la qualité technique y est bien plus au rendez-vous.... Et ils sont pas gras comme des loches, ce qui est plus télégénique et crédible. 

    Oui, c'est cynique, gratuit et sans doute très cavalier avec beaucoup de souffrance humaine bien réelle. Mais le ras le bol produit cela. 

     Ceci dit, je suis intéressé par le concept de Léodaganisme.... Il dérive de quel Léodagan? Celui d'Excalibur -Patrick Stewart- ou celui de Kaamelot? Parce que j'imagine que la référence détermine beaucoup du contenu de la philosophie :rolleyes:

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  14. De ce que j'ai vu, il y en avait au moins un qui était "anarchiste"/antifa (posant avec le drapeau avec le "A" symbolique) et détestait Trump, et ce qui semble unir ce genre de zozos, c'est la détestation du gouvernement/de l'autorité (vu l'âge et le niveau intellectuel, on peut supposer assez aisément que c'est lié à un problème parental et/ou à de mauvaises fréquentations). Mais on peut compter sur la presse pour tout tordre et recadrer au maximum pour associer directement ou indirectement Trump avec la chose, et pour que le mot "droite" soit prononcé le plus de fois possibles dans les articles pour dire/suggérer quelque chose sans vraiment le formuler, et avoir à en subir les conséquences juridiques. Ou comment balancer de la merde sur l'adversaire de façon purement gratuite, et contribuer au grignotage permanent qui délégitimise tout avis divergent, et toute association même lointaine avec le dit adversaire. On va dire que c'est tolérable ou inévitable tant que c'est limité et que la scène médiatique est plus ou moins équilibrée, sinon au moins un peu à la recherche d'objectivité (ce dernier point étant désormais un fantasme d'enfant); dans le contexte actuel, ça sonne plus comme la propagande d'un parti unique et un incessant matraquage. Faut que les deux partis de pourris soient de puissance équivalente et se rendent coup pour coup, pour que le citoyen ait une chance de survivre. 

    Je crains que Orange Man n'ait pas été un choc suffisamment puissant sur ce système. Va en falloir un autre. Qui cause encore plus fort et effraie encore plus les bourgeoises. Là, j'ai vraiment pas d'idée de qui pourrait correspondre à la définition ET avoir une chance de percer.... Putain de bordel! Trump était pas assez vulgaire et bruyant pour faire passer le message???!!!! Y faut quoi à la cervelle lambda de la classe moyenne supérieure américaine pour que quelqu'un comprenne???!!!! Cloneret fusionner George Marchais, Coluche et Mussolini, les éduquer de la façon la plus redneck et leur donner un budget média infini? Ou envoyer Bepe Grillo en mission spéciale à Washington? 

    Notez bien que ce serait vraiment marrant à voir. 

     

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  15. 1 hour ago, Alexis said:

    au pire ce qu'il a annoncé comme programme : augmentation massive des crédits militaires, diminution super-massive des impôts des très riches (et donc explosion du déficit fédéral), suppression de l'Obamacare, suppression des aides aux énergies renouvelables et renouvellement des aides aux énergies fossiles, dérégulationss diverses, empapaoutage des iraniens, dénonciation des accords commerciaux et imposition de barrière douanières, chasse aux clandestins / mexicains, dénonciation des alliances, et peut être même l'embastillement de ses opposants, si on le prend au mot. S'il gagne, il aura une majorité pour pas mal de ces choses là.

    (.....)

    Et quant à mes prédictions

    S'il est élu, il décevra quant à la majorité de ses promesses. Ca me semble évident. Mon caractère optimiste me fait trouver vraisemblable qu'il arrive au moins à réaliser quelques réformes positives - en même temps que plusieurs qui seront nocives, je pense à l'environnement - et que de plus il parvienne à ne pas déclencher de nouvelle guerre ni créer de nouveaux ennemis pour son pays. Ce qui serait déjà beaucoup. Peut-être même le coup sur la tête que représenterait son élection pour le "système", entendre l'alliance des copains et des coquins, serait suffisamment fort pour avoir un effet de long terme et vraiment améliorer la situation... mais là je crains de sous-estimer la capacité d'adaptation des dits copains et coquins.

    Que disais-je ? "Caractère optimiste" :unsure: ? Hmmm c'est une litote. Les "réformes positives" y en a pas eu. Trump est parvenu en effet à ne pas déclencher de guerre, mais c'est en partie au moins par chance pure, voir son comportement vis-à-vis de l'Iran. Quant à un effet de long terme sur l'alliance des copains et des coquins... Monsieur F répète son commentaire.

