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Messages posté(e)s par Tancrède
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10 minutes ago, Bruno said:
Rappelons aussi que dans presque tous les Comtés le Shérif (sorte de petit "Ministre de l'Intérieur" à l'échelle de cette collectivité locale & juridiction infra-étatique qu'est le Comté, où il est responsable du maintien de l'ordre, des policiers, du fonctionnement des tribunaux et des prisons) est élu, pour un mandat de 2 ou 4 ans. Ce qui forcément pousse la personne titulaire de cette charge publique à vouloir passer pour un "coriace", à faire du chiffre, et pour cela mettre la pression sur les policiers du comté afin de pouvoir ensuite se vanter d'avoir eu des "résultats".
Il y a environ 3085 shérifs aujourd'hui en fonction aux Etats-Unis.
Un exemple de "Sheriff" (orthographe anglo-saxonne) à la fois très médiatique et controversé fut Joseph Arpaio, élu puis rééelu de 1992 à 2016 dans le comté de Maricopa (incluant la grande ville de Phoenix), en Arizona > https://fr.wikipedia.org/wiki/Joe_Arpaio
Calmons-nous: Arpaio n'est pas un "exemple", c'est plutôt l'exception que la règle. Le type est un m'as-tu-vu, un égocentrique avide de pouvoir, raciste et probablement pas qu'un peu taré, qui s'est enfoncé dans une fuite en avant avec son image de caudillo local à laquelle il a probablement cru. Et le tout dans un comté pas anodin (Maricopa), puisque c'est le plus peuplé d'Arizona (4,4 millions d'habitants) et l'un des plus peuplés du pays, et celui de la capitale de l'Etat, ce qui offrait d'énormes moyens, un grand accès aux médias et à toutes sortes de possibilités de se bâtir une "légende" personnelle. M'étonnerait pas que le type ait réellement cru, à un moment, pouvoir avoir une carrière nationale, quand il était juste en train de se bâtir une sorte d'empire local, mais qui ne tenait que tant qu'il avait autorité sur son turf.
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12 hours ago, loki said:
Ce qui pose la question de savoir comment il a fait pour garder son poste dans la police avec un tel profil.
Mon ex me disait quand elle a émigré aux USA qu'il ne faut jamais joué au con avec les flics us ( dans son cas LA ) car ils chauffent plus vite que les policiers français
Il y a fréquemment ce que les ricains appellent "power tripping", soit le boost d'ego qui va avec la capacité à exercer du pouvoir sur quelqu'un d'autre, et en plus un pouvoir légal et légitime/légitimé. Toutes les personnes en position d'autorité peuvent y être sensible, mais j'imagine qu'il y a quantité de facteurs multiplicateurs, et que, dans les forces de l'ordre ou l'armée (cad où on a l'autorité au sens le plus basique: pouvoir de vie et de mort à un certain degré, pouvoir de priver de liberté....), ces facteurs sont nombreux, en partie liés à une situation donnée (adrénaline et toussa). Si on ajoute à cela la situation américaine, où l'aspect autorité/imperium (cad l'aspect du pouvoir de contrainte directe, au sens parfois le plus physique, donc émotionnellement puissant) est plus accentué, où les niveaux de danger dans certains endroits sont plus élevés que ce qu'on peut connaître en Europe de l'ouest (sauf certains coins du sud de l'Italie), et où, évidemment, le temps (avec les frustrations, la fatigue du métier, mais aussi les mauvaises habitudes prises parfois) n'est pas une chose neutre... On a déjà un bout d'explication.
( Sérieux, j'ai eu à plusieurs reprises affaire à des contrôleurs dans le métro, à Paris, qui se lançaient dans de grandes diatribes comme quoi ils étaient des "agents assermentés", et donnaient des leçons de morale, sous-entendant ou disant à voix haute l'étendue de leurs prérogatives... Faut le voir pour le croire, dans le genre "power tripping".... Et pourtant, à chaque fois, j'avais mon ticket/carte orange/titre valide: qu'est-ce que ça aurait été si j'avais resquillé, rien qu'une fois)
Et à cela, il faut ajouter la dimension individuelle et institutionnelle des agents: des autorités locales dont l'impératif premier est de choisir l'option qui évacue les problèmes le plus rapidement et silencieusement possible (on vire un bon flic, on couvre un mauvais, selon ce qui est le plus pratique), des syndicats de police puissants et en arrangement constant avec les dites autorités des comtés/villes, et dont l'impératif est de couvrir autant que faire se peut la "famille" bleue, un certain niveau de pression de divers groupes d'électeurs pour qui (légitimement) la sécurité est un sujet non négociable (en tête viennent les Karens de la ville, de ce que je comprends: elles appellent beaucoup le manager, en l'occurrence le maire).
A cela, il faut greffer le tout puissant problème que j'ai déjà mentionné plusieurs fois: le recrutement est un problème depuis au moins 20 ans dans les services de police et les pompiers, comme dans les forces armées. Qualitativement et quantitativement, il y a un problème structurel, même quand la police est globalement populaire (encore le cas il y a peu) et a une image attractive du "good guy", soit l'aura qu'on a toujours essayé de conférer à certaines professions incarnant l'autorité dans la rue et faisant face au danger quotidiennement. Et ce problème permanent fait qu'il y a une puissante reluctance à virer du flic, surtout expérimenté, parce que la garantie de pouvoir remplacer est faible, même dans les grandes villes avec des polices syndiquées, qui tendent à payer mieux. Et c'est aussi à cause de cela que les flics à problèmes sont recyclés sans suivi, allant dans d'autres villes, ou de plus petites localités, et changeant de poste assez fréquemment.
