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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 3 minutes ago, Bruno said:

    Justement, si Joe Arpaio n'est en rien un exemple moral, c'est un exemple des "effets secondaires" qu'engendre leur système, qui au lieu de privilégier un travail discret et efficace a tendance à privilégier l'effet d'affichage et le côté "spectaculaire" de l'action publique du représentant local de la Loi.

    C'est l'inconvénient de fonctions électives... Est-il totalement sûr que convertir la chose en fonction administrative ait des effets si supérieurs? Le "fonctionnaire discret", surtout dans de telles fonctions, développe aussi une gamme complète de défauts et dysfonctionnements qui, s'ils sont moins tape à l'oeil, n'en sont pas moins dangereux et néfastes. On les remarque beaucoup moins, ou en tout cas ça prend plus de temps, les réformes/changements peuvent être beaucoup plus lents à venir, plus diffus (à travers la déflection de responsabilité d'un appareil administratif opaque et de politiciens niant les problèmes, orchestrant un jeu de chaises musicales qui ne change rien....), et tout le monde peut couvrir son cul et refiler le bébé plus facilement au successeur, qui fera la même chose. Honnêtement, quand on parle de fonctions de cet échelon, peser le pour et le contre du mandat électif vs administratif, je ne crois pas qu'il soit si facile de faire la part des choses, même s'il est certain que les problèmes avec un élu sont plus visibles et font plus facilement tache, ce qui est en même temps l'un des intérêts de la chose, avec l'élection qui sert de contrôle (imparfait évidemment, mais j'ai rarement vu de grandes administrations faire des autocritiques pertinentes et adopter des changements adéquats). 

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  2. 10 minutes ago, Bruno said:

    Rappelons aussi que dans presque tous les Comtés le Shérif (sorte de petit "Ministre de l'Intérieur" à l'échelle de cette collectivité locale & juridiction infra-étatique qu'est le Comté, où il est responsable du maintien de l'ordre, des policiers, du fonctionnement des tribunaux et des prisons) est élu, pour un mandat de 2 ou 4 ans. Ce qui forcément pousse la personne titulaire de cette charge publique à vouloir passer pour un "coriace", à faire du chiffre, et pour cela mettre la pression sur les policiers du comté afin de pouvoir ensuite se vanter d'avoir eu des "résultats".

    Il y a environ 3085 shérifs aujourd'hui en fonction aux Etats-Unis.

    Un exemple de "Sheriff" (orthographe anglo-saxonne) à la fois très médiatique et controversé fut Joseph Arpaio, élu puis rééelu de 1992 à 2016 dans le comté de Maricopa (incluant la grande ville de Phoenix), en Arizona >  https://fr.wikipedia.org/wiki/Joe_Arpaio

    Calmons-nous: Arpaio n'est pas un "exemple", c'est plutôt l'exception que la règle. Le type est un m'as-tu-vu, un égocentrique avide de pouvoir, raciste et probablement pas qu'un peu taré, qui s'est enfoncé dans une fuite en avant avec son image de caudillo local à laquelle il a probablement cru. Et le tout dans un comté pas anodin (Maricopa), puisque c'est le plus peuplé d'Arizona (4,4 millions d'habitants) et l'un des plus peuplés du pays, et celui de la capitale de l'Etat, ce qui offrait d'énormes moyens, un grand accès aux médias et à toutes sortes de possibilités de se bâtir une "légende" personnelle. M'étonnerait pas que le type ait réellement cru, à un moment, pouvoir avoir une carrière nationale, quand il était juste en train de se bâtir une sorte d'empire local, mais qui ne tenait que tant qu'il avait autorité sur son turf. 

     

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  3. 12 hours ago, loki said:

    Ce qui pose la question de savoir comment il a fait pour garder son poste dans la police avec un tel profil. 

