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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 1 hour ago, rogue0 said:

    @Tancrède

    Serait-il possible d'avoir le lien vers les chiffres  ? 

    La synthèse est intéressante, mais c'est mal de faire du teasing sans photo suggestive Aubade (j'arrête pas de le répéter à @Henri k :tongue: sans succès)

    Je l'ai chopé sur TYT, j'ai pas pensé à noter la société de sondage (mais elle est mentionnée); il y a toujours un lien dans les descriptions des vidéos. 

     

     

    Sinon, histoire de se distancier de la politique pendant quelques secondes, un article très intéressant sur les menaces pesant sur l'une des industries les plus iconiquement américaines, et un des poids lourds de leurs exportations.... Le cinéma. L'article accompagne un documentaire (court: 24 minutes. Je le recommande) sur le secteur des effets spéciaux et pourquoi il n'est actuellement pas économiquement soutenable en l'état.... Surtout pour ceux qui y travaillent, qui sont sans doute le métier le plus mal traité dans cette "usine à rêve" qui n'est pas souvent rose de l'autre côté de la caméra, au point que les entreprises du secteur, même celles ayant les plus grands films à leur palmarès, survivent rarement longtemps, et que les personnels sont surexploités dans un système s'apparentant à un capitalisme extrêmement sauvage. Ces artistes visuels sont essentiellement des nomades victimes d'un secteur saturé, d'une concurrence nationale et internationale féroce et faussée (très largement subventionnée, encore plus hors des USA.... Avec un effet dramatique sur la vie des artistes, et peu de bénéfices pour le contribuable), d'une impossibilité (les majors y veillent) de se syndiquer (contrairement à tous les autres métiers du cinoche).... Et d'un handicap qui leur est imputable: malgré les horreurs du métier, ils sont passionnés (dans les premières années) et, passé un certain temps dans le business, trop spécialisés pour faire autre chose. 

    http://www.fresnobee.com/news/nation-world/national/article128729769.html

    Macro-économiquement, on devrait souligner à quel point le cinéma est subventionné aux USA, notamment par les comtés et Etats espérant devenir des lieux de tournage et, qui sait, voir un secteur cinoche domestique se développer chez eux: sur l'ensemble du pays, les montants sont énormes, mais ils sont mineurs en comparaison de ce que d'autres pays offrent (le Canada pendant longtemps, Singapour, la Chine, l'Angleterre, l'Australie), et hors de quelques cas, ces subventions sont de l'argent perdu pour le contribuable. Beaucoup d'argent perdu. Mais évidemment pas pour ceux qui en ont le moins besoin: les grands producteurs. 

  2. Je voudrais essayer d'éviter la polémique sur un sujet aussi délicat, mais il me semble inévitable de devoir se poser la question: il semble que pour de multiples raisons (mais avant tout la situation sécuritaire et économique de nombreux pays), la vague de migrants attendue pour cette année sera nettement plus importante que l'an dernier, et c'est maintenant que la question doit être posée. Tant qu'on est dans les mois d'hivers, les mouvements sont plus réduits, mais le printemps ouvrira la "saison", et face à cela, que fait l'Europe? Je mentionne ce sujet qui est à la fois structurel/général et circonstantiel, voire "de saison", parce que si les prédictions quand aux effectifs attendus sont vraies, et plus encore si l'exploitation médiatique qui en sera faite à tout le moins par certains bords est à la hauteur, l'année politique nationale et européenne sera violente: une saison forte en migrants sera un booster pour une LePen qui vient de s'offrir sa petite cascade au Liban avec le grand mufti (la "non rencontre"), et en Europe de l'est, le terrain semble déjà préparé sur ce sujet hautement délicat. 

    En plus, si les Brits attendent de voir l'UE se déchirer pour mieux négocier le Brexit, une mauvaise année sur le thème de l'immigration peut constituer l'ouverture qu'ils attendent. 

     

  3. Petites statistiques amusantes du jour, renvoyant à l'élection présidentielle.... Intéressantes parce que très révélatrices sur le comportement actuel, les choix et les orientations probables de l'administration Trump:

    On savait que le vote blanc était allé en majorité à Trump, de même que le vote noir était allé à 89% à Clinton, et le vote latino à 66% aussi pour Clinton. La population américaine est à 62% blanche (comptabilisant uniquement les "blancs non hispaniques", comme les ricains le font), mais j'avais déjà précisé que, du fait des différences de niveau d'intégration dans le tissu social local et des propensions à la participation électorale, les blancs représentaient environs 71-72% de l'électorat votant. Donald Trump a emporté 57% de l'électorat blanc, et Hillary Clinton 37%. Là où les choses deviennent plus révélatrices, c'est en examinant plus en détail cet électorat blanc selon ce qui semble être l'un des facteurs les plus déterminants (en fait plus que la CSP, le niveau de revenus....): le type de religiosité (pas tant la religion, donc, que le type d'église dans la religion chrétienne, essentiellement côté protestant). Hillary Clinton a en effet emporté le vote des blancs non évangéliques (donc la ligne de partage n'est pas entre croyants et athées/agnostiques, ou entre croyants/pratiquants et non pratiquants/athées/agnostiques), par 49% contre 43%. Le vote blanc évangélique est allé à Trump à 80%, contre 16% à Clinton. Qui plus est, et c'est sans doute plus parlant encore, le taux de participation chez les blancs évangéliques a été de 85%. 

    On a là une bonne partie de la victoire de Trump: ce niveau de mobilisation exceptionnel et ce tropisme assez uniforme dans un électorat important défini avant tout par sa religiosité, qui a composé l'élément le plus lourd dans la motivation de vote (relayé par les paroisses qui sont, de ce point de vue, un média gratuit et massif comme un autre, avec les prêcheurs comme agents et le sermon comme spot pub).... Ce qui en fait un candidat républicain conservateur comme un autre du point de vue de la dépendance à un électorat particulier. Celui-là est de loin le plus vital pour lui. 

    Les autres religions ou religiosités n'approchent pas de tels nombres, mais penchent elles nettement plus côté démocrate (ou côté "pas Trump"): catholiques et protestants "normaux", musulmans, juifs.... Pratiquants ou non, penchent plus à gauche, de même que les sans religion. 

    Il faut bien entendu parler sous réserve du taux de participation en général aux USA, et de ce point de vue là, ça n'enlève rien à la très forte abstention (et à ses forts boosters artificiels dans beaucoup d'Etats, via les lois, comportements et dispositifs divers qu'on a évoqué à plusieurs reprises: voter ID laws, purges d'électeurs....) et encore moins à l'incapacité de HRC à convaincre et motiver. la faible mobilisation de l'électorat noir, et celle sous-optimale des électeurs latinos, surtout ceux de 1ère ou 2ème génération (les moins intégrés socialement, et ceux qui ont le plus tendance à voter démocrate), sont assez révélatrices, de même que, on l'a beaucoup évoqué, le problème significatif vis-à-vis de la "working class" blanche (censément le pilier historique des démocrates, même si ça n'a plus été ressenti comme étant le cas depuis quelques décennies, avec les candidatures de Bill Clinton et Obama comme exception) en zone urbaine/péri-urbaine (les zones rurales étant de toute façon plus conservatrices, et, jusque récemment, abstentionnistes). La sous-performance de Clinton en terme de participation reste pour moi le plus grand déterminant de cette campagne et de l'état du parti démocrate en termes de capacité de mobilisation et de stratégie électorale, et tout ce que je lis depuis novembre ne fait que me confirmer dans la thèse du faux semblant d'un "retournement" de l'électorat "working class" blanc vers Trump: il y a clairement eu du mécontentement de ce côté CONTRE les démocrates (et plus encore contre le statu quo des establishments de tous bords) bien plus que pour Trump, mais pas de flot massif. Ce mécontentement s'est avant tout manifesté par de l'abstention ou le refus de valider la case présidentielle sur les bulletins (laissée en blanc ou remplie avec un nom fantaisie), avec des conséquences réelles dans un nombre très limité d'Etats où un petit différentiel a suffi à changer le cours de l'élection (77 000 voix sur 3 Etats -Michigan, Wisconsin et Pennsylvanie- il y a eu nettement plus de bulletins invalides ou avec case présidentielle laissée vide).

