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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. On 8/20/2020 at 12:54 PM, Wallaby said:

    https://www.zeit.de/gesellschaft/2020-08/fridays-for-future-luisa-neubauer-greta-thunberg-angela-merkel (20 août 2020)

     

    La psychologie appelle cela l'épuisement de l'ego. Les personnes qui arrêtent de fumer ne doivent pas essayer de perdre du poids en même temps. L'homme ne peut faire face qu'à une seule crise à la fois.

    Il y a donc une jauge pour l'ego? Le déversement écoeurant, via ce semi-faux "militantisme" 2.0, plus religieux que réellement politique (absence d'objectifs pratiques ou d'analyse fondée, exacerbation des sentiments, marketisation faussant les postulats...), qui vise avant tout à la satisfaction narcissique des "branchés" et au "virtue signaling" (sans compter une certaine exploitation commerciale par diverses mouvances alliées de fait au big business qui fait son "greenwashing"), ce déversement, donc.... Aurait un plafond? Considérant le niveau de narcissisme de l'époque, cela semble à peine croyable. Mais j'imagine bien que la panique induite par le débat délirant et la manipulation des perceptions autour du COVID, et l'ampleur de la crise économique en cours et à venir, s'ajoutent à la disruption complète des modes de vie pour réellement créer une césure dans les esprits entre l'avant et l'après confinement, cassant beaucoup des dynamiques qui précédaient. Si en plus il y a réellement un effet d'épuisement de la rage/panique artificiellement créée pour une cause, cela laisse peu de place à Miss Greta qui, en plus, fera chaque jour un peu moins gamine ingénue face aux méchants et cyniques adultes (surtout s'ils persistent à foutre ses deux tarés de parents dans l'image). Déjà Has been, la Greta? Va falloir trouver le nouveau modèle pour continuer l'arnaque? 

     

     

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  2. 1 hour ago, Boule75 said:

    Des chiffres ? Parce que la Californie a tellement grossi, que c'est ce qui peut lui arriver de mieux, une petite déflation.

    Les chiffres déjà cités sont éloquents, mais ne couvrent pas le problème de l'immigration illégale, plus difficilement chiffrable mais qui, au vu des tendances idéologiques et législatives, impacte lourdement les budgets de l'Etat et des localités... Alors que l'émigration hors de Californie concerne plus la classe moyenne et, depuis le COVID et les émeutes en tous genres, la classe aisée (vu ces dernières semaines, pour l'illustration caricaturale: un exode des stars et le déménagement très médiatisé d'Elon Musk et de son usine). En bref, c'est très disproportionnellement la base fiscale, et surtout ses tranches les plus "rentables" pour un Etat très mal géré qui dépend beaucoup de son haut niveau de taxation, qui se barre. Et depuis le début de la pandémie, cette tendance a très fortement crue, en rapidité et en ampleur. L'immobilier dans les villes dites "second tier" ou "third tier" voit les prix flamber. Les CSP+ s'exilent là où la vie est moins chère et les rues plus clean. Ou dans des petits bleds à portée (lointaine, mais encore tolérable pour une ou deux visites en ville/semaine ou mois) des grandes villes où leur boîte se trouve encore, même si l'activité tend plus à se structurer autour du télétravail de façon durable. 

     

  3. 4 hours ago, Kelkin said:

    Puisque c'est une bataille de perception, ça se bat via la perception.

    Si l'expérience que la population a de la police va à l'encontre de ce que colporte les "indigénistes décoloniaux" et autres rebelles se cherchant une cause, ces derniers vont se déconsidérer petit à petit, et donc perdre leurs relais et leurs soutiens au fur et à mesure que l'image que les gens se font de la police par leur expérience personnelle change.

    Je suis pas si sûr que cela puisse marcher ainsi, là est mon problème: la diffusion instantanée de vidéos éditées ou non, plus encore dans le cadre d'un travail de longue haleine (parfois pensé "stratégiquement" par certains groupes) qui a un impact culturel sur les perceptions, souvent dès l'enfance (résultat: on peut tous mater le même film, mais peu y verront la même chose et entendront la même histoire), est un médium vraiment puissant. D'où ma référence à la possibilité d'une police "hyperlocale", cad liée profondément à une communauté locale qui se vit et se pratique comme telle (un quartier, une petite ville.... Où en grande majorité, ce sont les mêmes personnes interagissant régulièrement), et probablement recrutant en majorité localement. L'inconvénient d'un tel système, outre l'incompatibilité avec une police "nationale" gérant des carrières sur tout le territoire (et incitant à bouger au fil des promotions et besoins), c'est le développement de comportements purement locaux, qui vont parfois jusqu'à être "mafia like", créant des petits caïds en uniformes, voire des "barons brigands" contrôlant un quartier. 

    Je m'égare, mais mon point est que je ne suis pas si sûr que, en l'état de la culture, de la socialisation et des techniques actuelles (vidéo sur smartphone, réseaux sociaux...), il n'y ait pas un avantage immense du côté de la culture tribale/identitaire et de ses moyens de communiquer, de créer, maintenir et développer de l'identité commune hostile à la police, quelle que soit la réalité vécue quotidiennement: nier la réalité, en amplifier ou oublier certains aspects, est un travers humain constant à la base (on voit ce que radio rumeur peut créer dans un petit groupe... Mais avec internet en plus?). Dans une telle optique, beaucoup de gens peuvent aimer leur flic local et détester la police en général, souhaiter la voir prise en faute et la punir, même si en plus c'est dans un autre pays: voir le cas anglais actuellement, où tout est fait pour imputer à la police anglaise, plutôt très clean, les torts de la police américaine, suite à l'import médiatique, universitaire et sociétal -culture des guettos ricains- des lignes rhétoriques US. Aussi infondé que ce soit, ça prend et ça domine la conversation outre-Manche. Lutter contre des perceptions très décalées de la réalité, mais pas totalement infondées (cas US) est déjà difficile, mais lutter contre un presque pur fantôme qui s'alimente quotidiennement dans l'imagination, un discours idéologique, une culture locale (des mauvais quartiers, où la "contre culture" anti-policière est juste le substrat de base dans une certaine frange de la population), la surenchère rhétorique et les emprunts à d'autres pays, cela me semble plus difficile qu'une simple histoire d'avoir des flics toujours clean ET efficaces (en soi un objectif difficile, voire impossible) et d'attendre qu'un décalage plus grand se crée entre le vécu et le colporté (particulièrement vrai dans ces métiers dont on ne retient que les bévues et bavures, et jamais les succès dont le but est de créer le sentiment de normalité dont on ne remarque pas l'effort qu'il coûte). 