    Mon ex me disait quand elle a émigré aux USA qu'il ne faut jamais joué au con avec les flics us ( dans son cas LA ) car ils chauffent plus vite que les policiers français

    Il y a fréquemment ce que les ricains appellent "power tripping", soit le boost d'ego qui va avec la capacité à exercer du pouvoir sur quelqu'un d'autre, et en plus un pouvoir légal et légitime/légitimé. Toutes les personnes en position d'autorité peuvent y être sensible, mais j'imagine qu'il y a quantité de facteurs multiplicateurs, et que, dans les forces de l'ordre ou l'armée (cad où on a l'autorité au sens le plus basique: pouvoir de vie et de mort à un certain degré, pouvoir de priver de liberté....), ces facteurs sont nombreux, en partie liés à une situation donnée (adrénaline et toussa). Si on ajoute à cela la situation américaine, où l'aspect autorité/imperium (cad l'aspect du pouvoir de contrainte directe, au sens parfois le plus physique, donc émotionnellement puissant) est plus accentué, où les niveaux de danger dans certains endroits sont plus élevés que ce qu'on peut connaître en Europe de l'ouest (sauf certains coins du sud de l'Italie), et où, évidemment, le temps (avec les frustrations, la fatigue du métier, mais aussi les mauvaises habitudes prises parfois) n'est pas une chose neutre... On a déjà un bout d'explication.

    ( Sérieux, j'ai eu à plusieurs reprises affaire à des contrôleurs dans le métro, à Paris, qui se lançaient dans de grandes diatribes comme quoi ils étaient des "agents assermentés", et donnaient des leçons de morale, sous-entendant ou disant à voix haute l'étendue de leurs prérogatives... Faut le voir pour le croire, dans le genre "power tripping".... Et pourtant, à chaque fois, j'avais mon ticket/carte orange/titre valide: qu'est-ce que ça aurait été si j'avais resquillé, rien qu'une fois)

    Et à cela, il faut ajouter la dimension individuelle et institutionnelle des agents: des autorités locales dont l'impératif premier est de choisir l'option qui évacue les problèmes le plus rapidement et silencieusement possible (on vire un bon flic, on couvre un mauvais, selon ce qui est le plus pratique), des syndicats de police puissants et en arrangement constant avec les dites autorités des comtés/villes, et dont l'impératif est de couvrir autant que faire se peut la "famille" bleue, un certain niveau de pression de divers groupes d'électeurs pour qui (légitimement) la sécurité est un sujet non négociable (en tête viennent les Karens de la ville, de ce que je comprends: elles appellent beaucoup le manager, en l'occurrence le maire).

    A cela, il faut greffer le tout puissant problème que j'ai déjà mentionné plusieurs fois: le recrutement est un problème depuis au moins 20 ans dans les services de police et les pompiers, comme dans les forces armées. Qualitativement et quantitativement, il y a un problème structurel, même quand la police est globalement populaire (encore le cas il y a peu) et a une image attractive du "good guy", soit l'aura qu'on a toujours essayé de conférer à certaines professions incarnant l'autorité dans la rue et faisant face au danger quotidiennement. Et ce problème permanent fait qu'il y a une puissante reluctance à virer du flic, surtout expérimenté, parce que la garantie de pouvoir remplacer est faible, même dans les grandes villes avec des polices syndiquées, qui tendent à payer mieux. Et c'est aussi à cause de cela que les flics à problèmes sont recyclés sans suivi, allant dans d'autres villes, ou de plus petites localités, et changeant de poste assez fréquemment. 

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  4. 13 minutes ago, nemo said:

    Ce que tu dis ne fait à nouveau que décrire la dimension systémique des problèmes sous divers aspects. Parce que de la violence de la base aux politiques qui couvrent et ferme les yeux on parle toujours d'une seule et même chose une violence systémique dont le volet idéologique justifie l'existence du système par divers biais dont le racisme.

    Non, parce que pour moi, la pensée de "système" est complètement stupide. C'est vouloir blâmer la chose presque comme si elle était le produit du design de quelque mauvaise âme "au sommet" qui a voulu cette situation, quand la réalité est un lieu nettement plus bordélique que ça, un patchwork cumulant les erreurs, mauvais et bon choix des temps passé, sans grand plan ou volonté continue qui y préside. Blâmer "le système", surtout de la façon dont c'est souvent fait avec des arnaques intellectuelles vagues comme le "racisme systémique" (attention, c'est pas "institutionnel", c'est pas "systématique"), c'est presque comme invoquer un démon, en prétextant que l'explication se trouve à un niveau toujours plus "méta", invisible et insaisissable, une quasi dimension parallèle. Et c'est prétendre qu'on peut créer un autre "système" (si seulement on donnait tout pouvoir à "ceux qui savent") pensé depuis le sommet, avec une architecture parfaite (si, si, on vous promet). 