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6 minutes ago, loki said:Auto-rectification : George Floyd et Derek Chauvin travaillaient bien pour le même club mais sans certitude qu'ils se connaissaient, le témoin qui les a vu s'embrouiller indique avoir confondu avec un autre afro-américain :
Il semble en revanche avéré que Derek Chauvin est un connard, et que dans ce job de videur/garde, il cherchait sans arrêt les embrouilles, la confrontation, guettant le moindre prétexte pour user du taser, du spray/gaz au poivre, ou de la tatane. Incapable de "désescalade", à ce qu'il semble, ou en tout cas absolument pas enclin à chercher à calmer les choses. Bref, du bagage à vider sur le reste du monde: si ces choses sont vraies, on a là le portrait d'un parfait connard à tendances violentes.
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En tout cas, moi, si j'étais ricain, je voterais pour lui, vu le choix offert par les deux grands fournisseurs:
Vermine suprême, éternel candidat libertarien (battu aux primaires la dernière fois par un ex-gouverneur abusant du chichon), dont la plate-forme politique est inspirante:
- un vaste programme de brossage de dents obligatoire (pas très libertaire, mais bon)
- un poney pour tout le monde
- un grand programme d'énergies renouvelables à base de zombies sur tapis roulant
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13 minutes ago, nemo said:
Ce que tu dis ne fait à nouveau que décrire la dimension systémique des problèmes sous divers aspects. Parce que de la violence de la base aux politiques qui couvrent et ferme les yeux on parle toujours d'une seule et même chose une violence systémique dont le volet idéologique justifie l'existence du système par divers biais dont le racisme.
Non, parce que pour moi, la pensée de "système" est complètement stupide. C'est vouloir blâmer la chose presque comme si elle était le produit du design de quelque mauvaise âme "au sommet" qui a voulu cette situation, quand la réalité est un lieu nettement plus bordélique que ça, un patchwork cumulant les erreurs, mauvais et bon choix des temps passé, sans grand plan ou volonté continue qui y préside. Blâmer "le système", surtout de la façon dont c'est souvent fait avec des arnaques intellectuelles vagues comme le "racisme systémique" (attention, c'est pas "institutionnel", c'est pas "systématique"), c'est presque comme invoquer un démon, en prétextant que l'explication se trouve à un niveau toujours plus "méta", invisible et insaisissable, une quasi dimension parallèle. Et c'est prétendre qu'on peut créer un autre "système" (si seulement on donnait tout pouvoir à "ceux qui savent") pensé depuis le sommet, avec une architecture parfaite (si, si, on vous promet).
11 minutes ago, Patrick said:Dans ce cas pourquoi plus de criminels ou suspects blancs que de noirs, y-compris désarmés, en ratio des crimes perpétrés, sont tués par les policiers aux USA?
Est-ce que les blancs ne sont pas fondés à crier au "racisme systémique"? Même si les policiers sont d'une autre origine ethnique?
Si les flics qui ont tué georges floyd étaient noirs ça passait? Comme passe le fait que David Dorn, ex officier de police apprécié de tous dans sa communauté, ait été tué par des pillards?
Tu n'y es pas: c'est que le "système" est si vicieux et parfait qu'il instrumentalise même les noirs qui le servent pour tuer d'autres noirs. Et attention, c'est pas que les flics, ce sont aussi les dirigeants de syndicats policiers, les juges, les procureurs de comté et d'Etat, les maires.... Tous des marionnettes sous le contrôle du "système".... Ouh qu'il est vicieux ce système.
Nan, parce que juste voir qu'il y a des problèmes déséquilibrés de criminalité selon les groupes, que d'autres groupes "ethniques" ayant eu d'énormes difficultés aussi (y compris des groupes noirs) et traumas n'ont pas de problèmes avec la justice/police, et réussissent très bien, parfois en une ou deux générations, ou encore se contenter de voir qu'il y a quelques problèmes qui peuvent très concrètement et rapidement être corrigés dans le système judiciaire/policier sans en référer à une refonte de la constitution et de la nature humaine.... Nan, ça c'est encore un problème et la "preuve" que c'est le "système" qui empêche le vrai changement.
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47 minutes ago, nemo said:
Le fait qu'il pense s'en sortir fait parti du "racisme systémique" t'as pas l'air de le comprendre. Comme aussi le fait que ses collègues sont complices. Complices d'un meurtre pas simplement de fermer les yeux sur un mauvais comportement.
Non: ça fait partie du problème d'impunité de la police, qui vaut aussi bien quand la victime est blanche, avec assez peu d'indications que la fréquence des exonérations soit très différente. Les seules fois où les flics ne sont pas exonérés, c'est quand le camp de la victime a les moyens de faire suffisamment de bruit, pendant assez longtemps, via les médias et/ou un avocat compétent et qui peut travaillier sur le cas pendant assez longtemps. Et encore, ça marche pas à tous les coups.
Le problème de cette impunité, c'est qu'elle ne réside pas vraiment au niveau des flics individuels ou des commisariats (precincts) et districts: c'est au niveau politique, soit ce qui se passe entre la direction de la police (comté/cité), la mairie, la direction de la justice (county/city attorney) et le syndicat de la police (qui peut aussi bien décider de soutenir un policier à outrance, ou le lâcher, et assez peu selon les mérites du cas individuel). Et ce qui pèse dans la décision, c'est la pression médiatique, la pression sécuritaire des citoyens impliqués sur le sujet (et ils peuvent peser lourd, suivant leur nombre/mobilisation), la possibilité de foutre la chose sous le tapis (avec une décision dans un sens ou l'autre), l'envie de ne pas se mouiller de la part des politiques, et le "blue wall of silence" (la solidarité des policiers entre eux, qui se conçoivent, pas entièrement à tort, comme sans arrêt assiégés et sur un siège éjectable pour motifs purement politiciens).