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  4. 7 minutes ago, Kelkin said:

    C'est pourtant ce qu'ils font à Camden :

    Dédicace spéciale pour Sarko, qui a démantelé la police de proximité sur le prétexte qu'il ne veut pas que les policiers jouent au football avec les jeunes des quartiers et a instauré la politique du chiffre, c'est à dire le jugement sur le nombre de contraventions. Bref, tout ce qu'il ne fallait pas faire.

    L'obsession et la mode managériales, l'envie d'avoir des chiffres concrets qui permettent de "mesurer la réalité" pour des arguments politiciens/médiatiques (et peut-être pour justifier la gestion de carrière en interne).... Le pire, c'est qu'il y a souvent (au moins en partie) de bonnes intentions à l'origine du phénomène, mais la recherche "d'objectivité" à tout prix, par n'importe quelle méthode, produit des trucsparfois délirants. 

    Mais il faut reconnaître aussi qu'il y a de la nouveauté "en face": outre l'éternelle adaptabilité de la criminalité aux changements (techniques, sociaux...), on a maintenant des groupes, parfois organisés, qui, surfant sur une mentalité locale et online parfois très conditionnée à la chose, veulent prendre la police en défaut, soit en la poussant à la faute, soit en créant l'apparence de la faute (vidéos éditorialisées...) pour crier au racisme, à la violence policière, ou à tout autre grief exploitable qui peut trouver client en ligne, et au-delà, dans le domaine politique/médiatique. Le climat ainsi créé est-il surmontable? Les smartphones et internet ne disparaîtront pas, et l'envie de notoriété profitable ou imaginaire (faite de "likes" et "shares") non plus, pas plus que les motivations plus politiques de la part de tels acteurs. Ces choses sont une constante nouvelle, dont les effets sont désormais immenses, et sans facteur modérateur à l'horizon. Faut-il d'une part une police hyperlocale, très implantée dans un quartier/une population interconnectée au niveau humain/personnel (pour compenser les effets potentiels d'une vidéo virale et de rumeurs par un bouche à oreille et une communication directe entre personnes se connaissant), et de l'autre une direction politique qui trouve ses couilles et accepte plus clairement de dire que "dura lex sed lex" et que la police a des comptes à rendre là où internet et des réseauteurs anonymes n'en ont aucun, et n'ont donc aucune crédibilité? 

     

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  5. 9 minutes ago, Boule75 said:

    Au final, ce soir, et devant l'ampleur des protestations, y compris républicaines, le directeur de l'USPS remet ses réformes à l'après-scrutin. Pelosi lui demande d'aller plus loin et de remettre en marche les machines, de ré-autoriser les heures supplémentaires.

    Ca date de ce soir? Tu es sûr? J'avais vu déjà ce report annoncé il y a plusieurs jours, il me semble. 

    Mais la bataille est en amont, et budgétaire: l'USPS a perdu près de 9 milliards l'an dernier, doublant son déficit par rapport à 2018, avec une dette totale qui a dépassé les 160 milliards (essentiellement des pensions non financées). Ca fait un moment qu'il y a conflit pour forcer la réforme, et jusqu'il n'y a pas si longtemps, la division sur le sujet existait au sein des deux partis, mais elle s'est très rapidement tribalisée depuis 5-6 ans, les démocrates s'alignant sur les syndicats de service public et poussant pour dépanner le service aux frais de la princesse sans poser de questions, et les républicains donnant, à l'opposé, plus d'attention à ceux qui prônent la privatisation (essentiellement comme levier de négo: ils n'auraient jamais les couilles de franchir ce cap), les deux positions virant à la caricature au fil du temps, comme tant d'autres sujets aux USA. Passé un certain temps, ces postures deviennent juste ça: des outils rthétoriques/médiatiques pour l'apparence. Le tout pour un service qui n'a jamais su ou voulu se réformer depuis le début de l'ère internet. Les syndicats craignent pour leurs emplois et leur statut/poids, les opérateurs privés veulent avoir le droit de transporter l'intégralité de ce qui peut être du courrier (l'USPS a un monopole imposé sur certains types de courriers), les républicains veulent casser un lobby pro-démocrate qui se cache derrière le nom de service public, et les démocrates veulent garder un bon sponsor, si possible avec l'argent public. Les bons arguments, comme les mauvais, pour toute gestion de la situation, quelle qu'elle soit, ne sont plus là que pour l'apparence et la guéguerre policienne, des outils pour que les camps en présence se tapent dessus, qui ont intérêt à ne rien changer pour précisément garder les dits outils à disposition. 

    Personne n'y gagne, sauf les acteurs de la politique politicienne. Un cas parmis d'autres. 

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  6. 19 minutes ago, Rob1 said:

    Lorsque j'ai commencé à entendre parler de cette affaire il y a deux ou trois semaines, on parlait surtout de l'interdiction des heures supplémentaires (politique de réduction des coûts) et surtout le retrait de machines à trier le courrier automatiquement (et là, aucune explication ne semble avoir été donnée).

