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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 53 minutes ago, Conan le Barbare said:

    J'avais lu ce billet sur FM hier et j'ai eu la même conclusion que toi, le type fait un constat... et propose des explications complètement à côté de la plaque. C'est particulièrement frappant sur sa vision des guerres d'Afghanistan et d'Irak où l'on voit bien qu'il n'a toujours pas compris que c'était des guerres culturelles avant d'être des guerres militaire... Il est clair que sa réflexion s'arrêter au bout de son canon.

    C'est ça, ou il profite juste de l'occasion pour lancer une charge spécifique sur la bureaucratie militaire, en tout cas celle de l'USMC qui régit la gestion des ressources, la recherche (tactique et technique), la doctrine et les processus d'acquisition, mettant de côté sciemment les aspects plus fondamentaux.... Même si j'en doute: plus je lis des textes américains, plus cette tendance automatique à tout réduire au purement tactico-technique, à cette conception fondamentalement mécaniste de la guerre, s'affirme clairement. Ils ont l'air de présenter tous les problèmes et nécessités d'adaptations comme réductibles à la gestion des changements nécessaires dans l'entraînement, la tactique des unités ou les processus de design et d'acquisition des matériels. Ces guerres ont montré l'ineptitude, ou plutôt le gaspillage d'un modèle occidental sans stratégie ou compréhension des conflits auxquels ils faisaient face (ou plutôt, sans volonté de les comprendre, voire même de les résoudre), compensant par l'empilement de dépenses (et de programmes chiffrant en dizaines ou centaines de millions de dollars contre des "programmes" insurgés comptant en milliers ou centaines de milliers), mais apparemment, ceux qui veulent reconnaître qu'il y a problème, surtout aux USA, sont encore majoritairement pour avancer des explications avant tout techniques. Jusqu'à preuve du contraire, la tactique n'a pas été un problème majeur; plutôt le contraire, non? Il est cependant très vrai que le processus d'adaptation eut pu être bien moins cher, et surtout beaucoup plus efficacement géré, et donc plus cher, plus rapide et plus pertinent.... Mais ça n'aurait rien changé aux résultats d'ensemble, sinon que la facture, humaine, matérielle et financière, aurait été moins lourde. 

  2. 12 hours ago, Berezech said:

    Note qu'Octavien-César-Auguste part pas non plus de rien. Il a du fric (ou plus exactement ses proches parents lui en prête), achète immédiatement les soldats de son papa adoptif et arrose le peuple de thune, en manipulant Cicéron se fait nommer sénateur avec le droit de voter comme les Consuls en grillant tout le cursus honorum (en s'appuyant sur des sénateurs pas vraiment rassuré par Antoine dans l'immédiat après meurtre de César). Et puis deux génies, Aggripa et Mécène, qui viennent appuyer un mec déjà exceptionnel. Le décès (prématuré) des deux consuls de 43 fait de lui le patron de Rome (il est élu Consul).

    Octavien n'a pas, en 44, le genre de fric qui peut acheter des légions et l'héritage de César (gigantesque) est long à venir (long à inventorier et bouger, mais surtout, retardé par Antoine qui bloque la loi reconnaissant l'adoption).... Et beau papa (Lucius Marcius Philippus), son seul proche et soutien de renom à ce moment, n'a ni le fric (très dépensier) ni le goût du risque (sa famille est un archétype des "centristes opportunistes") pour soutenir Octavien. Le ralliement de troupes n'arrive qu'avec le "nom" de César (et son fort impact auprès des vétérans de Gaule) et son retour rapide d'Illyrie pour griller la politesse à Antoine, toujours lambin et procrastinateur. On soupçonne cependant -et c'est dans la correspondance de Cicéron- qu'Octavien a réussi à choper sans que ça se sache le trésor de guerre (28 000 talents) que César avait amassé pour la campagne parthique (et qui se trouvait à Brindisi, prêt à embarquer, soit sur le chemin de retour d'Octavien), et qu'il a ensuite intercepté (entre Brindisi et Rome) le tribut annuel d'Orient à Rome; ce serait avec ça, et sa "name recognition" auprès des légions encore en Italie, qu'il a pu rallier les troupes qui lui ont permis de survivre lors de ces premiers mois (parce qu'il ne fait guère de doute qu'Antoine, l'héritier présomptif, l'aurait fait buter). Agrippa est encore jeunot à ce moment, pas très expérimenté (juste la campagne d'Espagne contre les Pompéiens, la dernière de César, plus peut-être la campagne d'Afrique avant cela, mais les deux à bas échelon): Salvidienus est encore le militaire le plus expérimenté côté Octavien à ce moment, mais même lui n'a jamais dirigé d'armée (juste une belle charge de cavalerie à Munda, la dernière bataille de César -et sa plus sanglante). 

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    T'es cruel avec Marc Antoine (ou la série Rome me l'a trop rendu sympathique, au choix). Certes une fois dans ses provinces orientales il fait de la m****, mais avant ça c'est un général capable, à l'occasion un politicien compétent (même si il a clairement une mentalité d'aventurier plus que de stratège comme octavien).Il gère plutôt bien son steak après l'assassinat de César. Et il partait lui aussi avec de gros handicaps. Il était plébéien, pas un papa très réputé (il nous a laissé une petite merveille étymologique par son nom), plutôt pas en très bon rapport avec César sur la fin, détesté par les Optimates ... pas un gros capital monétaire initial (presque tout acquis par pillage, corruption et proscription). Bref, un personnage qui a certes une attitude grandiloquente, mais il ne mérite pas d'être comparé à Trump qui n'a pas un dixième de ses qualités.

    Ouais, Antoine plaisait aux femmes, et pas pour son fric. Et il ne mettait pas d'autobronzant. Mais attention, quand tu dis "plébéien": Antoine était de la plus vieille noblesse plébéienne, et patricien par sa mère (cousine de César); la gens Antonia avait l'un des plus grands noms de Rome (avec des branches patriciennes et plébéiennes), avec tout plein de consuls, prêteurs, censeurs, augures et pontifes dans l'ascendance, et si son père avait été ridicule et son oncle (Gaius Antonius Hybrida) un monstre (contre qui César a mené son premier grand procès), son grand-père fut un triomphateur et l'un des plus grands orateurs de l'histoire de Rome (et apparemment, ce genre de trucs vous donnait du poids). Et en 44, si lui-même est fauché (et célèbre pour son endettement), il est financé par sa femme, Fulvia (petite fille de Gaius Gracchus), alors la femme la plus riche de Rome, et il se gêne pas, en ces temps où les règles fonctionnent moins, pour se servir (jusqu'à un certain point) dans le Trésor. Il est, de même, le seul consul en exercice (César était l'autre en 44), et non seulement Lépide radine aussi sec à Rome avec une légion (au service d'Antoine, donc), mais en plus, pendant quelques jours, tout le monde croit, lui compris, qu'il est l'héritier de César, et c'est lui qui contrôle les archives du grand homme (donc les listes de clients): rien que cette apparence est vite mise à profit en ces instants cruciaux. A ce stade, la très forte "name recognition" qu'il a acquise, et le statut d'héritier apparent, valent de l'or: même s'il n'a pas l'argent de César, il chope la majorité de la clientèle et des fidèles, étant le seul candidat adulte  et "battle ready", à la succession politique de César, le leader naturel: il n'a presque rien à faire pour s'imposer. Et en plus, il est populaire (son côté dyonisiaque est apprécié par la foule), il a du charisme, et c'est un bon orateur (un bon vendeur de voitures chars d'occasion.... Ca rappelle quelqu'un?). Qui plus est, les optimates ne sont plus rien à ce moment: les assassins ne sont pas populaires, et ils n'ont pas vraiment de leader ayant du calibre: Brutus et Cassius n'ont pas d'autorité dans le forum et ne sont pas de fortes personnalités, Trebonius est le leader opérationnel, mais c'est un parvenu sans clientèle, Décimus Brutus se casse par trouille, et Cicéron, rallié de l'après-dernière heure, ne convainc personne. Antoine avait un tapis rouge bordé de fleurs juste après les Ides de Mars. 

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    Pour rester sur le sujet, ce qui empêche un Octavien, c'est déjà l'absence d'un César. La crise aux US n'est pas encore "mûre". L'oligarchie a déjà ses travers, son arrogance, ses querelles débilitantes, sa mentalité que "un seul peut faire ployer le nombre de beaucoup", mais elle n'a pas encore trop ouvertement démoli les institutions ou commencé à s'entretuer. Par contre Bernie en Gracques (Caius ou Tibérius ? Un peu des deux) ça colle plutôt pas mal.

    Je sais qu'il a l'air increvable, comme ça, mais s'ils veulent assassiner le Bernie, va falloir faire vite: l'est plus tout jeune, le bestiau. Lui et Elizabeth Warren pour faire le duo d'assassinés/contraints au suicide? 

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  3. 27 minutes ago, Alexis said:

    Tu le vois comment Octavien ?

    - Âgé, mais avec une énergie du tonnerre, la capacité d'électriser les jeunes, et d'ailleurs d'origine juive, sans compter la nationalité américaine - ce qui ne gâte rien ?

    - Moins âgé, mais botoxé à mort pour avoir l'air plus jeune, déjà adulé d'une partie de la planète, adepte d'équitation torse nu, libre dès 2024 et avec des états de service remarqués pour ce qui de rendre une nation great again, enfin plus précisément величие снова ?

    - Encore plus jeune, adepte convaincu du libre-échange et nouvelle coqueluche d'Angela Merkel, sans compter un intérêt noté pour le culte de la personnalité - à la suite du Grand Mao ?

    Evidemment, on aurait pu imaginer un mousquetaire français dont la botte secrète est son fameux Gnééhéhé, mais il ne se représente pas.

    Quoique à bien y réfléchir... il est libre maintenant ! a046.gif

    Pourquoi libre? Julie Gayet l'a largué :happy:?