Il y a beaucoup de raisons pour de mauvais procès et procédures virant des flics qui n'ont rien fait de mal, et plus encore en exonérant d'autres qui ONT fait du mal. Mais c'est entre ces gros acteurs et leurs relations généralement soit mauvaises, soit au contraire bien trop bonnes, que ça se passe. Et leurs attitudes et choix conditionnent la façon dont la police opère et se développe; et là, dans le cas de Minneapolis comme dans d'autres, on voit des mairies toutes prêtes à prendre les départements de police comme boucs émissaires à brûler en effigie, voire démanteler, pour ne pas prendre LEURS responsabilités. Qu'ils démantèlent ou "réforment", le problème, au final, restera entier et resurgira vite, parce que ceux qui ont vraiment du pouvoir ne se seront à aucun moment remis en question... Et ce qui remplacera les polices actuelles subira les mêmes contraintes contradictoires, la même irresponsabilité, la même gestion politicienne et la même courte vue hypocrite de la part des instances de décision.... Et les "nouveaux" flics s'y adapteront avec sans doute pas grand-chose de différent dans le mix.
22 minutes ago, nemo said:En aucune façon d'accord chacun de ces aspects décrit un autre pan d'une culture d'impunité qui constitue le racisme systémique avec des angles différents à chaque fois. Parce que c'est bien beau de chaque fois ramener tout ça à des cas particulier mais quand on regarde le tout on aperçoit une règle. La question que seul des sociologues pourraient trancher est : est ce une culture de violence dont le racisme ne serait qu'un aspect, ou une culture raciste mettant à profit une culture de violence? Je soupçonne que la réponse varie d'un état à l'autre et peut être même d'un comté à l'autre.
On peut sans doute trouver des endroits où le racisme prévaut (mais franchement, les seuls endroits où ça dominerait d'une quelconque façon ont des chances d'être des comtés ruraux peuplés à 98% de blancs), mais c'est plus une culture de brutalité qui a parfois des à côtés racistes. Et c'est vraiment à examiner géographiquement parce que l'essentiel des instances où on observe ces violences se trouve dans un nombre très limité de zones urbaines, et même plus précisément dans certains endroits bien spécifiques de ces zones urbaines. La dimension ethnique n'en est pas absente, mais il y a plein d'autres quartiers "ethniques", parfois dans ces mêmes cités et leurs environs, où de tels problèmes ne sont pas légions (alors que c'est le même Police Department). La "culture" de brutalité se développe surtout dans des zones vraiment dangereuses/à problèmes, et se construit sur de longues périodes de temps, qui amènent les "forces" en présence (police, gangs, groupes à l'intérieur du quartier) dans une situation purement cristalisée, en permanence implantée dans les moeurs, les attitudes, au point de gouverner le moindre échange, si bien que même le plus anodin peut dégénérer très vite. Quelque chose de très malsain s'y implante durablement, qui n'a à mon sens que peu à voir avec le racisme, et plus avec un antagonisme structurel qui reste même si les individus changent, comme des soldats se remplaçant dans les tranchées d'une guerre qui ne s'arrête jamais.
On peut blâmer le type de formation et d'entraînement des flics, on peut blâmer la pauvreté durable, on peut blâmer la culture gangsta hyper-confrontationnelle et structurellement antagoniste envers tout étranger à la zone et toute autorité (et qui influence tous les habitants localement, qui soit l'adoptent, soit s'écrasent)... Mais quelque chose me dit qu'au final, même ça, c'est plus du fuel sur le problème de cet antagonisme établi de longue date, qui enlève presque toute possibilité de réellement changer les choses, de briser le cycle qui se reproduit.... A moins que des bobos s'installent et chassent les locaux.
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10 minutes ago, loki said:
Et les globules transgenres, tu y penses ? :-)
Et ceux à l'identité fluide
?
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12 hours ago, rogue0 said:Mince alors, je croyais que l'épidémie était un complot démocrate / vaincue par POTUS / vaincue par le HCQ ? (rayer la mention inutile)
Et re-mince, ça veut dire que POTUS a peur des procès intenté par ses partisans ?
Qui l'eut cru ? :-)Ou ça veut dire qu'il s'est rallié à la nouvelle vérité scientifique, défendue ces dernières semaines par quelques sommités de la médecine (qu'il faudra re-croire sur tout après, attention): le virus n'attaque pas quand les gens se rassemblent pour des motifs politiques. Le covid a une grande conscience citoyenne. Travaille un peu ta science, bordel!
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Sur un topic dédié aux USA? Qui l'eut cru?
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1 hour ago, nemo said:+1 Quand la génération pré-1975 passera la main la distanciation sera encore plus forte.
Et pourtant, tous les cours de facs et d'écoles de commerce sont littéralement imprégnés des grilles d'analyses et approches des problèmes créés dans les facs américaines (dans le cas de la théorie critique qui gouverne la néo-religion, c'est une réimportation pour nous, vu que c'est né en France, a vite déménagé outre-Atlantique pour revenir, déformé-amplifié); c'est à ce point dans nos modes de pensée qu'on ne peut plus penser la réalité autrement, un fait particulièrement saillant sur des sujets comme la race/le sexe.... Mais c'est à peu près partout pareil. C'est pas pour rien que l'université française a perdu toute prééminence, tout aura, tout pouvoir de prescription depuis les années 60: ce qui s'y fait est essentiellement du copié-collé des facs US, à peine réinterprété. Et c'est le cas depuis presque un demi-siècle. Bref, tous les diplômés depuis ont été chaque jour un peu plus formatés selon ce moule.
La "distanciation", c'est un voeu pieux: il y aura sans doute un certain degré de césure géopolitique, mais pour ce qui est de l'influence culturelle, des mentalités, des façons de regarder le monde, la société ou le débat... Nix. Le mal est déjà fait, et quand il est fait à un niveau si profond, ça ne change pas grand-chose. On peut voir la société française se mettre à détester les USA (pour les sujets du jour: leur politique, leur ingérence, leur politique étrangère, leurs fast-foods....) de façon unanime, mais, ironiquement, ce sera en des termes de réflexion américains. Avec des grilles d'analyse américaines.