    Le nouveau patron de l'USPS est clairement marqué politiquement (je vous laisse deviner de quel côté) et accessoirement n'a aucune expérience dans le domaine postal.

    Le Trumpounet a tweeté que le vote par courrier serait un trucage de l'élection, évidemment.

    Donc bon, de là à supposer que l'autre suit la voix de son maître...

    Et Trump a dit, il y a quelques jours, qu'il était ok pour le vote par courrier en Floride, ce qui inspire évidemment confiance dans son impartialité et sa cohérence. Parce que la Floride a un super gouverneur (républicain) pour gérer tout ça. Sûr que la Floride a un super passif en la matière...

    Ca fait un moment que l'USPS est un sujet de débat, dans un pays où, surtout depuis l'émergence de services postaux/livraisons privés performants (Fedex et UPS, un tas de services régionaux, plus de fait maintenant des boîtes comme Amazon) et l'arrivée d'internet, le principe même d'obligation de service universel (une notion mal définie aux USA qui incite certains à vouloir imposer un monopole total) ne fait plus l'unanimité. La notion du service universel est moins forte aux USA que chez nous, et de nos jours, pour beaucoup de monde aux USA, l'USPS, c'est essentiellement l'organisme qui pollue les boîtes aux lettres avec des tonnes de junk mail (dans lequel le service a un intérêt financier, touchant un pourcentage) et pas grand-chose de plus. C'est aussi un service qui n'a pas produit d'équilibre financier depuis 15 ans et traîne une dette considérable (notamment sur son système de pensions, très mal géré), avec à l'arrivée, comme souvent dans le contexte américain, une absence totale de capacité politique à gérer toute réforme, qui dure depuis des décennies. Il y a beaucoup de mauvaise foi et d'instrumentalisation de la question juste pour la posture politique, sur ce sujet comme sur d'autres, et ce de la part des deux partis. 

     

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  7. 5 hours ago, kalligator said:

    DT semble vouloir mettre la poste en faillite pour éviter un vote par correspondance massif qui selon lui avantagerait Biden (vu sur le Monde)

    C'est la nouvelle théorie conspirationniste à la mode. Ne semble pas vraiment avoir grand-chose de crédible, mais beaucoup de bruit médiatique s'est mis dessus depuis quelques jours, avec en exergue des articles et tweets assez délirants sur des boîtes aux lettres cadenassées (l'USPS a fait cela dans beaucoup de grandes villes pour limiter les vols qui se multipliaient en ces temps de précarité grandissante) ou carrément enlevées (un tweet viral d'une Jamie Lee Curtis indignée sur ce point imaginaire, vidéo à l'appui, a fait le tour d'internet, ce qui a fait beaucoup rire). 

    Ca va faire beaucoup de clics, mais il ne semble pas qu'il y ait grand-chose derrière, sinon une volonté par certains de forcer la chose à la va vite pour en profiter, alors mêmes que plusieurs scandales électoraux (New Jersey notamment) liés aux deux partis sont encore tout frais ou encore en cours, témoignant d'un grand manque de fiabilité de la méthode... En faisant attention à différencier "absentee ballot" (vote par correspondance à la demande -cad sur requête individuelle) de "mail in ballot" (généralisation du système): le premier est bien rôdé et maîtrisé par l'USPS, le second... Nettement moins. Avec trop peu de temps d'ici à novembre pour établir une procédure fiable, transparente et acceptée par tous. 

    Quand on voit ce que les décomptes de bulletins en urnes peuvent déjà poser comme problème (aheum Bush vs Gore en Floride), la pétaudière des cadastres d'Etats US, de l'USPS et des commissions de vote garantit un cluster fuck massif, sans même parler des risques de fraudes. Et dans le contexte actuel où les deux partis ont donné des signes qu'ils n'accepteraient peut-être pas le résultat des élections, je doute que ce soit nécessairement le truc le plus sage à mettre en place moins de 3 mois avant le jour J, et en plus en plein bordel de la pandémie et d'une crise économique et sociale sans précédent. 

    Mais bon, il est fort probable que même un résultat clair et net dans un sens ou l'autre amène son lot de problèmes, donc tant qu'à faire... 

    Ce qui reste sûr, c'est que les médias qui se prétendent "de référence" semblent avoir pris un goût exclusif pour la matière fécale. De préférence d'origine taurine. Et ils ont perdu toute inhibition ou pudeur sur le sujet. 

     

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  8. 6 minutes ago, Chronos said:

    Avec Alex et son accent texan, disons qu'ils ont tous un accent bizarre. Non, ya le flic véreux.

    Bobby existe dans les romans apparemment (ils sont dans la pile des trucs à lire devant moi là...). Je crois qu'on a simplement un futur membre du Roci dont l'arc narratif martien n'est pas encore terminé. Après tout on a un Recon Marine qui vient de voir tout ce en quoi elle croyait dur comme fer imploser. Elle a eu sa phase autodestructrice et doit se reconstruire autour d'un autre carcan moral tout en servant de pantin de tiers durant le processus.

    Au contraire j'aime assez le perso d'autant plus qu'elle bouge assez bien dans ses scènes d'action, c'est assez logique, en raccord avec sa formation dont elle est parfaitement consciente. Le côté globalement civil qui te donne un avertissement très clair de ce qui va arriver si tu continues à déconner passe assez bien. Il faut voir comment le personnage évolue car Amos est déjà dans ce registre, sauf qu'il l'est de l'autre côté du spectre (authentique sauvage qui a su s'imposer un carcan vs personne globalement lambda transformée en machine à tuer par le système). Après vu l'ampleur de l'univers et ce qui semble se déployer + des antagonistes du niveau du Chief Murtry, Amos pourrait rapidement ne plus suffire.