    Mais les chiffres cités sont intéressants en ce qu'ils indiquent le niveau de dépendance de Trump à l'égard de cet électorat, et le danger que Mike Pence pose pour lui: même si problème il y a entre eux, Pence est indéboulonnable, tant il est le chouchou des évangéliques, leur "garantie", tout en étant aussi, sur les autres sujets politiques que ceux liés au religieux, un républicain très dur typique, donc favorisé par le parti. Il y a donc une course interne dans le parti entre un Trump et sa "faction" (menée par Banon) qui fait tout pour se créer et consolider une organisation durable et un électorat proprement trumpiste, et un GOP qui essaie de reprendre le contrôle de ses troupes en profitant de ses avantages acquis, en essayant de capter autant de la "vague Trump" que possible, et de le "responsabiliser" (cad: que ses conneries lui appartiennent: eux se mettent autant à l'écart que possible de ce qui peut sentir mauvais). C'est pour l'instant un mariage forcé, mais ça ne va pas durer. CPAC fut à cet égard symbolique, avec cette guerre visible pour tous même si masquée sur des sourires et des prétentions de bonheur conjugal, via l'interview conjointe de Steve Banon et Reince Priebus. 

    Mais c'est aussi via ces chiffres qu'on peut expliquer beaucoup de postures concrètes que prend la présidence, notamment la résurgence de la polémique sur la "politique des chiottes" quand à la question transexuelle: Trump avait pris position de dire qu'il s'en tapait et que ça ne changerait pas la planète de laisser les trans aller dans les chiottes de leur sexe d'identification.... Et voilà que Sessions annule la directive d'Obama sur le sujet. Les calotins ont parlé, et même pour les détails de ce genre, ils sont écoutés. Et c'est pareil pour la nomination de Gorsuch à SCOTUS. 

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  4. 25 minutes ago, Ciders said:

    Je ne sais plus quoi penser de POTUS. Il va finir par s'étrangler dans sa perruque à force de tourner sur lui-même et de prendre le vent.

     

    Comme le disait Talleyrand, ce n'est pas la girouette qui change, c'est le vent. Le problème dans le cas de Trump est qu'il n'est pas une girouette: c'est une baudruche qui "souffle" (on va être polis) beaucoup d'air (nauséabond) dans toutes les directions en même temps. 

    Quote

    Il se rappelle au moins de ce qu'il disait la veille ?

    A mon avis même pas la minute après avoir éructé son dernier truc. Certains pensent que son côté sociopathe narcissique est si poussé qu'il adopte entièrement le dernier point de vue qu'il sort.... Avant d'en changer la seconde d'après de façon tout aussi concaincue, si bien que s'il nie avoir dit un qu'il a pourtant sorti devant témoin ou face caméra, il niera en toute sincérité. Un degré extrême de "la réalité est ce qui l'arrange". Au final, l'art du vendeur est de croire à ses propres craques: s'il n'a que de la merde à vendre, mais qu'il doit la vendre quand même, mieux vaut croire que ce sont des bijoux sur son étalage. 

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  5. Dans la lignée de l'explosion du militantisme, de l'activisme et du degré d'implication civique qui a suivi l'élection de Trump (et pas vraiment du côté républicain), on constate aussi une augmentation dramatique de la volonté de participation au processus politique lui-même: un des grands problèmes (en grande partie auto-généré) du parti démocrate a été de ne pas avoir une "50 states strategy" depuis plusieurs décennies, de concentrer les ressources sur un nombre limité d'Etats et/ou de circonscriptions, tant pour les élections nationales que pour celles dans les Etats, avec pour résultat d'avoir créé un grand vide dans le sud et le midwest, accroissant énormément l'avantage relatif des républicains dans ces zones, leur permettant de constituer une masse conséquente de bastions inviolables et une encore plus grande de sièges locaux et nationaux pas indéboulonnablement rouges, mais penchant fortement de ce côté (niveau d'implication et d'investissement, occupation du terrain, visibilité, réseaux locaux, gerrymandering et autres dispositifs permettant ensuite de consolider ces avantages). Malgré l'évolution démographique, le parti républicain a pu garder et avancer beaucoup de pions dans un nombre énorme d'endroits en ne renonçant pas à une stratégie globale (aidée par des financements quasi infinis, surtout via l'immense soutien direct et indirect de réseaux financiers aux fonds inépuisables); difficile de savoir si c'est plus le désinvestissement démocrate ou l'implication républicaine qui a le plus pesé dans cet avantage durable, mais après une trentaine d'années de ce fonctionnement, le fait est que certaines dynamiques durables s'étaient créées, qui voyaient l'opposition démocrate réduite de façon structurelle, en grande partie psychologiquement (l'état d'esprit de base de ces circonscriptions), avec un parti démocrate ne livrant bien souvent de combat que faiblement, pour la forme, et ne présentant pas de candidat sérieux, ayant même le plus souvent du mal à trouver des candidats un peu significatifs pour faire vraiment campagne. 

    Depuis novembre, et encore plus depuis janvier, cela a changé: là où ils avaient du mal à trouver des candidats, les démocrates en ont maintenant pléthore et peuvent sélectionner durement. Là où la motivation n'existait plus, remplacée par une apathie endémique, on voit de l'activisme sur-motivé, si bien que des manifestations arrivent maintenant régulièrement, même dans de petits bleds, avec le plus souvent des effectifs exceptionnels pour l'endroit (ce qu'on a pu voir caricaturalement en Alaska, avec des manifs comptant jusqu'à 2000 personnes dans de petites villes malgré une météo littéralement polaire). Là où organisations militantes et partisanes (là où se trouvent et se forment les cadres de terrain) avaient des meetings hebdomadaires avec quelques dizaines de gens (avec montée ponctuelle en période électorale), elles en ont maintenant des centaines ou des milliers.

    De ce fait, dans beaucoup d'Etats où cette implication, cet activisme démocrate, avait disparu ou était en sommeil depuis des années, voire souvent des décennies, un mouvement inverse s'est créé, si rapidement et massivement que la chose impressionne et inquiète au Congrès où beaucoup d'élus, surtout républicains, se retrouvent confrontés brutalement dans leur circonscription par des foules nombreuses et en colère venant participer aux "town hall meetings", voient leurs standards téléphoniques saturés d'appels de protestation (l'adage au Congrès veut qu'un élu se foute que 10 000 citoyens l'appellent, mais qu'il panique quand 3 personnes de sa circonscription l'appellent sur un même problème), leurs permanences envahies quotidiennement, avec parfois même des piquets devant leurs domiciles.... Mitch McConnell lui-même a été pris à partie avec aggressivité cette semaine par ses propres électeurs lors d'un tel meeting, sur la question d'Obamacare, et ne faisait pas le fier. Beaucoup d'élus républicains, depuis plusieurs semaines, essaient d'éviter ces rencontres et fuient le public (parfois en cours de meeting) quand ils ne sont pas à Washington, si bien que dans certains circonscriptions, des groupes ont même publié des avis de recherche (humoristiques souvent) pour leur représentant ou leur sénateur (sur des murs, sur des cartons de lait dans les magasins....). Et dans beaucoup d'endroits, dans ces town hall meetings, des citoyens normaux (pas des radicaux ou des militants "pros"), souvent leurs électeurs, soulèvent même la question de l'impeachment du président (ce qui ne s'est jamais vu), surtout autour de la "question russe", qui semble avoir atteint les citoyens de base, loin de se cantonner aux médias. Mais plus encore, les points de la couverture santé, de la finance débridée, du déficit attendu et des vannes grande ouvertes au "corporate agenda" dominent les inquiétudes. Cette semaine est particulièrement agitée, puisqu'il s'agit d'une semaine de "recess" pour les élus du Congrès, qui la passent dans leur circonscription. 

