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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 1 hour ago, cracou said:

    C'est aller chercher loin alors que c'est bien plus prosaïque: les affirmations de la scientilogie sont tellement délirantes que c'en est devenu une blague. Comment attirer des gens dans ta secte quand tout le monde sait que c'est un ramassi de tarés qui croient dans des trucs foireux. A partir du moment où les Simpson se sont foutus d'eux, ils étaient cuit.

    J'y crois pas vraiment: les sectes fonctionnent pas comme ça. C'est du travail de terrain, individu par individu, avec ciblage de ceux perçus comme vulnérables, activation des réseaux personnels des membres pour faire venir la famille et les amis, une méthode très rôdée et graduelle de persuasion et "d'intégration" dans l'organisation et son idéologie, où on fait du sujet lui-même, imperceptiblement, l'outil volontaire de son propre endoctrinement (avec des "défis", des "épreuves", une progression, des étapes et "victoires", des récompenses surtout psychologiques avec validation par les pairs,un isolement progressif pour immersion dans le "milieu" contrôlé....). Bref, c'est l'actualisation, avec des méthodes marketing et psychologiques bien maîtrisées, des antiques religions à mystères. On s'étonne toujours que même des gens très intelligents, très matures et maîtres d'eux-mêmes, intègrent ce genre de trucs; ça n'a rien à voir avec l'intelligence ou l'absurdité de la chose quand elle est vue de loin. 

    Je doute que l'épisode des Simpsons ait eu grand effet, sans doute d'abord et avant tout parce qu'un épisode de cette série, même à la "grande époque" désormais lointaine, ne rassemblait pas une audience de plus de quelques millions de gens (2 ou 3 à tout péter). Avec le temps, il y a sans doute eu un effet de cumul d'info sur la Scientologie auprès de plus de monde que ça, via divers bouquins, documentaires, cris d'alarmes.... Mais l'essentiel du boulot a été fait par internet, d'une part, et par le vieillissement "naturel" d'un tel mouvement à l'ère internet où tout un chacun peut faire un check rapide de n'importe quel organisme essayant de vendre quelque chose (surtout quelque chose demandant autant d'une personne); la secte avait déjà beaucoup de bagage quand cette option d'information abondante est arrivée, et ça n'a pas pardonné. 

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  2. 6 hours ago, Wallaby said:

    Nous devons reconstruire notre industrie comme une industrie qui fonctionne à partir d'un lieu de clarté morale

    Ainsi parlent les fanatiques ("clarté morale", "pureté idéologique", "avoir les bonnes idées"...). La chose fait écho à ce qu'avait dit la représentante Alexandra Occasio-Cortez (très représentative d'un certain gauchisme qui prédomine sur les campus, et se trouve depuis un moment "lâché" sur le monde) après s'être, une fois de plus complètement plantée sur un sujet qu'elle ne comprenait visiblement pas: "ça ne fait rien d'avoir factuellement tort, du moment que vous avez moralement raison".... Ce genre de "vision" a souvent valu son pesant de cadavres: la prétention au magistère moral, et avec une idée monopolistique de la chose, qui plus est, est quelque peu antithétique à la démocratie libérale. Que ceux qui le brandissent soient des curetons et grenouilles de bénitier, des gens prétendant parler pour "le peuple", des excités de la nation über alles, ou toute autre forme d'absolutisme moral prétendant avoir légitimité à dire unilatéralement qui est le gentil et qui est le méchant (spoiler: le méchant est toujours celui qui est en désaccord avec eux, ou les critique même un peu). 

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  3. 17 minutes ago, Benoitleg said:

    La Penny Lane des Beatles sera-t-elle débaptisée à cause d'un esclavagiste du XVIIIe siècle?

    La rue de Liverpool chantée par Paul McCartney fait polémique : l'artère porte le même nom que celui d'un négrier. Mais la municipalité assure qu'elle n'a pas été baptisée en son honneur.

    https://www.lefigaro.fr/musique/la-penny-lane-des-beatles-sera-t-elle-debaptisee-a-cause-d-un-esclavagiste-du-xviiie-siecle-20200612

    Ca me rappelle que j'aimerais vraiment voir l'émoji facepalm fonctionner (pareil pour vous, ou c'est juste pour moi qu'il merde?). 

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  4. 32 minutes ago, Alexis said:

    Merci, j'avais compris de travers et j'imaginais qu'un amoureux de pandas était un écologiste :laugh: 

    C'est marrant, ces deux interprétations: vassal de Pékin ou écolo.... Je suis le seul à avoir immédiatement imaginé la chose comme évoquant un pervers zoophile uniquement orienté sur les pandas? 