    Non, l'Octavien, c'est celui qu'on n'a pas encore vu venir: le parfait monstre froid, cynique, dur, ambitieux, mais compétent, capable de prendre son temps et de tout encaisser pour obtenir ce qu'il veut. Mais quand je dis qu'il "me fait peur", c'est que dans la phrase que j'ai écrite, je me vois dans la situation de celui embringué avec Marc Antoine parce que, à la mort de César, y'avait pas d'autre option: Octavien, quoique l'héritier, n'était alors rien du tout: aucune "name recognition" -raison pour laquelle il a tout fait pour se faire appeler Caius Julius Caesar (son nouveau nom officiel) en oubliant le "Octavianus" (le nom de son père "bio", un troisième couteau) de rigueur pour un adopté-, aucune clientèle, encore tout jeunot (17 piges au moment de la mort de César) et sans carrière, aucune relation ou alliance importante hors de sa famille immédiate (qui ne se serait pas risquée à le soutenir activement contre un sauvage comme Antoine avant d'avoir des garanties).... Bref, c'était, en 44, pas vraiment le cheval sur lequel parier.... Même si dans l'année même, il arrive à rameuter assez de soutiens (surtout dans les légions césariennes alors prêtes à partir pour la campagne parthique de César, qui a eu un petit "empêchement" le jour de son départ.... Oups) pour faire la première de ses deux marches sur Rome et commencer à se tailler un nom. Mais même encore en 36-34, la très grande majorité du Sénat et de l'establishment est pro-Antoine, alors même qu'il a enchaîné les bévues (dont une campagne parthique catastrophique qui a vu 4 aigles de plus partir chez les Arsacides, plus de 20 000 légionnaires morts ou définitivement hors service, 30 000 soldats alliés perdus, et toute l'intendance de son armée volée), qu'il n'avait jamais rien envoyé comme tribut au Trésor romain, qu'il avait refilé d'importants territoires à Cléopâtre, qu'il n'avait pas aidé Octave à se débarrasser de Sextus Pompée (qui pillait tous les convois de grains de la Méditerranée), et s'était globalement couvert de honte pour son incompétence et sa conduite honteuse. Il fallut le coup du testament pour retourner l'opinion et permettre la guerre qui mena à Actium. Mais bon, c'est vers lui que l'establishment penchait. Pour un romain d'une certaine importance, être antonien entre 44 et 33, c'est la normalité... Et soudain, les yeux se décillent, et on se sent pas très bien, parce que pendant ses 10 années qu'Antoine a gaspillées, l'autre les a mises à profit et bâti un appareil de pouvoir qui paraît soudain très léviathanesque. 

    Et dans la transposition artificielle d'une époque sur une autre, quelque part, je vois pas Bernie comme l'Octavien altenatif. Mais c'est sans doute parce qu'il a pas 17 ans (plutôt l'inverse: 71).... Hein? 

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  4. 6 minutes ago, Boule75 said:

     

    J'ignore le sens clinique précis que ce terme pourrait recouvrir, il ne faut donc pas le prendre dans ce sens. En revanche, on est certainement fondé à parler d'un narcissisme prononcé confiant au pathologique et nuisible (toujours pour lui) : il faut quand même être largement atteint et dénué de sens commun pour revenir sans cesse, comme il l'a fait, sur la comparaison des audiences entre son intronisation et l'inauguration de ses prédécesseur, pour prétendre - faussement - que la pluie a cessé quand il a entamé son discours, pour aduler à ce point l'apparence grossière de la fortune, se croire fondé à étaler un pseudo droit de cuissage, etc, etc...

    J'ai peine à croire qu'il ne soit pas un peu trop pénétré par son personnage du gars "en colère" capable de raconter n'importe quoi, de prendre n'importe quelle décision de m... juste parce que la "colère" le justifie. Il rentre beaucoup trop dans un rôle qui ne correspond en rien à son passé.

    Je n'ai pas encore vu passer grand chose sur des engueulades ou sa capacité à être imbuvable : ça m'étonne, ça cadrerait assez bien dans le tableau clinique pour le coup.

    "Reste calme, Donald, laisse ce bouton tranquille, les jolies dames en blouse blanche vont venir très bientôt. Viens dans les bras de ta fille."

    D'après ce que j'ai compris, il est plutôt du genre à avoir la rancune tenace, plus qu'à savoir réagir sur le moment: il a plutôt montré une tendance à se venger quand il est dans une position de "force" réelle ou supposée, en tout cas depuis une plate-forme où il ne peut être contredit.... Ce qui se traduit dans les faits par des discours, attaques et invectives depuis un média/mode d'action "top down" où bébé n'est pas interrompu: twitter, un podium, une interview avec un journaleux accommodant.... Soit des situations où il peut dire n'importe quoi et se donner des grands airs de type qui sait tout et a tout vu et tout fait, et parler en généralités et platitudes en faisant l'important. Et évidemment des trucs plus concrets quand il peut s'en prendre à plus petit que lui (type employés, subordonnés et petits prestataires et fournisseurs). C'est une petite brute de cour de récré. 

    27 minutes ago, Wallaby said:

    C'est à voir. Il a fait des erreurs. A-t-il recommis deux fois la même erreur ?

    Il continue à mentir même devant l'évidence la plus flagrante, à s'obséder sur les mêmes trucs, à essayer d'imposer ses crises d'ego dans tous les newscycles (et les journalistes ont enfin commencé à réagir à ce système), à gaspiller ce qu'il a de crédit et de capital politique, "d'autorité morale" (terme employé au sens très large, pas juste la dimension éthique: cette "auctoritas" assortie d'un bon niveau de "gravitas" est vitale pour un dirigeant, qui ne peut se contenter de l'autorité formelle), dans des futilités qui lui ont fait perdre une grande partie de ce qu'il avait pu gagner comme crédit avec l'élection, et la quasi totalité du bénéfice de la période "d'état de grâce" par lequel une bonne portion de l'opinion se disait "on lui laisse une chance". Résultat, il est en train de perdre beaucoup de soutien au Congrès (déjà plutôt dubitatif à la base), ce qui va réduire grandement sa capacité à prendre des décisions. Et il continue à s'entourer de sycophantes (genre Conway et le nouveau débile visible, Miller) et de purs produits du "swamp" (très mal vus par la population, hors de gens comme Mathis) qu'il arrive en plus à diviser bien au-delà de ce qui peut être productif dans un environnement de bureau: diviser pour régner, certes, mais passé un certain point, c'est juste un bordel parasitaire, ce dont le niveau de fuites témoigne, tout comme le sous-staffage de l'exécutif (surtout le NSC, mais aussi le personnel de la MB elle-même), qui commence à être alarmant. 

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  5. 5 minutes ago, Wallaby said:

    Je tique sur l'argument "instabilité émotionnelle". Se placer sur ce terrain comme le fait Nicole Bacharan à la minute 2:55 de "C dans l'air" du 14 février ( http://pluzz.francetv.fr/videos/c_dans_lair_,153331678.html )...

    - Bacharan : C'est doublé ou triplé d'une couche supplémentaire d'inquiétude sur la santé mentale de ce président.

    - Bruce Toussaint : Carrément ?

    - Bacharan : Absolument : c'est quelqu'un qui a été diagnostiqué par X psychiatres qui l'observent comme ayant un trouble grave de la personnalité narcissique. Voilà. Il parait que c'est une chose qui ne s'arrange pas. D'ailleurs il a 70 ans et on voit assez mal comment il pourrait changer de personnalité, ce qui donne quelqu'un avec un ego extrêmement surdimensionné, Tout président a une certaine idée de soi-même mais là ça va au delà de ça, et en même temps un ego très fragile, ne supportant pas la critique, mélangeant les petites critiques les plus triviales avec des choses fondamentales, très impulsif. Oui, plein de raisons d'être inquiet.

    ...je pense que cela relève du discours totalitaire. C'est en Union Soviétique qu'on mettait les opposants en asile psychiatrique, avec la caution de la science.

    Si on remonte un peu plus dans le temps, on trouve Louis II de Bavière qui a été destitué par une assemblée de psychiatres qui l'ont déclaré fou, à distance, sans même le rencontrer, et sans consulter son médecin personnel.

    Ben tiens: les cercles bavarois pro-prussiens avaient un peu trop intérêt à ce diagnostic.

    Mais pour Trump, faut quand même avouer que le gars a de plus en plus l'air complètement hors du coup et révèle la simple réalité qu'il n'a pas le quart du dixième de la carrure pour le job: incapacité à apprendre et refus de même essayer, besoin de répéter sans arrêt qu'il est très intelligent, obsession sur les trucs mineurs (déco de la Maison Blanche -avec laquelle il bassine tout le monde-, taille de la foule à son inauguration, réaction délirante à tout ce qui est perçu comme une critique....), incapacité à gérer la charge de travail (sort des meetings très tôt pour aller tweeter, demande des mémos d'une page avec beaucoup de graphiques et cartes :sleep:), attitude de gamin (refuse d'avouer qu'il ne sait pas.... Puis pose des questions basiques et/ou détourne la conversation quand on le presse sur un sujet à un niveau autre que superficiel), complaisance et abus dans l'apparat et les priivilèges de la position (tous les WE à Mar A Lago: ça coûte une blinde), refus de toute contrainte basique (son portable, les mesures de sécurité....), rétraction systématique sur ce qu'il connaît (exemple: il entraîne Shinzo Abe, au milieu d'un échange, vers une salle de Mar A Lago pour aller photobomber un couple en pleine noce et parler pendant 3 plombes avec les convives).... Bref, le gamin sur-gâté et irresponsable qui a toute sa vie eu quelqu'un pour rattraper ses multiples conneries, qui n'a jamais eu de comptes à rendre, qui n'a jamais été foutu d'être un manager correct (5 ou 6 banqueroutes, un groupe si endetté et tricard auprès des banques que seule la fuite en avant dans toujours plus de développement -avec son nom mais une participation réduite- avec de l'argent emprunté plus ou moins douteux, lui a permis de continuer), a peut-être enfin trouvé le poste où son incompétence sera visible (parce que le seuil d'incompétence a été dépassé depuis longtemps). Mais bon, la seule réussite de sa vie (avec sa fille.... Non, pas la deuxième.... SA fille :laugh:), c'est l'image qu'il a malgré tout pu se faire, grâce à son seul talent, celui d'un grand arnaqueur/vendeurs de miroirs aux alouettes et de voitures d'occase. *

    Je commence à me sentir comme un client de Marc Antoine quand l'incompétence de ce dernier a commencé à se manifester et qu'Octavien a commencé à se dérouiller les muscles. 

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  6. Un bon article de la Marine Corps Gazette par un capitaine de l'USMC nommé Joshua Waddell, qui veut forcer la reconnaissance de quelques faits bruts, notamment qu'Irak et Afghanistan peuvent être appelés "défaites", et le système qui y a mené, du moins pour ce qui concerne le corps des Marines. 

    https://www.mca-marines.org/gazette/2017/02/innovation
     

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    I now thoroughly convinced there is something deeply wrong with the part of the Marine Corps occupying the I-95 corridor leading to the Pentagon. What has become painfully apparent to me is the drastic difference between the mindset of the Operating Forces and the Supporting Establishment. While I grant that, in the case of the former, the prospects of being shot, blown up, or otherwise extinguished tend to be wonderful motivators to constantly improve and perform, the Marine Corps Supporting Establishment is filled with senior officers whose backgrounds include extensive experience in combat within the Operating Forces. Why then is there such a divide between the organizational energy and innovative agility of our Marines and the depressive stagnation found within the Supporting Establishment?

