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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 19 minutes ago, Alexis said:

    Denis Mercier est chef de l'Allied Command Transformation, en charge notamment de la doctrine. Suite à retour de la France dans le commandement intégré décidé en 2008, ce poste autrefois systématiquement attribué à un Américain, est désormais systématiquement occupé par un Français, Mercier étant le troisième en date.

    Ce que ça veut dire : le général américain en charge de l'ACT était autrefois systématiquement celui qui dirigeait la United States Joint Forces Command, en charge de la transformation de l'armée américaine. Il occupait donc le plus clair de son temps à diriger le JFCOM, et supervisait aussi l'adaptation de la doctrine produite au JFCOM dans le cadre de l'ACT. Maintenant, pour récompenser la France d'avoir rejoint le commandement intégré, ce rôle d'adaptation des productions du JFCOM est dévolu à un Français, et le commandant de la JFCOM est déchargé de ce rôle, ce qui lui permet d'avoir un (petit) peu de temps pour son vrai boulot.

    Quand j'ai fait mon service militaire, il y avait une appellation assez désobligeante pour ce genre de boulot : l'adjudant photocopie. Denis Mercier occupe actuellement le poste de général photocopie. J'espère qu'il fait bien le boulot d'ailleurs, parce que la solde d'un général quatre étoiles est un poil plus élevé que celle d'un adjudant. Et puis à la différence d'une secrétaire, je soupçonne qu'il ne fait pas le café.

    Je crois que l'avènement de la formule Nespresso et du café en capsule a révolutionné la vie de bureau à cet égard, partout où elle s'est répandue: une insupportable démocratisation de la préparation du café, qui empêche d'avoir un vrai marquage social! Des gens hauts placés se font leur café eux-mêmes, maintenant, et semblent y prendre un plaisir viril parce que démontrant leur immense capacité d'indépendance. Quand les élites ne savent plus être des élites, tout fout le camp mon bon monsieur: si ça se trouve, en environnement militaire, on ne mobilise même plus un militaire du rang à temps plein, un professionnel, pour faire ça et porter la serviette du général. Je n'ose même pas y penser. 

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  2. 2 minutes ago, Alexis said:

    Très reconnaissable, c'est un valeureux résistant anglais au nazisme continental, prêt à s'échapper de la prison tenue par l'infâme kapo collaborateur français François Hollande.

    Et je ne vois vraiment pas comment tu peux te permettre d'en parler sur ce ton. Le vrai courage ça se respecte, mince !

    C'est vrai, mea culpa, j'ai (presque) honte de moi. Oser critiquer celui qui, depuis toujours, résiste encore et toujours au règne oppressant du peigne et de la brosse à cheveux, à celui du respect d'autrui, et à l'insupportable tyrannie de l'honnêteté intellectuelle, de l'auto-critique ou du bon sens! Quel courage, quel sens de la continuité dans l'action! Hold fast and keep a loose upper lip, Boris! 

  3. 13 minutes ago, Benoitleg said:

    Finalement, il n'y a pas que dans les soirées (des)intégrations de prépa véto qu'on s'amuse avec des cochons :sleep:... Mais Oxford, c'est plus huppé.

    Aaaah, ça: quand c'est une bite au sang bleu, ça fait toute la différence. Le cochon la sent bien. 

    8 minutes ago, Benoitleg said:

    Pire qu'à Saint-Andrews ? Pour avoir croisé des spécimens de cette éminente université, j'ai rarement vu un ventre humain accepter autant d'alcool et de stupéfiant, puis survivre...

    J'ai pas testé la différence, mais le Bullingdon, c'est le top de la crème des trous du fion de grande famille; je ne sais pas si en terme de niveau de mépris de caste et de caractère odieux de ce qu'ils font (et sans payer le prix, parce que la famille veille), c'est pire ou pas, mais en terme de hiérarchie sociale pour cette "upper crust" de la troudufionnerie, c'est le top of the line de ce que le Royaume Uni produit. 

  4. 19 minutes ago, Alexis said:

     

    On en apprend tous les jours, je vais me coucher moins sot ce soir au sujet du Bullingdon Club. A noter que suivant un parlementaire, il existerait des photos de la chose...

    Ah la la, on est bien classique et plan plan en France par comparaison, tout juste une petite maîtresse à aller voir sur un scooter...

    Le Bullingdon Club est vraiment la pire incarnation de l'élitisme britannique: les dégénérés (issus de longues lignées de baiseurs de cousines) à la fortune et/ou aux titres héréditaire se réunissant en meutes pour faire des conneries aux dépends des autres sans avoir à se soucier des conséquences, et peaufiner leur mépris du reste du monde. 

    Et devine qui d'autre, dans l'actualité, en a été un membre distingué? Check number 8 et dis-moi si tu le reconnais....

    cameroneton2_468x420.jpg

    Et tant qu'à faire, quelqu'un reconnais le n°2? C'est, c'est, c'est..... Et oui, l'ex-premier ministre et l'homme qui se fait piper par des cochons morts! Quelque part, il est de bon ton que, sur cette photo, et vu son bilan en tant que dirigeant, il soit estampillé.... Number Two. Parce qu'il faut vraiment être un trou du cul pour pondre une telle merde. Mais bon, en même temps, la totalité des membres du Bullingdon Club, et par conséquence directe, l'intégralité des hominidés représentés sur ce document, répondent à la définition. 

     

     

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  5. Un point nettement moins drôle.

    Dans l'équipe de transition Trump, on trouve beaucoup de gens voulant déréguler un max, autant ceux à des postes officiels que les "éminences grises" sans portefeuille comme Carl Icahn, placé en charge du thème génériqe de la dérèglementation. Et parmis les sujets évoqués se trouve celui de la "net neutrality", qui pourrait assez vite passer à la trappe, et ce d'autant plus que dans les réformes des fonctions et agences gouvernementales, exécutives ou indépendantes: la concurrence et la protection du consommateur sont parmis les premières fonctions visées par la nouvelle majorité. La Federal Communications Commission serait ainsi littéralement vidée de sa substance, en partie au profit de la Federal Trade Commission, au nom de "l'élimination des doublons". La FTC se retrouverait avec une surcharge de travail, sans doute pas d'augmentation subséquente de moyens, et une absence d'expertise suffisante du domaine. Et la net neutrality est l'ennemi avoué. Cela peut-il nous toucher en Europe? 

    La chose n'est pas encore faite, et l'unanimité n'est pas totale dans l'équipe Trump, même si la majorité est certaine au Congrès, mais on voit mal ce qui pourrait y résister. 

  6. 5 minutes ago, Wallaby said:

    On est déjà dans le deuxième temps. Frontex est déployé sur terre, à la frontière Bulgaro-turque.