     

    1er président US à ne pas déclencher de guerre depuis Reagan, mine de rien. Mon sens de l'absurde et de la dérision ADORERAIT que, suite aux déjà 3 nominations pour la chose, Trump reçoive cette plus creuse de toutes les récompenses, le prix Nobel de la Paix, signe de contradictions à tant de niveaux que je ne peux les énumérer, et du ridicule de la grand-scène politique... Alors que le titre serait infiniment plus mérité que dans le cas Obama (ce qui ne veut pas dire grand-chose, évidemment) ou Malala (dont je ne vois toujours pas ce qu'elle a fait pour "la paix", malgré son histoire personnelle admirable). 

    Il aura été aussi le premier président à faire une réforme de la justice allant dans le sens de ce qui est demandé par les lobbies afro-US et les libertariens, même si elle a été très modérée. 

    Pour les impôts des très riches, il y a de la demi-teinte: la révocation des déductions dites "SALT" a oeuvré à contre-courant de la tendance. Ces déductions scandaleuses par lesquelles les gens aisés pouvaient déduire leurs impôts d'Etat de leur taxation fédérale (et donc financer les Etats les plus dépensiers et taxeurs, et favoriser leur prééminence, aux frais de tout le pays) sont maintenant un objet patate chaude pour les démocrates qui se sont empressés de dire qu'ils allaient les rétablir (Pelosi en tête, dont la Californie montre maintenant les conséquences de décennies de gestion foireuse et corrompue). Ca ne compense pas l'immense cadeau fiscal réalisé (avec le total assentiment démocrate, pour la note, malgré des protestations de façade) et le boost économique réalisé avec un surcroît de dette/création monétaire, mais c'était là aussi un amusant coup de pied dans certaines fourmilières. 

    Pour le "choc sur le système", je suis en ce moment dans un dilemme pour savoir quoi conclure:

    - d'un côté, j'ai la même impression qu'après le passage de LePen au 2ème tour de la présidentielle en 2002, ou le référendum sur la "constitution" européenne: une immense joie de voir un coup de pied dans la fourmilière du business as usual (pas de voir LePen passer), dégommée par la déception de voir le "système" se réimposer juste après sans la moindre pudeur, renforcer ses vices et déviances, voire se déchaîner. Et je pense autant aux politiques suivies qu'à la nature même de la scène publique et de ce qui peut y être dit et comment. Les copains et coquins sont désinhibés à un degré jamais vu, et ont tout l'appareil médiatique (pas que les médias au sens strict: les grands acteurs organisés et très financés de la société civile aussi) dans la fouille. 

    - de l'autre, je me demande si l'événement a pu créer suffisamment de petits, de disruptions, pour, avec un peu de temps, créer ou renforcer de nouveaux acteurs, directions et mouvements un peu plus sains. 

     

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  16. 56 minutes ago, Alexis said:

    Je ne me rappelais pas très bien de ce que les uns et les autres avaient dit. Du coup, j'ai été voir. Eh ben, on va faire les scores :smile: ! (au moins pour quelques-uns, hein, je ne l'ai pas fait pour tout le monde)

     

    @Tancrède l'a dit

    Bon, mon pronostic officiel (si, si, officiel, avec tampon, date, certificat, vote des deux chambres -la mienne et la chambre d'amis-, confirmation par le pape, sceau....): Clinton l'emportera avec une marge confortable. Ma raison principale? Je crois en le pouvoir du travail au sol: Clinton a consacré un effort massif au développement d'un vaste système coordonné de démarchage et de campagne, qui peut faire toute la différence à lui seul, parce qu'il peut aller chercher l'électeur moyennement motivé, le transporter au bureau de vote, ne pas le lâcher pendant la durée de la campagne, qu'il peut aller convaincre et re-convaincre, qu'il peut booster l'inscription sur les listes et la participation ("get out the vote operation")

    Et il s'est planté en effet. Pourquoi ? A mon avis, trop d'importance relative accordée à la politique "traditionnelle", en l'occurrence le ground game, par rapport à la politique telle que pratiquée par Trump, avec quelque chose comme l'équivalent de 2 milliards de dollars de publicité gratuite obtenue en provoquant suffisamment la classe médiatique pour qu'elle n'arrête pas de parler de lui.

    D'un autre côté, Tancrède a été lucide sur certains points et encore une fois ici

    Moi, je m'en tiens à la partie du titre du sujet qu'on voit depuis la page principale: "bon, ils le font ou pas?"..... Et ma prédiction est NON, Hillary et Donald ne le feront pas: je ne crois pas que HRC ait une vie sexuelle, et Donald dira "non, je ne baise que des 10.... Des 8 au pire".... She's not even a five! 