    11 minutes ago, Patrick said:

    Dans ce cas pourquoi plus de criminels ou suspects blancs que de noirs, y-compris désarmés, en ratio des crimes perpétrés, sont tués par les policiers aux USA?

    Est-ce que les blancs ne sont pas fondés à crier au "racisme systémique"? Même si les policiers sont d'une autre origine ethnique?

    Si les flics qui ont tué georges floyd étaient noirs ça passait? Comme passe le fait que David Dorn, ex officier de police apprécié de tous dans sa communauté, ait été tué par des pillards?

    Tu n'y es pas: c'est que le "système" est si vicieux et parfait qu'il instrumentalise même les noirs qui le servent pour tuer d'autres noirs. Et attention, c'est pas que les flics, ce sont aussi les dirigeants de syndicats policiers, les juges, les procureurs de comté et d'Etat, les maires.... Tous des marionnettes sous le contrôle du "système".... Ouh qu'il est vicieux ce système. 

    Nan, parce que juste voir qu'il y a des problèmes déséquilibrés de criminalité selon les groupes, que d'autres groupes "ethniques" ayant eu d'énormes difficultés aussi (y compris des groupes noirs) et traumas n'ont pas de problèmes avec la justice/police, et réussissent très bien, parfois en une ou deux générations, ou encore se contenter de voir qu'il y a quelques problèmes qui peuvent très concrètement et rapidement être corrigés dans le système judiciaire/policier sans en référer à une refonte de la constitution et de la nature humaine.... Nan, ça c'est encore un problème et la "preuve" que c'est le "système" qui empêche le vrai changement. 

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  5. 47 minutes ago, nemo said:

    Le fait qu'il pense s'en sortir fait parti du "racisme systémique" t'as pas l'air de le comprendre. Comme aussi le fait que ses collègues sont complices. Complices d'un meurtre pas simplement de fermer les yeux sur un mauvais comportement.

    Non: ça fait partie du problème d'impunité de la police, qui vaut aussi bien quand la victime est blanche, avec assez peu d'indications que la fréquence des exonérations soit très différente. Les seules fois où les flics ne sont pas exonérés, c'est quand le camp de la victime a les moyens de faire suffisamment de bruit, pendant assez longtemps, via les médias et/ou un avocat compétent et qui peut travaillier sur le cas pendant assez longtemps. Et encore, ça marche pas à tous les coups.

    Le problème de cette impunité, c'est qu'elle ne réside pas vraiment au niveau des flics individuels ou des commisariats (precincts) et districts: c'est au niveau politique, soit ce qui se passe entre la direction de la police (comté/cité), la mairie, la direction de la justice (county/city attorney) et le syndicat de la police (qui peut aussi bien décider de soutenir un policier à outrance, ou le lâcher, et assez peu selon les mérites du cas individuel). Et ce qui pèse dans la décision, c'est la pression médiatique, la pression sécuritaire des citoyens impliqués sur le sujet (et ils peuvent peser lourd, suivant leur nombre/mobilisation), la possibilité de foutre la chose sous le tapis (avec une décision dans un sens ou l'autre), l'envie de ne pas se mouiller de la part des politiques, et le "blue wall of silence" (la solidarité des policiers entre eux, qui se conçoivent, pas entièrement à tort, comme sans arrêt assiégés et sur un siège éjectable pour motifs purement politiciens).

