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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. Sinon, pour compléter ce qui avait été débattu il y a une ou deux pages sur le problème de mortalité du aux opioïdes aux USA, et à ce qu'il révèle sur l'état du système de santé, ou encore en tant que "baromètre social/sociétal":

    http://www.cnbc.com/2016/04/27/americans-consume-almost-all-of-the-global-opioid-supply.html

    80% de la production mondiale d'opioïdes est consommée par les USA. Ca calme. Des plus de 52 000 morts d'overdose en 2015, 33 000 étaient dues aux opioïdes (la moitié de ces 33 000 pour des opioïdes acquis sur ordonnance, et la grande majorité du reste pour des opioïdes légaux acquis illégalement, ou des contrefaçons). 

    Overdose_Deaths_Involving_Opioids,_Unite

    Ce chiffre de 80% est frappant en ce qu'il dimensionne le problème, et qu'il résume presque entièrement la chose à une question américaine (pour certains produits, comme l'hydrocodone ou l'oxycontin, les USA consomment quasi toute la production mondiale), principalement liée à leur système de santé vicié et à son poids politique et médiatique particulier (qui fait, entre autres choses, de la prescription de ces saletés -principal vecteur de "l'épidémie"-, un phénomène culturel avec le temps). Quand on se souvient de la question de l'histoire du commerce (légal, illégal et entre les deux) de telles drogues hautement addictives (hormis le sucre et l'alcool -qui est du sucre, me dira t-on), on se rappelle que, bien plus que les plus grands cartels, le Royaume Uni du XIXème siècle fut le plus grand dealer de l'Histoire: les USA semblent avoir désormais battu ce record, et avant tout via leur marché intérieur dont les grandes pharmas, loin devant les cartels colombiens puis mexicains, sont les premières à profiter, en développant toujours plus un système général voué à exploiter la population jusqu'au trognon, plus encore qu'un dealer (qui ne va pas jusqu'à un tel niveau d'intimité) n'oserait le faire. 

    300 millions de prescriptions pour anti-douleurs (opiacées) ont été rédigées en 2015 (24 milliards de dollars), dont 80% aux USA (5% de la population mondiale) et 15% de plus au Canada et en Europe occidentale. Une telle disproportion est, en soi, LE grand révélateur de l'affaire: il y a une volonté à l'oeuvre, qui dispose de tous les leviers commerciaux, médiatiques et politiques pour imposer son intérêt aux dépends de tout autre. 99% des médecins (premiers complices, les "dealers du coin de la rue" de ce business) prescrivent ces trucs pour plus longtemps que le plafond légal de 3 jours, allant souvent jusqu'à des périodes d'un mois. Et quand tout ce qui est acheté n'est pas ainsi consommé, c'est de là que vient une partie de ce qui est revendu ailleurs. Notamment par de nombreux inscrits à Medicare qui font du "doctor shopping", allant se faire faire la même ordonnance chez un tas de médecins différents (qui savent ou non que le patient se fait diagnostiquer plusieurs fois), puis allant acheter cette massive surdose dans un nombre également élevé de pharmacies. 

    Autres chiffres pour aider à se faire une représentation et alimenter sa réflexion: plus de 25% de ceux qui se font prescrire ces anti-douleurs deviennent plus ou moins gravement accros (et peut-être 20-25% de plus deviennent plus ou moins "légèrement" accros ou "à risque").... Et 90% de ceux qui entrent dans cette (ces) catégorie (s) ne demandent jamais d'aide. Sauf évidemment quand il est trop tard: entre-temps, la plupart, d'une manière ou d'une autre, représentent un coût social important pour la collectivité (famille abîmées/détruites, voisinages moins attractifs, emplois perdus, bassins d'emploi "endommagés", zones sinistrées/dégradées quand la proportion d'accros devient importante....). 

     

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  2. 30 minutes ago, Wallaby said:

    https://www.nytimes.com/2017/06/08/opinion/the-democratic-party-is-in-worse-shape-than-you-thought.html (8 juin 2017)

    Article qui analyse les raisons de la défaite démocrate de 2016 :

    - Les démocrates ne parviennent plus autant qu'avant à rallier la classe ouvrière en général, et pas seulement la classe ouvrière blanche. 

    - Il est difficile pour les démocrates de reconquérir l'électorat de Trump, car c'est un électorat qui se méfie de l'État et qui ne se laissera donc pas facilement conquérir par le "populisme" de Sanders ou d'Elisabeth Warren qui fait appel à l'État dans des politiques redistributives.