    En Virginie et Georgie, qui ont des élections cette année, les démocrates vont devoir tenir des primaires dans un grand nombre de circonscriptions, ce qu'ils n'avaient pas fait depuis très longtemps: beaucoup de candidats motivés et capables se sont mis sur les rangs, et j'imagine que cela va constituer un important enjeu de politique interne entre establishment et base, entre "clintonistes"/centre droit (ce qu'est la direction actuelle du parti démocrate) et les diverses formes de progressisme et populisme qui grondent dans les rangs du parti. Pour la Georgie, Sally Yates, l'ex Attorney General par intérim virée par Trump suite à sa contestation du "Travel Ban", et pour ce fait aussitôt propulsée au rang de star côté démocrate, s'est déjà vue proposer des candidatures dans son Etat de Georgie, soit pour le poste de gouverneur, soit pour le siège de sénateur qui s'ouvre. 

    Les groupes issus du seul mouvement "Indivisible" (staffers et ex-staffers du Congrès ayant compilé un manuel "d'activisme utile" et créé un site pour fédérer les organisations le suivant), que j'avais détaillé ici à ses débuts il y a à peine plus d'un mois, sont maintenant plus de 7000 (groupes, pas individus) dans les 50 Etats. Et ce n'est pas la seule mouvance, très loin de là. Dans l'ensemble, il y a une masse très importante d'Américains qui ont radicalement changé la façon dont ils utilisent leur temps libre et organisent leurs semaines et journées, en fonction de ce facteur civique/militant. 

     

    19 hours ago, g4lly said:

    Un paresseux peut être :bloblaugh:

    Surtout maintenant qu'on voit qu'en un mois d'exercice, il a passé tous ses WE à Mar A Lago, dépensant pour ces escapades quasiment autant d'argent public (environs 11 millions) qu'Obama dans sa moyenne annuelle (12 millions), ce pourquoi il avait été très  critiqué (notamment par Trump). Il a passé des années à critiquer Obama pour l'occasionnelle partie de golf avec Tiger Woods (2 ou 3 dans ses 2 mandats), en en faisant un scandale à droite, amplifié pour clamer qu'Obama passait son temps sur les greens, alors qu'il se tape un tel parcours chaque WE, et aussi avec une star du golf d'ailleurs (oublié le nom, vu ce que j'en ai à foutre de ce non sport). Ajoutons que la ville de Palm Beach (où se trouve le club) n'est pas très contente: la fréquence des voyages présidentiels cause des disruptions majeures qui ont déjà commencé à coûter cher, à la municipalité, mais surtout à l'économie locale (disruption, interdictions de vol quand le président est dans le coin, blocages de rues....). 

    Si on ajoute à cela les coûts de protection "anormaux" de la famille, l'addition Trump promet d'être infiniment plus salée que celle d'Obama: les fils, puisqu'ils continuent le business du groupe Trump, voyagent partout, maintenant au frais du contribuable et avec une lourde protection, et le "cas Melania" est à lui seul un budget conséquent, non seulement pour l'Etat fédéral, mais aussi pour la ville de NY qui a déjà du régler une facture de 35 millions pour les mois "d'interrègne", avec seulement 7 millions remboursés par le Congrès: outre un budget d'investissement initial significatif (pour la tour) et un coût financier quotidien désormais conséquent pour le dispositif, la protection autour de la Trump Tower cause un effet disruptif permanent à la circulation et à l'économie locale  (et vu que c'est pas n'importe quel endroit, ça fait d'autant plus chier). 

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  6. 20 minutes ago, Akhilleus said:

    Trop de films pas assez réalistes sur la "après" et trop d'individualisme forcené américain

    Leur idée c'est qu'ils pourront continuer à bouffer des burgers (même si surgelés) en explosant des zombis au 12 gauge et en conduisant à fond des Interceptors. Une truc genre Waterworld ou Postaman ou Je Suis une Légende quoi

    La réalité post Apo sera probablement plus proche de la Route, Stalker ou No Blade of Grass

     

    17 minutes ago, collectionneur said:

    @Tancrède D'après les articles, ils craignent plus les guerres civiles/hetniques avec effondrement de l'autorité de l'état  comme on voit en Afrique, Balkans, Levant que l'après guerre nucléaire ou World War Z.  Et beaucoup aurait postulé pour des pays plus tranquilles comme la Nouvelle Zélande....

    Ouaif, dans tous les cas, je vois pas l'attrait de survivre dans un tel monde: même avec un bunker personnel, les chances de survie y sont minces, et même à mille miles de toute terre habitée, c'est difficile, on ne peut vivre longtemps sur des réserves, et c'est mortellement chiant et sans perspective. Mieux vaut partir vite et en beauté. 

    Just now, Boule75 said:

    Peut être le voient-ils juste comme un moyen supplémentaire d'assurance en cas de troubles, et quelque chose dont il serait de bon ton de disposer. Une fois qu'on est vraiment très riche, après le yacht, l'avion, les piscines sur le toits et le bâtiment à son nom à Yale, pourquoi se priver d'une vétille distrayante à quelques centaines de millions ? Ce n'est pas comme si ça allait manquer !

    Si en plus ça rassure madame en l'occupant...

    Ne mêle pas madame à ça: c'est vraiment surtout un trip de mecs: madame des hautes sphères ne voit pas pourquoi cet argent ne s'ajoute pas à son budget shoping, et si elle envisageait la survie dans un bunker, elle exigerait que le bunker d'à côté ait une rue marchande avec des boutiques de designers, sans quoi la vie serait insupportable. 

     

    22 minutes ago, c seven said:

    Boeing et d'autres géants américains soutiennent la taxe aux frontières
    Boeing, Pfizer, General Electric ou Caterpillar se déclarent favorables à une taxe qui pénaliserait les importations défendue par leader de la majorité à la Chambre.

    http://premium.lefigaro.fr/conjoncture/2017/02/21/20002-20170221ARTFIG00333-boeing-et-d-autres-geants-americains-soutiennent-la-taxe-aux-frontieres.php
     

     

    J'ai rien contre un relatif rééquilibrage entre ouverture et protection, mais il y a là beaucoup d'illusions: on l'a oublié depuis qu'on ne pratique plus, mais tout comme le libre-échange dérive en libre-échangisme, l'envie de protéger son marché se sert souvent d'illusions extrêmes du mercantilisme pour parvenir à ses fins. La rétorsion commerciale contre des mesures aussi brutales serait lourde, et le processus d'adaptation de l'économie long. 

  7. Actualité concrète à Trumpland: outre le cabinet, un président entrant a 549 postes à pourvoir qui sont suffisamment sensibles et importants (dans le sens où ils sont considérés comme jouant dans l'équilibre des pouvoirs) pour nécessiter un processus de confirmation par le Sénat. A ce jour, Trump en a pourvu 14, et n'a même pas (encore?) de candidats pour la majorité d'entre eux. Le ratio semble être pire encore dans les 4000 jobs directement pourvus par le président et qui n'ont pas besoin d'une revue et d'un vote par le Sénat (et les 24 000 indirects qui vont avec). 

    3 hours ago, Alexis said:

    La démarche est pour le moins irréfléchie. En cas d'effondrement écologique, économique ou social, ces milliardaires imaginent-ils que les foules et surtout les seigneurs de guerre qui ne manqueraient pas d'émerger les laisseraient tranquilles ?

    Ce qui est inquiétant c'est l'état d'esprit que révèlent ces projets, l'illusion qu'un individu ou un petit groupe pourrait s'en sortir tout seul si le monde va à vau-l'eau. Une personne consciente des risques d'effondrement de la civilisation industrielle dans les années ou décennies à venir doit s'employer à alerter et à participer à la réflexion politique pour tenter d'y parer. Et si cette personne est riche voire très riche, elle aura plus de moyens et d'influence que l'individu lambda.

    Mais un réflexe d' "égoïsme des élites", ou des plus riches, n'apporte strictement rien, en plus d'être parfaitement illusoire pour ceux qui imagineraient y trouver une solution personnelle et pour le reste tant pis.