    C'est qui les gens de Frontex ? C'est des gens qui ont une mentalité de colons, comme on le voit avec cet article que j'avais relevé il y a un an :

    https://www.ft.com/content/4a09367c-a34c-11e5-bc70-7ff6d4fd203a (16 décembre 2015)

    Le quartier général des gardes frontières européens provoque une querelle avec la Pologne / "EU border guard HQ provokes squabble with Poland" par Henry Foy à Varsovie et Duncan Robinson à Bruxelles.

    Le quartier général de Frontex se trouve à Varsovie. C'est normal qu'il y ait des structures européennes en Pologne. La France a le parlement de Strasbourg, la Belgique a tout ce qui se trouve à Bruxelles, l'Allemagne la Banque Centrale... La Pologne a le droit d'avoir quelque chose. Mais comment cela se passe-t-il ?

    Enfouie dans la nouvelle proposition, on trouve l'exigence que l'État hôte [la Pologne] fournisse "un accès scolaire multilingue, orienté européennement" pour [les enfants du] personnel - ce qui est la pomme de discorde entre Frontex et sa ville d'accueil [Varsovie]. Un manque d'écoles européennes a rendu difficile l'embauche par Frontex de personnel international, d'après Mr Leggeri [le patron de Frontex - un Français]. "Pour mes employés, ils ont besoin d'avoir des écoles pour leurs enfants" a dit Mr Leggeri. "Les parents sont censés déménager pour leur carrière - les gamins ne peuvent pas aller dans les écoles polonaises".

    Donc les colons ne veulent pas que leurs rejetons aillent à l'école des colonisés. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.

    Cette Europe n'est pas un vivre-ensemble, c'est un vivre ségrégé, sans mélange entre l'élite coloniale anglicisée et les autochtones qui parlent la langue vulgaire.

    Il y a des écoles pour colons et des écoles pour colonisés.

     

    Et encore, ça c'est pas non plus si aisément critiquable: c'est pas un niveau d'exigence incroyable pour des expats, qui pour la plupart d'entre eux ne seront à cet endroit que quelques années, d'avoir des écoles plus internationales pour leurs gamins. Si Varsovie est sous-équipée en la matière, ça peut poser ce genre de problèmes. Faut pas trop s'exciter non plus sur ce genre de trucs, sinon, on fait quoi? On supprime tous les lycées français du monde (y compris dans des pays développés) pour cause de néocolonialisme? 

    Après, il y a des statuts choquants dans l'UE, principalement pour les fonctionnaires européens: imposition faible ou nulle, privilèges divers, achats en duty free, facilités et infrastructures de toutes sortes (y compris les écoles pour les gamins).... Et un abus des budgets de fonctionnement assez ahurissant, qui répond autant aux logiques d'entrisme et d'élitisme qui se sont créées dans la structure, qu'aux guéguerres de pouvoir interne. Je suis en live un tel exemple avec une copine qui bosse pour une petite officine (3 personnes) créée par les régulateurs nationaux dans un secteur particulier, et qui a en face d'elle son "équivalent" créé et voulu par la Commission pour la remplacer (ça marche pas, pour l'instant): plus de 30 personnes dans un bureau grand luxe à Riga, avec conditions d'emploi et d'hébergement fabuleuses, et frais professionnels borderline scandaleux. Et apparemment, ça ne recrute que des manches, des copains, des cousins et des fils et filles de, ça ne produit rien, mais ça occupe le terrain, ça sert de planques (pour offrir quelque chose à quelqu'un) et ça justifie les budgets. 

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  7. Actualité de l'inauguration Trump (oui, je suis le truc parce que ça m'amuse):

    - 60 élus démocrates au Congrès n'iront pas.... Le chiffre continue à augmenter

    - les tickets pour l'accès (et oui, c'est payant pour les endroits d'où on voit quelque chose) se vendent mal: nombre de gens (comme pour tout événement avec places payantes) achetant des tickets pour les revendre (avec plus value: aux US, ces gens sont appelés "scalpers") ne trouvent pas preneur, même à prix coûtant. De l'aveu de l'un d'eux, cité par le NY Daily News: "personne n'en veut, je me retrouve coincé avec ces trucs.... Je vais peut-être même devoir me faire chier à y aller (pour pas gâcher)". Il y a beaucoup de diversité dans les prix (les tickets ont un code couleur qui indique l'endroit de placement: plus on est loin des spots intéressants, moins c'est cher), et beaucoup de ces scalpers demandent sans doute trop, mais même le moins cher des tickets sur ce marché noir est à 175$ et ne trouve pas preneur, là où l'équivalent pour l'inauguration d'Obama était autour de 300$ (et au plus fort de la crise) et partait aussitôt qu'il était mis sur le marché. On notera que pas mal de ces scalpers ont aussi sans doute acheté leurs tickets avant l'élection, quand Clinton était encore une possibilité (avec un tas de A listers, et plus de soutiens dans l'élite centre-urbaine de la côte est). Fait amusant, le scalper interviewé a essayé de vendre les dits tickets, par dépit, sur un site "white supremacy": il y avait des acheteurs, mais pas aux prix demandés (ironie, le scalper s'appelle Yossi Rosenberg:laugh:). La meilleure offre qu'il ait eu pour 2 des tickets qu'il a (aucune indication sur leur code couleur, donc leur valeur d'achat officielle) fut de 200$, ce qui lui a fait dire: "j'imagine que sa cote de popularité doit pas être si géniale". 

    - à l'inverse, la demande en tickets gratuits (donc pour le personnel politique, les élites, lèches-fions en tous genres, et amis) excède l'offre

     

    Aaaaaah, ça me fait rire..... 

     

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  8. 15 minutes ago, Wallaby said:

    Et que penses-tu d'Erasmus ? Est-ce que ce n'est pas un énorme rituel, sorte de pèlerinage, de rite de passage, qui n'a pas grande utilité à part sur le plan symbolique car je n'ai pas l'impression que sur le plan éducatif au sens strict cela apporte autre chose qu'une perte de temps et d'argent dans le pire des cas, et au mieux c'est transparent : cela n'apporte rien de plus qu'un an de fac équivalent à ce qu'on peut trouver dans son établissement d'origine. Mais sur le plan symbolique : abandonner sa langue - donc sa culture d'origine pour passer à l'anglais, c'est d'une symbolique redoutable. Cela revient à "entrer en religion" dans la religion européenne. À laisser tomber l'homme ancien et à devenir un "homo novus" europaeus.