Je note que c'était déjà ce que condamnait Sartre (pour qui je n'ai pas un immense respect) dans les années 60: la "coca colonisation", l'américanophobie de moult Français qui consommaient aussi ricain à mort et adoptaient, à un degré plus profond, des modes de réflexion américains pour jauger des choses.... Et de leurs raisons de ne pas aimer les ricains. Cette analyse n'est pas une grande nouveauté dans l'histoire des idées et l'évolution des cultures. Séparés des ricains ou unis à mort, on est américanisés jusqu'au trognon. Là est le sens de la paire de lunettes par laquelle on voit mais qu'on ne remarque pas.
Alors les trucs genres "les moins de 30 piges n'ont aucun amour pour les USA", ça me fait doucement marrer: le principe même d'une influence culturelle à un degré significatif, c'est pas qu'on aime ou non le pays d'origine de cette culture: c'est qu'on en est tellement imprégné qu'on ne remarque pas qu'on pense comme si on en venait. Bouffez tout le camembert du monde, ça ne changera pas: ça c'est du niveau "culturel" cosmétique. S'il faut vraiment en venir là pour comprendre, allez lire Chomsky, Debray (susmentionné) ou Sartre (à compenser avec Aron, juste pour garder son équilibre).
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10 minutes ago, Wallaby said:
Puisqu'on démolit les statues de Christophe Colomb ( https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/mort-de-george-floyd/etats-unis-des-statues-de-christophe-colomb-prises-pour-cible-a-boston-a-miami-et-en-virginie_4004307.html ), je recopie ce passage de Denis Lacorne, La crise de l'identité américaine, du melting-pot au multiculturalisme, Fayard, 2003, pp 253-255 :
Cinq millions d'Italiens émigrèrent aux États-Unis entre 1876 et 1930. Ils surent se réapproprier une icône, Christophe Collomb, qui avait d'abord servi à célébrer le patriotisme yankee. Colomb féminisé (Columbia) incarnait, en effet, la Liberté et servait utilement à contrer l'image féminine de l'ennemi héréditaire, Britannia. Un nouveau genre littéraire d'inspiration romantique, la « colombiade », servait à décrire l'avenir d'un monde transformé par les libertés américaines. Des hymnes à Colomb étaient popularisés dès la fin du XVIIIe siècle. Comme les Irlandais arrivés une ou deux générations avant eux, les immigrés italiens étaient en butte aux vexations de vieux Américains de souche ; ils étaient latins et catholiques, et, de surcroît, leur pays d'origine venait d'être unifié en 1861 par un monarque, Victor-Emmanuel II. Il leur fallait donc un héros américain, acceptable aux yeux des élites politiques du pays. Christophe Collomb fit l'affaire : il était le nouvel Hercule américain, le meilleur symbole du lien entre l'ancien et le Nouveau Monde, l'équivalent catholique d'un père fondateur, le génial explorateur et même un grand savant qui avait su démontrer, empiriquement, que la terre était ronde. L'habitude fut donc prise, dans les villes de forte immigration italienne, d'organiser de grandes parades urbaines, le « jour de Colomb », le 12 (ou le 21) octobre... En honorant ainsi leur compatriote, les Italiens se dotaient d'une religion civile avec son jour faste, ses icônes, ses hymnes et son culte d'un « saint ethnique », qui ne fut pas, hélas, béatifié malgré d'innombrables pétitions adressées au Vatican. Le syncrétisme italo-américain atteignit son apogée avec la commémoration du quatre-centième anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Collomb, le 21 octobre 1892. Ce jour là, pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, douze millions d'écoliers américains récitèrent le serment au drapeau (pledge of allegiance), rédigé pour cette occasion par Francis Bellamy, le rédacteur d'un journal de la jeunesse, le Youth's Companion, et l'un des avocats de l'école publique obligatoire. Un an plus tard, Colomb était célébré de façon plus fastueuse encore avec l'Exposition universelle de Chicago, dédiée au grand navigateur. Un monument dominait l'exposition : un quatdrige représentant le « triomphe de Colomb » surmontait le péristyle d'un immense arc de triomphe. Une gigantesque statue de Columbia, la déesse de la liberté, se dressait au sommet d'un antique navire, entourée de quatre rameurs symbolisant l'art, la science, l'industrie et l'agriculture. Colomb était désormais plus qu'un saint ethnique ; il était l'objet d'une passion nationale, intimement associé au civisme républicain d'un état laïque.
L'auteur veut dire par là.... Que les statues de Colomb concouraient d'un programme progressiste d'intégration des minorités ethniques?
Intéressant
...
Nous ne sommes décidément pas une espèce très sérieuse. Pas étonnant que les extra-terrestres aient décidé de ne pas initier le contact.
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3 hours ago, DrWho said:
autant en emporte le vent? vous parlez de ce film là ?
J'attends (sérieusement) le moment où Farrugia va se faire attaquer par des bandes online enragées pour délit de blackface. Sans compter les quelques "n-word" qui furent prononcés dans le sketch. Sérieusement. Le fait que ça ne soit pas encore arrivé tient sans doute plus à ce que personne de moins de 30 ans n'a vu ces trucs.
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23 minutes ago, Alexis said:En fait, la "recontextualisation" ne me semble pas une mauvaise idée sur le coup, même si le mot est lourd et laid. J'ai d'ailleurs un meilleur mot : ça s'appelle apprendre l'Histoire
D'ailleurs la capacité à donner le contexte est une question de culture générale. Dont la connaissance de l'Histoire, je veux dire au moins des grandes lignes, est une partie intégrante.
Après, tout est dans la manière, et dans la capacité à redonner rapidement quelques billes sans être lourd ni donner l'impression de s'adresser à des neuneus - et surtout pas faire de mansplaining, je rappelle que c'est mal
Le fait est qu'on n'est pas censé voir un diffuseur prétendre être un directeur de conscience, et assigner à l'avance le sens dans lequel une oeuvre doit être interprétée. Ca a plus que des petits relents d'une "vérité officielle" à forcer dans la tête du spectateur, putativement jugé stupide et ignorant, qui ne doit pas être laissé libre de ses choix et considéré comme un adulte. Pour les jeunes, on se contente de mettre des avertissements du genre "interdit aux moins de....", ou "à voir avec précaution", "peut heurter la sensibilité des... ". Personne n'a de leçon à recevoir d'une multinationale par essence sans morale, et souvent avec des choses à cacher,qui s'achètera par ce genre de biais un panel "d'experts" sélectionnés pour leur conformisme à la "bonne" école de pensée unique. Bref, des calotins 2.0.