     

    C'est clair que la logique survivaliste m'échappe complètement: qui a envie de vivre dans un monde post-apocalyptique? Des gens qui pensent y trouver le sens de la/leur vie? Des gens qui se font de sérieuses illusions sur ce qu'ils vont pouvoir faire, la "civilisation" qu'ils vont refonder? Des gens qui ne réfléchissent pas au-delà de l'horizon de la survie immédiate? Ou juste des gens sans imagination qui pensent que c'est un mauvais moment (supposément court) à passer, et auquel il faut survivre, avant que quelqu'un/quelque chose vienne tout ranger et réparer, pour que la vie reprenne. Ou bien, quand on parle de ces gens riches, sont-ce des gens qui s'imaginent, en faisant les trucs présentés dans l'article, être ceux en position d'être des "seigneurs" (parce qu'ils auront des ressources à revendre, un "château fort", des véhicules, des armes, peut-être même des hommes de main qu'ils embarquent avec eux dans le délire)? Y'a des éléments fondamentalement manquants dans le raisonnement qui guide cette idéologie; des pièces qui sont juste pas là, autant dans le concept que dans le cerveau de ceux qu'il anime. 

    Et je serais curieux de voir où ces gens bricolent leurs caches: au milieu de nulle part, probablement, voire sur des îles cool au climat agréable? Le plus probable est qu'il s'agit d'endroits où il n'y aura rien sur des centaines de kilomètres; dans une post-apocalypse, les distances deviennent quelque chose de significatif. Et c'est là que vient le truc qui m'amuse le plus: à moins d'avoir la vocation d'ermite, je vois pas ce qu'il y a de réjouissant à cette perspective. C'est quoi, au final, qui pousse ce truc? L'instinct de survie non filtré par un minimum de réflexion? 

     

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  8. 26 minutes ago, Alexis said:

     

    Deutsch. :happy:

    Pour les chiens militaires et policiers, oui. Pour les soldats, j'ai jamais entendu ça:happy:.... 

    27 minutes ago, Alexis said:

    Vous pouvez pas m'attraper, nananananère ! =====> [    ] 

    Bien sûr que si.... T'es trop flemmard pour courir loin, et trop accroc au forumage pour rester loin. T'as toujours la solution de l'incognito, mais je crains que porter un chapeau et des lunettes noires pour jouer du clavier n'empêchera pas de te reconnaître:wacko:

    Quote

    Non, on le voit à ce contre-exemple : "va chez les Grecs" se dit en Angleterre avec deux doigts, en France avec un seul.

    Et les Italiens avec un geste élégant et fluide de la main, qui part de sous le menton et s'en va dans l'éther.... Pour signifier le même message. Par contre.... Est-ce toujours chez les Grecs? Ont-ils la même image dans toute l'Europe? Que voilà un point commun sur lequel on peut bâtir bien des choses :happy:

  9. 2 hours ago, nemo said:

    Le premier de la S2 m'a un peu agacé avec ses facilités scénaristiques pour "réparer" la fin de la S1.

    J'ai persévéré et j'ai bien fait c'est amusant ils se moquent vraiment des codes (encore plus qu'en saison 1) tout en les respectant ce qui est très plaisant je trouve. L'intrigue avance aussi beaucoup plus vite que ce que je craignais en voyant le premier épisode ce qui fait que ça bouge pas mal. Bon c'est pas la série de l'années mais c'est un bon divertissement je trouve.

    Moi, j'ai adopté un nouveau mode de visionnage de la série: dès qu'il y a Quentin, je saute le passage. Et, ô surprise, les épisodes deviennent vraiment meilleurs ainsi. Cette série a vraiment plein de défauts, et loin devant les autres, cette maladie généralisée des séries américaines à s'enferrer dans une version extrêmement énervante et décidément trop insistante des émois sur-exagérés d'adolescents particulièrement narcissiques (ce qui n'est pas peu dire), mais je ne sais pas pourquoi, j'ai envie de savoir ce qui se passe ensuite, toujours envie de savoir où ça va. Il y a effectivement un certain niveau de liberté et de nouveauté dans certains aspects de la narration (le "bris" de codes mentionné plus haut), et ils n'hésitent pas à game-of-throner certains personnages. Le contraste entre l'extrême immaturité autocentrée de beaucoup des persos et, d'un autre côté, leur étonnante froideur et un grand égoïsme beaucoup trop cynique à d'autres moments, m'énerve parfois tant cela crée des personnages implausibles, souvent un peu trop mis au service d'un scénario qui a besoin de passer en mode avance rapide après s'être trop complu dans les longueurs de scènes "émotionnelles" dégoulinantes d'égocentrisme larmoyant. Mais malgré tout, j'ai toujours le goût de reviens-y, et ce alors même que la majorité des personnages tend maintenant à m'énerver: au début, seulement Quentin (depuis l'épisode 1, j'ai juste envie de le baffer profondément et répétitivement, et pas dans le sens "c'est le perso que j'aime haïr"), mais Alice a fini par me bourrer sérieusement (bonne chose qu'elle ait....), et Julia est juste devenue profondément exaspérante. Penny a des hauts et des bas, constituant une indispensable soupape de bon sens brutal, mais les scénaristes tournent un peu en rond avec lui, je trouve. Eliot et Margo me semblent aussi sur une mauvaise pente, ayant trop perdu de leur légèreté et versant dans ce misérabilisme permanent qui a l'air d'en venir à dominer toute la narration, comme un mauvais trip de dépression généralisée qui devient un peu étouffant. 

     

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  10. Pour ceux qui ont suivi/aimé The Good Wife, une série spin-off vient de commencer, The Good Fight, qui s'annonce en fait comme la première série de l'ère Trump, en tout cas la première ayant un peu de coloration politique. Elle se concentre sur le personnage de Diane Lockhart (interprétée par l'excellentissime Christine Baranski..... La mère très "analytique" de Leonard dans The Big Bang Theory pour ceux qui n'ont que ça comme référent :laugh:) qui perd tout ce qu'elle avait et était dans la précédente série (réputation stellaire en tant qu'avocate, job au top, rang social et politique), et se retrouve en plus dans un monde où Trump est président (scène d'ouverture hillarante), elle qui est une caricature de la façon dont on aime voir les "amis" et soutiens d'Hillary Clinton (hyper "liberal" sur les causes sociétales, plus ambigue pour ce qui concerne les "détails" comme la fiscalité ou l'économie, ultra-féministe....). Et de là, on se concentre sur comment elle et sa jeune partenaire (jouée par l'actrice anglaise qui incarnait une certaine sauvageonne répétant sans cesse à John Snow qu'il manque d'informations sur le monde:rolleyes:) se remettent de ce désastre (un scandale à la Maddoff d'un de leurs clients, dont elles ignoraient tout) en allant dans l'un des seuls endroits où elles ne sont pas tricardes, une association défendant la communauté noire... Et où elles sont les premières employées non-noires. 

    C'est très bien écrit, très bien mené, et y'a du fric sur l'écran (Ridley Scott fait partie des producteurs), et ça enchaîne sur l'ex-série "principale" avec des équipes rôdées. On peut trouver à contester dans la façon dont les questions importantes traitées dans l'histoire sont abordées (progressisme vs conservatisme, tel que vu par les progressistes), mais certainement pas à cause de la qualité du script (conscient de sa position non neutre, et lucide sur les points défendus), du casting ou de la mise en scène: c'est suffisamment bon pour que la chose devienne un vrai point de discussion de points de vue, entre adultes. 

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  11. 29 minutes ago, Alexis said:

    C'est une réalité indéniable.

    Je me rappelle d'ailleurs d'une étude - ça fait des années, je ne peux retrouver le lien - qui étudiant les éléments de "culture commune" au niveau européen, en pratique les marqueurs culturels tout ce qu'on peut connaître en matière d'histoires, de personnages, de mythes divers et variés etc. - non pas culture commune au sens par exemple monogamie et monothéisme ou athéisme, mais beaucoup plus détaillé et en même temps moins fondamental - en était arrivé à la conclusion que la seule culture européenne vraiment commune... est la culture américaine.