     

    A voir d'abord pour quelle proportion des étudiants concernés ça crée un degré significatif de "conscience européenne", au-delà du superficiel et du côté sympa, le syndrôme "auberge espagnole": créer des solidarités profondes, des réflexes communs liés à un sentiment d'appartenance, c'est autrement plus dur que des réseaux facebook. Plus largement, Erasmus, combien de divisions? C'est pas un pourcentage vraiment significatif des étudiants européens, et certainement pas une quelconque "masse critique" propre à imposer un "homo novus". Surtout quand, pour joindre le premier point à celui-ci, on n'aura qu'une portion d'entre eux, plus ou moins réduite, qui sera faite d'européistes convaincus, plus liés à leurs coturnes et compagnons de beuveries d'une année scolaire qu'à leurs amis et proches, qu'à ceux de leur environnement du quotidien, et rageusement déterminés à voir les Etats-Unis d'Europe écraser "l'ordre ancien". 

    Erasmus, c'est beaucoup de bruit pour rien, et toujours un truc issu du "parcours imposé": le genre d'étape qu'on se sent obligé d'avoir pour faire style, qu'on ne finance pas au millième de la hauteur de ce qui serait nécessaire si on voulait tenter d'avoir un vrai impact, et qui..... N'est pas vraiment très connu par la grande majorité des habitants de l'UE. Donc pour ce qui est du "symbolique", ça se pose là. David Cameron avec son bizutage à coup de bite dans la gueule d'un cochon pour intégrer le Bullingdon Club à Oxford, a sans doute une bien meilleure compréhension de ce sujet

    Fallait bien ramener la discussion dans le sujet: on se rattrape comme on peut:tongue:

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  9. 26 minutes ago, Ojs.Fisher said:

     

    Je me suis demandé si ce n'était pas une tactique de May pour se débarasser de Boris une bonne fois pour toute en le nommant aux affaires étrangères.

    Et ce simplement en attendant qu'il dérape et qu'il aille beaucoup trop loin avec une remarque qui fâcherait du monde pour qu'elle soit obligée de s'en débarrasser en prouvant que c'est un incapable.

     

    The Economist reportait qu'elle se foutait régulièrement de sa gueule...

    En même temps.... Qui ne le fait pas? Faut quand même avouer que c'est dur de résister à la tentation. 

  10. 4 minutes ago, Wallaby said:

    Je dirais que c'est une rhétorique très "slavophile", dans le cadre du vieux débat russe entre slavophiles et occidentalistes. Du point de vue slavophile, les Occidentaux sont corrompus par un excès de richesse matérielle, qui conduit au culte matérialiste du veau d'or, et seule la Russie est dépositaire de la vraie foi et des vraies valeurs spirituelles et morales.

    Et une grande insistance, dans les dernières années, sur l'homosexualité et le mariage gay, pointés du doigt comme devenus la règle dominante en occident.... 

  11. L'article du Monde semble quand même excessivement triomphaliste. 

    Ceci dit, si l'attitude de Trump suivait sa rhétorique sur le sujet, ça ouvrirait une autre possibilité pour le RU: celle d'être (de fait, évidemment, pas de droit) réellement "le 51ème Etat" des USA. 

    16 minutes ago, Carl said:

     

    Dans le cas de l'Europe, on peut se contenter d'élire des représentants au niveau national, je ne vois pas l'intérêt d'élire en plus au niveau européen. Je supprimerai aussi volontiers les régions. Communes/département/état, c'est déjà bien assez compliqué comme ça.

    Je me demande souvent si le bon fonctionnement d'un Etat, et plus encore la démocratie, voire l'Etat de droit, peuvent survivre passé un certain nombre d'échelons de gouvernance: l'UE a certes bien des problèmes et dysfonctionnements particuliers, mais n'est-ce pas aussi le simple fait d'un tel échelon supranational, encore plus hors de portée et de suffisamment de moyens de contrôle par la population (donc de responsabilisation des gouvernants), qui par son existence même, compromet la gouvernance et le respect réel de certains principes? Trop de choses échappent de fait à toute possibilité d'examen suivi et de sanctions, ou plutôt trop de marge de liberté est créée pour les gouvernants des échelons supérieurs, et ce d'autant plus que par les vices mêmes de fonctionnement de l'UE, une boucle malsaine s'est créée entre la direction de l'échelon national et celle de l'échelon européen, où personne n'est réellement responsable des décisions prises (mais les officiants les prennent bien, et souvent en étant bien d'accords). Dans l'éternel débat blâmant soit l'échelon national soit la Commission pour tout ce qui va de travers, le point est que c'est l'interaction entre les deux, réellement gouvernée par l'idéologie et la mentalité uniques qui animent les acteurs dans chacun des deux, qui pose problème: et dans les faits, les comptes à rendre sont insuffisants pour créer le retour de bâton nécessaire à une gouvernance acceptable. Le simple fait "mécanique" de l'existence de l'échelon supranational (on peut s'engueuler éternellement sur sa forme, son fonctionnement....) crée cet espace qui, en essence, affaiblit l'emprise des électeurs sur leurs gouvernements et, plus encore, l'impression qu'ils ont d'avoir des gens les représentants vraiment, et donc un gouvernement légitime. Et cela peut être autant du à l'illégitimité "sentimentale" d'un ensemble de nations ayant chacune leur propre sentiment national, qu'à l'ajout déterminant d'un échelon de gouvernance supplémentaire dont les interactions avec ceux existant déjà enlève, dans les faits et les impressions subjectives, beaucoup de sens au principe de droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Entre les gouvernés et "l'endroit" où la gouvernance la plus importante se fait, il y a une couche de plus, encore plus lointaine et hors de contrôle. C'est le débat entre démocratie directe et indirecte, mais boosté aux hormones. 

    Dans le débat britannique sur le Brexit, j'ai perçu beaucoup de ce genre de sentiments. 

     

     

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  12. Comme dit dans un des deux articles précités, ce genre de déclaration est du "posturing" avant négociation: on se dit accommodant, ou on se montre agressif et menaçant, selon le moment. On souffle le chaud et le froid pour essayer de trouver son positionnement et désarçonner l'adversaire avant que l'épreuve de force ne commence. 

    Une question que je ne m'étais pas posé jusqu'ici, mais qui est en lien avec le cas particulier de la City; quid des paradis fiscaux britanniques, particulièrement Gibraltar et les îles anglo-normandes, qui font partie de cette "boucle" néfaste d'opacité financière qui pèse si lourd dans le processus décisionnel de Londres (et donc de l'UE jusqu'à maintenant)? Vont-ils être désertés par le secteur des transactions douteuses et méthodes de défiscalisation si ou quand le RU perdra son passeport financier (et revenir à l'économie du tourisme pour le premier, à celle de l'enculage de vaches et moutons pour les secondes), ou servir d'arme à un RU se changeant en un grand paradis fiscal ultra permissif? L'essentiel de la position agressive de négo dans la une du Times cherche à masquer le fait que si ça en vient à l'épreuve de force pure, c'est l'attractivité et la taille du marché britannique contre celles du marché européen, mais Downing Street serait-il à votre avis réellement prêt à envisager cette position d'absolue "libéralisation" (loidelajunglisation totale) de son territoire? Ca ne semble pas un pari sérieux, ou tenable (à moins de se foutre totalement de sa population). 