    - Les électeurs qui ont voté Obama en 2012 puis Trump en 2016 perçoivent Trump surtout comme quelqu'un dont les politiques sont socialement justes, ne favorisant pas plus les classes aisées que les classes modestes. C'est en contraste très net avec leur opinion des députés et sénateurs tant démocrates que républicains, qu'ils perçoivent comme favorisant nettement les riches au détriment des gens comme eux.

    Yep, et ajoute le fait que les élections de 2018 voient, surtout au Sénat, beaucoup plus de sièges démocrates que républicains remis en jeu (hasards du calendrier), les démocrates ne sont pas en fabuleuse posture, surtout avec leur déficit d'image qui persiste: ils sont moins impopulaires que les républicains.... Mais impopulaires quand même: qu'on se rende compte que (ça a été mesuré il y a 2-3 semaines), si l'élection était rejouée aujourd'hui, Clinton perdrait sans doute encore, ou en tout cas n'aurait pas de marge de victoire visible. Elle reste le deuxième personnage national le plus impopulaire, juste derrière Donald Trump (et pas de beaucoup). Et les démocrates persistent à se gourer de cibles, de langage et de méthode dans leur "travail de terrain" actuel: ils n'enthousiasment pas, et même s'ils essaient de coopter les mouvements "grassroots" de la soi-disant "résistance" à Trump (en fait une collection de mouvements réellement suractifs et mobilisant beaucoup de monde, qui couvrent un tas de sujets, surtout proches des questions abordées par Sanders) en distribuant du fric, ils ne convainquent pas vraiment et ne remontent pas dans les sondages. Seul Sander survole, et il est le seul (d'ailleurs toujours pas officiellement inscrit comme démocrate) qui fait venir du monde à lui: sa tournée commune avec le nouveau patron du DNC, Tom Perez, reste strictement en demi-teinte: Perez est hué ou ignoré, Sanders est applaudi. Et les élections de 2018 sont des mid terms, soient des années où les démocrates ont du mal à faire venir du monde aux urnes (contrairement aux années présidentielles, où ils mobilisent mieux que les républicains.... Sauf quand Clinton mène la barque), ce qui conduit à cette situation ironique: un sénateur républicain confiait récemment que le gouvernement Trump et le parti républicain étaient en train de gaspiller une majorité, une mandature complète (vu ce que les conneries et ennuis actuels bousillent leur agenda législatif).... Les démocrates sont, eux, semble t-il en train de bousiller l'immense avantage politique et médiatique que l'élection et les merdages de Trump ont créé, simplement parce que l'establishment du parti veut garder la haute main sur tout, et avant tout le programme, malgré son impopularité et ses échecs répétés (à gouverner et à convaincre). 

    Qui a dit qu'un pays était gouverné par "the best and the brightest"? 

     

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  3. 1 hour ago, Boule75 said:

    Si ça se trouve il y a problème parce qu'il n'a pas trouvé à signer avec les quataris. Une autre facette du conflit d'intérêt.

    C'est tout le problème: le conflit d'intérêt existe dès lors que l'on est en négociation, ou en position d'être en négociation, avec une autre entité: d'où l'inconvénient d'un président qui est aussi le proprio (et de facto, en tout sauf en titre, le décisionnaire) d'une entreprise commerciale. Pendant la campagne, il est en négo avec le Qatar, et pas l'AS: il complimente le Qatar, et crache sur l'AS, suppôt de tous les terrorismes. Depuis l'élection, la situation commerciale est inversée, et sa rhétorique aussi. On n'oserait pas aller jusqu'à dire que ces choses sont les seuls déterminants de l'affaire (honni soit qui mal y pense :rolleyes:), mais trouver la chose neutre, c'est pousser l'angélisme un peu loin. 

  4. 6 minutes ago, Alexis said:

    J'avais cité l'info il y a une ou deux semaines: à ce moment, on disait qu'ils avaient "disparu". Au moins, ils sont en vie. Mais apparemment, c'est rare que ce genre d'enquêteurs soient inquiétés.... Une fleur offerte à Ivanka par son nouveau prétendant, Xi Jinping (vu que Jared pourrait avoir des ennuis judiciaires :happy:)? 