    Paradoxal à première vue, mais à y réfléchir pas vraiment surprenant. Les pays européens sont très divers entre eux - autour certes de bases semblables comme exogamie, liberté individuelle, démocratie etc. mais ces bases à la fois sont fondamentales et sont très loin de définir à elles seules une culture - et ce qui les rassemble, c'est avant tout l'influence à laquelle ils sont tous soumis de la part du pays occidental le plus puissant à une époque donnée. On pouvait dire au 18ème siècle que l'Europe était française, dans le sens non seulement que c'était la langue française qui servait à se comprendre entre pays différents, mais que la culture française était la référence connue de tous et celle qui influait sur le plus grand nombre de pays européens, leur créant donc des points communs objectifs.

     

    Différence quand même: la culture française était un référent commun au niveau des élites lettrées européennes: la culture américaine est le référent actuel pour beaucoup plus de monde que ça. 

  12. Vous vous rendez compte que vous vous prenez le chou sur rien du tout depuis plus de deux pages? C'est tellement rien du tout que la Suède n'est pour ainsi dire pas mentionnée du tout dans les médias US depuis la conférence de presse, alors que ces mêmes médias se déchaînent sur le moindre mot de travers de Trump, tout comme ils se déchaînent et matraquent sur le moindre propos anecdotique d'un politicien, pour peu qu'il soit connu. Et là, rien du tout sur la Suède. 

     

    Sinon, dans les trucs qui se passe concrètement aux USA: 21 Etats ont passé un ensemble de 46 mesures restraignant le droit et/ou l'accès au vote, mesures qui s'ajoutent à celles qui, déjà, existent bien souvent et sont tout sauf anecdotiques. Cela inclue de strictes "voter ID laws", un raccourcissement de la période de vote anticipé, des limitations sur le nombre de bureaux de vote (et ce dans certains endroits plus que dans d'autres), la fin de la "same day registration" (pouvoir s'inscrire et voter le même jour), la prestation d'un serment de vivre dans l'Etat où on s'inscrit pour pouvoir y voter (Oui, hallucinant! Un dispositif clairement fait pour les étudiants -nettement plus démocrates- qui sont rarement dans une université de leur Etat), l'obligation d'avoir un permis de conduire de l'Etat où on se trouve pour pouvoir y voter (une première aux USA).... La chose survient alors même que l'élection passée fut la première depuis les années 60 à s'être passée sans la protection du "Voting Rights Act" (la pierre angulaire des mesures issues du mouvement des droits civiques), et une élection où 14 Etats avaient déjà des mesures anti-vote très poussées. On voit donc la majorité GOP tout faire pour nier la démographie et assurer ses prochains résultats, sur fond d'une campagne désormais très active contre les pourtant imaginaires fraudes électorales (les chiffres sont infinitésimaux), que Trump a relancée dans le droit fil de son obsession pour sa "victoire technique mais pas démographique". 

    Pour mémoire, des think tanks de toutes obédiences nient l'existence de fraudes électorales significatives (même à l'échelon local), et la justice américaine a conclu plusieurs fois qu'il y avait en revanche de vraies politiques ciblées (de la part du GOP exclusivement) de "voter suppression": le 4th Circuit of Appeals l'a par exemple conclu en Caroline du Nord. Au Texas, il est estimé que plus de 600 000 électeurs (quasi exclusivement noirs et latinos) ont été de fait déchu de leur droit de vote par les "voter ID laws" de l'Etat. Vu le mouvement en cours, et la posture de la Maison Blanche sur le sujet (essentiellement encourager), il est probable que cet effort de suppression d'électeurs va s'amplifier: toutes les organisations, ACLU et NAACP en tête, qui mènent la lutte en justice pour bloquer autant de ces lois que possible, sont mobilisées et vont devoir trouver des ressources supplémentaires pour poursuivre le combat à la nouvelle échelle qu'il est en train d'acquérir, mais ça s'annonce difficile vu que sitôt un de ces textes blackboulé par un juge, le parlement de l'Etat concerné en ressort une mouture à peine modifiée, prête au vote (surtout quand les élections sont en vue.... La Justice est si lente: qu'importe si une loi est dégagée juste APRES l'élection). Le nouvel Attorney General, Jeff Sessions, pour la première fois depuis longtemps, ne sera certainement PAS du côté des "voting rights": il a un certain passé dans ce domaine, tout comme d'ailleurs, le nouveau Secretary of Labor (Alexander Acosta) dont on parlait un peu plus haut, qui, quand il était dans le gouvernement Bush Jr (Assistant Attorney General for Civil Rights), a activement participé à de multiples efforts de "voter suppression" (soutien à des purges d'électeurs -surtout de minorités- par des Etats, soutien aux efforts massifs de gerrymandering....). 

     

    Intéressant d'ailleurs de mentionner le nouveau Secretary of Labor, Alex Acosta: son passé de juge pourrait refaire surface, notamment en lien avec cette affaire de 2008 que j'avais mentionnée en mai dernier (sans savoir alors qui il était ou quel était son lien avec les faits):

    Le milliardaire/proxénète/maître-chanteur Jeff Epstein avait bénéficié d'une peine outrageusement légère au regard des faits (18 mois de prison, dont il a servi 13, dans un établissement privé "de luxe"; autorisation de sortie de quelques heures par jour, 6 jours par semaine, pour mener ses affaires :mellow:), et qui était alors le state attorney (Floride) chargé de l'affaire (procureur et négociateur de l'arrangement final)? Mister Acosta. Le deal qu'il avait conclu incluait surtout de ne pas transférer les accusations au niveau fédéral (moins complaisant, peines plus lourdes) si l'accusé plaidait coupable aux accusations du niveau de l'Etat, ce qui semble, vu la situation, avoir été un win-win pour Epstein, et une défaite pour le public.... Mais peut-être pas pour le procureur qui lui enregistrait une "victoire" officielle contre un méchant milliardaire, tout en en faisant une victoire légère impropre à froisser le très riche homme d'influence et ses nombreux amis-clients (dont, comme mentionné dans mon précédent post, Bill Clinton, mais aussi.... Donald Trump). 

  13. L'interrogation est légitime quand au fonctionnement des institutions, mais le nombre de bémols qu'il faut apposer est conséquent. Pour ce qui concerne les services de renseignement, avant de présupposer de leurs intentions, il faudrait souligner certains trucs basiques, comme le fait que beaucoup dans ces agences, idéologies et conception du rôle de l'Amérique à part, peuvent simplement avoir été choqués par l'ignorance du nouveau président, mais plus encore par son attitude plus que cavalière avec les principes les plus basiques de la sécurité, et par sa propension à balancer indifféremment mensonges et vérités publiquement. Avec le précédent d'un vice président ayant révélé l'identité d'un agent (Valerie Plame) par simple rancune contre son mari, et le fait que révéler des infos sensibles, même des détails, peut résulter dans la mort ou la fin de carrière d'un agent, on peut comprendre que certains n'aient pas envie de se résoudre à constater leur impuissance et renvoient la balle comme ils peuvent. C'est d'autant plus vrai qu'il s'agit sans doute plus du fait d'individus que d'une action concertée et pensée par une cellule de crise multi-agences élaborant une stratégie de guerre irrégulière contre son propre commandant en chef. 

    Mais dans le monde "réel" (pardon de l'expression) de Washington, ce genre de fuites vient à 90% de "la colline" (le Congrès) qui a accès à beaucoup d'infos sensibles, et pas des agences de renseignement; certes, des agents peuvent utiliser les parlementaires pour faire le boulot de diffusion à leur place, mais l'essentiel de la volonté et de l'intérêt de telles fuites se trouve chez les seconds. Si on ajoute en plus l'importance anormale des fuites issues de la Maison Blanche même, on a l'essentiel du problème, très loin devant un supposée complot (même en ordre dispersé) des barbouzes. En revanche, ce genre d'article est très illustratif de la posture de la presse et de la classe politique, qui est de se retourner contre ceux qui n'ont pas accès au débat public, soit les dits agents de renseignement. Bien commode de dire que les fuites viennent surtout de chez eux; même si c'est un secret de polichinelle que quand de tels scandales éclatent, l'essentiel vient du personnel politique, il semble plus important de dominer la "narration" dans les médias. Je renvoie à ce qui est encore le ton du débat aujourd'hui sur l'invasion de l'Irak en 2003, qui voit l'essentiel du personnel politique (surtout à droite) mettre la responsabilité sur un renseignement complètement à côté de la plaque. Les mémoires semblent courtes, puisqu'on devrait se souvenir que les grandes agences de rens à l'époque n'étaient "pas du tout convaincues" (langage diplomatique de leur part) par la présence d'armes de destruction massive en Irak, et encore moins par la thèse liant Baghdad au 9/11. Mais la Maison Blanche a fait tonner son récit dans les médias, utilisant tous les outils de la désinformation et de la manipulation des journalistes (pas très regardants et ne demandant qu'à être complices contre de l'accès, surtout en période post-attentat où faire rouler les tambours de guerre et le patriotisme consensuel était de bon ton et rentable), et utilisé les appointés politiques à la tête des agences pour produire des rapports pour ainsi dire sortis du cul de Cheney. 