    (...) Et beaucoup de monde semble penser que le monde explosera si Donald-la-catastrophe l'emporte..... Mais que ce sera la 3ème GM si hillary-la-gâchette s'impose.... Donc franchement, j'en conclue:

    - que quoiqu'il arrive, on est tous baisés (et vraiment pas dans le bon sens du terme, ni, dans aucun des deux cas, par quelqu'un qui fait envie)

     

     

    Félicitations pour la navigation temporelle dans le bordel du topic....

    Mais je ne m'étais pas tant gouré que ça, vu le décalage entre le vote par tête et le vote par Etats (electoral college vs popular vote, ou les particularités d'un Etat fédéral), et j'avais alors peu connaissance de la nullité qualitative (là où ça comptait) du "ground game" démocrate (utilisant notamment beaucoup de militants étudiants très sermonneurs qui essaient de culpabiliser et d'assommer les démarchés à coups de logorrhées "vertueuses"), ainsi que du difficilement évaluable niveau de dégoût pour les démocrates en général et les Clintons en particulier (le nom "Clinton" est toujours associé directement à l'ALENA) dans certains secteurs de la "Rust Belt". 

    Pour la note, Trump avait certes bénéficié de médiatisation gratuite (même si plutôt négative dans l'ensemble.... Et aujourd'hui elle est 120% ultra-négative et stratégisée pour l'être: saut quali et quanti), mais HRC aussi, dans des proportions comparables, sans même compter son budget de campagne (le budget propre plus les PACs et SuperPACs and co) 2 fois supérieur. Et pour tout ça, il s'en est fallu de quelques milliers de voix dans 4 Etats. 

    Je plaide donc la légitimité de l'erreur, pour l'essentiel imputable à quelques petits hasards. Même rétrospectivement, la victoire de Trump a tenu à rien; elle n'avait rien d'inéluctable, ou même d'un peu probable. Un petit coup de pouce des astres (Mercure était dans le Sagittaire, ou Dédé dans Bobonne, ou un truc comme ça). A peine possible, en fait). La vraie surprise de la campagne 2016 avait été (et là, la faute est 100% establishment-business-as-usual/démocrate/Clintonienne) que la candidature Trump soit même en mesure d'être à distance de tir du juggernaut Clintonien. 

     

    Mais maintenant, je suis persuadé que ces deux-là l'ont "fait": on ne s'insulte pas autant s'il n'y a pas quelque chose de personnel dans l'histoire.... Voire une volonté de donner le change. Voilà, je vous ai mis une image bien visuelle et bien dégueu dans la tête, et vous n'arriverez pas à ne pas la voir. Ne me remerciez pas, c'est tout naturel :tongue:

     

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  17. 44 minutes ago, rendbo said:

    Je vois revenir ces termes depuis des pages, mais a t'on des déclarations là dessus ?

    C'est tout le trip du nettoyage ethnique: on ne l'annonce jamais parce que ça fait mauvais genre... On le fait, et on met d'autres noms dessus après coup. Des noms plus softs, censés nier la réalité ou l'atténuer: "départs volontaires", "déplacements"... CF ex-Yougoslavie dans les années 90, et le rôle "prodigieux" de l'ONU dedans. 

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  18. On 9/28/2020 at 6:13 PM, Kiriyama said:

    Le Supercopter, bien plus réussi esthétiquement que Blue Thunder.  

    Ouais, enfin le lance-missiles sous le bouzin n'a jamais été très crédible (et pourtant, à l'époque, même si j'étais fan... J'étais pas bien vieux et ça me semblait louche): on peut faire rentrer quoi dans ces 3 petits tubes? Des salamis? Note bien que j'inclue suffisamment de "suspension of disbelief" pour accepter de croire que l'arrière de l'hélico peut contenir une réserve de missiles sérieux (cad avec la taille que ça implique) en plus du moteur qui pousse un hélico à mach je sais plus quoi, et des autres systèmes qui en font aussi un AWACS. C'est caché, donc c'est magique. Normal. C'est de la physique hollywoodienne standard: ce qu'on ne voit pas permet de tout faire. Mais ces 3 machins sous l'hélico sont trop courts, et en plus trop fin pour même y fourrer une canette! 

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  19. 5 hours ago, Snapcoke said:

     

     

    Je me demande si en dehors de quelques rare nation, la plupart des autres non pas maintenant atteint une incapacité a ''agir'' pour obtenir la victoire !!!