  5. 2 minutes ago, Alexis said:

    Donc s'il faut suivre ta métaphore, c'est l'Arabie qui cherche à se couper de sa... ?

    Sont vraiment un peu fous quand même.

     

    La circoncision n'est-elle pas la norme au MO? Un imam un peu trop zêlé suffit parfois.... 

    Quote

     

    Ah enfin quelqu'un qui parle du seul sujet important, à l'exception duquel tout le monde se contref... du Golfe - mais faut pas le dire.

    Je trouve ton cynisme très déplacé et pas respectueux de nos valeurs.

     

    Situation sécuritaire problématique = facteur de hausse

    Division dans l'OPEP = plus de chances de voir les gens faire cavalier seul = facteur de baisse

    Demande mondiale plutôt atone = facteur de baisse

    Tant que les tanks ne grognent pas, je ne sais pas si les anticipations à la hausse vont être si vivaces que ça. 

  6. 7 minutes ago, Alexis said:

    Voyons, qu'est-ce que c'est que cette calomnie nonono.gif ...

    Voici Jane O'Meara, Madame Sanders

     

    Sans prétendre que c'est un mannequin, elle n'est pas dénuée de qualités visuelles et il est quoi qu'il en soit très aisé de la distinguer d'un peigne ! :smile:

    D'où ma remarque qui consistait à dire que M. Sanders n'a eu aucun rapport physique avec un peigne depuis les années 60: c'est un fidèle, le Bernie (et sans doute trop têtu pour aller voir ailleurs: la preuve? Il n'a pas changé de discours politique en 50 ans), et certainement pas un peignophile. Essaies-tu de le calomnier? 

    Quote

    D'où l'idée de ne pas retenir ma respiration, précisément...

    C'est peut-être ton erreur: la tactique dite "soupalognon y crouton" pourrait peut-être marcher. Ca (me) coûte rien que tu essaies:rolleyes:

  7. 10 minutes ago, Alexis said:

    Je vois que tu reprends un thème déjà bien établi dans l'antitrumposphère :smile:

     

    Moi j'veux bien. Mais je rappelle quand même que si leur idole perd le pouvoir, un certain nombre d'Américains seront colère, qu'ils seront d'ailleurs rejoints par tous ceux qui méprisent Trump, mais méprisent encore plus ceux qui s'opposent à lui (et qu'ils ont eu l'occasion de connaître), et que leur prochaine action pourrait être au président américain actuel ce que l'Etat islamique est à feu le président irakien Hussein.

    Je dis ça, je dis rien. Mais j'espère quand même que tous ces apprentis sorciers émules de "W" échoueront.

    Meunon, Bernie est là, en embuscade..... faut s'y faire: la nouvelle définition de "sexy", c'est un vieux juif bourru de Brooklyn qui n'a pas eu de rapport physique avec un peigne depuis la présidence de Kennedy. 

    Quote

    Trump avec tous ses défauts n'est qu'un symptôme. C'est leur création, la conséquence de leurs fautes, et s'ils commencent à humblement réfléchir à ce qu'ils ont pu faire et négliger de faire au juste, à la manière exacte dont ils ont mérité ce président... ils auront fait un premier pas.

    "Humblement"? "Réfléchir"? Mmmmmmmmmmmmmh. 

    Quote

    (I'm not holding my breath, comme on dit en américain)

    Alexis en pleine mise en oeuvre de sa stratégie de négociation:

    obeir02.jpg

    On sait jamais, sur un malentendu, ça pourrait marcher, non? Pour Trump, avec la majorité GOP, ça a l'air de fonctionner du feu de Dieu. 

     

  8. 13 hours ago, fraisedesbois said:

    Le Qatar a expulsé les représentants du Hamas qu'il hébergeait sur son sol.

    Je ne suis pas sûr "qu'expulser" soit le mot: les gens en question se sont plus ou moins relocalisés. Le Qatar n'a pas démenti son soutien au Hamas. 

    Sinon, une illustration de la position commerciale du Hamas par rapport à ses voisins, pour évaluer l'impact de la fermeture brutale des frontières:

    qatar-trade.png

     

    La dépendance, dans l'ensemble, est surtout alimentaire: 40 à 50% des importations dans ce domaine viennent d'AS; mais dans l'ensemble, 8,8% des importations qataries viennent des EAU, et 4,5% d'AS. L'Iran semble déjà s'être proposé pour combler le vide. 