  13. :laugh:!! Je sais pas si vous avez vu Poutine faire une conférence de presse pour défendre Donald Trump contre les allégations sur le possible chantage par lequel Moscou le "tiendrait": c'est franchement surréaliste de voir le Vlady entrer dans ce genre de discussion et déplorer que des personnes mal intentionnées cherchent à affaiblir le nouveau président américain, reprenant au passage une rhétorique très soviétique sur la "décadence occidentale" et autres formules (jadis) d'usage. Quelques trucs amusants au passage sur le fait que la Russie ne se sert pas du genre de méthodes d'espionnage évoquées (les putes, pour la note), qu'il doute que Trump soit allé à Moscou pour consommer la prostipute locale, mais qu'il faut quand même noter que les putes russes sont les meilleures du monde (Russia, fuck yeah:blink:!) :laugh:

    Honnêtement, il croit défendre ainsi son investissement? Y'aurait-il même une raison pour laquelle un chef d'Etat se fendrait de commentaires publics dans une conférence de presse expressément convoquée pour cette raison, qui défendent un autre chef d'Etat contre des allégations salaces? Ou est-ce que là il jubile tellement qu'il avait envie de remuer le couteau dans la plaie, voire peut-être foutre un peu plus la merde aux USA? Même en imaginant qu'une telle personne ne fait jamais rien gratuitement, j'ai du mal à voir le point d'une telle intervention, ou ce qu'il espère en retirer, sinon se mettre bien avec le Donald (ce qui n'oeuvre pas dans son sens, puisque plus il paraîtra proche de Trump, plus Trump rencontrera de doutes et d'opposition aux USA sur sa politique "russeuropéenne"). 

    Va t-on bientôt appeler Donald "Putin's bitch"? Y'a t-il déjà des memes en ce sens? Faudra t-il l'appeler "Putin's Suka" pour faire plus globish? 

     

    EDIT: après une recherche rapide, pas encore d'invasion de memes sur le thème de Trump au service de Poutine. Y'en a, mais c'est pas l'avalanche, tout comme on n'a pu noter que quelques incidents "physiques" dans ce registre (des gens éjectés parce qu'ayant hurlé des trucs du genre). Mais bon, au global, les USA n'ont pas à s'en faire, parce que:

    putin-2.png

    Et puis bon, l'époque est à l'amour libre, qui sommes-nous pour critiquer?

    Ce-Ph6oW8AEYKf8.jpg

    Et de mauvaises langues aux USA disent que la place est de toute façon déjà prise:

    BlmRsA1IMAE5nr3.jpg

    file.php?40,file=203664,filename=1207482

     

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  14. 9 minutes ago, Wallaby said:

    [1] Churchill buvait beaucoup et cela ne l'a pas empêché d'être un grand homme.

    [2] Au niveau des rites, il y aurait le drapeau qu'on voit beaucoup, notamment en France derrière le président de la République lorsqu'il fait un discours à la télé depuis l'Élysée, mais aussi sur les plaques d'immatriculation des automobiles et sur les pièces de monnaie. Mais un drapeau sans armée et sans équipe de foot, c'est bancale. Donc finalement je me demande si le rite le plus fort n'est pas le parlement de Strasbourg. Il coûte de l'argent, et il est souvent proposé de le supprimer pour tout mettre à Bruxelles. Mais justement, comme il coûte de l'argent c'est un authentique sacrifice sacrifié sur l'autel de la déesse Europe. Si on dépense cet argent, c'est parce qu'on croit encore au symbole, et qu'on pense que le symbole vaut le coût.

     

    Un moment de rituel : la remise du prix Sakharov à Aung San Suu Kyi au parlement de Strasbourg en 2013.

    Les rites (ou plutôt le fait qu'ils marquent et s'imprègnent dans les mentalités et émotions) ne créent pas l'attachement: ils en découlent. Mais ça résume bien la construction européenne: mettre autant que possible la charrue devant les boeufs. Les oripeaux et cérémonies de l'UE ne sont que des gadgets sans aucune réalité émotionnelle, aucun pouvoir symbolique, aucune assise dans les esprits: ils ont été créés "d'en haut", sans doute arrangés par des gens se pensant plus ou moins "experts" en com, et suivent servilement les formes de ce qui existait ailleurs avec plus de réalité: on a un drapeau parce que les pays ont un drapeau, on donne des prix et médailles parce que les pays donnent des prix et médailles.... Bref, on remplit des cases, on suit ce qui semble le parcours imposé, sans qu'aucun de ces rites ou gadgets ne renvoie à rien de concret. Ce sont au mieux des politesses d'usage auxquelles on se sent obligés de se conformer. Pas vraiment le genre de trucs qui inspire la loyauté, vous donne une image de vous-même, fait résonner quelque chose de profond, fait sentir l'appartenance à un tout plus vaste.... 

    Notons bien que, un peu partout en Europe, et plus à certains endroits qu'à d'autres, on a vu graduellement "l'air du temps" et quelques générations de politiciens de temps de paix faire de leur mieux, volontairement ou non, pour vider pareillement la "religion séculière" de l'Etat de sens et de portée (y'a pas si longtemps encore, recevoir et porter la Légion d'Honneur voulait dire quelque chose et provoquait l'envie, par exemple). Il faut dire que les bureaucrates et technocrates qui constituent le personnel politique dominant n'aident pas: aucun sens de l'occasion, aucun sens du théâtre, et pour la grande majorité d'entre eux, aucun sens puissant de la signification des rites. Ca fait des mauvais vendeurs, de mauvais tribuns, de mauvais metteurs en scène et acteurs, de mauvais prêtres de cette liturgie profane (mais sacrée néanmoins) pourtant si nécessaire. 

    Mais l'art de vendre la chose n'est pas tout: il faut que le matériel et les procédures renvoient à quelque chose, et côté européen, encore une fois, ça n'a pas d'écho. 

  15. 29 minutes ago, Boule75 said:

     

    C'est un risque mais 1) il faut sortir de la tétanie et 2) les "petits" (je pense à la Pologne) se comportent déjà comme ça, se sentant "petits", se voyant opprimés. A contrario les flottements et la modeste taille des plus "gros" ne leur permet pas de se sentir rassurés par rapport à la Russie, au hasard. Au moins ce serait franc et, éventuellement, et c'est critique, efficace.