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  5. 22 hours ago, Alexis said:

    Quelques remarques sur ce livre de Bolton

    Le monde est maintenant choqué - choqué - de découvrir que le style privé du président Trump n'est pas différent de son style public. Il flatte les dirigeants étrangers (Xi Jinping est "le plus grand dirigeant chinois de tous les temps"), mieux vaut les désarmer ; il se soucie davantage de plaire à ses électeurs, par exemple aux agriculteurs et aux travailleurs industriels américains, que de l'illusion néo-conservatrice d'exporter la démocratie ; il a son tempérament (certaines personnes ennuyeuses "devraient être fusillées") ; il a un cabinet diversifié ("chasseurs de panda" comme Mnuchin, libre-échangistes comme Larry Kudlow, et faucons anti-Chine comme le représentant commercial Robert Lighthizer et le secrétaire d'État Pompeo). C'est ce qui ressort du mémoire de John Bolton, qui a tout dit sur la Maison Blanche. 

    (...) Honte à John Bolton d'avoir piqué une colère à un patron qui l'a licencié pour être un idéologue rigide.

    (...) Bolton veut agiter un drapeau rouge devant le taureau, par exemple en stationnant des troupes américaines à Taïwan. (...) Le conseil de Bolton nous rapprocherait de la guerre, si ce n'est nous y mènerait tout droit.

    Je n'ai pas une haute opinion de Trump. Parmi les points négatifs, il y a d'avoir fait appel à Bolton.

    Parmi les peu nombreux points positifs, il y a d'avoir eu finalement deux neurones qui se sont connectés, si bien qu'il a mis à la porte le Bolton.

    Et Bolton peut dire ce qu'il veut et rejoindre les rangs très bien payés (avec beaucoup d'argent de donneurs démocrates) des "Never Trumpers", ces républicains qui jouent le jeu de l'establishment (et par là, j'entends les "gens comme il faut" qui se soucient comme d'une guigne de quel parti dirige, du moment qu'ils peuvent avoir gain de cause), de la "bonne" société: s'il suit cette ligne, il peut inventer n'importe quelle anecdote sans crainte d'être démenti, car le bruit médiatique sera orienté pour appuyer ses dires et noyer toute preuve du contraire dans un torrent de propos creux et de hurlements. C'est un parcours très rentable: ces contrats éditoriaux sont très juteux, le circuit de conférences/discours qui suit l'est aussi (qu'il y ait des conférences et discours ou non, qu'ils aient une audience ou non), de même que les invitations au "dîners en ville" (terme appliqué pour le circuit équivalent à Paris), sur les plateaux télés, dans les bons think tanks.... Il y a beaucoup d'argent, de bons jobs et carrières et de networking dans la défaite comme dans la victoire de son parti, quand on est un insider, comme on a pu le voir pour les ex-futurs staffers d'Hillary Clinton sitôt après novembre 2016: à peine la défaite consommée, beaucoup étaient lobbyistes (ou autres types de jobs dans les mêmes eaux) pour des entreprises et organisations de toutes sortes (y compris beaucoup censément "dénoncées"/attaquées par la campagne Clinton). Donc la seule chose qui compte pour cette vaste faune vivant dans et autour de la politique, c'est d'être un insider.  

    Les anecdotes données par Bolton peuvent être vraies, fausses, entre les deux: aucune importance. C'est comme l'hypothétique "pee tape": il y a trop de gens qui ont intérêt à la présenter comme vraie ou satisfaisant leurs biais pour que ce ne soit pas vendu comme vrai. Les seules choses vaguement intéressantes là-dedans:

    - savoir combien de ces bouquins seront réellement vendus, combien seront en fait achetés par l'éditeur lui-même et des organisations politiques (pour donner l'impression qu'il y a du chiffre)

    - savoir combien d'exemplaires seront effectivement lus: ces bouquins politiques sont généralement inintéressants et mal écrits en plus d'être juste des outils de guéguerre politicienne truffés de mensonges, manipulations et conneries... Et en plus, celui-là est apparemment un pavé de 800 pages, ou quelque chose comme ça, donc je doute que même les plus fervents démocrates haïssant Trump vont se fendre d'une lecture d'autre chose que l'intro et la conclusion

    - savoir si les achats opérés par autre chose que des consommateurs lambda seront directement déduits des divers organismes finançant la campagne démocrate de novembre (j'adorerais avoir le détail)

    - savoir ce fait subsidiaire amusant: si Bolton était si choqué, si patriote et amoureux de la vérité.... Pourquoi a t-il refusé de dire tout ça quand il lui a été demandé de témoigner à la Chambre, sous serment? Il aurait eu aussi le contrat pour un bouquin, et c'était l'année dernière, donc rester silencieux après son audition et sortir le bouquin en juillet-août de cette année avec le marketing qu'il faut, dans le contexte d'une campagne vicieuse et surmédiatisée (même par rapport à la norme américaine), aurait eu un effet similaire pour la publicité, soit pas vraiment de perte au change.... Mmmmh. Que s'est-il donc passé? Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire pour le contenu du bouquin? 