  9. 24 minutes ago, Boule75 said:

    Si ça survient, si une telle purge arrive, ils passeront à un single payer system, une sécu à la française ou à l'anglaise, ou du moins ça leur ouvrirait une fenêtre "idéale".

    Oui, mais à une telle échelle, quelles conséquences économiques de la transition? 3, 4 voire 5% du PIB devant brutalement aller ailleurs, ou s'évaporer, du fait du coût extrême et artificiel de l'actuel système, et d'un réajustement nécessaire.... Ca, ça peut foutre les jetons. 

     


    Sinon, une des raisons de Trump d'être si pro-saoudien.... L'article d'origine a été publié hier dans le WSJ (sujet: les hôtels Trump pris dans un scandale de "pay to play") , mais celui-ci étend le thème à certains des conflits d'intérêts de la famille, à leur rôle actif dans les options politiques prises, et à l'actuelle activité de Huday et Qusay Eric et Donald Jr: 

    http://www.salon.com/2017/06/06/trumps-new-american-idea-hotel-chain-should-alarm-every-american/

     

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  10. Ironie, ce sont des républicains, dans une législature d'Etat, qui ont, la semaine dernière, initié la première action en justice contre des grandes entreprises pharma pour cette épidémie d'addiction aux opiacées (légales, puis, si l'argent ne suit plus, illégales). Je ne sais plus où ça se passe, mais vu l'ampleur qu'a atteint le phénomène, et sa sociologie, c'est devenu un problème politique même pour beaucoup de factions qui ont tout fait pour l'ignorer depuis au moins une décennie. De fait, le système de santé américain a développé un business model encourageant au maximum la sur-prescription et la banalisation des médicaments en général, et des opiacées en particulier, pour toutes les raisons, pour toutes les afflictions. Evidemment, ce sont les anti-douleurs et les antidépressants sous toutes leurs formes qui sont aujourd'hui vendus, on oserait presque faire la comparaison, comme des bonbons, et souvent dès le plus jeune âge, avec de surcroît peu ou pas d'efforts réalisés pour désaccoutumer ceux à qui on les prescrit une fois que le besoin (qu'il ait été réel ou non) est passé. La recherche de business-models de rente est par trop prévalente aux USA, sans aucun frein de la part d'instances gouvernementales et d'élus à vendre: quoi de mieux qu'un pays entier accroc à des produits induisant une très forte dépendance? Tout comme le complexe industrialo-carcéral a tout intérêt à favoriser des politiques répressives fortes, le plus souvent abusives (et iniques), et auto-reproductrices (entrez dans le système pour une amende de stationnement, soyez blacklistés à vie par ce passage, vous serez un abonné régulier des prisons), le secteur de la santé (assurances, pharmas, hôpitaux, médecins, et toutes la gamme invraisemblables d'intermédiaires en tous genres qui opèrent entre ces acteurs) a toutes les incitations du monde pour développer cette "approche". 

    C'est d'ailleurs un problème majeur: les dépenses de santé américaines tendent vers les 20% du PIB (environs 18-19% stricto censu, plus quelques à côtés), contre environs 13% en moyenne dans les pays "industrialisés", et le tout pour un service rendu bien moindre (anecdote pour l'extrême du spectre: j'avais lu que les riches américains étaient en nettement moins bonne santé que les riches européens....): cet énorme montant d'activité est en soi une bulle dangereuse pour l'économie américaine, et par là l'économie mondiale. Elle est autorisée à continuer par un niveau d'endettement public et privé inquiétant, mais que les USA décident, par je ne sais quel miracle, d'opter pour une version ou une autre des systèmes des autres pays comparables, ou qu'ils décident de poursuivre dans l'absurdité, il y aura un écueil économique dont tous paieront les pots cassés. Dans le second cas, c'est une bulle d'endettement qui éclate (ou, au mieux, se dégonfle de façon un peu maîtrisée), dans le premier, c'est une crise du secteur de la santé. Dans les deux options, ce secteur connaîtra des pertes de revenus et d'emplois massives (l'équivalent de 3 à 4% du PIB, voire plus, qui partiraient ailleurs, ou en fumée), avec de vraies conséquences en cascade, mais aussi, sans doute, une crise de l'accès à la santé et son impact sur la population/main d'oeuvre. A quelle échéance, pour l'une ou l'autre de ces options? 