    Sur le papier, c'est un exercice de prospective intéressant, voire fascinant: dans les faits, si d'aventure l'opportunité se présentait pour deux Etats comme l'Allemagne et la France, ou l'Italie et la France (et ça suppose de voir beaucoup d'étoiles s'aligner, et/ou une crise si énorme que plus rien d'autre ne compte), j'aurais encore des doutes de voir des gouvernants se risquer sur ce terrain ou même réellement y penser. C'est une chose de fantasmer, c'en est une toute autre de risquer ce genre de choix quand on a la charge d'une nation, parce que c'est le genre de trucs où on ne peut pas se rater, ou il n'y a pas de mode d'emploi ou de garantie de succès, et pas vraiment beaucoup de possibilité de rétropédalage une fois que c'est engagé. Il faut bien mesurer la dimension de l'entreprise pour s'apercevoir que l'époque ne produit pas les dirigeants pouvant l'envisager, ou les peuples pouvant l'encaisser. On parle d'un choix politique qui aurait besoin d'un Charlemagne, d'un Napoléon (d'un Adolf?), pas d'une bande de bureaucrates à l'horizon de pensée d'un mandat électoral, avec des envies de reconversion dans le privé. 

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  16. 27 minutes ago, g4lly said:

    Ce phénomène de liquidation des anciens sacré a contaminé la plupart des pays d'europe occidentale ... Glissement vers des nouveau veaux d'or comptable "pur" ... l’euro, la dette, des chiffres à la cons et encore des chiffres a la cons qui justifient n'importe quoi et qui réduisent la politique a une vulgaire gestion a la petite semaine au ordres de quelques soit disant experts des chiffres. Ca peut avoir un coté pratique castrateur, plus de nation, plus de collectif, plus de politique ... ça peu être vu comme plus d'emmerdement.

    Le souci c'est que ce mouvement excessif ... se retrouve confronter a une réaction qui peu sembler certes tardives, mais qui puisent dans cette lente montée en puissance, une force au moins aussi puissante que le mouvement précédent.

    La réaction est même double: on a d'un côté la récente résurgence d'un certain niveau de conscience nationale/patriotisme/nationalisme (les degrés varient), mais malgré les alarmismes divers et variés et les condamnations affolées et moralisatrices par des politiciens/technocrates à l'idéologie essentiellement unique et n'assumant pas leurs insuffisances et les décisions qui ont défini leurs trop longues carrières, cette résurgence n'est pas, sauf à quelques endroits et à quelques moments (cf Grèce, Hongrie), réellement préoccupante, du moins pas encore. De l'autre côté, on a les tribalismes de toutes sortes qui accompagnent le détricotage graduel des nations européennes, à la fois dépossédées d'une partie de ce qu'elles peuvent faire pour les membres du "club" qu'est la nation (quand t'es dans une bande, faut des avantages palpables) par le niveau supranational (UE principalement, mais on peut aussi "blâmer" les effets d'une certaine forme de mondialisation), et de l'autre travaillées par une idéologie dominante ou, plus largement, une "zeitgeist" anti-nation, particulièrement puissante en Europe, dont il serait pratique, mais aussi abusif que réducteur, de dire qu'elle est incarnée par l'actuelle élite européenne/européiste à mentalité assez unique. On peut éviter de trop simplifier et de bouc-émissariser une telle masse de gens qu'on réunit ainsi artificiellement dans un groupe plus commode à pointer du doigt, mais l'idée est là; une très grande et rapide convergence de quelques générations d'élites politiques, économiques, culturelles et médiatiques plus déconnectées de leurs pays d'origine qu'elles ne sont connectées entre elles et idéologiquement convergentes. Le projet européen souffre à mon avis (et devient critiquable avant tout à ce titre dans mon opinion, rendant la perspective nationale marginalement plus attractive pour l'instant) de l'absence totale d'une alternative crédible en termes de gouvernance et de culture de la gouvernance, tant cette mentalité unique est dominante dans les cercles décisionnels nationaux et européens où le credo néolibéral postnational reste la voix trop unique, celle qui moule bon gré mal gré tous ceux qui grandissent dedans ou prennent le train européen en cours de route. Cette absence d'alternative (capable de fournir une alternance politique au niveau européen) est à ce jour la plus grande menace qui fait courir le risque de l'explosion de l'UE. Ca, plus les trucs que j'entends venir de Bruxelles par des amis bossant dans le "secteur" européen (je l'appelle ainsi, oui, parce que certains sont des mercenaires.... A ma grande honte, j'ai des amis lobbyistes..... Mea culpissima), sur la réalité de la Commission sous Jean Claude Ier, dit "le gris" (parce que complètement beurré à partir du déjeuner). 

    Le tribalisme est un résultat de cela: la nature a horreur du vide, et dans le domaine des groupements humains, Gally a hautement raison de pointer la république (ou le royaume pour certains), ses rites et son sacré, le sentiment national.... Jean Monnet aurait dit que "si c'était à refaire, je commencerais par la culture", sans doute une boutade car c'est pas une politique de technocrate qui pourra adresser le problème, créer des sentiments de solidarité entre les peuples du continent (sentiments qu'on ne voit pas vraiment exister aujourd'hui), l'idée qu'on est dans le même bateau, le réflexe communautaire.... Toutes choses qui sont à la base de ce qui permet d'avoir une "polis", et de là, de pouvoir mener une politique; sans cette base, il n'y aura que des concurrents dont le degré de compétition ou de coopération variera avec la conjoncture, et risquant la rupture, voire pire, si ça va mal. Le processus de construction a, par sa nature même (et une bonne partie de ça sont des concessions qu'on a acceptées, ne nous le cachons pas), attaqué la nation, mais a aussi bâti une optique, une mentalité et des moyens dédiés pour la réduire autant que possible (qu'on le veuille ou non, l'UE en tant que mentalité, moule idéologique et organisation a pris une vie propre, au-delà de l'importance et du poids des nations et de leurs points d'accord). Dans le même temps, au niveau de chaque pays, on a une mentalité "postnationale"/postmoderne qui s'est installée avec la longue paix, qui a travaillé dans le même sens (pas d'UE à blâmer, là) à des degrés différents selon les pays; contre la nation, contre le sentiment d'appartenance, mais aussi contre la religion, et contre certaines idéologies et formes d'organisation sociale jadis structurantes (on peut les critiquer, mais elles jouaient un rôle fort: famille, "clan"....). Le résultat est un grand vide là où existaient auparavant un bien plus fort sentiment d'appartenance, une plus grande capacité de résilience, des solidarités autrement plus costaudes que ce que les médias sociaux et identités marketing fournissent aujourd'hui. Et ce vide cherche à être comblé, trop heureux de voir des acteurs anciens et nouveaux s'engouffrer dans la brèche: communautarismes religieux et/ou ethniques, régionalismes et identités culturelles de tous poils, y'a le choix, et certains sont vraiment organisés ou en phase de reconstruction, pour reprendre des parts de marché. Si on y ajoute les mouvances souverainistes et/ou nationalistes, on commence à pouvoir visualiser une carte des manques et de la colère provoqués en bonne partie par l'idéologie dominante qui est, je le répète pour souligner mon optique (et donc mon angle de critique de l'UE), la mentalité pour l'instant unique (et un tantinet absolutiste) aux commandes qui façonne le processus européen, lequel n'offre donc aucun autre visage. 