    Par ailleurs, pour revenir au débat présent, on retombe vite dans le même travers que pour Hillary Clinton: on s'excite sur les fuites, la "russian connection", les méchants complotistes planqués dans l'appareil d'Etat, on blâme wikileaks et tout "whistleblower", et on pointe des doigts dans toutes les directions, en oubliant les faits de base (dont une petite partie, celle sur Flynn, a pu être admise cette semaine) dont ce qui devrait avant tout être débattu est la véracité. Clinton a pour l'instant évité tout problème quand aux faits plutôt méprisables de corruption systémique et de financements par des puissances étrangères et des grandes entreprises, et quand à ce qui touche les faits de collusion entre elle et certains médias et journalistes. Trump est en train d'éviter pareillement la masse de trucs qu'on sait déjà de façon sûre sur lui et ses affaires (notamment l'origine d'une énorme part de son endettement). Mais apparemment, ce qui est soudain important, c'est comment ces infos peuvent parvenir dans les médias. 

    Enfin, et en poursuite directe de ce qui précède, un autre bémol réside dans le cadre toujours plus contraignant pour les "whistleblowers" (lanceurs d'alerte): avec les affaires Manning et Snowden, mais aussi un tas de changements opérés pour les entreprises privées, la législation, déjà très (beaucoup trop, parce que ça gêne du monde) restrictive pour ce qui est de donner une chance à ces gens de révéler des secrets puants, est devenue un vrai barrage. Quand on crée un bouchon là où tout ce qu'il y avait était une soupape déjà quasi verrouillée, faut pas s'étonner que la vapeur force sa sortie.... Parce qu'il y en a vraiment beaucoup. 

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  14. 17 minutes ago, Wallaby said:

     

     

    Être un faucon c'est le contraire de savoir prioriser. C'est vouloir toujours plus de guerres. C'est faire feu de tout bois pour exiger une guerre. C'est crier qu'Obama est faible à chaque fois qu'Obama opte pour la diplomatie ou pour une demi-mesure (comme en Syrie où il arme les rebelles mais sans que cela ait un impact).

    Être un faucon, c'est avoir un marteau dans la main et proclamer que chaque problème est un clou (discours d'Obama à West Point, 28 mai 2014).

    En tout cas c'est comme cela que je vois Mc Cain, et si tu as des éléments tangibles, vérifiables prouvant que McCain "sait prioriser", je suis tout ouïe.

    Preuve à charge : ils ont approuvé la guerre d'Irak alors que la guerre d'Afghanistan n'était pas terminée.

    Le seul qui dit clairement que la Russie n'est pas en tête de sa liste c'est Trump. Je te mets au défi de trouver une seule citation de McCain disant que la Russie n'est pas en tête de sa liste.

     

    En tête de liste des conflits actifs à mener? L'Iran est en tête de liste; sois sérieux, on peut dire beaucoup de choses de McCain, on peut certes affirmer qu'il sera le premier à monter au créneau pour brandir la "menace rouge russe" (il est vieux et traumatisé de guerre, ça s'excuse:laugh:) et recommander une politique active contre eux, un soutien fort et public aux Ukrainiens et tout ce qu'on veut, mais quand à en faire une guerre ouverte avec une puissance nucléaire, il est pas taré non plus et n'a jamais recommandé autre chose qu'une position plus "forte" (les républicains adorent ce langage infantile, "viril" et vague de force vs faiblesse), dans le pur style du privilège de l'opposition, ou du non-décisionnaire, à dire n'importe quoi. En revanche, recommander la guerre contre l'Iran, y compris comme méthode préventive, il le fait depuis bien avant 2008. 

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    Des faucons qui "savent prioriser" ?!!!

    Mais oui, faut pas confondre le fait qu'ils sautent avec excitation sur la moindre occasion où le sujet revient dans l'actu et en profitent pour recaser leur éternelle litanie (souvent même pas updatée), avec le fait qu'ils pourraient recommander la guerre omnidirectionnelle simultanée, ce qui là est une caricature: ils sont pas totalement cons ou fanatiques, et connaissent les limites militaires, sans compter que (déjà mentionné) l'idée d'un conflit avec un Etat muni d'une dissuasion nucléaire vaste et complète n'est pas si tentante, même à leurs yeux. Ce genre d'activisme médiatique gratuit, en revanche, les sert bien vis-à-vis de leurs sponsors corporate, et plus encore, les maintient dans l'actu parce qu'avec le temps, c'est devenu leur gimmick: personne ne va jamais demander son opinion à McCain sur la santé, l'éducation, la fiscalité, l'aménagement du territoire, l'écologie, les finances.... Il est "typecasted" sur ces sujets, et c'est le seul pour lequel il recevra de l'attention médiatique, donc le seul par lequel il se maintiendra en vie politiquement et gardera du poids: il doit donc jouer sa partition (oui, c'est un cercle vicieux, parce qu'il doit toujours faire plus). 

  15. 2 hours ago, Pseudonyme said:

    Il serait surtout inquiétant que McCain et son lèche botte Lindsey Graham ne passent pas leur temps à s'inquiéter publiquement de ce que fait Trump et de son attitude vis à vis de la Russie. Ces deux là ne s'arrêteront pas tant qu'ils n'auront pas ce qu'ils veulent c'est à dire au minimum une nouvelle guerre froide.

    Ces deux grosses ordures n'ont pas d'autre rôle : tout faire pour pourrir les relations avec la Russie, promouvoir l'option belliqueuse dans pratiquement tous les conflits et demander toujours plus de budget pour l'armée.

    Ils sont infiniment plus dangereux que Trump et son entourage, amusant que les média s'empressent pourtant de constamment publier leurs propos dès qu'il s'agit de Trump.

    Je m'insurge gravement contre ton propos: tout le monde sait que Graham n'est pas le lèche-fion de de McCain.... Ils sont un couple! 

    Et n'exagérons rien sur leur bellicisme: la Russie n'est pas en tête de leur liste, l'Iran est loin devant, et ils savent bien que les USA ne peuvent pas être à ce four et ce moulin en même temps. Ils savent prioriser. 

  16. 1 hour ago, zx said:

    Y a les elections du mid term qui arrivent l'année prochaine (Novembre 2018) Congrès & Sénat 1/3,  si Trump continue à dégringoler dans les sondages US, il a peine un mois après son élection(38% pour, 56% contre, un record pour un président), il va y avoir de la casse côté des sénateurs et députés et ils vont commencer à se poser très sérieusement des questions sur le leader ship de Trump et beaucoup vont retourner leur veste, car ils regardent tous les sondages surtout ils se révèlent très mauvais. Ca laisse quelques mois pour continuer comme il le fait avant de se faire atomiser.

    http://www.gallup.com/poll/201617/gallup-daily-trump-job-approval.aspx

    Ne passons pas en phase électorale pour encore quelques semaines/mois, par pitié! Près de 2 ans d'infos américaines en mode "campagne permanente" ont été assez tuants. Les sondages ne sont pour l'instant pas vraiment utiles pour prédire quoique ce soit: c'est encore trop loin. Je sais qu'on a facilement l'impression qu'il est là depuis 4 ans, mais ça fait juste 4 semaines! Trop de choses peuvent se passer d'ici aux midterms pour commencer à déjà évoquer la chose. Le seul point pertinent où cela risque de jouer pour l'instant est effectivement le niveau de nervosité des élus républicains, donc le rapport de Trump avec sa majorité, mais même à ce titre, cela restera limité parce qu'ils ont un agenda à faire passer et que, quoiqu'il en dise, Trump ne connaît rien aux sujets de gouvernance, sa Maison Blanche (dysfonctionnelle, sous-staffée, divisée, remplie de sycophantes) a une capacité de traitement sous-développée; il repose en fait entièrement sur le GOP pour produire des textes dont il serait infoutu de négocier la teneur (le business normal entre exécutif et législatif) hors de quelques articles avantageant tel ou tel business (ceux-là sont produits en interne par les "vous-savez-qui" marécageux qu'il a nommé). 