    I believe I know a big part of the answer: self-delusion. Let us first begin with the fundamental underpinnings of this delusion: our measures of performance and effectiveness in recent wars. It is time that we, as professional military officers, accept the fact that we lost the wars in Iraq and Afghanistan. Objective analysis of the U.S. military’s effectiveness in these wars can only conclude that we were unable to translate tactical victory into operational and strategic success. 

    "We Fail Better" Should Not Be the Motto of the U.S. Military

    As military professionals, it is not sufficient to offload the responsibility for these failures, at least in their entirety, to decision makers in Washington or in perceived lack of support from other governmental agencies. We must divorce ourselves from the notion that criticism of our performance is an indictment or devaluation of the sacrifices our Marines made on the battlefield.

     

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    We allow ourselves to look at our impressive defense budget and expensive systems and throw around hyperbole about the United States having the greatest military in the world. How, then, have we been bested by malnourished and undereducated men with antiquated and improvised weaponry whilst spending trillions of dollars in national treasure and costing the lives of thousands of servicemen and hundreds of thousands of civilians?

    Judging military capability by the metric of defense expenditures is a false equivalency. All that matters are raw, quantifiable capabilities and measures of effectiveness. For example: a multi-billion dollar aircraft carrier that can be bested by a few million dollars in the form of a swarming missile barrage or a small unmanned aircraft system (UAS) capable of rendering its flight deck unusable does not retain its dollar value in real terms. Neither does the M1A1 tank, which is defeated by $20 worth of household items and scrap metal rendered into an explosively-formed projectile.

     

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    In our quest for fair competition and misguided desires to preserve a Cold War-era industrial base, we have created a Byzantine acquisitions system that privileges insiders (an objective affront to our Nation’s capitalist philosophy) and degrades institutional agility.

    Despite variations of the word “innovation” occurring 18 times within the newest Force Development Strategic Plan, these well-meaning policies are hollow without the corporate environment in which they can be successful. Our current structure calls for innovation, then bludgeons those initiatives with the full weight of the Program Objective Memorandum (POM) cycle combined with institutional lethargy and reactionary resistance to change

     

     

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    As an isolated example, it is shameful that our company commanders are buying Android tablets with their own money for their units to use with Special Operations Command(SOCOM) open-source software to conduct enroute C2 in our Special Purpose Marine Air-Ground Task Force – Crisis Response (SPMAGTF-CR) units while HQMC hides behind a log-jammed and unnecessarily restrictive certification process. Here, I would invite critics of this particular effort to explain how they foresee tactical adversaries breaking advanced encryption standard 256 encryption and other commercially available cybersecurity measures on a protected, yet unclassified, network as being a risk more unacceptable than our infantrymen being shot or our Ospreys being downed.

    However, if the U.S. Army’s 82d Airborne and 75th Rangers have outpaced our capacity for expeditionary communications (which they have), then the Marine Corps should be rethinking its role as the Nation’s first choice as its crisis response force. 

     

     

    Pour relativiser le facteur budgétaire (et rappeler quelques audits conduits récemment, dont un trouvait que le DoD dépensait 125 milliards de dollars dans le fonctionnement de l'administration militaire, donc hors des salaires des forces opérationnelles, et hors des budgets d'acquisition, d 'entraînement et de MCO):

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    Taking an external view of our so-called “fiscally constrained environment,” it is illustrative to put our budget in comparative terms. The President’s budget for the Department of the Navy in FY16 was $161 billion, with an additional $7 billion in funding for overseas contingency operations. This year, the budget for the entire Russian military, the one that embarrassed our national policies in Ukraine and Syria, was 3.1 trillion Russian rubles, which comes out to roughly $42 billion by the exchange rate at the time of this writing (“Russia’s Military Spending to Increase Modestly in 2016“, Nov 2015). Even adjusting for the collapse of the ruble (ironically giving the United States, a nation with strategic cash reserves in the international exchange currency, more buying power), their previous modernization budgets roughly meet less than half of the Department of the Navy’s corresponding yearly budgets.

    This is the same Russian military whom the RAND Corporation has estimated would be unstoppable in an initial conventional conflict in the Baltic States, even against the combined might of the NATO forces stationed there (ibid, RAND, 2016). Given the generous funding the American people have bequeathed us to provide for the common defense, is it so unreasonable to seek an efficient frontier of that resource’s utility?

     

     

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    These steps are an absolute minimum to begin to earn back the good faith and confidence of the American taxpayers. It amazes me that the same Marine Corps that will summarily fire a company commander because an attachment fell off the rifle of one of his 183 Marines and was lost will then treat the systematic fraud waste and abuse inherent in our headquarters and acquisitions establishments as the cost of doing business and “just the way things are.”

     

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    Immediate reform in the government civilian positions within HQMC is needed to ensure all general schedule (GS) employees are required to follow a diversified career path rather than allow civilians to attain de facto tenure within the existing structure. Commands must be required to both recompete and review/update 20% of position descriptions for civilian employees, staggered annually, in order to prevent stagnation. This will allow existing employees to serve at least four years in their designated position with the option to recompete for their current position should that position description remain generally the same. Likewise, it would allow those employees to compete for another lateral or higher position as they come available. This will ensure the retention of corporate knowledge beyond the typical PCS timeline of their uniformed counterparts while providing a mechanism for organizational evolution. This should be done in such a manner as to allow qualified defense civilians the opportunity for true career advancement while ensuring all allotted structure serves in the best interest of the Marine Corps.

    While it is critical to maintain faith with our defense civilians, the greater imperatives of national security require the Marine Corps to ensure it always maintains the most highly qualified workforce possible. As such, efforts should be made to recruit STEM and managerial talent from the entry to executive levels. While prior military service can be an asset, it can also be a hindrance to organizational change. Our civilian headquarters billets should not be, as one analyst recently described it to me, akin to a “no colonel left behind” program.

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    Reform of the manpower model to recruit the necessary talent for 21st century warfare. It is unreasonable to expect to recruit and retain highly qualified individuals while offering compensation at conscript/poverty levels.8 While current education benefits are generous, the overall compensation for enlisted ranks is insufficient to ensure the maintenance of a professional NCO corps in the 21st century. Cuts to overhead in military medicine, continuing reform to pension programs, and reductions in non-critical structure would fund these increases to more competitive levels. Marines will continue to reflect all that is best in soldierly virtue due to the ethos of the Corps.

    However, with continued deployments to conflicts without end and with competitive employment options for skilled labor in the civilian force, to include private military firms, we can’t expect our most highly talented Marines to stay with the Corps simply for the love of the game. Nor should we expect that the Marines whom we have incentivized with a time horizon in the form of a lifetime pension rather than meaningful career goals be inclined to take risks that are in the best interests of the institution. This is instead incentivizing “playing it safe and making it to 20.”

     

     

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    Here’s the reality: we have a headquarters establishment that has grown too comfortable. When I watch entrenched civilians treat orders from Marine Corps generals as minor annoyances as they wait out that officer’s PCS timeframe, or observe officers deferring executive action to loosely organized integrated planning teams which spend their first year simply attempting to agree on their own charter, I begin to doubt the objective effectiveness of our headquarters. 

     

    C'est à la fois très intéressant et ça tape juste sur pas mal de sujets, tout en étant très corporate dans sa vision, et très "mécaniste" dans sa pensée; j'ai mis l'article dans le sujet sur le "facteur humain", en ce qu'il traite des structures qui produisent les décideurs et organismes incriminés dans la critique de la culture et de l'état d'esprit (et des profils qu'ils forment et recrutent), mais aussi en ce que le dit facteur humain en est drastiquement absent dans les recommandations faites par l'auteur, qui ne prend pas assez en compte le changement culturel arrivé à une armée professionnelle, où les maux souvent incriminés (carriérisme, pensée corporate, baisse de l'esprit martial, individualisme, esprit de caste et guerres de chapelles, vision top-down....) ne seront pas résolus par des préconisations pour le coup très "business oriented" et un tantinet technocratiques. 

  7. Pour ceux que ça intéresse, un vrai regard sur la réalité du corps enseignant des universités américaines, TRES loin des snobs détachés de la réalité vivant dans des tours d'ivoire, soit le genre de métaphores si souvent employées par certains, et avant tout la droite version Trump/FoxNews et autres "alt médias". Notez bien que cela n'exempte pas (une partie dont la taille est difficilement déterminable) le dit corps enseignant, du moins celui des Humanités, de nombreuses critiques quand à l'idéologisation des contenus vers certaines tendances dominantes, quand à certains comportements.... Et il faut aussi noter qu'on parle là des 83% des profs d'universités (un peu moins d'un million de personnes) qui ne sont PAS "tenured" (ayant un poste à vie), et sont des temps partiels extrêmement sous-payés et corvéables à merci.

    http://www.chronicle.com/article/The-Great-Shame-of-Our/239148

    Passages choisis:

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    Yet to talk about adjuncts is to talk about the centerpiece of higher education. Tenured faculty represent only 17 percent of college instructors. Part-time adjuncts are now the majority of the professorate and its fastest-growing segment. From 1975 to 2011, the number of part-time adjuncts quadrupled. And the so-called part-time designation is misleading because most of them are piecing together teaching jobs at multiple institutions simultaneously. A 2014 congressional report suggests that 89 percent of adjuncts work at more than one institution; 13 percent work at four or more. The need for several appointments becomes obvious when we realize how little any one of them pays. In 2013,The Chronicle began collecting data on salary and benefits from adjuncts across the country. An English-department adjunct at Berkeley, for example, received $6,500 to teach a full-semester course. It’s easy to lose sight of all the people struggling beneath the data points. $7,000 at Duke. $6,000 at Columbia. $5,950 at the University of Iowa.

    These are the high numbers. According to the 2014 congressional report, adjuncts’ median pay per course is $2,700. An annual report by the American Association of University Professors indicated that last year "the average part-time faculty member earned $16,718" from a single employer. Other studies have similar findings. Thirty-one percent of part-time faculty members live near or below the poverty line. Twenty-five percent receive public assistance, like Medicaid or food stamps. One English-department adjunct who responded to the survey said that she sold her plasma on Tuesdays and Thursdays to pay for her daughter’s day care. Another woman stated that she taught four classes a year for less than $10,000. She wrote, "I am currently pregnant with my first child. … I will receive NO time off for the birth or recovery. It is necessary I continue until the end of the semester in May in order to get paid, something I drastically need. The only recourse I have is to revert to an online classroom […] and do work while in the hospital and upon my return home." Sixty-one percent of adjunct faculty are women.