    Et en attendant, l'épidémie d'addiction aux opiacées et ses conséquences (endettement individuel, saturation des urgences, suicides et overdoses, destruction de familles, chute des mariages, baisses de croissance un peu partout, montée de l'endettement lié à Medicare/Medicaid....) continue, et ne représente que l'une des parties visibles d'un TRES grand iceberg. Les suicides et overdoses ne sont, eux aussi, que le "canari dans la mine" (pour utiliser une métaphore américaine), un révélateur indiquant des problèmes bien plus vastes: pour un suicidé ou mort d'overdose, combien de vies foutues en l'air, de familles parties en couilles/ruinées, de ravages économiques? Quels impacts en cascade sur une ville, un comté, dès lors que le pourcentage d'accros passe un certain cap? Ce n'est pas de l'alarmisme: c'est vraiment ce qui se passe dans beaucoup d'endroits en Amérique, à une échelle statistiquement très significative: qu'on se rende compte, par exemple, que la mortalité des hommes blancs adultes (plus touchés par le phénomène) a dépassé pour la première fois celle des hommes noirs (restant cependant un cran -mais pas si loin- en-dessous des hommes amérindiens). Et même si ça touche disproportionnellement les CSP moins favorisées, l'impact se ressent à tous les échelons de la société US. 

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  11. 33 minutes ago, Carl said:

    En partie, mais il y a aussi un truc particulier avec l'angleterre, nos médias parlent toujours énormément de ce qui se passe là-bas même quand il ne se passe pas grand chose, alors forcément, avec un attentat, ils en font des tonnes. (même chose aussi avec les USA, sauf que c'est un peu plus justifié)

    Il y a quelques années, je regardais régulièrement le JT France 2 (j'ai arrêté, je supporte plus :endifficultec:), et j'avais déjà remarqué qu'il y avait presque chaque soir un sujet avec Maryse Burgot depuis Londres, ce qui m'énervait d'ailleurs vu que d'autres pays non négligeables comme l'Allemagne n'avaient en général même pas un sujet par semaine.

    N'étant pas fan de théorie du complot, ma théorie est que nos médias, en particulier TV, sont simplement de gros nulos qui :

    - par facilité et/ou par économie (cad pour se donner de meilleurs salaires à budget égal) se contentent de maitriser l'anglais et de suivre les infos en provenance de la sphère anglophone ( voir même d'acheter des sujets tout prêts pour meubler? ). Tant pis pour la qualité du service fourni, de l'égalité entre les humains,...

    - s'arrangent avec tel ou tel "grand reporter" bien en cours qui veut aller au UK, en chine, aux USA,... par envie ou pour suivre son mari ou sa femme, d'où x sujet par semaine sur ce pays tant qu'il y restera.

    - sont par nature très anglophiles, pour une raison qui m'échappe...

     

    Bof, après tout, en tout cas jusqu'au Brexit et à ses conséquences possibles, Londres est, depuis maintenant 2 décennies la 4ème ou 5ème ville française, en termes de population. Autant refléter cette réalité dans les infos: le fait que ce soit un autre pays donne de l'exotisme (oui j'ai bien associé "Angleterre" et "exotisme" dans une phrase :tongue:). 

    Quote

     

    par facilité et/ou par économie (cad pour se donner de meilleurs salaires à budget égal) se contentent de maitriser l'anglais et de suivre les infos en provenance de la sphère anglophone


     

    Nope: les chaînes télé, c'est un business model "winner takes all": la direction et les 5% (10% au plus) de journalistes/producteurs qui sont au top gagnent beaucoup, le reste, c'est au lance-pierre. 

    Quote

    s'arrangent avec tel ou tel "grand reporter" bien en cours qui veut aller au UK, en chine, aux USA,... par envie ou pour suivre son mari ou sa femme, d'où x sujet par semaine sur ce pays tant qu'il y restera

    Très en vogue dans les années 80 pour les journalistes et photographes (pour l'info ou la pub), ce système a maintenant disparu, sauf pour quelques personnalités avec des relations. Voir le cas de Laurence Haïm (aujourd'hui dans l'équipe Macron), qui a passé 25 ans aux USA pour Canal+/Itélé, et n'est toujours pas foutue de parler un anglais même un peu décent (sérieusement, elle est douloureuse à entendre: au moment des attentats, elle était sur toutes les chaînes ricaines, et.... Mon Dieu j'avais honte.... Et mal aux oreilles), tout en n'ayant jamais produit une info valable (pure mondaine, un exemple de l'absence de valeur de l'access journalism). 