     

    Amos suffit à tout: il mange des bébés au petit déjeuner et s'empale régulièrement juste pour déconner et dire au reste de l'univers qu'ils ne sont qu'une bande de fiottes! 

     

  9. 23 minutes ago, Chronos said:

    C'est surtout que son personnage commet toute une série d'erreurs politiques et sous estime régulièrement les adversaires qu'elle devrait dominer...

    Sa défaite face à sa rivale dans la S4 en est la démonstration éclatante. A ce niveau jeu, ses erreurs et celles de son équipe sont difficilement imaginables.

    De manière générale, c'est dans la S4 qu'on est en train de voir des personnages féminins bien écrits vraiment faire leur apparition (à l'exception de Bobby Draper).

    Bobby a toujours semblé essentiellement "hors du coup" de l'intrigue principale: le personnage me semble plus "greffé" sur l'histoire pour correspondre à un archétype en vogue qu'autre chose, un peu comme si les scénaristes l'avaient créée pour remplir ce quota et essayaient depuis un peu désespérément de la raccorder à l'histoire principale tout en lui donnant une intrigue propre (qui sent un peu le cliché) sans réussir à trouver la bonne formule. On voit mieux, je trouve, le raccord entre la scène terrienne autour d'Avasarala, qui ne croise vraiment pas beaucoup le chemin de "l'équipe" au coeur de l'histoire, et celui de la dite équipe. Ce qui se passe autour de Bobby a, depuis le début, plus un aspect "pendant ce temps, à Vera Cruz...". L'actrice est aussi un peu planche inexpressive, ce qui n'aide pas, même si l'accent néo-zélandais aide à détonner.... Je trouve d'ailleurs qu'ils auraient du jouer à fond cette carte, comme pour la manière de parler des gens de la Ceinture; Mars aurait du avoir un accent ou semi-dialecte propre... Tant qu'à faire, donner à tous les martiens un accent néo-zélandais aurait pu entrer dans ce mix :laugh:

    Quote

    Sa défaite face à sa rivale dans la S4 en est la démonstration éclatante. A ce niveau jeu, ses erreurs et celles de son équipe sont difficilement imaginables.

    Ouais, j'arrive pas à décider à quoi ça peut correspondre:

    - une volonté de mettre en scène une "chute" du personnage en grande partie de son propre fait, pour cause d'hubris et de focalisation exclusive sur d'autres sujets que la campagne. Si c'est le cas, ils ont surdosé un peu maladroitement

    - un besoin scénaristique d'une telle issue (pour une raison qui sera révélée ultérieurement), auquel cas ça fait vraiment forcé, genre "ça arrive parce que le scénario le veut et le dit très fort et c'est comme ça". Si c'est ça, il y a eu un manque d'habileté, soit en rattrapage de choix antérieurs, soit parce qu'il fallait accélérer quelque chose pour un développement futur. 

    Ceci dit, ils peuvent encore rattraper une bonne partie de la chose, en cohérence avec le personnage, si la suite la voit se questionner un peu, et globalement conclure qu'elle n'était pas faite pour ce genre de job de dirigeant, ayant toujours plus été ue éminence grise avec un goût pour les initiatives indépendantes, dans les domaines du renseignement, de la diplomatie secrète et des opérations "sales". vu que l'actrice n'a pas la carrure ou le charisme d'un leader, jouer cette carte irait bien avec le personnage qui ne semble de toute façon pas être à l'aise avec la direction d'une planète et d'une population (pas vraiment le genre à s'intéresser à "l'intendance": politique intérieure, économie...), selon moi. 

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  10. 10 hours ago, Chronos said:

     

    Par contre j'ai toujours du mal avec Avasarela. Le personnage est trop vulgaire dans son expression et j'ai toujours l'impression que c'est parce que l'actrice manque elle-même de punch pour l'incarner.

    Bien formulé: je trouve qu'elle a toujours l'air de surcompenser par une attitude trop crâne qui sonne assez faux. Mais c'est un peu le problème quand on crée un personnage qui est censé avoir un charisme de leader et/ou une forme d'autorité naturelle... C'est pas quelque chose que beaucoup de gens ont, ni qui se crée sur commande ou par des trucs d'acteurs. Du coup, on se retrouve avec ce genre d'artifices,,et un script qui est un peu forcé de faire dans le "tell, don't show", soit l'inverse de ce qui est souhaitable en théorie: ici, on a plus l'environnement autour d'elle qui joue à faire comme si elle était super impressionnante (surtout le personnage de son mari, châtré et disant à quel point elle est géniale toutes les 3 minutes), pour compenser le fait qu'elle ne l'est pas du tout et utilise le pis aller d'une attitude grossière, castratrice et assez mesquine dont on imagine mal comment ça passerait pour de l'autorité dans le monde réel. 

    Ce qui est marrant sur ce plan de personnage de leader, c'est que celui de Klaes Ashford, le pirate devenu chef indépendantiste, développe précisément un mode assez crédible d'autorité à l'écran: pas au début, mais graduellement... Via un acteur qui joue précisément l'inverse du cas Avasarala. Dans la dernière saison, je trouve qu'il fonctionne vraiment bien ainsi. 

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  11. Complément d'information sur la mutation des cinémas décrite plus haut...