     

    Pour tout ceux qui ont acheté, ou un jour pensé à acheter, le bouquin d'un politicien encore dans l'actualité et qui espère toujours avoir une carrière. Si vous payez pour un truc comme ça, avec votre argent, votre temps de lecture et/ou votre indignation à la lecture du contenu, vous méritez d'être plus pauvre de ces dépenses.... Et vous êtes juste le gibier, pas un citoyen mieux informé. 

     

     

    Parce que franchement, c'est un peu la qualité de Trump: c'est pas comme si on ne savait pas qui il était rien qu'à le voir et l'entendre. Les délires des médias sur lui sont un autre registre: quel besoin y a t-il d'inventer autant de trucs sur lui pour constituer le personnage-repoussoir de fiction qui a été développé ces 5 dernières années? L'original peut très bien être détesté pour ses seuls (im)mérites, mais ce sont apparemment les seuls qui ne sont que rarement, voire jamais, traités. 

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  6. 24 minutes ago, nemo said:

    Pas sur du tout que l'ordre vienne de lui ou qu'il ait eu conscience du caractère disons dangereux de la décision si elle vient bien de lui. 

    Et? Si on doit considérer les choses ainsi, on peut aussi bien se dire qu'aucun président US (ou autre, d'ailleurs) n'a pris de décision par lui-même depuis longtemps, et que c'est tout dans l'appareil d'Etat que ça se décide. Pour ce qu'on en sait du processus de telles décisions... On ne sait en fait rien, sinon ce que certains veulent affirmer suivant leurs préférences politiques ou leurs "instincts". Dans tous les cas, une décision est prise, et celui qui est aux commandes en assume la responsabilité, donc le crédit ou le blâme suivant le résultat. 

    25 minutes ago, Snapcoke said:

     

    C'est dingue de ce dire qu'ensuite l'Iran a bombarder un base américaine et que les usa n'ont pas riposté...

    C'était pas une histoire de réponse symbolique quasi convenue à l'avance (avertissement d'évacuer avant que les missiles soient tirés), pour la forme, en évitant des victimes précisément pour calmer cet engrenage et éviter de voir si Trump veut absolument se donner l'air d'un gars "qui en a"? 

  7. 40 minutes ago, Fanch said:

    Trump a montré qu'il menaçait beaucoup par contre pour frapper c'est assez limité

    -GBU43 moab en Afghanistan 

    -missile de croisière en Syrie 

    -et les quelques déploiements par ci par là.

    Par contre contre l'Iran, la Corée du Nord le Venezuela ... peanuts alors qu'en terme de paroles ça envoyait du lourd.

     

     

    T'as pas oublié qu'il a un peu fait dézinguer "Mr Pasdaran" il y a pas si longtemps, créant une situation de forte tension mais indiquant un certain degré de volonté côté USA: ça a été considéré comme quelque chose (avec des avis très partagés, même si sans doute plus pour des raisons de politique intérieure), même si évidemment, la façon hystérique à H24 dont l'actualité est maintenant présentée par les médias fait que ça aurait pu aussi bien être il y a 1000 ans. 

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  8. 41 minutes ago, Bruno said:

    Et le comique c'est qu'ils osent reprocher continuellement aux chinois et russes d'avoir la même vision, égocentrique, de " l'amitié "...   

    Procédé vieux comme le monde: ce qu'on pratique est légitime, quand les autres le font, c'est un crime. Quand les autres vous surprennent, c'est de la traîtrise, une lâcheté sans nom; quand vous les surprenez, c'est de la ruse, de la tactique, et c'est de bonne guerre. 

  9. Petite question rapide sur le dernier numéro, si d'autres l'ont lu: avez-vous aussi un problème d'une page, ou en tout cas d'un passage entier, qui manque à l'appel? Je fais référence à la page 44, dont l'article (sur l'examen du niveau de responsabilité du commandement dans la défaite de 40) n'a pas de suite, s'interrompant sur une phrase censée continuer sur la page suivante, mais qui visiblement s'abîme dans le néant pour ne jamais repointer son nez. Visiblement plus qu'une page paumée, il y a là une erreur de mise en page; donc, s'agit-il d'un mauvais lot (genre une maquette problématique qu'un imprimeur a eu en main avant de corriger le tir), ou bien est-ce la même chose pour toute la production? 