C'est pas seulement que personne n'a besoin qu'une chaîne télé prescrive la morale et la façon d'ingérer une oeuvre, ni même que cette chaîne est sans doute parmi les derniers êtres/entités à pouvoir remplir ce rôle déjà pas forcément justifié à la base (hors du cercle familial), mais c'est aussi que le processus menant à la sélection et au travail des prescripteurs de morale n'a aucune légitimité, et a même toutes les chances d'être douteux, voire sérieusement toxique.
Outre les classiques susmentionnés (1984...), je recommande de se resourcer avec Tartuffe. Et quand vous vous êtes remis au parfum sur la méthode de persuasion, la caricature, la manipulation et l'hypocrisie caricaturées dans l'oeuvre, vous imaginez le frère jumeau sadique et tyrannique du personnage-titre.
QuoteJe veux dire que si dans un film sur l'Allemagne des années 1930 on insère un prologue obligatoire expliquant que tous ces Messieurs avec leur belle chemise brune et leur joli brassard coloré eh bien ils ne sont pas forcément tous gentils-gentils si si vous saviez pas, et invitant les spectateurs à crier "Houuu" à chaque fois qu'il y en a un à l'écran, on est bien dans la pure pratique de l'Eveil ("woke" en VO)
.... Ou au Rocky Horror Picture Show?
Mais merci de l'info. Je savais pas qu'ils étaient méchants: les chemises Hugo Boss m'avaient convaincu du contraire: elles avaient l'air si cool.
A quand les films avec avertissements contre les manifestations de masculinité toxique, d'impérialisme capitaliste, de "valeurs bourgeoises", de "privilèges non mérités", ou de "dégénérescence morale néfastes à la pureté du corps social"? A consommer avec toute la conscience politique voulue. La "bonne". Parce que (et je cite les thuriféraires du mouvement), tout est politique, tout est sexiste, tout est raciste.... "The personal is political". Cad: TOUS les aspects de votre vie concernent l'idéologie. Et ça, c'est au coeur de la mentalité évoquée. En d'autres termes, une mentalité totalitariste. Regarder un film trivial pour "l'évasion" n'est pas un argument valable, dans ce monde. Faire un film purement gratuit, ne s'intéressant à rien d'autre que des banalités, ou du pur fantasme, ce n'est pas non plus un truc. Tout est concerné, tout doit se conformer.
Et la valse (à grande vitesse) des postes de direction qu'on voit arriver dans à peu près toutes les institutions culturelles depuis quelques jours (médias en tête, mais aussi organisations scientifiques) ne semble pas plaider en faveur de la chose comme étant un phénomène mineur lié à quelques excités. C'est pas un complot, c'est juste l'air du temps dans certaines sphères de grande influence. Et toutes ces organisations, privées ou publiques, s'écrasent devant des colères collectives sur Twitter et dans certaines portions de leur personnel.
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12 minutes ago, Chronos said:
C'est manifestement pas le meilleur moyen de faire travailler
Ca dépend du réservoir démographique derrière qui se trouve être ainsi "motivé": s'il est petit, c'est une méthode con, s'il est vaste, c'est une méthode cynique, brutale, cruelle, mais largement employée depuis que l'humain a réalisé partout qu'il pouvait asservir son voisin. Il y a peu d'empires (attention euphémisme) dans l'histoire qui n'ont pas recouru à des méthodes de pure terreur (à des degrés divers) pour "convaincre" les populations soumises de se tuer (littéralement, souvent) au travail. Aujourd'hui encore, dans une version infiniment plus soft (parce qu'évidemment, pas de sanction brutale/mutilation/exécution), nombre de boîtes pratiquent un management à la schlag en se foutant complètement de mettre leurs employés en burnout rapidement, et les seules variables dans ce traitement sont le degré et la vitesse de remplaçabilité. J'ai même eu droit à une quasi leçon sur le sujet en école de commerce quand je décrivais à un prof que j'avais trouvé le management de mon dernier stage exécrable en raison d'une telle attitude vis-à-vis de la majorité du staff, ce à quoi il m'a répondu: "pourquoi êtes-vous certain que c'est à cause de la sale personnalité ou de l'incompétence du mangaer" (parce que la boîte marchait très bien).
Bref, tant que les résultats sont produits (ou des résultats jugés suffisants par le décideur), le management qui n'a aucune pitié (dans les circonstances d'une époque et d'un contexte donnés) pour sa main d'oeuvre sera considéré comme appliquant "une méthode aussi valable qu'une autre". Moralité non admise dans l'immeuble.
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22 minutes ago, rendbo said:
oh fait, en début de mandat le Donald avait du mal à nommer des personnes aux multiples postes de compétences. à 5 mois du vote de renouvellement (ou pas), y a t'il encore des postes (d'importance) vacants ?
Non, ça a été rempli il y a un bail: la presse caricaturait le fait et a fait comme si c'était resté le cas pendant longtemps, mais essentiellement, ça s'est fait assez vite, même s'il y a eu du lag parce que 1/ Personne n'attendait la victoire de Trump et il y a eu de la désorganisation initiale en conséquence, et 2/Il semble qu'il y ait eu beaucoup de guéguerre en interne parce que c'est le GOP (le carnet d'adresse n'est pas un problème pour eux, comme pour les démocrates) qui a staffé l'essentiel des 4000 postes dicrétionnaires directs accompagnant toute nouvelle administration, plus les 24 000 indirects (presque tous ceux-là dépendant des 4000 premiers). Trump a essayé d'amener autant de nouvelles têtes que possible (soit une portion seulement des 4000, vu son absence de vaste réseau "du milieu"), dans la mouvance populiste opposée au consensus en place, le GOP s'y est opposé. Et le GOP a gagné, raison pour laquelle l'agent orange s'est attiré les foudres de quelques-uns de ses soutiens (notamment la douteusement célèbre Ann Coulter) qui avaient voté pour lui précisément pour donner un coup de pied au cul du "statu quo".