    Ceci dit, Trump lui-même s'est remis en mode campagne -qu'en fait il semble incapable d'abandonner- en allant faire un meeting électoral en Floride (où il passe tous ses WE à grands frais pour le contribuable) au nom de son "comité 2020". 

    Mais l'un des points qu'il faut garder à l'esprit pour 2018 est que les hasards du calendrier électoral ont fait que ce sont, avec une forte majorité, des sièges démocrates qui sont en jeu. Cela laisse un peu plus de répit aux républicains: il y a certes possibilité de changement de majorité dans les deux chambres, mais c'est mathématiquement plus compliqué pour les démocrates. Surtout avec ce qui se passe actuellement dans le parti, où l'establishment reprend du poil de la bête et n'entend pas se laisser contester par des "insurgents" déployant tous les moyens possibles pour imposer sa narration dans les médias, manoeuvrant et dépensant pour rester en place. La première grande bataille bat son plein actuellement, avec un résultat attendu peut-être (la date n'est pas légalement obligatoire: ça peut traîner plus) pour le WE prochain: l'élection à la direction du DNC: 9 candidats sont en lice, avec une polarisation qui semble s'articuler autour de Tom Perez (Secretary of Labor sortant), le candidat "establishment" (soutenu par Joe Biden), et Keith Ellison (élu musulman du Minnesota) pour le camp "progressiste" (soutenu par Sanders et Warren, mais aussi quelques figures de l'establishment -Reid, Schumer- qui doivent essayer d'apprivoiser et de circonscrire la "bête" qui s'est créée pendant les élections). 

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  17. 11 hours ago, Shorr kan said:

    Pour la Cisjordanie :

    - Les jordaniens ne veulent pas de plus de palestiniens comme l'a précisé plus haut Joab.

    - Les palestiniens préfèrent un Etat à eux tout seul et ne pas être annexé et/ou administré par des tiers car, et on en vient au fond de l'affaire, c'est parce qu’il faut intégrer une bonne fois pour toute qu'il existe un nationalisme palestinien autonome avec un groupe de gens qui se pensent comme un peuple à part entière.

    C'est surtout con qu'il n'existe pas, en l'état des choses, un territoire capable de soutenir ce nationalisme et la population qui le brandit. Qu'on le veuille ou non, la géographie parle aussi, et les territoires des Palestiniens ne sont pas vraiment calibrés pour faire vivre une population si conséquente (surtout si on commence à parler de retours), et encore moins de constituer une entité étatique viable. 

  18. Comme le dit l'article, il est fort douteux que la police enquête sérieusement sur elle-même, et ce président a plus de chances d'être en train de la jouer spin doctor que d'être sincère: il fait des grandes phrases, joue les ingénues, essaie d'incarner l'homme honnête trahi par de vils subordonnés ayant sali  la "pureté" d'intention de ses "méthodes simples et innovantes", et c'est tout. Il trouveront sans doute quelques boucs émissaires censés incarner la "pourriture" policière (quelle que soit la méthode de "sélection" en interne: les plus impopulaires, ceux ayant fait des conneries vraiment trop voyantes.... Voire des délinquants qu'on habille en flics pour l'occasion avant de les juger sommairement et de les exécuter), qui seront sévèrement punis pour l'exemple, on publiera des chiffres de licenciements/départs qui feront impressionnants dans les médias et auront ou non un rapport avec la réalité (un classique: inclure les départs en retraite d'une ou deux années, plus le volant normal de démissionnaires et licenciés pour faute.... Plus un petit gonflage pour la forme), et on organisera surtout beaucoup de publicité pour donner l'illusion que quelque chose se passe. Et dans les faits, il n'y aura aucune opération main propre, et certainement aucune "révolution culturelle" en interne. 

    Autre possibilité, plus préoccupante pour Duterte: il est plus en danger qu'on ne le croit (faudrait savoir quel est l'état d'humeur réel du pays sur le sujet), et son ego lui fait faire cavalier seul et nier toute responsabilité même hors du champ des caméras, le faisant se retourner sauvagement contre la police, qui n'appréciera pas la manoeuvre. Mais quelque part, je doute de la chose (non que son type de personnalité ne soit pas capable de s'auto-absoudre de responsabilité dans ce genre de cas: Trump est du même type: c'est toujours la faute des autres), autant à cause du passé du gars que parce que ce genre de dirigeant ne peut pas se passer du soutien de ceux qui ont les flingues. 

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  19. 1 hour ago, Boule75 said:

    mais tout le monde sera touché par le souffle.

    Qui en plus ne sentira pas bon.... Puisqu'il viendra d'un marais et d'un type qui sort beaucoup de choses et de propos du fond de son cul :rougitc:.

     

    Sinon, je propose d'entamer un grand effort pour constamment rechercher de nouvelles formules et expressions afin de varier les sempiternels adages et éléments de sagesse profonde et populaire que nous assénons.... Une façon prétentieuse d'introduire une formule alternative à celle décrivant ce qui arrive quand on cherche à débattre avec un troll (ou se lancer dans une twitter war avec Trump) en empruntant la métaphore du jeu d'échec avec un pigeon... Formule qui m'a fait kiffer dans mon état présent de semi-ébriété (qui fait que je regretterais sans doute ce post demain): "Never wrestle with a pig. You get filthy and besides, the pig likes it" (ne faites jamais de la lutte avec un cochon: c'est salissant et le cochon aime ça). 

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  20. 5 hours ago, Alexis said:

    Et il lui demanda : " Quel est ton nom? " Et il lui dit : " Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. "

    (Marc, 5, 9)

     

     

    Merci de m'y faire penser: le deuxième épisode de Legion est dispo en streaming depuis ce matin:happy::happy:

    Et oui, il y a une légion de banquiers à la Maison Blanche. 

     

    Sinon, une info que j'ai vue passer ce matin (pas de source: je l'ai vu sur 2 chaînes différentes), qui est à la fois très anecdotique, mais à mon avis lourde de signification pour l'avenir immédiat et peut-être plus: plusieurs sondages ont révélé que l'actualité politique made in Trump, et le tempo des chaînes d'info, stressaient lourdement les Américains et amplifiaient beaucoup de tendances lourdes dans les comportements, notamment la polarisation politique et ses ramifications dans la vie personnelle des individus, particulièrement au sein des familles. Le nombre de divorces et séparations, de membres d'une même famille coupant les ponts, ou d'amitiés brisées, a apparemment été beaucoup plus élevé que ce qu'on a pu constater pour d'autres élections, et, plus significatif encore, la chose ne s'est pas arrêtée au lendemain de l'élection, mais a continué, voire s'est amplifiée (plus difficile à déterminer). Entre autres choses, cela révèle que les Américains sont beaucoup plus plongés dans l'actualité et la politique qu'ils ne l'ont été depuis plusieurs décennies: nombre de titres de presse écrite, notamment le "failing NY Times" -selon Donald- ont un boom durable de lectorat et, ô miracle, commencé à recruter et changer leur personnel pour avoir plus de journalistes d'investigation -le terme était devenu grossier dans le métier, avec des professionnels demandant sincèrement si c'était légal :blink:. Plus encore, les Américains sont beaucoup plus engagés qu'il y a encore 2-3 ans (ou 8-10ans: c'est pas juste à cause d'une année électorale), prêts à s'investir dans une activité politique (et c'est beaucoup plus d'un côté que de l'autre), comme en témoignent la plupart des associations et organisations citoyennes ou activistes, génériques ou "spécialisées" (sur une cause), qui ont du mal à gérer l'afflux (même des organisations classiques et moins "trendy" ont vu les effectifs se pointant à des réunions d'info faire plus que décupler). 