    La semaine dernière, une cour d'appel fédérale américaine a de fait cassé une loi des années 60 qui avait révolutionné l'industrie du cinéma en forçant la séparation des studios et des salles de cinéma que, jusqu'à cette époque, ils possédaient en propre, favorisant le paysage économique actuel de ce secteur. A l'ère du streaming et des réseaux de salles de cinéma qui, même avant COVID, galéraient et voyaient leur audience en baisse structurelle (mal compensée par des augmentations de prix qui maintenaient de plus en plus artificiellement le CA à l'insatisfaction de toutes les parties prenantes), il a été jugé que cela plaçait les studios en désavantage face à des entités comme Netflix, tout en étant aussi injuste à l'égard de Netflix et consorts en raison du barrage oligarchique posé à la diffusion en salle de leur production (qui rapporte potentiellement plus dans un premier temps) et, par là, à leur accès aux grands prix du cinéma (qui exigent la diffusion en salles). Netflix avait acheté quelques salles pour circonvenir cette barrière, avec un succès pour l'instant mitigé. 

    Mais ce changement va logiquement aboutir à une concentration encore plus grande autour de gros acteurs qui seront à la fois producteurs ("fabrication" des oeuvres), distributeurs (vente, marketing, négociation des contrats pour la diffusion partout dans le monde, rédaction et contrôle des droits...) et exhibiteurs (sites streaming et VOD, télé, DVD/Blu ray et salles de ciné), concentration qui sera de toute façon aussi accrue par la poursuite des "streaming wars" à ce jour intenables dans le temps un peu long (trop de sites de streaming à 10-15$/mois, moins de binge à l'avenir, diffusion plus diluée dans le temps, fidélisation "forcée" par abonnements à engagement sur plus d'un mois...). On aura des coopérations sur sites à plusieurs opérateurs, des "bouquets" groupés, ou plus simplement, des fusions/acquisitions. On est déjà, essentiellement, à 6 gros acteurs qui de fait contrôlent la production américaine; il est fort possible qu'on passe à 4 d'ici quelques années, ce qui n'augure pas bien de l'avenir de la création, surtout si ces distributeurs contrôlent aussi tous les moyens de diffusion dans un secteur où le coût d'accès au marché est désormais TRES élevé (site de streaming ou réseau de salle de ciné, plus accès aux productions pour diffusion = extrêmement cher, avec une incitation forte dans des réseaux et sites "propriétaires", à empêcher la concurrence de réussir en barrant/limitant l'accès). Les salles de ciné indépendante sont quasi certaines de disparaître, sauf pour le cas d'excentricités de gens riches qui se foutent de perdre du fric, des cas d'oeuvres caritatives, ou encore des "derniers des Mohicans" qui y dédieront leur vie (et leur santé mentale et financière). 

    Ajoutons à cela la moindre concurrence induite par des réseaux de salles de ciné "propriétaires", qui ne fera que renforcer la probable courbe très ascendante du prix du ticket de cinoche, pour en faire un loisir de luxe avec moins de salles, mais des trucs hallucinants qui essaieront de produire des expériences très marquantes. S'il faut en croire la vidéo ci-dessus.... Z'ont pas encore trouvé ce qui améliore vraiment une séance de matage de film. Y'a peut-être en fait pas grand-chose à améliorer hors de l'hygiène et du mauvais comportement des autres spectateurs.... La future salle de ciné sera t-elle une sorte de géode où chacun est dans un box sensoriel individuel vous coupant des autres personnes présentes? Mais comment aller pisser en cas d'urgence me demanderez-vous... 

  12. Faut reconnaître que The Expanse est plusieurs crans au-dessus d'à peu près tout ce qui se fait actuellement, même hors du champ purement SF; ils essaient de ne pas céder aux modes scénaristiques, de faire leur travail pour plus que le commentaire critique de la semaine. Ces temps-ci, c'est un effort qui doit être salué. 

    (Mode provocation gratuite à Shorrky ON)

    C'est presque au niveau de Futurama

    (Mode provocation gratuite à Shorrky OFF)

     

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  13. 20 minutes ago, nemo said:

     

    Les démocrates ont certes de lourdes responsabilités mais le refus de la politique (dans le sens faire/parler /penser la politique pas la cuisine des partis...) par la "droite" en général (politiques de tout bord, journalistes et cercles de réflexions) est  la véritable cause. Les moyens techniques sont un simple facilitateur.

    Tu ne sembles pas avoir saisi la nature de la phrase de McLuhan: "the medium IS the message". L'environnement définit/impacte plus la nature même de ce qui se passe en son sein que les acteurs agissant en son sein. 

    Quote

    En fait ce sont les victimes les républicains :biggrin: .

    Pas particulièrement; c'est juste que dans le cadre médiatique et culturel tel qu'il fonctionne depuis un bail, ils sont infiniment moins puissants, donc toujours plus sur la sellette, toujours plus facilement pointés du doigt et critiqués (je ne discute pas ici de la justification ou non de la chose; la parole médiatique étant une arme, la justesse du propos compte moins que son usage) là où les démocrates le sont nettement moins, tant le biais est structurel. Des médias comme Fox ou le groupe Sinclair, malgré leur taille, ne pèsent qu'une portion très minoritaire du "bruit" médiatique dans son ensemble. Dans un cadre nouveau où tout a viré à l'extrême caricature, sans plus aucun bémol lié à des conceptions vaguement éthiques ou une contrainte de recherche d'une audience large (et un peu plus transpartisane, avec comme valeur cardinale la recherche d'un peu de vérité), ce déséquilibre du terrain médiatique est devenu abyssal. L'une des raisons, sans doute, pour lesquelles seul un Trump pouvait émerger côté républicain: lui seul peut produire le bruit médiatique qui casse les filtres, voire met en évidence l'hypocrisie du camp d'en face de façon un peu plus évidente (sans rien enlever de celle de la droite). 