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7 minutes ago, nemo said:
Bah Trump a toujours d'excellente chance d'avoir un second mandat et de surcroît je suis optimiste que celui qui lui succéderait en 2024 serait tout aussi capable que lui, voire "meilleur".
Perso, je lui vois pas beaucoup de chances, en novembre: il n'a essentiellement plus d'accès aux médias qui ne soit lourdement déformé pour servir l'adversaire, et cela inclue les médias sociaux. Et son autre "média" important, ses grands meetings de terrain, sera "gameplayed" dans tous les Etats où les démocrates peuvent peser, au nom de la "lutte contre le COVID". Ca ne durera peut-être pas jusqu'en novembre, mais il ne reste que 4 mois, et le confinement a bouffé du temps de campagne, alors même qu'à peu près toute la sphère médiatique le martèle comme cela n'a jamais été vu, de façon directe, indirecte, détournée.... Il ne pourra réitérer sa manière de faire campagne en 2016, et en l'état des choses, ça va peser lourd.
A ce stade, seuls les démocrates peuvent le sauver, en virant complètement tarés et aussi ouvertement que possible, pour, selon l'expression les concernant parfois, "snatch defeat from the jaws of victory". Mais n'est pas Hillary Clinton qui veut.
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4 minutes ago, Alexis said:
Ouais, on rigole, on rigole, mais moi je ne trouve pas ça drôle. C'est même inquiétant
... Et si Donald Trump envisageait de retirer les GIs stationnés en France
?
Ne lui donne pas des idées.... Il pourrait authentiquement écrire le tweet avant que.... Oups.
1 minute ago, nemo said:On retirerais nos troupes des tazus en représaille!
Rigole pas trop avec le pays qui détient encore une énorme partie de notre stock d'or.
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7 minutes ago, Patrick said:
Il passe son temps à se tirer des balles dans le pied.
La meilleure chose qui puisse arriver soit que Pence prenne la présidence après un accident malheureux qui laisse trump à l'hosto.
Je le pense sérieusement.L'ennui pour les républicains dans un tel cas, c'est qu'ils remarqueraient que Pence a le charisme et la présence d'une huître transparente et que la grande majorité du pays ne sait probablement pas qui il est
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1 minute ago, Snapcoke said:
Et créations de milices privé pour défendre le business, et ça ...
Cela va foutre une merde Incroyable...
C'est ce qui se passe dans certains endroits, plus ou moins spontanément, et c'est surtout ce que recommandent pas mal de ces militants quand ils disent "community policing". En d'autres termes, ils s'imaginent que le lien entre un endroit (parce que pas tant de quartiers que ça peuvent réellement être qualifiés de "communautés" au sens plein: c'est employé comme un terme par défaut, parce qu'il y a bien peu de vie et liens effectivement "communautaires" dans la plupart de ces lieux) et sa police/sécurité peut être recréé, et une situation réellement sécurisée obtenue, via une milice armée: il y a une certaine vérité dans le principe de fond, mais on voit plus souvent ce genre de "police" juste devenir des gangs (2 des plus vastes gangs des USA, les Crips et les Bloods, ont commencé ainsi), grâce à ce monopole de la violence difficilement régulable. Je doute de la fiabilité des systèmes de contrôle, des "checks and balances", dans de tels systèmes. Même dans de vraies communautés actives où tous se connaissent et s'investissent dans la vie locale, on constate de telles dérives (genre la mentalité "petite ville", où les choses ne changent jamais, les rapports de force locaux s'inscrivent dans le paysage, et où tout outsider est activement rejeté).
Just now, Héliphas said:Okay, on va tenter de prendre de la hauteur, qu'est ce que gagne le président de ce pays à jeter de l'huile sur le feu de cette façon ?
- visé électoral ?
- un plan de sortie de crise ?
- bêtise sans nom ?
3ème option: il doit paniquer, et ça rend vraiment con. Ajoute sa désinhibition naturelle, et tu as ça.
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- C’est un message populaire.
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25 minutes ago, Alexis said:"Et si au milieu de la nuit on entre chez moi. J'appelle qui ?"
"Oui, j'entends cette question clairement de la part de mes voisins. Et je sais - et moi aussi oui - et je sais que c'est la parole de privilégiés"
C'est vraiment un "privilège" d'avoir une maison ou un appart, hein! Il se trouve que quasiment tout le monde en a aux USA (et ailleurs, on me dit), et que ceux qui ont les plus modestes sont aussi ceux qui sont le plus souvent victimes de cambriolages et d'agressions à domicile (beaucoup vraiment violentes... Comme ce qu'avait fait le défunt maintenant sanctifié dont la mort scandaleuse a lancé tout ceci). Mais maintenant, TOUS doivent se considérer comme privilégiés (historiquement, c'est un peu vrai) et faire.... Quoi? Remercier le voleur/agresseur de leur apprendre des choses sur leur privilège et avoir de la considération pour la situation qui l'a "forcé" à faire ce qu'il fait?
Pour les cités qui adoptent cette façon de penser réellement (parce que beaucoup prétendront le faire, et auront de fait une force de police qui ne changera guère dans les faits):
L'anecdote n'est pas en soi importante, mais elle reflète ce qui arrive à des businesses de toutes tailles, et ce qui risque de s'ensuivre: primes d'assurance qui explosent, taux d'intérêts pour les emprunteurs qui suivent, prix à la vente qui augmentent, plus grande hésitation à investir/risquer dans ces villes (donc moins de créations ou aggrandissements).... Je crois que beaucoup de gens sous-estiment à quels points des idéologues, certes, mais surtout beaucoup de politiciens, sont prêts à voir leurs turfs cramer du moment qu'ils peuvent exploiter la chose pour avoir juste un peu plus de chances de régner sur les cendres (et prétendre qu'ils vont "rebâtir en mieux"). il faut parfois avoir croisé personnellement cette faune pour voir à quel point c'est vrai.