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  10. 1 hour ago, Bruno said:

    Un sujet d'étude sociologique intéressant serait de voir comment les jeunes blancs ayant aussi grandi dans la pauvreté/la misère, suite par exemple au "déclassement social" de leurs parents dans la foulée de la grosse crise de 2008, vont s'insérer dans ce schéma : ont-ils aussi tendance à rejoindre un gang ? Gangs de "whites", ou insertion dans des gangs d'une autre "ethnie" ? (Et dans ce cas, plutôt les asiatiques, plutôt les latino-américains ?)

    Difficile à vraiment envisager: on parle du crime à Chicago en général, de façon abstraite, mais faut se rappeler que c'est une grande cité à l'américaine, construite par expansion horizontale malgré le focus qu'on aura instinctivement sur le Central Business District ("the loop" à Chicago") fait de hauts buildings: en terme de surface, c'est énorme selon nos critères, et les problèmes ne se situent pas dans ce centre-ville, mais dans les immenses quartiers autour, qui voient une très forte ségrégation ethnique de fait. Ces groupes peuvent être tous dans la merde, mais leurs merdes sont vraiment éloignées les unes des autres par les longues distances de cet urbanisme et la séparation ethnique et culturelle qui accroît les barrières entre eux. Chicago ne manque ainsi pas de populations blanches pauvres, qui, contrairement à ce que clament les débilités idéologiques en vogue, ne reçoivent pas de traitement préférentiel et souffrent des mêmes maux et mêmes mauvais traitements par la police quand ils ont affaire à elle (peut-être même plus vu qu'ils n'ont pas de représentation organisée, "d'advocacy groups", ou de reconnaissance de leur sort par la zeitgeist médiatique). Mais les séparations sont nettes, y compris pour les gangs, facilitées par ces distances: il est moins aisé pour un gang de contrôler des quartiers quand les tailles de ceux-ci, et les distances entre eux, se mesurent en miles, et non en centaines de mètres. Et encore plus quand la distance culturelle et la ségrégation de fait, transforme le quartier de l'autre en quasi pays étranger. 

    Du coup il y a des gangs de "blancs" (moins classés par pays/culture d'origine qu'auparavant), dont certains qui font partie des "gros" de la zone comme les Simon City Royals, ainsi que pas mal de chapitres locux de gangs de motards criminels, mais il y a aussi surtout des gangs multi-ethniques, dont certains sont d'anciens groupes ethniques, voire explicitement racistes, ainsi que des "fédérations"multi-ethniques de gangs (eux ethniques), comme la "Folk Nation" ou la "People Nation"... C'est le progrès, quoi, le melting pot. Et dans cette immensité urbaine, les effectifs à recruter ne manquent pas: quand on parle des gangs à Chicago, on parle de groupes ayant des milliers de membres et "affiliés", voire des dizaines de milliers. 

     

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  11. 31 minutes ago, Snapcoke said:

    C'était ironique effectivement, et en même temps, c'est discours ne vont qu'attiser la haine...

    Je ne vois pas de différence entre ce type, et un white supremacist....

    Aujourd'hui, si tu dis ça à voix haute, tu te retrouveras qualifié de raciste et, s'il y a suffisamment d'enragés présents, dégagé de l'endroit, probablement doxxé... Le menu "complet" d'une "cancellation". C'est ta "white fragility" qui parle, tu comprends bien... Bienvenue chez Orwell, sauf que dans cet univers là, les 2 minutes de haine, c'est juste le début. 

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  12. Les affaires se multiplient où des policiers en exercice ont trouvé des trucs dangereux dans leur bouffe: 3 policiers ont ingéré "par erreur" (selon le restau) de l'eau de javel via leurs milk shakes, des gardes nationaux auraient trouvé des morceaux de verre cuits dans leurs plats, et aujourd'hui, un des policiers auraient trouvé des lames de rasoir glissées dans les aliments qui leur avaient été servis. Et avec la multiplication de telles occurrences, on peut se demander combien de boissons et aliments ont pu être servis avec des ingrédients pas prévus par la recette (crachats et autres sécrétions, frottage sur surface crade.... On connaît les "recettes"). Ca rappellerait presque la guerre du Vietnam où nombre de GIs se retrouvaient avec des fibres de bambou (dangereuses quand ingérées) flottant dans leur soupe Phô. 

     

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  13. 1 minute ago, Chronos said:

     

    En quoi cet arrêt serait-il contraire à la liberté religieuse ?