    La conséquence "macro" sur le travail effectué;

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    You have asked me to speak to you today about literary criticism, and so we might note that the conditions ravaging our profession are also ravaging our work. The privilege of tenure used to confer academic freedom through job security. By now, decades of adjunctification have made the professoriate fearful, insular, and conformist. According to the AAUP, adjunct faculty are about half as likely to undertake risky research projects, and the timidity moves up the ladder. "Professionalization" means retrofitting your research so that it accommodates the critical fads that will make you marginally more employable. It means cutting and adding chapters so that feathers remain unruffled. Junior faculty play it safe — conceptually, politically, and formally — because they write for job and tenure committees rather than for readers. Publications serve careers before they serve culture.

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    If my book deserves recognition, then we must also recognize that no young scholar with any sense would be foolish enough to write it. Graduate students must tailor their research projects to a fickle job market, and a book like mine simply doesn’t fit.

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    The message is clear: Stick to the old dissertation formula — six chapters about six authors. The most foolish mistake is addressing an audience beyond the academy. Publishing with Penguin or Random House should be a wonderful opportunity for a young scholar. Yet for most hiring committees, a trade book is merely one that did not undergo peer review. It’s extracurricular. My book exists because I was willing to give up a tenure-track job to write it.

    L'impact du business model actuel des universités:

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    We cannot blame this professional anemia on scarce funding. The largest adjunct-faculty increases have taken place during periods of economic growth, and high university endowments do not diminish adjunctification. Harvard has steadily increased its adjunct faculty over the past four decades, and its endowment is $35.7 billion. This is larger than the GDP of a majority of the world’s countries.

    The truth is that teaching is a diminishing priority in universities. Years of AAUP reports indicate that budgets for instruction are proportionally shrinking. Universities now devote less than one-third of their expenditures to instruction. Meanwhile, administrative positions have increased at more than 10 times the rate of tenured faculty positions. Sports and amenities are much more fun.

    Last year the University of New Hampshire made news when one of its librarians, Robert Morin, who had saved almost 50 years of paychecks, left $4 million to the university upon his death. UNH spent $1 million of the librarian’s gift on a 30-by-50-foot high-definition scoreboard for the new, $25-million football stadium. The university defended its decision by stating that the donation had been used for "our highest priorities and emerging opportunities." Adjuncts in the English department there reportedly receive $3,000 per class. They already knew they weren’t a high priority.

     

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    But the problem goes deeper than administration as well. It’s systemic. The key feature of adjunctification is a form of labor-market polarization. The desirability of elite faculty positions doesn’t just correlate with worsening adjunct conditions; it helps create the worsening conditions. The prospect of intellectual freedom, job security, and a life devoted to literature, combined with the urge to recoup a doctoral degree’s investment of time, gives young scholars a strong incentive to continue pursuing tenure-track jobs while selling their plasma on Tuesdays and Thursdays.

    This incentive generates a labor surplus that depresses wages. Yet academia is uniquely culpable. Unlike the typical labor surplus created by demographic shifts or technological changes, the humanities almost unilaterally controls its own labor market. New faculty come from a pool of candidates that the academy itself creates, and that pool is overflowing. According to the most recent MLA jobs report, there were only 361 assistant professor tenure-track job openings in all fields of English literature in 2014-15. The number of Ph.D. recipients in English that year was 1,183. Many rejected candidates return to the job market year after year and compound the surplus.

    It gets worse. From 2008 to 2014, tenure-track English-department jobs declined 43 percent. This year there are, by my count, only 173 entry-level tenure-track job openings — fewer than half of the opportunities just two years ago. If history is any guide, there will be about nine times as many new Ph.D.s this year as there are jobs. One might think that the years-long plunge in employment would compel doctoral programs to reduce their numbers of candidates, but the opposite is happening. From the Great Recession to 2014, U.S. universities awarded 10 percent more English Ph.D.s. In the humanities as a whole, doctorates are up 12 percent.

    Why? Why are professional humanists so indifferent to these people? Why do our nation’s English departments consistently accept several times as many graduate students as their bespoke job market can sustain? English departments are the only employers demanding the credentials that English doctoral programs produce. So why do we invite young scholars to spend an average of nearly 10 years grading papers, teaching classes, writing dissertations, and training for jobs that don’t actually exist? English departments do this because graduate students are the most important element of the academy’s polarized labor market. They confer departmental prestige. They justify the continuation of tenure lines, and they guarantee a labor surplus that provides the cheap, flexible labor that universities want.

    The abysmal conditions of adjuncts are not the inevitable byproducts of an economy with limited space for literature. They are intentional. Universities rely upon a revolving door of new Ph.D.s who work temporarily for unsustainable wages before giving up and being replaced by next year’s surplus doctorates. Adjuncts now do most university teaching and grading at a fraction of the price, so that the ladder faculty have the time and resources to write. We take the love that young people have for literature and use it to support the research of a tiny elite.

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    If you are a tenured (or tenure-track) faculty member teaching in a humanities department with Ph.D. candidates, you are both the instrument and the direct beneficiary of exploitation. Your roles as teacher, adviser, and committee member generate, cultivate, and exploit young people’s devotion to literature. This is the great shame of our profession. We tell our students to study literature because it will make them better human beings, that in our classrooms they will learn empathy and wisdom, thoughtfulness and understanding. And yet the institutions supporting literary criticism are callous and morally incoherent.

    No one, of course, signed up for this. You wanted to teach Milton and Toni Morrison. You wanted to change the way we understand novels and plays. You agree that the current state of affairs is awful. You have written all about the patriarchy and racism and poverty and the subaltern. You call administrators "neoliberals," and that feels good. You have little job-market chats with incoming grad students. It makes you sad the way local decisions ripple out across the wide surface of a culture, how literary intentions end up serving unforeseen interests, how people may grow rich or suffer, how what was an expression of freedom now becomes a trap, how what was virtuous now becomes immoral.

    La conclusion, très lyrique, mais très visuelle, et très forte: 

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    How did we become like this? What does the narrative historicism of this profession look like? It looks like the bright 21-year-old peeking into office hours seeking advice about grad school and your wanting to help. It looks like the papers stacked on the wobbly cafe table of the adjunct who doesn’t have an office. It looks like the miles ticking away on her shabby car’s odometer. It looks like the hiring-committee member who, by the time you’ve given your job talk, still has not bothered to read your application’s cover letter. It is coming to terms with the appalling fact that you have spent the better part of the last decade applying for a seat at this table, trying to convince committees in hotel suites that you would be a more effective member of this particular team. It is the painful recognition that it never fully outraged you until the jobs didn’t work out.

    It is the grad student about to make her first foray into the job market who nods in agreement about all of this in a crowded restaurant on a cold night in Madison, Wisconsin, and who replies over her tepid coffee that she will have a better chance of changing the system from within. It is suddenly seeing yourself 10 years ago. It is remembering how powerful the word "system" made us grad students feel, how it tricked us into imagining locations and targets, pillars we could smash, wires we could cut. It is arriving at the proper sense of wonder at the atmosphere we once called "the system." It is being told over the phone that you have won an award and finally getting that metaphor ("the system"), finally grasping, after all these years, that change is more cunning than we were prepared for, that change is as gentle as the snow falling faintly onto the surface of the lake outside while we wait for the server to bring the bill.

    You have asked me to speak to you today about literary criticism. This is what literary criticism feels like.

     

     

    Pour la note, le système et la structure socio-économique pour les sciences exactes sont les mêmes. 

     

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  8. 4 hours ago, Alexis said:

     

    D'autre part, et surtout, la confiance de la population américaine dans les principaux médias est historiquement basse, dernier point de mesure en septembre dernier à 32% pour le total de ceux qui font tout-à-fait ou plutôt confiance.

    Et ce total est à 14% pour les électeurs républicains, ceux qui a priori intéressent le plus Trump. Chez les indépendants, on en est à 30%. Ce n'est que chez les électeurs démocrates que le total "confiance" est majoritaire, et encore pas de beaucoup... à 51% tout juste !

    Si ces médias veulent regagner la confiance des Américains, ils ont pas mal de travail devant eux. Je ne suis pas sûr que donner tout l'écho possible à des rapports non sourcés et non prouvés, juste parce que ces rapports confortent les idées préétablies de la majorité des membres des rédactions soit la meilleure manière de commencer...

     

    C'est certes très vrai, mais ces mêmes médias restent, directement ou indirectement, la seule source d'information à laquelle les Américains se raccrochent: même les alter-médias et ce qui se trouve sur les médias sociaux n'a de source d'info que venant des médias traditionnels, les seuls à avoir des moyens de collecte/acquisition de matériel de bases, des sources et réseaux humains.... La seule source d'information alternative à laquelle puise une "certaine presse" trumpiste et/ou ultra-conservatrice, c'est leur propre fion, d'où ils tirent, il faut bien le signaler, de belles bouses. Sinon, tout ce qu'ils font (alt médias de droite et de gauche) est de réinterpréter et critiquer ce que les médias tradis mettent sur le tapis, jouant, dans le meilleur des cas, le rôle de filtre face au flot d'infos, de traducteur/orienteur/éditorialiste réorientant les "lignes officielles" de la catéchèse médiatique principale, et d'exégète des faits minorés ou ignorés (mais quand même collectés) par les grands médias. Le rapport des citoyens aux médias est donc plus ambigu que ce qu'un simple sondage peut révéler: pourrait-on plutôt le qualifier de rapport amour-haine, de rancoeur vis--à-vis de la dépendance à leur égard? 

    Mais surtout, il faut le signaler que si les médias sont hautement impopulaires et décrédibilisés, les partis, institutions et grandes organisations publiques et privées le sont encore plus, il y a donc beaucoup de colère qui n'a pas de moyen de s'exprimer de façon effective dans le processus politique et dans la conversation nationale, laquelle est monopolisée par une caste (politique, médiatique, économique) à peine plus représentative que les élus en place. C'est problématique, mais c'est le reflet d'une situation plus sérieuse dont l'impopularité chiffrée des médias que tu mentionnes n'est qu'une manifestation aléatoire et une mesure très imparfaite. Les ricains crachent plus sur la caste médiatique que sur les médias, ou plutôt ce qui y est publié (en terme de contenu brut, plus que les longues discussions tenues, sujets de débat préférés et certitudes affirmées), si on veut affiner. 