    Après tout, à une autre époque (les années 90), c'est un peu ce qui est arrivé, en beaucoup plus soft, avec la création de Fox News: une réaction agressive au biais dominant de l'époque (où la majorité des médias s'était graduellement constituée en force avant tout anti-Reagan/Bush Sr, même si avec un ton beaucoup plus policé et empreint de nuance), au moment où le câble s'était généralisé (et avec lui la multiplication à l'infini des chaînes télés dont beaucoup pouvaient être rentables). Une réaction qui, pour se démarquer d'un environnement hostile et aller utilement et visiblement à son contre-courant, a adopté (via son instigateur et proprio) le format éditorialiste ("columnist" en anglais) et tabloid (gratuit, tonitruant, excessif, sans compromission et agressif) qui est essentiellement devenu la norme partout, à quelques nuances (de pure forme) près. Le camp d'en face s'adapte à son tour avec les mêmes recettes, et, le changement d'écosystème médiatique aidant, on a une course à l'abîme entre deux camps aux puissances déséquilibrées. Mais à l'abîme quand même. 

    Si on part du principe qu'il est souhaitable, pour notre tranquilité à tous, que les forces politiques en présence soient relativement équilibrées (pour qu'aucune ne puisse dominer, en tout cas durablement, qu'aucune ne prenne ses aises avec trop de pouvoir...), un tel environnement médiatique est doublement menaçant: par sa nature même et la forme de non débat (et de qualité pourrie) que cela induit (et l'accaparement par une espèce de caste médiatique fermée, mi mercenaire, mi idéologue), d'une part, et par le déséquilibre structurel des forces politiques qui s'y expriment d'autre part. 

     

    C'est pas de la criaillerie, c'est la donne "démocratique" actuelle. Et pas qu'aux USA, même si c'est plus caricatural chez eux (go big or go home), ou simplement plus visible via la distance culturelle. 

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  14. 20 minutes ago, Chronos said:

    C'est tout l'enjeu de la politique américaine depuis le milieu des années Obama (quand la droite a commencé à devenir vraiment n'importe quoi) : il n'y a plus de différence entre le caniveau et le reste.

    On exagère ce changement: les deux bords faisaient ça avant... Ils y mettaient juste un peu plus de formes (la mauvaise foi et la gratuité, la calomnie et le mensonge, étaient tout aussi présents). Je suis de la ferme opinion que, si des facteurs idéologiques peuvent être aussi à l'oeuvre, l'essentiel de ce changement vient des transformations radicales de l'environnement médiatique (l'arène proprement dite, donc): "the medium is the message", pour citer l'autre. En quantité, en nature, en ton, en niveau d'accès, en imbrication dans la vie quotidienne (au point de l'invasion permanente), en impact psychologique.... L'espace médiatique a si radicalement changé (et à rythme incroyablement accéléré depuis la combinaison haut débit/smartphones/médias sociaux) que le niveau d'hystérie, la segmentation en silos toujours plus radicalisés et fidélisés, le parasitage de toute discussion par les éléments les plus radicaux, les plus cyniques et les moins représentatifs (et le torpillage organisé de toute dissenssion ou modération).... Que ce que nous voyons maintenant n'est qu'une conséquence de cette nouvelle agora: je ne prête pas aux partis, à leurs leaders ou leurs penseurs, la capacité d'avoir voulu ou pu organiser de tels changements. out le monde ne fait que s'accrocher au maelström qui a été lâché et dont la vitesse n'a fait que croître. 

    Pour les républicains "devenant tarés", il s'est juste agi d'une coïncidence temporelle, une "perfect storm" qui a fait que ce sont eux qui se sont retrouvés les premiers dans la position d'être hystériques au moment (2008-2010)où ce nouvel environnement arrivait à un premier stade de maturation: élection d'Obama et noircissement abusif (via la dominance et le biais médiatiques de la gauche) de McCain, puis de Romney en 2012 (un flip floppeur sans grand relief qui a été diabolisé comme s'il était Saddam Hussein), crise économique majeure et politique unilatérale plus que discutable en conséquence, questionnements sérieux sur la guerre en Irak désormais impopulaire partout, haut débit généralisé et médias sociaux, et explosion du nombre de smartphones. Dans un tel cadre, l'hystérie est devenue la norme permanente pour s'exprimer sur la scène publique (ce qui est l'adaptation au "message" induit par le changement médiatique), seule manière de surnager dans le flot d'info et d'attirer l'attention. A situation renversée, je n'ai aucun doute que les démocrates auraient fait exactement la même chose, à leur sauce. Et sur la décennie qui suit, on n'a vu qu'un renforcement de ces logiques de fonctionnement: la fuite en avant dans la caricature de la caricature qu'on était déjà au départ (parce que c'est pas comme si la scène médiatique des années 90-2000 était honnête et calme). 

     

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  15. 2 minutes ago, Wallaby said:

    Dans un article qui se veut critique de Kamala Harris, l'auteure dit ceci en introduction :

    https://www.liberation.fr/debats/2020/08/13/kamala-harris-pourquoi-le-discours-de-l-exceptionnalite-n-est-pas-satisfaisant_1796713

    Dès cette annonce, beaucoup ont salué l’événement historique que représente la candidature d’une femme noire à la vice-présidence, et on ne peut qu’être impressionnée par le parcours de Kamala Harris, fille d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, diplômée d’Howard University, université noire fondée en 1867, procureure générale de Californie puis sénatrice, et maintenant en lice pour devenir la première vice-présidente, et peut-être première présidente de l’histoire des Etats-Unis dès les élections de 2024, tant il est possible que Joe Biden ne se présente pas pour un second mandat s’il est élu en novembre. Il est bien sûr normal de saluer celles et ceux dont le parcours hors du commun permet d’ouvrir le champ des possibles pour le plus grand nombre de personnes.

    Qu'est que c'est que ce "parcours hors du commun" ? Elle est issue d'un père brillant universitaire jamaïcain et d'une mère issue d'une famille de l'élite indienne, avec un grand-père diplomate. Une famille de haute caste, la caste des bramanes (*). Elle est donc un cas d'école de reproduction des élites, et d'immobilité sociale.