     

     

    Dans cette phrase, je parlais surtout en général: les évangélistes n'ont pas tellement d'axes politiques prioritaires en termes de programmes (emploi, politique extérieure, économie... Ils ont pas mal de diversité). Depuis qu'ils ont pour l'essentiel perdu leur branche agressive/revendicative (imposition d'une morale publique, censure.... Même le sujet de la fin de Roe v Wade, s'il est encore actif et mobilisateur, n'est plus un outil de campagne où beaucoup de moyens s'investissent, même si quelques groupes continuent et en donnent l'impression), ils se contentent de vouloir protéger ce qu'ils estiment être un "pré carré" de libertés religieuses, demandant à ce que ce qu'ils voient comme des politiques néfastes ou immorales ne s'impose pas à LEURS vies. Dans le cas évoqué, dont pour l'instant les ramifications sont encore peu claires, et malgré l'exemption pour un certain nombre d'activités, beaucoup d'inquiétudes se font jour, notamment pour ce qui concerne les activités d'institutions religieuses: agences d'adoption, écoles et universités, églises, organisations caritatives, certaines entreprises "privées" (dans le sens américain, cad une entreprise non cotée, détenue par un nombre très limité de gens ou entités; les termes sont "private company" et "closely held private company").... Rien n'est encore bien délimité légalement, suite à cette décision. D'où l'inquiétude et la colère. 

  14. 18 hours ago, Borisdedante said:

    La Cour suprême des Etats-Unis interdit les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre

    L’arrêt accorde une victoire aux minorités sexuelles en leur accordant la protection des mécanismes de lutte contre les discriminations au travail, et met fin à dix ans de controverse.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/15/la-cour-supreme-des-etats-unis-interdit-les-discriminations-fondees-sur-l-orientation-sexuelle_6042928_3210.html

     

    A ce qu'il semble, cette seule décision pourrait juste avoir signé la fin de tout espoir de victoire pour Trump: les évangéliques sont à ce point furax contre les portions "big business" et "civil libertarians" du parti républicain qu'il semble probable que leur mobilisation, potentiellement la plus forte du pays toutes catégories démographiques confondues (en nombre de votants rapporté à la population concernée), n'aura pas lieu. Ils commencent à s'apercevoir (ils doivent être un peu lents à la détente) qu'ils se font arnaquer par le RNC depuis, essentiellement, Reagan. On leur promet des trucs, on leur agite l'appât des "bons" juges à la CS comme mesure de protection sur les libertés religieuses.... Et ils se font enfiler. Répéter la méthode à loisir. Et ça marche depuis 40 ans :laugh:. En même temps, tant que ça marche, le RNC aurait tort de se priver. C'est pas qu'ils vont pas voter Trump en novembre, mais leur niveau de mobilisation sera probablement beaucoup plus bas, de même que le niveau de leur collecte de fonds. Et sans eux, y'a rien qui marche pour le GOP. Ils vont peut-être finir par apprendre qu'il n'y a rien de plus facile pour un politicien que de se donner des airs de bon chrétien avec juste un peu de performance et les bons mots clés. 

    A quoi ça peut tenir... 

    Cette réalisation va t-elle arriver juste au moment où la gauche a fait arriver à maturité sa propre branche ultra-religieuse (avec une nouvelle religion, non théiste mais TRES idéologiquement marquée, et encore plus irrationnelle que l'ancienne), qui se fait déjà arnaquer de la même façon par ses propres chapelles, ténors médiatiques et politiciens? Assez comique, en somme. Je prédis un grand avenir à la dérision, quand la scène comique aura trouvé son rythme, les mots pour le faire, et surtout ceux qui ont les couilles de commencer à faire de cette critique une habitude et survivront aux vagues d'opprobre online et chasses aux sorcières qui déciment actuellement les newsrooms, productions télé/ciné, comités de prix artistiques... 

     

    Cette métaphore d'être Néron regardant Rome cramer un verre à la main semble de plus en plus séduisante (si l'on exclue la suite pour Néron). 

     

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  15. 2 hours ago, Patrick said:

     

    American Indian/Alaska Native and white adults: By gender, American Indian/Alaska Native males and females have the highest suicide rates in the nation, followed by non-Hispanic white males and females. Suicide rates among Hispanic, black, and Asian/Pacific Islander adults are at least two times lower than rates among American Indian/Alaska Native and white adults among both genders.

    Où est la consternation?
    Où est la suspiçion qu'il y ait là derrière un "PHÉNOMÈNE D'OPPRESSION SYSTÉMIQUE POUSSANT LES GENS AU SUICIDE" ou je ne sais quelle ânerie?