Comme disent les ricains, "play stupid games, win stupid prizes"
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- C’est un message populaire.
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3 minutes ago, Chronos said:Sauf que résumer les émeutes en cours par l'action de ces individus me paraît réducteur au mieux. Nous avons bien affaire là à un mouvement spontané tiré d'un ras le bol évident d'une population qui en a marre de pratiques violentes, disproportionnées et visant manifestement des populations bien déterminées. Le fait que des wokistes, tout aussi emmerdants soient-ils (et ils le sont) surfent sur l'événement ne change rien au fait qu'il y a bien un sérieux problème comportemental au sein des polices américaines, une militarisation rampante qui n'arrange rien, une force pour partie constituée d'anciens soldats dont l'unique expérience professionnelle, sinon de vie d'adulte, a consisté en l'occupation de pays étrangers avec les règles d'engagement que nous suivons de près depuis 19 ans maintenant, et un immobilisme flagrant quant au problème.
Ah, mais ça, je ne le conteste pas. Mon point est double:
- ne sous-estime pas la proportion de ces manifestants qui sont dans cette zeitgeist d'une partie des CSP + et de la classe "victimaire" (=cette portion des minorités qui boit ce genre de rhétorique et n'a aucune autre référence) que j'ai appelée "wokiste" (à ce stade, l'autre troll a sans doute écrit le mot bien plus que moi) pour résumer en un mot un vaste ensemble de postulats le plus souvent gratuits, peu scientifiques (mais cachés sous ces oripeaux et la "légitimité" prêtée par des institutions universitaires depuis longtemps corrompues par le virus, et aux standards très bas), et qui s'apparentent plus à une religion en devenir. Et au sol, ces gens sont suffisamment nombreux pour entraîner une masse bien plus considérable de suiveurs et d'idiots utiles prêts à chanter n'importe quel slogan leur donnant l'impression d'être dans le camp "du bien". C'est la méthode antifa sur les campus, par exemple: ils arrivent, mettent une table avec des pancartes simples, genre "vous voulez lutter contre le fascisme, signez ici". Et ces idiots utiles (majorité de la masse militante) qui ne se préoccupent pas d'en savoir plus, vont braire dans la rue, aiguillés par un noyau nettement plus petit de manipulateurs qui, eux, sont les idéologisés. Et ceux-ci sont des pros de l'instrumentalisation de manifs: une manoeuvre classique consiste à orienter un groupe conséquent dans un endroit qu'on sait interdit à l'avance, pour les voir se faire arrêter et filmer la scène pour usage ultérieur. Ben pour les manifs actuelles, bien plus que les agitateurs type antifa/black block qui, eux, veulent la politique de l'escalade violente et de la décrédibilisation du "système", incrément par incrément, il s'agit d'un nombre bien plus vaste de groupes militants qui font cela.
- la dite mouvance/culture/zeitgeist a l'heur d'avoir une masse critique de gens qui y adhèrent (du moins dans les sphères qu'il faut, avec aussi suffisamment de "troupes" pour impressionner au sol) et de relais institutionnels pour coopter le mouvement et en faire quelque chose politiquement. Il n'y a pas d'autre mouvance qui puisse faire cela. Lors du printemps Arabe en Egypte, on a cru a des trucs pendant quelques temps, mais quelle mouvance, hors des frères musulmans, pouvait récupérer politiquement le changement créé par les mouvements de foule? Sérieux, combien de groupes dans ces foules de 2011? Combien étaient super chauds à l'idée de voir les frérots récupérer tout le pouvoir, sans même des forces antagonistes capables de faire tampon? Là, c'est un peu similaire: y'a qu'une seule faction organisée en lice pour récupérer le capital politique ainsi créé, quelle que soit la disparité des opinions et desideratas dans les foules qui manifestent et les masses qui sont d'accord avec l'intention initiale et restent à la maison.
Le reste n'a pas de réalité politique pratique.
QuoteAu fond l'état de ce fil de discussion reflète assez bien la polarisation que l'on constate outre atlantique : chacun s'est érigé en défenseur d'un camp et justifie ou atténue le comportement intolérable du sien par les extrémistes de l'autre.
Je cherche toujours les "extrêmistes" qui soutiendraient les abus policiers en ce moment. A part quelques membres du Klan (généralement pas super fans de la police, hein) paumés au fond de leur bayou, je vois pas trop.
QuoteIl n'en demeure pas moins non plus que la réaction des forces de l'ordre face à ces critiques, comme tu l'as toi-même partagé ici, consiste à se retirer des quartiers victimes de pratiques policières abusives pour laisser le chaos s'y installer, renvoyant ainsi le message que c'est leurs abus ou pire encore. Il n'y a donc aucune ambition de changer quoi que ce soit. Et au fond pourquoi ces services le voudraient-ils ? L'état actuel du système judiciaire américain leur confère une quasi impunité.
Il y a tout plein de volonté à changer.... Bizarrement, ça n'a jamais été fait là où tous les leviers étaient disponibles: les comtés et cités. C'est pas comme si un parti n'y avait pas une supermajorité quasi permanente dans quasiment toutes les grandes villes à problèmes depuis quelque chose comme 50 piges. Ah? Si.
20 minutes ago, Chronos said:Il ne nous reste plus qu'à espérer que notre débat publique de s'effondre pas de cette façon et que nos polices ne sombrent pas dans ce genre de pratiques, même si parfois je me demande jusqu'à quel point il n'est pas trop tard pour les deux.
Un Etat nation démocratique ne tient que par sa conscience et son envie collectives d'être sur la route ensemble (difficile à créer et maintenir à l'échelle de nos pays) et par la qualité et l'ouverture de son agora. Sans cela....
Et je vois pas vraiment notre agora comme tellement meilleure que l'américaine.