     

    En tout cas, pour Flynn, qui est celui (par son fils) qui a promu le slogan "lock her up" ("enfermez-la") concernant Hillary Clinton, on peut dire que le proverbe américain "what goes around comes around" (approximativement "on récolte ce qu'on sème"), s'applique bien. Lock him up! Lock him up! J'adore quand, par miracle, ces démagos sont mis le nez dans leurs propres merdes et hypocrisies. Evidemment, ça ne semblera pas être le cas pour Trump ou Hillary Clinton, mais bon.... On prend ce qu'on peut. 

     

  9. 16 minutes ago, Boule75 said:

     

     

    Ah, sinon, bonne nouvelle : la maison Trump vient d'ouvrir une nouvelle annexe à Dubai.

    Donc c'est décidé, l'administration Trump soutiendra à fond les Golfiens (si jamais certains en doutaient encore), et les salafistes du coin peuvent dormir sur leurs deux oreilles et continuer à financer leur prosélytisme mondial. Seule inconnue au bataillon, encore pour l'instant: ira t-il jusqu'à la guerre ouverte avec l'Iran? Après tout, quel meilleur moyen de redistribuer un fric massif aux bons copains, de justifier un déficit monstrueux avec l'approbation de 90% des soi-disants "deficit hawks" du GOP, de rameuter les "puristes" agressifs en politique étrangère qui s'opposent à lui (du genre McCain et Graham), et de détourner l'attention des tracas en matière de slavophilie? On se concentre trop souvent sur le fait que les cons osent tout, en oubliant que c'est aussi le cas pour d'autres: les ordures cyniques, les menteurs pathologiques aux abois, et les sociopathes peuvent oser plus qu'un peu, de leur côté. 

  10. 5 hours ago, mehari said:

    On rejette facilement en effet la faute sur l'Union. Cependant, dis toi que dans ce cas précis, je ne suis pas sûr que ce soit parce que un (ou plusieurs) texte(s) a (ont) été rejeté(s) ou si c'est parce qu'aucun a été soumis.

    Dans le premier cas, la décision finale revenant au Conseil, c'est entièrement de la faute des États. Dans l'autre, il peut s'agir de lobbying à l'encontre de la Commission.

    Dans tout les cas, les États auraient pu travailler de leur côté...

    Je plussoie Lézard Vert: l'UE est plus que seulement l'expression des Etats: elle est une institution centrale et permanente, avec un écosystème politique autonome et une bonne marge d'autonomie de décision propre, ne serait-ce que par cette permanence et sa centralité dans le méta-système qu'est l'UE. Si ce n'était pas le cas, il n'y aurait pas autant de lobbyistes et assimilables (quel que soit leur titre officiel, des "consultants" et conseillers aux "chercheurs" de think tanks, en passant par mille et une spécialités) à Bruxelles que de fonctionnaires européens: quoiqu'enclines dans certains domaines à la forte dépense inutile, les grandes entreprises et groupements d'intérêts privés (et d'ailleurs quelques entités publiques) en tous genres n'ont pas pour habitude d'entretenir une telle masse de manoeuvre si chèrement payée pour des prunes. Bruxelles n'est pas que la table de négociation. 

    Après, il y a certes plus large que Bruxelles, mais il faut aussi noter que c'est plus large que les Etats: c'est tout l'ensemble qu'on range souvent sous le terme vague et orienté de "pensée unique" (en matière économique et sociale), soit une homogénéisation et une forme plus ou moins diffuse de convergence et de collusion savemment entretenue des élites européennes (politiques, économiques, sociétales, universitaires) dont la mentalité s'est depuis un bail alignée sur un moule commun et assez étroit: c'est à la fois plus diffus et plus fort que des instances dirigeantes proprement dites: pas une emprise directe sur les décisions par un grand méchant complot avec des gens en cagoules noires, mais une pensée peu variée, très peu contradictoire, et très normative, qu'on doit pouvoir qualifier aussi de très élitiste sans passer pour un odieux démagogue plongé dans la rhétorique simpliste du "tous pourris" (quoiqu'on doive toujours rappeler, comme l'a dit un politique, que le truc triste n'est pas que les décideurs européens soient des vendus, mais qu'ils le soient à si bon marché). 

    23 minutes ago, Boule75 said:

    En matière agricole, ça me paraît devoir être lourdement nuancé : qui décide des modalités de répartitions des aides européennes en France ? Le gouvernement français. Dans quel sens le fait-il depuis des décennies ? Dans celui que tu dénonces. Pourquoi la France a-t-elle à la traîne dans le mouvement de retour vers une agriculture plus raisonnable sur sa consommation de pesticides et autres ? Ce n'est pas l'Europe : d'autres européens font nettement mieux. Etc, etc... et sans compter que le Commissaire à l'agriculture a souvent été un français.

    Qui oriente les éleveurs et l'agro-industrie vers des modèles super-intensifs fragiles et néfastes si ce n'est la FNSEA, le Crédit Agricole, les semenciers, tous bien de chez nous ? Tant que le principal porte parole "du monde paysan" auprès des pouvoirs publics français sera quelqu'un d'intéressé à la disparition des petites exploitations et oeuvrant à la constitution d'oligopoles, la situation ne s'améliorera pas ici, quoi que fasse Bruxelles. A l'inverse, si nos chers agriculteurs et chefs d'entreprise avaient l'amabilité de cesser de désigner des tanches (je parle du Medef) pour les représenter à Paris et à Bruxelles, ça bougerait différemment.

    Je me souviens qu'encore récemment, en effet, le plus grand obstacle qu'avaient trouvé des groupes d'agriculteurs du nord et de l'ouest ayant trouvé un modèle économique viable pour des exploitations bio et plus "labor intensive" (plus de jobs), c'était (alors) Martine Aubry et la "circonscription" des "Bouches du Nord"... Dont les caisses étaient libéralement alimentées par la FNSEA. 

    Dans ces histoires, sans doute l'un des plus grands problèmes est qu'on ne peut désigner un coupable unique, l'UE, les grands lobbies/entreprises ou les Etats, la cible étant à chercher entre les trois, dans l'état d'esprit, la culture politique de l'époque et de la situation, et les marchés que passent les divers acteurs à tous les stades de décision. Et une chose est sûre: dans ces strates de gouvernance séparées du suffrage et de la sanction par trop d'échelons de décision, par lesquels la responsabilité peut être évacuée relativement aisément pour un élu (avec un degré suffisant de crédibilité apparente aux yeux des électorats, parce que la transparence n'existe pas et la simplicité est hors du cadre) qui manoeuvre dans un système où l'offre politique crédible est relativement verrouillée, la population ne pèse pas assez, et pas assez directement. Et tant que ça dure, les 3 groupes d'acteurs susmentionnés, dont la mentalité est essentiellement court-termiste, peuvent oeuvrer et se dire que ça continuera toujours. Et ces derniers temps, il est possible qu'on voit se pointer le résultat de cette mentalité: la réaction stupidement inverse et opposée, qui donne soudain un avantage hors de proportion aux concurrents politiques qui clament le "n'importe quoi plutôt que les connards en place" (Brexit et Trump). Et parfois, le "n'importe quoi" passe, sans qu'il y ait de plan ou de compétence (re-Brexit, et re-Trump.... Et quelqu'un croit sincèrement que Marine a la compétence, les équipes et les relais pour diriger? Ou un plan valable?). Simplement parce que le couvercle a été forcé trop longtemps sur la cocotte. 

     

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  11. 25 minutes ago, SinopeMT said:

    Penser que la Californie est perpétuellement ensoleillé est bien erroné, une preuve que le marketing de 200 ans a fait son effet. Pourquoi à ton avis, une ville comme Eurêka s'appelle-t-elle Eurêka?

    Les gens y passent beaucoup de temps à faire joujou avec des trucs qui flottent dans leur bain? 

     

  12. 4 minutes ago, SinopeMT said:

    Pour être honnête, je voulais écrire un laïus. Je me doutais bien que tu n'insinuais pas que la clim demande de l'eau en tant que tel. Quant au Michigan, le climat est fun, et ne manque pas de soleil lors de l'été. Et même en hiver il peut faire 20 ou -20C.

    Plus gris que la Californie quand même: les Américains du nord et du nord est l'ont montré en votant avec leurs pieds pendant les 30 glorieuses (dès lors que les maisons pouvaient être refroidies et les pelouses arrosées). 

  13. 15 minutes ago, SinopeMT said:

    La clim n'est pas tant consommatrice d'eau que d'électricité il me semble, et le relief montagneux de la Californie devait certainement favoriser une hydroélectricité abondante et peu coûteuse. La culture américaine - qui est de manière générale bien plus agressive dans la volonté de réaliser ses désirs et satisfaire ses exigences de façon absolue que la notre et celle de l'Asie - les chiffres de consommation d'énergie, d'eau, d'"input" en témoignent, est une coupable plus plausible. L'invention de la climatisation -qui est une conséquence heureuse de cette culture- en est une résultante, sa généralisation à tort et à travers  sa dérive. Réaliser ce que je veux, où je veux, comment je veux sans adaptation aucune. Or, c'est là où le bât blesse: la culture américaine est dans un délire de toute puissance, pensant que sa volonté prévaut en tout lieu et en toute circonstance.

     

    Attention, je ne disais pas que la clim' dépendait de l'eau, désolé si je me suis mal fait comprendre; je signalais que la ruée démographique massive vers la Californie (et les autres Etats chauds et/ou désertiques de la "Sun Belt") DATE de la généralisation de la clim', et que les infrastructures massives de gestion des eaux ont du être faites en grande partie pour accompagner (et accroître) ce brutal accroissement démographique qui n'aurait pas été possible (malgré le développement de certaines industries  attractives plus spécifiques à la Californie) sans cette seule invention qui a bouleversé le paysage (humain, économique, social, physique/écologique) des dits Etats "chauds". Cette ruée massive de l'après-guerre lui est en grande partie due, à une époque où tout le monde voulait vivre au soleil (c'est bien gentil, le Michigan, mais bouef pour le moral). 

  14. L'une des cultures emblématiques de la Californie est celle des amandes.... Je crois qu'on peut difficilement faire plus consommateur en eau. 

    Et le boom résidentiel de la Californie, que cette gigantesque politique d'infrastructure pour la gestion des eaux a accompagné puis multiplié, date, pour beaucoup d'analystes, de la généralisation des systèmes de climatisation individuels (même chose pour le Texas, l'Arizona, le Nevada et le Nouveau Mexique, d'ailleurs): s'il y a un coupable qui a entraîné ce bouleversement de la nature pour gaspiller de l'eau à grande échelle, c'est bien cette invention: la clim. 