    Différence entre des "conflits" (terme trop englobant) qui visent à l'anéantissement, ou la réduction durable de la menace perçue, et ceux qui sont plus des "négociations armées" visant à la prise de gage, au renforcement d'une position... Et qui ne sont, souvent, pas peu à la merci d'accidents plus ou moins spontanés dans des zones de tension permanente (une rencontre entre deux patrouilles qui tourne mal et produit une escalade...), qui ouvrent la boîte de Pandore. 

    Ici, un conflit "total" visant au réglement définitif de la question par anéantissement ou réduction durable de l'adversaire est-il probable? Est-il, comme tu le soulignes, même possible matériellement sans que des puissances tutélaires de ces deux petits pays n'interviennent? L'Azerbaïdjan a nettement plus de cash, pétrole oblige, et a pu s'équiper plus et mieux, mais c'est pas le Pérou non plus. 

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  20. 5 minutes ago, kalligator said:

    "comment se protéger de l'Amérique"

    Bitcoin? 

    Je ne plaisante qu'à moitié....

    35 minutes ago, elannion said:

    la définition d'une dictature quoi. . .

    C'est clair que le camps d'en face laisserait faire sans aucun souci; . .

    Là je rejoins Tancrède si un des deux camps s'amusent à lancer ce truc c'est le début de la fin

    Le principe de base d'une dictature, c'est l'exception qui devient la règle, prétextant généralement l'urgence, le danger. Un phénomène qui était beaucoup plus dans le domaine des républicains après le 11 septembre... Et qui a changé de camp un peu plus récemment. Un peu comme si ceux qui sentent qu'ils ont un peu plus la main (de fait ou en mode prévisionnel) s'essaient à ce genre d'exercice avec délice, révélant le niveau de tentation dans chaque camp. Mais un fait qui révèle aussi à quel point la polarisation est profonde: on pardonne tout excès à son camp, et on voit le moindre mouvement (même pas excessif) dans celui d'en face comme une menace existentielle. 

    29 minutes ago, loki said:

    Il n'y a pas eu un précédent sous Roosevelt ?

    Il a essayé, mais ça n'a pas pris, et il n'a pas insisté ensuite, en partie parce que les circonstances lui ont permis d'avoir gain de cause sur ses nominations, et l'histoire en est restée là. Le pouvoir de déterminer la taille de SCOTUS réside essentiellement au Congrès, mais de façon "molle", par défaut. C'est le genre de truc qui, dans une constitution "vivante" (soit particulièrement le cas de la common law), peut devenir extrêmement contingent aux aléas d'une bataille politique. Mais ici, le risque est grand de voir la chose devenir une "course aux armements" qui pourrait aboutir à une inflation perpétuelle, une fuite en avant qui finirait, au bout d'un certain temps, par faire de SCOTUS un parlement non élu de fait, soit un organe nettement plus impotent (sauf si cette hypothétique cour très peuplée s'organisait, auquel cas ce serait un organisme dangereux)... Ce qui, à certains égards, pourrait ne pas déplaire à beaucoup, même si la chose serait antidémocratique, très peu commode, et toujours sans plafond défini. 

    Mais tout comme la permanente inflation et l'accaparement de prérogatives démocratiques par la bureaucratie théoriquement issue de l'exécutif, le grignotage constant de pouvoir par SCOTUS au cours du XXème siècle a été moins un "power grab" conscient et planifié qu'une réponse tacite, presque mécanique, à l'abandon de son rôle par le Congrès, plus devenu une foire d'empoigne un peu creuse pour que des politiciens boostent leurs profils et leurs carrières (un fait devenu caricatural à l'ère des médias sociaux), et un outil de blocage de "l"autre" plutôt que le lieu où le consensus minimum est censé être défini. Ce pourquoi je pense que 2 anecdotes que j'ai entendu sur ce petit univers sont plus révélatrices que de longues analyses:

    - jusque dans les années 80, on aurait pu demander à n'importe quel élu à la Chambre, quel que soit son parti, qui était "l'ennemi", et il aurait répondu "le Sénat". Cet état d'esprit a disparu. Complètement.

    - tous ceux qui ont grandi "dans des familles "du milieu" (politique) avant les années 90 vous diront que tous ces gens vivaient ensembles et "socialisaient" ensembles, allant aux mêmes soirées et rencontres, leurs enfants se joignant dans les mêmes anniversaires... Tout cela a disparu au profit d'une stricte séparation partisane. Ce sont deux univers qui ne se rencontrent plus,sauf de façon confrontationnelle pour le théâtre médiatique. Deux univers qui ne se parlent plus, n'ont probablement même plus réellement le même langage. 

     

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