     

    Y'a "compensation" via la mortalité non naturelle des hommes noirs (essentiellement les jeunes), liée à la violence criminelle/crapeuleuse (surtout entre eux), qu'on nie ensuite facilement en insistant sur ceux que les flics tuent... Donc c'est toujours de "l'oppression systémique", tu comprends. Le "système" veut qu'ils meurent, parce que la trame narrative décidée à l'avance veut qu'il en soit ainsi, et que quiconque propose d'autres analyses ou angles de vue doit être immédiatement attaqué pour nazisme. C'est comme ça ET PAS AUTREMENT qu'on trouve des solutions aux problèmes, de nos jours. 

    Quote

    Le business de la discrimination ça va deux minutes, les BLM sont en plein délire paranoïde et en font des tonnes.

    Nope, c'est une religion. Elle était très profitable depuis longtemps, économiquement et politiquement, mais depuis quelques semaines, elle est devenue la plus bankable des USA, sur les deux plans. Ce sont les nouveaux télévangélistes, la nouvelle "moral majority", mais avec 90% de la puissance médiatique du pays leur léchant le cul, pas juste Fox and Co comme pour la précédente. Il n'y a aucune opposition significative. 

    La chose est intéressante pour qui veut voir un "ordre moral" s'imposer en temps réel à la suite d'une période d'hystérie collective (née en partie de problèmes trop longtemps peu traités, et en encore plus grande partie de la croissance d'écosystèmes culturels et idéologiques qui ont créé et alimenté la caisse de résonance, ainsi que forgé les armes pour éliminer toute possibilité de débat raisonné): il y a beaucoup de similarités avec le "temperance movement" et la "anti-saloon League" (plus d'autres groupes du même mouvement), qui ont mené à l'établissement de la Prohibition, reposant sur le même genre de manipulations des opinions, la même violence absolutiste dans le propos, assortie de condamnation "morale", de prétention au monopole de la morale.... 

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  16. 11 minutes ago, rogue0 said:



    Au lieu de s'insulter/caricaturer/ recopier bêtement le récit de 2 tribus que tout oppose, j'aurais préféré que les forumeurs prennent du recul, et essaient de trier ce qui est vraiment significatif et représentatif... 
    Et à la place, je lis des dizaines de pages recopiées de Russia Today vs wokisme.

    Personnellement, je suis dans le centrisme radical républicain : tout ce qui n'est pas constructif, à la poubelle !

    Pareil (sécularisme humaniste pour moi) mais il faut reconnaître que ce n'est pas évident: c'est un sujet passionnel, et, qu'on le veuille ou non, c'est depuis un moment LA fracture socioculturelle majeure de nos pays occidentaux sécularisés à l'extrême et "dénationalisés", aujourd'hui et pour un bon bout de temps, avec une force de frappe activiste (sûrement pas la meilleure pour traiter de ce sujet dans nos sociétés désunies, avec peu en commun) qui est essentiellement le seul combattant sur le ring. La cible est essentiellement le contrat social libéral (au sens large) et national/patriotique tel que nous l'avons conçu jusqu'à ce jour. Il est pas encore totalement mort, et il titille encore les coeurs de beaucoup, ce qui implique des réactions vives, souvent plus instinctives que réfléchies. 

    Pour l'industrie IT: ils couvriront les quotas "diversité" en redoublant le recrutement via des visas H1b, principalement d'Indiens et de quelques pays du SE asiatique, où l'éducation est encore dure, les familles mettent un fort accent dessus, produisant des migrants durs à la tâche, qui bossent pour 30% moins cher et sont corvéables à merci grâce au fait que dans ce contexte légal, c'est l'employeur qui contrôle le séjour, décidant si l'employé est "indispensable" ou non. Pour le reste, les afro-ricains pourront se brosser étant donné que la matière première manque: les groupes militants se plaignent encore de persécution raciste, mais, outre les problèmes de l'affirmative action qui tend en fait à les mettre dans des unversités de renom (qui veulent leurs quotas de virtue signaling) où beaucoup sont largués très vite (sous représentation dans les parties supérieures des classements de fin d'années/d'études), il a été moult fois montrés qu'ils tendent à aller dans les cursus qui ne paient pas (d'où une inégalité de revenus entre les noirs et les autres même chez les diplômés) et éviter ceux qui rémunèrent, notamment les cursus scientifique. C'est pas parce qu'Hollywood va désormais systématiquement faire incarner tous les experts informatiques par des noirs et des femmes que ça changera les tendances d'orientation, qui sont lourdes. Il y a tout simplement trop peu d'ingés IT noirs à recruter, même en se foutant de leur niveau/qualité (pour faire du chiffre pour la gallerie), aussi fort que des boîtes comme Google (qui peut se permettre de surembaucher pour satisfaire ces "quotas" de relations publiques) essaient d'en trouver. On verra ça et là quelques efforts de "boot camps" de programmation, mais c'est aussi loin que la chose ira, et là aussi, la matière première -les diplômés du lycée avec un niveau suffisant- manquera, tout simplement parce que le problème n'est pas là: il se situe bien plus tôt dans la vie. 