    Védrine disait récemment que si on voulait sauver la construction européenne, il fallait balancer la majorité de ce qui fait l'UE actuellement, euro compris; 

    3 minutes ago, Boule75 said:

    Pourquoi parles-tu de l'UE en fait ? Ce serait beaucoup plus clair si tu parlais des gouvernements européens. Ce sont eux les décisionnaires, avant toute chose, avant le Parlement, avant la Commision, avant la Cour de Justice de l'UE. Ca permettrait surtout de pointer le doigt vers les différents capitales, leurs chefs d'état, leurs parlements, leurs opposants braillards, plutôt que vers Bruxelles&Strasbourg qui n'y peut mais et surtout qui n'a ni mandat, ni droit de définir ça.

    La dernière fois qu'une tentative d'évolution institutionnelle un peu cohérente a eu lieu, elle a été littérallement plombée sous des dizaines de pages d'annexes et de verbiage juridique imbitable, de dispositions minables, de cavaliers constitutionnels absurdes des gouvernements. Ah ça ! Ca ne donnait pas envie de voter oui.

    La manque de courage, de vision, la stagnation totale, c'est la marque de l'Europe intergouvernementale de potentats de province qu'on se farcis actuellement. Merkel et Hollande se causent : que se disent-ils, que font ils ? Nada ! Junker n'y est pour rien.

    Plus complexe que ça, quand même: l'UE existe en tant que force bureaucratique et organisation permanente qui continue à agir, penser et influencer quand les pays-membres ne sont pas à la table de négociation, et plus largement, elle existe en tant que mentalité unique et dominante. A ce dernier égard, il serait plus juste de dire que l'UE, ou plutôt ce qu'on lui reproche, est plus un symptôme que la maladie.... Tout comme les gouvernants des pays membres d'ailleurs. La maladie est plus à trouver dans la petitesse et la faiblesse créée par le moule désormais assez unifié dans lequel les décideurs européens font leur carrière: élus et technocrates viennent des mêmes cercles, et surtout passent l'essentiel de leur temps dans le même bain, avec les mêmes idées, les mêmes optiques, la même mentalité, le même degré de séparation croissant d'avec "le terrain" démocratique, les mêmes oeillères. Sans même parler évidemment des mêmes préoccupations que cela crée et que les "formats" et cadres actuels des modes de gouvernance européens favorisent: entrisme, croissance permanente de l'influence des lobbies (sur lesquels des élites toujours plus technocratiques ont de toute façon un réflexe pavlovien à s'aligner), "corruption légale/légalisée", moindre contrôle démocratique via la complexification et la stratification des processus de décision (beaucoup de nouvelles strates, dilution de la visibilité sur qui fait quoi et de la responsabilité).... 

    4 minutes ago, g4lly said:

     

    Accepter un fédération France-Allemagne ... ou France-Allemagne-Bénélux ... rien que ca c'est a peine imaginable tant les changements seraient vu par la plupart des acteurs comme un véritable saut dans le vide sans parachute.

    L'un des problèmes majeurs d'un tel scénario (à faire pour s'amuser) réside dans ce qu'on disait sur la nation, les solidarités réelles, les réflexes nationaux: si France et Allemagne, ou France et Italie, par exemple, décidaient de franchir un tel pas, surtout avec comme idée de servir de noyau à une future plus large union, la conséquence la plus probable dans l'UE serait une réaction hostile de la part des autres nations qui se retrouveraient d'un coup rétrogradées en terme de poids politique. On aurait plus de chances de voir une UE de "blocs" nettement plus hostiles entre eux (et en fait plus des alliances de circonstance expressément dirigées contre la nouvelle puissance), des lignes de fracture plus profondes en réaction à la création initiale d'un nouvel Etat fait de 2 ou 3 grands pays du continent. 

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  17. Quelqu'un a suivi les manifs continues au Mexique? La grogne est constante depuis un bon moment, mais la "libéralisation" des prix du pétrole et leur conséquente augmentation de plus de 20% a entraîné des manifestations plutôt massives, et les incidents commencent à s'empiler. Je viens de voir une vidéo d'un conducteur pétant les plombs (ou au contraire, faisant quelque chose de calculé) et fonçant à pleine vitesse dans un pack de policiers anti-émeutes groupés en phalange: la voiture rentre dans le groupe dense comme dans du beurre, c'est particulièrement flippant. Et j'imagine que la police va du coup se lâcher aussi sur la foule qui n'y peut mais, et de là.... 

  18. 2 minutes ago, Pierre_F said:

    Mais si Tancèdre, je ne comptais pas trop sur Hollande .. mais on peut faire une commission parlementaire et il y a assez de conseillés intelligents et bien formés  pour préparer un projet. 

    Tous les grandes entreprises ont préparé des scenarii .. mais aujourd'hui tout le monde est dans le flou par manque de travail politique. Le projet de M.May est aussi trop flou pour tout le monde économique.

    Il y a quantité de projets dans les tiroirs, mais tout simplement pas assez de bases de réflexion pour même savoir quels seront les rapports de force et acteurs à l'oeuvre dans 1 semaine ou 1 mois, alors ce qu'il en sera d'ici au milieu de l'année.... Personne n'a assez d'éléments pour même dégager autre chose que de très grands axes de développement possible: autant dire que si on veut faire des scénaris plausibles, personne (vraiment personne, dans le privé, le public ou sur Jupiter) n'a absolument aucune possibilité de faire autre chose que de la pure branlette intellectuelle et parler dans le vague. On a tous refait le monde à une table de café, mais ça n'a débouché sur rien. Là, les échéances électorales, et ce que sera la situation au moment de leur issue, sont l'horizon indépassable, avant lequel il ne sert pas à grand-chose de trop élaborer au-delà de ce qui est déjà certainement dans les cartons depuis un bail (et peut-être actualisé à l'occasion). 

  19. 21 minutes ago, Pierre_F said:

    Peut être ... Mais justement, la France est maintenant en position de force pour discuter une refonte avec l'Allemagne. Attendre les élections en France, c'est un énorme risque et une perte d'opportunité.