    Mais d'une manière générale, les USA gaspillent de l'eau comme c'est pas permis: le cas du Rio Grande et de l'agriculture au Texas est emblématique, qui ont entraîné la ruine de l'agriculture au nord du Mexique. Plus largement, on peut voir des trucs hallucinants autour de Las Vegas, dont les besoins en eau (qui ont depuis longtemps dépassé les capacités locales et épuisé les nappes du Nevada) pompent sur un nombre d'Etats délirant, renchérissant le prix du liquide pour tout un tas de secteurs économiques et des individus, et asséchant tout un tas d'endroits. 

  15. 2 hours ago, Akhilleus said:

    Non bien sur que non

    Mais il se trouve que des très médiocres étaient à la tête et c'est comme le poisson ça pourrit toujours par là

    Gamelin était un indécis et un politique pas un chef décisionnaire et il a crée et organisé son GHQ en fonction et de celà et de préférence politiques ou pour ne pas lui faire trop d'ombres

    Et contrairement à ce que l'écris d'herciv laisse penser, le dire ce n'est pas critiquer individuellement tous les généraux de l'ensemble des corps d'armée

    J'essaie encore de bien comprendre comment l'Etat-Major de Gamelin fonctionnait, et avec lui toute la pyramide des grands commandements (groupes d'armées, armées -et leurs grandes unités subordonnées- et renseignement), mais j'ai dans l'idée qu'on se retrouverait au final avec un powerpoint du "bol de spaghettis" constaté par McChrystal en Afghanistan, non seulement parce que c'est compliqué, mais parce qu'on atteint souvent une limite à ce qui peut être représenté schématiquement sur une feuille, une grande partie de ce qu'on voit dépendant de quelques individus-clés censés gérer ce qui semble imparfait, contradictoire ou impossible si on essaie de le résumer dans une liste à points ou un dessin. En l'occurrence, le commandement made in Gamelin semble un bon résumé, même si poussé à un point extrême, de beaucoup de choses qu'on reproche souvent au commandement (en général? Franças en particulier?), des défauts naturels qui se retrouvent souvent à travers les âges: mauvais choix de subordonnés (souvent sélectionnés pour leur obéissance/loyauté/à plat-ventrisme plus que pour la compétence ou -Dieu nous en garde- leur capacité à penser seul, voire à prendre des initiatives), placement des bons à des postes ne leur convenant pas (pour les écarter, limiter leur influence ou leur capacité à déranger/se mettre en valeur/menacer le boss/prendre sa place), rétention extrême de l'information, micromanagement, hypercentralisation (tout doit remonter au sommet, en passant par tous les filtres et étapes de la hiérarchie, puis redescendre de la même façon) avec en même temps une incapacité à traiter le quart de l'info ainsi véhiculée (c'est là qu'on peut incriminer les horaires des supérieurs, et surtout du patron, leur tendance à aller faire de la politique, jouer au bridge....), paranoïa et guéguerres de bureau institutionnalisées.... Bref, et encore plus dans une armée qui n'a pas pu assez moderniser ses communications (jusqu'au plus bas échelon tactique: manque de radios, rythme général encore aligné sur la temporalité et la rigidité du téléphone -quand c'est possible- ou du messager), tout semble avoir été fait pour que le système nerveux et les cerveaux soient handicapés. L'armée française de Gamelin n'a rien fait pour essayer de compenser son retard technique dans ce domaine, ayant au contraire un commandement qui aggrave ce handicap tactico-technique qui aurait pu être, sinon mineur, du moins compensable, avec pour résultat général qu'elle semble exister dans un espace-temps différent de l'armée allemande. Ici, les défauts du système humain ont été des multiplicateurs de ceux du système technique, avec l'exemple venant de tout en haut: un commandant en chef remarquable seulement pour sa façon de diviser la bureaucratie, qu'il fait enfler jusqu'à l'absurde, pour mieux régner dessus, et sa manière de diffuser la responsabilité sur d'autres tout en refusant de déléguer la capacité de décision, qu'il n'exerce pourtant que peu lui-même . 

     

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  16. Nouvelles d'Oroville Dam:

    - des va et viens d'hélicos continuent à essayer de foutre autant de caillasse que possible dans le déversoir d'urgence (ce qui pour moi, vu le flot d'eau, doit être à peu près aussi utile que pisser dans un violon, ou approvisionner un théâtre d'opérations en missiles et bombes par avion)

    - l'érosion accélérée du dit déversoir d'urgence remontait vers la digue bétonnée le surplombant

    - 188 000 personnes vivant directement en aval ont été évacuées en urgence: la vie économique de la zone est au point mort

    - hier, le niveau du lac a pu être baissé de quelques pieds en ouvrant les vannes des deux déversoirs endommagés (plus ce que le barrage lui-même peut laisser passer, un volume nettement plus réduit)

    - de fortes pluies sont de nouveau attendues demain

    L'élu au Congrès pour la circonscription d'Oroville a commencé à poser les deux questions qui grattent: pourquoi le déversoir d'urgence n'a t-il jamais été bétonné? La solidité du déversoir principal n'a t-elle jamais été vérifiée? Par ailleurs, le gouverneur Jerry Brown a placé une première requête de fonds d'urgence auprès de la Maison Blanche (on va voir si Trump se sent malin à essayer de "négocier" ces fonds normalement alloués sans discuter, ou essayer de sur-publiciser le fait de les envoyer et de le présenter comme un acte exceptionnel) et une demande que la présidence déclare officiellement qu'il s'agit d'une "situation d'urgence", pour enclencher les mécanismes adéquats. Gageons que vu le fonctionnement de l'administration Trump (on va voir s'il va faire une gestion de crise à la George W Bush circa 2005), la FEMA de Trump pourrait poser problème (avec un peu de bol, y'a pas eu trop de départs, hors de tous les hauts cadres partis le 20 janvier). 

    On a parlé d'électricité et de l'eau pour l'agriculture, mais il faut aussi souligner (je ne sais plus si je l'avais fait) l'importance énorme de ce barrage dont vient l'approvisionnement en eau potable de plus de 20 millions de gens en aval, dans la vallée de la Feather, celle du Sacramento et celle de San Joaquin. Ce barrage est l'un des deux dont dépend tout le système de gestion des eaux du centre et du sud de la Californie. D'ores et déjà, l'eau qui coule depuis le début du problème a été souillée par la boue, les gravats et la roche qu'elle charie, posant des problèmes pour les capacités de filtration; des questions ont été soulevées quand à la capacité du système à fournir suffisamment d'eau dans l'année à venir. 

     

     

    Pour le cas de Flynn, une info "anecdotique" intéressante, rappelée par plusieurs journalistes hier soir: un des caractères exceptionnels de l'affaire a résidé dans le niveau extrêmement élevé de fuites en provenance du National Security Council lui-même. Même si sous-staffé depuis le 20 janvier, et quasiment vide de la portion d'appointés discrétionnaires, politiques ou non, arrivant avec chaque nouvelle administration (le processus est toujours extrêmement en retard, les départements n'ayant pour la plupart pas de direction ou d'expertise hors des staffs permanents, eux-même sous-staffés), le NSC a quand même encore des effectifs de permanents, composés de fonctionnaires propres à l'organisation (il y a eu pas mal de démissions aussi de ce côté, et pas assez de remplacements) et de personnels en rotation depuis des agences gouvernementales (principalement les agences de renseignement). Ce sont ces personnels permanents (donc en majorité des professionnels du renseignement) qui semblent avoir cafté de façon répétée et fréquente sur Flynn, apparemment effrayés par le personnage, ses méthodes et/ou ses orientations. Une posture hautement inhabituelle, en fait sans précédent dans l'histoire de l'organisation. Flynn est très controversé pour bien des raisons, et il est plus que probable qu'on a là la réaction de professionnels devant un type ayant opéré un virage vers le bizarre depuis plusieurs années (notamment constaté dans un comportement souvent erratique, autoritariste et assez inefficace, voire contre-productif, dans la gestion d'équipes de travail et d'organisations), mais aussi un virage idéologique vers une forme d'extrême. Dans quelle mesure ces fuites vers la presse pourraient-elles aussi être une réaction de "la machine"? C'est-à-dire être un réflexe de l'appareil de renseignement pour garder le cap fondamental de la politique extérieure américaine, contre toute réforme dans ses choix et orientations dominants? En gardant à l'esprit que la plupart des critiques envers Flynn semblent extrêmement justifiées: faut pas en faire le courageux et atypique "non aligné" à la pensée originale qui s'attaque aux ronds-de-cuir flemmards, aux cyniques, aux imbéciles/aveugles et aux corrompus qui constituent un "ordre établi" idiot et inamovible. 

     

     

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  17. 38 minutes ago, rendbo said:

    Mais comment ça réagit là bas ? ça dort ça se révolte ça va réformer (mot pour dire se sortir le doigt du cul) dans la bonne direction ça... ?

    Jerry Brown est un gouverneur (un "re"gouverneur: il l'a été dans les années 70-80, est entré dans la course présidentielle pour se faire battre -litigieusement- par Bill Clinton, a eu un hiatus, puis est revenu récemment et triomphalement) efficace et populaire, mais même lui a du mal à bouleverser tout ce qui doit être bouleversé dans cet Etat, sans doute le plus difficile à gouverner des USA: la politique y est très divisée, mais c'est surtout le plus peuplé, et de loin, des USA, ayant la taille d'un pays moyen (plus de 36 millions d'habitants, 6ème PIB mondial). Les institutions d'un Etat américain "normal" y sont sous-dimensionnées et on trop peu de prérogatives pour gérer cette échelle dans le business, la démographie, la géographie.... Et la force des intérêts contradictoires (publics et privés) qui s'y affrontent trop conséquente pour avoir une gouvernance suffisamment puissante (ce pourquoi certains intérêts oeuvrent à chaque élection pour obtenir une division en 5 ou 6 entités: la proposition reste toujours extrêmement minoritaire, mais le business de la Silicon Valley soutient la chose -pour avoir sa propre baronnie où ils ont toute latitude-, alors elle continue à revenir). 