    Il est loin le temps où il y avait les budgets pour aller se la couler douce un peu partout, sans que la compta tique. 

    Quote

    sont par nature très anglophiles, pour une raison qui m'échappe...

    Une maladie fréquente dans les hautes sphères françaises et ceux qui veulent les imiter (les journalistes "de cour" sont au premier rang dans ce registre). L'herbe est plus verte chez le voisins, le complexe de 40 et de l'éducation anglaise, le snobisme pour les élites aristos, ce genre de trucs....

     

    L'absence de qualité, c'est le business model de la presse moderne, qui a d'autres objectifs que les principes vantés d'objectivité journalistique, de "4ème pouvoir".... C'est aussi en partie la faute aux changements de rapports de pouvoir au profit des grands groupes propriétaires concentrés, des annonceurs.... Enfin, c'est aidé par la GRH (et cela crée cette GRH): l'essentiel des journalistes/producteurs sont des pigistes, des précaires, voire des stagiaires, qui doivent jongler avec beaucoup de matériel, et bossent souvent pour d'autres médias en même temps (pour payer des items de luxe comme de la bouffe, un loyer....). Peu de temps consacré à un sujet, peu d'attention et d'expertise qui peuvent se développer, des contraintes de temps et de dispersion importantes, ça n'aide pas à la concentration, surtout avec le besoin de diffusion à H24 et les à côtés à développer sur internet (pour un segment diffusé à l'antenne, combien en ligne, et combien accompagnés d'un article?). 

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  12. Quelqu'un a remarqué le sens des priorités dans nos médias, y compris pour ce qui concerne le terrorisme? On croirait qu'il s'agit de racisme, qu'on ne s'occupe que des attentats dans des pays "qui nous ressemblent".... Mais c'est peut-être juste la distance: une prise d'otage revendiquée par Daesh a eu lieu à Melbourne (Australie), et je vois pas grand-chose passer dessus. Moins meurtrière que les récents événements en Angleterre, c'est quand même quelque chose (notamment parce que clairement revendiqué). 

  13. 6 minutes ago, Fusilier said:

    @Boule75  On peut effectivement faire la différence, en ce qui concerne le christianisme, entre les textes fondamentaux et la pratique des églises, catholique en particulier. Ceci posé, on peut aussi, en islam, différencier le texte coranique de la charia, cette dernière étant une législation apparue sous le califat abbasside, avec  pour objectif probable de renforcer le pouvoir califal. Note que dans le royaumes chrétiens le mouvement est similaire, voir accentué par le caractère divin prêté au pouvoir du prince. 

    Ceci dit on est un peu HS :biggrin:

    Dès qu'on parle de politique ET de religion, le thème des liens culturels/organiques entre le trône et l'autel n'est JAMAIS hors sujet. 

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  14. 48 minutes ago, Rob1 said:

    En fait, le document tombe à point pour réfuter les récentes déclarations de Poutine disant que le piratage pouvait être l'oeuvre de n'importe qui et que la Russie ne pratiquait pas cela au niveau étatique, plus que pour faire progresser les questions soulevées sur la campagne électorale US... quoique c'est tellement récent justement que ca serait une réactivité étonnante.

    De fait, est-ce encore très crédible de dire, comme le fait Poutine, que des hackers individuels peuvent réussir des "opérations" si immenses, d'une telle complexité? Surfe t-il sur cette vision populaire, véhiculée par la fiction, que les hackers sont des individus isolés pouvant pénétrer seuls les serveurs des agences de rens en quelques minutes, comptant sur le fait que ça passera comme une lettre à la poste auprès du plus grand nombre qui se contrefout de la réalité des possibilités techniques? Ou se fout-il juste de la gueule du monde pour -une fois de plus- se moquer publiquement des ricains, histoire de se faire plaisir (et d'améliorer sa tension) en remuant le couteau dans la plaie? 

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  15. 5 minutes ago, Shorr kan said:

     

    Depuis l'antiquité grecs et les premières pièces de théâtres, le publique a toujours eu ce genre de comportement.