    Pour la note additionnelle (et cruelle): faut pas trops se pencher sur le détail des statistiques ethniques dans ces industries, parce que même en regardant les noirs qui s'y trouvent, on verra une sur-représentation des migrants récents (africains et caribéens, qui n'ont aucun problème, à l'échelle de leurs populations, de discrimination, problèmes judiciaires/policiers, ou d'éducation), au détriment des noirs américains "historiques". 

    Bref, plus on voit ce mélange d'indignation publique et de réactions, politiques et corporate, de "virtue signaling" et de programmes artificiels de "diversité", plus en fait on couvrira la perpétuation des problèmes présents. Mais la dîme aura été payée aux "bonnes" organisations (BLM, désormais un mastodonte financier, la NAACP, la "paroisse" d'Al Sharpton, une ACLU désormais militante....) pour alimenter le cycle vicieux et jouer le rôle que les évangélistes tenaient jusque récemment: le chantage professionnel à l'apparence de vertu contre monnaies sonnantes et trébuchantes, et accès à la bonne société. La militance raciale a juste réinventé le clergé. 

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  17. Just now, Alexis said:

    Il y a plusieurs versions qui circulent... ça a pu se passer aussi à Londres, ou à Paris du temps du RPF etc.

    Peut-être l'anecdote est tellement jolie qu'elle a été répétée et déformée assez pour donner toutes ces versions. Peut-être est-elle arrivée plusieurs fois qui sait ?

     

    Personnellement je comprends de mieux en mieux avec le temps que politiquement tout est permis. On peut être de gauche ou de droite, souverainiste ou pro-européen, élitiste ou populiste, libre-échangiste ou protectionniste, étatiste ou libéral... D'une part chacun a droit à ses opinions, d'autre part à la vérité on peut trouver quelques arguments pour chacune de ces positions en cherchant bien. Tout est permis...

    Tu le découvres seulement maintenant? L'état des médias depuis plusieurs années et le niveau de mensonge auquel ils sont prêts à aller n'était pas un assez puissant rappel, si tant est que le baratin effronté et éhonté (et rarement repris par un journaleux, surtout en temps réel, soit quand ça compte) des politiques eux-mêmes depuis aussi longtemps que je me souvienne n'ait pas été la leçon initiale qui se suffit à elle-même? Mon bref passage dans le milieu et les relations que j'y conserve me donnent certes un aperçu et un refresh plus vivaces, mais au final, je regrette Georges Marchais, qui a résumé toute la politique, un peu à la Trump, en étant une sorte d'honnête menteur: "vous avez vos questions, j'ai mes réponses". Rien n'est vrai, tout est permis, pour ces gens-là, et il faut vraiment prendre conscience du point auquel c'est vrai, pas se contenter de prendre la chose cyniquement, comme un fait pris nonchalamment par un intellectuel de salon blasé. 

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  18. 1 minute ago, Alexis said:

    Personnellement, je préfère la Jeep de Raymond Dronne, de la 2ème D.B.

     

    L'anecdote veut que De Gaulle, avisant l'inscription, aurait laissé tomber "Vaste programme"...

    Leclerc de son côté se serait contenté de marmonner "De toute manière on n'aurait jamais assez de munitions"

    Je croyais que la réplique de De Gaulle, c'était suite à un type dans la foule qui avait gueulé ça sur son passage... 

  19. 1 hour ago, Wallaby said:

    Ce n'est pas cette lecture que nous invite à faire Marcia Tiburi, qui rappelle que Bolsonaro est fasciné par les élites militaires et le décrit comme une "marionnette utilisée par les élites".

    Ca, c'est quand les élites snobs, très éduquées et très à cheval sur le langage et le décorum n'arrivent plus à trouver en leur sein un personnage qui sera capable de faire campagne (avec les roulages dans la boue que cela implique) et d'être président, et de dire tout haut la masse de contradictions, devenues ubuesques, nécessaire pour résumer les politiques qu'ils souhaitent. Et en plus faut être un peu fun et original pour détonner dans les listes de candidats. 