    (*) source : https://www.mentalfloss.com/article/90839/13-trailblazing-facts-about-kamala-harris

     

     

    Et on passera sous silence certaines des raisons de son ascension, notamment ses "liens" avec l'ex-maire de San Francisco, Willie Brown (aheum promotion canapé aheum). Faut ce qu'il faut quand on veut aller au top. La question est maintenant de savoir si elle est le premier candidat démocrate à avoir administré une pipe pour grimper... Car on sait avec certitude qu'elle n'est pas le premier candidat démocrate à avoir quelques pipes dans son histoire professionnelle :tongue:

     

  16. Bon, qu'on l'aime ou pas sur ce forum, c'est clair que tout le monde ici est pour un 2ème mandat de Trump, seul moyen de foutre l'OTAN un peu plus dans la tombe, ou tellement dépriorisé que des dépenses de défense européennes stagnantes ou en légère augmentation s'accompagneraient d'un redéploiement au moins partiel des investissements vers la production continentale... Et on aurait peut-être enfin quelque chose de concret et jouable (cad 3 ou 4 pays au moins) côté projet d'hélico lourd made in chez nous. 

    Donc chantez tous avec moi.... MAGA! 

     

    Ceci dit, ce bouzin d'hélico lourd européen, s'il cesse un jour d'être une arlésienne déguisée en baleine blanche, il a intérêt à avoir bonne gueule.... Parce que bon.... Le Chinook, il crache bien, quand même :blush:...  

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  17. 16 minutes ago, Surjoueur said:

    En même temps le nombre de détenus pour 100 000 habitants est de 655 aux USA, alors qu'il tourne autour de 100 en France : ça doit leur coûter sacrément cher.

    Certes, mais le tout est de savoir si les gens qui sont en prison méritent, pour l'essentiel, d'être là, ou sinon, si ceux qu'on libère prématurément, ou choisit de ne pas enfermer, sont vraiment "sans danger", ont peu de risque de récidive, ou encore n'ont rien fait de si dommageable. Les médias d'un bord ou de l'autre ont beau jeu de présenter des cas particuliers et des archétypes; côté républicain, on a des trucs comme l'histoire très récente du violeur relâché avant son procès (soi-disant pour raison de risque COVID) qui va assassiner sa victime pour éviter de la voir témoigner, et côté démocrate, le sempiternel petit consommateur récréationnel de marie-jeanne qui serait soi-disant 95% de la population carcérale. J'ai de sérieux doute, dans l'ensemble, sur les capacités de filtrage et les motivations des bureaux des prisons et des offices de procureurs. 

    27 minutes ago, Wallaby said:

    Il me semble qu'en théorie, la justice restaurative exige de compenser la victime du vol. On ne peut pas en faire un synonyme de laxisme.

    En théorie oui, mais en pratique, ce qui se cache derrière le terme, maintenant, c'est plutôt wokesterdom aux amphètes avec des règles à la tête du client. Comme souvent avec des courants idéologiques, on prend des noms existants (et leur légitimité apparente) pour foutre un autre contenu dedans. 

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  18. On 8/12/2020 at 6:00 PM, Wallaby said:

    https://www.nytimes.com/2019/01/17/opinion/kamala-harris-criminal-justice.html (17 janvier 2019)

    San Francisco - Avec la reconnaissance croissante du fait que les procureurs détiennent les clés d'un système de justice pénale plus équitable, le terme de "procureur progressiste" est presque devenu à la mode. C'est ainsi que se décrit la sénatrice californienne Kamala Harris, candidate probable à l'élection présidentielle et ancienne procureure.

     

    Ceci dit, on a, depuis quelques années en général et depuis 2 mois en particulier, un aperçu de ce que ces "procureurs progressistes" entendent par leur terme chéri de "restaurative justice": qu'il s'agisse, comme en Californie et quelques grandes villes, de ne pas punir les "petits crimes" du genre vol à l'étalage pour des montants inférieurs à 900$ (même pas d'arrestation), ou de laisser filer les émeutiers et casseurs qui pètent des vitrines et vont se servir dans des magasins, ou les incendient, le tout au nom de cette "justice" qui ne veut pas enfoncer le clou au sein de populations défavorisées (et surtout de couleur), les petits commerçants et le commerce physique en général n'a plus aucune protection de fait, et encore moins quand, bien au fait de ces pratiques judiciaires, des réseaux de petite (et moins petite) criminalité s'organisent pour lancer de véritables opérations de vols collectifs où chaque participant sait exactement quoi choper en restant en-dessous de la limite de prix spécifiée par de telles directives. Les flics ne s'emmerdent même pas à poursuivre, ou à répondre aux appels (réalité quotidienne à LA ou San Francisco), et les commerces paient le prix, et avec eux, l'activité dans la rue, la vie de quartiers entiers... 

    Même topo sur l'application différenciée de la loi selon la couleur de peau, la religion, le sexe... C'est "restauratif" qu'on vous dit. Et en plus, on libère des batches entiers de condamnés (en disant qu'on sélectionne les "non violents" et en ne regardant pas trop comment on définit ce terme ou un autre). Ca combat des injustices historiques... On sait pas trop comment, mais ça le fait. Et ça n'encourage certainement pas la récidive, hein? Mais bon, tant qu'il s'agit de faire des économies sur le coût des prisons, tout en gardant dans celles-ci des effectifs capables de servir de main d'oeuvre corvéable en cas de problème (catastrophes naturelles), c'est tout bon pour les politiques (sans doute moins pour la population)... Comme Mme Harris, qui fut une grande contributrice à ce système de travail forcé (mais bon, les mauvaises langues diront qu'elle a des ancêtres esclavagistes de son côté indien) et va se gorger d'auto-promotion comme "noire donc descendante d'esclave". 