    Donc je doute qu'on voie une solution ou réforme structurelle émerger de cette crise: elle sera gérée ponctuellement, plus ou moins bien, et c'est tout. L'équation budgétaire de l'Etat est de toute façon trop difficile à résoudre pour obtenir beaucoup de marge de manoeuvre, et la fin apparente de la sécheresse doit avoir enlevé des munitions à Brown pour imposer des changements plus vaste (surtout au lobby agricole, tout puissant et hautement vocal pour tout ce qui concerne l'eau). Sans compter que maintenant, la Californie semble avoir une bataille politique avec Washington, autour de la question de l'immigration: la politique (y compris au moins une partie du parti républicain de l'Etat) semble avoir trouvé une forme "d'union sacrée" pour résister à Trump, voire faire, au moins symbolitiquement, de la Californie un "Etat sanctuaire" (par extension des "villes sanctuaires" menacées par Trump) pour les migrants illégaux implantés dans la vie économique (qui en dépend fortement).... Et pour aller dans le sens de la très importante population latino. Avec un Trump qui menace (vainement, il ne peut pas le faire légalement) de couper les flux d'argent public de l'Etat fédéral vers la Californie, le ton monte.... Même si la Californie est un Etat très nettement créditeur (contrairement à l'immense majorité des Etats républicains) au budget national, et de loin le premier contributeur en montants absolus. Quoiqu'il en soit, l'attention semble entièrement tournée vers ce sujet, donc avec elle la majorité du capital politique et des deals internes qui vont devoir être faits. Le reste passe au second plan. C'est pas pour rien non plus que l'arrêt décisif de la politique migratoire de Trump ait été pris dans le 9ème circuit d'appel fédéral (le circuit de tout l'ouest américain); la population soutient activement, et la politique se range derrière. 

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  18. 37 minutes ago, g4lly said:

     

    Ce qui est cocasse c'est qu'on commence a voir au USA notament du fromage meilleur que ce qu'on produit en France ... meme punition pour la viande etc.

    En gros on se retrouve a cultiver la médiocrité massive ... pour faire plaisir on ne sait meme plus à qui.

     

    Ca fait depuis les années 60-70 que la France avantage lourdement et promeut le milieu de gamme, jusqu'à l'absurde. Les filière d'excellence ont du batailler ferme pour survivre. Mais pour la viande, faut pas se faire d'illusion: en tout cas pour le boeuf, ça n'a jamais été fabuleux dans le pays, où les races favorisées ne l'ont jamais été pour le goût en premier lieu. La qualité sanitaire est bonne, les races excellentes pour ce qu'on leur demandait (lait et capacité de travail avant tout), mais pour la bidoche, y'a jamais rien eu de très goûtu.... Disons que c'est pas pour rien qu'on est le pays du Pot au feu. 

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  19. 1 hour ago, Wallaby said:

    http://www.journaldemontreal.com/2017/02/12/rencontre-cruciale-trudeau-trump-a-washington-lundi (13 février 2017)

    «Nous entretenons des relations commerciales exceptionnelles avec le Canada. Nous allons les ajuster. Nous ferons certaines choses qui bénéficieront à nos deux pays», a déclaré M. Trump lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison-Blanche avec le premier ministre canadien Justin Trudeau.

    À l'issue de cette rencontre, les gouvernements canadien et américain ont annoncé la création d'un conseil pour l'avancement des femmes d'affaires.

    Une autre façon de faire semblant de courtiser une certaine frange de l'électorat féminin (femmes d'affaires et aspirantes étant une micro-minorité.... Mais potentiellement des donatrices et des relais), mais surtout de caser Ivanka dans sa nouvelle carrière, elle qui vient de se lancer dans la création d'une plate-forme de promotion de la place des femmes (une de plus dans ce registre où y'en a déjà des milliers; et les mecs, alors?), dont le statut est encore difficile à déterminer: vu les lois anti-corruption et anti-népotisme, il s'agira probablement plus d'une initiative gouvernementale ou d'un hybride public-non lucratif, mais ce qui est sûr, c'est que papa va booster la chose. Ou essayer en tout cas. Et ce qui est encore plus sûr, c'est que c'est essentiellement pour les apparences et les occasions de réseautage et levées de fonds que ça procure (c'est pas comme si le secteur était pas déjà saturé dans le domaine). Vu la dégringolade de la marque Ivanka Trump et le fait qu'elle ne peut plus vraiment s'en occuper (pour ce qu'il y a à sauver), la deuxième carrière est ouverte. 

  20. 1 hour ago, Wallaby said:

    http://www.mercurynews.com/2017/02/12/oroville-dam-feds-and-state-officials-ignored-warnings-12-years-ago/ (12 février 2017)

    En 2005, quatre groupes environnementaux avaient écrit à la Federal Energy Regulatory Commission pour demander que la licence du barrage d'Oroville ne soit pas renouvelée tant que le déversoir d'urgence ne serait pas renforcé par une protection en béton. La Federal Energy Regulatory Commission avait refusé, arguant d'une directive qui précise que « durant un épisode de crue rare, il est acceptable que le déversoir d'urgence subisse des dommages significatifs ».

    http://www.dailymail.co.uk/wires/ap/article-4219048/Nearly-200-000-remain-evacuation-near-California-dam.html (13 février 2017)

    L'ingénieur porte-parole du Département des ressources hydriques de Californie, Kevin Dossey, a dit au journal Sacramento Bee que le déversoir d'urgence était prévu pour prendre en charge un débit de 250.000 pieds cubes par seconde, mais qu'il avait commencé à montrer des faiblesses dimanche après que le débit eut atteint un maximum de 12.600 pieds cubes par seconde.

    Il faut aussi garder à l'esprit que le secteur de l'énergie en général aux USA (en général tout court, d'ailleurs), et en particulier en Californie, est TRES corrompu et corrupteur, alignant des masses de fric, d'influence et de positions acquises depuis longtemps auprès de tous les échelons de pouvoir possibles et imaginables: et l'état des lieux du secteur dans l'Etat de Californie est qu'il s'agit d'un panorama très atomisé en opérateurs de taille petite ou moyenne (même s'ils sont des filiales de grands groupes), quasiment chaque centrale opérant sur ses propres fonds et bénéfices, et se retrouvant sans grands moyens pour investir (et évidemment, l'épargne au titre de l'amortissement est une blague comme quasiment partout ailleurs). Ironiquement, le barrage d'Oroville est une des rares infrastructures avec production d'électricité qui soit publique (faisant partie du très vaste et susdécrit California State Water Project), mais subit le contrecoup de deux problèmes lourds: le premier est précisément le secteur énergétique de l'Etat, atomisé en petites entités et incapable de produire de la masse de manoeuvre budgétaire pour les investissements depuis plus de 40 ans, et le second est la patate chaude politique que le CSWP pose depuis sa création, ayant fait l'objet d'âpres batailles au Parlement de Sacramento: conservateurs-démocrates, orthodoxes budgétaires-"investisseurs", agriculteurs-écologistes, sud de l'Etat-nord de l'Etat (d'où vient l'eau).... Si on y ajoute les problèmes budgétaires récurrents et très lourds de la Californie (encore plus créés par les luttes politiques que par une gouvernance dépensière), on se rend compte que cet immense projet de gestions des eaux n'a jamais dépassé 60% de ce qu'il aurait du être, mais surtout que l'entretien du bâti a lui-même été sous-budgété depuis 40 ans, et n'a jamais rapporté ce qu'il aurait du (l'agriculture californienne obtenant par exemple une eau bien trop peu chère, à peine compensée par le tarif élevé des habitants.... Et l'électricité est très chère dans l'Etat, en raison du système décrit plus haut).  

    Les décisions mentionnées dans les articles sont donc en grande partie des habillages par des gens qui essaient de maintenir les apparences pour mieux renvoyer d'éventuels doigts pointés dans d'autres directions que leur fion. On "découvre" sur le moment que finalement, le déversoir d'urgence  (en place depuis 68, et ayant déjà vu des crues) ne pourrait pas encaisser ce qu'on pensait (mmmmh, aurait-on voulu faire des économies de bouts de chandelle lors de la construction, et déclaré qu'une crue importante était impossible?).... Ooooooh grand Dieu!! Vite, allez voir 40 ans de paperasse accumulée pour savoir si on le savait :blink:, moi j'ai une urgence à traiter. 

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  21. Sinon, une analyse profonde sur certains défauts du commandement (notamment sa manie du secret, souvent utile pour les guéguerres internes), par un stratégiste trop peu utilisé ou cité, Pierre Desproges: "En 1939 déjà, tout le monde, en France, savait que le général Gamelin était un con, sauf les militaires. C'est ça, un secret militaire". 

  22. 6 hours ago, mehari said:

     

    Il faudra aussi prendre en compte les critiques sur la bureaucratie européenne (principalement dirigée à la Commission, qui devraient disparaître avec sa transformation en gouvernement) mais aussi sur la transparence, la corruption (histoire d'éviter que les nouveaux pouvoirs du Parlement ne le transforme en Congrès US avec des tonnes de lobbyistes), etc.

    On renforce les pouvoirs du Parlement. Le Conseil disparaît ou perd ses pouvoirs en devenant un comité de concertation entre la Commission/Conseil des Ministre fédéral et les ministres compétents des États membres (Budget par exemple, etc.) et est remplacé par une chambre haute du type Bundesrat avec x membres par État dépendant de leur poids démographique (en s'assurant que les plus petits États soient sur-représentés par rapport à leur poids démographique) avec les pouvoirs d'une chambre haute (le Parlement, légèrement remanié, devient la chambre basse). Les deux chambres sont élues directement pendant les élections européennes. L'attribution des sièges se fait de façon similaire à ce qu'elle est actuellement pour le Parlement2.

    On fait rarement, et même plutôt jamais, du neuf ex-nihilo: on prolonge, étend et change ce qui existe, donc dans l'hypothèse d'un passage à des "Etats-Unis d'Europe" (hautement douteux), on aurait plus de chances de voir le corpus existant d'institutions continuer, avec les changements qu'on y ajouterait, ce qui ferait aussi continuer les dysfonctionnements, les habitudes, les personnels en place, les logiques de fonctionnement, les baronnies bureaucratiques établies et les réseaux et circuits de relations, mais dans un rôle étendu. Ce pourquoi il vaut mieux l'idée de "noyau", comme une initiative autonome, négociée avec les non participants, par un nombre donné d'Etats volontaires, parce que là, la création serait obligée d'avoir un point de départ et une page quasi blanche. Enfin blanche.... Ce serait déjà assez dramatique parce que plusieurs Etats, même seulement 2 ou 3, se mettant ensemble pour définir un schéma de fonctionnement unifié créant de facto un nouvel Etat, ça veut dire d'emblée un compromis bancal et la transpositions des logiques politiciennes existant dans chacun (avec des tas de personnages importants et factions, et leurs pyramides de réseaux associés et d'intérêts privés et publics liés) dans la nouvelle entité, pour défendre leur bout de gras et lui assurer survie et prospérité dans le nouvel ensemble, le bon grain venant avec l'ivraie. Le tout sérieusement dominé par l'état des rapports de force entre les parties contractantes au moment du deal fondateur, ce pourquoi, du point de vue français, envisager ce genre de choses avec l'Allemagne n'est pas forcément la meilleure idée avant un moment: vous voyez comme ça dérape vite, même en ne pensant qu'au bien des siens? L'intérêt français, si cette hypothèse de travail d'un nouvel Etat est envisagée avec l'Allemagne, serait mieux servi en attendant autant que possible qu'une mesure de rééquilibrage se fasse (démographie allemande devenant plus visiblement un problème, contraction de la demande mondiale affectant un peu durablement leurs exportations, froid plus net avec Washington, situation migratoire prenant un tour problématique plus sérieux dans le pays....), et ce aux dépends de cet espèce d'idéalisme et/ou de fantasme de projeter la formation d'une hypothétique grande puissance en Europe occidentale, dont on a besoin à bien des égards aussi, mais les questions deviennent: à quel prix? Quelle forme aurait une vraie crédibilité (cad entre autre une capacité à créer une volonté de vivre ensemble -cf la pourtant petite Belgique- et donc à offrir des garanties de solidité: les "valeurs" abstraites et théoriques ne font pas l'union) et ne ferait pas empirer la situation? 