     

    Non, c'est tout ce qu'il reste à faire: en essence, depuis qu'il est devenu si structurellement impopulaire, et "officiellement" depuis qu'il a annoncé qu'il ne se représentait pas, Hollande est l'équivalent français d'un "lame duck" dans la politique américaine: il ne peut aider personne, n'a plus le poids politique pour favoriser personne, n'a plus de soutien, et quoiqu'il décide ou mette en place, si jamais il parvenait à trouver une majorité pour, pourra être (et sera) remis en question, amendé ou dégagé dans quelques mois, ce qui rend toute négo avec lui inutile puisqu'assortie d'une forte probabilité de ne déboucher sur rien de durable, même à très court terme. Et ce qui est vrai à grande échelle est vraie en interne du PS: il n'en est plus que le "leader" symbolique. Il n'y trouvera plus de majorité ou qui que ce soit voulant s'associer sérieusement à lui dans un projet: autant dire qu'il n'a plus de soutien politique pour quelque décision que ce soit. En simplifié, à part gérer les affaires courantes ou une éventuelle crise, Hollande n'a plus de pouvoir significatif parce qu'il n'a plus d'autorité au sens politique (cad de parti, de faction....); il ne peut donc plus avoir de partenaire de négo pour autre chose que des points mineurs et "affaires du quotidien" (même entre nations, y'en a un). 

     

  20. 11 minutes ago, Wallaby said:

    Symbolique, icône... tout parait inviter la métaphore religieuse. Donc pour "announcer", je traduirais par "grand prêtre", puisqu'il s'agit d'une "grand messe" ou plutôt d'un sacre, et que pour un sacre il faut un évêque.

     

     

    Le pape (l'actuel, hein; des sources me disent que Pie VII n'est plus disponible, ces temps-ci) a été contacté par le Comité d'inauguration; il a répondu (en tweet) qu'il avait piscine ce jour là, et que c'était le jour de lessive des trucs blancs au Vatican (donc, hein, euh... Dommage, y'a pas moyen).... Pis de toute façon, c'est pas une cérémonie catho. 

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  21. 18 minutes ago, Akhilleus said:

    A mon avis tu rêves. Les vainqueurs potentiels c'est bien plus Francfort, Dublin ou Amsterdam que Paris

    Il y a beaucoup d'arguments en faveur de Paris (y compris les préférences personnelles/subjectives des personnels), faut pas voir la chose à l'aune des clichés qu'on a sur l'attractivité française: comme évoqué plus haut, Paris a vraiment beaucoup d'éléments dans la case "+", parmi lesquels le fait que la ville est le centre mondial de l'arbitrage via la CCI. Un autre détail qu'on mesure mal, qu'on oublie facilement, est que l'importance d'une place financière fluctue avec le temps, et peut parfois changer assez vite: la prééminence actuelle de Londres est un fait très récent. Dans les années 90, Paris et Londres étaient au coude à coude, avec Paris prenant même le lead pendant une courte période. Il n'y a aucun désavantage réellement décisif à Paris même dans le contexte fiscalo-législatif-économique de la décennie écoulée. 

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  22. 46 minutes ago, Gaspardm said:

    Non les banques du continent vont tout faire pour récupérer l'activité générée par le "passeport financier" de Londre. J'ai une cousine qui gère à Francfort en tant que "senior manager" 31 milliard d'euro pour le compte de la banque KFW, banque d'investissement de l'état allemand. Selon elle les banques allemandes font tout et vont tout faire pour récupérer cet énorme marché à leur profit et font pression sur l'état allemand pour arriver à leurs fins. C'est la même chose du coté français ou hollandais.

    Plusieurs secteurs financiers devront obligatoirement venir/revenir sur le continent (réassurance, compensation en euros: ça doit avoisiner au moins le trillion annuel en activité) à moins d'un passe-droit hénaurme pour la City qui, s'il passait, invaliderait toute la position européenne sur le concept de "in or out", et serait mal digéré par beaucoup d'opinions publiques. Quand ça commencera à se faire, ce sera la foire d'empoigne entre Francfort, Amsterdam et Paris, avec des avantages qui ne sont pas forcément où on le pense: un détail con, mais peu de financiers de Londres se sentent emballés à l'idée d'aller vivre à Francfort (et croire que ça n'entre pas dans les motifs concrets pour de tels choix, c'est avoir des illusions; comme pour de multiples exemples, ça joue beaucoup, genre les ingénieurs aéronautiques qui préféraient gagner un peu moins à Toulouse qu'aller s'installer à Seattle-la-pluvieuse). Et outre les avantages concrets/objectifs de Paris (qui sont aussi réels que ceux de Francfort) on peut toujours compter sur les gouvernements français si "communistes" pour créer tous les régimes et statuts spéciaux pour les invités qu'ils veulent. 

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  23. Tiens, un truc (c'est du détail, et du futile, hein?) que j'ai appris en suivant le sujet de l'inauguration de Trump et des mésaventures de son comité d'organisation lancé dans la chasse aux étoiles: il y a toujours eu de grandes stars aux inaugurations présidentielles, depuis que l'événément est télévisé (et avant), et, en fait, depuis que les célébrités du show biz ont pris aux USA une importance qu'on mesure vraiment très mal de notre côté de l'Atlantique, parce qu'on n'a pas d'équivalent culturel (et pas vraiment de célébrités du même calibre en plus): c'est une déformation propre aux USA qui est maintenant profondément implantée dans leur culture, y compris politique, dont beaucoup d'analystes et de critiques montrent qu'elle est complètement déformée par le prisme du show business, du storytelling et de la fiction, ce qu'on peut constater particulièrement dans les campagnes électorales où la présentation des événements, leur compréhension, se fait via une trame narrative souvent articulée comme un récit quasi épique, avec tous les abus, excès et déformations que cela implique, et leur impact gravissime sur la façon de percevoir la politique (souvent réduite à une lutte de "personnages" semi fictifs, et de leurs lignes de dialogue et "valeurs" supposées, confrontées et comprises sur un mode souvent plus symbolique que réel). Bref, la fiction prend le pas sur la réalité et les contenus bien plus qu'ailleurs. 