    Il y a beaucoup de raisons pour de mauvais procès et procédures virant des flics qui n'ont rien fait de mal, et plus encore en exonérant d'autres qui ONT fait du mal. Mais c'est entre ces gros acteurs et leurs relations généralement soit mauvaises, soit au contraire bien trop bonnes, que ça se passe. Et leurs attitudes et choix conditionnent la façon dont la police opère et se développe; et là, dans le cas de Minneapolis comme dans d'autres, on voit des mairies toutes prêtes à prendre les départements de police comme boucs émissaires à brûler en effigie, voire démanteler, pour ne pas prendre LEURS responsabilités. Qu'ils démantèlent ou "réforment", le problème, au final, restera entier et resurgira vite, parce que ceux qui ont vraiment du pouvoir ne se seront à aucun moment remis en question... Et ce qui remplacera les polices actuelles subira les mêmes contraintes contradictoires, la même irresponsabilité, la même gestion politicienne et la même courte vue hypocrite de la part des instances de décision.... Et les "nouveaux" flics s'y adapteront avec sans doute pas grand-chose de différent dans le mix. 

    22 minutes ago, nemo said:

    En aucune façon d'accord chacun de ces aspects décrit un autre pan d'une culture d'impunité qui constitue le racisme systémique avec des angles différents à chaque fois. Parce que c'est bien beau de chaque fois ramener tout ça à des cas particulier mais quand on regarde le tout on aperçoit une règle. La question que seul des sociologues pourraient trancher est est ce une culture de violence dont le racisme ne serait qu'un aspect, ou une culture raciste mettant à profit une culture de violence? Je soupçonne que la réponse varie d'un état à l'autre et peut être même d'un comté à l'autre.

    On peut sans doute trouver des endroits où le racisme prévaut (mais franchement, les seuls endroits où ça dominerait d'une quelconque façon ont des chances d'être des comtés ruraux peuplés à 98% de blancs), mais c'est plus une culture de brutalité qui a parfois des à côtés racistes. Et c'est vraiment à examiner géographiquement parce que l'essentiel des instances où on observe ces violences se trouve dans un nombre très limité de zones urbaines, et même plus précisément dans certains endroits bien spécifiques de ces zones urbaines. La dimension ethnique n'en est pas absente, mais il y a plein d'autres quartiers "ethniques", parfois dans ces mêmes cités et leurs environs, où de tels problèmes ne sont pas légions (alors que c'est le même Police Department). La "culture" de brutalité se développe surtout dans des zones vraiment dangereuses/à problèmes, et se construit sur de longues périodes de temps, qui amènent les "forces" en présence (police, gangs, groupes à l'intérieur du quartier) dans une situation purement cristalisée, en permanence implantée dans les moeurs, les attitudes, au point de gouverner le moindre échange, si bien que même le plus anodin peut dégénérer très vite. Quelque chose de très malsain s'y implante durablement, qui n'a à mon sens que peu à voir avec le racisme, et plus avec un antagonisme structurel qui reste même si les individus changent, comme des soldats se remplaçant dans les tranchées d'une guerre qui ne s'arrête jamais. 

    On peut blâmer le type de formation et d'entraînement des flics, on peut blâmer la pauvreté durable, on peut blâmer la culture gangsta hyper-confrontationnelle et structurellement antagoniste envers tout étranger à la zone et toute autorité (et qui influence tous les habitants localement, qui soit l'adoptent, soit s'écrasent)... Mais quelque chose me dit qu'au final, même ça, c'est plus du fuel sur le problème de cet antagonisme établi de longue date, qui enlève presque toute possibilité de réellement changer les choses, de briser le cycle qui se reproduit.... A moins que des bobos s'installent et chassent les locaux. 

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  6. 10 minutes ago, Wallaby said:

    Puisqu'on démolit les statues de Christophe Colomb ( https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/mort-de-george-floyd/etats-unis-des-statues-de-christophe-colomb-prises-pour-cible-a-boston-a-miami-et-en-virginie_4004307.html ), je recopie ce passage de Denis Lacorne, La crise de l'identité américaine, du melting-pot au multiculturalisme, Fayard, 2003, pp 253-255 :