    Le schéma global renvoie au post que j'avais fait récemment sur le niveau de polarisation de la politique américaine, et son impact durable et croissant sur la société (les familles, la nuptialité, les mentalités, le degré d'ouverture à l'autre, sources d'infos, tendance au tribalisme....) et la géographie urbaine: c'est, à cet égard, très préoccupant, en ce qu'on a aussi l'impression, au-delà de l'enthousiasme militant et de l'implication dans le débat, de voir des camps se définir toujours plus nettement, et évoluer de plus en plus en vase clos, y compris pour leur univers médiatique (ce qui relativise encore plus l'idée qu'il y a UN débat national, désormais concurrencé par deux sphères partisanes plus fermées -surtout celle de droite), avec un espace "entre-deux" qui se réduit, plus ou moins formellement sommé de choisir un côté dans chaque polémique. De même, de plus en plus de choses sont politisées, jusqu'aux produits de consommation et marques, mais aussi les films et séries, les interviews.... Tout est prétexte à la prise de position, que le sujet ait été ou non politique à la base: on réagit politiquement à tout. 

    Sur la politisation d'absolument tout:

    Un des trucs qui m'amuse là-dedans, c'est de voir que les grandes marques se trouvent plus embrunguées dans les crises politico-médiatiques, tel produit, telle décision, tel investissement.... Pouvant se retrouver sous les feux de la rampe pour de bonnes et de mauvaises raisons. Et pataugeant lamentablement pour essayer de se dépatouiller de telles crises mauvaises pour le business (voir le récent cas d'Uber). Et ce beaucoup plus qu'avant. C'est peut-être la voie la plus productive de l'activisme politique, surtout contre des grandes boîtes qui se sont depuis longtemps tant investies en politique au point d'aujourd'hui y peser plus que la population: juste retour des choses si, en retour, leur corruption active et permanente se retournait contre eux, avec une actualité politique qui à son tour envahirait leurs affaires quotidiennes comme ils ont envahi l'activité des parlements. 

     

    Sur la polarisation politique et sociale, et les liens poule-oeuf entre les deux:

     

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  21. 2 hours ago, Alexis said:

    Il n'est en tout cas pas surprenant que Trump ait envie de reprendre en main les services de renseignement. Ça ne m'a pas l'air non plus bien original qu'un nouveau président, aux Etats-Unis ou dans d'autres pays, nomme de nouveaux responsables.

    La qualification de Feinberg pour ce poste peut poser quelques questions. Qu'est-ce que la gestion de fonds de couverture a à voir avec le métier d'espion, je voudrais bien le comprendre...

    Mais : "flippant" ? Pourquoi ?

     

    En prolongement de ce que dit Ciders, je dirais que ça peut rendre nerveux de voir un "tsar" (les ricains utilisent beaucoup l'expression pour de tels appointés extraordinaires agissant autant que possible hors du cadre institutionnel et disposant de larges pouvoirs) chapeauter TOUS les services de renseignement pour y mener, ne nous cachons pas de la chose, des purges, sur des critères qui seront aussi arbitraires que possible (et déterminés par celui qui donne la mission, l'orangé qui en sait encore moins sur le business), et d'autant plus que le gars ne vient pas du milieu (ce qui est modérément grave), mais surtout pas du métier (ce qui est très grave).... Tout en étant un gros actionnaire d'une boîte à la réputation douteuse, Dyncorp (armée privée, "sécurité", "conseil stratégique" et "renseignement économique"), et un "cronie" de plus issu du marais. On aime voir un boursicoteur de plus avoir accès aux bijoux de famille les plus sensibles, et les barbouzes privées (qu'il amènera avec lui comme assistants) avoir la main haute sur la plus large concentration de renseignements de la planète? Qui plus est avec comme but avoué de purger ces organismes de tout ce qui ne chante pas les louanges du leader maximo? 

     

    Quote

    Par ailleurs, le remplaçant d'Andrew Pulzer comme secrétaire au Travail sera Alexander Acosta, premier Hispanique du gouvernement Trump.

     

    2 hours ago, rendbo said:

    Mince, il n'y a déjà plus de blanc valable dans son entourage qu'il en soit obligé à demander à un "ex-alien" du sud de venir à la rescousse ? C'est plus ce que c'était, et les gens qui ont voté pour lui vont finir par s'y perdre...

    C'est un cubain de Miami né avant les années 80 (= ultra à droite, radicalement anti-castriste, ancré à vie au GOP dans ses franges dures.... Non, ce n'est pas du profilage racial, c'est comme ça que ça marche), et un banquier (ex de chez Lehman Brothers pour la référence.... Donc il a fait ses classes chez l'un des cousins défunts de Satan:mechantc:), soit un candidat idéal pour le GOP. Je noircis un peu, mais on va dire que c'est un choix plus conventionnel pour la droite dure

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  22. 34 minutes ago, Boule75 said:

    Dans la série conflits d'intérêt et familiaux, mic-mac chez les Trump à propos d'équipes de sport et du poste d'ambassadeur en France.

    Quelqu'un pour dèbrousailler l'arbre familial ?

    L'arbre familial est pas compliqué..... Celui des intérêts commerciaux de tous les membres l'est infiniment plus. Il y a le même problème avec l'ambassade au RU, et Colbert signalait hier que le gars prévu pour être ambassadeur en Autriche est aussi un copain milliardaire qui s'estime "qualifié" pour le poste parce qu'il est amateur de musique et connaît le film The sound of music (un grand classique musical qui se passe en Autriche en 1938) par coeur. Mais bon, ça fait un bail qu'un grand nombre d'ambassades sont juste des goodies pour les copains, leveurs de fonds, bundlers et alliés politiques ayant besoin d'une retraite. 

    12 minutes ago, Wallaby said:

    http://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/0211806123794-trump-veut-faire-surveiller-ses-services-de-renseignement-2065515.php (16 février 2017)

    Donald Trump réfléchirait à nommer Stephen Feinberg pour faire un large état des lieux des services de renseignement.

    Selon eux, Steve Bannon, Jared Kushner et des législateurs républicains auraient évoqué le fait que Feinberg prenne la tête du service clandestin de la CIA.

     

    Là, c'est flippant. 

  23. 2 minutes ago, Ciders said:

    Si les Anglais font ça, on n'aura qu'à leur couper l'approvisionnement en brocolis et en laitues. Ils feront très vite moins les malins... hin hin hin !

    Sinon, ils peuvent essayer. Çà se finira devant l'OMC et ils perdront. Mais ça prendra du temps. En revanche, ça leur coûtera en image publique et ça pourrait donner la même idée à d'autres pays (du cheddar polonais, ce serait drôle tiens).

    Ouaaaaiiiiiis! Je vais lancer une ligne de production de Marmite française:amusec:.... Eeeuuuh:sinterrogec:.... En fait..... Peut-être pas:destabilisec:

  24. 36 minutes ago, Ciders said:

    Le coup des mauvais conseillers qui altèrent le jugement des princes... au bout de trois semaines ?

    Ben, c'est à ça que servent les "conseillers": quand c'est le patron qui pète, c'est eux qui puent, pour reprendre la formule. Mais Priebus est une autre paire de manche; peut-être qu'il n'est effectivement pas compétent (il n'a jamais eu de mandat d'élu: c'est un Hollande homme d'appareil), mais il est LE conduit vers la majorité parlementaire, la caution du GOP à la Maison Blanche, ce qui lui donne du poids (malgré lui, parce qu'il ne semble pas être une personnalité très forte) tout en étant la cible privilégiée des gens comme Banon. 

    Quote

    Sinon, Trump veut encore attraper des... ah non pardon, des responsables de fuites. Et n'y voyez aucun mauvais esprit de ma part !

    Petit problème quand même: une bonne partie des fuites semble venir de gens qui appartiennent aux agences.... Qui seraient chargées d'enquêter sur les fuites :laugh:

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