    2 minutes ago, g4lly said:

    L'Union sert essentiellement d'alibi a une disparition de l'état. Pas du tout a la création d'un nouvel état. Pour les libéraux qui ont concu la CEE, et qui ont été reconduit aux commandes de l'Union, l'état c'est mal ... On commence par faire un gros marché commun, le plus large possible, jusqu'en Inde s'il fallait. Puis on construit un méta état qui vampirise les éléments de souveraineté des états ... mais en en faisant rien, puisqu'ils n'a en pratique aucun moyen. et finalement assez peu de compétence. On obtient donc le rêve libéral ...une grande zone tout marché tout contrat ... et un état réduit a faire semblant d'exister.

    Ce qui est amusant c'est qu'en pratique ce sont ceux sensé etre les plus libéraux qui quitte cette escroquerie les premiers ... pas forcément pour de tres bonne raison ... mais c'est cocasse quand meme. Faites ce que je dis pas ce que je fais...

    L'Etat, c'est facile à critiquer tant qu'il y en a un et qu'on n'en voit que les défauts, et c'est encore plus vrai de la nation, qui reste encore la meilleure garante de sa solidité et de sa durabilité. On a encore, et surtout au pouvoir, des générations qui ont grandi avec et l'ont toujours considéré comme acquis, partant du principe qu'avoir des espaces nationaux stables et durables, règlementés par des cadres législatifs acceptables, bien acceptés par tous et inamovibles, était une chose allant de soi. On peut donc passer son temps à critiquer et jouer à favoriser ses intérêts, matériels et idéologiques, en forçant les dits cadres autant qu'on veut en se disant au fond que rien de grave n'en découlera (fond psychanalytique de la chose: "papa-maman seront toujours là pour secourir et rattraper les conneries"), si tant est même qu'on en ait quelque chose à foutre... Parce que beaucoup des acteurs privés et publics faisant "leurs petites soupes au coin de leurs petits feux" en se foutant de brûler ce qui les entoure, forçant leurs places et avantages dans le cadre des nations existantes, se tapent complètement des conséquences -y'a toujours d'autres pays où aller quand on a un bon compte en banque-, soit qu'ils ne voient pas plus loin que leur prochain rapport annuel. Mais là, c'est précisément le cadre ("papa-maman") qui a été bousillé, avec rien pour le remplacer si on continue. Rien de légitime, de crédible, d'acceptable (pour les peuples) et de solide pour prendre la relève si le bouchon est poussé trop loin, ou simplement si on garde la même façon de faire encore un moment: l'Union continue à ne pas gagner de légitimité ou de crédibilité (voire à en perdre), et les Etats-nations continuent à en avoir moins. 

    Si demain, les Etats décidaient de tout transférer au niveau "fédéral" européen, je crois que les europhiles/fédéralistes seraient très surpris de voir à quel point ce ne serait PAS accepté et à quel point la sauce ne prendrait pas. Ce sont des raisonnements sur papier et sans connaissances qui conduisent à ce genre de conclusions, un peu comme quand à l'adolescence, on (en tout cas certaines formes de geeks :rougitc:) dessine des cartes de son pays idéal, des plans de ses véhicules et armes fantasmés.... Et la réponse est oui, j'ai fait tout ça à 15-16 ans, faites-moi un procès:sleep:! Et vous, vous êtes quoi, parfaits? 

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  23. 14 minutes ago, MIC_A said:

    Coté terrorisme d'état l'Iran n'a rien à envier à personne et a soutenu à bout de bras pas mal d'organisations et organisé des attentats de part le monde !
    Ce qui s'y passe ou va se passer les regarde, pourvu que l'on ne s'en mêle pas !

    Tous les pays du golfe sont des acteurs et victimes de leurs propres destructions à terme s'ils n'y prennent pas garde.
    Ils ont le malheur d'avoir d'énormes richesses très convoités sous leurs pieds mais ont besoins de technologies et protecteurs pour en jouir en partie et payer un tribu.
    De fait, ils sont devenus des pions sous influences Russe et US suivant le coté du golfe et nous, accessoirement !
    L'antagonisme religieux savamment entretenu entres tous ces pays Arabes a semble t-il bien faciliter les choses pour arriver à déstabiliser le Moyen puis Proche Orient jusqu'en Méditerranée.
    Que ceux qui sont à l'origine de cette merde se la reprenne dans les dents et si cela arrive les conséquences risquent d'être terribles vu l'armement dont tout ce petit monde dispose !
    On retrouve les mêmes protagonistes au Yémen, en Syrie, En Irak, au Liban.

    Pour Total (et l’état Français), ils se plieront au désidérata US car nous ne sommes plus de taille pour dire non !
     

    A mon avis, c'est déjà trop tard, le mal est fait mais on n'en mesure pas encore les conséquences !
    Je suis bien plus inquiet par l'importation de ces conflits sur notre sol qui sont déjà une réalité que l'on continue de minimiser.
    A la lecture de chiffres officiels sur la radicalisation en France on peut craindre que des évènements plus graves et simultanés ne déstabilisent le pays.

     

    En termes de terrorisme, l'Iran est au global, selon moi, bien moins dangereux que l'AS et consorts, malgré le fait qu'il appuie plus directement, ouvertement et intensément ses organisations subordonnées que des Golfiens qui joue le chaud et le froid en même temps, contrebalançant modérément les appuis directs, mais surtout indirects (rappelons que la majorité du soutien aux trucs comme AQ vient DE Saoudiens, pas du gouvernement saoudien) aux groupes islamistes en essayant de garder le contrôle de la bête qu'ils ont créé, mais surtout pour sauvegarder les apparences et l'appartenance au "camp" civilisé. Rappelons aussi à leur décharge qu'auprès de la rue arabe et d'une bonne partie du monde musulman, ils passent pour des vendus parce qu'ils déversent des dizaines de milliards dans les caisses occidentales chaque année, surtout en armements. Du simple point de vue de la survie (la leur), le double jeu est justifié (même si dommageable). Et Iran comme Golfiens luttent pour assurer le contrôle du MO avant tout, perçu comme zone d'influence et surtout glacis de sécurité. 

    Mais dans ce conflit, l'impact des Golfiens est bien plus dangereux: plus de fric, mais surtout une bien plus grande part de marché potentielle. L'Iran, c'est le marché chiite: au niveau mondial, et plus encore au niveau de nos sociétés occidentales, c'est peanuts. Le prosélytisme chiite n'a pas un potentiel de dégâts très dangereux par chez nous, et au MO, s'il a une ouverture, c'est pour du contrôle local au maximum. En toute logique, on (le "on" occidental) devrait leur donner un peu d'espace pour respirer et rééquilibrer un peu le jeu face à des Golfiens dont l'action est bien plus dangereuse pour nous à terme. 

  24. Un bon résumé, avec plus de profondeur, par les deux auteurs du livre La fin de l'UE:

    http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/01/28/31002-20170128ARTFIG00106-l-union-europeenne-tue-l-europe.php

    Dans l'interview, quelques citations très parlantes:

    De Wolfgang Streek: L'Allemagne en est arrivée à tenir l'Union européenne pour une extension d'elle-même, où ce qui est bon pour l'Allemagne est par définition bon pour les autres (…) Proches en cela des États-Unis,les élites allemandes projettent ce qu'elles estiment évident, naturel et raisonnable sur leur monde extérieur, et s'étonnent que l'on puisse voir le monde autrement qu'elles

    Et surtout, de Philippe Séguin et Marie-France Garaud: La souveraineté abolie, resterait aux nations leur identité. Le terme ne peut alors recouvrir qu'un contenus imprécis, dans lequel entreraient coutumes, mœurs, rites, langue, histoire, originalités sociologiques. Les Grecs savaient déjà qu'une cité qui veut conserver ses dieux et ses temples doit d'abord rester une entité libre sur la scène de l'Histoire. S'il n'est pas pour une nation de véritable conservation de son identité sans sa souveraineté, c'est précisément parce que l'autorité nationale a fait la synthèse des éléments ethniques avec les valeurs spirituelles et morales. Après tout, les Indiens, dans leurs réserves, gardant leurs plumes et leurs tentes, ne sont assurés que d'une identité fort réduite dans un ordre national qui leur échappe

    On ne peut mieux résumer le lien entre problème européen sur le continent, et identitaire dans chaque Etat-membre: identité et souveraineté ne sont pas deux choses séparées, mais, pourrait-on dire, une seule et même chose. Enlevez la seconde, et la question de la première ne peut exister que par rapport à ce qu'on projette sur le passé, qui devient une notion purement subjective d'appartenance à un club qu'on fantasme, qui ne peut reposer que sur une pensée rétrospective et quasi "muséifiée", et qui exclue par définition des portions plus ou moins grandes d'une population, polarisant les opinions en diverses formes de "pour" ou "contre" (à un degré le plus souvent très dur) et atomisant toujours plus les groupes coexistant sur un territoire, renvoyés de force à leurs "essences" (réelles et supposées) et "origines" (et vu que désormais, des effectifs significatifs viennent de loin ou très loin, géographiquement et culturellement....). La souveraineté étant l'autonomie de décision d'un ensemble qu'on essaie de garder et rendre cohérent, elle permet l'identité commune: si on ne peut pas forger de compromis ensemble parce que les moyens d'action sont désormais ailleurs, cette possibilité vole en éclat.

     

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