    Equation résolue quand on engage un histrion, un intermittent du spectacle qui se la pète parce qu'il a servi dans l'armée. Et en plus ça leur évitera de polluer leurs comptes Twitter avec les déclarations et échanges qui vont désormais avec la politique. 

    Tout bénef. Ou, pour reprendre la vieille formule, "quand c'est eux qui pètent, c'est lui qui pue" (originellement de Clemenceau, à propos de Georges Mandel). On peut sans doute améliorer un peu la phrase, parce que le monsieur a sa "patte", sa "valeur ajoutée" :rolleyes:, mais l'essentiel est là. 

     

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  20. 11 minutes ago, Bruno said:

    Pas faux... Une solution potentielle serait alors qu'ils aient un "mandat administratif révocable sur référendum" (qu'ils soient d'abord nommés donc, par le Parlement/Le Congrès de de l'Etat fédéré concerné) : par exemple, au bout de disons 4 ans (mais ça pourrait bien entendu être plus), un référendum local serait organisé pour trancher la question "Etes-vous satisfaits du travail du Shérif Y, et voulez-vous qu'il reste en fonction les 4 prochaines années ? Oui/Non", et rebelote 4 ans plus tard si la réponse est positive. Si par contre le résultat est négatif pour l'intéressé, alors une autre personne serait nommée sur le poste de Shérif, sachant qu'elle sera elle-même soumise à référendum sur son maintien en fonction à intervalles réguliers.

    Bref, une sorte de synthèse entre système électif-électoraliste et système de nomination administrative, dans l'espoir d'arriver à bénéficier des avantages respectifs des 2... (Et le risque, évidemment, d'avoir au contraire le cumul des inconvénients des 2, à part que la consultation régulière de la population par référendum permettrait tout de même l'exercice d'un certain contrôle)   

    Cette idée serait d'ailleurs applicable (et à mon avis vaudrait le coup d'être tentée) à d'autres postes de hauts-fonctionnaires / hauts représentants de l'autorité publique, et dans bien d'autres pays que les USA... (à commencer par le nôtre, ou le système de nomination administrative des hauts-fonctionnaires a dérivé vers un fort phénomène de "pantouflage", et de non-remis en cause interne, que tu décris fort bien dans ton post). Comme elle n'est pas le sujet du présent fil, je ne la développe pas davantage.

    Mais pour être franc, je doute que la culture politique américaine en vigueur permette de toute façon de remettre en cause le système d'élection des "County Sherrifs", avec tout le côté spectaculaire et surenchère qu'il implique...         

    Il y a peu de shériffs qui font ça, d'abord et avant tout parce qu'il y en a peu qui ont la possibilité de faire ça: il y a pas mal de shériffs (avec des prérogatives et devoirs qui varient d'un Etat à l'autre) aux USA, mais bien peu dans de grosses agglomérations ou comtés très peuplés qui ont en plus des problèmes aussi polarisants ET "chauds" dans l'actualité locale et nationale de façon durable (tels que l'Arizona sur le sujet de l'immigration dans la décennie 2000): Maricopa, Cook County (le comté où se trouve Chicago) et Los Angeles font partie de ceux-là. Joins de telles conditions à des personnalités qui sortent du lot (en bien, en mal, ou en zarbi), et tu as ton cocktail pour un Arpaio, mais hors de telles conditions exceptionnelles, les shériffs, même de gros départements, sont généralement discrets, et peu de gens dans leurs comtés seraient capables de dire leur nom ou de les reconnaître. A Los Angeles, par exemple, je doute que beaucoup d'habitants soient foutus de dire qui est le shériff.... Ou même sachent qu'il y a un Sheriff Department, ou encore la différence entre le LASD et le LAPD. 

    Mais administration ou poste électif, on se retrouve dans le monde réel avec des problèmes qui tendent à avoir des effets similaires: des électeurs pas/peu impliqués sur le sujet, et qui se contentent au mieux de cocher une case sur un bulletin tous les 2 ou 4 ans, ou des administrés qui ne peuvent rien dire qui ait des effets directs à moins d'explosions longuement retardées (et qui se trouvent du coup mêlées à 1000 autres problèmes, piratées par des activistes d'autres causes et avec un agenda bien déterminé) comme ce qu'on voit en ce moment. Des électeurs peu impliqués, ça veut dire que les seuls à se pencher sérieusement sur le sujet et à se bouger pour se faire entendre souvent, ce sont les plus impliqués, les plus enragés, les plus sectaires.... Bref, ça veut dire, les plus radicaux: antis et pro... La discussion est plus dure, le consensus plus compliqué, tout est posé en termes de "tout ou rien"... Pas évident. 

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