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- C’est un message populaire.
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Amusant:
Ca renvoie aux profs et élèves qui se sont fait suspendre dans des facs pour avoir distribué des exemplaires de la Constitution US...
Et c'est maintenant la mentalité qui se trouve dans les rues, dans les entreprises et au Congrès, et dont les "bons blancs" se sont emparés pour s'enferrer dans la course à la performance de qui s'agenouillera le plus fort et débitera le discours d'auto-flagellation le plus dégoulinant (voire se lancera dans des séances de lavage de pieds). Rappelons que c'est le bord politique qui s'est moqué des religieux depuis 40 ans, de leur propension à prier collectivement pour la pluie en période de sécheresse (Texas, sous Rick Perry), de poster "thoughts and prayer" à chaque fusillade notable, et surtout, de leur façon d'avancer le créationnisme dans les écoles... Eux qui pèsent maintenant de tout leur poids au niveau local pour imposer le "racisme systémique" comme vérité scientifique unique à forcer dans le crâne des élèves (à double dose pour les petits blancs, pour bien signifier qu'ils doivent se sentir mal, s'excuser et accepter de ne pas se voir offrir les mêmes opportunités et aller en queue des files d'attente parce que l'esclavage, blabla...), essentiellement élaborer des réglements (voire des lois, si c'est jouable) imposant des quotas raciaux/sexuels/"de genre"/d'orientation sexuelle et des ordres de priorités, si possible forcer le sujet des réparations pour l'esclavage (donc la culpabilité et les bénéfices collectifs, et leurs transmissibilité éternelle: douteux que ce soit jouable dans la loi, mais qui sait?), établir des codes de langages (et donc de la censure, même si elle ne dit pas son nom)...
C'est le "parti de la science", qu'on vous dit. Celui qui avance désormais qu'il y a au moins 72 genres et que le sexe n'existe pas vraiment tant que ça.
Au moins, la "moral majority" des excités de la Bible n'a jamais été une majorité, ou réellement en position d'obtenir grand-chose, surtout rien d'autre que du symbolique. Et elle a toujours eu une massive opposition médiatique. Mais rien qu'avec ça, elle faisait peur. Que dire de la néo-religion de la gauche actuelle, qui est la force active de la base militante démocrate, pour qui tous les tapis rouges sont déroulés? La gauche a maintenant ses talibans, et ils sont mainstream. Ca va être marrant, tiens...
C'est fou comme la déchristianisation a laissé un grand besoin de péché originel. J'attends avec grande impatience de voir les bonnes Karens BCBG défiler dans la rue en se flagellant pour démontrer leur vertu. Ca fera de ces memes...
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5 minutes ago, hadriel said:
Ca existait, le DOJ avait une division d'enquète/conseil sur les départements de police local et en cas de soucis les mettait sous control avec un consent decree:
https://www.justice.gov/opa/file/925026/download
Session (je crois) à mis fin à ça.
Ce sont des accords individuels, par localité, avec le DOJ: la presse a exagéré ce que Sessions a fait, parce que le dispositif est disponible dans la loi américaine, très contractuelle. Plusieurs villes ont encore un accord en place.
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Just now, jean-françois said:
CapitaineConan : c'est oublié que la police ne dépend pas du gouvernement fédéral, ni même des états. C'est du local.
Donc une commission globale et la création d'un IGPN serait vu comme une intervention de l'état sur les affaires locales et ne passera jamais
S'il y a assez de pression publique et médiatique, de manière soutenue, et que ça bouge les calculs électoraux de certains, ça peut devenir un vrai objet politique, mais étant donné que ce serait vite une question constitutionnelle, ça prendra du temps.
Le fait est que c'est déjà au niveau des Etats que la chose devrait s'organiser, et là il n'y a aucun obstacle institutionnel pour avoir une inspection des services infiniment plus concrète et musclée. Mais il y aussi la question des syndicats de police (qui pourrait inquiéter les autres syndicats et leurs avantages et positions, vu qu'ils reposent sur les mêmes lois) et de leur lobbying, surtout concernant des choses comme la "qualified immunity", dispositif par lequel beaucoup de l'impunité policière si impopulaire passe. Mais la remettre en question reposera la question qu'elle était censée résoudre à l'époque où l'arrêt de la CS concernant le sujet l'avait permise: comment protéger la force publique d'accusations abusives, de "frivolous prosecutions", et tenir compte de la spécificité du métier pour que des policiers, réformés ou non, puissent l'exercer, et acceptent même de s'engager pour le faire, ou de faire autre chose que le minimum absolu (cad, iconiquement, compter les cadavres après les méfaits, et ne jamais se mouiller)?
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USA
dans Politique etrangère / Relations internationales
Posté(e)
C'est l'inconvénient de fonctions électives... Est-il totalement sûr que convertir la chose en fonction administrative ait des effets si supérieurs? Le "fonctionnaire discret", surtout dans de telles fonctions, développe aussi une gamme complète de défauts et dysfonctionnements qui, s'ils sont moins tape à l'oeil, n'en sont pas moins dangereux et néfastes. On les remarque beaucoup moins, ou en tout cas ça prend plus de temps, les réformes/changements peuvent être beaucoup plus lents à venir, plus diffus (à travers la déflection de responsabilité d'un appareil administratif opaque et de politiciens niant les problèmes, orchestrant un jeu de chaises musicales qui ne change rien....), et tout le monde peut couvrir son cul et refiler le bébé plus facilement au successeur, qui fera la même chose. Honnêtement, quand on parle de fonctions de cet échelon, peser le pour et le contre du mandat électif vs administratif, je ne crois pas qu'il soit si facile de faire la part des choses, même s'il est certain que les problèmes avec un élu sont plus visibles et font plus facilement tache, ce qui est en même temps l'un des intérêts de la chose, avec l'élection qui sert de contrôle (imparfait évidemment, mais j'ai rarement vu de grandes administrations faire des autocritiques pertinentes et adopter des changements adéquats).