    Mais pour revenir aux stars et à leur importance dans les inaugurations, on peut noter qu'historiquement, la présence de telles icônes à l'inauguration d'un président n'a pas si souvent du beaucoup de choses au hasard ou aux préférences personnelles jusqu'à une période récente, alors même que la narration de ces dernières semaines sur le sujet s'est alignée sur le thème "on était plus consensuels avant", "on laissait une chance au président", "on se rassemblait après l'élection".... Les célébrités, surtout les A-listers (ceux qu'on veut aux événements) avaient aussi leurs préférences politiques avant, elles tendaient très nettement côté démocrate depuis l'entre-deux-guerres, et même si, jusqu'aux années 70-80, le GOP était moins extrême et plus fréquentable, il ne faisait pas venir beaucoup de monde de ce côté. On peut noter cependant qu'il y avait une vraie conscience "union nationale/rassemblons-nous" (au moins pour le 1er jour) dans le showbiz, et/ou que l'occasion de chanter ou d'être vu aux côtés du nouveau président en ce jour massivement public était trop unique pour être nécessairement mise de côté, au moins pour quelques-uns. 

    Cependant, le déséquilibre extrême des tropismes politique dans les hautes strates du showbiz est bien réel, et jusqu'aux années 70, un truc a lourdement aidé les républicains dans ce registre, qui sinon auraient passé toutes les années 50-60 avec juste John Wayne et Elvis Presley comme seuls A-listers aux événements publics (et encore, Elvis ne s'est affiché politiquement que sur le tard, avec Nixon): les grands studios hollywoodiens, qui étaient, sur certains plans, de vrais haras humains possédant quasiment tous les droits sur les stars qu'ils signaient. Bref, les stars ainsi "possédées", allaient là où le studio leur disait d'aller, faisaient là où il leur disait de faire. Et les studios hollywoodiens (et autres), tout comme leurs actionnaires, même après la fin du "studio system" dans les années 70 (leur fonctionnement changeant lourdement), n'ont JAMAIS été à gauche. Pour l'instant, rien n'a été recréé d'équivalent dans le mode de fonctionnement de ce marché particulier, ce qui a laissé nettement plus de liberté aux célébrités pour faire ce qu'elles entendent (vidant ainsi les cérémonies avec des républicains de ce lustre qu'ils disent mépriser mais veulent TOUS avoir de leur côté). Mais beaucoup se demandent maintenant si la chose ne va pas se recréer, si les stars, ou en tout cas une bonne portion d'entre elles, ne vont pas se retrouver plus ou moins aux ordres, ou obligées de négocier une partie de leur temps, via la concentration du marché des "talent agencies", ces (désormais) grandes structures "signant" les artistes et sportifs et jouant les intermédiaires (et décideurs) entre eux et les annonceurs, entre eux et les "producteurs" (clubs sportifs, production télé ou ciné, production musicale....). Pour les amateurs de la série Entourage, c'est le personnage d'Ari. Et ce sont ces gens là les plus puissants du showbiz (qui ont un lourd poids sur les choix de production).... Et comme toutes les grandes structures corporate.... Ils sont pas vraiment démocrates. Retour au cheptel humain qu'on prête aux élus ou candidats pour faire du capital politique? 

     

    Pour l'actualité du sujet:

    - à ce jour, plus de 30 élus du Congrès boycotteront l'inauguration, ce qui est normalement considéré comme "ne se faisant pas". En tête du groupe se trouve le susmentionné John Lewis

    - le comité d'inauguration a peiné à trouver des célébrités; pas de A-listers (ce qui doit rendre fou l'ego de Trump, malgré ses dénégations et sa posture de réplique "anti-élitiste"), juste quelques noms notables dans le registre country (qui n'est pas uniformément populaire, ou même connu, dans le pays: c'est culturellement et géographiquement marqué). La seule chose qui approche un poids mi-lourd (40 millions d'albums, essentiellement en "zone country") est Toby Keith qui, plutôt démocrate, est le seul à avoir opté pour l'esprit "union nationale". 

    - chorale et orchestre scolaires ont du être acheminé d'Alabama; d'ordinaire, les lycées et collèges locaux (DC, Maryland, Virginie, Delaware) se bousculent au portillon

     

  24. 4 hours ago, collectionneur said:

    Je ne savait pas pour le ''déportateur en chef''. 2,5 millions de personnes en 2014 et un budget en 2016 de 18 milliards de dollars pour le contrôle de l'immigration, 2 fois plus que le budget du FBI (55 secondes de la vidéo) selon cette article :

    http://www.aljazeera.com/programmes/upfront/2017/01/barack-obama-deporter-chief-170113105930345.html

    Mais je ne sais trop à quoi correspond ce chiffre, le document  ci joint indique :

    http://immigrationforum.org/blog/the-presidents-fy-2016-budget-department-homeland-security/

    Customs and Border Protection (CBP) FY 2016 Total Request: $13.565 billion

    Immigration and Customs Enforcement (ICE) FY 2016 Request: $6.282 billion

    Soit plus prés de 20 milliards que de 18.

     

    Tu peux ajouter la U.S. Citizenship and Immigration Services (USCIS), avec 19 000 employés et 3,3 milliards de dollars de budget, à ces 2 agences: c'est un peu la partie "bureaucratie et arbitrage" qui complémente l'action des deux autres. Et hors du DHS, il faudrait aussi souligner la place de l'Executive Office for Immigration Review (EOIR: 1600 employés, 306 millions de dollars de budget) qui appartient au Department of Justice: c'est là que sont décidés les procédures d'expulsion, là que se trouvent les 58 "Immigration Courts" et la cour d'appel sur le sujet.

    Et là on a un portrait à peu près complet des moyens fédéraux US sur le sujet migratoire. Les Etats, surtout frontaliers, ont aussi, de façon très inégale, des moyens dédiés. 

     

    Sinon, la cote de Trump à la veille de son inauguration n'est pas à la fête: 40% de "favorables", 55% de "unfavorables", soit un rapport négatif de 15% (Gallup). Sans faire du commentaire de course de chevaux, c'est le "cours" actuel du Trump dans l'opinion américaine (pas l'opinion votante: l'opinion en général), et c'est sans précédent. Pour comparaison, Bill Clinton était à 66-26 (donc +40), GW Bush à 62-36 (+26, donc une reprise et le "bénéfice du doute" après le cafouillage électoral très douteux des élections de 2000), et Obama à 78-18 (un +60 en plein coeur de la crise financière). 

    Et au milieu de cette impopularité record, il ne trouve rien de mieux à faire que de s'enferrer dans une opération de rétorsion contre les critiques de John Lewis, leader éminent et historique (un des "big six", et un des 13 "freedom riders")) du mouvement des droits civiques (période pendant laquelle il a été fréquemment battu, menacé, attaqué par le KKK, la police ou des militants ségrégationnistes, parfois de façon très sanglante: crâne fracturé par la police dans la fameuse manif de Selma, Alabama, en 65), compagnon de route et intime de Martin Luther King Jr, et iconique membre de la Chambre des Représentants depuis 30 ans (surnommé "la conscience du Congrès"): Trump s'est acharné (sur twitter, évidemment) contre Lewis pendant le WE dernier, qui était le.... Marthin Luther King Week End. 

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