    Cinq millions d'Italiens émigrèrent aux États-Unis entre 1876 et 1930. Ils surent se réapproprier une icône, Christophe Collomb, qui avait d'abord servi à célébrer le patriotisme yankee. Colomb féminisé (Columbia) incarnait, en effet, la Liberté et servait utilement à contrer l'image féminine de l'ennemi héréditaire, Britannia. Un nouveau genre littéraire d'inspiration romantique, la « colombiade », servait à décrire l'avenir d'un monde transformé par les libertés américaines. Des hymnes à Colomb étaient popularisés dès la fin du XVIIIe siècle. Comme les Irlandais arrivés une ou deux générations avant eux, les immigrés italiens étaient en butte aux vexations de vieux Américains de souche ; ils étaient latins et catholiques, et, de surcroît, leur pays d'origine venait d'être unifié en 1861 par un monarque, Victor-Emmanuel II. Il leur fallait donc un héros américain, acceptable aux yeux des élites politiques du pays. Christophe Collomb fit l'affaire : il était le nouvel Hercule américain, le meilleur symbole du lien entre l'ancien et le Nouveau Monde, l'équivalent catholique d'un père fondateur, le génial explorateur et même un grand savant qui avait su démontrer, empiriquement, que la terre était ronde. L'habitude fut donc prise, dans les villes de forte immigration italienne, d'organiser de grandes parades urbaines, le « jour de Colomb », le 12 (ou le 21) octobre... En honorant ainsi leur compatriote, les Italiens se dotaient d'une religion civile avec son jour faste, ses icônes, ses hymnes et son culte d'un « saint ethnique », qui ne fut pas, hélas, béatifié malgré d'innombrables pétitions adressées au Vatican. Le syncrétisme italo-américain atteignit son apogée avec la commémoration du quatre-centième anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Collomb, le 21 octobre 1892. Ce jour là, pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, douze millions d'écoliers américains récitèrent le serment au drapeau (pledge of allegiance), rédigé pour cette occasion par Francis Bellamy, le rédacteur d'un journal de la jeunesse, le Youth's Companion, et l'un des avocats de l'école publique obligatoire. Un an plus tard, Colomb était célébré de façon plus fastueuse encore avec l'Exposition universelle de Chicago, dédiée au grand navigateur. Un monument dominait l'exposition : un quatdrige représentant le « triomphe de Colomb » surmontait le péristyle d'un immense arc de triomphe. Une gigantesque statue de Columbia, la déesse de la liberté, se dressait au sommet d'un antique navire, entourée de quatre rameurs symbolisant l'art, la science, l'industrie et l'agriculture. Colomb était désormais plus qu'un saint ethnique ; il était l'objet d'une passion nationale, intimement associé au civisme républicain d'un état laïque.

    L'auteur veut dire par là.... Que les statues de Colomb concouraient d'un programme progressiste d'intégration des minorités ethniques? 

    Intéressant :laugh:...

    Nous ne sommes décidément pas une espèce très sérieuse. Pas étonnant que les extra-terrestres aient décidé de ne pas initier le contact. 

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  7. 3 hours ago, DrWho said:

    autant en emporte le vent? vous parlez de ce film là ?

     

    J'attends (sérieusement) le moment où Farrugia va se faire attaquer par des bandes online enragées pour délit de blackface. Sans compter les quelques "n-word" qui furent prononcés dans le sketch. Sérieusement. Le fait que ça ne soit pas encore arrivé tient sans doute plus à ce que personne de moins de 30 ans n'a vu ces trucs. 

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  8. 12 minutes ago, Chronos said:

    C'est manifestement pas le meilleur moyen de faire travailler

    Ca dépend du réservoir démographique derrière qui se trouve être ainsi "motivé": s'il est petit, c'est une méthode con, s'il est vaste, c'est une méthode cynique, brutale, cruelle, mais largement employée depuis que l'humain a réalisé partout qu'il pouvait asservir son voisin. Il y a peu d'empires (attention euphémisme) dans l'histoire qui n'ont pas recouru à des méthodes de pure terreur (à des degrés divers) pour "convaincre" les populations soumises de se tuer (littéralement, souvent) au travail. Aujourd'hui encore, dans une version infiniment plus soft (parce qu'évidemment, pas de sanction brutale/mutilation/exécution), nombre de boîtes pratiquent un management à la schlag en se foutant complètement de mettre leurs employés en burnout rapidement, et les seules variables dans ce traitement sont le degré et la vitesse de remplaçabilité. J'ai même eu droit à une quasi leçon sur le sujet en école de commerce quand je décrivais à un prof que j'avais trouvé le management de mon dernier stage exécrable en raison d'une telle attitude vis-à-vis de la majorité du staff, ce à quoi il m'a répondu: "pourquoi êtes-vous certain que c'est à cause de la sale personnalité ou de l'incompétence du mangaer" (parce que la boîte marchait très bien). 