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  19. On 8/12/2020 at 2:00 PM, Surjoueur said:

    Si on va jusqu'au bout des choses ça fait peur. Tout commentaire ne ferait qu'alimenter le spectacle. Il ne resterait plus de médias américains fiables ? Sur quoi se baser alors ?

    C'est un peu tout le problème qui existe à divers degrés (mais généralement élevés) dans les démocraties actuellement: une démocratie vit et meurt sans doute en grande partie, sinon avant tout, de la qualité de son agora. et les nôtres sont aujourd'hui complètement atomisées par la surabondance de supports médiatiques et la faiblesse des coûts nécessaires à la création et la maintenance d'un "média" pouvant potentiellement rameuter du monde (un gars avec un abonnement internet peut réussir ce coup, désormais). La rareté du papier, puis la relative chèreté du journal papier, par la suite aussi celle du média télé, ont garanti de fait pendant un temps une limitation de la sphère médiatique à un nombre d'arènes plus réduit, "gérable" (pour l'attention, la "bande passante" locale/nationale), pour qui l'incitation principale était de rameuter autant de monde que possible d'autant d'horizons politiques que possible, couvrant un spectre plus large du champ idéologique et permettant de ce fait plus de consensus (inconvénient/risque: la fadeur totale, le faux équilibrage des postures et l'absence de positions). La taille du marché américain en a fait cependant à la fois un environnement plus favorable au développement concommittant d'une presse de ce type, plus ouverte d'esprit et couvrant une vaste portion de l'opinion, et d'une presse d'opinion pouvant trouver des audiences importantes (donc la finançant amplement) et assurer un certain niveau de qualité. A côté de ça, bien sûr, on trouvait une presse de caniveau/tabloid, et une presse locale plus centrée sur des priorités moins politisées (ou entrant dans les querelles de personnalités locales). Mais l'ensemble existait et pouvait vivre, assurant une certaine vitalité, une vraie incitation commerciale à la recherche de vérité, et la relative certitude que beaucoup d'avis et de faits pouvaient trouver à s'exprimer (et être entendus hors d'un seul "silo"/caisse de résonance) à un endroit si un autre ne les remarquait pas ou les rebutait. 

    Mais avec l'avènement du câble (explosion du nombre de chaînes, surtout celles pouvant vivre, ou bien vivre, de la chose) et du satellite, puis les changements économiques de la presse écrite (certaines choses deviennent plus chères, d'autres beaucoup moins, et changements du marché pub), et enfin l'arrivée d'internet, sa généralisation et sa maturation (haut débit accessible, médias sociaux et vidéos facilement dispo et productible, smartphones, consolidation du secteur par quelques géants trustant les budgets pub), l'équation a complètement changé. Et l'info s'est hyper spécialisée en un nombre quasi infini de silos de plus en plus isolés, calibrés pour des audiences toujours plus segmentées par affinités, tropismes, et même sexe et race. Ce calibrage se fout complètement de la vérité ou de sa recherche, parce qu'au final.... Ca ne vend pas. Ca ne fait pas cliquer. On favorise ce qui marche (l'outrage et les émotions négatives, le biais de confirmation et la validation, les opinions très fortes, et surtout, gratuites, sans complexité ou nuance) auprès des publics les plus susceptibles à ces choses (beaucoup plus les femmes, beaucoup plus les classes moyennes supérieures, beaucoup plus les jeunes... Et les gens plus naturellement militants et/ou névrosés), et ce de manière toujours plus poussée et outrancière, parce que comme toutes drogues, ces choses ne fonctionnent qu'en mode surenchère vu que les cerveaux, comme les organismes, développent une résistance naturelle à un dosage donné. Donc c'est la fuite en avant pour le shoot quotidien d'outrage et de colère (qui sont médicalement des choses hautement addictives et recâblant le cerveau), aidé en plus par l'aspect participatif des médias sociaux, qui implique le consommateur régulier dans sa propre addiction. 

    Et l'aspect "agora/forum", les espaces de rencontre et de dialogue effectifs.... Se sont complètement étiolés, alors qu'ils sont les conditions de base pour toute quête d'un peu de vérité, et encore plus pour toute quête du consensus minimum nécessaire à une démocratie à peu près viable. 

    De l'information réellement fiable, et qui plus est aussi dépolitisée que possible (au sens large, cad déconnectée des intérêts immédiats d'une faction politique/idéologique ou de pressions corporates), qui ne verse pas dans l'opposition systématique, unilatérale et immédiate à toute affirmation du "camp" adverse, c'est désormais difficile à trouver, surtout dans un nombre limité et gérable (par un individu seul) de médias. Et de l'espace de dialogue entre points de vue différents (et si possible pas réduits à une opposition purement binaire) qui parviennent à échanger de façon productive et éclairante, ça existe encore moins (en tout cas avec une grande audience). 

    Toutes ces tendances néfastes décrites ont toujour coexisté avec la presse ou toute forme de médias, mais le degré auquel on est arrivé, qui les voit devenir la règle dominante, est une nouveauté. Même la presse hyper-populiste/démago de la fin du XIXème/début XXème, qui ne reculait devant pas grand chose (nationalisme extrême, anti-élitisme extrême, racisme/antisémitisme/anticléricalisme, communisme/anarchisme violent, bellicisme....) et cultivait aussi de vastes audiences idéologiquement captives et "travaillées au corps" quotidiennement, cette presse, donc, était dans le fond moins dangereuse que l'actuelle, généralement moins directement virulente, mais infiniment plus à même de segmenter, fidéliser, endoctriner, enfermer.... Ses audiences. Et le tout à une époque où la dite audience n'est plus tenue et unifiée (à un degré significatif) par une forte conscience nationale. 

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