    Prenez les concerts de musiques classiques : ils n'ont pas toujours eu cette atmosphère de messe dominicale. à l'époque où ces musiques ont été produite, durant la représentation, la salle était bruyante, les gens lâchaient des insanités, faisaient des blagues pipi-caca et balançaient des trucs sur les musiciens et les acteurs juste pour rigoler ; et faut pas croire que c'était des gueux qui faisaient ça, mais des gens biens comme il faut. Des bourgeois, des nobles.

    Le XIXème siècle est passé par là: le théâtre est devenu silencieux, l'opéra est devenu religieux (et le public a fui). Oui, avant cette période, surtout au théâtre, la réactivité de la salle était immédiate et totale, un fait permanent qui constituait l'un des éléments auxquels les acteurs devaient savoir réagir, comme une critique en temps réel qui demandait une grande capacité d'adaptation (chez les bons), ou la capacité de la production à tout arrêter et à mettre la pièce au placard: c'est arrivé à Beaumarchais, par exemple, avec la première mouture des Noces de Figaro, et Alexandre Dumas a beaucoup connu cela avec ses pièces de théâtre qui n'ont pas si souvent connu le succès (et rarement à leur première mouture), lui-même ayant participé aux huées (et aux lancements de projectiles) devant ses propres productions quand elles passaient mal. Et en son temps, Molière a bien connu et surfé sur le phénomène, en expert qui avait grandi avec et encaissé bien des déboires avant de savoir réellement y faire. 

    Mais pour le cinéma, la différence m'a toujours frappé entre France et USA: je l'ai dit, je ne sais pas bien si les premières ont un caractère particulier, mais pour les séances normales (même les premières diffusion dans une salle donnée), je n'ai jamais trouvé les audiences françaises très démonstratives, en tout cas rien de comparable aux USA (et, sans faire de racisme, les audiences noires aux USA sont un tout autre monde dans ce domaine, au point que c'est un lieu commun de faire des vannes dessus). 

     

  16. 3 minutes ago, rendbo said:

    Tiens pour te donner raison,l'avant première de WonderWoman au Grand Rex :

     

    Comme d'habitude, ce genre d'articles: quand des mecs le font, c'est sexiste, quand des filles le font, c'est le progrès. Mais j'avoue que les observations m'intriguent: je ne crois pas avoir jamais fait de première, et je me demande (et/ou à ceux qui ont déjà fait des premières, si possible plusieurs) si une telle réactivité du public en France est chose commune. Je n'ai jamais trouvé le public français, surtout parisien, très prompt à ce genre de comportement face à l'écran: applaudir ou huer, siffler ou manifester des sentiments de façon très notable.... Au contraire des USA, où c'est chose courante que de voir des standing ovations ou des huées, des hurlements.... Pendant des séances normales, comme s'il y avait des membres du casting ou de la prod, un quelconque "arbitre" (pour apprécier leur conduite, être blessé par elle....), ou comme s'il s'agissait d'une séance de théâtre avec des vrais gens pouvant recevoir le message de la salle. Mon expérience du cinoche en France est plutôt de n'avoir jamais vraiment vu ça autrement que de façon très anecdotique (quelques personnes dans la salle, voire, une fois de temps en temps, une salle très remontée sur un film polémique ou vraiment TRES haut en sensations). 

    Le public français s'américanise t-il? Est-ce juste un truc des premières? Est-ce juste le Grand Rex? Y'avait-il quelque chose dans le popcorn? Les energy drinks se sont-ils généralisés dans les salles? 

     

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  17. 5 minutes ago, Chronos said:

    Mais...mais... ça se voyait dès le trailer !

    Depuis quand les bandes-annonces ont-elles quoi que ce soit à voir avec le film qu'elles présentent? La BA de Batman vs Superman était géniale, par exemple. Comme celle de Suicide Squad. Même celle de Ghost in the Shell faisait envie. 

  18. 6 minutes ago, Chronos said:

    Faut dire.... Baywatch.... Qu'avais-tu en tête ?

    Principalement? Exactement la même chose que la plupart des téléspectateurs de la série (surtout mâles, surtout ados) quand ils la regardaient. Indices? Ce n'est pas le scénario, ce ne sont pas les personnages et leurs tribulations, et ce n'est certainement pas l'envie d'en savoir plus sur les sauveteurs de plage. Et comme ça se vendait avant tout comme une comédie, je me disais que se décérébrer 1h et demie avec de l'humour vaseux et des jolis nibards qui courent sur la plage, c'était tranquille. Mais même ça, c'était encore une attente bien trop optimiste. 

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