    Bref, tant que les résultats sont produits (ou des résultats jugés suffisants par le décideur), le management qui n'a aucune pitié (dans les circonstances d'une époque et d'un contexte donnés) pour sa main d'oeuvre sera considéré comme appliquant "une méthode aussi valable qu'une autre". Moralité non admise dans l'immeuble.

     

     

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  9. 22 minutes ago, rendbo said:

    oh fait, en début de mandat le Donald avait du mal à nommer des personnes aux multiples postes de compétences. à 5 mois du vote de renouvellement (ou pas), y a t'il encore des postes (d'importance) vacants ?

    Non, ça a été rempli il y a un bail: la presse caricaturait le fait et a fait comme si c'était resté le cas pendant longtemps, mais essentiellement, ça s'est fait assez vite, même s'il y a eu du lag parce que 1/ Personne n'attendait la victoire de Trump et il y a eu de la désorganisation initiale en conséquence, et 2/Il semble qu'il y ait eu beaucoup de guéguerre en interne parce que c'est le GOP (le carnet d'adresse n'est pas un problème pour eux, comme pour les démocrates) qui a staffé l'essentiel des 4000 postes dicrétionnaires directs accompagnant toute nouvelle administration, plus les 24 000 indirects (presque tous ceux-là dépendant des 4000 premiers). Trump a essayé d'amener autant de nouvelles têtes que possible (soit une portion seulement des 4000, vu son absence de vaste réseau "du milieu"), dans la mouvance populiste opposée au consensus en place, le GOP s'y est opposé. Et le GOP a gagné, raison pour laquelle l'agent orange s'est attiré les foudres de quelques-uns de ses soutiens (notamment la douteusement célèbre Ann Coulter) qui avaient voté pour lui précisément pour donner un coup de pied au cul du "statu quo". 

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  10. 7 minutes ago, nemo said:

    Bah Trump a toujours d'excellente chance d'avoir un second mandat et de surcroît je suis optimiste que celui qui lui succéderait en 2024 serait tout aussi capable que lui, voire "meilleur".

    Perso, je lui vois pas beaucoup de chances, en novembre: il n'a essentiellement plus d'accès aux médias qui ne soit lourdement déformé pour servir l'adversaire, et cela inclue les médias sociaux. Et son autre "média" important, ses grands meetings de terrain, sera "gameplayed" dans tous les Etats où les démocrates peuvent peser, au nom de la "lutte contre le COVID". Ca ne durera peut-être pas jusqu'en novembre, mais il ne reste que 4 mois, et le confinement a bouffé du temps de campagne, alors même qu'à peu près toute la sphère médiatique le martèle comme cela n'a jamais été vu, de façon directe, indirecte, détournée.... Il ne pourra réitérer sa manière de faire campagne en 2016, et en l'état des choses, ça va peser lourd. 

    A ce stade, seuls les démocrates peuvent le sauver, en virant complètement tarés et aussi ouvertement que possible, pour, selon l'expression les concernant parfois, "snatch defeat from the jaws of victory". Mais n'est pas Hillary Clinton qui veut. 

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  11. 4 minutes ago, Alexis said:

    Ouais, on rigole, on rigole, mais moi je ne trouve pas ça drôle. C'est même inquiétant :dry:

     

    ... Et si Donald Trump envisageait de retirer les GIs stationnés en France :unsure: ?

    Ne lui donne pas des idées.... Il pourrait authentiquement écrire le tweet avant que.... Oups. 

    1 minute ago, nemo said:

    On retirerais nos troupes des tazus en représaille!

    Rigole pas trop avec le pays qui détient encore une énorme partie de notre stock d'or. 

  12. 7 minutes ago, Patrick said:

    Il passe son temps à se tirer des balles dans le pied.
    La meilleure chose qui puisse arriver soit que Pence prenne la présidence après un accident malheureux qui laisse trump à l'hosto.
    Je le pense sérieusement.

    L'ennui pour les républicains dans un tel cas, c'est qu'ils remarqueraient que Pence a le charisme et la présence d'une huître transparente et que la grande majorité du pays ne sait probablement pas qui il est :laugh:

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  13. 1 minute ago, Snapcoke said:

    Et créations de milices privé pour défendre le business, et ça ...

    Cela va foutre une merde Incroyable...

    C'est ce qui se passe dans certains endroits, plus ou moins spontanément, et c'est surtout ce que recommandent pas mal de ces militants quand ils disent "community policing". En d'autres termes, ils s'imaginent que le lien entre un endroit (parce que pas tant de quartiers que ça peuvent réellement être qualifiés de "communautés" au sens plein: c'est employé comme un terme par défaut, parce qu'il y a bien peu de vie et liens effectivement "communautaires" dans la plupart de ces lieux) et sa police/sécurité peut être recréé, et une situation réellement sécurisée obtenue, via une milice armée: il y a une certaine vérité dans le principe de fond, mais on voit plus souvent ce genre de "police" juste devenir des gangs (2 des plus vastes gangs des USA, les Crips et les Bloods, ont commencé ainsi), grâce à ce monopole de la violence difficilement régulable. Je doute de la fiabilité des systèmes de contrôle, des "checks and balances", dans de tels systèmes. Même dans de vraies communautés actives où tous se connaissent et s'investissent dans la vie locale, on constate de telles dérives (genre la mentalité "petite ville", où les choses ne changent jamais, les rapports de force locaux s'inscrivent dans le paysage, et où tout outsider est activement rejeté). 

    Just now, Héliphas said:

    Okay, on va tenter de prendre de la hauteur, qu'est ce que gagne le président de ce pays à jeter de l'huile sur le feu de cette façon ?

    - visé électoral ?

    - un plan de sortie de crise ?

    - bêtise sans nom ?

    3ème option: il doit paniquer, et ça rend vraiment con. Ajoute sa désinhibition naturelle, et tu as ça. 

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  14. 5 minutes ago, hadriel said:

    Ca existait, le DOJ avait une division d'enquète/conseil sur les départements de police local et en cas de soucis les mettait sous control avec un consent decree:

    https://www.justice.gov/opa/file/925026/download

    Session (je crois) à mis fin à ça.

     

    Ce sont des accords individuels, par localité, avec le DOJ: la presse a exagéré ce que Sessions a fait, parce que le dispositif est disponible dans la loi américaine, très contractuelle. Plusieurs villes ont encore un accord en place. 

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  15. Just now, jean-françois said:

    CapitaineConan : c'est oublié que la police ne dépend pas du gouvernement fédéral, ni même des états. C'est du local.

    Donc une commission globale et la création d'un IGPN serait vu comme une intervention de l'état sur les affaires locales et ne passera jamais

    S'il y a assez de pression publique et médiatique, de manière soutenue, et que ça bouge les calculs électoraux de certains, ça peut devenir un vrai objet politique, mais étant donné que ce serait vite une question constitutionnelle, ça prendra du temps. 

    Le fait est que c'est déjà au niveau des Etats que la chose devrait s'organiser, et là il n'y a aucun obstacle institutionnel pour avoir une inspection des services infiniment plus concrète et musclée. Mais il y aussi la question des syndicats de police (qui pourrait inquiéter les autres syndicats et leurs avantages et positions, vu qu'ils reposent sur les mêmes lois) et de leur lobbying, surtout concernant des choses comme la "qualified immunity", dispositif par lequel beaucoup de l'impunité policière si impopulaire passe. Mais la remettre en question reposera la question qu'elle était censée résoudre à l'époque où l'arrêt de la CS concernant le sujet l'avait permise: comment protéger la force publique d'accusations abusives, de "frivolous prosecutions", et tenir compte de la spécificité du métier pour que des policiers, réformés ou non, puissent l'exercer, et acceptent même de s'engager pour le faire, ou de faire autre chose que le minimum absolu (cad, iconiquement, compter les cadavres après les méfaits, et ne jamais se mouiller)? 

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